Archive pour le Tag 'Cryptomonnaie'

Cryptomonnaie : Nouveau plongeon et menaces sur la tech

Cryptomonnaie : Nouveau plongeon et menaces sur la tech

La faillite de la banque californienne SVB provoque des secousses dans tous l’univers tech, jusqu’aux cryptomonnaies. La cryptomonnaie USDC, dite « stable », qui est théoriquement indexée sur le dollar, ne l’est plus depuis la nuit de vendredi à samedi. Ce décrochage, de près de 10% autour de 0,9 dollar pour un USDC, est intervenu après que son créateur Circle ait annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de la banque en faillite SVB.

Lancé en 2018, le « stablecoin » USDC, qui renvoie à une devise numérique indexée sur une monnaie créée par une banque centrale, en l’occurrence le dollar américain, est un des actifs de référence du monde des cryptomonnaies, notamment parce qu’il est considéré comme un actif stable et pas volatil du fait de son arrimage au dollar. Sa stabilité est censée être assuré par des réserves équivalentes en dollars immédiatement mobilisables. Ce qui explique la soudaine panique sur le cours quand Circle a annoncé être privée d’une partie de ses réserves placées chez SVB.

Le « stablecoin » USDC constitue la deuxième monnaie numérique dite « stable » par son volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether, et la quatrième cryptomonnaie au monde, selon le même critère. Dans son sillage, d’autres stablecoins souffrent. Le Dai, quatrième devise « stable » par le volume en circulation, est également tombé à 0,94 dollar dans la nuit de vendredi à samedi tandis que le Frax (6e) chutait à 0,93 dollars, au plus bas de son histoire.

Cryptomonnaie : Nouveau plongeon

Cryptomonnaie : Nouveau plongeon

La faillite de la banque californienne SVB provoque des secousses dans tous l’univers tech, jusqu’aux cryptomonnaies. La cryptomonnaie USDC, dite « stable », qui est théoriquement indexée sur le dollar, ne l’est plus depuis la nuit de vendredi à samedi. Ce décrochage, de près de 10% autour de 0,9 dollar pour un USDC, est intervenu après que son créateur Circle ait annoncé avoir laissé 3,3 milliards de dollars dans les caisses de la banque en faillite SVB.

Lancé en 2018, le « stablecoin » USDC, qui renvoie à une devise numérique indexée sur une monnaie créée par une banque centrale, en l’occurrence le dollar américain, est un des actifs de référence du monde des cryptomonnaies, notamment parce qu’il est considéré comme un actif stable et pas volatil du fait de son arrimage au dollar. Sa stabilité est censée être assuré par des réserves équivalentes en dollars immédiatement mobilisables. Ce qui explique la soudaine panique sur le cours quand Circle a annoncé être privée d’une partie de ses réserves placées chez SVB.

Le « stablecoin » USDC constitue la deuxième monnaie numérique dite « stable » par son volume en circulation (environ 40 milliards de dollars), derrière le Tether, et la quatrième cryptomonnaie au monde, selon le même critère. Dans son sillage, d’autres stablecoins souffrent. Le Dai, quatrième devise « stable » par le volume en circulation, est également tombé à 0,94 dollar dans la nuit de vendredi à samedi tandis que le Frax (6e) chutait à 0,93 dollars, au plus bas de son histoire.

Cryptomonnaie : Nouveau piratage de 8000 portefeuilles

 

 Cryptomonnaie : Nouveau piratage de 8000 portefeuilles

Une nouvelle déconvenue pour le monde de la cryptomonnaie  dans la technologie est pourtant vantée pour sa sûreté totale ! La cryptomonnaie Solana devait faire partie des jetons numériques les plus prometteurs du secteur, à l’aube du « Web 3″, des NFT, et de ses nouveaux échanges dans les mondes virtuels du Metaverse. Mais l’ »altcoin » (jeton alternatif) SOL, créé en 2018 pour concurrencer les succès du bitcoin et de son rival l’ether, enchaîne les déconvenues. Dernier en date, un deuxième piratage en moins d’un an confirmé ce mercredi 3 août par l’entreprise sur le compte Twitter « Solana Status ».

Au total, 7.767 portefeuilles détenteurs de cette cryptomonnaie sont concernés par le piratage. La valeur du butin volé sur ces comptes atteindrait plus de 6 millions de dollars, selon plusieurs cabinets d’étude capables de comptabiliser les mouvements de l’adresse cryptée utilisée par le hacker.

Comme les chaînes de blocs des autres crypto-actifs, la blockchain Solana promet des échanges plus rapides, sécurisés, et plus facilement intégrables dans une nouvelle génération d’applications et de services Web. L’Américain se positionne aussi comme un actif de référence pour acheter et vendre des NFT (non fungible tokens). De cet actif est même né la plateforme spécialisée « Solanart » pour vendre des œuvres numériques.

En terme de poids sur le marché des cryptos toujours dominé par le protocole Bitcoin (446 milliards de dollars de valorisation), Solana se classe au 9e rang des cryptomonnaies, à plus de 13 milliards de dollars de valorisation, selon le site Cryptoslate. L’actif bénéficie d’ailleurs d’un fort soutien des communautés. Suite à l’annonce du piratage, son cours reculait de près de 5%, s’échangeant à plus de 40,1 dollars, dans un secteur qui reprend timidement des couleurs après le krach du printemps.

Tandis que les piratages de portefeuilles numériques se multiplient, c’est un deuxième coup dur pour les crypto-fans qui ont déjà subi le krach du bitcoin en mai dernier, emporté par les craintes de la finance traditionnelle et la remontée des taux d’intérêts de la Réserve fédérale américaine.

Un premier piratage impliquant Solana avait eu lieu en février dernier entre des protocoles informatiques pour des services de finance décentralisée (DeFi) et des portefeuilles numériques. Les sommes – 320 millions de dollars au total - avaient finalement pu être récupérées suite à des négociations avec le hacker, rapportait Bloomberg. De quoi faire tout de même reculer alors le cours de la crypto de 11% en 24 heures.

Dans la foulée de ce nouveau piratage, la fondation Solana, qui porte le projet, a mis en ligne un formulaire pour recevoir les témoignages et plaintes des propriétaires des portefeuilles.

Jeanne Dussueil

Cryptomonnaie : nouvelle faillite

Cryptomonnaie : nouvelle faillite

Après la faillite de Voyager Digital la semaine dernière, c’est au tour d’un des principaux prêteurs de cryptomonnaies, Celsius Networks, de se placer sous la protection du chapitre 11 du régime des faillites aux Etats-Unis. Le krach du stablecoin Terra et l’effondrement des cours ont remis en cause le modèle de ces plateformes et enclenchent un vaste mouvement de consolidation du secteur.

Fin avril, Celsius Networks revendiquait quelque 1,7 million de déposants pour près de 12 milliards de dollars sous actifs sous gestion, ce qui faisant de cette plateforme l’un des plus importants acteurs du secteur de finance décentralisée. Une partie de ses placements étaient basés sur la blockchain Terra.

Du coup, Celsius est la principale victime de l’effondrement de Terra, et de son stablecoin Luna, l’un des principales contreparties des gestionnaires d’actifs cryptos. La chute vertigineuse des cours des cryptoactifs, frappés de plein fouet par la montée des taux d’intérêt – alors qu’en théorie le marché des cryptomonnaies devait être protégé des fluctuations des marchés financiers – a fait le reste. Le cours du bitcoin a ainsi perdu plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l’année, à environ 20.000 dollars (contre 69.000 dollars à son pic de novembre 2021).

 

Cette baisse des cours a entraîné un vent de panique parmi les investisseurs en cryptoactifs, souvent des jeunes inexpérimentés qui n’avait jamais connu de krach. D’où la décision de geler les retraits et les transferts pour éviter de voir les dépôts se volatiliser et de mettre la plateforme, souvent mal capitalisée, dans l’impossibilité d’assurer la liquidité. Plus grave, compte tenu de la profonde interconnexion des plateformes entre-elles, le risque d’un effet de contagion des faillites est élevé. Ainsi, un autre géant du secteur, BlockFi, est également en difficultés.

 

Cryptomonnaie : alerte aux arnaques sur Internet

 

Avec l’écroulement de la valeur des crytommonnaies ,  le montant des arnaques augmente mécaniquement.

Alors que le Bictoin avait été galvanisée en 2021 par les politiques de relance, notamment aux Etats-Unis, il fondait de près de 10% hier  à 24.692 dollars, une baisse de 65% par rapport à son plus haut historique en novembre 2021 et un plus bas depuis décembre 2020.

Les arnaques aux cryptos explosent, avec un préjudice moyen qui a doublé en quelques mois, de 20.000 à 40.000 euros d’après l’autorité des marchés. Autre sujet d’inquiétude, les faux livrets aux promesses alléchantes, avec un préjudice moyen déclaré de 72.000 euros.

Le profil type des victimes est difficile à déterminer tant il touche tout le monde, « des riches comme des pauvres », souligne Benoît de Juvigny, secrétaire général de l’AMF, généralement plus âgé que la moyenne des Français. Quant aux arnaqueurs, ils sont rarement identifiés car localisés dans des pays étrangers, parfois européens comme Chypre, le plus souvent hors d’Europe, comme les pays du Maghreb ou Israël. Les circuits sont complexes et jouent allégrement le saute-pays, ce qui rend les enquêtes difficiles et la coordination judiciaire compliquée.

 

C’est pourquoi le seul levier pour l’heure efficace reste la prévention, insistent les autorités. Cela passe par des campagnes radio et TV de prévention auprès du grand public et la promotion du site Assurance Banque Info Service (Abeis) qui alerte sur les faux sites (liste noire) et informe le public (190.000 appels en 2021 et plus de 1,4 million de visites). Ainsi, l’AMF et l’ACPR ont inscrit plus de 1.300 sites frauduleux sur liste noire en 2021, ce qui porte le total des sites bannis à près de 4.000 aujourd’hui.

Le bon sens est également un remède efficace : ne pas répondre à un appel non sollicité, bien regarder les mentions du site, ne jamais communiquer de données bancaires, se méfier des offres alléchantes, comme ses fameuses « soldes » sur des actions cotées, ce qui est en soi une aberration en Bourse. Autre phénomène inquiétant, les usurpations d’identité de professionnels reconnus ou de marques populaires, comme Amazon.

Le plus dangereux, et le moins visible (donc le moins détectable pour les superviseurs), se trouve indiscutablement sur les réseaux sociaux ou les messageries cryptées. Certains influenceurs y jouent également un rôle prépondérant pour attirer des jeunes vers les griffes des arnaqueurs.

Au-delà de l’arnaque, les régulateurs s’inquiètent même des messages véhiculés sur des réseaux comme Tik Tok auprès des très jeunes, sur la promesse d’un enrichissement futur aussi certain que rapide qui rend finalement les études inutiles… Trop beau pour être vrai est sans doute le meilleur réflexe à avoir face à ces illusions qui peuvent coûter très cher.

 

Cryptomonnaie: Le bitcoin plonge

Cryptomonnaie: Le bitcoin plonge

Samedi, la devise virtuelle s’échangeait à 48.210 dollars, en baisse de 10% par rapport à vendredi soir. Vers 05H00 GMT, il avait soudainement chuté jusqu’à 42.296 dollars, sans explication particulière a priori autre que la spéculation habituelle. .

« Les cryptomonnaies ont été bousculées par les conditions de risque plus larges liées (au variant) Omicron et aux attentes d’une (politique monétaire aux Etats-Unis) plus agressive, mais ont vraiment commencé à piquer de nez vendredi, dans le sillage de la baisse sur les marchés des actions », a commenté Martha Reyes, qui dirige la recherche de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Bequant.

Les principaux indices de Wall Street ont de fait terminé dans le rouge vendredi, tirés par la faiblesse des valeurs technologiques. Le repli du bitcoin, habitué aux mouvements violents, n’est pas complètement surprenant dans la mesure où la devise évolue depuis fin novembre dans une fourchette d’échanges limitée et que certains investisseurs ont pu vouloir dénouer certaines positions, estime Mme Reyes dans une note.

Reste que la question de la volatilité des cryptos inquiète de plus en plus les autorités financières, des banques centrales aux grands argentiers. En quelques heures, 2.120.000.000 de dollars ont été liquidés, écrit CryptoQuant. Le crash d’aujourd’hui est le deuxième en termes d’impact depuis le 11 mars 2020.

Même sentiment pour Anto Paroian, du fonds spécialisé dans les crytomonnaies ARK36. Après avoir atteint un record à 68.363 dollars le 10 novembre, la devise virtuelle est redescendue et « a plusieurs fois échoué à repasser le seuil des 60.000 dollars », souligne-t-il dans une note en rappelant que le bitcoin a régulièrement enregistré des chutes de 20% à 30% avant de se reprendre.

(avec AFP)

Arnaque : cryptomonnaie « Omicron » au plus haut !

Arnaque : cryptomonnaie « Omicron » au plus haut !

 

Preuve que la croissance des cryptos ne repose que sur du vent et des rumeurs, la  monnaie numérique Omicron a atteint un plus haut à près de 700 dollars lundi matin, soit environ dix fois plus que deux jours auparavant, selon le site spécialisé CoinMarketCap.

Lundi, la valeur de l’Omicron a rechuté à 152 dollars avant de remonter et de se stabiliser à 350 dollars vers 17 heures, selon CoinMarketCap, soit encore cinq fois plus qu’en fin de semaine dernière.

Début novembre, une autre cryptomonnaie avait connu un succès vertigineux, avant de s’effondrer: le «Squid coin» a été créé sur le thème de la série à succès Squid Game par des anonymes. De 0,7 dollar environ à son lancement le 21 octobre, l’unité est montée le 1er novembre jusqu’à 2.856 dollars, avant que s’écrouler à 0,003 dollar le lendemain. Les acheteurs ont par ailleurs découvert qu’ils ne pouvaient pas la vendre et encaisser leurs profits et les créateurs ont disparu des réseaux sociaux.

Cryptomonnaie et Chine: risque de crise financière

Cryptomonnaie et Chine: risque de crise financière

 

L’expert financier Pierre-Antoine Dusoulier explique, dans une tribune au « Monde », que le déploiement de la monnaie numérique risque de fragiliser les banques rurales chinoises et, dans la foulée, de déstabiliser l’ensemble des institutions bancaires du pays.(Extrait)

Tribune.

La Chine est sur le point de franchir une nouvelle étape dans le déploiement du yuan numérique. Il a été testé dans quatre villes pilotes depuis avril 2020, avec succès. Dans les semaines à venir, deux des principales banques publiques du pays, la China Construction Bank et la Bank of Communications, vont proposer à leurs clients d’utiliser le yuan numérique pour acheter des fonds d’investissement et des produits d’assurance.

Si l’opération réussit, cela devrait permettre d’étendre davantage l’utilisation de la monnaie virtuelle chinoise qui reste, jusqu’à présent, cantonnée aux paiements pour des achats de biens et de services de faible valeur.

 

L’objectif fixé par le Parti communiste chinois lors du 14e plan quinquennal portant sur la période 2021 à 2025 est d’approfondir la recherche et le développement dans le domaine des monnaies numériques et de permettre un déploiement le plus large possible de sa monnaie numérique étatique. Ce déploiement fait toutefois peser d’importants risques sur la stabilité financière de la Chine.

Le risque immédiat est celui d’une déstabilisation des banques rurales. La Chine compte plus de 1 600 banques rurales, de petite taille, et qui ont des fonds propres faibles. La crise économique résultant de la pandémie les a fragilisés. La croissance de leurs bénéfices nets était nulle au premier semestre.

En outre, les banques rurales ont dû provisionner des sommes importantes à la suite d’une hausse des prêts non performants ces derniers mois. Plus de 30 % des prêts qu’elles accordent le sont aux secteurs qui ont été les plus pénalisés par la crise, le secteur manufacturier et le secteur de la construction.

Le déploiement du yuan numérique risque d’accentuer leurs difficultés. Le gouvernement chinois ne prévoit pas de compter sur le réseau dense de banques rurales pour étendre l’utilisation de la monnaie virtuelle et favoriser l’inclusion financière. En Chine, 20 % de la population n’est pas bancarisée, particulièrement dans les campagnes. Les petites banques rurales devraient rester hors du système, avec impossibilité de convertir leurs dépôts en yuans numériques.

Ce sont les grandes banques soutenues par l’Etat, en partenariat avec les entreprises de télécommunications qui sont présentes sur tout le territoire, qui devraient avoir la charge d’inciter les Chinois à utiliser le yuan numérique à grands coups de promotions et d’incitations financières.

Cryptomonnaie : l’avenir de la monnaie ?

Cryptomonnaie : l’avenir de la monnaie ?

Les banques centrales doivent dès aujourd’hui réfléchir à la manière d’assurer un équilibre juste entre concurrence, innovation et stabilité financière pour la prochaine génération de monnaie, prévient l’économiste Benoît Cœuré dans une tribune au « Monde ».(Extrait)

 

Tribune.

Les paiements mobiles et sans contact font partie intégrante de notre vie quotidienne, mais le Covid-19 a donné un coup d’accélérateur à la numérisation. Les QR codes et les options de paiement en différé gagnent en popularité, et, pour les Jeux olympiques d’hiver à Pékin, en février 2022, des uniformes et autres accessoires seront dotés de fonctions de paiement. De leur côté, les banques centrales préparent la prochaine génération de monnaie : la monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

Aujourd’hui, la plupart des paiements sont réglés à partir d’un compte bancaire – on parle de « monnaie commerciale ». La monnaie de banque centrale est constituée des billets que manipulent les commerçants et les particuliers et des comptes que les banques commerciales ouvrent directement auprès de la banque centrale. Cette monnaie est au cœur de tout système financier et présente des avantages uniques : sécurité (la banque centrale ne peut pas faire faillite), liquidité (la monnaie qu’elle émet est acceptée partout), neutralité (la banque centrale est une institution publique, sans intérêt commercial) et finalité (un virement entre deux comptes auprès de la banque centrale est irrévocable).

 

Pour que l’économie numérique puisse bénéficier de ces atouts essentiels, la monnaie de banque centrale doit évoluer. Comme l’a dit l’ancien secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld (1905-1961), « on ne trouve la bonne route que les yeux fixés sur l’horizon lointain ». Pourquoi fixer l’horizon ? Parce que le système financier est en pleine mutation. Les géants du numérique investissent le monde des paiements. De nouveaux instruments de paiement, les « cryptomonnaies stables » (stablecoins), frappent à la porte. Les plates-formes de finance décentralisée bousculent l’intermédiation financière traditionnelle. Autant de nouvelles questions pour les régulateurs, qui appellent des réponses rapides, claires et cohérentes.

Les banques s’inquiètent de l’impact des MNBC sur les dépôts des particuliers et sur leur modèle de financement. Les banquiers centraux sont conscients de ces craintes et ne doutent pas que les banques feront partie intégrante des futurs systèmes de MNBC. Ne nous leurrons pas : pour les banques, les cryptomonnaies stables, la finance décentralisée et les géants du numérique sont une menace bien plus réelle ! Les cryptomonnaies stables risquent d’émerger sous forme d’écosystèmes fermés, de jardins clos, qui contrôleront l’accès aux paiements et à la liquidité. L’emprise croissante des géants du numérique dans les services financiers pose des questions de pouvoir de marché et de respect de la vie privée et remet en question les approches réglementaires actuelles.

Cryptomonnaie : Prochaine génération de monnaie ?

Cryptomonnaie : Prochaine génération de monnaie ?

Les banques centrales doivent dès aujourd’hui réfléchir à la manière d’assurer un équilibre juste entre concurrence, innovation et stabilité financière pour la prochaine génération de monnaie, prévient l’économiste Benoît Cœuré dans une tribune au « Monde ».(Extrait)

 

Tribune.

Les paiements mobiles et sans contact font partie intégrante de notre vie quotidienne, mais le Covid-19 a donné un coup d’accélérateur à la numérisation. Les QR codes et les options de paiement en différé gagnent en popularité, et, pour les Jeux olympiques d’hiver à Pékin, en février 2022, des uniformes et autres accessoires seront dotés de fonctions de paiement. De leur côté, les banques centrales préparent la prochaine génération de monnaie : la monnaie numérique de banque centrale (MNBC).

Aujourd’hui, la plupart des paiements sont réglés à partir d’un compte bancaire – on parle de « monnaie commerciale ». La monnaie de banque centrale est constituée des billets que manipulent les commerçants et les particuliers et des comptes que les banques commerciales ouvrent directement auprès de la banque centrale. Cette monnaie est au cœur de tout système financier et présente des avantages uniques : sécurité (la banque centrale ne peut pas faire faillite), liquidité (la monnaie qu’elle émet est acceptée partout), neutralité (la banque centrale est une institution publique, sans intérêt commercial) et finalité (un virement entre deux comptes auprès de la banque centrale est irrévocable).

 

Pour que l’économie numérique puisse bénéficier de ces atouts essentiels, la monnaie de banque centrale doit évoluer. Comme l’a dit l’ancien secrétaire général des Nations unies Dag Hammarskjöld (1905-1961), « on ne trouve la bonne route que les yeux fixés sur l’horizon lointain ». Pourquoi fixer l’horizon ? Parce que le système financier est en pleine mutation. Les géants du numérique investissent le monde des paiements. De nouveaux instruments de paiement, les « cryptomonnaies stables » (stablecoins), frappent à la porte. Les plates-formes de finance décentralisée bousculent l’intermédiation financière traditionnelle. Autant de nouvelles questions pour les régulateurs, qui appellent des réponses rapides, claires et cohérentes.

Les banques s’inquiètent de l’impact des MNBC sur les dépôts des particuliers et sur leur modèle de financement. Les banquiers centraux sont conscients de ces craintes et ne doutent pas que les banques feront partie intégrante des futurs systèmes de MNBC. Ne nous leurrons pas : pour les banques, les cryptomonnaies stables, la finance décentralisée et les géants du numérique sont une menace bien plus réelle ! Les cryptomonnaies stables risquent d’émerger sous forme d’écosystèmes fermés, de jardins clos, qui contrôleront l’accès aux paiements et à la liquidité. L’emprise croissante des géants du numérique dans les services financiers pose des questions de pouvoir de marché et de respect de la vie privée et remet en question les approches réglementaires actuelles.

Ada, la cryptomonnaie à la mode

 Ada, la cryptomonnaie à la mode  

 

Un article du Wall Street Journal évoque le phénomène à la mode notamment de Ada. Après une brève hibernation estivale, les cryptomonnaies font leur retour en force. En ce moment, c’est ada, une création de Cardano, que tout le monde s’arrache.

Mais qu’est-ce que c’est ? Et comment est-elle devenue la troisième cryptomonnaie mondiale ? Portrait de la petite nouvelle.

Qui est Cardano ?

Cardano est une plateforme de blockchain décentralisée lancée en 2017 sous la houlette de Charles Hoskinson, le cofondateur d’Ethereum. Son ambition : devenir un réseau adaptable, durable et écologique, notamment en s’appuyant sur un protocole de minage moins gourmand en énergie.

Ada, c’est quoi ?

Ada est un jeton numérique : en d’autres termes, une cryptomonnaie. Elle repose sur la blockchain de Cardano et tire son nom de celui d’Ada Lovelace, mathématicienne du XIXe siècle souvent considérée comme le premier programmateur informatique.

Pourquoi son cours augmente-t-il ?

Les investisseurs se passionnant pour les cryptomonnaies, les « altcoins » (contraction de « alternative coins », nom donné aux alternatives au bitcoin) se sont multipliées. Parmi elles, l’ada a pris une longueur d’avance.

Sa dynamique récente s’explique en partie par un changement qui devrait être annoncé en septembre : Cardano devrait proposer des « smart contracts » (des « contrats intelligents » rédigés en code informatique et exécutables sans intermédiaire quand certaines conditions sont réunies) et pouvoir ainsi, selon certains, concurrencer le réseau Ethereum. C’est grâce à ces contrats que les NFT (pour « non-fungible tokens », ou jetons non fongibles) et les applications financières décentralisées fonctionnent.

Quelle est la différence entre Cardano et les autres réseaux de blockchain ?

L’une des principales différences entre Cardano et les autres grands acteurs de la blockchain, c’est le mécanisme de consensus (c’est-à-dire le système qui sert à vérifier les transactions).

Les réseaux de blockchain ont besoin de ces protocoles parce qu’ils fonctionnent sans autorité centrale, mais doivent tout de même authentifier et enregistrer des transactions.

La blockchain du bitcoin utilise par exemple un système baptisé « preuve de travail » (ou « proof-of-work ») : ceux que l’on appelle des mineurs valident les transactions réalisées dans la plus célèbre des cryptomonnaies, les consignent dans un registre et sont rémunérés en bitcoins.

Mais le protocole est de plus en plus critiqué (y compris par Elon Musk) pour sa consommation d’énergie et son impact sur l’environnement. En mai, le patron de Tesla a annoncé sur Twitter que le constructeur automobile n’acceptait plus les paiements en bitcoin en raison des inquiétudes liées « à l’explosion de la consommation d’énergie fossile provoquée par le minage et les transactions en bitcoins ».

Cardano, lui, utilise un mécanisme moins intensif en énergie : le « proof-of-stake », traduit par « preuve d’enjeu » ou « preuve de participation ». Sur son réseau, les détenteurs d’ada peuvent participer à la vérification des transactions, généralement en partageant une partie de leurs avoirs en ada avec des coopératives d’opérateurs qui font office de mineurs (ils traitent les transactions et produisent de nouveaux blocs).

Le choix des coopératives repose entre autres sur la quantité d’avoirs mis en jeu. Quand une coopérative est sélectionnée et produit un bloc, ses membres (souvent des détenteurs d’ada qui ont apporté une partie de leurs possessions) reçoivent une compensation financière, selon le site de Cardano.

Le réseau Ethereum est en train d’adopter le protocole de preuve d’enjeu.

Comment l’ada évolue-t-elle ?

Le cours de l’ada a doublé en l’espace d’un mois : vendredi dernier, elle valait 2,85 dollars, selon CoinDesk, contre environ 1,28 dollar fin juillet, soit une capitalisation de plus de 90 milliards de dollars, ce qui en fait la troisième cryptomonnaie mondiale derrière le bitcoin et l’ether, d’après Coinmarketcap.com.

En début d’année, l’ada valait moins de 20 cents : elle s’est donc envolée de près de 1 500 %. Le bitcoin, lui, a pris « seulement » 67 % en 2021, selon CoinDesk, quand l’ether gagnait près de 340 %.

Malgré cette performance, l’ada n’est pas la cryptomonnaie qui a le plus augmenté cette année : le prix revient au dogecoin, une blague devenue réalité qui a bondi de quelque 5 900 % depuis le début de l’année.

Quels sont les points forts de Cardano ? Et quels sont ses points faibles ?

Les partisans de Cardano soulignent la qualité de l’équipe de chercheurs du réseau, conçu par IOHK, une société spécialisée dans l’ingénierie de la blockchain. En mars, elle comptait environ 300 salariés et prestataires, avait indiqué Charles Hoskinson à Bloomberg.

« Dans le monde du bitcoin, certains disent sûrement que c’est très centralisé… Mais cela veut aussi dire qu’ils ont une équipe dédiée à la construction du réseau », observe Garrick Hileman, responsable de la recherche de blockchain.com, une société spécialisée dans les transactions en cryptomonnaie.

Par ailleurs, les frais de transaction facturés par Cardano sont moins élevés. Au printemps dernier, l’explosion de l’activité sur Ethereum a engorgé le réseau et fait grimper les frais.

D’autres, en revanche, s’interrogent sur les limites de Cardano et de l’ada, notamment tant que le réseau ne propose pas de contrats intelligents. En mai dernier, sur Twitter, le milliardaire Mark Cuban a demandé à Charles Hoskinson où et comment utiliser l’ada au quotidien, ajoutant qu’il pouvait répondre à cette question pour toutes les autres cryptomonnaies qu’il possède.

Par ailleurs, certains soulignent que le mécanisme de preuve d’enjeu de Cardano n’est pas utilisé depuis aussi longtemps que celui de la preuve de travail.

« Il est clair que la preuve d’enjeu est un peu plus expérimentale, c’est aussi pour cela qu’Ethereum y passe petit à petit », explique Garrick Hileman. « La preuve de travail fonctionne et s’est toujours révélée sûre » sur les grands réseaux de type bitcoin et Ethereum, ajoute-t-il.

Comment l’acheter ?

Vous pouvez vous procurer l’ada sur des bourses de type Kraken ou Coinbase Global ; certaines plateformes d’investissement destinées aux particuliers, dont l’israélienne eToro et SoFi Technologies, acceptent aussi son utilisation.

(Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)

Une nouvelle cryptomonnaie dans les Emirats arabes unis

Une nouvelle cryptomonnaie  dans les Emirats arabes unis

En annonçant le lancement de sa propre monnaie numérique via sa banque centrale d’ici 2026, les émirats Arabes unis   cherchent à être les précurseur sur le sujet notamment pour ne pas dépendre de la Chine le pays le plus avancé concernant la perspective d’une monnaie numérique.

Mais contrairement à la Chine qui tente d’interdire ou de réduire drastiquement les activités liées aux cryptomonnaies (ces monnaies numériques développées grâce au protocole de la blockchain) pour garder un pouvoir central, les Emirats ont l’intention de laisser cohabiter le bitcoin et la monnaie d’Etat.

De fait, entre le bitcoin et l’Ethereum, les deux cryptomonnaies les mieux valorisées parmi 9.000 actifs numériques, et les CBDC, les mécanismes des blockchains divergent. Les premiers prônent une chaîne de bloc ouverte – ou publique -, où la gouvernance opère de manière horizontale et décentralisée. Les seconds fonctionnent selon les principes d’une blockchain privée et centralisée, où un Etat où un acteur privé garde le contrôle des échanges et des droits d’entrée.

Les banques centrales des Etats-Unis, de l’Union européenne et de l’Angleterre envisage elles aussi la possibilité de lancer leur propre monnaie numérique. Pour accélérer, la Banque des règlements internationaux (BRI) œuvre aussi avec les banques centrales à un projet de monnaie numérique pour le grand public.

En introduisant des monnaies numériques, ces institutions publiques assurent vouloir apporter de la stabilité à ce secteur très spéculatif.

L’Europe attend quoi pour créer une cryptomonnaie ?

«L’euro n’a pas d’avenir sans une version numérique ambitieuse» estime Philippe Mudry dans l’Opinion 

(Extrait)

 C’est peu dire que le temps presse. Déjà, le système financier international a senti la menace d’un bouleversement imminent avec le projet, heureusement tué dans l’œuf, de « Libra » de Facebook. Tous les jours, de nouvelles initiatives de création de cryptomonnaies rappellent le profond besoin des utilisateurs finaux de nouveaux moyens d’échanges qui se rêvent tous, peu ou prou, en devises de demain.

Surtout, le haut responsable français a mis le doigt sur la principale menace planant sur la souveraineté européenne, que fait peser la Chine avec son projet de renminbi digital déjà en phase d’expérimentation avancée. Il a le potentiel, ni plus ni moins, de faire basculer le monde de l’ère de « roi dollar » au « roi yuan ». Il a fallu deux guerres mondiales pour que le dollar accède formellement, au travers des accords de Bretton Woods, en 1944, à la suprématie qu’on lui connaît. La Chine entend emprunter une autre route, plus discrète mais pas moins efficace.

Elle consiste à se souvenir d’une règle absolue en matière monétaire : qui possède la monnaie dominante s’assure de la domination financière. Les destins de Londres et de New York sont là pour la rappeler. Pour y parvenir, outre une ouverture progressive des marchés financiers chinois de plus en plus poussée, il s’agit de convertir la masse chinoise à un usage numérique de sa monnaie, une évolution déjà en cours, pour l’étendre ensuite, grâce à l’architecture digitale ainsi créée, à d’autres usagers, étrangers cette fois.

Quant à l’Europe elle n’a toujours pas ouvert concrètement le chantier de la création de l’euro numérique, qui seul peut permettre à ses choix digitaux et aux principes démocratiques qu’ils reflètent, en matière de protection des données personnelles, mais aussi plus généralement de régulation financière, d’être sérieusement pris en compte.

L’Europe sait pourtant ce qu’une domination monétaire étrangère veut dire. Quoiqu’alliée des Etats-Unis, elle a dû subir les conséquences de son « privilège exorbitant » dénoncé par la France dès les années 1960 et dont la plus fameuse illustration, et la plus funeste, demeure l’abandon unilatéral de la convertibilité du dollar en or, le 15 août 1971. Veut-elle vraiment un système monétaire et financier sous domination chinoise ? Si la réponse est négative, il faut agir, sans aucun délai.

Une cryptomonnaie anti-Elon Musk veut détruire le manipulateur

Une cryptomonnaie anti-Elon Musk veut détruire le manipulateur

D’après une information des Échos une cryptomonnaie, créer à cet effet, de détruire le manipulateur Elon Musk

 

Face au poids du patron de Tesla sur le cours du Bitcoin et l’ensemble du marché, une nouvelle crypto s’est donné pour objectif de menacer personnellement le milliardaire américain. Nommée StopElon et lancée le 15 mai dernier, elle est aujourd’hui valorisée à plus de 60 millions de dollars. D’abord créée sous le nom évocateur de FuckElon, le prix de son token a explosé depuis son lancement, passant d’une valeur initiale de 0,000001756 dollar à à plus de 1 dollar.

Selon le site internet créé pour l’occasion, le but affiché des fondateurs de StopElon est de « détruire le plus grand manipulateur du marché », également qualifié de « milliardaire narcissique ».

« Elon Musk est tristement célèbre pour avoir manipulé de manière irresponsable le marché de la cryptomonnaie avec son compte Twitter », dénonce le site, qui accuse le milliardaire américain de « jouer avec le portefeuille des gens comme des bonbons ».

Ces accusations font référence à la tempête qui s’est récemment abattue sur le marché des cryptos après les déclarations d’Elon Musk. Ce dernier avait alors annoncé que Tesla n’accepterait désormais plus le bitcoin comme moyen de paiement en raison de son impact nocif pour l’environnement. Sur le marché, la nouvelle avait entraîné une forte chute du bitcoin, qui s’est répercutée sur l’ensemble des cryptomonnaies. Mercredi, les cryptos avaient ainsi perdu 40 % de leur valeur, avant de corriger le tir et de limiter leurs pertes à moins de 20 %.

Courroucés par ces prises de position qu’ils interprètent comme des manipulations, les créateurs de StopElon ont mis au point une feuille de route pour détrôner Elon Musk. Baptisée « en route vers Pluton », en référence à la phrase phare d’Elon Musk qui proposait d’envoyer le Dogecoin « sur la Lune », celle-ci détaille quatre étapes à mettre en oeuvre, dont la dernière n’est ni plus ni moins que d’utiliser les fonds ainsi levés pour devenir majoritaires au capital de Tesla et en prendre le contrôle.

Spéculation et Cryptomonnaie : la folie avec le Dogecoin qui a progressé de 8000 % depuis le début de l’année

  • Spéculation et Cryptomonnaie : la folie avec le Dogecoin qui a progressé de 8000 % depuis le début de l’année
  • Un article du Wall Street Journal qui explique la folie des cryptes menées et de ses éventuelles conséquences en cas de chute sur les marchés financiers.
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  • La crypte menée la plus connue à savoir le bitcoins a enregistré une chute brutale de 10 % récemment. Une chute qui n’est sans doute pas terminé compte tenu de la très grande volatilité de ce produit financier qui en réalité ne s’appuie sur aucun actif. En outre les banques centrales sont actuellement en train d’étudier les possibilités de mettre au point des crypto monnaie reposant elle sur les actifs de ces institutions financières. Lundi, le dogecoin a fait l’actualité à Wall Street : la cryptomonnaie à tête de chien a grimpé en flèche, portant sa progression depuis début janvier à 8 100 %, soit plus que les gains du S&P 500 (dividendes compris) depuis… 1988.
  • Cette ascension a fait du dogecoin, né du mème « Doge » (NDLR : qui utilise une photo de chien de la race shiba accompagnée de texte humoristique, souvent en mauvais anglais), un actif qui vaut désormais quelque 50 milliards de dollars, soit plus que Marriott International ou Ford.
  • Le destin du dogecoin n’est pas sans rappeler l’envolée de GameStop : en début d’année, des traders s’étaient regroupés sur Reddit et d’autres réseaux sociaux pour faire du vendeur de jeux vidéo sur le déclin une superpuissance boursière.
  • Cette fois-ci, ils sont allés encore plus loin : ils ont transformé une parodie en actif bien réel, offrant au passage des gains colossaux aux premiers acheteurs. Et ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin : ils ont décidé que ce mardi serait le « Doge Day » et s’organisent tant bien que mal pour que la cryptomonnaie vaille ce soir un dollar, contre 39 cents lundi à la clôture et moins d’un penny en janvier.

 

  • Ces deux épisodes soulignent le poids des investisseurs individuels qui, pour peu qu’ils se réunissent au sein de communautés en ligne, peuvent avoir un impact étonnamment fort sur les cours de Bourse. Ils témoignent aussi de la certitude que les prix vont continuer de monter et portent en eux le risque qu’au premier retournement du marché, ces fortunes disparaissent aussi vite qu’elles étaient apparues.
  • « Les gens qui se lancent en ce moment sont souvent des novices, ils n’étaient pas là au dernier krach du bitcoin », raconte Robert Drach, gérant chez Drach Advisors à Tallahassee, où il s’occupe des investissements de clients individuels.
  • Pour l’heure, les montagnes russes des actifs chouchous des forumeurs n’ont pas eu beaucoup d’influence sur le reste de la sphère financière. Le titre GameStop a flambé en janvier avant de retomber sans que les grands indices ne soient touchés. Cela étant, nombreux sont les investisseurs qui suivent ces bizarreries, se disant qu’un effondrement du dogecoin ou du bitcoin pourrait pousser les hedge funds et d’autres grands investisseurs à réduire leur exposition aux actifs risqués, et pourrait donc provoquer un mouvement plus général d’aversion au risque.
  • Même s’il n’y a actuellement aucune raison de redouter un krach boursier, l’ascension du dogecoin « me fait beaucoup penser à une bulle », ajoute Robert Drach. « Cela m’inquiète toujours un peu, pas seulement pour les investisseurs en dogecoin, mais aussi pour les investisseurs en actions. »
  • L’envolée du dogecoin s’inscrit dans un contexte plus général de progression des cryptomonnaies et d’enthousiasme (potentiellement exagéré) des investisseurs vis-à-vis de ces actifs et du reste du marché
  • Quoi qu’il en soit, pour le moment, le dogecoin illustre un fait aussi improbable qu’avéré : en 2021, ce sont les paris les plus fous qui peuvent rapporter le plus. Une personne qui aurait investi 10 000 dollars en dogecoin le 31 décembre aurait été, hier lundi, à la tête d’un pactole dépassant les 821 000 dollars, selon des données Kraken. La même somme placée en actions GameStop vaudrait un peu moins de 87 250 dollars. Et 11 150 dollars, dividendes inclus, si elle avait été investie dans un ETF suivant le S&P 500.
  • Si le dogecoin touche la barre symbolique du dollar, sa valeur dépassera celle de grands noms de la bourse américaine, dont Advanced Micro Devices, CVS Health et General Motors.
  • « C’est absurde, soupire Billy Markus, co-créateur du dogecoin. Je n’ai jamais vu ça, c’est un de ces trucs qui ne s’arrête plus de grimper une fois qu’il a démarré. »
  • Le dogecoin n’a aucune utilité et, contrairement à la plupart des cryptomonnaies, il existe en quantité illimitée : chaque jour, des ordinateurs résolvent des énigmes mathématiques pour débloquer de nouveaux dogecoin. Lundi, on en dénombrait environ 129,2 millions en circulation, selon CoinDesk.
  • L’envolée du dogecoin s’inscrit dans un contexte plus général de progression des cryptomonnaies et d’enthousiasme (potentiellement exagéré) des investisseurs vis-à-vis de ces actifs et du reste du marché. Depuis le début de l’année, cette allégresse a profité aux « memes stocks », ces valeurs devenues virales (Gamestop par exemple), mais aussi aux jetons non fongibles qui servent à garantir l’authenticité d’une œuvre d’art ou d’images sportives.
  • Particulièrement volatiles, les cryptomonnaies peuvent enregistrer des hausses ou des baisses à deux chiffres en l’espace de quelques heures. Sur la plateforme d’échange de cryptomonnaies Coinbase Global, les cours du bitcoin et de l’ether ont atteint de nouveaux records la semaine dernière. Puis, dimanche, le bitcoin s’est effondré de plus de 10 %, plombé par des spéculations affirmant que le département du Trésor allait engager des poursuites contre certaines institutions accusées de blanchir de l’argent grâce aux cryptomonnaies.
  • Les chèques envoyés aux ménages américains et la faiblesse des taux d’intérêt ont fait flamber les actions l’an passé, mais aussi dopé le dogecoin, selon Robert Drach.
  • « Je trouve ça gonflé de gagner des tonnes d’argent grâce à un [ETF] sur le S&P 500 tout en se moquant des gens qui achètent du dogecoin, parce que ce sont les mêmes liquidités qui soutiennent tous ces actifs », ajoute-t-il.
  • Les traders racontent, eux, qu’ils ont eu l’idée du « Doge Day » après avoir vu une publicité sur le compte Twitter de Slim Jim. Filiale de Conagra Brands, la marque de snack salés utilise régulièrement des mèmes pour faire parler d’elle. Cette fois-ci, elle voulait lancer DogeSlimJim mardi, demandant à la « DogeArmy » de faire passer le message, et avait rempli son compte de mèmes reprenant le célèbre shiba.
  • Lanie Friedman, porte-parole de Conagra, a expliqué que la marque voulait lancer un produit numérique inspiré du doge, sans donner plus de précisions. Elle a toutefois précisé que la campagne de Slim Jim n’avait aucun lien avec la valeur du dogecoin.
  • Shaun Becker habite à Phoenix. C’est après avoir vu les tweets de Slim Jim qu’il a commencé de parler du « Doge Day » sur son compte Twitter. Analyste spécialiste des risques de la conformité, cet homme de 36 ans a acheté ses premiers dogecoin le 8 février, quand des célébrités (dont Elon Musk, le patron de Tesla, et le rappeur Snoop Dogg) ont commencé d’en faire la publicité. Ses 1 179,42 dollars d’investissement valaient 4 477 dollars lundi, pour un dogecoin à 39 cents.
  • « J’ai bon espoir que, mardi, il atteigne au moins un dollar, prédit-il. Même si on ne met que 100 dollars, on peut doubler sa mise. Je ne veux pas pousser les gens à faire des investissements risqués, je veux juste que tout le monde ait une part du gâteau. »
  • La semaine dernière, les petits nouveaux avaient accumulé tant de bitcoins que Robinhood Markets a eu du mal à tout gérer.
  • Selon la très populaire application de trading, l’intérêt que suscite cette cryptomonnaie depuis jeudi dernier « a fait peser une pression très forte sur les systèmes d’échange », qui ont fini par lâcher. Tout a été réparé en moins de deux heures, souligne Robinhood, mais de nouveaux problèmes sont survenus vendredi, lorsque le dogecoin a signé un nouveau record en séance à 45 cents. Ils ont perturbé quelques ordres et retardé l’envoi de notifications à certains clients, a précisé l’entreprise.
  • Robinhood (et d’autres plateformes de trading destinées aux particuliers) ont connu des pannes et des incidents techniques l’an passé en raison de l’explosion de la demande. En début d’année, Robinhood avait également été vertement critiquée pour avoir suspendu puis limité les achats de titres dont la popularité avait grimpé en flèche (GameStop notamment).
  • Entre jeudi et vendredi, sur Kraken, une Bourse qui appartient à Payward, les volumes d’échange de dogecoin ont atteint 71 fois leur moyenne sur 30 jours.
  • (Traduit à partir de la version originale en anglais par Marion Issard)
  • Traduit à partir de la version originale en anglais
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