L’économie mondiale n’est pas sortie de la crise
Sortie de crise ou pas ? Difficile à dire car l’économie mondiale fait du yo-yo. Au final l 2015 devrait ressembler à 2014 Il y a d’abord des baisses surprise de l’industrie notamment aux Etats-Unis. La croissance du secteur manufacturier a ralenti en avril aux Etats-Unis, selon une étude auprès des directeurs d’achat publiée vendredi par l’institut Markit. L’indice PMI manufacturier de Markit s’est établi à 54,1 en avril en version définitive après 55,7 en mars. Il était de 54,2 en première estimation. Au-dessus de 50, il témoigne d’une croissance de l’activité. L’indice du mois d’avril est le plus faible depuis le début de l’année et « les résultats de l’étude soulèvent des inquiétudes sur le fait que l’appréciation du dollar nuit à l’économie », a commenté Chris Williamson, économiste en chef de Markit. Le sous-indice de la production a reculé à 55,3 contre 58,8 en mars. Il en va de même pour les nouvelles commandes, dont le sous-indice est passé de 57,2 en mars à 55,3 le mois dernier. La croissance de l’emploi a aussi ralenti, précise Markit. Du coté de la Chine La croissance de l’économie chinoise a fortement ralenti au premier trimestre, s’établissant à 7 % sur un an, confirmant l’essoufflement persistant de la deuxième économie mondiale. C’est la plus basse croissance enregistrée pour un premier trimestre depuis 2009 et les débuts de la crise financière mondiale. La production industrielle chinoise s’est à nouveau nettement tassée en mars, ne croissant que de 5,6 % sur un an, contre une hausse de 6,8 % sur la période janvier-février. Il s’agit de sa plus faible progression depuis novembre 2008, et cela prend à rebours les anticipations des experts sondés par l’agence Bloomberg, qui attendaient une modeste accélération à 7 %. Le pays doit faire face à de sévères surcapacités, pâtissant à la fois d’une demande intérieure sans éclat et d’un fléchissement des exportations (ces dernières ont même inopinément chuté de 15 % en mars). . L’indice officiel des directeurs d’achat (PMI) du secteur manufacturier chinois publié vendredi a tout juste dépassé le seuil de 50 au-dessous duquel il témoigne d’une contraction de l’activité. « Comme l’économie reste confrontée à de puissants vents contraires et que le risque de déflation ne s’est pas atténué, les autorités vont devoir continuer à déployer des mesures d’assouplissement dans les mois à venir », prédit Li-Gang Liu, chef économiste chez ANZ. Au Japon, l’activité manufacturière s’est contractée en avril pour la première fois depuis près d’un an, à en croire l’indice des directeurs d’achats (PMI) Markit/JMMA publié vendredi et descendu à 49,9. Le pays sort difficilement de la récession. Ses entreprises renâclent à investir malgré des bénéfices records et les consommateurs continuent de tenir fermement serrés les cordons de la bourse. Dans ce contexte, la Banque du Japon (BoJ) peine à respecter son engagement de redresser l’inflation à 2% alors qu’elle fait massivement tourner la planche à billets. L’inflation de base a certes atteint 2,2% sur un an en avril mais elle devrait replonger vers zéro en mai lorsqu’aura disparu l’effet de la hausse de la TVA intervenue le 1er avril 2014. Contrairement aux espoirs de la BoJ, ses injections de liquidités n’entraînent pas non plus de revalorisation des salaires. Les statistiques publiées vendredi montrent que les salaires de base n’ont quasiment pas évolué en mars et que les salaires réels, ajustés de l’inflation, déclinent depuis désormais deux ans. En Grande-Bretagnel’indice des directeurs d’achats (PMI) de Markit est ressorti en avril à un plus bas de sept mois de 51,9 contre 54,0 en mars, un recul sans précédent en ampleur depuis février 2013. L’indice est inférieur aux prévisions de l’ensemble des 31 économistes qui avaient été interrogés par Reuters. Tous avaient prédit une modeste accélération du rythme de croissance. »Le PMI n’est pas particulièrement positif pour le secteur manufacturier », observe Rob Dobson, économiste de Markit. Le PIB britannique a progressé sur les trois premiers mois de 2015 de 0,3 % seulement, contre 0,9 % au trimestre précédent. . C’est la plus faible croissance enregistrée par le pays depuis le dernier trimestre 2012. Le ralentissement est général dans tous les secteurs de l’économie, avec un recul de l’industrie manufacturière (- 0,1 % sur un trimestre) et dans la construction (-1,6 %). Quant au secteur des services, fer de lance de l’économie britannique, sa croissance passe de 0,9 % à 0,5 %, principalement, selon l’ONS, l’Insee britannique, en raison de la stagnation de l’industrie financière sur le trimestre (+0,1 % contre +1,3 % au dernier trimestre de 2013). Pour la zone euro il y a du mieux mais c’est loin d’être l’euphorie. La zone euro va mieux grâce à l’action “décisive” de sa banque centrale, mais le patient n’est pas sorti d’affaire, a estimé mardi le Fonds monétaire international, qui a relevé ses estimations de croissance pour la région en 2015. , l’institution internationale anticipe désormais 1,5% de progression de l’activité économique dans la zone euro. En Allemagne il faut surtout noter la baisse surprise des ventes au détail de 2,3% en mars en Allemagne, subissant ainsi leur plus forte baisse depuis décembre 2013, mais les données trimestrielles en la matière laissent quand même entrevoir que la consommation des ménages reste un important moteur de la croissance de la première économie européenne. En France enfin, le dernier indicateur montre que La consommation des ménages français en biens a reculé de 0,6% en mars en raison du repli de la consommation d’énergie (-3,2%) et a progressé de 1,6% sur l’ensemble du premier trimestre, selon les données publiées jeudi par l’Insee. Les 20 économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un recul de 0,3 des dépenses de consommation en mars. Cette baisse fait suite à quatre mois consécutifs de hausse de la consommation. Au total pour l’économie mondiale l’année 2015 devrait ressembler à 2014 soit uen croissance autour de 3.5%.