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Brexit-Échanges union économique Grande-Bretagne : un chaos logistique à craindre

Brexit-Échanges union économique Grande-Bretagne : un chaos logistique à craindre

Franck Lheureux est directeur général pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Ivalua, une start-up française qui développe un logiciel de gestion des achats. Il évoque dans l’Opinion les risques de chaos logistique pour les entreprises.

Comment se sont préparés vos clients britanniques au Brexit?

Ils anticipent ce qu’ils peuvent anticiper et pour l’instant ils ne peuvent malheureusement pas anticiper grand chose. Le Brexit est un phénomène politique qui aura des conséquences dramatiques sur le plan économique. Mais le temps politique n’est pas le temps économique. Demain, c’est Noël, après-demain, c’est le Nouvel An, et les entreprises n’ont aucune directive. Elles ne vont pas changer leurs modes d’approvisionnement au 1er janvier. Il y aura donc un temps d’adaptation nécessaire, estimée entre six et dix huit mois, durant lequel il pourrait y avoir une souplesse au niveau de la circulation des biens et des marchandises. « No deal ne va pas dire no business ». Les Britanniques sont pragmatiques.

Les grands groupes britanniques sont déjà exposés, au-delà du marché européen, à des fournisseurs, des partenaires et des clients commerciaux du monde entier. Ils ont des divisions export qui sont très sophistiquées, des systèmes d’information qui sont en place pour permettre d’opérer avec des partenaires non européens. Ils sont déjà régulés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un certain nombre de leurs achats. Ils vont considérer les Européens comme des partenaires équivalent aux Chinois ou aux Américains.

A quels effets faut-il s’attendre?

L’impact réel et immédiat va toucher la production pour des groupes habitués à opérer en flux tendus avec des délais de 12 à 24 heures de réapprovisionnement. Là, ils vont devoir compter en jours ! Les camions qui débarquaient quotidiennement depuis la France, les Pays-Bas ou la Belgique vont être parqués pendant un certain temps. C’est une certitude. Cela va avoir un coût multiple pour une « supply chain » qui va passer de 12 heures à 76 heures. Comment absorber le choc pour que la chaîne ne s’arrête pas? En constituant un stock de sécurité de trois à cinq jours pour absorber la latence dans la chaîne logistique le temps que les barrières douanières s’installent. Ce qui veut dire le financer. Cela va détruire de la valeur. C’est une immobilisation financière. Cela dans une conjoncture où les entreprises, confrontées au choc de la Covid, ont des trésoreries sérieusement mises à mal. Elles vont devoir absorber ce coût financier.

Le deuxième effet sera la mise à niveau des contrats avec les fournisseurs européens. Qui va payer les taxes ? Quand? Comment, auprès de quel organisme ? Imaginez toute la paperasse administrative qui va s’accumuler pour laquelle les entreprises ne sont pas prêtes parce que jusque là elles n’en avaient pas besoin avec leurs fournisseurs européens ! Qui va financer tous ces coûts? L’intérêt des entreprises britanniques va être de les impacter sur leurs fournisseurs. Cela va donner lieu à des bagarres lors des négociations commerciales, c’est une certitude. Cela va peut-être contraindre aussi à plus long terme certains fabricants britanniques à réfléchir à une nouvelle diversification de leurs portefeuilles de fournisseurs argentins, chiliens, chinois etc. offrant un meilleur avantage compétitif.

Et les groupes européens présents au Royaume-Uni?

Je pense qu’ils ont pu se préparer. Dans le domaine logistique, on n’a pas assisté à de grands mouvements de délocalisation. On aurait pu s’attendre à des transferts vers le continent. Ce n’est pas arrivé mais rien ne dit que cela ne va pas se produire. Actuellement, c’est wait and see. Les décisions seront prises dans un an, un an et demi. Se posera alors la question de procéder à des relocalisations ou à des fabrications différenciées en spécialisant les unités anglaises pour servir plutôt le marché domestique afin d’échapper aux droits de douane. On en est encore à travailler sur des scénario. Je ne suis pas sûr qu’ils soient nombreux à sortir un plan du chapeau.

Échanges union économique Grande-Bretagne : un chaos logistique à craindre

Échanges union économique Grande-Bretagne : un chaos logistique à craindre

Franck Lheureux est directeur général pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Ivalua, une start-up française qui développe un logiciel de gestion des achats. Il évoque dans l’Opinion les risques de chaos logistique pour les entreprises.

Comment se sont préparés vos clients britanniques au Brexit?

Ils anticipent ce qu’ils peuvent anticiper et pour l’instant ils ne peuvent malheureusement pas anticiper grand chose. Le Brexit est un phénomène politique qui aura des conséquences dramatiques sur le plan économique. Mais le temps politique n’est pas le temps économique. Demain, c’est Noël, après-demain, c’est le Nouvel An, et les entreprises n’ont aucune directive. Elles ne vont pas changer leurs modes d’approvisionnement au 1er janvier. Il y aura donc un temps d’adaptation nécessaire, estimée entre six et dix huit mois, durant lequel il pourrait y avoir une souplesse au niveau de la circulation des biens et des marchandises. « No deal ne va pas dire no business ». Les Britanniques sont pragmatiques.

Les grands groupes britanniques sont déjà exposés, au-delà du marché européen, à des fournisseurs, des partenaires et des clients commerciaux du monde entier. Ils ont des divisions export qui sont très sophistiquées, des systèmes d’information qui sont en place pour permettre d’opérer avec des partenaires non européens. Ils sont déjà régulés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un certain nombre de leurs achats. Ils vont considérer les Européens comme des partenaires équivalent aux Chinois ou aux Américains.

A quels effets faut-il s’attendre?

L’impact réel et immédiat va toucher la production pour des groupes habitués à opérer en flux tendus avec des délais de 12 à 24 heures de réapprovisionnement. Là, ils vont devoir compter en jours ! Les camions qui débarquaient quotidiennement depuis la France, les Pays-Bas ou la Belgique vont être parqués pendant un certain temps. C’est une certitude. Cela va avoir un coût multiple pour une « supply chain » qui va passer de 12 heures à 76 heures. Comment absorber le choc pour que la chaîne ne s’arrête pas? En constituant un stock de sécurité de trois à cinq jours pour absorber la latence dans la chaîne logistique le temps que les barrières douanières s’installent. Ce qui veut dire le financer. Cela va détruire de la valeur. C’est une immobilisation financière. Cela dans une conjoncture où les entreprises, confrontées au choc de la Covid, ont des trésoreries sérieusement mises à mal. Elles vont devoir absorber ce coût financier.

Le deuxième effet sera la mise à niveau des contrats avec les fournisseurs européens. Qui va payer les taxes ? Quand? Comment, auprès de quel organisme ? Imaginez toute la paperasse administrative qui va s’accumuler pour laquelle les entreprises ne sont pas prêtes parce que jusque là elles n’en avaient pas besoin avec leurs fournisseurs européens ! Qui va financer tous ces coûts? L’intérêt des entreprises britanniques va être de les impacter sur leurs fournisseurs. Cela va donner lieu à des bagarres lors des négociations commerciales, c’est une certitude. Cela va peut-être contraindre aussi à plus long terme certains fabricants britanniques à réfléchir à une nouvelle diversification de leurs portefeuilles de fournisseurs argentins, chiliens, chinois etc. offrant un meilleur avantage compétitif.

Et les groupes européens présents au Royaume-Uni?

Je pense qu’ils ont pu se préparer. Dans le domaine logistique, on n’a pas assisté à de grands mouvements de délocalisation. On aurait pu s’attendre à des transferts vers le continent. Ce n’est pas arrivé mais rien ne dit que cela ne va pas se produire. Actuellement, c’est wait and see. Les décisions seront prises dans un an, un an et demi. Se posera alors la question de procéder à des relocalisations ou à des fabrications différenciées en spécialisant les unités anglaises pour servir plutôt le marché domestique afin d’échapper aux droits de douane. On en est encore à travailler sur des scénario. Je ne suis pas sûr qu’ils soient nombreux à sortir un plan du chapeau.

Brexit: un chaos logistique à craindre

Brexit: un chaos  logistique à craindre

Franck Lheureux est directeur général pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez Ivalua, une start-up française qui développe un logiciel de gestion des achats. Il évoque dans l’Opinion les risques de chaos logistique pour les entreprises.

Comment se sont préparés vos clients britanniques au Brexit?

Ils anticipent ce qu’ils peuvent anticiper et pour l’instant ils ne peuvent malheureusement pas anticiper grand chose. Le Brexit est un phénomène politique qui aura des conséquences dramatiques sur le plan économique. Mais le temps politique n’est pas le temps économique. Demain, c’est Noël, après-demain, c’est le Nouvel An, et les entreprises n’ont aucune directive. Elles ne vont pas changer leurs modes d’approvisionnement au 1er janvier. Il y aura donc un temps d’adaptation nécessaire, estimée entre six et dix huit mois, durant lequel il pourrait y avoir une souplesse au niveau de la circulation des biens et des marchandises. « No deal ne va pas dire no business ». Les Britanniques sont pragmatiques.

Les grands groupes britanniques sont déjà exposés, au-delà du marché européen, à des fournisseurs, des partenaires et des clients commerciaux du monde entier. Ils ont des divisions export qui sont très sophistiquées, des systèmes d’information qui sont en place pour permettre d’opérer avec des partenaires non européens. Ils sont déjà régulés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans un certain nombre de leurs achats. Ils vont considérer les Européens comme des partenaires équivalent aux Chinois ou aux Américains.

A quels effets faut-il s’attendre?

L’impact réel et immédiat va toucher la production pour des groupes habitués à opérer en flux tendus avec des délais de 12 à 24 heures de réapprovisionnement. Là, ils vont devoir compter en jours ! Les camions qui débarquaient quotidiennement depuis la France, les Pays-Bas ou la Belgique vont être parqués pendant un certain temps. C’est une certitude. Cela va avoir un coût multiple pour une « supply chain » qui va passer de 12 heures à 76 heures. Comment absorber le choc pour que la chaîne ne s’arrête pas? En constituant un stock de sécurité de trois à cinq jours pour absorber la latence dans la chaîne logistique le temps que les barrières douanières s’installent. Ce qui veut dire le financer. Cela va détruire de la valeur. C’est une immobilisation financière. Cela dans une conjoncture où les entreprises, confrontées au choc de la Covid, ont des trésoreries sérieusement mises à mal. Elles vont devoir absorber ce coût financier.

Le deuxième effet sera la mise à niveau des contrats avec les fournisseurs européens. Qui va payer les taxes ? Quand? Comment, auprès de quel organisme ? Imaginez toute la paperasse administrative qui va s’accumuler pour laquelle les entreprises ne sont pas prêtes parce que jusque là elles n’en avaient pas besoin avec leurs fournisseurs européens ! Qui va financer tous ces coûts? L’intérêt des entreprises britanniques va être de les impacter sur leurs fournisseurs. Cela va donner lieu à des bagarres lors des négociations commerciales, c’est une certitude. Cela va peut-être contraindre aussi à plus long terme certains fabricants britanniques à réfléchir à une nouvelle diversification de leurs portefeuilles de fournisseurs argentins, chiliens, chinois etc. offrant un meilleur avantage compétitif.

Et les groupes européens présents au Royaume-Uni?

Je pense qu’ils ont pu se préparer. Dans le domaine logistique, on n’a pas assisté à de grands mouvements de délocalisation. On aurait pu s’attendre à des transferts vers le continent. Ce n’est pas arrivé mais rien ne dit que cela ne va pas se produire. Actuellement, c’est wait and see. Les décisions seront prises dans un an, un an et demi. Se posera alors la question de procéder à des relocalisations ou à des fabrications différenciées en spécialisant les unités anglaises pour servir plutôt le marché domestique afin d’échapper aux droits de douane. On en est encore à travailler sur des scénario. Je ne suis pas sûr qu’ils soient nombreux à sortir un plan du chapeau.

« Ne pas craindre la révolution numérique »

 « Ne  pas craindre la révolution numérique »

À l’occasion de la révolution numérique, Bernard Abate , haut fonctionnaire honoraire au ministère de l’Economie et des finances évoque les révolutions qui ont transformé le travail. (Interview dans l’opinion)

A-t-on raison de s’inquiéter du possible remplacement des hommes par des machines intelligentes, et de la mise au chômage dune partie de la population ?

Dans le passé, chaque vague d’innovation technologique a suscité la même interrogation, sans que jamais les populations ne soient durablement mises au chômage. Quand, par exemple, les machines à filer et à tisser ont remplacé les tisserands, il a fallu des mécaniciens pour les actionner et surtout les gens se sont mieux vêtus, la demande d’habillement a explosé. La situation sera-t-elle la même avec les nouvelles technologies ? Pas forcément. D’une part, parce que nous sommes arrivés au bout d’un cycle historique où les innovations ouvraient de nouveaux marchés à mesure que la technique s’emparait de nouveaux domaines d’activité : l’industrie, les transports, l’agriculture, les services, les travaux de bureau… Il n’y a plus guère de domaines à conquérir. D’autre part, parce que ce modèle de croissance quantitative de la consommation est remis en question par la crise écologique. Cependant, la révolution numérique porte en elle un nouveau type de croissance, qualitative cette fois. Le progrès ne consistera plus à étendre la technique à de nouveaux domaines d’activité mais à accroître la valeur ajoutée de tous les travaux, en apportant plus de qualité, plus d’individualisation des services, ce qui suscitera plus de demande et donc plus d’emploi pour la satisfaire.

Qu’est-ce qui vous fait penser qu’à l’avenir le travail sera plus valorisant pour les travailleurs ?

Pour la première fois dans l’histoire du travail, le numérique offre aujourd’hui une possibilité de réconciliation entre concentration des connaissances et appel à l’intelligence individuelle. Deux choses qui avaient été séparées par l’arrivée de la technique et des machines dans notre travail. Derrière son ordinateur et grâce au réseau numérique planétaire, le travailleur a accès à une prodigieuse quantité d’informations et d’outils de travail. Il établit des collaborations directes en ayant moins besoin de l’organisation verticale de l’entreprise. Il gagne en autonomie, tout en bénéficiant du capital collectif logé dans les plateformes et les systèmes d’intelligence artificielle. Le numérique permettra à l’homme de retrouver l’intelligence de son travail. Evidemment, le potentiel de concentration plus forte apporté par le numérique pousse, en sens inverse, vers des systèmes fermés et vers la formation de monopoles. Cependant, nous observons déjà la réussite spectaculaire de formes d’organisations plus ouvertes, par exemple avec Wikipedia ou les logiciels libres. Les grandes organisations aussi se transforment, en faisant appel au travail indépendant, en essayant de faire fonctionner en leur sein des réseaux coopératifs et des unités qui imitent le style de travail des start-up. Il est difficile de prédire à quoi ressembleront les nouvelles formes d’organisation sociale du travail dans vingt-cinq ans. Nous ne sommes qu’au début d’une révolution numérique dont le déploiement prendra le temps d’une génération. Les indices montrent que nous pourrions aller vers des formes d’organisation qui hybrident le travail indépendant et l’entreprise, les coopérations et les grandes organisations verticales.

«La révolution numérique offre aux administrations les mêmes possibilités d’évoluer vers plus d’autonomie et d’initiative des agents. Mais la bureaucratie est un système qui remonte à l’Antiquité. Son ancrage culturel dans le droit rend très difficile son évolution»

Au fondement des nouvelles formes de travail, vous mettez en avant la formation de couples travailleur/machine. Mais ce modèle n’est-il pas valable seulement pour les professions les plus qualifiées ? Ne risque-t-on pas une société à deux vitesses ?

Il est vrai que, s’agissant des professions intellectuelles, nous commençons à bien percevoir comment les couples homme/machines intelligentes seront plus productifs. Un médecin, un juriste, un ingénieur vont pouvoir apporter leur savoir-faire à des systèmes numériques pour qu’ils réalisent la partie la plus laborieuse de leur travail. Ils pourront ainsi à la fois gagner en qualité de diagnostic ou de production, et gagner du temps qu’ils pourront consacrer aux relations humaines, à la recherche. Qu’en sera-t-il dans les usines ? Un scénario pessimiste voudrait que les opérateurs soient déqualifiés. Munis de lunettes de réalité augmentée, ils se verraient dicter leurs tâches, instant après instant. Je crois dans la force productive du scénario inverse. Les « jumeaux numériques » de l’usine du futur, qui auront servi à la concevoir, descendront du bureau d’études vers les ateliers. Les opérateurs y auront accès et y gagneront la possibilité de diriger souplement les opérations, de fabriquer à la demande. Ils ressembleront à de nouveaux artisans assistés de machines intelligents. Même pour les travaux de service, les changements commencent à être entrevus. Dans une municipalité, les véhicules seront dotés de capteurs et d’un système capable d’évaluer le degré de saleté des rues afin d’orienter le travail des équipes de nettoyage. Le temps gagné pourra être redéployé vers un travail de prévention.

Dans le scénario optimiste que vous envisagez, le revenu universel serait donc inutile ?

L’idée du revenu universel est liée à cette peur qu’une partie de la population soit mise au chômage à cause des nouvelles technologies. Or, de façon durable, je n’y crois pas. Derrière ce concept, il y a la vieille idée que le travail serait un labeur qui pourrait, à l’avenir, être assuré avec moins d’effort, de manière banalisée. Cette idée résonne avec le rêve communiste et sa promesse que le progrès technique réduirait le temps et la complexité du travail. Aujourd’hui, le rêve a changé : ce serait celui d’une société où tout le monde travaille de manière intelligente et efficace pour apporter plus de bien-être à ses semblables. La transition, en revanche, appelle un gros effort de formation, et les protections sociales nécessaires.

Vous parlez de travailleur augmenté et pourtant le concept de transhumanisme ou d’homme augmenté grâce à la technologie est absent de votre livre. C’est volontaire ?

Oui. Cette perspective que les capacités physiques et mentales de l’homme puissent être augmentées au moyen de dispositifs artificiels est, en un sens, plus large que mon sujet de l’homme au travail : elle touche à la médecine, à l’éducation… Mais elle est aussi moins large. Quand je parle de travailleur « augmenté », je vise des couples homme/machine qui, au-delà des moyens techniques, révolutionnent l’organisation sociale du travail.

Vous êtes issu de l’administration française et êtes assez critique à l’encontre de la bureaucratie. Par son manque d’initiative et d’intelligence, vous l’assimilez à une forme de taylorisme. Le numérique va-t-il assouplir le fonctionnement de l’Etat comme il assouplit déjà celui des entreprises ?

De la même façon que dans la production, la direction du travail a été concentrée dans le capital technique, le travail des administrations est très largement régi par des réglementations. La révolution numérique offre aux administrations les mêmes possibilités d’évoluer vers plus d’autonomie et d’initiative des agents. Mais la bureaucratie est un système qui remonte à l’Antiquité. Son ancrage culturel dans le droit rend très difficile son évolution, j’y ai moi-même été confronté. À la lumière de la gestion récente de la crise sanitaire, il devient évident que l’étage juridique ne devrait servir qu’à fixer les objectifs et les exigences essentielles. Les règlements dictant aux agents les processus à suivre devraient être remplacés par des référentiels comme ceux du monde des entreprises, qui n’étouffent pas l’initiative individuelle. La tâche reste entière.

Vous concluez votre livre avec un point étonnant : la révolution numérique pourrait nous reconnecter à la nature…

Oui, pour plusieurs raisons. D’abord parce que, avec la digitalisation de l’économie, les actions sur le monde sont précédées et soutenues par une réalité virtuelle qui permet d’économiser le travail, les déplacements, les matières et l’énergie. Ensuite parce que le numérique accompagne la mutation de la croissance vers les services aux personnes et donc vers une moindre pression sur les ressources naturelles. Enfin parce que, si le numérique parvient à remettre au premier plan l’intelligence humaine, celle de l’individu se forme une idée plus juste de la solidarité qui nous lie à la nature qu’une économie dirigée par un capital anonyme.

Crise Grecque : « la France n’a rien à craindre »( Hollande)….ben voyons !

Crise Grecque : «  la France n’a rien à craindre »( Hollande)….ben voyons !

 

L’économie française et n’a rien à craindre de la crise grecque. Voilà des propos rassurants , en faat assez anachroniques. On se demande où est la robustesse de l’économie française à la balance commerciale structurellement dans le rouge, à la croissance quasi inexistante depuis plusieurs années ( peut-être croissance  à 1 % en2015), sans parler des trous financiers catastrophiques ( budget, sécu , chômage, collectivités locales).  Évidemment avec un chômage dramatique. Second élément la France a tout à craindre de la crise grecque car ce pourrait être l’occasion d’un choc de taux d’intérêt ( mécaniquement qui augmenterait la dette et affecterait la compétitivité). Le pays est en effet incapable de faire face à sa dette ( plus de 2000 milliards soit 30 000 euros par habitant), on emprunte pour rembourser, le remboursement de la dette est le premier poste du  budget français. La  Grèce écartée de l’Euro la France figurerait parmi les pays les plus fragiles et Bruxelles s ferait preuve de moins de tolérance  par rapport aux nouveaux déficits. En fait Hollande ne connaît pas grand chose de l’économie ( il a été nommé à la cour des comptes mais n’y pratiquement jamais mis les pieds, ce qui ne l’empêchera de toucher la retraite qui se cumulera avec d’autres) ; en outre il n’a en réalité qu’une préoccupation : 2017. D’où sa déclaration surréaliste

« Aujourd’hui, l’économie française est robuste, bien plus robuste qu’il y a quatre ans et elle n’a rien à craindre de ce qui pourrait se produire». Ensuite le bla-bla habituel.: « La France est toujours disponible pour que le dialogue puisse reprendre aujourd’hui ou demain mais, demain, cela dépendra de la réponse du référendum », ajoutant que  »la France est pour que la Grèce reste dans la zone euro ».

Tu parles c’est Merkel qui commande !




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