Sondage médias : trop de mariage gay, de DSK et de crise UMP
Le sondage de la Croix révèle un décalage entre certaines couvertures des medias et les préoccupations des français. A signaler aussi un trop grand survol des informations que le net comble. On trouve sans doute là certains facteurs explicatifs de la crise économique de la presse qui se contente trop des reprises des communiqués des entreprises, du gouvernement, des agences de presse et des lobbies. Le baromètre annuel, réalisé par l’institut de sondage TNS-Sofres, mesure la confiance des Français dans les médias chaque année depuis 1987. L’intérêt porté par les Français aux « nouvelles » données par la presse, la radio, la télévision et internet a très légèrement fléchi en 2012, mais reste « grand » pour 70% d’entre eux (moins un point). C’est toujours le média radio que les Français plébiscitent, devant la presse écrite et la télévision. Internet arrive en quatrième position. Si l’ordre d’arrivée reste le même, le niveau de confiance accordée est en repli par rapport à 2011. A la question de savoir si les choses se sont passées vraiment comme les médias les racontent, les Français répondent oui à 54% pour la radio (moins 4 points), à 49% pour la presse (moins 2 points). Pour la télévision, le oui est stable à 48%, tandis qu’internet avec 35% (moins deux points) reste le médium le moins crédible. En revanche, la toile progresse de façon spectaculaire « non seulement pour suivre le flux de l’information, mais aussi pour approfondir l’actualité et les débats », relève l’étude. 35% des Français choisissent le net pour « comprendre un sujet de fond » ou « avoir des explications détaillées sur un évènement ». Questionné sur le mode d’information principal auquel ils recourent, les sondés répondent à 80% la télévision (stable), à 37% la radio (moins 8 points), 31% la presse écrite (moins 4) et 30% par internet (plus 4 points). Parmi les grands évènements de l’année écoulée, les trois quarts des Français estiment que les médias ont trop parlé de la crise à la tête de l’UMP, de l’affaire du Carlton de Lille impliquant DSK et du tweet de Valérie Trierweiler. Plus de la moitié des sondés considèrent qu’on a aussi trop parlé des exilés fiscaux et du mariage gay. En revanche, les jeux paralympiques (57%), la crise en Centrafrique (38%) et le coup d’état au Mali (31%) arrivent en tête des sujets dont les médias n’ont pas assez parlé. Quelques sujets apparaissent comme à leur juste mesure. C’est le cas des élections américaines, de la tuerie de Newtown ou encore des JO de Londres. Une majorité de Français (53%) considèrent que la situation économique et financière de la presse est mauvaise, et parmi ceux-ci, les deux tiers y voient « un risque pour la démocratie ».