Gilets jaunes : mea culpa de François Hollande !
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Affaire Benalla : mea culpa à la manière de Macron
Ce n’est pas vraiment un mea culpa mais quand même un premier pas vers la reconnaissance d’une responsabilité de l’Élysée. La contrition n’est pas chez Macron une discipline très le appréciée mais en la circonstance il a bien été contraint d’admettre un dysfonctionnement dans les services de l’Élysée. Ceci étant, il n’a pas cogné trop fort sur ses collaborateurs dans la mesure où lui-même ayant de été informé de l’affaire à largement contribué à essayer d’enterrer le dossier. Une curieuse attitude qui révèle un certain isolement du pouvoir et la toute-puissance d’un monarque républicain un peu hors sol. Pour l’extérieur, l’Élysée a laissé fuiter l’information selon laquelle l’affaire n’est pas acceptable pour Macron. Lors d’une réunion avec Édouard Philippe, Gérard Collomb, Benjamin Griveaux et Christophe Castaner, le chef de l’État a jugé que l’attitude de son ancien garde du corps était «choquante et inacceptable». Il a également annoncé qu’il allait charger le secrétaire général du Palais, Alexis Kohler, de formuler des propositions de réorganisation interne afin que ce type d’incident ne se reproduise plus.
Sa parole était attendue. Alors qu’Alexandre Benalla a été mis en examen ce dimanche soir, après plusieurs heures de garde à vue, Emmanuel Macron ne s’est toujours pas exprimé publiquement sur cette affaire. Mais, en coulisses, le chef de l’État s’attelle toutefois à préparer sa riposte. Selon nos informations, le président a réuni plusieurs proches à l’Élysée ce dimanche soir, parmi lesquels le premier ministre Édouard Philippe, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, et le patron de La République en marche Christophe Castaner.
Lors de cette réunion en petit comité, le président a reconnu «des dysfonctionnements à l’Élysée» dans la gestion de l’affaire Benalla. Il s’est également exprimé sur l’attitude de son ancien garde du corps, jugée «choquante et inacceptable». Selon l’un de ses proches, il aurait déclaré en substance qu’il «n’est pas question de laisser accréditer l’idée d’une quelconque impunité»
Insoumis : nouveau mea culpa
Après Jean-Luc Mélenchon qui a fait son mea culpa quant à sa capacité à mobiliser la France contre les ordonnances, d’autres responsables des insoumis reconnaissent aussi leur échec. Il faut dire que l’objectif des insoumis était sans doute démesuré par rapport à l’enjeu. Il promettait tout simplement de renverser Macron responsable, d’après eux, d’un coup d’État social. La stratégie consistait à instrumentaliser le mécontentement concernant les ordonnances pour obtenir de nouvelles élections législatives, réunir une assemblée constituante et changer la république. Dans ce cadre, Mélenchon avait annoncé la mobilisation d’un million de personnes sur les Champs-Élysées quand en fait lors des dernières mobilisations seulement quelques milliers étaient présents dans les manifestations. Il est heureux que les insoumis reconnaissent leurs erreurs car d’une certaine manière par leurs outrances ils ont contribué à affaiblir la protestation sociale et même à la tuer. Toute manière, les organisations syndicales n’étaient pas prêtes à voir leur mouvement détourné pour des objectifs politiques illusoires voir dangereux. Éric Coquerel numéro deux des insoumis admet en quelque sorte ses réalités mais un peu tard. “Je ne crois pas qu’être lucide c‘est être contre-productif. C‘est peut être aussi au contraire une motivation supplémentaire pour se demander tous, les uns et les autres, tous ceux qui s‘opposent à la politique d‘Emmanuel Macron, comment on mobilise, par quels moyens on arrive à exprimer ce qu‘on ressent tous dans le pays c‘est-à-dire un mécontentement mais qui n‘arrive pas à émerger avec la force nécessaire”, a-t-il dit. Comme Mélenchon il ne lui reste plus qu’à espérer la mobilisation de la jeunesse pour renforcer la protestation sociale notamment vis-à-vis du projet de réforme des universités. Le problème c’est qu’on ne peut raisonnablement envisager cette convergence puisque pour l’instant la mobilisation sociale s’est mise entre parenthèses.
Loi travail : mea culpa de Manuel Valls !
Changement de méthode et d’attitude chez Manuel Valls contraint de se montrer très conciliant pour présenter la nouvelle mouture de la loi. Inutile de tourner autour du pot Manuel Valls a dû reculer à la demande expresse de François Hollande. Il n’y avait pas d’autres solutions, soit tenter de passer en force et c’était le risque d’un éclatement du PS. Soit retirer la loi et c’était la fin du quinquennat. Du coup, il a dû sérieusement accepter d’amender le projet pour satisfaire les syndicats réformistes, aussi sa propre majorité qui votera sans doute le texte. Pire, Manuel Valls a dû abandonner sa posture de Clemenceau d’opérette « je ne reculerai pas » et a même admis qu’il avait fait des erreurs tant sur la forme que sur le fond. Bref un compromis. Sur France 2 lundi soir, le Premier ministre a reconnu les «ratés» du début, et s’est posé en homme de «compromis» là où il déclarait il y a quelques semaines qu’il irait «jusqu’au bout». «Il y a eu des ratés, je les assume», a-t-il dit. «Plutôt que de s’entêter il fallait prendre 15 jours supplémentaires, écouter tout le monde, entendre, intégrer les propositions qui s’imposent pour pouvoir réformer.» De son côté, la ministre du Travail Myriam El Khomri a insisté sur TF1 sur le fait que «trouver un point d’équilibre n’est pas un recul». Manuel Valls a aussi expliqué qu’il pensait pouvoir «convaincre» sa majorité à l’Assemblée nationale après les modifications apportées au projet de loi Travail, tout en défendant «les grands équilibres» trouvés sur le texte après la concertation avec les partenaires sociaux. «Le Parlement va faire son travail», a répondu le Premier ministre, invité du 20 heures de France 2, à la question de savoir si le texte était définitif après les modifications annoncées lundi, tout en évoquant «les grands équilibres» du projet comme «le dialogue social» ou encore «la possibilité de lever les barrières à l’embauche».