Archive pour le Tag 'Cuba'

Cuba, une fin politique pitoyable

 Cuba, une fin politique pitoyable 

 

Si les manifestations inédites contre le gouvernement n’ont pas entraîné sa chute, la colère qui sourd dans le pays démontre que les mythes autour de l’égalité sociale ou de la qualité du système de santé se sont effondrés, estime Theresa Bond, journaliste sous pseudonyme.(extrait)

 

Tribune. 

 

Pour des millions de touristes, français en particulier, le nom de Cuba évoque soleil, salsa et mojitos. Jusqu’ici seule la pandémie a mis à mal la carte postale des quartiers anciens de La Havane, traversés par des voitures américaines d’un autre âge. Depuis le 11 juillet, pourtant, une série de manifestations à travers l’île révèlent un autre visage – celui d’une « révolution » à bout de souffle. Après soixante-deux ans de règne, est-ce le début de la fin du régime castro-communiste ? Son acte de décès a trop souvent circulé pour émettre un avis définitif à ce sujet. Les mythes qui lui sont associés, en revanche, ont sans doute vécu.

Lire aussi  Manifestations à Cuba : l’ONU demande la libération des prisonniers et appelle au dialogue

Le mythe des égalités sociales d’abord. Tandis que les membres de la nomenklatura bénéficient de sources d’approvisionnement particulières, l’immense majorité des Cubains affirme être confrontée à trois problèmes : se nourrir matin, midi et soir. Même le pain vient à manquer, alors qu’il figure en bonne place sur les livrets de rationnement. Dès les petites heures de la matinée, dans la capitale et ailleurs, la moindre rumeur d’une livraison provoque un attroupement. Ces files d’attente sont omniprésentes. Chacune d’elles constitue sans doute un incubateur pour le Covid-19, comme pour le virus de la révolte. Soumis chaque soir à la propagande triomphaliste du journal télévisé, les Cubains découvrent le lendemain des magasins aux rayons vides. C’est « la victoire du frigo sur le téléviseur », selon une formule née en Union soviétique dans les années 1980.

Un autre mythe qui s’effondre est celui du système de santé, prétendument excellent. Leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon admire les « vaccins » cubains, pourtant non homologués et à l’efficacité inconnue. Alors que le régime a écarté d’un revers de la main le programme Covax, le dispositif onusien de partage des vaccins, les infections et décès dus à la pandémie montent en flèche, en particulier dans la province de Matanzas, aux stations balnéaires toujours prisées des touristes russes. Les masques sont introuvables, les produits d’hygiène aussi et les meilleurs médecins ont été envoyés à l’étranger, pour des questions d’image et de devises étrangères…

Reste le mythe de « la révolution », un terme passe-partout, porteur d’espoir et de lendemains qui chantent. A Cuba, depuis 1959, il décrit un régime à parti unique, dont le système économique centralisé et planifié a fait, partout dans le monde, la preuve de son échec. Le retrait des derniers « dirigeants historiques » n’a rien changé et un nouvel apparatchik suprême, Miguel Diaz Canel, reprend à son compte leurs slogans usés jusqu’à la corde.

Cuba s’enfonce dans la misère et la révolte

Cuba s’enfonce dans la misère et la révolte

 

« Les gens manquent de tout, la situation économique et sociale est absolument horrible », a analysé lundi 12 juillet sur franceinfo Janette Habel, spécialiste de Cuba.

 

Interview sur France Info (extrait)

 

 

Pourquoi les manifestations interviennent maintenant ? Quelle est la goutte qui a fait déborder le vase ?

Janette Habel : La goutte qui a fait déborder le vase, elle existe depuis des mois, même beaucoup plus. La situation est terrible. Ce qui est même étonnant, c’est que ça ne se produise que maintenant. Les gens manquent de tout, la situation économique et sociale est absolument horrible. Il y a des problèmes d’alimentation, de médicaments, une pandémie de Covid-19 qui sévit comme sur tout le reste du continent, ainsi que dans les Caraïbes et en Amérique centrale. Cela aggrave considérablement la situation, il n’y a plus de tourisme, alors que l’économie est fondée dessus.

« Le fait qu’il n’y ait plus de tourisme fait qu’il n’y a plus de ressources. Le gouvernement est pris à la gorge, indépendamment des erreurs qu’il peut commettre. »

 

Si vous faites le tour de la situation, il y a eu en plus un cyclone Elsa, qui en a rajouté dans le désastre. Donc, on a la pandémie, la perte des ressources dues à l’absence de tourisme, plus d’envoi d’argent, plus de voyages, plus de transactions en dollars parce que tout ça est lié aux mesures prises par Donald Trump. Mais aussi des mesures économiques prises par le gouvernement au début de l’année qui ont aggravé les inégalités et la pauvreté, des coupures de courant parce que le pétrole qui arrivait du Venezuela n’arrive quasiment plus.

Tout ça dans un contexte de hausse de température, donc vous imaginez ce qui se passe dans les maisons avec les climatisations et les frigidaires qui se décomposent. Les médicaments, les vaccins, le manque de seringue, pas de technologie pour réparer ce qui ne marche plus… Le mécontentement social monte, ce n’est pas étonnant. La population n’en peut plus.

Les Cubains n’ont plus peur ?

Je pense qu’une partie de la population n’a pas peur à Cuba, c’est un peuple rebelle avec des grandes traditions. Le « je n’ai plus peur » doit concerner une petite partie de la population, mais je ne suis pas sûre que ce soit le sentiment général. Le sentiment majoritaire est que les gens veulent que ça change, ils protestent contre la politique menée par le gouvernement, dont ils ne savent pas très bien où elle va. Le gouvernement n’a pas caché les difficultés. Il a appelé ses partisans à descendre dans la rue face aux autres, il y a eu des gaz lacrymogènes, des arrestations… Il n’y a pas encore eu d’affrontements, il faut espérer qu’il y en aura pas, et que le gouvernement aura l’intelligence de les éviter.

Le pays est polarisé par la situation économique et sociale. Le premier problème ce sont les sanctions. Il faut quand même dire qu’avant tout autre chose, ce pays est victime depuis 62 ans de sanctions économiques absolument effarantes. Et d’un embargo qui ne cesse pas. C’est une politique de règlement de comptes, d’une partie aussi d’ailleurs de l’émigration cubaine aux États-Unis. Les responsabilités ne sont pas unilatérales. Il y a beaucoup de choses à dire sur la politique du gouvernement, mais ce n’est pas le seul fait du gouvernement. C’est une petite île de 11 millions d’habitants sans ressources, perdue au milieu de la mer des Caraïbes, à côté de la plus grande puissance du monde.

Ces manifestations spontanées, sont-elles susceptibles d’ébranler le pouvoir du Parti communiste ?

Oui c’est possible. D’abord, elles sont spontanées. Qu’ensuite, elles soient mises à profit, et qu’on essaye de les détourner au profit d’autres options politiques plus favorables aux États-Unis, certainement. Mais le point de départ, il est incontestablement spontané.

La société civile cubaine a beaucoup changé ces dernières années, elle a accès avec internet à des masses d’informations qu’elle n’avait pas auparavant. Ce sont des nouvelles générations, et il y a déjà eu des incidents au mois de novembre avec des artistes et des intellectuels, qui avaient été très mal gérés par le ministre de la Culture. Ces nouvelles générations sont traversées par des courants qui sont des tendances socio-politiques qui existent en Amérique latine, dans le monde. Ce n’est plus une société homogène comme elle a pu l’être dans le passé, c’est une société plus fragile. Le monopole du Parti communiste, et l’imposition d’une sorte de discipline de parti unique n’est pas possible, elle est absolument contre-productive.

Le dangereux pari d’une seule monnaie à Cuba

Le dangereux pari d’une seule monnaie à Cuba

Janette Habel, chercheuse à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine, voit dans cette nouvelle étape de libéralisation de l’économie cubaine un « processus de transition économique et générationnelle à l’issue risquée et incertaine ». (Tribune au monde)

Après plusieurs années d’atermoiements, el dia zero (le jour J) approche : le 1er janvier 2021, Cuba unifiera son système monétaire en abandonnant l’une des deux monnaies locales. La réforme monétaire prévoit l’abandon du peso convertible (CUC), aligné artificiellement sur le dollar américain et d’abord réservé au secteur touristique. Seul demeure le peso cubain (CUP), à un taux de change fixé à 24 pesos pour un dollar.

Une « refondation économique à hauts risques », estime Janette Habel, chercheuse à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine, spécialiste de Cuba. A travers cette nouvelle réforme libérale, elle explique au Monde comment l’île complète sa mue économique, politique et sociale depuis plusieurs années.

 

Beaucoup d’économistes cubains ont été surpris de la période qu’a choisie le gouvernement pour appliquer des réformes annoncées depuis des années. Mais je pense tout simplement que c’est parce qu’il n’y avait plus le choix. C’est un signe de la gravité de la situation à Cuba, assommée par une crise économique et financière profonde due, en partie, aux sanctions économiques américaines encore alourdies par l’administration Trump, et à des problèmes internes liés à la structure économique du pays. La seule référence nationale est la crise subie dans les années 1990, à la suite de la chute de l’Union soviétique et, aujourd’hui, on peut dire que certains éléments sont encore plus graves qu’à l’époque. 

Il s’agit également d’une période difficile sur le plan politique puisqu’une génération – celle des frères Castro – disparaît pour des raisons biologiques. Et, avec elle, la légitimité du révolutionnaire que le président Miguel Diaz-Canel n’aura jamais. Et même s’il prend soin d’annoncer les réformes aux côtés de l’ancien président Raul Castro, cette légitimité passée doit être remplacée par une légalité institutionnelle.

C’est ce qui a été initié avec la signature, en 2018, de la nouvelle Constitution, qui rétablit, par exemple, un poste de premier ministre. C’est aussi délicat parce que le gouvernement actuel est en proie à de grandes dissensions. Le prochain congrès du Parti communiste de Cuba [PCC], qui doit se tenir en 2021, nommera un nouveau chef de parti – logiquement l’actuel président à la place de Raul Castro – et asseoir la légitimité de M. Diaz-Canel.

Enfin, c’est donc une refonte nationale gigantesque qui intervient alors que les pénuries n’ont jamais été aussi importantes et que la population est déjà très mécontente. Notamment de l’ouverture de ces magasins d’électroménager, en 2019, où l’on ne peut payer qu’en dollar avec une carte bancaire. Cela suppose que les Cubains disposent d’un compte alimenté dans la devise, ce qui n’est pas le cas pour la grande majorité d’entre eux. Et l’unification des monnaies et des taux de change ne devrait qu’aggraver ces inégalités.

Cuba: un an de prison à un journaliste pour désobéissance !

Cuba: un an de prison à un journaliste pour désobéissance !

en ce début du XXIe siècle, les libertés individuelles et collectives sont encore loin d’être totalement acquises dans le monde. Dans les pays développés la liberté est considérée comme un droit acquis et inviolable, elle est même parfois détournée pour justifier l’individualisme et les incivilités. Dans d’autres pays notamment peut développer c’est la chape de plomb. Par exemple Chine, Russie, en Iran ou encore à Cuba où un journaliste vient de purger un an de prison simplement au motif de désobéissance. Ce  journaliste, qui travaille depuis 2012 pour le portail indépendant Cubanet, avait été condamné le 7 août 2019 par le tribunal municipal de Guantanamo à un an de prison pour «résistance et désobéissance». Il avait été incarcéré le 11 septembre. Il a affirmé qu’en prison, on lui a interdit «certaines visites» de son épouse et qu’il a «reçu des pressions et menaces pour arrêter d’écrire pour Cubanet, mais je ne suis pas un homme à céder à ce genre de pressions ni à trahir ses principes», a-t-il dit. Le cas de ce journaliste a suscité des réactions dans la communauté internationale, surtout des États-Unis. «Nous condamnons les injustices commises contre le journaliste cubain Roberto Quiñones, arrêté pour avoir informé sur la répression de la liberté religieuse à Cuba», avait tweeté en août 2019 le secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Cuba : des salaires de 30 dollars par mois

 

  • Cuba : des salaires de 30 dollars par mois

 

 

Avec le Venezuela, Cuba représente le modèle politique de Mélenchon. Un modèle pourtant de sous-développement avec la dictature en plus. D’après  l’Office national de la statistique et de l’information de Cuba révèle tout dans son dernier rapport: les Cubains gagnent en moyenne 740 pesos cubanos (29,60 dollars) par mois. Non sans disparités régionales et sectorielles. Mieux vaut vivre à Varadero qu’à Guantanamo. Et travailler dans l’industrie sucrière que dans la culture. Si pendant cinquante ans les Cubains gagnaient peu ou prou le même salaire mensuel, La Havane a enterré il y a dix ans l’un des grands dogmes de la révolution, l’égalité salariale. Les écarts se sont fortement creusés, allant de 1 à 4, entre un instituteur et un médecin spécialiste (65 dollars), voire plus. Les travailleurs les plus productifs perçoivent des bonus substantiels, mais tout dépend de l’intérêt stratégique de l’industrie concernée. Le quotidien des Cubains est bien subventionné, tant pour le transport, la santé ou l’éducation, mais ces aides sont insuffisantes pour vivre décemment de la seule rémunération officielle. La plupart des travailleurs se reposent sur le marché noir et l’économie du pourboire. Dans un lieu touristique, un serveur gagnera en pourboires en un jour l’équivalent d’un mois de son salaire payé par l’État. De nombreux cadres médecins, avocats, techniciens se sont reconvertis dans des emplois de serveurs.

 

Cuba : Hollande contre l’embargo

Cuba : Hollande contre   l’embargo

 

L’embargo allégé par Obama en 2015 doit être entièrement supprimé déclare Hollande. « Je veux, à l’occasion de la disparition de Fidel Castro, encore insister pour que l’embargo qui pénalise Cuba puisse être levé, définitivement levé et qu’il puisse y avoir une ouverture un échange et que Cuba puisse être pleinement dans la communauté internationale regardé comme un partenaire », a-t-il déclaré depuis Madagascar, où il assiste au sommet de la francophonie. « J’ai toujours considéré que l’embargo était une décision unilatérale inacceptable », a-t-il précisé. Le chef de l’Etat français, qui s’était exprimé par le biais d’un communiqué en début de matinée, a salué depuis Antananarivo « une grande figure du XXe siècle », qui a « suscité beaucoup d’espoirs » mais « aussi des désillusions ». Il avait déjà appelé à une levée totale de l’embargo américain contre l’île communiste lors d’une visite à Cuba en mai 2015.L’embargo américain en vigueur depuis 1962 a été assoupli en janvier 2015, sur fond de normalisation des relations entre les Etats-Unis et Cuba.

Cuba : Le pape critique le régime

Cuba : Le pape critique le régime

 

C’est une critique en creux du régime mais une critique sérieuse quand même  surtout de l’idéologie qui consiste en fait à rechercher vainement le bonheur illusoire de tous mais au détriment du prochain, de celui qui est tout proche. Une visite du pape qui cependant est à double tranchant car elle renforce aussi le gouvernement communiste.  Le pape François, en visite à Cuba, a célébré la messe dimanche matin devant des dizaines de milliers de fidèles réunis sur la place de la Révolution, au cœur de La Havane, délivrant un message spirituel mais aussi politique. Dans son homélie, le chef de l’Eglise catholique a ainsi mis en garde contre les dangers de la puissance et de l’idéologie lorsqu’elles excluent. Le temps d’un dimanche, l’imposante place où les Cubains fêtent le 1er mai sous les immenses portraits d’Ernesto « Che » Guevara et Camilo Cienfuegos s’est transformée en cathédrale à ciel ouvert devant les façades des bâtiments du gouvernement communiste. Un poster géant du Christ avait été déployé pour l’occasion. Le gouvernement de Raul Castro s’enorgueillit de la visite du pape, présent quatre jours sur cette île à très forte tradition catholique. Dans son homélie, dimanche, François a insisté sur le sens chrétien du service qui, a-t-il dit, « n’est jamais idéologique. Il ne sert pas les idées mais les personnes ». Il a également mis en exergue « la tentation du ‘service’ qui se sert des autres, qui vise comme intérêt le bénéfice des miens, au nom de ce qui est nôtre et qui génère une dynamique d’exclusion ». « Ne négligez pas le service de vos frères les plus fragiles pour des projets qui peuvent être séduisants, mais qui se désintéressent du visage de celui qui est à côté de vous », a-t-il observé.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol