Politique- Régionales–sondage abstention: indifférence et rejet croissants
Selon un sondage Odoxa Backbone-Consulting réalisé pour Le Figaro et Franceinfo, pour un abstentionniste sur deux, la «défiance» et le «désintérêt» sont à l’origine de leur «non-vote».
Pour cette part de la population, voter aux régionales dimanche «ne servait à rien» (17%), l’offre politique proposée «ne convenait pas» (13%) et la politique «en général» ne les intéressait pas (24%). S’ils ont choisi sciemment de ne pas aller voter, d’autres ont toutefois involontairement manqué ce rendez-vous électoral.
Quelque 16% des abstentionnistes n’ont ainsi pas voté parce qu’ils n’avaient pas eu les informations nécessaires. Parmi eux, 5% ignoraient la tenue du scrutin et 12% n’avaient pas reçu «les informations pratiques» – programmes, listes, modalités du vote – leur permettant d’aller voter.
Bien que répandue, l’abstention reste mal perçue par les Français. Ils sont même majoritaires à y voir un signe «révélateur d’une rupture entre les citoyens et la vie politique» (91%). D’autres considèrent cela comme un «signal d’alarme» (86%), et trois-quarts des citoyens (73%) trouvent cette abstention «inquiétante pour notre démocratie».
La responsabilité n’est en revanche pas totalement imputée à l’exécutif. Si Emmanuel Macron (37%) et le gouvernement (20%) sont critiqués pour leur «mauvaise information», les Français rejettent la faute de manière plus générale sur les partis politiques et les candidats «qui n’ont pas su intéresser les électeurs avec ces élections» (60%). Cette «incompétence» des partis fait même consensus sur le plan partisan. Elle concerne à la fois les sympathisants EELV (66%), les socialistes (65%), les Marcheurs (58%), les Insoumis (53%), les Républicains (52%) et les partisans du Rassemblement national (49%). Au-delà des appareils politiques, les citoyens eux-mêmes sont mis en cause pour leur «manque de civisme» (30%).
S’ils constatent un problème, les Français avancent aussi des solutions. À commencer par le vote par internet, plébiscité par 78% d’entre eux. Le vote obligatoire ne semble en revanche pas à même de résoudre la situation puisqu’il est sévèrement rejeté (65%).