Archive pour le Tag 'Création'

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Culture et cinéma : une crise de création

Culture  et cinéma : une crise de création 

 

Prisonnier du non-risque imposé par l’industrie du divertissement, ravagé par la standardisation, le formatage, le goût moyen, le cinéma est devenu étranger à lui-même et à la vraie vie, accuse, dans une tribune au « Monde », le journaliste et écrivain Jean-Michel Djian.

 

Pas de firmes légendaires ni de films à jeter en pâture, encore moins de méchants patrons à vilipender. Mais juste un malaise à exprimer : le charme des salles obscures, travesties en complexes cinématographiques ou relookées pour attirer le chaland, n’opère plus. Il a fallu deux années de diète pour s’en apercevoir, des masques obligatoires, un peu de bon sens et une certaine dose de lucidité pour comprendre que le cinéma n’y respire plus.

Trop de pub, de technologies, de bornes interactives, de pop-corn, de halls glaçants, de contraintes sécuritaires pour qu’un bon film se sente chez lui au cinéma. Car dans un multiplexe, la fête est à peine commencée qu’elle s’achève : le spectateur sait déjà qu’il paiera deux fois. La première pour regarder de la publicité – jusqu’à vingt minutes –, la seconde pour y voir un film.

Dans les deux cas, il acquittera la bagatelle de 15 euros pour être l’otage d’une poignée de loups-garous du divertissement lui faisant croire qu’il va à la rencontre d’une œuvre. Le pire, c’est que la chose est possible. Mais à la condition que le client s’abonne, donne de sa personne et accepte de subir une triple peine : en sus de la pub, la fureur des rongeurs de confiseries et le diktat des bornes de délivrance de billets, évidemment muettes comme des carpes.

Pas de sourire, encore moins de conversation. La victime est même conviée à choisir le numéro du siège sur lequel elle passera ses nerfs si « l’œuvre » ne la convainc pas. Parlons plutôt de « productions », terme plus adéquat pour désigner ces drames ou comédies qui le plus souvent laissent le « client » sceptique. Il ne le criera pas sur les toits mais c’est un fait, le spectateur sort de la salle avec le sentiment de ne plus en avoir pour son argent.

Certes, les quelque 600 films en provenance du monde entier qui, chaque année, sont à l’affiche ne sont pas tous mauvais, non, loin de là, ils manquent simplement de piquant, de génie, d’une folie créatrice laissant penser que l’extase a sa place sur un grand écran. Normal, tout le monde et à tous les étages veut mettre son grain de sel dans le processus de création.

Création d’ un commissariat général de la convention citoyenne permanente !!!

Création d’ un commissariat général de la convention citoyenne permanente  !!!

 

Face à la colère qui traverse le pays, la politologue Chloé Morin et la spécialiste de l’opinion Véronique Reille Soult proposent, dans une tribune au « Monde », la création d’une instance visant à fluidifier les rapports entre le monde politique et les citoyens: un commissariat général de la convention citoyenne permanente !.

 

Une preuve supplémentaire que la gauche est complètement perdue avec cette proposition saugrenue de création d’un commissariat général de la convention citoyenne permanente. Une nouvelle cathédrale administrative évidemment quand la problématique ne se résume pas à une question d’institution ou de ministère. Il s’agit de donner un vrai contenu à la démocratie participative et non de trouver des « trucse invraisemblables. Faut-il par ailleurs rappeler que c’était le rôle du commissariat général au plan d’associer les organisations sociaux professionnelles à la définition des grandes orientations du pays. Le « machin » proposé reflète bien le vide idéologique de la gauche perdue.

La France est en colère. Un sentiment profond, qui demeurera tant que l’on n’apportera pas des solutions nécessaires pour l’apaiser : reconnaissance, écoute et considération. Fini les réformes qui s’imposent d’en haut. Oui à la démocratie consentie. Pétitions, manifestations, violences… Les citoyens refusent désormais que l’exécutif leur dicte ses lois. La frustration est là ; la division aussi. A force d’avoir l’impression de ne pas être écoutés, les Français ne s’entendent plus. Alors la contestation gronde, chaotique, contradictoire, sans rien apaiser.

C’est une bonne nouvelle, à condition de prendre cette colère du bon côté. A revers. Elle trahit une énergie politique collective, un besoin toujours plus grand de s’exprimer et de s’impliquer dans les décisions. Mais à défaut de pouvoir proposer, on s’oppose. L’accueil réservé à la convention citoyenne pour le climat et le désir renouvelé d’un référendum d’initiative citoyenne ont envoyé de signaux forts. Les Français veulent que leur parole compte. Ils ont confiance en leurs opinions, parfois plus qu’en leurs élites. Aujourd’hui, pourtant, l’expression des citoyens est devenue un frein. Ce pourrait être une force.

Comme le président de la République l’a exprimé pendant la campagne présidentielle [le 18 mars, sur France Culture], « la priorité est d’arriver à créer de l’adhésion, du respect, de la considération entre des citoyens qui peuvent penser très différemment, en leur montrant que ce n’est pas une trahison de leurs convictions profondes, mais que ce sont d’indispensables compromis qu’on trouve pour vivre en société ».

Pour prendre le pouls de la France et faire chuter la pression, le système binaire du référendum serait trop limité. Pourquoi se contenter de consulter les citoyens quand on peut avant tout les écouter ? Les Français ont beaucoup plus à dire que « oui » ou « non ». Et ils aspirent à mieux que signer des mandats sous forme de chèques en blanc face à un avenir toujours plus incertain. On voudrait nous faire croire qu’il n’y a rien ou presque entre le fantasme de l’agora grecque et la réalité de la Ve République. C’est faux. Pour une démocratie participative qui ouvre la voie à un débat serein, ininterrompu et constructif, nous soumettons une solution simple et de bon sens. Nous appelons à la création d’un commissariat général de la convention citoyenne permanente, sous l’autorité directe de la présidence de la République.

Pour établir un lien direct et constant entre l’Elysée et les ambitions ou inquiétudes locales, il est devenu urgent de calmer les tensions sans manipulation ni récupération politique. Nous devons valoriser, dans le respect des règles, la parole des citoyens et reconnaître leur force de proposition.

Macron – création 200 brigades de gendarmerie : du pipeau

Macron : création 200 brigades de gendarmerie : du pipeau

Macron a décidé de ratisser très large y compris dans le milieu rural qui ajoute aux inquiétudes économiques d’autres questions notamment celles relatives à l’insécurité montante. Le problème des brigades de gendarmerie en milieu rural est bien connu. Ce n’est pas le nombre qui compte mais les effectifs. En effet la plupart des gendarmeries ont été maintenues;  le seul problème c’est qu’elle ne ouvert pour la plupart qu’un jour ou deux par semaine avec des effectifs particulièrement réduits. Du coup lorsqu’il faut s’adresser à la gendarmerie locale, on obtient la voix d’un répondeur qui demande aux plaignants de se déplacer de 15 , 20 ou 30 km. Et sans garantie du suivi de la plainte qui se perd entre les gendarmeries débordées.

«On va créer dans le monde rural 200 brigades de gendarmerie, annonce le président sortant. On ne peut pas le faire du jour au lendemain, ça se programme un investissement comme celui-ci.»

Le programme du président-candidat coûterait 5 milliards d’euros par an. Emmanuel Macron assure qu’il le financera «avec des économies» et qu’il continuera «à baisser les impôts». Deux objectifs contradictoires. D’abord l’évaluation est tout à fait fantaisiste en outre la baisse des impôts parallèlement à des dépenses supplémentaires paraît assez contradictoire. En outre la promesse d’économie sur le budget général est évidemment totalement illusoire. Pour preuve d’ailleurs le programme de Macron entraînerait une dépense supplémentaire annuelle de 50 milliards, non financés évidemment.

Création : rémunérer enfin réellement les auteurs

Création : rémunérer enfin réellement les auteurs

 

Les deux présidents du Conseil permanent des écrivains, Christophe Hardy et Séverine Weiss, mandatés par l’ensemble de leurs organisations, demandent, dans une tribune au « Monde », que l’accord négocié entre auteurs et éditeurs soit signé sous l’égide de l’Etat avant le 8 avril, sans quoi les auteurs auront été abandonnés en rase campagne.

 

Tribune.

 

Le début de mandat de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, avait ouvert des perspectives prometteuses. Cela faisait plus de dix ans que les auteurs alertaient les pouvoirs publics sur leur paupérisation. Une étude, réalisée en 2015 par le ministère de la culture, avait documenté la dégradation constante depuis vingt ans de leurs rémunérations.

Face à ce constat alarmant et face à la mobilisation des auteurs (rappelons les Etats généraux du livre organisés en 2018 et 2019 par le Conseil permanent des écrivains), le ministère appela Bruno Racine à la rescousse pour qu’il fasse, à partir d’un constat large et précis, des préconisations qui remédient à la situation dramatique des auteurs.

Dans la dynamique du rapport Racine et de tout ce qui l’avait précédé, la ministre de la culture, fraîchement nommée, présentait quelques mois plus tard [en avril 2021] un « Plan auteurs 2021-2022 » en quinze points qui devait guider l’action de son ministère durant la seconde partie du quinquennat d’Emmanuel Macron.

La mesure n° 9 de ce plan engageait le ministère à « accompagner les négociations sui generis sur l’équilibre de la relation contractuelle entre auteurs et éditeurs (…) dans le secteur du livre ». Et comme les services du ministère ne souhaitaient pas s’impliquer directement dans un dossier plus qu’épineux, on fit appel au professeur Pierre Sirinelli pour tenir le rôle de médiateur.

Après neuf mois de discussions, un accord a été trouvé il y a quelques semaines entre les organisations d’auteurs et le Syndicat national de l’édition (SNE). Accord comportant cinq mesures de nature à améliorer la transparence (dans un secteur où persistent des zones d’obscurité) et à améliorer l’information des auteurs sur la vie et la fin de vie de leurs ouvrages.

Le temps avait manqué, hélas, pour que les discussions, denses et animées, traitent le sujet essentiel, celui qui, rappelons-le, avait présidé au lancement de cette mission : la rémunération des auteurs. Mais les parties s’engageaient, une fois acté ce premier accord, à poursuivre prioritairement et sans tarder leurs échanges sur ce sujet qui fédère toute la communauté des auteurs et l’ensemble des organisations qui les représentent.

 

L’accord devait être signé en présence de la ministre de la culture le 16 mars. Mais à quelques heures de l’événement, le SNE jouait l’esquive. Pour autant, il se veut rassurant : ce n’est qu’une question d’heures, de jours ou de semaines. Il signera cet accord, bien sûr, à la rédaction duquel il a pleinement participé. Et loin de lui l’idée de se défiler sur le sujet « rémunération ». N’a-t-il pas, ces derniers mois, annoncé publiquement à plusieurs reprises que la question de la juste rémunération des auteurs était une priorité ?

Les dégâts du streaming sur la création musicale

Les dégâts du streaming sur la création musicale

 

L’économiste Paul Muller souligne, dans une tribune au « Monde », les conséquences néfastes du streaming sur l’état du secteur de la musique enregistrée et de la création musicale, au-delà la récente affaire Rogan.

 

Tribune.

La plate-forme de streaming audio Spotify a récemment défrayé la chronique à la suite d’une lettre ouverte publiée par le chanteur Neil Young. Celui-ci lui reprochait de mettre en avant les podcasts de Joe Rogan, dont le contenu contribue, selon Young, à diffuser de la désinformation au sujet de la pandémie de Covid-19. Au final, Spotify a préféré supprimer l’œuvre de Young plutôt que de sacrifier son podcasteur star. La carrière et l’importance artistique de son œuvre ne semblent donc avoir pesé que bien peu…

Plus globalement, cet épisode récent montre bien la position paradoxale qu’est celle du secteur de la musique enregistrée à l’ère des plates-formes de streaming numérique. Côté pile, l’industrie de la musique s’est rarement portée aussi bien. Le chiffre d’affaires mondial généré avoisinait les 21,6 milliards de dollars en 2020, en bonne voie pour rattraper les niveaux connus à la fin des années 1990. Le streaming y contribue à hauteur de 62 %.

 

Côté face, malgré son omniprésence dans notre vie quotidienne, de la conception d’habillages sonores dans les magasins ou pour des marques (le fameux jingle de la SNCF) aux jeux vidéo, la musique est parvenue à un stade avancé de commodification, ravalée au rang de simple ressource productive et non plus vue comme le résultat d’une démarche artistique.

Pour comprendre cela, il faut se rappeler le fait que, auparavant, la musique était au cœur du modèle économique des artistes, au travers de la perception de droits issus de la commercialisation de leur musique ou des revenus de tournées. A présent, au même titre que la présence sur les réseaux sociaux, la production musicale n’est plus qu’un élément de visibilité permettant de valoriser économiquement l’artiste au travers de la commercialisation de son image publique à des annonceurs.

Le modèle économique des plates-formes de streaming a joué un rôle non négligeable dans cette évolution. Son principe est simple : les revenus du streaming, issus de la publicité ou des abonnements sont rassemblés dans une sorte de cagnotte qui sera ensuite redistribuée aux ayants droit (en général, les auteurs, compositeurs, interprètes).

 

Le mode de répartition privilégié est au prorata du nombre de morceaux écoutés (rémunération market centric). Les revenus générés restent très faibles en comparaison de la vente de musique sur support physique ou à télécharger. Certains artistes estiment les revenus par écoute sur Spotify à 0,00317 dollar, voire moins.

La démographie vieillissante hypothèque l’avenir de la création

La démographie vieillissante hypothèque l’avenir de la création

 

L’avenir de la création dépend moins de la place occupée par les écrans, les réseaux sociaux ou les jeux vidéo que du profil socioculturel de leurs utilisateurs, observe, dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».

 

Il s’est passé deux choses étonnantes au Théâtre de l’Athénée, à Paris, samedi 22 janvier, lors d’une représentation du Voyage de Gulliver. Sur scène, avec des jeux d’optiques fascinants, entre marionnettes et comédiens réels. Dans la salle aussi, formée de deux tiers d’adultes et d’un tiers d’enfants. Cette alchimie fait écho au problème sérieux de la culture dite classique : le vieillissement de son public, qui gagne depuis des années et que la pandémie a accéléré.

Pour mesurer l’enjeu, il existe une avalanche de livres, de spectacles, de films ou d’expositions destinés au « jeune public ». Mais rarissimes sont les œuvres dont les formes attirent grands et petits. Sur les sièges de l’Athénée, Stéphane Braunschweig, directeur du théâtre de l’Odéon, cohabitait avec des couples assis seuls ou à côté de gamins leur chuchotant des questions. Soit une salle un peu turbulente mais belle à voir.

Les artistes de ce Voyage de Gulliver, Valérie Lesort et Christian Hecq, martèlent qu’il est pour « tout public ». Même chose pour leurs autres créations, comme Vingt mille lieues sous les mers, Le Domino noir, La Mouche ou Le Bourgeois Gentilhomme. Pour y arriver, le tandem se frotte aux formats du théâtre ou de l’opéra, qu’ils bousculent au moyen de marionnettes, des arts plastiques, de la danse, de la musique, de l’émotion et du rire. Ce n’est pas de l’art pour les jeunes mais de l’art tout court qui a du style.

Lesort et Hecq forment le couple artistique le plus convoité du moment tant leurs spectacles triomphent tout en étant les agents involontaires d’un public élargi. Leur Voyage de Gulliver, achevé à Paris, commence une longue tournée avec pour première étape le théâtre des Célestins, à Lyon, le 1er février.

La priorité du ministère de la culture est d’attirer en ces lieux les gens d’origine modeste qui n’y vont pas. Or la question du vieillissement du public est presque plus grave : que les lieux culturels soient dominés par les gens aisés est problématique mais au moins ces derniers se reproduisent, alors que les seniors meurent et ne sont pas remplacés – si, à 18 ans, on ne va pas au spectacle, on ne le fera pas à 60 ans.

Ce vieillissement du public est pourtant repéré. Selon plusieurs études, l’âge médian au concert classique est passé de 36 ans en 1981, à 52 ans en 2008, à 61 ans aujourd’hui. La Philharmonie de Paris, en multipliant les actions depuis 2015, a un peu corrigé le tir mais la tendance de fond est là. C’est vrai aussi pour les musées, les théâtres ou les librairies, si on met de côté le public des scolaires (contraint de venir).

Culture- La mainmise de Netflix et autres plates-formes sur la création et la distribution

Culture- La mainmise de Netflix  et autres plates-formes sur la création et la distribution

  • Pierre Jolivet président de l’ARP, la Société des auteurs, réalisateurs et producteurs français, se bat pour défendre les intérêts des créateurs et craint  la mainmise deux plates-formes comme Netflix  sur la création et la distribution.
  • Omar Sy vient de signer un contrat avec la plateforme Netflix. De quel œil voyez-vous cet accord, une première pour un acteur français ?
  • Netflix fait son job. La plateforme va chercher les talents qui sont les plus pertinents. C’est normal, et ce n’est que le début. On est dans une situation inédite et inquiétante pour l’avenir.
  • Quels sont vos motifs de préoccupation ?
  • Les plateformes font la loi du marché. Elles s’introduisent dans notre écosystème. Que pouvons-nous proposer en face pour garantir qu’un talent, comme Fanny Herrero par exemple (créatrice de la série Dix pour cent), aura une liberté de création et d’insolence tout en gagnant autant qu’avec Netflix ? Pour l’instant, nous nous protégeons du mieux que nous pouvons.
  • Mardi, vous avez signé un accord au ministère de la Culture. Il porte sur les « clauses type ». De quoi s’agit-il précisément ?
  • C’est un garde-fou fondamental pour défendre notre souveraineté et la singularité de notre modèle. Jusqu’à présent c’était la loi du copyright imposée par les plateformes qui s’exerçait. Cela signifie qu’elles délivrent le « final cut », c’est-à-dire qu’elle ont le dernier mot sur l’œuvre. Le film ou la série appartient totalement à la plateforme, à vie. L’auteur et ses ayants droit n’ont pas leur mot à dire. Ce n’est pas notre façon de raisonner. Chez nous, une œuvre est terminée quand le réalisateur ou l’auteur disent qu’elle l’est, de concert avec l’industriel, qui l’écoute. Nous avons réussi à casser cette machine du copyright qui attaque notre droit moral à l’européenne. Désormais, ces clauses seront présentes dans chaque contrat français signé entre auteurs et producteurs de cinéma. Quand les plateformes signeront avec un producteur français, elles devront appliquer le droit moral français. Si elles ne respectent pas cela, alors leurs œuvres ne toucheront pas les aides du CNC (le Centre national du cinéma et de l’image animée).
  • La menace est-elle assez forte pour les encourager à signer ces clauses ?
  • Peut-être pas. Surtout si l’affaiblissement du cinéma est structurel. C’est la pandémie qui a entraîné l’explosion des plateformes. Mais ce n’est peut-être que conjoncturel. Ce qui nous tient à cœur, c’est de pouvoir encore faire des films que le marché ne veut pas. Les plateformes qui font changer le script au troisième épisode d’une série parce que ça ne marche pas commercialement, ce n’est pas dans notre culture. C’est pourquoi depuis l’année dernière, via la transposition de la directive européenne SMA (Service de médias audiovisuels), nous avons imposé aux plateformes d’exposer 30 % d’œuvres européennes. Nous avons également obtenu que 20 % du chiffre d’affaires réalisé en France soit consacré au financement d’oeuvres françaises.
  • « Ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma »
  • Le décret Smad, entré en vigueur le 1er juillet, garantit que Netflix, Disney + et Amazon financent le cinéma français à hauteur de 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France. Cela représente entre 150 et 200 millions par an. Netflix joue le jeu et contribue depuis le mois de janvier. En revanche, il y avait une contrepartie — la modification de la chronologie des médias — que vous ne respectez pas. Pourquoi ?
  • Pour l’instant, une fois qu’un film est sorti en salles, les plateformes doivent attendre trois ans avant de le récupérer et de le diffuser. C’est une négociation. On leur dit : “Combien vous mettez ?” Ensuite, on verra combien de mois elles devront attendre avant de diffuser. Les plateformes doivent entrer dans une régulation auxquelles elles ne sont pas habituées. Ce n’est pas simple pour elles. J’insiste sur le fait que, pour cette négociation, la profession est extrêmement unie.
  • Comment voyez-vous l’avenir ?
  • Moi, ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma. Imaginez si Amazon acquiert UGC. Imaginez le catalogue de Canal+ qui part chez les Chinois et Netflix qui rachète Pathé Gaumont, alors que toute notre industrie a été aidée par l’Etat français. Si l’Europe a son imaginaire financé par l’étranger, l’Europe ne sera plus l’Europe. On n’est pas dans une guerre classique. Les plateformes veulent gagner la guerre des esprits. C’est pourquoi nous voulons que la France considère la culture comme un actif stratégique.
  • Quel serait le vrai contre-feu ?
  • Je voudrais une grande plateforme européenne qui contrebalance la puissance d’Amazon et de Netflix. Mais il n’en existe même pas une esquisse !
  • Qu’attendez-vous de la présidence française de l’Union européenne qui va débuter le 1er janvier ?
  • D’affirmer que les produits de l’esprit ne sont pas des biens comme les autres. Ils ne peuvent pas tomber dans l’escarcelle chinoise ou américaine. Chez eux, tout s’achète, pas chez nous. C’est le combat fondamental des deux années qui viennent.

La mainmise de Netflix et autres plates-formes sur la création et la distribution

  • La mainmise de Netflix  et autres plates-formes sur la création et la distribution
  • Pierre Jolivet président de l’ARP, la Société des auteurs, réalisateurs et producteurs français, se bat pour défendre les intérêts des créateurs et craint  la mainmise deux plates-formes comme Netflix  sur la création et la distribution.
  • Omar Sy vient de signer un contrat avec la plateforme Netflix. De quel œil voyez-vous cet accord, une première pour un acteur français ?
  • Netflix fait son job. La plateforme va chercher les talents qui sont les plus pertinents. C’est normal, et ce n’est que le début. On est dans une situation inédite et inquiétante pour l’avenir.
  • Quels sont vos motifs de préoccupation ?
  • Les plateformes font la loi du marché. Elles s’introduisent dans notre écosystème. Que pouvons-nous proposer en face pour garantir qu’un talent, comme Fanny Herrero par exemple (créatrice de la série Dix pour cent), aura une liberté de création et d’insolence tout en gagnant autant qu’avec Netflix ? Pour l’instant, nous nous protégeons du mieux que nous pouvons.
  • Mardi, vous avez signé un accord au ministère de la Culture. Il porte sur les « clauses type ». De quoi s’agit-il précisément ?
  • C’est un garde-fou fondamental pour défendre notre souveraineté et la singularité de notre modèle. Jusqu’à présent c’était la loi du copyright imposée par les plateformes qui s’exerçait. Cela signifie qu’elles délivrent le « final cut », c’est-à-dire qu’elle ont le dernier mot sur l’œuvre. Le film ou la série appartient totalement à la plateforme, à vie. L’auteur et ses ayants droit n’ont pas leur mot à dire. Ce n’est pas notre façon de raisonner. Chez nous, une œuvre est terminée quand le réalisateur ou l’auteur disent qu’elle l’est, de concert avec l’industriel, qui l’écoute. Nous avons réussi à casser cette machine du copyright qui attaque notre droit moral à l’européenne. Désormais, ces clauses seront présentes dans chaque contrat français signé entre auteurs et producteurs de cinéma. Quand les plateformes signeront avec un producteur français, elles devront appliquer le droit moral français. Si elles ne respectent pas cela, alors leurs œuvres ne toucheront pas les aides du CNC (le Centre national du cinéma et de l’image animée).
  • La menace est-elle assez forte pour les encourager à signer ces clauses ?
  • Peut-être pas. Surtout si l’affaiblissement du cinéma est structurel. C’est la pandémie qui a entraîné l’explosion des plateformes. Mais ce n’est peut-être que conjoncturel. Ce qui nous tient à cœur, c’est de pouvoir encore faire des films que le marché ne veut pas. Les plateformes qui font changer le script au troisième épisode d’une série parce que ça ne marche pas commercialement, ce n’est pas dans notre culture. C’est pourquoi depuis l’année dernière, via la transposition de la directive européenne SMA (Service de médias audiovisuels), nous avons imposé aux plateformes d’exposer 30 % d’œuvres européennes. Nous avons également obtenu que 20 % du chiffre d’affaires réalisé en France soit consacré au financement d’oeuvres françaises.
  • « Ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma »
  • Le décret Smad, entré en vigueur le 1er juillet, garantit que Netflix, Disney + et Amazon financent le cinéma français à hauteur de 20 % à 25 % de leur chiffre d’affaires réalisé en France. Cela représente entre 150 et 200 millions par an. Netflix joue le jeu et contribue depuis le mois de janvier. En revanche, il y avait une contrepartie — la modification de la chronologie des médias — que vous ne respectez pas. Pourquoi ?
  • Pour l’instant, une fois qu’un film est sorti en salles, les plateformes doivent attendre trois ans avant de le récupérer et de le diffuser. C’est une négociation. On leur dit : “Combien vous mettez ?” Ensuite, on verra combien de mois elles devront attendre avant de diffuser. Les plateformes doivent entrer dans une régulation auxquelles elles ne sont pas habituées. Ce n’est pas simple pour elles. J’insiste sur le fait que, pour cette négociation, la profession est extrêmement unie.
  • Comment voyez-vous l’avenir ?
  • Moi, ce que je redoute, c’est que Netflix rachète les salles de cinéma. Imaginez si Amazon acquiert UGC. Imaginez le catalogue de Canal+ qui part chez les Chinois et Netflix qui rachète Pathé Gaumont, alors que toute notre industrie a été aidée par l’Etat français. Si l’Europe a son imaginaire financé par l’étranger, l’Europe ne sera plus l’Europe. On n’est pas dans une guerre classique. Les plateformes veulent gagner la guerre des esprits. C’est pourquoi nous voulons que la France considère la culture comme un actif stratégique.
  • Quel serait le vrai contre-feu ?
  • Je voudrais une grande plateforme européenne qui contrebalance la puissance d’Amazon et de Netflix. Mais il n’en existe même pas une esquisse !
  • Qu’attendez-vous de la présidence française de l’Union européenne qui va débuter le 1er janvier ?
  • D’affirmer que les produits de l’esprit ne sont pas des biens comme les autres. Ils ne peuvent pas tomber dans l’escarcelle chinoise ou américaine. Chez eux, tout s’achète, pas chez nous. C’est le combat fondamental des deux années qui viennent.

Politique-Justice : suppression du rappel à la loi ….mais création de l’avertissement pénal probatoire !

Politique-Justice : suppression du rappel à la loi ….mais création de l’avertissement pénal probatoire !

 

À juste titre sans doute le ministre de la justice a annoncé la suppression du rappel à la loi pour créer l’avertissement pénal probatoire. Effectivement ce rappel à la loi n’avait aucune signification judiciaire et n’entraînait strictement aucune conséquence pour celui coupable de faits répréhensibles. Il y a cependant fort à parier que la création de l’avertissement pénal probatoire présentera le même désintérêt. Il signifiera uniquement qu’il s’agit d’un avertissement qui pourrait être sanctionné en cas de nouvelle infraction. Bref l’infraction initiale dans ce cas ne donne lieu à aucune sanction réelle . Les explications du ministre de la justice dans le Figaro laissent perplexe ne serait-ce que lorsqu’il affirme qu’en matière de justice le pragmatisme doit s’imposer!

Vous avez supprimé le rappel à la loi, une mesure jugée inefficace par l’opinion et les forces de l’ordre. Par quoi le remplacez-vous?

Éric DUPOND-MORETTI. - En matière de justice, le pragmatisme doit s’imposer. Le rappel à la loi était un dispositif mal perçu de nos compatriotes, de nos forces de l’ordre et de nos élus. Cette réponse pénale, trop faible pour être efficace, représente 30 % des alternatives aux poursuites, soit 270.000 décisions dont 180.000 prononcées par les seules forces de l’ordre. Si la supprimer est du bon sens, une alternative s’impose.

Justice : suppression du rappel à la loi et création de l’avertissement pénal probatoire !

Justice : suppression du rappel à la loi et création de l’avertissement pénal probatoire !

 

À juste titre sans doute le ministre de la justice a annoncé la suppression du rappel à la loi pour créer l’avertissement pénal probatoire. Effectivement ce rappel à la loi n’avait aucune signification judiciaire et n’entraînait strictement aucune conséquence pour celui coupable de faits répréhensibles. Il y a cependant fort à parier que la création de l’avertissement pénal probatoire présentera le même désintérêt. Il signifiera uniquement qu’il s’agit d’un avertissement qui pourrait être sanctionné en cas de nouvelle infraction. Bref l’infraction initiale dans ce cas ne donne lieu à aucune sanction réelle . Les explications du ministre de la justice dans le Figaro laissent perplexe ne serait-ce que lorsqu’il affirme qu’en matière de justice le pragmatisme doit s’imposer!

Vous avez supprimé le rappel à la loi, une mesure jugée inefficace par l’opinion et les forces de l’ordre. Par quoi le remplacez-vous?

Éric DUPOND-MORETTI. - En matière de justice, le pragmatisme doit s’imposer. Le rappel à la loi était un dispositif mal perçu de nos compatriotes, de nos forces de l’ordre et de nos élus. Cette réponse pénale, trop faible pour être efficace, représente 30 % des alternatives aux poursuites, soit 270.000 décisions dont 180.000 prononcées par les seules forces de l’ordre. Si la supprimer est du bon sens, une alternative s’impose.

Création d’entreprises : recul de 1 %

Création d’entreprises : recul de 1 %

Les immatriculations enregistrées par les services de l’Insee ont reculé au mois de juillet de 1% pour s’établir à 81.580 contre 82.395 en juin. Au printemps 2020, le nombre de créations d’entreprises avait plongé brutalement au moment du premier confinement avant de repartir en flèche lorsque les barrières sanitaires ont été levées.

Les confinements qui ont suivi n’ont pas eu les mêmes répercussions sur l’évolution des créations de sociétés. Il faut rappeler que la crise sanitaire a considérablement boosté l’essor des micro-entreprises en France dans le secteur de la livraison à domicile notamment. Alors que la plupart des magasins étaient fermés, les géants du commerce en ligne ont également pu profiter de cette aubaine pour développer leur activité

Création d’emplois : une hausse de 1,2 % au second trimestre

Création d’emplois : une hausse de 1,2 % au second trimestre

 

L’emploi retrouve presque son niveau de fin 2019. En effet, 239.500 créations nettes d’emploi enregistrées entre avril et juin, soit une hausse de 1,2 % par rapport au premier trimestre, l’emploi dans l’Hexagone retrouve quasiment son niveau d’avant-crise. Une véritable surprise tant tous les observateurs de l’économie prédisaient plusieurs années de labeur pour retrouver le niveau de fin 2019.

 

Cette hausse de l’emploi salarié privé intervient après une amélioration déjà nette de 0,5 %, soit la création de 91.400 emplois, au trimestre précédent. À cela s’ajoutent des niveaux de recrutements records, avec quelque 785.000 déclarations d’embauche en mai et 837.000 en juin, dont 400.000 en CDI – et une décrue continue du chômage depuis maintenant un an avec une accélération au deuxième trimestre 2021.Entre avril et juin, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A (sans emploi et en recherche) a diminué de 1,3 %.

L’intérim qu’on considère souvent comme un indicateur avancé de la conjoncture, continue de se redresser. Il progresse ainsi de 2,4 % (+ 17.900) entre avril et juin après une augmentation de 0,7 % au premier trimestre (+ 4 900). Des hausses toutefois plus modérées que lors des trois trimestres précédents.

 

La situation reste cependant contrastée d’un secteur à un autre. Certains dépassent leur niveau d’avant-crise, à l’image de la construction et du tertiaire non marchand, quand d’autres demeurent au-dessous, comme l’industrie ou le tertiaire marchand. Ce rattrapage pourrait cependant être affecté par les conséquences de la quatrième vague sanitaire.

France : création d’une agence anti intox

France : création d’une agence anti intox

 

 Une agence de lutte contre l’intox en provenance de l’étranger (par exemple de Russie et de Chine) va être créée pour lutter contre l’intox. Une intox  souvent relayée par des réseaux sociaux douteux qui s’immiscent dans la politique intérieure française en essayant d’orienter notamment les votes lors des élections.

«il ne s’agit pas de corriger ou rétablir la vérité, mais d’arriver à détecter les attaques quand elles viennent de l’étranger, pouvoir les caractériser et d’une certaine manière les attribuer pour pouvoir permettre aux hommes politiques, aux diplomates, à la justice et la presse de constater que sur 400.000 tweets de reprise de telle ou telle information, 200.000 viennent d’une ferme à bots (des comptes automatisés, ndlr) dans une région hors de notre pays ou que tel débat provient d’une ferme à trolls», a-t-il fait valoir.

«Il ne s’agit pas de faire du renseignement, ce qui nous intéresse c’est ce qui est en train de devenir pandémique sur le plan informationnel» et si cela émane d’«un pays étranger ou d’une organisation étrangère qui visent ainsi à déstabiliser l’État sur le plan politique», a-t-il insisté. «Notre objectif est de détecter le plus rapidement possible quelque chose qui est en train de monter et de pouvoir signaler l’incendiaire. Une fois que la forêt a brûlé c’est triste mais c’est trop tard», a indiqué le SGDSN.,

D’autres pays ou groupes d’États se sont d’ores et déjà dotés de telles structures. L’Union européenne par exemple a créé en 2015 «East Strat Comm», spécifiquement consacrée à lutter contre les manipulations en provenance de Russie

Pour la création d’un organe indépendant de régulation des dépenses publiques

Pour la création d’un organe indépendant de régulation des dépenses publiques

Michel Bouvier , Professeur émérite de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de la Revue Française de Finances Publiques et Président-Fondateur de l’Association pour la Fondation Internationale des Finances Publiques (Fondafip) propose la création d’un organisme indépendant pour la régulation des finances (chroniques dans l’Opinion)

 

 

Tribune

 

La crise sanitaire maîtrisée, il faudra « remettre sur pieds » des finances publiques dont les fondamentaux ont été sérieusement bousculés par la nécessité de parer au plus pressé. La question de leur soutenabilité va se poser de manière cruciale. Une stratégie financière publique nouvelle s’avérera indispensable pour maîtriser un déficit et une dette publique susceptibles de mettre en cause l’équilibre politique, économique et social de la société.

A cette question, particulièrement délicate, il ne pourra plus être répondu seulement par des propositions plaidant pour une maîtrise des dépenses publiques et de la dette ou encore pour une baisse de la pression fiscale. L’application de ces propositions récurrentes depuis un demi-siècle dans les politiques mises en œuvre n’a pas été à la hauteur des résultats escomptés. Il n’est qu’à observer la progression de la dette publique : +274% depuis 1975 (cf. étude Janus Handerson, « Sovereign debt index », avril 2021).

Face aux crises économiques et budgétaires qui ont jalonné cette période la seule réponse nouvelle apportée a été la modernisation de la gestion publique qui s’est amorcée du côté des collectivités locales dans un premier temps pour se poursuivre ensuite au sein de l’Etat. Malheureusement le développement de la culture gestionnaire qui a vite occupé les esprits a masqué un autre besoin essentiel pour l’efficacité du système financier public, celui de l’adaptation de son dispositif de décision, qui est de l’ordre du politique, à un environnement en pleine métamorphose.

 

Or, c’est là une question centrale à laquelle il est urgent de répondre. Il est en effet justifié de se demander si la structure actuelle de ce dispositif est totalement adaptée au contexte contemporain. On peut déplorer que les réponses apportées à cette question confondent logique politique et logique de gestion. Il est proposé des objectifs, par exemple de réduire les dépenses, et des instruments de gestion empruntés au management des entreprises, sans toutefois jamais remettre en cause, l’organisation du dispositif de décision qui se situe en amont.

 

Deux types de changement s’imposent, d’une part changer de modèle intellectuel, d’autre part changer de modèle institutionnel

Certes, il est nécessaire de maîtriser l’évolution des dépenses ainsi que des recettes fiscales. Quand on considère le poids de ces dépenses et de l’impôt et plus encore leur progression ascendante dans le temps à la suite des crises à répétition qui se sont succédées depuis les années 1970 on ne peut nier qu’il y a là un problème. Si la crise sanitaire a accéléré cette progression sans pour autant l’avoir créée, elle nécessite cependant des solutions inédites pour assainir les finances publiques. Ces solutions passent par une réforme du modèle de régulation, de pilotage de l’ensemble interactif que forment les finances de l’Etat, des collectivités locales et de la sécurité sociale. Deux types de changement s’imposent, d’une part changer de modèle intellectuel, d’autre part changer de modèle institutionnel.

Il est primordial de changer de modèle intellectuel. On ne peut tout à la fois continuer à penser les finances publiques à travers le seul et unique prisme de l’économie tout en admettant qu’elles forment un système complexe. Elles répondent à des logiques diverses et la façon de les approcher doit elle-même être diverse. Il s’agit de rompre avec une logique d’exclusion, qui ne reconnaît pas, et a fortiori ne les formalise pas, les multiples interactions et la multi rationalité qui caractérisent les finances publiques. Une telle démarche conduit à des analyses qui ne peuvent qu’être partielles engendrant des décisions faussement rationnelles.

Sa composition plurielle, publique et privée, permettrait non seulement de coordonner les décisions mais aussi de définir des dispositifs communs et des stratégies concertées pour la mise en œuvre de financements collectifs

Mais un changement de modèle intellectuel fondé sur la pluridimensionnalité du système financier public n’est pas suffisant. Il doit être suivi par la création d’un organe de régulation qui lui corresponde en tous points. Le processus politique actuel de décision qui concerne ce système n’en reflète pas la complexité. Il convient de l’enrichir par un organe de régulation à multiples acteurs. Autrement dit une institution partenariale réunissant les représentants des champs économiques, politiques, et sociaux concernés (représentants de l’Etat, des collectivités locales, de la sécurité sociale, des partenaires sociaux). Celle-ci devrait avoir pour fonction de participer, par la concertation, à la régulation des finances publiques. Elle devrait pour ce faire être aidée d’experts aux compétences en reflétant la pluralité disciplinaire. Sa composition plurielle, publique et privée, permettrait non seulement de coordonner les décisions mais aussi de définir des dispositifs communs et des stratégies concertées pour la mise en œuvre de financements collectifs.

On en est conscient, une telle voie n’est pas facile à emprunter car elle implique de bousculer des habitudes de penser et de faire. Elle est cependant la seule qui pourrait permettre de créer un modèle de finances publiques adapté à la société actuelle comme à celle de l’après Covid-19.

Michel Bouvier est Professeur émérite de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de la Revue Française de Finances Publiques et Président-Fondateur de l’Association pour la Fondation Internationale des Finances Publiques (Fondafip).​

Climat : création du délit d’«écocide» !!

Climat : création du délit d’«écocide»

 

 

C’est fait l’assemblée a adopté la création d’un délit d’écocide qui se substitue à ce qui avait été prévu de façon plus radicale à savoir le crime  d’écocide . Reste que le concept est toujours aussi fumeux. En faite l’interprétation juridique sera difficile et sans doute limitée à des cas avérés de pollution volontaire de l’air, des eaux ou du sol. Finalement des délits que le dispositif législatif actuel pouvait déjà punir. Innovation de l’assemblée est seulement de l’ordre sémantique.

 

Marqué par la crise des gilets jaunes née d’une taxe carbone sur les carburants, le gouvernement n’a cessé d’insister sur la «ligne de crête» entre «ambition écologique» et «acceptabilité sociale». Une prudence manifeste au sujet des poids lourds, filière très hostile au texte. Les LREM soulignent ainsi les nombreuses «étapes» avant la mise en place éventuelle d’une écotaxe régionale dans les collectivités volontaires. Et attendent début 2022 pour préciser la trajectoire de suppression de l’avantage fiscal du gazole routier à l’horizon 2030. Pas de quoi entamer les critiques des députés LR, qui fustigent une «écologie punitive» et de «taxation», promettant la défense d’une «écologie positive» lors de la présidentielle.

Les écologistes, à l’instar d’instances indépendantes comme le Haut Conseil pour le climat, considèrent pour leur part que ce texte ne suffira pas à atteindre l’objectif de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990.

«Ce texte est au milieu du gué», surtout pour «la jeune génération beaucoup plus impatiente», estime le «marcheur» de l’aile gauche Jean-Louis Touraine. «Ce n’est pas la première loi ni la dernière, mais on monte les escaliers quatre à quatre», répond le rapporteur Jean-René Cazeneuve (LREM).

 

En faite c texte global et surtout une manière de rassurer les membres de la commission climat devenue très hostile au gouvernement après l’abandon et où le délayage par le gouvernement de leurs propositions. Globalement cette loi n’apporte pas grand chose à part quelque mesure dont la plupart très accessoires.

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