Crise-Grèce: concertation d’urgence des ministres des Finances de la zone dimanche
Théoriquement, la concertation doit porter sur les conséquences des élections grecques ; en fait on pourrait bien parler de la crise globale qui secoue la zone Euro y compris l’Espagne et l’Italie surtout si les taux continent de s’envoler. « Un Eurogroupe téléphonique est envisageable après les résultats de dimanche soir, mais rien n’est décidé », a déclaré une de ces sources, interrogée mercredi, soulignant notamment qu’il faudrait « se concerter » sur ce qu’il convient de faire si l’extrême gauche arrive largement en tête. Jeudi, une autre source diplomatique a confirmé que les ministres des Finances de la zone euro étaient prêts à se réunir via téléconférence. »Toutes les dispositions ont été prises pour permettre d’organiser très rapidement une téléconférence, si cela est nécessaire, dès qu’on aura des résultats », c’est-à-dire au plus tôt dimanche soir. Cette téléconférence n’a « pas été décidée », a-t-elle insisté. L’initiative revient au président de l’Eurogroupe, le Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker, a-t-elle rappelé. La réunion viserait notamment à « caler la communication » des membres de l’Eurogroupe face aux résultats des élections, a expliqué cette source. Il s’agit d’éviter des déclarations inappropriées, comme cela s’est déjà produit, a-t-il laissé comprendre. Si une telle réunion a lieu, elle devrait permettre de « tenter de coordonner la réponse à la situation en Grèce avant le G20″, qui se tiendra lundi et mardi à Los Cabos, au Mexique, et où les Européens sont attendus au tournant par leurs partenaires sur les réponses à la crise de la dette, a ajouté un autre diplomate. Le dirigeant de la gauche radicale grecque, Alexis Tsipras, a annoncé qu’il se donnait dix jours pour renégocier avec l’Europe le programme de rigueur accompagnant l’aide des bailleurs de fonds internationaux à la Grèce. Les partenaires européens d’Athènes ont jusqu’ici mis en garde contre une sortie de la zone euro en cas de non respect de ses engagements. Syriza et le parti conservateur Nouvelle Démocratie, qui souhaite également renégocier avec l’UE les recettes de sortie de crise, sont au coude au coude pour ce scrutin, qui ne devrait pas selon les sondages dégager de majorité absolue. En France, le président français François Hollande a laissé mercredi soir la porte entrouverte à une renégociation. Les ministres des Finances de la zone euro avaient déjà tenu une réunion téléphonique d’urgence samedi, consacrée cette fois à l’Espagne. Ils ont décidé à cette occasion d’accorder à Madrid une ligne de crédit allant jusqu’à 100 milliards d’euros pour ses banques. Les ministres des Finances de la zone euro doivent se réunir, physiquement cette fois, le 21 juin à Luxembourg, pour préparer le sommet européen des 28 et 29 à Bruxelles. Au cours de ce sommet sera présenté le rapport commandé lors du précédent sommet européen, le 23 mai, au président de l’UE, Herman Van Rompuy, à celui de la Commission, José Manuel Barroso, ainsi qu’à M. Juncker et au président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, sur l’approfondissement de l’union économique et monétaire. Ce rapport sera axé sur « une intégration bancaire et budgétaire beaucoup plus forte, soutenue par une gouvernance renforcée de la zone euro », selon un document préparatoire du sommet dont l’AFP a obtenu copie. Certaines propositions concerneront les 27 et d’autres seulement les membres de la zone euro, précise ce document, et le rapport détaillera « la méthode de travail et le calendrier ». Le sujet sera discuté aussi lors d’un « sommet de la zone euro qui suivra » immédiatement celui de l’ensemble de l’UE le 29, indique le rapport. Cette réunion des seuls chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro était déjà prévue de longue date sous forme d’un déjeuner à l’issue du sommet, a rappelé une des sources interrogées par l’AFP.