Archive pour le Tag 'coût'

Page 5 sur 10

Cybercriminalité en Russie : un coût de 40 milliards d’euros

Cybercriminalité en Russie : un coût de 40 milliards d’euros

 

La Russie connaît des difficultés économiques majeures qui s’ajoutent à une crise sanitaire mal maîtrisée. Du coup ,la cybercriminalité augmente parallèlement. Les cyberattaques ont coûté jusqu’à 3,600 milliards de roubles (40 milliards d’euros) aux entreprises et aux citoyens russes cette année, a déclaré la plus grande banque du pays, la Sberbank.

La Russie a encouragé ses citoyens à utiliser les cartes bancaires pour limiter la circulation d’argent liquide et tenter de réprimer l’économie souterraine.

Les cybercriminels russophones opèrent depuis l’Allemagne, l’Ukraine et le Venezuela, ainsi que depuis la Russie, a ajouté la Sberbank, contrôlée par l’État, qui gère sa propre unité de cybersécurité pour assurer la protection informatique et la cyberdéfense de la banque et d’autres entités.

Si les banques, y compris la Sberbank, sont mieux protégées que d’autres secteurs de l’économie, la fraude téléphonique, qui implique qu’un individu se fasse passer pour un employé d’une banque pour obtenir les informations d’une carte bancaire, est de plus en plus courante, a précisé Stanislav Kuznetsov.

Rien que cette année, estime-t-il, les Russes pourraient perdre jusqu’à 10 milliards de roubles à cause de la fraude téléphonique. Il n’a pas fourni de données pour 2019.

La Banque centrale russe a enregistré plus d’un demi-million d’opérations frauduleuses sur des comptes bancaires dans le pays en 2019 et 6,4 milliards de roubles ont été dérobés sur des comptes bancaires de particuliers et d’entreprises.

Le coût de la crise sanitaire

Le coût de la crise sanitaire

Il est difficile d’évaluer de manière précise le coût de la crise sanitaire en raison notamment du soutien  d’Etat sou forme de prêts normalement remboursables et qui ne le seront  pas en réalité. On a aussi sous-estimé un certain nombre de dépenses surtout celle qui vont nous conduire jusqu’à la fin d’année avec un reconfinement coûteux qui a ajouté 20 milliards aux dépenses déjà prévues.

Au total cette crise pourrait bien avoir engendré un trou de près de 200 milliards. Il y a les 100 milliards de pertes de rentrées fiscales du fait du ralentissement économique et donc des ressources d’impôts.

Parallèlement il y a environ 100 milliards de dépenses dont une dizaine dans le secteur financier même si la facture est loin d’être encore terminée. Le poste le plus important concerne la prise en charge du chômage partiel dont le coût devrait approcher les 35 milliards. Il faut ajouter un fond de solidarité pour les petites entreprises de l’ordre de 20 milliards et les dispenses exceptionnelles de cotisations sociales les secteurs les plus fragilisés, encore une dizaine de milliards.

On devra prendre en compte les aides apportées aux grands entreprises particulièrement touchées comme Air France, Renault et bien d’autres. Le soutien aux indépendants et d’autres lignes de dépenses encore mal appréciées. Il est particulièrement difficile d’évaluer le coût du soutien de l’État des prêts consentis aux entreprises par les banques. Normalement l’État s’était engagé à garantir jusqu’à milliards, 140 milliards ont effectivement été accordés par les banques.

Mais on connaît pas le montant évidemment des prêts qui ne seront pas remboursés par des entreprises suites aux faillites.

Reconfinement: un coût de 15 à 60 milliards par mois

Reconfinement: un coût de 15 à 60 milliards par mois

 

Si l’on se fie aux conséquences du confinement du printemps le coût pour  l’économie représente environ 2 milliards par jour. Chaque mois de confinement fait baisser d’un pour cent supplémentaire la richesse nationale produite.

Du coup, avec le nouveau reconfinement, la baisse du produit intérieur brut pourrait dépasser les 10 % en 2020  (pour 9 % prévus par le gouvernement). Rien ne dit d’ailleurs que la mesure restrictive ne sera pas prolongée au-delà du mois prévu.

 Sans parler des retombées sur le moral des patrons et des ménages pour les mois suivants. La fourchette des conséquences financières sur la production intérieure brute est assez large car elle est fonction de l’ampleur, de la nature et de la durée du nouveau confinement qui va être annoncé par le président de la république.

Brexit : un coût de 33 milliards

Brexit : un coût de 33 milliards

 

En l’absence d’accord  du Brexit, les conséquences seront importantes pour l’union européenne mais sans doute dramatique pour le Royaume-Uni. Une raison supplémentaire pour faire l’hypothèse qu’en dépit des déclarations tonitruantes de Boris Johnson un accord de dernière minute sera trouvé dans l’intérêt de l’union européenne mais surtout du royaume uni.

 

En effet 33 milliards d’exportations perdues à destination du Royaume-Uni, 20 milliards seraient le coût pour l’union européenne selon une étude d’Euler Hermès publiée mardi

Les pertes à l’export pourraient atteindre 8,2 milliards d’euros en Allemagne, 4,8 milliards aux Pays-Bas et 3,6 milliards en France. En cas de «soft Brexit», le classement reste le même, mais avec un impact pour ces trois pays quasiment divisé par deux.

En France, le secteur des transports et équipements supporterait 20% de cette charge, suivi de la chimie, des machines et équipements électriques, et du secteur alimentaire (dont boissons, alcool et tabac), à hauteur de 10%.

Côté britannique, la facture serait beaucoup plus salée. Une sortie sans accord de libre-échange avec l’UE pourrait conduire à un recul du PIB de près de 5% en 2021, une baisse de la livre de 10% et une inflation «supérieure à 5% pendant au moins six mois».

Coût de la pollution de l’air : environ 170 milliards en Europe

Coût de la pollution de l’air : environ 170 milliards en Europe

Selon un rapport, réalisé par le cabinet CE Delft pour l’Alliance européenne pour la santé publique (EPHA), le coût de la pollution en Europe serait de l’ordre de 170 milliards par an. Un coût  évidemment très approximatif car il est bien difficile de mesurer les conséquences directes et surtout indirectes des particules polluantes sur la santé.

L’étude surtout soulignait l’influence de trois polluants principaux de l’air, les particules (PM), le dioxyde d’azote (NO?) et l’ozone (O3) et leurs coûts sociaux, c’est-à-dire les coûts directs liés aux soins et indirects comme la réduction de l’espérance de vie ou des maladies comme les bronchites chroniques graves.

Londres arrive en tête des villes où ce coût est le plus élevé (11,4 milliards d’euros), devant Bucarest et Berlin. Paris arrive en septième place, selon le rapport. «Notre étude révèle combien un air toxique est nuisible à la santé mais aussi combien d’importantes inégalités existent entre les différents pays d’Europe», commente le secrétaire général de l’EPHA, Sascha Marschang, cité dans un communiqué de l’association Respire. «La situation peut être améliorée par des politiques publiques en matière de transports et les villes peuvent réduire les coûts en encourageant les mobilités non polluantes», poursuit-il.

Réduire le coût scandaleux des transferts d’argent vers l’Afrique

Réduire le coût scandaleux des transferts d’argent vers l’Afrique

 

C’est la proposition de La députée LREM Sira Sylla  Les transferts d’argent depuis la France vers l’Afrique pèsent eux pour 44 milliards d’euros. Or non seulement ceux-ci sont en baisse du fait de la diminution des revenus des travailleurs africains en France mais ils font aussi l’objet, bien avant la crise, de frais très lourds qui enrichissent les deux principaux organismes pratiquant ces transferts d’argent, Western Union et MoneyGram. « Ces frais se montent à 9 ou 10 % des sommes transférées vers les pays d’Afrique de l’Ouest, très loin des 3 % qui sont l’objectif souhaité par le FMI au titre du développement durable, précise Sira Sylla. Si on n’agit pas sur ces transferts, on ne va pas y arriver. »

Pour tenter d’améliorer la situation, la députée macroniste d’origine sénégalaise, appuyée par une trentaine de députés issus de différents groupes, a introduit des amendements au projet de loi rectificatif actuellement en discussion à l’Assemblée. Ces derniers n’ayant pas été retenus, elle déposera aussi une proposition de loi.

Le coût carbone dans les comptes des entreprises ?

Le coût carbone dans les comptes des entreprises ?

 

L’économiste François Meunier explique, dans une tribune au « Monde », comment certaines sociétés, comme BP ou Danone, calculent un résultat « net de carbone » en attribuant un coût à leurs émissions. Un article intéressant mais qui démontre que pour nombre d’économistes  le graal pour la décarbonisation est sa marchandisation !

Tribune. Suivant l’exemple d’autres grandes entreprises, Bernard Looney, le nouveau dirigeant [depuis le 4 février] de BP, la grande compagnie pétrolière britannique, vient de s’engager à rendre sa société « zéro carbone » d’ici à 2050. On souhaite que BP y arrive, et le plus tôt possible. Un moyen simple peut l’y aider : faire rentrer le coût carbone de l’activité de l’entreprise dans ses comptes financiers publiés régulièrement.

Ce sera un moyen pour le public et les actionnaires, désormais acquis en majorité à l’idée de mettre en place un prix de la ressource carbone, de mesurer le progrès accompli d’année en année et de rendre l’engagement publiquement opposable.

En France, la société Danone est en avance sur ce chemin : elle calcule déjà un résultat consolidé net du coût du carbone consommé dans le processus de production, en indiquant dans son rapport annuel les sources de ses coûts directs et indirects en carbone (section § 5-3 de son rapport).

 

Voici comment, sur le modèle de Danone, la proposition peut être articulée. 

Toute entreprise souhaitant afficher qu’elle se conforme bien à des engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), à côté de son jeu de comptes financiers établis comme d’habitude, pourrait publier en annexe les mêmes comptes, mais cette fois en faisant comme si le carbone consommé, c’est-à-dire rejeté dans la nature, coûtait un certain prix.

Ce prix pourrait être par exemple de 35 euros, comme le fait Danone en lien avec ce que retient aujourd’hui l’Union européenne – un prix jugé trop bas par les spécialistes. Mais ce prix pourrait, si la société le souhaite, se rapprocher des 120 euros retenus par la Suède pour sa taxe carbone.

 

Ce montant viendrait s’ajouter, de façon notionnelle, au coût de tous les biens et services consommés par l’entreprise contenant du carbone. En quelque sorte, elle ferait comme si la totalité de ses intrants supportait déjà une taxe carbone pleine et entière, sans bien sûr à ce jour la payer. 

Une entreprise pourrait ainsi publier d’une part un résultat net d’un milliard d’euros dans ses comptes financiers habituels, mais il serait d’autre part réduit à 400 millions d’euros une fois pris en compte le coût carbone. La différence de 600 millions serait ainsi son estimation de ce qu’elle rejette à titre gratuit dans l’environnement dans lequel elle opère, au détriment de tous. Elle montrerait d’année en année comment progresse ce résultat « net de carbone », notamment en comparaison avec son résultat carbone inclus. »

Climat : « le coût social d’une économie sobre en carbone »

Climat : « le coût social d’une économie sobre en carbone » 

L’économiste Aurélie Méjean considère, dans une tribune au « Monde », qu’il convient de compenser les effets négatifs d’une taxation des émissions de CO2 sur les faibles revenus.

Tribune. Depuis la fin des années 1980, les inégalités mondiales décroissent. Cette tendance est cependant susceptible d’être inversée si l’objectif fixé par l’Accord de Paris d’une limitation du réchauffement en deçà de 2 °C par rapport au niveau préindustriel n’est pas tenu. La faute aux dommages liés au changement climatique, qui creusent les inégalités entre les pays et en leur sein. La mise en place de politiques de réduction des émissions est donc indispensable pour limiter l’effet amplificateur d’inégalité du changement climatique.

Deux politiques-clés pour amorcer la transition vers une économie sobre en carbone sont la suppression des subventions à la production et à l’utilisation d’énergie fossile, et la mise en place d’une tarification du carbone. Ces politiques dirigent les choix de consommation vers les produits et services les moins polluants. Mais en l’absence d’alternatives propres, elles ont pour effet d’augmenter le prix des services énergétiques (transport, chauffage) et des denrées alimentaires (par l’effet de la compétition dans l’usage des terres pour la production de bioénergie en particulier), ce qui touche de façon disproportionnée les ménages modestes, qui consacrent une grande part de leur revenu précisément à ces dépenses.

L’action climatique aggraverait donc, elle aussi, les inégalités car elle pénaliserait les plus pauvres. Comment affronter ce paradoxe ?

Tout d’abord, pour être socialement acceptables et acceptées, les politiques doivent être graduelles, afin de permettre une adaptation des modes de consommation et de production au nouveau jeu de prix relatifs. Dans les pays à faible revenu, par exemple, l’un des grands enjeux de développement est la limitation de la pollution de l’air intérieure, due à la combustion de biomasse traditionnelle dans les habitations. Un renchérissement des énergies fossiles via une suppression de subventions ou une tarification du carbone freinerait l’adoption de modes de cuisson non polluants, car les combustibles de transition sont, dans ce cas, fossiles (gaz de pétrole liquéfié, gaz naturel). Les réformes devront être ciblées et échelonnées : il s’agira de maintenir temporairement les subventions accordées aux combustibles de transition, tout en incitant l’adoption de technologies à partir d’électricité renouvelable, par des subventions, notamment.

Ensuite, l’impact des politiques sur les inégalités dépendra de l’usage qui est fait des revenus associés, c’est-à-dire de l’allocation du budget libéré par la suppression des subventions aux énergies fossiles, et de l’arbitrage sur l’usage des recettes perçues par l’Etat dans le cas d’une taxation du carbone. Les transferts directs, monétaires ou en nature (aide alimentaire notamment), ont démontré leur efficacité pour assurer aux plus pauvres la satisfaction de leurs besoins de consommation de base dans le cas d’une suppression des subventions aux énergies fossiles, par exemple en Indonésie. »

 

StopCovid a prévenu 14 personnes pour un coût de 200.000 euros par mois

StopCovid a prévenu 14 personnes pour un coût de 200.000 euros par mois

Mais depuis son lancement le 2 juin, StopCovid a été téléchargée 1,9 million de fois, pour 1,8 million d’installations effectives, soit 2,5% de la population française. Mais 460.000 personnes ont aussi déjà désinstallé l’application… ce qui signifie que StopCovid n’est effective que sur 1,4 million de smartphones. « Le rythme des désinstallations augmente nettement ces derniers jours« , a admis Cédric O. « Je pense que c’est parce que l’épidémie ne fait plus aussi peur, ce qui est dommage car les craintes d’une deuxième vague à l’automne sont à prendre au sérieux« , a-t-il commenté.

Avec un si faible taux d’installation -largement inférieur à l’Allemagne et à l’Italie par exemple-, l’appli se révèle très peu pertinente dans la lutte contre le Covid-19. En trois semaines, 68 personnes se sont déclarées positives au coronavirus sur StopCovid. En conséquence, 205 identifiants cryptés correspondant à des contacts croisés…

 

Le confinement : un coût 3 milliards pour la SNCF

Le confinement : un coût  3 milliards pour la SNCF

La facture du confinement s’allonge. Après Air France, Renault, la RATP, c’est la SNCF y annonce un coup de 3 milliards. La liste est loin d’être terminée pour les grandes entreprises quant au PME la crise se traduira par tsunami  des défaillances. Pour simplifier, la crise va priver l’État de recettes fiscales de l’ordre de 100 milliards mais à augmenter les dépenses de plus 100 milliards pour soutenir les entreprises, les ménages et le système sanitaire .

Pour la SNCF, Le manque à gagner de la crise sanitaire en France devrait rapidement atteindre les 3 milliards d’euros pour l’entreprise publique, selon nos informations, sans parler de l’après-déconfinement.

 

“Il faudra un refinancement. Des discussions ont commencé avec l’Etat sur l’effet des pertes”, déclare une source citée par Les Echos, qui rappelle que l’Etat a déjà repris en janvier dernier 25 milliards d’euros de dette de l’entreprise ferroviaire.

Coronavirus: un coût de la crise à 110 milliards d’euros très sous-estimé

Coronavirus: un coût de la crise à 110 milliards d’euros très sous-estimé

Une nouvelle fois le gouvernement français revoit le montant de la facture du Coronavirus. Il y a encore quelques jours, le ministère des finances annonçait un cout de 50 milliards aujourd’hui réévalué à 110 milliards. Un calcul tout à fait approximatif sans doute davantage fait pour rassurer la commission européenne que pour tenir compte des réalités. En effet parallèlement , le gouvernement revoit aussi sa perspective de croissance avec une diminution de 8 % du PIB. En se fondant sur cette hypothèse( la vérité c’est que la baisse du PIB sera plus proche de 15 %) la perte de richesse nationale sera déjà de près de 200 milliards. Comme le taux de prélèvements obligatoires est d’environ 50 % en France, la perte de fiscalité sera de 100 milliards

Mais il faudra aussi compter  les dépenses supplémentaires. Celles destinées au soutien des entreprises, ou soutien du pouvoir d’achat des ménages et aux financements sanitaires. Un enjeu de plusieurs centaines de milliards. Les calculs: du gouvernement et de Bercy ne paraissent pas très sérieux. Certes des incertitudes pèsent mais en se rapprochant de la vérité on part d’un constat objectif qui permet d’envisager des orientations adaptées. Alors qu’au contraire les projections fantaisistes débouchent nécessairement sur des orientations mal adaptées aux enjeux. Difficile de savoir à quel jeu joue  exactement le gouvernement et en particulier le ministre du budget. D’une certaine façon le ministre du budget, Gérald Darmanin  avoue qu’il est un peu dans le brouillard :

“On en est à environ 110 milliards”, a dit une source au ministère des Finances. Une deuxième source a confirmé ce montant, de même que Gérald Darmanin dans une interview publiée sur son site par le quotidien La Croix.

“Pour la suite, personne ne peut dire avec certitude si ces 110 milliards suffiront”, souligne le ministre de l’Action et des Comptes publics. “Le gouvernement n’est pas dans l’idéologie, il est prêt à s’adapter et à aller plus loin si cela s’avérait nécessaire.”

Les pertes de recettes fiscales seraient seulement  désormais estimées à 43 milliards d’euros, soit six milliards de plus que jeudi, et le mécanisme public d’indemnisation du chômage partiel devrait coûter 24 milliards, soit quatre milliards de plus que prévu la semaine dernière. Un chiffre global évidemment totalement ridicule. En effet Mardi, Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, a annoncé que la contraction de l’économie française cette année devrait atteindre 8% contre 6% estimé auparavant.

Coronavirus : « limiter le coût économique et social »

Coronavirus : « limiter le coût économique et social »

Fabien tripier, économiste, essaye de tirer enseignement de ces deux siècles derniers dans une tribune au Monde

«  La plupart des pays ont mis en suspens leur économie pour protéger leurs populations de la pandémie du Covid-19. L’économie mondiale est de ce fait déjà entrée en récession. L’ampleur et la durée de la récession sont en revanche encore inconnues. Revivrons-nous la grande récession de 2008-2009 avec, pour la première fois depuis 1945, des taux de croissance négatifs de 5 % en Europe et aux Etats-Unis ? Ou, pire, retournerons-nous à l’époque de la grande dépression de 1929-1933 avec des taux de croissance négatifs à deux chiffres entre - 10 % et - 20 % ?

La publication des premiers indicateurs suggère, malheureusement, que la situation à venir sera pire qu’en 2008-2009. Selon l’enquête de conjoncture de l’Insee pour le mois de mars, chaque mois de confinement coûtera trois points de PIB. L’économie mondiale se prépare donc à affronter un désastre économique et comme le dit le proverbe : « Pour vaincre ton ennemi, apprends à le connaître ». Il est donc utile de se tourner vers les enseignements de l’économie des désastres.

L’analyse économique des désastres s’est fortement développée au cours des deux dernières décennies et apporte plusieurs éclairages précieux. Un désastre est par nature un phénomène rare. Il faut donc se tourner vers le passé pour rassembler un nombre suffisant d’observations de désastres permettant de caractériser ce phénomène. C’est ce qu’a fait Robert J. Barro en mobilisant des données macroéconomiques et financières remontant au XIXe siècle pour une quarantaine d’économies. Il a ainsi constitué une base de données de près de deux cents désastres économiques, c’est-à-dire de récessions durant lesquelles la chute de la production a été d’au moins 10 %.

L’analyse de cette base de données fournit plusieurs enseignements.

Premièrement, l’origine des désastres est très variée. Un désastre économique peut être la conséquence de phénomènes purement économiques (comme la grande dépression), mais également politiques (comme les deux guerres mondiales), naturels (comme les tremblements de terre et les tsunamis) ou encore sanitaires (comme la grippe espagnole).

Deuxièmement, la chute de la production observée durant les désastres économiques est en moyenne de 20 % et peut dépasser 60 % durant les périodes de guerre.

Troisièmement, le risque de désastre économique se situe autour de 3 %, ce qui signifie qu’une économie connaît en moyenne trois désastres par siècle. Il y a donc 3 % de chance chaque année que nous connaissions une chute de l’ordre de 20 % de la production à la suite d’un évènement économique, politique, naturelle ou sanitaire. »

Coronavirus: coût largement sous-estimé » (Sénat)

Coronavirus: coût largement sous-estimé » (Sénat)

Dans une note, le président Vincent Eblé (groupe socialiste et républicain) et le rapporteur général Albéric de Montgolfier (LR) pointent notamment un « coût plus important qu’estimé des mesures de soutien », comme le dispositif de chômage partiel, mais aussi des « pertes de recettes fiscales probablement très supérieures aux estimations du gouvernement » dans le budget rectificatif adopté mi-mars.

Les deux sénateurs s’inquiètent particulièrement « de la situation financière des collectivités territoriales, d’ores et déjà confrontées à d’importantes pertes de ressources » via les moindres rentrées fiscales, et appellent le gouvernement « à des mesures de soutien spécifique ».

Parmi les coûts sous-estimés, la note cite notamment la baisse des recettes d’impôt sur les sociétés, attendues en repli brut de 3,3 milliards d’euros par rapport au budget initial pour 2020. Selon le Sénat, il est « probable » que cette baisse soit « bien plus importante ».

Selon ses calculs, un recul du PIB de 6%, qui correspondrait à deux mois de confinement selon l’Insee, aboutirait à un manque à gagner de 13,4 milliards d’euros.

De même, les recettes de TVA, attendues par le gouvernement en baisse de 3 milliards d’euros, seraient dans ce scénario amputées d’environ 11,2 milliards d’euros.

Par ailleurs, les sénateurs relèvent que l’Etat actionnaire devrait toucher moins de dividendes, suspendus par de nombreuses entreprises. La perte de ceux du groupe Engie va ainsi représenter « une perte de recettes de 450 millions d’euros en 2020″.

Et la chute des marchés financiers menace « de fragiliser fortement plusieurs entreprises détenues partiellement par l’État, à l’instar d’Air France ou de Renault », craignent les sénateurs. Ils ont toutefois évalué que l’Etat pouvait mobiliser rapidement 5,8 milliards d’euros pour soutenir ses entreprises via des opérations en capital.

Malgré cette probable hausse de la dépense publique, les sénateurs regrettent que le plan du gouvernement repose « très majoritairement sur des mesures de trésorerie et de garantie des prêts, plutôt que sur des outils d’absorption immédiate des pertes ou de recapitalisation du secteur privé par la puissance publique ».

Ils comparent notamment le choix du gouvernement à celui de l’Allemagne, qui a débloqué 50 milliards d’euros dans un fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants, contre 1,7 milliard à ce jour en France.

 

Coronavirus : quel coût pour l’État

Coronavirus : quel coût pour l’État

Il est évidemment bien trop tôt pour mesurer  le coût pour l’État de la pandémie. Le principal coût sera représenté par une perte de recettes du fait de la baisse du PIB qui pourrait diminuer jusqu’à 20 % si la crise dure jusqu’à l’été. La perte  pourrait donc atteindre jusqu’à 50 milliards de recettes. Notons que parallèlement les dépenses, elles, vont augmenter. Une dépense de 20 à 30 milliards. Deux milliards d’euros pour  la crise sanitaire à l’hôpital, via le financement des arrêts maladie, l’achat de masques et la rémunération des personnels soignants plus une dotation « exceptionnelle » de 4 milliards d’euros à Santé publique France pour financer des commandes « en médicaments, respirateurs et marques », qui viennent s’ajouter aux 2 milliards déjà annoncés. Il faudra compter au moins 10 milliards aussi concernant le chômage partiel mis en place pour les salariés des entreprises à l’arrêt ou au ralenti du fait du confinement. Le gouvernement avait prévu d’engager 8,5 milliards d’euros sur deux mois (dont 3 milliards pour l’Unedic), via la prise en charge d’une partie du salaire des salariés concernés, mais avec plus de 2 millions de personnes déjà entrées dans le dispositif, ce montant va être dépassé, selon le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Autre dépense directe : le fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants, initialement évalué à 1,2 milliard d’euros pour le seul mois de mars, via le versement de jusqu’à 1.500 euros aux entreprises concernées. Mardi, Bruno Le Maire a indiqué qu’il coûterait finalement 1,7 milliard d’euros, le gouvernement ayant abaissé le seuil d’éligibilité à une perte de 50% de chiffre d’affaires sur le mois, contre 70% initialement. Et il sera prolongé au-delà du seul mois de mars.

Certaines aides mobilisées par le gouvernement n’entraînent pas de dépenses immédiates mais un simple décalage dans le temps de la perception de certaines recettes. Le report du paiement des charges sociales et fiscales pour les entreprises en difficulté représente ainsi un manque à gagner d’environ 32 milliards d’euros sur le seul mois de mars, selon la prévision du gouvernement.

507.000 entreprises de moins de 50 salariés ont déjà demandé à en bénéficier, représentant 3,8 milliards d’euros, a indiqué lundi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Les demandes des entreprises de plus de 50 salariés seront connues début avril. Le gouvernement a aussi enregistré à ce jour environ 3 milliards d’euros de décalage d’impôts.

Si l’Etat devrait pouvoir engranger ces différents impôts et charges une fois la crise finie, des annulations pures et simples ne sont pas à écarter pour les entreprises dont la survie en dépendrait, a toutefois reconnu le gouvernement.

L’Etat s’est engagé à garantir jusqu’à 300 milliards d’euros de prêts accordés par les banques aux entreprises pour soutenir leur trésorerie. A ce jour, 3,8 milliards d’euros de crédits garantis ont été demandés aux banques, a indiqué mardi Bruno Le Maire.

De même, le gouvernement a activé une réassurance publique sur les encours d’assurance-crédit à hauteur de 10 milliards d’euros et une réassurance des crédits-exports de court terme à hauteur de 2 milliards d’euros. Ces montants ne sont pas des dépenses certaines, puisque l’Etat n’aura à débourser le moindre euro que si les entreprises ne peuvent rembourser les crédits souscrits. Déjà on peut prévoir un déficit de l’ordre de 5% du PIB, soit environ 120 milliards.

Coronavirus: quel coût socio économique ?

Coronavirus: quel coût socio économique ?

 

 

 

 

Il est évident qu’il est particulièrement prématuré et complexe de procéder à une évaluation du coût socio économique du Coronavirus. D’ailleurs le ministre de l’économie lui-même a parlé de plusieurs dizaines de milliards. De ce point de vue il n’a pas totalement heure. Le premier essai du Coronavirus sera de peser sur la croissance qui était attendue à plus 1,3 % en 2019.

Autant dès à présent faire une croix totale cette prévision de croissance soit une perte d’activité du PIB représentant déjà une trentaine de milliards. Il faudra prendre en compte bien entendu de façon plus détaillée les pertes des différents secteurs notamment des plus sensibles à la réduction de la mobilité dans le tourisme, le transport, la restauration etc. Certains secteurs de production seront aussi perturbés par les ruptures  dans les processus de production et de distribution. Dès le mois d’avril, certaines productions seront en rupture évidemment en premier celles qui viennent de l’Asie:  des produits finis, des produits semi-finis et des pièces indispensables à la production. Tout dépendra aussi de la durée de la crise sanitaire tant en Europe qu’ailleurs et en particulier en Asie compte tenu de la complexification des processus de production.

Si la crise devait durer , on pourrait craindre à la non seulement la stagnation mais une régression. Un point de croissance encore moins c’est encore environ 30 milliards de PIB  en moins. Par ailleurs les recettes budgétaires vont mécaniquement diminuer, par contre les dépenses vont augmenter. D’une part ,parce qu’il va falloir soutenir les secteurs et entreprises en difficultés mais aussi les ménages notamment ceux qui pourraient être totalement ou partiellement privés d’emploi pendant une période.

Évidemment ce sont pas les deux à 3 milliards qu’annonce la BPI ou les 25 milliards de l’Europe qui sont susceptibles de soutenir la machine économique. L’enjeu financier est d’une autre ampleur, sans doute un minimum de 30 milliards est peut-être autour de 100 milliards. Pour l’instant trois mesures sont prévues : report du paiement des charges et des impôts (hormis la TVA) sur le mois de mars. Elles les paieront plus tard. Mise en place d’une indemnité journalière pour les parents seuls qui n’ont pas de solution de garde obligé de prendre un congé sans solde. Et enfin réforme du chômage partiel, ce qui sera d’ailleurs la mesure la plus coûteuse.

L’Etat va donc prendre à sa charge l’intégralité des sommes versées au salarié en chômage partiel. Au chômage partiel, un salarié touche 84% de son salaire net (70% de son brut). Auparavant l’Etat en prenait une partie à sa charge (l’équivalent d’un Smic), désormais il prendra l’intégralité.

Et ces premières mesures d’urgence difficilement chiffrables du fait de l’incertitude liée à la durée de la crise ne seront pas les seules. Il faudra dans un second temps relancer l’économie. Plusieurs pistes sont sur la table, assure-t-on du côté de Bercy: remboursement plus rapide des crédits d’impôt, accélération de la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, soutien à des entreprises ou des secteurs durement touchés… Dans un dernier temps enfin, la France compte rapatrier des activités stratégiques pour ne plus dépendre à 70-80% de l’étranger sur certains produits. Une grande politique industrielle en d’autres termes.

Au total Jean Pisani-Ferry, l’ancien conseiller économique d’Emmanuel Macron estime dans Le Monde que l’ensemble de ces mesures pourraient coûter une trentaine de milliards d’euros. Cela représenterait près de deux fois plus que les « mesures gilets jaunes » de 2019 qui avaient coûté 17 milliards d’euros à l’Etat. De nouveaux emprunts seront envisagés. Et le retour à l’équilibre budgétaire en 2022 très certainement compromis. Mais l’économiste  se situe sans doute dans un scénario le moins pessimiste possible quant à l’évolution de la croissance avec seulement une stagnation.

1...34567...10



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol