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Wauquiez coûte cher aux contribuables en frais de restaurant

Wauquiez coûte cher aux contribuables en frais de restaurant
Le président LR de la région Auvergne Rhône Alpes, Laurent Wauquiez, épinglé par la chambre régionale des comptes (CRC) . 
La chambre régionale des comptes «s’étonne des frais de restauration de Laurent Wauquiez, notamment ses nombreux déjeuners à Paris avec des députés, des sénateurs et des journalistes», écrit Le Dauphiné Libéré, évoquant des montants totaux de 77.180 euros pour l’année 2022 et 45.988 euros en 2023. Le quotidien met en avant un dîner à 1.248 euros en mars 2022 avec l’écrivain Michel Houellebecq !

 

Finances -Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

Finances -Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

 

 

. Par Eric Séverin, Université de Lille et David Veganzones, ESCE International Business School estime Dansla « Tribune » qu’il est trop tôt pour procéder à une évaluation précise du quoi qu’il en coûte.

 

Face à la crise économique liée aux mesures sanitaires, le gouvernement a mis en place différents dispositifs d’aides, dont l’objectif est de permettre aux entreprises (viables ou non) de faire face à leurs échéances. Un an demi après leur instauration, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé la levée de ces aides. « Le « quoi qu’il en coûte », c’est fini », a-t-il déclaré à l’occasion de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef, le 25 août.

La fin des aides de l’État laisse donc craindre une recrudescence des faillites qui avaient été jusqu’alors limitées. En effet, selon le rapport Altares 2021, celles-ci ont augmenté de 14,2 %, mais ce chiffre reste en recul de 48 % par rapport à la période 2017-2019.

Certes, il est difficile de prévoir le nombre de défaillances qui surviendront après la levée des mesures d’aides. Pour l’année 2021, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’attend à un chiffre de 60 000 à 100 000 alors qu’Altares prévoit entre 33000 et 35000 défaillances.

Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que ces défaillances vont être coûteuses. Mais quels sont ces coûts ? Et sommes-nous réellement capables de les mesurer ?

Les coûts sont à la fois directs et indirects. En ce qui concerne les coûts directs, ils sont constitués par les frais des mandataires de justice. D’autres éléments sont à incorporer à ces coûts tels que ceux perçus par le commissaire à l’exécution du plan. Quel est l’ordre de grandeur de ces coûts ? Plusieurs études apportent des éléments de réponse.

Premièrement, leur étendue est variable selon les pays et représente entre 1 et 10 % de la valeur de la firme. Deuxièmement, ils sont inversement proportionnels à la taille de l’entreprise (plus lourds pour les PME comparativement aux grandes entreprises). Troisièmement, ils ne sont pas supportés de façon identique par tous les acteurs en fonction de la règle de priorité et de la législation en vigueur.

En revanche, contrairement aux coûts directs, les coûts indirects restent d’une extrême complexité, non pas à définir mais à mesurer. On peut circonscrire cinq types de coûts indirects.

Le premier est celui de la perte du chiffre d’affaires faisant suite à la perte de clients. Devant l’incertitude d’être approvisionné et de ne pas bénéficier d’un service après vente, un client se détournera d’une entreprise en redressement judiciaire, augmentant conséquemment ses difficultés.

Le deuxième se porte de l’autre côté du spectre avec les fournisseurs. Percevant la difficulté d’un client, les fournisseurs infèrent la possibilité de perdre leurs créances en raison de l’ordre de priorité des créanciers dans le redressement judiciaire. Par conséquent, ils vont exiger des délais de paiement plus rapides.

Le troisième tient dans l’attitude du personnel. En effet, dans un redressement judiciaire, on assiste très souvent à des licenciements qui traduisent un double coût : celui d’une perte de compétence et de formation financée par l’entreprise et celui de la démotivation des salariés restants qui sont dans la crainte de perdre leurs emplois si la situation venait à empirer encore. Le coût pour la firme est d’autant plus important que les meilleurs de ses salariés partent car ces derniers sont les plus employables et recherchés par les compétiteurs.

Le quatrième coût est appelé par les Américains fire sale (vente précipitée). Pour résoudre leurs problèmes de cash, les firmes vont chercher à désinvestir de façon sous optimale en vendant leurs actifs à vil prix.

 

Le cinquième coût est lié à l’asymétrie d’information et au risque. En effet, les dirigeants, qui ont un meilleur accès à l’information que les actionnaires, peuvent soit retarder la faillite pour préserver leurs avantages, soit extraire des avantages importants avant leur mise à l’écart. Un exemple célèbre met en évidence que plus de 50 % de la valeur de la compagnie aérienne Eastern Airline a été détruite pendant le redressement judiciaire en raison du comportement opportuniste du dirigeant dans les années 1990.

Qu’y a-t-il derrière le « quoiqu’il en coûte » ?

Dans les années 1980, une étude avait tenté d’évaluer plus précisément ces coûts indirects en mesurant d’une part, le différentiel de la baisse du chiffre d’affaires des entreprises ayant fait faillite comparativement à la moyenne des ventes du secteur et d’autre part, l’écart entre le montant réel des ventes et les prévisions réalisées trois ans avant la faillite. Ces coûts pourraient ainsi représenter de 6,6 à 8,1 % de la valeur de la firme. La difficulté d’une telle approche reste toutefois l’accès aux données.

Une seconde méthode consiste à mesurer les coûts indirects en utilisant les données boursières au travers des coûts de réputation et des effets de contagion. On mesure les variations de cours boursier des clients et fournisseurs des sociétés ayant fait faillite. On capte ainsi la perte de valeur subie par les partenaires des entreprises ayant fait faillite (effet contagion). Les résultats font ressortir des pertes de l’ordre de 1 à 3 % de la valeur boursière des fournisseurs et des clients.

S’il reste difficile de prévoir le nombre exact des faillites en 2021, il n’en reste pas moins vrai qu’il serait très utile de pouvoir mesurer les coûts de ces faillites pour l’ensemble des acteurs. Cela aurait deux mérites. Le premier serait de savoir ce qu’il convient de mettre derrière le « quoiqu’il en coûte ». Le second serait de permettre des comparaisons avec nos partenaires pour savoir où nous situer au sein de cette crise mondiale.

______

(*) Par Eric Séverin, Professeur des Universités Finance – Comptabilité, Université de Lille et David Veganzones, Assistant professor, management & finance, ESCE International Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Finances- Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

Finances- Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

 

 

. Par Eric Séverin, Université de Lille et David Veganzones, ESCE International Business School estime Dansla « Tribune » qu’il est trop tôt pour procéder à une évaluation précise du quoi qu’il en coûte.

 

Face à la crise économique liée aux mesures sanitaires, le gouvernement a mis en place différents dispositifs d’aides, dont l’objectif est de permettre aux entreprises (viables ou non) de faire face à leurs échéances. Un an demi après leur instauration, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé la levée de ces aides. « Le « quoi qu’il en coûte », c’est fini », a-t-il déclaré à l’occasion de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef, le 25 août.

La fin des aides de l’État laisse donc craindre une recrudescence des faillites qui avaient été jusqu’alors limitées. En effet, selon le rapport Altares 2021, celles-ci ont augmenté de 14,2 %, mais ce chiffre reste en recul de 48 % par rapport à la période 2017-2019.

Certes, il est difficile de prévoir le nombre de défaillances qui surviendront après la levée des mesures d’aides. Pour l’année 2021, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’attend à un chiffre de 60 000 à 100 000 alors qu’Altares prévoit entre 33000 et 35000 défaillances.

Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que ces défaillances vont être coûteuses. Mais quels sont ces coûts ? Et sommes-nous réellement capables de les mesurer ?

Les coûts sont à la fois directs et indirects. En ce qui concerne les coûts directs, ils sont constitués par les frais des mandataires de justice. D’autres éléments sont à incorporer à ces coûts tels que ceux perçus par le commissaire à l’exécution du plan. Quel est l’ordre de grandeur de ces coûts ? Plusieurs études apportent des éléments de réponse.

Premièrement, leur étendue est variable selon les pays et représente entre 1 et 10 % de la valeur de la firme. Deuxièmement, ils sont inversement proportionnels à la taille de l’entreprise (plus lourds pour les PME comparativement aux grandes entreprises). Troisièmement, ils ne sont pas supportés de façon identique par tous les acteurs en fonction de la règle de priorité et de la législation en vigueur.

En revanche, contrairement aux coûts directs, les coûts indirects restent d’une extrême complexité, non pas à définir mais à mesurer. On peut circonscrire cinq types de coûts indirects.

Le premier est celui de la perte du chiffre d’affaires faisant suite à la perte de clients. Devant l’incertitude d’être approvisionné et de ne pas bénéficier d’un service après vente, un client se détournera d’une entreprise en redressement judiciaire, augmentant conséquemment ses difficultés.

Le deuxième se porte de l’autre côté du spectre avec les fournisseurs. Percevant la difficulté d’un client, les fournisseurs infèrent la possibilité de perdre leurs créances en raison de l’ordre de priorité des créanciers dans le redressement judiciaire. Par conséquent, ils vont exiger des délais de paiement plus rapides.

Le troisième tient dans l’attitude du personnel. En effet, dans un redressement judiciaire, on assiste très souvent à des licenciements qui traduisent un double coût : celui d’une perte de compétence et de formation financée par l’entreprise et celui de la démotivation des salariés restants qui sont dans la crainte de perdre leurs emplois si la situation venait à empirer encore. Le coût pour la firme est d’autant plus important que les meilleurs de ses salariés partent car ces derniers sont les plus employables et recherchés par les compétiteurs.

Le quatrième coût est appelé par les Américains fire sale (vente précipitée). Pour résoudre leurs problèmes de cash, les firmes vont chercher à désinvestir de façon sous optimale en vendant leurs actifs à vil prix.

 

Le cinquième coût est lié à l’asymétrie d’information et au risque. En effet, les dirigeants, qui ont un meilleur accès à l’information que les actionnaires, peuvent soit retarder la faillite pour préserver leurs avantages, soit extraire des avantages importants avant leur mise à l’écart. Un exemple célèbre met en évidence que plus de 50 % de la valeur de la compagnie aérienne Eastern Airline a été détruite pendant le redressement judiciaire en raison du comportement opportuniste du dirigeant dans les années 1990.

Qu’y a-t-il derrière le « quoiqu’il en coûte » ?

Dans les années 1980, une étude avait tenté d’évaluer plus précisément ces coûts indirects en mesurant d’une part, le différentiel de la baisse du chiffre d’affaires des entreprises ayant fait faillite comparativement à la moyenne des ventes du secteur et d’autre part, l’écart entre le montant réel des ventes et les prévisions réalisées trois ans avant la faillite. Ces coûts pourraient ainsi représenter de 6,6 à 8,1 % de la valeur de la firme. La difficulté d’une telle approche reste toutefois l’accès aux données.

Une seconde méthode consiste à mesurer les coûts indirects en utilisant les données boursières au travers des coûts de réputation et des effets de contagion. On mesure les variations de cours boursier des clients et fournisseurs des sociétés ayant fait faillite. On capte ainsi la perte de valeur subie par les partenaires des entreprises ayant fait faillite (effet contagion). Les résultats font ressortir des pertes de l’ordre de 1 à 3 % de la valeur boursière des fournisseurs et des clients.

S’il reste difficile de prévoir le nombre exact des faillites en 2021, il n’en reste pas moins vrai qu’il serait très utile de pouvoir mesurer les coûts de ces faillites pour l’ensemble des acteurs. Cela aurait deux mérites. Le premier serait de savoir ce qu’il convient de mettre derrière le « quoiqu’il en coûte ». Le second serait de permettre des comparaisons avec nos partenaires pour savoir où nous situer au sein de cette crise mondiale.

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(*) Par Eric Séverin, Professeur des Universités Finance – Comptabilité, Université de Lille et David Veganzones, Assistant professor, management & finance, ESCE International Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

Quoi qu’il en coûte : une évaluation approximative

 

 

. Par Eric Séverin, Université de Lille et David Veganzones, ESCE International Business School estime Dansla « Tribune » qu’il est trop tôt pour procéder à une évaluation précise du quoi qu’il en coûte.

 

Face à la crise économique liée aux mesures sanitaires, le gouvernement a mis en place différents dispositifs d’aides, dont l’objectif est de permettre aux entreprises (viables ou non) de faire face à leurs échéances. Un an demi après leur instauration, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé la levée de ces aides. « Le « quoi qu’il en coûte », c’est fini », a-t-il déclaré à l’occasion de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef, le 25 août.

La fin des aides de l’État laisse donc craindre une recrudescence des faillites qui avaient été jusqu’alors limitées. En effet, selon le rapport Altares 2021, celles-ci ont augmenté de 14,2 %, mais ce chiffre reste en recul de 48 % par rapport à la période 2017-2019.

Certes, il est difficile de prévoir le nombre de défaillances qui surviendront après la levée des mesures d’aides. Pour l’année 2021, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’attend à un chiffre de 60 000 à 100 000 alors qu’Altares prévoit entre 33000 et 35000 défaillances.

Quoi qu’il en soit, il ne fait guère de doute que ces défaillances vont être coûteuses. Mais quels sont ces coûts ? Et sommes-nous réellement capables de les mesurer ?

Les coûts sont à la fois directs et indirects. En ce qui concerne les coûts directs, ils sont constitués par les frais des mandataires de justice. D’autres éléments sont à incorporer à ces coûts tels que ceux perçus par le commissaire à l’exécution du plan. Quel est l’ordre de grandeur de ces coûts ? Plusieurs études apportent des éléments de réponse.

Premièrement, leur étendue est variable selon les pays et représente entre 1 et 10 % de la valeur de la firme. Deuxièmement, ils sont inversement proportionnels à la taille de l’entreprise (plus lourds pour les PME comparativement aux grandes entreprises). Troisièmement, ils ne sont pas supportés de façon identique par tous les acteurs en fonction de la règle de priorité et de la législation en vigueur.

En revanche, contrairement aux coûts directs, les coûts indirects restent d’une extrême complexité, non pas à définir mais à mesurer. On peut circonscrire cinq types de coûts indirects.

Le premier est celui de la perte du chiffre d’affaires faisant suite à la perte de clients. Devant l’incertitude d’être approvisionné et de ne pas bénéficier d’un service après vente, un client se détournera d’une entreprise en redressement judiciaire, augmentant conséquemment ses difficultés.

Le deuxième se porte de l’autre côté du spectre avec les fournisseurs. Percevant la difficulté d’un client, les fournisseurs infèrent la possibilité de perdre leurs créances en raison de l’ordre de priorité des créanciers dans le redressement judiciaire. Par conséquent, ils vont exiger des délais de paiement plus rapides.

Le troisième tient dans l’attitude du personnel. En effet, dans un redressement judiciaire, on assiste très souvent à des licenciements qui traduisent un double coût : celui d’une perte de compétence et de formation financée par l’entreprise et celui de la démotivation des salariés restants qui sont dans la crainte de perdre leurs emplois si la situation venait à empirer encore. Le coût pour la firme est d’autant plus important que les meilleurs de ses salariés partent car ces derniers sont les plus employables et recherchés par les compétiteurs.

Le quatrième coût est appelé par les Américains fire sale (vente précipitée). Pour résoudre leurs problèmes de cash, les firmes vont chercher à désinvestir de façon sous optimale en vendant leurs actifs à vil prix.

 

Le cinquième coût est lié à l’asymétrie d’information et au risque. En effet, les dirigeants, qui ont un meilleur accès à l’information que les actionnaires, peuvent soit retarder la faillite pour préserver leurs avantages, soit extraire des avantages importants avant leur mise à l’écart. Un exemple célèbre met en évidence que plus de 50 % de la valeur de la compagnie aérienne Eastern Airline a été détruite pendant le redressement judiciaire en raison du comportement opportuniste du dirigeant dans les années 1990.

Qu’y a-t-il derrière le « quoiqu’il en coûte » ?

Dans les années 1980, une étude avait tenté d’évaluer plus précisément ces coûts indirects en mesurant d’une part, le différentiel de la baisse du chiffre d’affaires des entreprises ayant fait faillite comparativement à la moyenne des ventes du secteur et d’autre part, l’écart entre le montant réel des ventes et les prévisions réalisées trois ans avant la faillite. Ces coûts pourraient ainsi représenter de 6,6 à 8,1 % de la valeur de la firme. La difficulté d’une telle approche reste toutefois l’accès aux données.

Une seconde méthode consiste à mesurer les coûts indirects en utilisant les données boursières au travers des coûts de réputation et des effets de contagion. On mesure les variations de cours boursier des clients et fournisseurs des sociétés ayant fait faillite. On capte ainsi la perte de valeur subie par les partenaires des entreprises ayant fait faillite (effet contagion). Les résultats font ressortir des pertes de l’ordre de 1 à 3 % de la valeur boursière des fournisseurs et des clients.

S’il reste difficile de prévoir le nombre exact des faillites en 2021, il n’en reste pas moins vrai qu’il serait très utile de pouvoir mesurer les coûts de ces faillites pour l’ensemble des acteurs. Cela aurait deux mérites. Le premier serait de savoir ce qu’il convient de mettre derrière le « quoiqu’il en coûte ». Le second serait de permettre des comparaisons avec nos partenaires pour savoir où nous situer au sein de cette crise mondiale.

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(*) Par Eric Séverin, Professeur des Universités Finance – Comptabilité, Université de Lille et David Veganzones, Assistant professor, management & finance, ESCE International Business School.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Un coût de 240 milliards pour le «quoi qu’il en coûte» ( Le Maire)

Un coût  de 240 milliards pour le «quoi qu’il en coûte» ( Le Maire)

D’après le ministre de l’économie, la facture s’élèverait à 240 milliards pour le » quoi qu’il en coûte »  dont «80 milliards d’euros de subventions», sous la forme de chômage partiel, d’exonérations de charge, et de fonds de solidarité et «160 milliards d’euros de prêts».

Un nouveau dispositif intervenant au cas par cas devrait être mis en place après avec les possessions notamment avec les secteurs de l’hôtellerie, les cafés, la restauration, ainsi que les discothèques, ou le tourisme. «.

La fin du « quoi qu’il en coûte »

La fin du « quoi qu’il en coûte »

 

 

Plusieurs voix proches du pouvoir commencent à chanter la nécessité de la fin du quoi qu’il en coûte. C’est aussi le cas de l’économiste Patrick Artus Selon lui, l’Etat français a « consenti un effort budgétaire global de 9% cette année, soit 160 milliards d’euros de plus et 320 milliards sur deux ans ». « A partir de maintenant, il va falloir compter l’argent », assure-t-il avant de calculer le soutien économique nécessaire aux secteurs toujours en crise. « Hors prêts garantis par l’Etat, le coût d’un plan d’aide sur mesure sera de l’ordre de 4 milliards d’euros », estime-t-il dans le JDD

Le « quoi qu’il en coûte » qui a déjà consommé plus de 75 milliards d’argent public a-t-il bien fonctionné?
Notre plan d’urgence va bien au-delà. Il faut y ajouter les aides liées au Ségur de la Santé, le premier plan d’aide aux jeunes et la baisse des impôts de production des entreprises. En termes macro-économiques, la France qui fonctionnait avec un déficit public de 2% avant la crise a consenti un effort budgétaire global de 9% cette année, soit 160 milliards d’euros de plus et 320 milliards sur deux ans. Nous avons donc explosé nos compteurs. Lorsque nous avons démarré le plan d’urgence en mars 2020, c’était la panique. Nous avons pris des mesures globales pour aider tout le monde. A posteriori, l’effet a été très positif pour les entreprises. L’emploi s’est maintenu, elles n’ont pas accumulé de dette nette et elles enregistrent des profits plus élevés qu’en 2019. Les ménages, eux, ont gagné 0,5% de pouvoir d’achat en 2020. Donc, le « quoi qu’il en coûte » a été doublement efficace.

 

N’a-t-il pas eu des effets pervers?
On aurait dû en faire moins en direction des ménages. Grâce aux aides, ils ont accumulé sur 2 ans 180 milliards d’euros, en plus de leur épargne habituelle. Or, ce surplus a avant tout profité aux 25% de ménages les plus aisés qui l’ont investi en placements financiers et surtout dans la pierre, en achetant des logements dans l’ancien. Ce qui a eu pour effet de faire grimper les prix de l’immobilier de 7%. De ce point de vue, c’est un gâchis d’argent public.

Certains secteurs vont continuer à être aidés, comment et à combien chiffrez-vous le coût d’une protection sur mesure?
Ce sont les secteurs qui continuent d’enregistrer une perte de chiffre d’affaires. Le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel et la culture, ont été impactés à des degrés divers par la baisse des flux touristiques et par la mise en place du passe sanitaire. Un régime de protection se justifie encore pour 5 à 6% des entreprises en France. Le fonds de solidarité qui permet de prendre en charge à hauteur de 20% leur perte de chiffre d’affaires est une bonne mesure dont la durée pourrait être prolongée jusqu’à fin décembre pour tenir compte de l’évolution du variant Delta et du rétablissement du transport international. S’agissant des prêts garantis par l’Etat, 75% des entreprises en difficulté vont avoir des problèmes pour les rembourser et la solution pourrait consister à transformer ces crédits en obligations remboursables sur 10 ans. L’activité partielle touche encore 1,3 millions de salariés dans ces secteurs. Hors PGE, le coût d’un plan d’aide sur mesure sera de l’ordre de 4 milliards d’euros.

Globalement, sommes-nous sortis du « quoi qu’il en coûte »?
Oui. A partir de maintenant, il va falloir compter l’argent. Pour le prochain président de la République, le budget de toutes les restrictions sera celui de 2023 avec un objectif de retour à un déficit public autour de 3% et des enjeux stratégiques de réindustrialisation et d’inégalités engendrées par la transition énergétique.

Notre plan d’urgence a-t-il été plus généreux que ceux de nos voisins européens?
Si on compare la hausse de notre déficit public à la perte de PIB en 2020, on voit que la France a été moins généreuse que l’Allemagne et encore moins que les Etats-Unis, mais ce n’est pas une critique parce que des aides supplémentaires auraient encore accru l’excès d’épargne.

Avec une prévision de croissance à 6% en 2021, la France est un des pays de l’Union Européenne qui repart le plus fort. Est-ce le signe d’une vraie reprise économique?
Cette course en tête est biaisée du fait du poids du tourisme dans notre économie, bien plus élevée qu’en Allemagne par exemple. Cette reprise ne reflète donc en rien la résilience de notre économie. Mais globalement en ce moment, le tableau est positif : le chômage est tombé à 8%, nous récupérons le niveau de PIB et d’emploi et les profits d’avant crise.

 
La pénurie de certaines matières premières comme le bois et les semi-conducteurs. Autre point noir : nous manquons de bras et de compétences, alors que nous ne sommes qu’au début de la reprise. Dans le BTP, le tourisme et la restauration c’est particulièrement flagrant. On chiffre à 300.000, les emplois vacants. L’activité partielle et les confinements ont contribué à détourner beaucoup des salariés de métiers jugés pénibles du fait des conditions de travail et les horaires qui leur sont propres

L’Etat a invité les entreprises à faire leur part, que faut-il en attendre?
Elles doivent augmenter les bas salaires. Cela paraît normal et mérité mais il n’est pas certain que cela résolve les problèmes de pénurie. On manque toujours d’infirmières malgré une hausse pouvant aller jusqu’à 400 euros par mois dans le secteur de la santé. A cela s’ajoutent des problèmes de compétence et de formation. Nos entreprises doivent faire beaucoup plus pour les jeunes en continuant à suivre le modèle allemand en matière d’apprentissage. Nous comptons aujourd’hui 560.000 apprentis, plus que deux fois moins qu’outre-Rhin. Si elles n’investissent pas massivement dans la formation, elles continueront à manquer de compétences.

Cette crise a profondément dégradé nos dépenses publiques, peut-on espérer un retour à un déficit plus contenu et comment?
Les déficits publics de 2020 à 2022 n’ont aucune importance car ils sont financés par la création monétaire de la Banque centrale européenne qui rachète nos dettes et ne les revendra jamais. L’enjeu tient à la composition de notre déficit. Selon l’OCDE, sur 9% de déficit, 3% est cyclique mais le solde de 6% est structurel. C’est sur ce solde qu’il va nous falloir travailler surtout quand à partir de 2023, les règles européennes d’équilibre budgétaire vont revenir et que d’ici là la BCE aura réduit ses rachats de dettes. Pour agir sur ce déficit alors que les dépenses pour la sécurité, la justice, la logement, la recherche et la santé vont continuer à augmenter nous n’aurons pas d’autre solution que de réformer notre régime de retraites qui absorbe 14% de notre richesse nationale. La seule réforme possible consiste à augmenter le nombre de trimestres de cotisation. Augmenter les impôts serait une mauvaise option.

 

Etats-Unis: une politique de relance coûte que coûte

Etats-Unis: une politique de relance coûte que coûte

Un article du Wall Street Journal qui souligne le caractère particulièrement volontariste de la politique de relance économique de Biden.

 

Lorsque Lawrence Summers a critiqué les nouvelles politiques économiques de l’administration Biden ces dernières semaines, en jugeant qu’elles étaient les moins responsables des quarante dernières années, on aurait pu s’attendre à ce que sa mise en garde ébranle les démocrates. Après tout, M. Summers a été secrétaire au Trésor américain sous la présidence de Bill Clinton, président de l’université de Harvard et conseiller économique personnellement choisi par Barack Obama pour l’aider à surmonter la crise financière de 2008-2009.

Au lieu de cela, les arguments de M. Summers ont été largement rejetés par ses collègues démocrates. Les progressistes l’ont même conspué sur Twitter après qu’il a averti que le plan de sauvetage économique de 1 900 milliards de dollars de la nouvelle administration pourrait stimuler excessivement l’économie et déclencher l’inflation. Pire, M. Biden a ensuite gonflé son plan de relance avec un nouveau programme de dépenses de 2 000 milliards de dollars dédiées notamment aux infrastructures. « Oui, c’est énorme, a déclaré le président américain. Oui, c’est audacieux. » Jeudi, il a inscrit 1 800 nouveaux milliards de dollars à sa liste de souhaits, portant cette fois sur des aides aux familles, ce qui porte à 6 000 milliards de dollars le montant des dépenses supplémentaires proposées ou approuvées sur la prochaine décennie, dont une grande partie sera en réalité distribuée rapidement.

En coulisses, ce qu’il se joue avec la résistance du Parti démocrate à l’appel à la modération de M. Summers est le signe d’un passage de flambeau dans la pensée et la politique économiques. Longtemps sur le devant de la scène, un groupe d’économistes centristes chevronnés est en train de sortir par la petite porte. Après avoir émergé pendant la spirale inflationniste des années 1970, ils ont gouverné des années 1990 aux années 2010, laissant derrière eux un bilan mitigé.

La dernière de ce cénacle à rester au pouvoir est Janet Yellen, la secrétaire au Trésor, qui a adopté la nouvelle pensée « go big » du moment. Pour Mme Yellen, qui a toujours fait montre d’une prudence extrême, le défi consiste à servir de passerelle entre l’ancien monde, averse au risque, et le nouveau, pétri d’idées ambitieuses. « Il y a bien des raisons pour lesquelles je pense que notre compréhension de l’économie a changé », a déclaré Mme Yellen au Wall Street Journal en mars.

Le postulat de son courant – connu sous le nom de néokeynésianisme – était que le gouvernement pouvait participer à la lutte contre les récessions et le chômage, mais que les dirigeants politiques devaient également prendre garde au risque d’inflation excessive, de déficits budgétaires importants et aux propres limites du gouvernement en tant qu’agent économique vertueux. Les difficiles expériences des années 1970 et du début des années 1980, période marquée par une inflation et un chômage à deux chiffres, ont servi de leçon aux néokeynésiens, qui ont cherché un juste milieu entre le libre marché et l’interventionnisme fédéral à tous crins.

Leurs succès ont été bien réels. Ils ont fait leur nid à Washington dans les années 1990 sous la présidence de Bill Clinton et ont présidé au boom économique d’alors – ce fût également la dernière fois que le pays a connu un excédent budgétaire fédéral. Puis, dans les années 2000, ils ont contribué à éviter une nouvelle Grande Dépression. En parallèle, ils ont également ouvert la voie au libre-échange, ce qui a nui à de nombreuses communautés américaines, ont été aux manettes du gouvernement pendant les dévastatrices bulles technologiques, boursières et immobilières des années 1990 et 2000 et ont participé à la croissance lente des années 2010.

Nombre d’entre eux ont fait leurs études dans des universités d’élite du Nord-Est, notamment le Massachusetts Institute of Technology, Yale et Harvard. La plupart étaient des démocrates, comme M. Summers et Mme Yellen, qui, à eux deux, ont fréquenté ou enseigné dans ces trois établissements. Il y avait aussi des républicains comme Ben Bernanke, qui a travaillé pour George W. Bush et a présidé la Fed pendant la majeure partie de la présidence de Barack Obama, Gregory Mankiw, qui a présidé le Conseil des conseillers économiques de M. Bush, et John Taylor, un responsable du Trésor de M. Bush. « Les néokeynésiens sont prudents quant à ce que la politique économique peut accomplir », déclare M. Mankiw.

Vieillissants et travaillant principalement dans des think tanks et des universités, les néokeynésiens les plus âgés cèdent maintenant leur place à une pensée plus progressiste à gauche et à une redéfinition des priorités à droite. La jeune garde économique de gauche n’a pas vu d’inflation depuis cinquante ans et ne s’en inquiète guère. Les taux d’intérêt étant bas, elle ne s’inquiète pas non plus beaucoup des déficits budgétaires. La disparition de ces préoccupations offre un boulevard aux nouveaux programmes dispendieux de dépenses publiques. De leur côté, les économistes de droite, qui traditionnellement défendent le marché libre et une intervention minimale de l’Etat, sont à la recherche de mesures susceptibles de séduire le nouvel électorat du Parti républicain, plus populiste, nationaliste, ouvrier et anti-libre-échange.

Ironie du sort, et quelque peu déroutant dans ce passage du flambeau économique en cours à Washington, c’est que M. Summers lui-même a contribué à amorcer cette transition. Au cours de la lente reprise qui a suivi la dernière crise financière, M. Summers a déclaré que l’économie souffrait de « stagnation séculaire », une longue période de faible demande qui exigeait une action gouvernementale audacieuse pour l’enrayer. La persistance d’une faible inflation et de taux d’intérêt bas, affirmait-il, a permis de financer à bon compte de fortes dépenses publiques.

Pour sa part, M. Summers ne se considère pas comme un néokeynésien. Selon lui, ce courant de pensée ne s’est jamais suffisamment concentré sur les tendances à long terme en matière de dépenses et d’investissements. C’est pourquoi il a préconisé, avant la plupart des autres à Washington, un vaste programme pour les infrastructures publiques.

Le problème actuel, dit-il, est que le plan de relance de 1 900 milliards de dollars liée à la Covid-19 est excessif à court terme et a été utilisé à mauvais escient. Selon lui, plutôt que d’envoyer des chèques du gouvernement fédéral aux ménages, cet argent aurait dû être consacré à des programmes d’infrastructure comme la construction de ponts ou le déploiement d’Internet en milieu rural. La stagnation séculaire, explique-t-il, ne signifie pas qu’un décideur politique peut déverser n’importe quelle quantité d’argent dans l’économie, n’importe où et à n’importe quelle vitesse. Il ajoute que le vaste plan d’aide de lutte contre la Covid risque de faire ressurgir les problèmes rencontrés dans les années 1970 qui ont façonné le courant néokeynésien et que Washington a fini par croire qu’il pouvait désormais ignorer. « Les lois de l’arithmétique économique s’appliquent toujours », a-t-il affirmé dans une interview.

Pour expliquer pourquoi un fort interventionnisme gouvernemental ne présente pas de risque sérieux, certains économistes de gauche ont invoqué la Théorie monétaire moderne, selon laquelle aucun frein n’existe pour la Fed ou les emprunts publics à moins que l’inflation ne réapparaisse clairement. La TMM, comme on l’appelle, n’est pas née dans les universités d’élite de l’Ivy League qui ont façonné les néokeynésiens. Sa principale promotrice, Stephanie Kelton, est professeure à l’université Stony Brook de Long Island et a obtenu son doctorat à la New School for Social Research de Manhattan.

Plus que toute autre théorie universitaire, la nouvelle approche du rôle du gouvernement fédéral dans l’économie est fondée sur ce qui ne s’est pas produit au cours des vingt dernières années. La Réserve fédérale a, à deux reprises, ramené les taux d’intérêt à court terme à près de zéro et injecté des milliers de milliards de dollars dans le système financier par le biais de programmes d’achat d’obligations (parfois appelés assouplissement quantitatif). Dans le passé, de telles politiques étaient accompagnées d’une montée en flèche des prix à la consommation – mais pas cette fois-ci. Depuis que la Fed a fixé son objectif officiel d’inflation de 2 % en 2012, les mesures réelles des prix à la consommation ont été inférieures de près d’un demi-point de pourcentage à ce seuil. Le Conseil des conseillers économiques de M. Biden s’attend à ce que l’inflation s’accélère dans les mois à venir, puis s’estompe, a-t-il récemment indiqué dans une déclaration publiée sur le site de la Maison Blanche.

Les déficits budgétaires importants n’ont pas non plus entraîné les répercussions négatives contre lesquelles les manuels économiques nous mettent en garde. En théorie, un accroissement important de la dette publique devrait entraîner une hausse des taux d’intérêt. L’idée est que le gouvernement devrait promettre aux investisseurs un rendement toujours plus élevé pour les persuader de continuer à acheter de plus en plus de sa dette. Cela augmenterait les coûts d’emprunt de l’Etat et découragerait l’investissement privé.

Pourtant, même si le gouvernement fédéral a augmenté sa dette publique de près de 5 000 milliards de dollars depuis le début de 2020, le coût des intérêts sur les bons du Trésor à 10 ans est aujourd’hui inférieur d’environ 0,2 point de pourcentage (1,6 %) à ce qu’il était alors. Les emprunts du secteur privé n’ont pas été freinés par les largesses du gouvernement ; en réalité, ils sont même en plein essor.

Il s’est avéré que l’inflation a été contenue en raison de la concurrence des autres pays dans une économie plus mondialisée et par la lenteur de la reprise après la récession de 2007-2009. Les taux d’intérêt ont été maintenus à un bas niveau en partie parce que l’appétit des autres pays pour les obligations du Trésor américain est si grand qu’ils ont continué à en acheter même lorsque les taux étaient très bas.

L’actuel programme économique de grande envergure des démocrates est en partie motivé par le sentiment qu’ils se sont trop concentrés sur la réduction des déficits budgétaires après la récession de 2007-2009, ce qui a joué, politiquement, en leur défaveur en freinant la reprise sous l’ère Obama. Lorsque les républicains étaient au pouvoir, ils ont réduit les impôts et laissé les déficits se creuser. « Les avez-vous entendus se plaindre [des déficits budgétaires] lorsqu’ils ont voté les quelque 2 000 milliards de dollars de réduction d’impôts de Trump ? », a lancé M. Biden lors d’une conférence de presse ce mois-ci.

Cette fois, le président américain est enclin à voir grand et à ne traiter les problèmes économiques qui pourraient en résulter que s’ils se présentent réellement.

 

Quoi qu’il en coûte: limites et conséquences (Gilles Savary)

  • Quoi qu’il en coûte: limites et conséquences (Gilles Savary)

 

Gilles Savary s’inquiète des conséquences après la retombée inévitable  du quoi qu’il en coûte dans une tribune de l’Opinion.

 

Tribune

 

A l’issue du confinement drastique de mars 2020, le gouvernement a abordé le déconfinement avec une prudence de Sioux. Jean Castex, chargé de l’opération, y a gagné ses galons de Premier ministre. Nous étions encore habités de l’esprit de 14 et le gouvernement s’efforçait de conjurer les pièges politiques d’une sortie d’état d’urgence sanitaire qu’il croyait définitive. En fait de guerre éclair, nous y sommes encore et nous avons gagné en fatalisme et même, plus insoupçonnable, en discipline collective.

  • Ce n’est plus simplement en regard de l’épidémie, désormais bien installée dans le paysage et les esprits, que se gère le prochain déconfinement, mais de la course de vitesse vaccinale et de ses aléas d’approvisionnementOn déconfinera donc avec pragmatisme, en tolérant une part de risque sanitaire en regard de l’aspiration générale à retrouver dès que possible une vie sociale normale.
  • Les Français eux-mêmes sont devenus acteurs de la gestion de la crise sanitaire en intégrant dans leurs comportements et leurs choix vaccinaux la part d’aléa, de compromis et d’adaptation qui s’imposent aux stratégies gouvernementales. Mais la durée et les rebonds interminables de la crise sanitaire sont contrebalancés par l’espoir ardent, véhiculé par le vaccin, d’un retour à la normale progressif et empirique, et accepté comme tel.
  • Epreuve de vérité. Infiniment plus redoutable s’annonce le désarmement de l’épais rempart de protections publiques mises en place en France avec une générosité et un volontarisme sans équivalent dans le monde. La couverture exceptionnelle de chômage partiel, le fonds de solidarité éligible aux TPE et PME de tous les secteurs d’activité, les Prêts garantis par l’Etat, les aides exceptionnelles aux ménages fragiles ou aux jeunes ont creusé un endettement public et privé et des déficits budgétaires et sociaux qui ne sont pas un puits sans fond.
  • Ce manteau d’aides publiques indifférenciées constitue un écran trompe-l’œil de la situation réelle de notre économie et de nos entreprises et alimente une redoutable dépendance à l’argent magique de l’Etat. Il a permis en 2020 le tour de force d’augmenter le pouvoir d’achat des ménages de 0,6 % dans un contexte de récession de la production nationale de 8,2 % ! On estime à 60 % le nombre de petits commerces qui ont dégagé, grâce au Fonds de solidarité, un excédent brut égal ou supérieur à celui de l’avant covid, sans qu’un retour à la normale leur garantisse une viabilité économique certaine.
  • Toutes proportions gardées, l’équivalent du plan de relance des Etats-Unis est chez nous d’ores et déjà stocké dans un volant d’épargne des ménages de l’ordre de 120 milliards d’euros privatisés, dont on ne sait s’il contribuera à la relance de la consommation ou se figera dans une épargne de précaution inégalement répartie.
  • Pour le moment, le gouvernement reste évasif sur sa stratégie de sevrage de cette manne artificielle dont tout laisse penser que le ressac laissera de nombreuses victimes, entreprises et salariés, échouées sur la grève. Il ne pourra guère différer plus longtemps cette épreuve de vérité qui tombe mal avec le calendrier électoral.
  • Gilles Savary est ancien député PS de la Gironde et délégué général de Territoires de progrès.

Mettre fin au “quoi qu’il en coûte”» le Medef déraille

Mettre fin au “quoi qu’il en coûte”» le Medef déraille

On se demande quel mouche a piqué Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef pour déclarer qu’ il convenait de mettre le plus rapidement possible au « quoi qu’il en coûte ». Le patron du Medef oublie sans doute la situation difficile voire dramatique dans certains secteurs de l’artisanat et des PME. Il fait aussi l’impasse sur la grande fragilité de la reprise qui sera limitée au mieux à 4 % en 2021, soit un retard de 5 % par rapport à 2019. Il semble ignorer que les résultats du premier trimestre sont particulièrement mauvais puisqu’on escompte au mieux une progression du prix de 1 %.. Geoffroy Roux de Bézieux reconnaît que la situation est contrastée dans le Figaro

 

 

Les entreprises perçoivent-elles la reprise sur le plan économique?

 

Geoffroy ROUX DE BÉZIEUX. - C’est un peu paradoxal de répondre oui, alors qu’un reconfinement plane sur l’Île-de-France et que le vaccin AstraZeneca vient d’être suspendu. C’est vrai que certains signaux peuvent nous rendre optimistes – même s’il y a encore quelques mois difficiles à passer, notamment pour les secteurs qui sont arrêtés. La crise que nous vivons est très atypique, car très concentrée sur certaines entreprises de l’économie présentielle ou de certains secteurs industriels, alors que d’autres vont bien. C’est la même chose pour les ménages. Le pouvoir d’achat global a continué à augmenter en 2020, alors que les étudiants, les indépendants et ceux qui sont éloignés de l’emploi ont réellement souffert. Je vous rappelle que lors de la dernière grande crise, en 2009, le recul du PIB n’a été que de 2,2 %, mais le chômage bien plus important. La différence, c’est l’argent qu’on a dépensé pour soutenir

 

Aux États-Unis, on ne manifeste pas les mêmes états d’âme sur le quoi qu’il en coûte. Au contraire les États-Unis s’apprêtent au cours de l’été à mettre au point encore des mesures de soutiens qui s’ajouteront aux plans récents de 1900 milliards décidés par Biden. Résultat les États-Unis espèrent une croissance de 8 % des 2021 à comparer aux 4 % de la France qui ne retrouvera pas le niveau de 2019 avant 2022 ou 2023. Le patron du Medef est sans doute influencé par excès par les résultats de certaines grandes entreprises par exemple Darty qui annonce  aujourd’hui qu’il va rembourser les prêts garantis de l’État dits. Dans les PME par contre et dans l’artisanat, c’est de l’ordre de 20 % des sociétés qui ne pourront pas faire face à leurs échéances financières.

Les tarifs douaniers de Trump ont coûté 35 milliards de dollars à la Chine

Les tarifs douaniers de Trump ont coûté 35 milliards de dollars à la Chine

 

L’augmentation des tarifs douaniers décidés par Trump  pour les importations chinoises a eu pour effet de réduire de 35 milliards de dollars (31,6 milliards d’euros), soit plus d’un quart, les importations de produits chinois aux Etats-Unis au cours du premier semestre de l’année, selon une étude de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) publiée mardi.

Ce conflit engagé il y a seize mois a aussi pour effet de pousser à la hausse les prix à la consommation aux Etats-Unis, note la Cnuced, qui estime que les deux premières puissances économiques de la planète sont perdantes.

“Au total, ces résultats montrent que les droits de douane imposés par les Etats-Unis à la Chine font souffrir économiquement les deux pays”, peut-on lire dans le rapport de la Cnuced. “Les pertes pour les Etats-Unis sont largement liées à l’augmentation des prix pour les consommateurs, tandis que les pertes de la Chine sont liées à des pertes significatives d’exportation.”

Entre les mois de janvier et juin, les importations aux Etats-Unis de produits chinois frappés par des droits de douanes sont tombées à 95 milliards de dollars, contre 130 milliards sur le premier semestre 2018.

L’étude de la Cnuced montre aussi que certains pays ont mis à profit ce conflit pour augmenter leurs exportations vers les Etats-Unis. C’est particulièrement vrai pour Taiwan, dont les exportations vers le marché américain ont progressé de 4,2 milliards de dollars. Le Mexique (+3,5 milliards) et l’Union européenne (+2,7 milliards) en ont également profité.

Une voiture neuve coûte en moyenne 25.828 euros

 

Une voiture neuve coûte en moyenne  25.828 euros

 

 

Dun certain point de vue, le prix moyen dune automobile constitue une  folie économique mais aussi environnementale. En cause,  voiture plus grande, plus puissante mais plus chère. La preuve sans doute que la voiture est encore largement un mode d’identification et de représentation sociale bien au-delà du besoin de déplacement. Le prix moyen d’une voiture neuve est désormais de 25.828 euros. C’est, selon l’enquête annuelle de l’Argus, 720 euros de plus qu’en 2015. Cette augmentation de 2,9% du prix est bien supérieure à l’inflation que les experts estiment aux alentours de 1,2%. En 2015 déjà les prix avaient augmenté. Ils avaient flambé même puisque la hausse par rapport à 2014 s’évaluait à plus de 1000 euros, soit 4,6% d’augmentation en un an. Il faut toutefois relativiser ce constat. S’il faut aujourd’hui l’équivalent de 17mois de smic pour acheter une voiture à 25.000 euros, en 1953 l’acquisition d’une 4CV, qui valait l’équivalent de 8300 euros, nécessitait 44 mois de Smic de l’époque. Mais les augmentations successives ces dernières années font craindre un retour à des prix prohibitifs. D’ailleurs l’âge moyen de l’acheteur d’un véhicule neuf recule pour atteindre 56 ans.  Le prix moyen des voitures neuves doit en grande partie sa hausse aux SUV, qui ont vu leurs tarifs augmenter de 12% en un an. Ces modèles, très à la mode, sont bien plus chers que les berlines classiques (4700 euros d’écart en moyenne et 9000 euros quand il s’agit d’un SUV «de luxe») et leurs ventes ont grimpé de 498.338 unités à 559.082 en un an. Autres explications: l’évolution technologique des voitures. Jamais elles n’ont été aussi puissantes (116 chevaux en moyenne, trois fois plus qu’il y a un siècle) et jamais elles n’ont si peu consommé (4,5 litres en moyenne, un litre de moins qu’il y a dix ans). «Dans l’histoire, ce sont les constructeurs qui se frottent les mains. Le marché a progressé de 5% en 2016. Leur chiffre d’affaires à la vente bien d’avantage: 48 milliards d’euros en 2015, 52 milliards d’euros en 2016 (+8%)», dévoile l’enquête.

Le Pen : sa candidature coûte déjà 20 milliards à la France

Le Pen : sa candidature coûte déjà  20 milliards à la France

Pour donner un ordre de grandeur c’est l’équivalent du coût de 150 000 logements. C’est le « risque Le Pen », qui  se traduit par une hausse immédiate des taux d’intérêt et par une baisse de la valeur et les entreprises. Pour éviter ce « risque Le Pen » les investisseurs quittent la France ou lui font payer plus cher ce qu’elle emprunte. Toujours pour l’immédiat la hausse des taux se traduit par un coût supplémentaire de 10 milliards pour l’État et à peu près autant pour les entreprises et les particuliers. Il faut ajouter à cela la baisse du cours des actions des entreprises françaises. D’ici les élections de 2017 ce coût pourrait être doublé. Au total avant même que Marine peine soit éventuellement élue ce sont 50 milliards qui pourraient s’envoler. En cause évidemment, un programme économique complètement démentiel. Si Marine Le Pen  devait être élue se serait rapidement la ruine du pays avec un coup d’environ 1000 milliards  découlant de la dévaluation, de l’inflation, des taux d’intérêt et de la perte de pouvoir d’achat. Le seul coût de la dette augmenterait de 500 milliards. La  tension s’accroît à deux mois du premier tour de l’élection présidentielle. Le rendement des obligations françaises à 10 ans a grimpé de sept points de base à 1,14% ce lundi vers midi, un pic d’une semaine et demi. Dans le même temps, celui des obligations allemandes à deux ans s’est replié de 4 points de base à un record : -0,85%. Le spread, c’est-à-dire l’écart de rendement entre l’OAT (obligations assimilables du Trésor) et le « Bund » à 10 ans, s’est élargi à 84 points de base, à son plus haut niveau depuis la fin 2012. Ce risque Le Pen va sans doute s’amplifier avec les derniers résultats des sondages.  En effet un sondage OpinionWay pour Orpi, les Echos et Radio Classique publié ce lundi montre justement que Marine Le Pen comble son retard sur ses principaux concurrents, François Fillon et Emmanuel Macron, au second tour : la présidente du Front national perdrait face au candidat LR à 44% contre 56% et face au meneur d’En Marche! par 42% contre 58%. Par rapport au précédent sondage du 6 février, elle a progressé de 7 points et 5 points respectivement dans chaque hypothèse. Pour les investisseurs, cette progression représente un risque accru de « Frexit », de sortie de l’euro. Cette crainte touche tous les types d’actifs, y compris les actions des entreprises françaises. Les investisseurs voient dans le marché allemand un refuge. « Nous pensons que l’Allemagne est un bon moyen de se couvrir du risque politique français », conseillent ainsi les stratégistes Equity de J.P.Morgan.  « Dans le cas d’une victoire de Le Pen, l’indice DAX sera un relatif placement refuge dans l’Eurozone, comme cela fut le cas durant la crise de 2011-2012″. Ils n’hésitent pas à recommander de « shorter » le CAC 40, autrement dit être acheteur du DAX, le principal indice de la Bourse de Francfort, et « vendeur » du CAC, spéculer sur sa baisse. L’indice phare de la Bourse de Paris a d’ailleurs accusé le coup en milieu de séance ce lundi, avant de finir quasi inchangé.

SNCF : la grève a déjà coûté 300 millions « (Pepy)

SNCF : la grève a déjà coûté 300 millions «  (Pepy)

 

10 % de grévistes qui suffisent à entraîner de graves conséquences pour la SNCF. Des conséquences immédiates avec des pertes financières que le patron de l’entreprise Guillaume Pépy  chiffre d’ores et déjà à 300 millions. Mais des conséquences encore plus graves pour l’avenir par exemple qui pourraient entraîner la suppression totale du fret SNCF ou qui pourrait inciter des régions à recourir à d’autres opérateurs pour les dessertes régionales (TER). En clair ces  grève vont encore aggraver une situation financière déjà catastrophique qui se caractérise par un énorme endettement de 40 milliards   »Cette grève est incompréhensible pour les usagers, martèle Guillaume Pepy, qui confie au JDD que le coût du mouvement atteint aujourd’hui près de 300 millions d’euros. Je ne m’adresse ni à Philippe Martinez, ni aux fédérations syndicales, mais aux cheminots, à leur sens de la solidarité et du service public. Au bout de 14 jours, les grévistes perdront la moitié d’un salaire en pure perte puisque leur régime de travail est maintenu. »  La problématique sociale compliquée n’est pas nouvelle à la SNCF pas plus que sa situation économique. Depuis des décennies l’entreprise et engluée dans son manque de compétitivité, de qualité et dans une situation financière intenable. Elle ne cesse de voir sa dette s’amplifier et dans le même temps ne cesse d’enregistrer des pertes de marché au point que sur la tendance des pans entiers de l’activité pourraient disparaître entre parenthèses(le fret, les Intercités très déficitaires voire les liaisons régionales qui risquent d’être concurrencées par d’autres opérateurs). À cela s’ajoute la libéralisation qui va permettre à des opérateurs privés d’intervenir y compris sur les grandes lignes voyageurs. Un problème que certaines organisations syndicales,  certains cheminots, complètement enfermés dans leur culture corporatiste veulent ignorer. Il faut dire que pendant longtemps cette ignorance a été longtemps entretenue  par les différents gouvernements et la direction complètement traumatisés par la perspective d’une grève.  Il est pourtant clair que comme de l’évolution des marchés les cheminots doivent accepter de faire de très gros efforts et à moins de favoriser la disparition de l’entreprise. Encore  faudrait-il procéder à l’analyse des grandes évolutions le marché des transports. Un marché des transports qui justifient cependant une régulation plus ferme  mais qui ne peut être figée pour maintenir des conditions sociales de cheminots dépassées.  .  Chez les cadres de l’entreprise publique, en tout cas c’est la soupe à la grimace. « On a l’impression d’avoir travaillé pour rien et que l’Etat hypothèque notre avenir », confie l’un d’eux. Certains ont décidé hier de lancer une pétition en ligne baptisée Appel de cheminots SNCF au gouvernement. On peut y lire notamment : « Si nous n’améliorons pas notre efficacité, alors nous devrons réduire nos effectifs et entrer dans une spirale infernale. Cette histoire, d’autres entreprises, comme la SNCM dernièrement, l’ont vécue. » Hier soir, la pétition comptait 882 signatures.

 

 

Coût d’un sénateur coûte plus d’un demi-million, plus le reste !

Coût d’un sénateur coûte plus d’un demi-million, plus le reste !

 

500 000 millions environ pour chacun  348 sénateurs français (quand les Etats-Unis n’en compte que 100 !)° ; C’est le cout direct déjà exorbitant compte tenu du peu   d’intérêt du sénat, vieille institution inutile pour recaser les politiques fatigués ou menacés. Il agit du coût direct mais il faudrait prendre en compte les coûts indirects liés à la bureaucratie que le parlement génère et qui tue l’initiative de acteurs et plombe la compétitivité. Là il s’agit de milliards ; On voit mal comment les politiques pourraient réaliser des réformes structurelles quand déjà eux-mêmes se gavent.  Bénéficiant de nettement moins de pouvoir de décision que l’Assemblée Nationale, les résidents du Palais du Luxembourg sont souvent critiqués pour le coût bien réel qu’ils représentent pour le contribuable. Le budget du Sénat est d’ailleurs gelé depuis 2008.  Mais sans même compter les frais d’entretien des bâtiments ou de la chaîne LCP, les 348 sénateurs français, dont la moitié va être renouvelé, ce dimanche 28 septembre, coûtent chacun 523.846 euros par an à l’Etat français.  La dépense la plus évidente reste le salaire. Au 1er avril, l’indemnité parlementaire s’élève à 7.100,15 euros brut en comptant les indemnités de base et de fonction, soit 5.388 euros nets. A noter: le très convoité poste de président du Sénat est doté d’une prime de 7.057,55 euros. Selon la loi de prévision des finances 2014, ce poste de dépense représente 31 millions d’euros cette année, plus 11 millions d’euros pour la Sécurité sociale et les pensions.  Les sénateurs reçoivent chaque mois 6.037 euros nets pour leurs frais de fonction. A cette somme vient s’ajouter une carte permettant l’accès à l’intégralité du réseau SNCF, un remboursement de leurs frais de communications et de leurs déplacements en taxi à Paris, ainsi que de leurs frais d’hôtels dans la capitale. En 2014, le Sénat prévoit 107 millions d’euros d’indemnité de fonction, soit plus de 25.000 euros par mois et par sénateur.  Bercy a publié le détail de cette réserve, qui permet aux sénateurs de financer des projets dans leur circonscription, ce samedi 18 septembre. Chaque sénateur a le droit à un maximum de cinq collaborateurs. Pour les rémunérer, les élus reçoivent une enveloppe de 7.548,10 euros par mois. Dans les comptes du Sénat, cette dépense n’est pas distinguée des rémunérations de tout le personnel qui n’est pas sénateur. Ces trois dépenses représentent donc plus de 180 millions d’euros, soit un peu moins de trois euros par an et par Français. En prenant en compte les autres salaires des employés du Sénat et les frais d’administration, ainsi que les frais du jardin du Luxembourg et les revenus du musée, l’Etat a versé 323 millions d’euros en 2014.

 

Le site de Carla Bruni-Sarkozy a coûté 400 000 euros

Le  site de Carla Bruni-Sarkozy a  coûté 400 000 euros

Evidemment quand on visite ce site on peut s’étonner de son coût ; rien vraiment d’extraordinaire, ce que font des millions de blogueurs pour presque rien. Tout est parti d’un rapport de la Cour des comptes sur la gestion de l’Elysée, en date du 15 juillet, qui mentionne au chapitre des dépenses de communication celles concernant le « site Internet spécifique dédié à la conjointe du président, financé par le budget de la présidence », pour un coût de 330.000 euros en 2011, puis 80.000 euros en 2012, soit un total de 410.000 euros.   »Le financement évoqué par la cour des comptes porte sur le site de Madame Carla Bruni-Sarkozy consacré à ses activités officielles en tant qu’épouse du chef de l’Etat, site ayant d’ailleurs cessé d’exister en mai 2012, et non sur le site de sa Fondation », a affirmé dimanche dans un communiqué l’avocat de l’ex-première dame, Me Richard Malka.  Selon l’avocat, il y a donc « confusion entre ces deux sites Internet et leur financement ». « Il s’agit pourtant bien du même site web, et je pense que l’avocat confond allègrement site web et rubrique d’un site web », affirme lundi à l’AFP le bloggeur Olivier Laurelli, alias Bluetouff, un des tout premiers à avoir réagi sur l’affaire.   »La cour des comptes a réaffirmé que dans son rapport, il s’agit bien du site carlabrunisarkozy.org, qui a été financé sur une période allant de 16 à 17 mois pour deux rubriques du site qui n’existent plus aujourd’hui -soit la rubrique agenda et une autre consacrée aux enfants et mères atteints du sida- et qui étaient donc afférentes aux activités de la première dame de l’époque », souligne-t-il.   »Un site web est un nom de domaine, en l’occurence carlabrunisarkozy.org: les deux rubriques en question ont disparu mais quand on regarde aujourd’hui on voit par exemple que le registrant (soit le titulaire du nom de domaine) est toujours domicilé à l’Elysée », affirme Olivier Laurelli. Affirmant se fonder « sur un point de vue technique », il déplore « la somme énorme » consacrée à un site aujourd’hui « en état de décrépitude technique ».  René Dosière, député PS connu comme scrutateur des dépenses de l’Etat, a regretté auprès de l’AFP qu’aucune loi ou règlement n’impose à l’Elysée une mise en concurrence pour attribuer un marché tel que la réalisation d’un site Internet. « Depuis que la Cour des comptes contrôle les budgets de l’Elysée, elle n’arrête pas de dire +pour les prestations, il faut utiliser les procédures publiques normales d’appel d’offres+ », a-t-il rappelé   »410.000 euros c’est une somme astronomique pour une simple réalisation de site, et pour le moment on n’a aucune trace de qui l’a réalisé et de comment il a été réalisé. Si des éléments jusitifient une telle dépense, dans ce cas très bien », déclare pour sa part Nicolas Bousquet, développeur de sites web qui a initié une pétition en ligne exigeant que Carla Bruni-Sarkozy « rende cet argent aux Français ».  La pétition comptabilisait plus de 81.000 signatures lundi après-midi.   »Moi dans mon secteur, avec une telle somme, j’engage 10 personnes que je paie pendant 18 mois quasiment » pour bâtir un site. A travers cette pétition, « ce qui m’intéresse c’est de savoir pourquoi la Cour des comptes relève ces dépenses-là. Je n’attaque ni Mme Carla Bruni-Sarkozy ni sa fondation », résume-t-il.  410.000 euros me paraît une somme difficile à atteindre », résume pour sa part un développeur de site d’une grande agence parisienne, qui souhaite garder l’anonymat.   »En passant par une agence dite chère, un tel site aurait coûté au grand maximum 20.000 euros, mais ensuite peuvent s’ajouter d’autres frais, comme l’embauche d’un webmaster pour faire des mises à jour régulières du site, et le tournage-montage de vidéos (…), chaque vidéo pouvant ainsi coûter 10.000 euros. Ce sont les contenus qui peuvent faire grimper les prix », dit-il.  Interrogée par l’AFP lundi en début d’après-midi sur la dénomination ou l  périmètre exact du « site Internet spécifique » qu’elle mentionne dans son rapport, la Cour des comptes n’avait pas réagi en fin de journée.

 




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