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Blockchain : quel champ d’application prioritaire

Blockchain : quel champ d’application prioritaire

 

Une tribune intéressante sur le développement la blockchain de Clément Jeanneau, Cofondateur Blockchain Partner, VP Etudes & Prospective qui demande une clarification des priorités après la déclaration du ministre de l’économie sur le sujet. Peut-être cependant, l’application hors fiances de la blockchain est-telle cependant un peu sous-estimée (application dans l’industrie, les services, voire l’agriculture).  

 (Papier de la Tribune)

« A l’heure où le gouvernement prépare une stratégie nationale en matière de blockchain, il devient urgent de s’interroger (ou se réinterroger) sur ce qu’on entend par blockchain.
Comme l’intelligence artificielle, la blockchain est en effet devenue un terme fourre-tout dans lequel chacun y voit ce qu’il veut y voir. Il ne s’agit pas tant de s’accorder sur une définition : l’enjeu n’est pas de savoir si la blockchain se définit avant tout comme base de données, technologie ou mouvement sociétal. La blockchain est devenue une métonymie : lorsqu’il en est question, il faut considérer tout ce que le terme englobe, c’est-à-dire un ensemble d’innovations qui vont bien au-delà d’un simple registre, aussi incorruptible et transparent soit-il. L’essentiel est de définir ce pourquoi cet ensemble d’innovations nous parait important, a fortiori pour la France. Ne pas poser cette vision, c’est se condamner à dresser un ensemble sans cohérence qui échouera à nous mener en position de « leader en matière de blockchain » - l’objectif annoncé par le gouvernement.

Pour ma part ma conviction est claire : les blockchains ouvrent la voie à une nouvelle économie numérique, fondée sur les cryptoactifs. D’autres réponses pourraient être faites. Certains voient les blockchains avant tout comme un outil puissant pour optimiser et sécuriser les processus d’acteurs financiers existants. D’autres valorisent surtout les usages déjà fonctionnels dans différentes industries, notamment en supply chain. Ces bénéfices sont réels, et sont d’ailleurs complémentaires : il ne s’agit pas d’en choisir un au détriment d’autres. Il s’agit de se donner un cap pour savoir vers où nous voulons tendre. Ne pas établir de priorités, c’est déjà faire un choix. En l’occurrence, les pistes qui viennent d’être citées relèvent d’innovation incrémentale (souvent fondée sur des blockchains privées), et non de rupture (fondée sur des blockchains publiques).

Clarifier la vision, dérouler les actions

Or soyons clairs : en très large majorité, les futures licornes de la blockchain s’appuieront sur les blockchains publiques et les crypto-actifs, et non les blockchains privées. C’est du reste déjà le cas pour les licornes du secteur ayant émergées (plateformes d’échange et acteurs du minage). De cette vision découlent cinq points importants.

1/ L’objectif prioritaire devrait être de positionner la France parmi les leaders de cette économie numérique émergente, parfois appelée « crypto-économie » ou « token économie » – ce qui est très différent de « blockchainiser » des activités existantes sans lien avec les cryptoactifs.

2/ Comme Internet avant elle, la blockchain créera de nouvelles verticales. La France ne deviendra pas plus « leader de la blockchain » qu’elle n’est devenue « leader de l’Internet ». Cette expression fera sourire (au mieux…) lorsque l’on s’y repenchera dans dix ans. Ces verticales restent encore à inventer mais certaines sont déjà identifiables, comme l’Open Finance (services financiers décentralisés, ouverts à tous) ou les actifs numériques non-fongibles (au potentiel majeur dans les industries du jeu vidéo et du sport par exemple).

3/ Cette économie numérique s’accompagne de nouveaux modèles d’affaires et fera émerger de nouveaux champions. Ces acteurs pourront être des entreprises classiques (telle que Ledger, en sécurité) comme des organisations d’un nouveau type (réseaux décentralisés, ouverts, dont le business model reposent sur la « token économie »).

4/ Les ICO (…ou les STO) ne sont qu’un pan du sujet. Vouloir devenir leader dans les ICO ou les STO n’a pas vraiment de sens : c’est le leadership dans la crypto-économie qu’il faut viser. Rappelons qu’une entreprise du secteur peut tout à fait réussir sans réaliser d’ICO.

5/ Gare aux fausses bonnes idées sur le sujet environnemental. Croire que l’on pourra devenir leader dans cette économie numérique en évitant de soutenir des projets fondés sur les protocoles aujourd’hui énergivores comme Bitcoin et Ethereum est une chimère. Ce point est fondamental, or la position du gouvernement est ambiguë sur le sujet.

Dès lors, que faire ? D’abord, donc, clarifier la vision. Ensuite, dérouler les actions. Elles pourront s’inspirer du très bon travail réalisé par les députés Person, Mis et La Raudière, synthétisé dans leurs rapports récents. L’une des propositions se distingue : ériger la blockchain en filière prioritaire du fonds pour l’innovation de rupture, et non simplement comme pouvant « faire partie de la deeptech » – ce qui exclurait tout un champ du sujet. Si la blockchain est véritablement considérée comme une priorité, comme le gouvernement l’affirme, alors la cohérence s’impose : il faut aligner les paroles et les actes. »

 

COP24 : des règles d’application de l’accord de Paris sur le climat

 

La COP24 de Katowice a adopté samedi 15 décembre une série de règles permettant de mettre en œuvre l’accord de Paris contre le réchauffement climatique de 2015. D’une certaine manière, la COP 24 permettra « d’entrer dans le dur » de la politique d’atténuation climatique lancée dans le cadre de la COP 21. Elle doit permettre de consolider ce cadre en avançant également sur les questions d’adaptation au changement climatique et d’orientation des flux financiers, les deux autres points de l’article 2 de l’accord de Paris. Sur le plan financier, un engagement quantifié des pays développés en faveur des pays en développement avait été pris à Copenhague en 2009 : un financement de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020. Le suivi de cet engagement suppose, ici encore, la définition d’un cadre méthodologique précis. En ce qui concerne plus généralement les besoins d’infrastructures dans les pays en développement, l’écart de financement par rapport à la tendance actuelle, en intégrant les besoins liés aux ‘Sustainable Development Goals’, est estimé en moyenne annuelle à horizon 2040 à 132 milliards de dollars rien que pour l’Afrique. Les besoins de financement pour répondre à l’engagement de Copenhague et plus généralement aider les pays en développement à se doter d’infrastructures permettant de lutter contre la pauvreté laissent donc une place importante aux financements privés. Si la transition énergétique doit s’accélérer, l’équation doit intégrer trois dimensions : le bouquet énergétique actuel, la recherche et l’innovation, et les besoins liés à la transformation des infrastructures et au développement. Ainsi, une transformation trop rapide des infrastructures gagerait l’avenir sur des décennies et se heurterait au contenu carbone du bouquet énergétique actuel. Une hausse trop rapide de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique se heurterait en particulier aux difficultés de stockage. Des investissements tous azimuts dans la recherche et l’innovation risqueraient quant à eux de se faire au détriment des besoins urgents pour la transformation et le développement. La transition énergétique doit donc être envisagée sur une trajectoire à 10-20 ans, les modèles de transition devant à la fois tenir compte de l’état des connaissances scientifiques et des progrès attendus. C’est sans doute la dimension recherche et innovation qui doit être privilégiée, en particulier dans le stockage de l’énergie, clé de voûte de la transition énergétique à moyen terme.  Ce « mode d’emploi » de la COP 24 d’une centaine de pages fixe notamment les modalités de suivi des actions nationales. Une flexibilité a été accordée aux pays en développement. La conférence, qui s’est achevée avec plus de 24 heures de retard sur le planning prévu, n’a en revanche pas donné lieu à de nouveaux engagements des Etats à relever prochainement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre, insuffisants à ce stade face aux dérèglements du climat. Cela autant plus que les émissions polluantes continuent de croître.




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