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Pourquoi les jeunes préfèrent investir dans les cryptos
par
Akanksha Jalan

Professeur de finance à Rennes School of Business

Roman Matkovskyy

Professeur de finance à Rennes School of Business

Les deux professeurs de finance Akanksha Jalan et Roman Matkovskyy expliquent, dans une tribune au « Monde », les principales motivations qui poussent les jeunes générations à investir dans les cryptomonnaies : la rapidité d’exécution, l’adrénaline et la méfiance à l’égard des Etats.

Malgré le krach de l’automne 2022, le marché des cryptomonnaies attire de plus en plus. Au printemps 2023, plus de 10 % des Français et 17 % des 18-35 ans placent désormais ainsi une partie de leur épargne. L’engouement des jeunes pour ces monnaies numériques est international.

En moyenne, dans les pays d’Europe du Nord, alors que seuls 10 % de plus de 60 ans s’y sont intéressés, 60 % des 16-24 ans envisagent désormais d’investir ainsi. Les Suédois sont les plus familiers avec ces cryptomonnaies : jusqu’à 85 % des jeunes hommes suédois songent à acheter des bitcoins par exemple.

Comment expliquer une telle attirance pour des actifs dont les cours sont si volatils et la réputation si sulfureuse ? A la demande du Nasdaq, nous avons cherché à comprendre les motivations de cette génération (« Cryptocurrency and Nordic Youth (2022-2023) », étude financée par la Nasdaq Nordic Foundation), pourquoi, alors qu’ils commencent à peine à travailler, sont-ils de plus en plus nombreux à vouloir convertir leurs débuts d’économies dans ces monnaies qui ne permettent pas d’acheter grand-chose ?

Le fait que les cours aient connu ces dernières années des flambées impressionnantes peut expliquer la confiance de certains investisseurs débutants, mais il est moins facile de comprendre pourquoi les fortes baisses qui ont suivi n’ont pas restreint leur pouvoir de séduction. Certes, la recherche académique a montré le goût particulier des jeunes, et en particulier des jeunes hommes, pour les investissements risqués et agressifs. Les hausses et baisses brutales des cours leur procurent de l’adrénaline. Les fortunes amassées par certains les éperonnent. Mariés et logés, les mêmes deviennent plus prudents.

Mais le succès persistant des cryptomonnaies s’explique aussi par le fait que les mauvaises expériences n’affectent curieusement pas le désir de continuer à investir ainsi. Environ 10 % des personnes que nous avons interrogées nous ont dit avoir gagné de l’argent sur ces marchés, pour 4 % qui en avaient perdu, et notre étude montre qu’au lieu d’inciter ces derniers à stopper l’expérience, ces pertes, en réalité, leur ont plutôt donné envie de continuer à prendre des risques pour « se refaire », en particulier lorsque ces jeunes étaient « surconfiants » en leurs capacités.

Cryptos: Coinbase perd plus d’un milliard un trimestre !

Cryptos: Coinbase perd  plus d’un milliard un trimestre !

Nouvelle déconvenue avec les crytommonnaies et la principale bourse américaine spécialisée « Coinbase « qui accuse une perte de plus de 1 milliard sur un trimestre.

 La principale Bourse américaine de cryptos a réalisé une perte record de 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre. Il y a un an, elle affichait un bénéfice de 1,6 milliard. Le spectaculaire dégonflement de la bulle des actifs financiers 2.0 a fait chuter les valorisations et les volumes d’échanges.

Les revenus de la plateforme ont plongé de 61 % au dernier trimestre, à 808 millions de dollars, décevant les aQui accuse une perte de plus d’un milliard sur un trimestre.nalystes de marché qui tablaient sur une activité plus importante. Coinbase a également passé un montant record de dépréciations (446 millions de dollars) sur ses investissements dans le secteur des cryptos.

Le nombre d’utilisateurs a continué à se replier , à 9 millions par mois en moyenne au deuxième trimestre. En perte de vitesse par rapport à ses concurrentes, la société ne prévoit pas de retour à meilleure fortune dans l’immédiat. Elle estime que pour l’année complète, le nombre moyen d’utilisateurs mensuel devrait rester compris entre 7 et 9 millions.

Avenir de la Blockchain après la chute des cryptos ?

Avenir de la Blockchain après la chute des cryptos  ?

 

 

La chute des cryptomonnaies ne remet pas en cause l’utilité de la technologie blockchain mais met l’accent sur les dérives spéculatives de ces actifs et la nécessité de passer à une phase plus mature pour le développement du Web3, comme ce fut le cas pour l’internet première version. Par Gilles Babinet. ( La Tribune)

 

Le krach des cryptomonnaies remet-il en question les blockchains en général ?

Il y a deux formes d’usages des blockchains, il me semble. D’une part, ce que j’appellerais les cryptocasinos, c’est à dire tout ce mouvement spéculatif qui existe autour des cryptomonnaies et qui a abouti au krach que l’on continue à voir évoluer sous nos yeux. Une partie significative de ses acteurs n’ont pas grand chose à voir avec le monde de la technologie. Des échanges que j’ai eus avec certains, ils ont souvent une approche très sectaire, sur le thème « les monnaies souveraines ne valent rien » ou encore « ce n’est pas grave si les blockchains consomment de l’énergie car elle n’est pas carbonée (!) et le service rendu est immense », etc.

Et il existe d’autre part une autre forme représentée par le monde des innovateurs, qui développent parfois des crypto-actifs fongibles ou pas, et surtout qui sont sur des enjeux de smart contracts parfois complexes, qui représente à mon sens la partie la plus intéressante. Ces smart contracts permettent d’envisager tout un tas de choses, comme créer de la traçabilité des émissions de CO2, faire de la certification de pièces détachées, des NFT, etc. C’est un univers passionnant.

Quels sont les défis de ces univers ?

Les défis sont non seulement très nombreux mais ils sont aussi très difficiles à résoudre. Le premier est la vitesse de traitement et la consommation (qui sont des facteurs liés). S’il existe des pistes vraiment intéressantes – celle d’Ethereum par exemple est vraiment passionnante – pour solutionner ce problème, je doute qu’il disparaisse avant de longues années. En gros avec le Bitcoin, vous êtes limités entre 3 et 6 transactions par seconde avec un coût énergétique et carbone délirant, de l’ordre d’une centaine d’euros par transaction. Par comparaison, un réseau comme Mastercard peut théoriquement monter à 100.000 transactions par seconde (dans la réalité, ils en font plutôt 1500 à 5000) pour un coût énergétique difficile à évaluer mais vraisemblablement très inférieur en centimes d’euro.

Autre défi, l’interopérabilité entre crypto-actifs. Si on doit passer systématiquement par des acteurs de trading de type Coinbase on Binance, on perd une grande partie de l’intérêt du système, avec des frais de transactions et une centralisation de la donnée. Si l’on fait une comparaison avec le web 1.0, à la fin des années 90, il y avait tout un tas de standards qui s’affrontaient et certains sites n’étaient compatibles qu’avec certains types de navigateurs. Il aura fallu un immense effort de normalisation pour assurer une compatibilité d’ensemble.

Enfin, n’en déplaise aux ultras, il reste le défi de la régulation. Le nombre d’arnaques dans cet univers est quand même bien au-delà de ce qui est acceptable. Sans parler des pertes d’identifiants. Je discutais il y a quelques jours avec Changpeng Zhao, le fondateur de Binance. Il me disait qu’il estimait à quelques pourcents ( 3à 5%, peut être plus…) le nombre de gens qui se retrouvaient dans cette situation. C’est d’ailleurs son premier enjeu. Des solutions comme Ledger permettent de résoudre partiellement cela, mais l’expérience utilisateur reste vraiment rédhibitoire.

Non pas une mode mais simplement, ça va prendre beaucoup de temps. Le web est né en 1989, et les standards qui le sous-tendent n’ont été réellement stabilisés qu’au milieu des années 2000. La raison pour laquelle j’y crois c’est que les principaux freins économiques et sociaux à une société plus inclusive, ce sont les situations de rente, la bureaucratie, etc. Or, ces technologies sont par nature capables de répondre à une grande partie de ces défis. simplement tout reste à écrire : la technologie, mais aussi la régulation. C’est peut être une route de plusieurs décennies qui se présente à nous.

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Gilles Babinet est un entrepreneur dans le domaine digital. Il est contributeur de l’institut Montaigne sur les questions numériques et travaille actuellement sur les enjeux liés au numérique et aux émissions de CO2.




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