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Un danger de crise financière mondiale (Roland Pérez, Professeur des universités)

Un danger de  crise financière mondiale (Roland Pérez Professeur des universités)

Pour Roland Pérez Professeur des universités (e.r.), Montpellier une nouvelle crise financière mondiale est possible ((la Tribune)

« Chaque année, la traditionnelle coupure estivale s’accompagne de commentaires plus ou moins pertinents des observateurs économiques d’astreinte sur la situation prévisible à la rentrée de septembre et sur la conjoncture prévue pour le dernier trimestre de l’année. Pour cet exercice, qui relève parfois du marronnier, les analystes scrutent les signaux faibles qui pourraient constituer autant d’indices pour étayer leurs pronostics. Cette année 2019, ils n’auront pas besoin de procéder à une telle collecte de détails signifiants, tant les événements, faits et informations observables ces dernières semaines sont nombreux et suffisamment concordants pour permettre une analyse documentée.

Les plus nombreux sont liés au flux ininterrompu de tweets du président des États-Unis Donald Trump qui, de semaine en semaine, s’en prend à tout ce qui lui parait entraver son slogan « America first » ; après l’Iran, le Mexique, le Venezuela, l’Union européenne et tant d’autres pays, il s’en prend maintenant à nouveau à la Chine, pays vis-à-vis duquel il souhaite réduire le déficit commercial structurel, via le moyen classique des taxes à l’importation. Mais la Chine n’est pas le Venezuela et elle a commencé à riposter, d’une part en réduisant une partie de ses importations en provenance des États-Unis, d’autre part en laissant filer sa monnaie sur les marchés des changes.

Ces deux événements ont de quoi inquiéter, car ils expriment les prémisses d’une guerre commerciale, via les instruments classiques que constituent la tarification douanière et le taux de change. Si on sait comment un tel conflit commence, personne ne peut préjuger ni de son ampleur, ni de son issue. S’agissant d’une confrontation entre les deux géants de l’économie mondiale, on ne peut exclure un résultat perdant-perdant pour les deux parties, avec d’importants dommages collatéraux pour le reste du monde.

Climat préélectoral aux États-Unis

Dans ce même contexte, on doit situer les événements propres aux politiques monétaires à travers les comportements des banques centrales. Depuis une douzaine d’années – pour l’essentiel pour faire face à la crise financière mondiale de 2008 – ces banques centrales (Japon, puis États-Unis et UE) ont mis en œuvre des politiques financières dites « accommodantes », se traduisant par une baisse durable des taux directeurs – allant vers des taux proches de zéro, voire négatifs – et un rachat quasi sans limites des créances bancaires (« quantitative easing »).

La bonne santé de l’économie américaine ces dernières années avait permis aux responsables de la Réserve fédérale (Fed) de commencer à revenir à une situation plus classique, se traduisant par une remontée progressive des taux directeurs. C’était sans compter avec le comportement du président Trump réclamant une nouvelle baisse de ces taux.

Cette confrontation interne s’est traduite, à ce jour, par une mini baisse (un quart de point) du principal taux, concession de l’actuel responsable de la Fed accompagnée, par ailleurs, d’une mise en garde solennelle des quatre anciens responsables exprimant leur inquiétude sur l’indépendance de cette banque centrale par rapport au pouvoir politique. Nul ne peut, à ce jour, prédire comment les positions des uns et des autres vont se traduire concrètement dans les prochains mois, surtout dans le climat préélectoral dans lequel est entré le pays concerné.

Les marchés financiers, qui exècrent ce type d’incertitudes, ont commencé à s’affoler. Les principaux indices ont perdu en quelques séances d’août une partie substantielle des gains obtenus depuis le début de la présente année. Celle-ci se situant elle-même dans une série haussière quasi ininterrompue depuis la crise financière de 2008, la véritable question que se posent les analystes est de savoir si ces récents soubresauts expriment le début d’un retournement durable d’un cycle haussier des marchés financiers ou un accident lié aux incertitudes actuelles relatives aux politiques publiques.

Trésoreries pléthoriques

Pour tenter d’y répondre sans a priori, il convient d’examiner la situation actuelle des sociétés cotées sur ces marchés. Plusieurs observations s’imposent :

  • Tout d’abord, la plupart de ces grandes firmes cotées ont largement bénéficié des politiques monétaires accommodantes leur assurant des financements (crédits bancaires ou obligations) quasiment sans restriction et à un coût très faible, diminuant leur coût moyen du capital et modifiant leurs structures de financement.
  • Pour autant, les investissements productifs effectués ces dernières années par les grandes firmes concernées n’ont pas été exceptionnels, se situant dans la fourchette moyenne des années précédentes. De ce fait, maints entreprises et groupes disposent d’une trésorerie pléthorique en attente d’investissements.
  • En revanche, on observe une montée significative des rachats d’actions de sociétés cotées par elles-mêmes, surtout aux États-Unis où ce type d’opération est moins contrôlé qu’autrefois ; ce qui se traduit par un soutien des cours boursiers et une accentuation de l’effet de levier, voire à un double effet de levier lorsque ces rachats d’actions ont été financés par le recours à un endettement supplémentaire.
  • Les facilités de financement, s’ajoutant aux largesses fiscales dispensées notamment par l’actuelle administration américaine, ont permis d’excellents résultats nets, boostant d’autant les cours en bourse.
  • Ces différents éléments se conjuguent et peuvent aboutir à un profil de grande société cotée, avec de bonnes performances comptables et boursières, et un bilan comprenant à la fois une trésorerie surabondante à l’actif et un endettement considérable au passif.

Cette situation, dont maintes firmes dans le monde se contenteraient, nous paraît préoccupante quant à la signification de ce type de situation, sa qualité intrinsèque et sa pérennité. Les performances comptables et a fortiori boursières ne sont pas directement liées au modèle économique suivi, mais aux opérations financières effectuées (recours à la dette, rachats d’actions, etc.) ; rien n’assure que ces effets favorables se retrouveront à l’avenir sauf à en prévoir le maintien, via les politiques monétaires (pour le coût de la dette) ou les manipulations du titre (pour les rachats d’actions).

Signes avant-coureurs d’une récession

Cette analyse sommaire, qu’il conviendrait évidemment d’affiner par types d’entreprises et secteurs d’activités, nous amène – s’il faut donner notre propre diagnostic – à considérer que l’économie américaine et ses marchés financiers sont bien à la fin d’un cycle haussier qui a commencé avec les mesures de sauvetage mises en œuvre après la crise de 2007-2008 pour permettre de faire face à cette crise majeure.

Des signaux à interpréter comme prémisses du retournement de la conjoncture économique mondiale et de sa traduction sur les marchés sont apparus d’une manière concordante :

  • Sur le plan de la conjoncture, si les indicateurs de l’activité économique américaine restent au vert, des inquiétudes se font jour, liées aux conséquences de la guerre commerciale entamée avec la Chine. Inquiétudes qui ont amené le président Trump, dans une volte-face dont il est coutumier, à différer de plusieurs mois les nouvelles mesures de taxation douanière qu’il avait annoncées, notamment pour protéger le consommateur inquiet d’une hausse des prix au moment de Noël… Dans le reste du monde, la situation économique est plus préoccupante, les indicateurs étant déjà dégradés (Allemagne) ou en voie de l’être (Royaume-Uni).
  • Au niveau des taux, on a assisté à « l’inversion des taux » entre les bons du trésor américain à court et long terme, signal que les analystes interprètent comme avant-coureur d’une récession.
  • Au niveau des marchés boursiers, à plusieurs reprises, sur les grandes places financières américaines, ce sont les entreprises elles-mêmes par leurs rachats d’actions qui ont constitué la contrepartie aux autres catégories d’agents (personnes, fonds d’investissement) qui étaient « net vendeurs ».

Les fonds d’investissement semblent conscients de cette situation préoccupante et, pour nombre d’entre eux, jouent l’attentisme, à l’image de l’emblématique fonds de Warren Buffett qui dispose de plus de 120 milliards de dollars de liquidités en attente d’investissement.

Ces différents effets se conjuguent, certains d’entre eux – comme cet attentisme des fonds d’investissement – étant à la fois une conséquence des autres éléments repérés et un facteur d’aggravation.

Les responsables des institutions en charge des politiques économiques et financières sont conscients de ce risque de retournement, mais ont peu de marges de manœuvre. Les banques centrales sont engluées dans leurs politiques d’assouplissement quantitatif et tarifaire qui, selon l’expression du consultant Jacques Ninet dans son essai de 2017, est un peu le « trou noir du capitalisme financier ». Le président Trump en est également conscient, mais fera tout pour qu’une nouvelle crise financière ne se déclenche pas avant les prochaines échéances politiques ou, si une telle crise survenait, pour en faire porter la responsabilité aux autres (La Fed, la Chine, etc.) et s’en exonérer.

La prochaine réunion du G7, prévue du 24 au 26 août à Biarritz, ne pourra éluder un échange, probablement « musclé » entre ces responsables. Le président de la République Emmanuel Macron qui accueillera ce sommet au nom de la France tentera certainement d’esquisser une solution qui permette aux partenaires concernés une solution acceptable a minima.

Il devrait pouvoir compter sur quelques membres du G7 et sur les nouvelles responsables nommées, avec son appui, à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), et du Fonds monétaire international (FMI). Ce n’est pas gagné, car dans le domaine financier plus que tout autre, une confiance partagée entre les acteurs en responsabilité pour mener un programme d’actions est essentielle à la réussite de ces actions.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

Un risque de crise financière mondiale (Roland Pérez Professeur des universités)

Un risque de crise financière mondiale (Roland Pérez Professeur des universités)

Pour Roland Pérez Professeur des universités (e.r.), Montpellier une nouvelle cise financière mondiale est possible ((la Tribune)

« Chaque année, la traditionnelle coupure estivale s’accompagne de commentaires plus ou moins pertinents des observateurs économiques d’astreinte sur la situation prévisible à la rentrée de septembre et sur la conjoncture prévue pour le dernier trimestre de l’année. Pour cet exercice, qui relève parfois du marronnier, les analystes scrutent les signaux faibles qui pourraient constituer autant d’indices pour étayer leurs pronostics. Cette année 2019, ils n’auront pas besoin de procéder à une telle collecte de détails signifiants, tant les événements, faits et informations observables ces dernières semaines sont nombreux et suffisamment concordants pour permettre une analyse documentée.

Les plus nombreux sont liés au flux ininterrompu de tweets du président des États-Unis Donald Trump qui, de semaine en semaine, s’en prend à tout ce qui lui parait entraver son slogan « America first » ; après l’Iran, le Mexique, le Venezuela, l’Union européenne et tant d’autres pays, il s’en prend maintenant à nouveau à la Chine, pays vis-à-vis duquel il souhaite réduire le déficit commercial structurel, via le moyen classique des taxes à l’importation. Mais la Chine n’est pas le Venezuela et elle a commencé à riposter, d’une part en réduisant une partie de ses importations en provenance des États-Unis, d’autre part en laissant filer sa monnaie sur les marchés des changes.

Ces deux événements ont de quoi inquiéter, car ils expriment les prémisses d’une guerre commerciale, via les instruments classiques que constituent la tarification douanière et le taux de change. Si on sait comment un tel conflit commence, personne ne peut préjuger ni de son ampleur, ni de son issue. S’agissant d’une confrontation entre les deux géants de l’économie mondiale, on ne peut exclure un résultat perdant-perdant pour les deux parties, avec d’importants dommages collatéraux pour le reste du monde.

Climat préélectoral aux États-Unis

Dans ce même contexte, on doit situer les événements propres aux politiques monétaires à travers les comportements des banques centrales. Depuis une douzaine d’années – pour l’essentiel pour faire face à la crise financière mondiale de 2008 – ces banques centrales (Japon, puis États-Unis et UE) ont mis en œuvre des politiques financières dites « accommodantes », se traduisant par une baisse durable des taux directeurs – allant vers des taux proches de zéro, voire négatifs – et un rachat quasi sans limites des créances bancaires (« quantitative easing »).

La bonne santé de l’économie américaine ces dernières années avait permis aux responsables de la Réserve fédérale (Fed) de commencer à revenir à une situation plus classique, se traduisant par une remontée progressive des taux directeurs. C’était sans compter avec le comportement du président Trump réclamant une nouvelle baisse de ces taux.

Cette confrontation interne s’est traduite, à ce jour, par une mini baisse (un quart de point) du principal taux, concession de l’actuel responsable de la Fed accompagnée, par ailleurs, d’une mise en garde solennelle des quatre anciens responsables exprimant leur inquiétude sur l’indépendance de cette banque centrale par rapport au pouvoir politique. Nul ne peut, à ce jour, prédire comment les positions des uns et des autres vont se traduire concrètement dans les prochains mois, surtout dans le climat préélectoral dans lequel est entré le pays concerné.

Les marchés financiers, qui exècrent ce type d’incertitudes, ont commencé à s’affoler. Les principaux indices ont perdu en quelques séances d’août une partie substantielle des gains obtenus depuis le début de la présente année. Celle-ci se situant elle-même dans une série haussière quasi ininterrompue depuis la crise financière de 2008, la véritable question que se posent les analystes est de savoir si ces récents soubresauts expriment le début d’un retournement durable d’un cycle haussier des marchés financiers ou un accident lié aux incertitudes actuelles relatives aux politiques publiques.

Trésoreries pléthoriques

Pour tenter d’y répondre sans a priori, il convient d’examiner la situation actuelle des sociétés cotées sur ces marchés. Plusieurs observations s’imposent :

  • Tout d’abord, la plupart de ces grandes firmes cotées ont largement bénéficié des politiques monétaires accommodantes leur assurant des financements (crédits bancaires ou obligations) quasiment sans restriction et à un coût très faible, diminuant leur coût moyen du capital et modifiant leurs structures de financement.
  • Pour autant, les investissements productifs effectués ces dernières années par les grandes firmes concernées n’ont pas été exceptionnels, se situant dans la fourchette moyenne des années précédentes. De ce fait, maints entreprises et groupes disposent d’une trésorerie pléthorique en attente d’investissements.
  • En revanche, on observe une montée significative des rachats d’actions de sociétés cotées par elles-mêmes, surtout aux États-Unis où ce type d’opération est moins contrôlé qu’autrefois ; ce qui se traduit par un soutien des cours boursiers et une accentuation de l’effet de levier, voire à un double effet de levier lorsque ces rachats d’actions ont été financés par le recours à un endettement supplémentaire.
  • Les facilités de financement, s’ajoutant aux largesses fiscales dispensées notamment par l’actuelle administration américaine, ont permis d’excellents résultats nets, boostant d’autant les cours en bourse.
  • Ces différents éléments se conjuguent et peuvent aboutir à un profil de grande société cotée, avec de bonnes performances comptables et boursières, et un bilan comprenant à la fois une trésorerie surabondante à l’actif et un endettement considérable au passif.

Cette situation, dont maintes firmes dans le monde se contenteraient, nous paraît préoccupante quant à la signification de ce type de situation, sa qualité intrinsèque et sa pérennité. Les performances comptables et a fortiori boursières ne sont pas directement liées au modèle économique suivi, mais aux opérations financières effectuées (recours à la dette, rachats d’actions, etc.) ; rien n’assure que ces effets favorables se retrouveront à l’avenir sauf à en prévoir le maintien, via les politiques monétaires (pour le coût de la dette) ou les manipulations du titre (pour les rachats d’actions).

Signes avant-coureurs d’une récession

Cette analyse sommaire, qu’il conviendrait évidemment d’affiner par types d’entreprises et secteurs d’activités, nous amène – s’il faut donner notre propre diagnostic – à considérer que l’économie américaine et ses marchés financiers sont bien à la fin d’un cycle haussier qui a commencé avec les mesures de sauvetage mises en œuvre après la crise de 2007-2008 pour permettre de faire face à cette crise majeure.

Des signaux à interpréter comme prémisses du retournement de la conjoncture économique mondiale et de sa traduction sur les marchés sont apparus d’une manière concordante :

  • Sur le plan de la conjoncture, si les indicateurs de l’activité économique américaine restent au vert, des inquiétudes se font jour, liées aux conséquences de la guerre commerciale entamée avec la Chine. Inquiétudes qui ont amené le président Trump, dans une volte-face dont il est coutumier, à différer de plusieurs mois les nouvelles mesures de taxation douanière qu’il avait annoncées, notamment pour protéger le consommateur inquiet d’une hausse des prix au moment de Noël… Dans le reste du monde, la situation économique est plus préoccupante, les indicateurs étant déjà dégradés (Allemagne) ou en voie de l’être (Royaume-Uni).
  • Au niveau des taux, on a assisté à « l’inversion des taux » entre les bons du trésor américain à court et long terme, signal que les analystes interprètent comme avant-coureur d’une récession.
  • Au niveau des marchés boursiers, à plusieurs reprises, sur les grandes places financières américaines, ce sont les entreprises elles-mêmes par leurs rachats d’actions qui ont constitué la contrepartie aux autres catégories d’agents (personnes, fonds d’investissement) qui étaient « net vendeurs ».

Les fonds d’investissement semblent conscients de cette situation préoccupante et, pour nombre d’entre eux, jouent l’attentisme, à l’image de l’emblématique fonds de Warren Buffett qui dispose de plus de 120 milliards de dollars de liquidités en attente d’investissement.

Ces différents effets se conjuguent, certains d’entre eux – comme cet attentisme des fonds d’investissement – étant à la fois une conséquence des autres éléments repérés et un facteur d’aggravation.

Les responsables des institutions en charge des politiques économiques et financières sont conscients de ce risque de retournement, mais ont peu de marges de manœuvre. Les banques centrales sont engluées dans leurs politiques d’assouplissement quantitatif et tarifaire qui, selon l’expression du consultant Jacques Ninet dans son essai de 2017, est un peu le « trou noir du capitalisme financier ». Le président Trump en est également conscient, mais fera tout pour qu’une nouvelle crise financière ne se déclenche pas avant les prochaines échéances politiques ou, si une telle crise survenait, pour en faire porter la responsabilité aux autres (La Fed, la Chine, etc.) et s’en exonérer.

La prochaine réunion du G7, prévue du 24 au 26 août à Biarritz, ne pourra éluder un échange, probablement « musclé » entre ces responsables. Le président de la République Emmanuel Macron qui accueillera ce sommet au nom de la France tentera certainement d’esquisser une solution qui permette aux partenaires concernés une solution acceptable a minima.

Il devrait pouvoir compter sur quelques membres du G7 et sur les nouvelles responsables nommées, avec son appui, à la tête de la Banque centrale européenne (BCE), et du Fonds monétaire international (FMI). Ce n’est pas gagné, car dans le domaine financier plus que tout autre, une confiance partagée entre les acteurs en responsabilité pour mener un programme d’actions est essentielle à la réussite de ces actions.

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

 

Essayer de mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

Essayer de  mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

 

Mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

Mieux comprendre la crise économique et sociétale (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent indiscutablement profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. Ce qui explique aussi les nouvelles résistances face aux flux migratoires considérés comme des facteurs anxiogènes économiques mais aussi culturels. Cela d’autant plus que les capacités d’intégration se sont considérablement affaiblies pour ne pas dire parfois écroulées dans certaines zones   D’où le développement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés et des flux  qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique où les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée ; même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques et technologiques  avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  se contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valable d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à l’apposition d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neurovégétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui rejette dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Crise Hong Kong : les risques d’une répression sanglante

Crise Hong Kong : les risques d’une  répression sanglante 

 

Après les nouvelles manifestations et la grève générale qui a paralysé les transports, on peut s’interroger sur les suites possibles de ce conflit entre Hong Kong et la Chine. Plusieurs hypothèses sont possibles mais elles sont toutes dangereuses pour la Chine. La première hypothèse consisterait à entériner le statut très particulier deux Hong Kong, système judiciaire notamment,  et finalement à donner raison aux manifestants. Or ce n’est pas dans la culture du pouvoir actuel de reconnaître l’émergence d’opposants au système politique chinois. Cela pourrait donner des idées dans d’autres régions ; cela d’autant plus que le climat  économique et social est loin d’être au beau fixe avec une industrie manufacturière dans le rouge, une croissance en net recul sans parler des conséquences prévisibles de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Les  États-Unis qui viennent de décider de taxer 300 milliards nouveaux d’importations chinoises, la Chine qui, elle, vient de décider de ne plus importer de produits agricoles américains. L’autre possibilité serait de mettre au pas Hong Kong en utilisant les moyens habituels de la dictature chinoise qui par exemple ont été utilisée contre les étudiants sur la place Tiananmen. Le pouvoir dispose de toute l’autorité juridique voulue pour cela dans la mesure où le président Xi a réussi l’exploit de faire sauter le verrou qui limitait la durée de son mandat. Il paraît difficile d’accepter pour lui une exception économique mais aussi politique et culturelle pour un territoire comme Hong Kong alors que parallèlement il est en train de siniser encore davantage ce les symboles culturels comme le nom des rues où les religions chrétiennes musulmanes. Le président  Xi rencontrerait toutefois quelques réticences au sein même de la classe dirigeante politique comme économique. En effet ces nouveaux riches bénéficiaires du régime de dictature par prudence et par intérêt placent leur fortune à Hong Kong. Aujourd’hui le président Xi dispose de tous les pouvoirs, c’est un peu le nouveau Mao avec tous ses excès. Mais justement ces  excès de pouvoir pourraient bien un jour produire un rejet surtout si parallèlement le développement économique et social devait être durablement en panne comme actuellement. Évidemment pour sauver sa place la chef de l’exécutif local a soutenu sans état d’âme la condamnation de Pékin. Au cours de sa première conférence de presse d, la cheffe de l’exécutif local, soutenue par Pékin, a de nouveau rejeté les appels à la démission lancés par les manifestants et a affirmé que son gouvernement était résolu à maintenir la loi et l’ordre. “Ces actes illégaux qui menacent la souveraineté de notre pays et mettent en péril (la règle) ‘un pays, deux systèmes’ vont détruire la stabilité et la prospérité de Hong Kong”, a-t-elle prévenu.

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

Crise économique et sociétale : admettre la complexité de la problématique (G. Bessay, expert en prospective)

 

Rien de fondamental ne pourra être résolu sans adhésion  à la complexité de la crise. Une crise, économique, sociétale, environnementale et culturelle. Une sorte de crise systémique ou les transformations internes interagissent les unes sur les autres. Un des problèmes réside dans le fait qu’il n’existe pas de formation scientifique de type généraliste pour tenter de comprendre et d’expliquer les évolutions du système global dans lequel nous évoluons. D’une certaine façon au contraire,  nous assistons à un éclatement des connaissances qui certes s’approfondissent de façon spectaculaire mais de manière de plus en plus éclatée  même si certaines découvertes d’un champ peuvent profiter à un autre. Ce qui est en cause, c’est  la nature des changements et aussi leur rythme. Jamais sans doute dans l’histoire humaine les transformations n’ont été aussi importantes et aussi rapides. Les changements ont été plus importants en quelques dizaines d’années que pendant des siècles et des millénaires, ils ont été encore plus rapides au cours de la dernière dizaine d’années. Les changements les plus médiatisées et les mieux connus du grand public concernent les domaines économiques avec leurs conséquences sociales. Les processus de production sont aujourd’hui complètement éclatés dans plusieurs pays qui se spécialisent sur un des éléments de la chaîne. Les grandes marques  son contentent  surtout du montage final voire  seulement du pilotage numérique de l’ensemble du système de production. C’est  valables d’abord évidemment pour l’industrie, mais cela affecte progressivement l’agriculture et surtout les services. Finalement,  le concept de nationalité d’un produit n’a plus beaucoup de sens. Le made in France par exemple est une fiction puisqu’il peut se limiter à la position d’une étiquette ou d’un couverte pour que le produit importé devienne français. Il en est de même par exemple pour l’industrie automobile française  dans la plus grande partie vient de l’étranger. Cet éclatement est surtout le fruit de distorsions de concurrence relatives aux coûts sociaux, à la fiscalité et aux normes environnementales et sanitaires. La recomposition du produit final et sa distribution génèrent évidemment des gaspillages incalculables qui affectent l’environnement. Un simple yaourt peut nécessiter par exemple 1000 km de transport. On ne peut nier cependant certains aspects indiscutables du progrès matériel qui a permis à de plus en plus de populations de mieux se nourrir, se vêtir, s’instruire ,  se loger et vivre plus dignement. Par contre si le niveau moyen de satisfaction matérielle a augmenté, on ne peut contester l’augmentation des inégalités. Avec d’un côté des géants industriels, financiers ou des géants du numérique qui non seulement brassent  des milliards de profits   mais surtout imposent  une domination économique et culturelle. Dans l’agriculture,  l’industrialisation a permis de multiplier par 5 ou par 10 les rendements grâce à la mécanisation mais aussi à l’utilisation de cocktails chimiques dont  on ne pourra mesurer les effets sur la santé que dans des dizaines d’années par exemple concernant le développement des affections neuro végétatives ou des cancers. Concernant les inégalités,  il faut citer l’accès au logement de plus en plus difficile dans les grandes métropoles qui dans les banlieues lointaines ou les zones rurales les catégories les moins favorisés. En France par exemple,  les couches moyennes sont progressivement chassées de Paris où il faut en moyenne 1 million d’euros pour un appartement à peu près décent. C’est un peu le même phénomène dans le monde entier ou dans des métropoles françaises de province. Les inégalités se développent aussi en matière de formation même si globalement les effectifs scolarisés augmentent et vont de plus en plus loin dans les études. Des études très approfondies pour certains ( notamment les écoles d’ingénieurs et certaines disciplines universitaires)  mais des études qui débouchent sur des diplômes fictifs pour d’autres condamnés à des emplois de faible qualification ou au chômage, un phénomène particulièrement français qui culturellement pointe l’apprentissage comme une sorte de tare sociale. D’un point de vue social, il n’est pas admissible que des pays développés comptent autant d’inégalités voire de pauvreté sans parler des gens dans la rue. Le domaine culturel est aussi affecté  avec d’un côté des productions de grande qualité mais de l’autre des productions de masse de type industriel faites  pour abêtir, endoctriner ou endormir. Pour s’en persuader, il suffit  d’analyser le contenu des 200 ou 300 chaînes de télévision disponibles en France. La complexité qui mériterait d’être bien davantage appropriée   crée une sorte de refuge vers  l’individualisme. Faute de réassurance identitaire, nombre de personnes se réfugient  dans le mirage d’un passé illusoire avec le fol espoir qu’il  prendra la place du  futur. D’où le développement parallèlement de formes  de populisme et de nationalisme. Une sorte de reflexe  face à la peur des changements. Ceci étant, cela se nourrit aussi des dysfonctionnements et de l’anarchie des marchés qui souffrent d’un manque évident de régulation non seulement à  l’échelle européenne mais mondiale. Les responsables chacun à leur échelle, tentent  bien de résoudre certains des effets de la crise mais ce sont le plus souvent des actes trop partiels et de court terme là ou il faudrait des orientations plus globales qui s’inscrivent dans le temps. De ce point de vue,  la démocratie en est sans doute encore au stade néandertalien concernant le mode d’élection et les conditions d’exercice du mandat. D’où l’insatisfaction générale et souvent partout dans le monde trop de contradictions entre les intentions affichées et les réalités pouvoir : De quoi nourrir un peu plus le populisme et l’incompréhension de la crise.

Crise Hong Kong : les risques d’une répression sanglante

Crise Hong Kong : les risques d’une  répression sanglante 

 

Après les nouvelles manifestations et la grève générale qui a paralysé les transports, on peut s’interroger sur les suites possibles de ce conflit entre Hong Kong et la Chine. Plusieurs hypothèses sont possibles mais elles sont toutes dangereuses pour la Chine. La première hypothèse consisterait à entériner le statut très particulier de Hong Kong, système judiciaire notamment,  et finalement à donner raison aux manifestants. Or ce n’est pas dans la culture du pouvoir actuel de reconnaître l’émergence d’opposants au système politique chinois. Cela pourrait donner des idées dans d’autres régions ; cela d’autant plus que le climat  économique et social est loin d’être au beau fixe avec une industrie manufacturière dans le rouge, une croissance en net recul sans parler des conséquences prévisibles de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Les  États-Unis qui viennent de décider de taxer 300 milliards nouveaux d’importations chinoises, la Chine qui, elle, vient de décider de ne plus importer de produits agricoles américains. L’autre possibilité serait de mettre au pas Hong Kong en utilisant les moyens habituels de la dictature chinoise qui par exemple ont été utilisée contre les étudiants sur la place Tiananmen. Le pouvoir dispose de toute l’autorité juridique voulue pour cela dans la mesure où le président Xi a réussi l’exploit de faire sauter le verrou qui limitait la durée de son mandat. Il paraît difficile d’accepter pour lui une exception économique mais aussi politique et culturelle pour un territoire comme Hong Kong alors que parallèlement il est en train de siniser encore davantage ce les symboles culturels comme le nom des rues où les religions chrétiennes musulmanes. Le président  Xi rencontrerait toutefois quelques réticences au sein même de la classe dirigeante politique comme économique. En effet ces nouveaux riches bénéficiaires du régime de dictature par prudence et par intérêt placent leur fortune à Hong Kong. Aujourd’hui le président Xi dispose de tous les pouvoirs, c’est un peu le nouveau Mao avec tous ses excès. Mais justement ces  excès de pouvoir pourraient bien un jour produire un rejet surtout si parallèlement le développement économique et social devait être durablement en panne comme actuellement. Évidemment pour sauver sa place la chef de l’exécutif local a soutenu sans état d’âme la condamnation de Pékin. Au cours de sa première conférence de presse depuis le 22 juillet, la cheffe de l’exécutif local, soutenue par Pékin, a de nouveau rejeté les appels à la démission lancés par les manifestants et a affirmé que son gouvernement était résolu à maintenir la loi et l’ordre. “Ces actes illégaux qui menacent la souveraineté de notre pays et mettent en péril (la règle) ‘un pays, deux systèmes’ vont détruire la stabilité et la prospérité de Hong Kong”, a-t-elle prévenu.

Agriculture : fronde anti-CETA sur fond de crise sans précédent

Agriculture : fronde anti-CETA sur fond de crise sans précédent

 

 

Nombre de médias et d’observateurs s’étonnent qu’autant de permanences de députés LREM  soit pries s pour cible par les agriculteurs qui protestent contre le traité de libre-échange entre l’Union européenne avec le Canada (CETA). En fait il s’agit d’une double contestation. La première concerne les conséquences du nouvel accord commercial entériné par la France qui va favoriser les échanges agricoles entre l’union européenne d’une part le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay d’autre part. Un nouvel accord critiqué du fait  des énormes différentiels de concurrence sur le plan de l’environnement, de la santé et des conditions de production. Les agriculteurs en colère considèrent que l’agriculture dans ce traité a été traitée  comme une variable d’ajustement pour favoriser  les autres exportations de l’union européenne notamment de produits industriels, manufacturés et autres services. Mais la protestation s’inscrit sur un fond de crise sans précédent. En effet à la crise structurelle de l’agriculture s’ajoute une conjoncture complètement plombée par les effets du climat. Nombre d’exploitations prévoit une baisse du site d’affaires de l’ordre de 30 % alors que déjà les résultats financiers étaient aléatoires. Les agriculteurs expriment donc leur colère et ce n’est sans doute pas terminé. Pour l’instant ce sont les permanences de députés de la république en marche

Pour les dernières , Il s’agit des permanences de Jacques Savatier et de Sacha Houlié, tous deux de La République en marche (LaRem) à Poitiers, ainsi que de Nicolas Turquois, du MoDem, à Châtellerault, dans la Vienne. Au moins l’une d’entre elles a été murée et une autre bâchée. De la paille a été déposée devant celle de Sacha Houlié.

Les Jeunes agriculteurs de la Vienne ainsi que la FNSEA 86 (syndicat local des exploitants agricoles) ont revendiqué l’action jeudi dans un communiqué. Ils estiment que “ce traité met un pied dans la tombe de la filière bovin viande Française”.

Ils disent vouloir “maintenir la pression” auprès des députés pour qu’ils retrouvent “le bon sens paysan” et des sénateurs, amenés à voter sur le traité à l’automne.

Une vingtaine de permanences ont subi le même sort depuis le vote du traité le 23 juillet à l’Assemblée nationale, actions pour beaucoup revendiquées par des agriculteurs, ce qui a suscité une vague de colère chez les députés.

“Consterné par le murage et les tags inscrits cette nuit devant ma permanence”, a écrit sur Twitter Sacha Houlié, qui précise avoir discuté des enjeux du traité avec la FNSEA 86. “La violence ne masque pas l’hypocrisie et l’incohérence.”

“Ce type d’action laisse supposer, lorsqu’on n’est pas d’accord avec un vote, que l’on peut mener une manifestation violente en représailles”, a déclaré pour sa part la députée LaRem Monique Iberra dans une interview à la Dépêche du midi publiée samedi dernier.

“Or, ce n’est pas ainsi que s’exerce la démocratie”, a-t-elle ajouté. Les agriculteurs de la FDSEA 31 ont déversé des tonnes de fumier devant sa permanence à Tournefeuille (Haute-Garonne) jeudi 1er août.

Pour la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, les actions commises par les agriculteurs ne s’apparentent pas à du “vandalisme” car ces derniers utilisent “les attributs classiques de la profession” pour manifester leur colère comme “la paille, la terre, le fumier ou encore des banderoles avec des inscriptions”.

Elle explique dans une interview au Parisien publiée samedi qu’ils se sont sentis “trahis” lorsque leurs députés ont voté en faveur du CETA.

L’accord fait craindre une augmentation des importations de viande bovine, quand celles-ci “sont déjà au plus bas”, dit-elle. Il n’offrirait pas non plus la garantie que les animaux importés n’ont pas mangé de farines animales.

Le gouvernement avait déjà répondu en assurant que l’accord préservait “pleinement le principe de précaution” et présentait de

L’accord a été approuvé à une majorité plutôt serrée au regard des forces dont disposent La République en marche et le MoDem : 266 députés ont voté en faveur du projet de loi de ratification, 213 contre. Soixante-quatorze députés au total se sont abstenus, dont 52 membres de LaRem.

Italie: nouvelle crise politique

Italie: nouvelle crise politique

 

Comme c’était sans doute prévisible l’union entre l’extrême droite et les populistes n’aura pas duré longtemps. Il y a évidemment des différences d’orientations (exemple sur le projet ferroviaire Lyon Turin) mais aussi une bataille pour le leadership politique. Le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini issu de la ligue de l’extrême droite se prend trop souvent pour le Premier ministre, ce qui fait de l’ombre aux mouvements cinq étoiles. La ligue de l’extrême droite admet par ailleurs mal la tutelle du Parlement. D’où cette proposition de Matteo Salvini d’organiser de nouvelles élections en espérant en sortir très majoritaire justement pour éviter d’avoir à rendre des comptes à ce Parlement. Matteo Salvini a donc  estimé jeudi que des élections législatives anticipées étaient nécessaires en Italie car, selon lui, la coalition gouvernementale ne fonctionne plus et ne dispose plus du soutien du parlement.

Cette déclaration intervient après des mois de disputes entre la Ligue d’extrême droite conduite par Salvini et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) de Luigi di Maio.

Matteo Salvini qui occupe également la fonction de vice-président du Conseil a fait part de son souhait au chef du gouvernement Giuseppe Conte qui n’appartient à aucune des deux formations au pouvoir.

“Nous devrions rapidement redonner le choix aux électeurs”, a plaidé Salvini dans un communiqué, précisant que le parlement, qui observe actuellement une trêve estivale, pourrait être convoqué dès la semaine prochaine afin d’entamer la procédure nécessaire.

La convocation de nouvelles élections passe par un vote de défiance des parlementaires et une démission du chef du gouvernement.

La Ligue, fortement implantée dans le nord de l’Italie, et le Mouvement 5 Etoiles, dont la base électorale se trouve dans le Sud, ont formé un gouvernement de coalition après les élections générales de mars 2018 qui ont été marquées par la percée de ces deux partis. Des divergences sont depuis apparues entre les deux composantes de ce tandem politique inédit, la dernière en date concernant l’achèvement de la liaison ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin, défendue par la Ligue et à laquelle s’oppose le M5S.

 

Le M5S possède une représentation parlementaire plus large que la Ligue mais Salvini considère que son parti dispose une plus large assise électorale comme l’indiquent les enquêtes d’opinion. Le ministre de l’Intérieur compte sur sa popularité, confirmée lors des élections européennes du mois de mai, pour remporter des élections anticipées.

Dévoiler ainsi ses ambitions en plein mois d’août alors que les Italiens sont en vacances et que le parlement n’est pas en session est inhabituel et potentiellement risqué.

Luigi di Maio a réagi à cette déclaration en affirmant que le Mouvement 5 Etoiles n’avait pas peur de se confronter à nouveau au jugement des électeurs. “Nous sommes prêts, nous n’avons jamais accordé la moindre importance au fait d’occuper des postes gouvernementaux”, a dit Di Maio dans un communiqué.

Matteo Salvini cherche “à tromper le pays” et tôt ou tard les Italiens finiront par se retourner contre lui, a poursuivi le dirigeant populiste.

Le président italien Sergio Mattarella est seul habilité à prononcer la dissolution du parlement et pourrait se montrer réticent face à une telle option alors que doivent débuter en septembre les travaux préparatoires au budget 2020.

Iran : Trump remet Macron à sa place

 

Pour Trump, Macron n’a pas à parler à la place des États-Unis –à propos de l’Iran.  En fait, il y a une profonde divergence entre la France et les États-Unis à propos de l’accord nucléaire qui concerne l’Iran. D’un côté,  le président américain veut accroître le blocus économique de l’Iran tandis que la France (avec l’Allemagne) préfère des négociations pour sortir d’une crise qui a surtout des incidences pour l’union européenne et qui comporte des risques de conflits militaires. Le problème c’est qu’il n’est pas certain que l’Iran soit très sensible aux positions modérées de la France et de l’Allemagne dont le poids politique et la détermination ne leur apparaissent  pas à la hauteur de l’enjeu. “L’Iran affronte de graves problèmes financiers”, écrit le chef de l’Etat américain sur son compte Twitter. “Ils veulent désespérément dialoguer avec les Etats-Unis mais ils reçoivent des signaux contradictoires de la part de ceux qui prétendent nous représenter, y compris le président français Macron…” ajoute Trump.

L’hôte de la Maison blanche ne précise pas à quoi il fait allusion dans les deux messages postés sur le réseau social. Un site de nouvelles sur le Moyen-Orient a rapporté cette semaine qu’Emmanuel Macron avait invité son homologue iranien Hassan Rohani à se rendre au prochain sommet du G7 de Biarritz pour y rencontrer Donald Trump, mais l’information a été démentie mercredi de source française.

La crise qui oppose actuellement Washington et Téhéran devrait être l’un des sujets de discussion lors du sommet du G7 du 24 au 26 août. Multipliant les déclarations et les mises en garde à destination de l’Iran, le président américain ne semble pas souhaiter un conflit avec l’Iran à un peu plus d’un an de l’élection présidentielle de 2020 où il briguera un second mandat.

Trump a répété à plusieurs reprises qu’il était ouvert à un dialogue avec les dirigeants iraniens.

Les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran se sont accrues quand Donald Trump a décidé de retirer en mai 2018 son pays de l’accord signé à Vienne en juillet 2015 encadrant le programme nucléaire iranien.

Trump estime que cet accord, conclu par l’administration Obama, est l’un des plus mauvais jamais signés par les Etats-Unis et entend se faire fort d’obliger l’Iran à en négocier un autre.

Pour ce faire, il a rétabli une série de sanctions commerciales contre l’Iran espérant ainsi asphyxier l’économie de ce pays et contraindre ses dirigeants à revenir à la table des négociations.

Ces initiatives américaines n’ont pour l’instant abouti qu’à une radicalisation de la position de l’Iran qui a renoncé à certains de ses engagements sur le nucléaire et multiplié les initiatives dans le Golfe, y compris en arraisonnant un tanker britannique.

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

Crise agricole: le prochain dossier chaud pour le gouvernement

 

 

La majorité s’inquiète surtout des dégâts subis par les permanences de certains députés Des dégâts dont la responsabilité incomberait au monde agricole, ce qui n’est pas totalement démontré. En fait, le gouvernement et les députés feraient mieux de se préoccuper de la crise agricole qui se prépare. Une crise alimentée bien sûr par l’accord commercial entre la France et le Canada. Cet accord, appelé CETA, destiné à favoriser les échanges transforme en réalité l’agriculture en variable d’ajustement. En clair, on accepte de remettre en cause les normes européennes qui sont pourtant imposées sur le continent notamment en France. Aucune disposition ne permettra de connaître les conditions exactes de production au Canada. Ce qu’on fait c’est qu’aujourd’hui comme demain le Canada s’affranchira des contraintes Sanitaire et   environnemental créant ainsi des normes distorsions de concurrence. S’ajoute à cela un mécontentement découlant de récoltes particulièrement mauvaises en raison du climat. Un climat d’abord trop chaud, ensuite trop frais puis la canicule qui a grillé nombre de plantes notamment en floraison. Les résultats financiers de beaucoup des exploitations seront catastrophiques cette année. Ce n’était certainement pas un contexte favorable pour faire ratifier par le Parlement l’accord dit CET. Or, ces derniers sont soumis à des règles de production moins strictes que les agriculteurs français, et l’Union européenne autorise l’importation de denrées produites avec des normes différentes de celles en vigueur sur son territoire. (Exemple les farines animales)

Concernant les bovins, les éleveurs canadiens ont par exemple le droit d’utiliser des antibiotiques, considérés comme des activateurs de croissance par les éleveurs français. Selon le ministère de l’Agriculture, un règlement décidé par le Parlement et le Conseil européens, début 2019,  »demande à la Commission de prendre des dispositions visant à interdire l’importation à partir de pays tiers qui continuent à autoriser les antibiotiques comme promoteurs de croissance. » Ce texte ne devrait cependant entrer en vigueur… qu’en 2022.

Urgences : une crise à plusieurs facettes

Urgences : une crise à plusieurs facettes

 

 

 

 Régulièrement la crise des urgences réapparaît dans les médias. Une crise indiscutable si l’on se fie aux délais d’attente des patients. Mais une crise à plusieurs facettes. Une crise de l’organisation du système sanitaire, aussi une crise de société est une crise du fonctionnement de l’État.

Entamée mi-mars, la grève des urgences s’intensifie. En ce début du mois d’août, 213 services sont toujours mobilisés sur l’ensemble du territoire pour protester contre le manque de moyens face à l’engorgement des urgences, alors que la fréquentation des services a doublé en dix ans. Plus de 21,4 millions de passages y ont été recensés en 2017, un chiffre en hausse de 2,1% sur un an. Inédit par son ampleur, le mouvement démarré mi-mars à Paris après une série d’agressions n’a cessé de s’étendre. Le personnel des urgences réclame 10.000 emplois supplémentaires, une augmentation de salaire de 300 euros et l’arrêt des fermetures de lits dans les hôpitaux. Il est indiscutable que les conditions de travail dans les services d’urgence sont devenues intenables et que parfois ils mettent même la vie des patients en danger. Ceci étant, c’est la conséquence de l’organisation du système sanitaire caractérisé notamment avec l’affaiblissement du nombre de généralistes non seulement dans les zones denses mais aussi en zone rurale. Il n’y a plus de généralistes susceptibles d’intervenir et du coup les patients sont orientés de façon systématique vers les urgences qui doivent traiter de vraies t pathologie, aussi des dérèglements psychiques et sociaux. La responsabilité en incombe à l’État qui a réduit le nombre de médecins, aussi aux médecins eux-mêmes qui  dans nombre de cas n’acceptent désormais les malades que sur rendez-vous et certains jours de la semaine. Des médecins qui se comportent pour certains comme des fonctionnaires. D’ailleurs nombre d’entre choisissent la fonction publique. D’autres préfèrent opter pour des spécialités qui ménagent le temps de travail et les congés par rapport à des généralistes  à l’ancienne qui  travaillent  10 ou 12 heures par jour. La responsabilité en incombe aussi aux patients eux-mêmes et à leurs familles. Souvent au moindre petit bobo par exemple dans les maisons de retraite (là aussi au manque d’infirmières et de médecins), on oriente vers le service des urgences. Un service des urgences devenues une véritable cour des miracles des auteurs et victimes de brutalité, des clochards, des blessés légers et de vraies pathologies graves. Le système de santé est en cause, la société également mais l’organisation des hôpitaux aussi ;  en effet  ce n’est pas parce que le service des urgences est débordé qu’il faut s’interdire de faire un audit sur le fonctionnement d’un hôpital devenu le plus souvent une sorte d’usine sans cohérence de gestion ou les difficultés du personnel soignant cachent parfois l’improductivité de nombre d’autres agents.

Politique monétaire-Taux d’intérêts négatifs : en attendant la crise ?

Politique monétaire-Taux d’intérêts négatifs : en attendant la crise ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nombre d’économistes sont dans le potage vis-à-vis des taux d’intérêt  et des conséquences des taux négatifs. Normalement, l’épargne est rémunérée par un taux d’intérêt qui assure aux prêteurs de la récupération de  son placement voire davantage en fonction de l’inflation. Cette fois,  on propose aux épargnants de perdre d’entrée de l’argent lors de leur placement. Cette rémunération négative (un curieux concept économique) affaiblit aussi la rentabilité des banques et fragilise le système financier. Par ailleurs, le fait d’emprunter  à bon compte incite des Etats à lâcher la bride des équilibres budgétaires et à reporter à beaucoup plus tard le remboursement de leurs dettes. Ce que fait d’ailleurs la France qui renvoie maintenant au-delà de 2022 la perspective d’équilibre budgétaire. Certains économistes se félicitent de ces taux négatifs qui peuvent permettre d’emprunter davantage et financer des investissements à long terme, exemple la transition écologique. Mais cela peut aussi servir à financer le fonctionnement qui va augmenter la dette. Une augmentation de la dette financée le plus souvent par de nouveaux emprunts mais dont les taux d’intérêt risquent d’être nettement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Ce qui semble faire l’unanimité des experts, c’est que c’est situation ne pourra durer. Or pour l’instant les banques centrales n’envisagent nullement de relever les taux d’intérêt ; bien au contraire, elles réengagent presque toutes une politique accommodante pour soutenir une économie qui se tasse dangereusement. D’ailleurs elles n’ont pas de légitimité à augmenter les taux d’intérêt puisque l’inflation est plus que maîtrisée ; elle est même très inférieure aux objectifs. En cause évidemment, la faiblesse de la demande, donc le déséquilibre au détriment de l’offre qui pèse les prix. Un cercle très peu vertueux car dans le même temps, le pouvoir d’achat a tendance lui aussi à diminuer (notons que lorsqu’il augmente légèrement comme en France les consommateurs préfèrent plutôt épargner que de consommer justement en raison des incertitudes économiques et financières). Les taux négatifs qui permettent d’emprunter à bon compte constituent  une sorte de fausse monnaie ou de planche à billets qu’il faudra régler un jour lors des les ajustements. Des ajustements qui pourraient intervenir lors d’un crack immobilier ou monétaire par exemple. On objectera que ce n’est pas la première fois qu’on fait tourner la planche à billets pour relancer l’économie et ou boucher les trous budgétaires. Mais cela ne pourra pas durer et nécessairement se transformera en crise le moment venu. En attendant les experts, utiles bien entendus pour comprendre les phénomènes économiques, sont un peu dans le potage comme ils le sont traditionnellement à la veille des grandes crises. Des grandes crises, de type 2007 ou des années 30 que pratiquement qu’aucun expert n’avait prévu.

 

Taux d’intérêt négatifs : en attendant la crise ?

Taux d’intérêt  négatifs : en attendant la crise ?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que nombre d’économistes sont dans le potage vis-à-vis des taux d’intérêt  et des conséquences des taux négatifs. Normalement, l’épargne est rémunérée par un taux d’intérêt qui assure aux prêteurs de la récupération de  son placement voire davantage en fonction de l’inflation. Cette fois,  on propose aux épargnants de perdre d’entrée de l’argent lors de leur placement. Cette rémunération négative (un curieux concept économique) affaibli t aussi la rentabilité des banques et fragilise le système financier. Par ailleurs, le fait d’emprunter  à bon compte incite des Etats à lâcher la bride des équilibres budgétaires et à reporter à beaucoup plus tard le remboursement de leurs dettes. Ce que fait d’ailleurs la France qui renvoie maintenant au-delà de 2022 la perspective d’équilibre budgétaire. Certains économistes se félicitent de ces taux négatifs qui peuvent permettre d’emprunter davantage et financer des investissements à long terme, exemple la transition écologique. Mais cela peut aussi servir à financer le fonctionnement qui va augmenter la dette. Une augmentation de la dette financée le plus souvent par de nouveaux emprunts mais dont les taux d’intérêt risquent d’être nettement supérieurs à ceux d’aujourd’hui. Ce qui semble faire l’unanimité des experts, c’est que c’est situation ne pourra durer. Or pour l’instant les banques centrales n’envisagent nullement de relever les taux d’intérêt, bien au contraire elles réengagent presque toutes une politique accommodante pour soutenir une économie qui se tasse dangereusement. D’ailleurs elles n’ont pas de légitimité à augmenter les taux d’intérêt puisque l’inflation est plus que maîtrisée ; elle est même très inférieure aux objectifs. En cause évidemment, la faiblesse de la demande, donc le déséquilibre au détriment de l’offre qui pèse les prix. Un cercle très peu vertueux car dans le même temps, le pouvoir d’achat a tendance lui aussi à diminuer (notons que lorsqu’il augmente légèrement comme en France les consommateurs préfèrent plutôt épargner que de consommer justement en raison des incertitudes économiques et financières). Les taux négatifs qui permettent d’emprunter à bon compte constituent  une sorte de fausse monnaie ou de planche à billets qu’il faudra régler un jour lors des les ajustements. Des ajustements qui pourraient intervenir lors d’un crack immobilier ou monétaire par exemple. On objectera que ce n’est pas la première fois qu’on fait tourner la planche à billets pour relancer l’économie et ou boucher les trous budgétaires. Mais cela ne pourra pas durer et nécessairement se transformera en crise le moment venu. En attendant les experts, utiles bien entendus pour comprendre les phénomènes économiques, sont un peu dans le potage comme ils le sont traditionnellement à la veille des grandes crises. Des grandes crises, de type 2007 ou des années 30 que pratiquement qu’aucun expert n’avait prévu.

 

Crise de la presse : une charrette de 41 postes à l’Humanité

Crise de la presse : une charrette de 41 postes à l’Humanité

 

 

 

Il n’y a sans doute pas lieu de se réjouir de ce nouveau plan qui va supprimer une quarantaine de postes à l’Humanité. Certes les difficultés de ce journal sont évidemment liées à la perte d’audience du parti communiste lui-même depuis des années et des années. Pour autant,  cette crise s’inscrit dans une crise plus globale qui concerne la totalité de la presse ou presque. Surtout la presse écrite qui ne cesse de perdre des lecteurs et de l’influence. D’où des recettes en baisse. Il y a eu spécifiquement la crise de la presse de gauche qui est corrélée à l’éclatement des organisations et surtout à l’absence de perspectives politiques. Encore une fois cette crise est cependant générale. En cause aussi peut-être et surtout,  la montée d’autres supports d’information notamment via Internet où la pluralité est notoirement mieux assurée. Les grands médias institutionnels font l’objet d’une certaine suspicion quant à leur indépendance. Un récent sondage indiqué que 60 % des Français doutaient de cette grande presse. En raison sans doute aussi du faite que 80 % des grands médias sont maintenant détenus par des financiers ou des industriels qui d’une façon certaine façon façonne l’opinion ou  tente de le faire. Le discrédit retombe leurs sur tous. Pour  e qui le concerne  le quotidien L’Humanité, placé en redressement judiciaire début février, prévoit de supprimer 41 postes, soit plus du quart de ses effectifs, pour réduire sa masse salariale, via un plan de sauvegarde de l’emploi accepté à l’unanimité par les organisations syndicales, a annoncé dimanche le Syndicat national des journalistes (SNJ). «Après un mois et demi de négociations entre la direction, les administrateurs judiciaires et leurs représentants syndicaux, les salariés de L’Humanité s’apprêtent à payer le prix fort pour participer à l’effort collectif et assurer l’avenir du journal fondé il y a 115 ans par Jean Jaurès : dans les prochaines semaines, 41 postes (sur un total de 157, hors pigistes) vont être supprimés, dont ceux de 28 journalistes et de 13 cadres ou employés», a précisé la section SNJ du quotidien dans un communiqué.

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