Courrier : hausse du timbre rouge de 11,7 % !
Alors que salaires et pensions sont bloquées déjà depuis des années, les prix notamment des services ne cessent, eux, d’augmenter ; notamment les services publics; ainsi la Poste va-t-elle faire augmenter le prix du timbre rouge de 11,7 %. La Poste argumente en considérant que l’activité du courrier est déficitaire mais elle oublie de préciser que les autres activités sont-elles bénéficiaires comme l’activité bancaire par exemple ou encore l’assurance.
Les tarifs des colis postaux classiques envoyés en France (Colissimo) augmenteront parallèlement de 1,6% au 1er janvier, mais le paquet de moins de 250 grammes restera au même prix de 4,95 euros. Pour les entreprises, les tarifs du courrier industriel de gestion augmenteront de 4,0% et ceux du marketing direct de 1,7%, a précisé La Poste. Les ménages français devraient dépenser en moyenne environ 38 euros en produits postaux cette année comme l’an prochain, selon le groupe public.
La gamme des services postaux devrait être revue d’ici la fin 2022, tandis que le gouvernement a promis une aide d’un demi-milliard d’euros par an à partir de l’an prochain pour combler le déficit du service postal universel, creusé par la baisse des volumes malgré la forte hausse des tarifs de ces dernières années.
Même en 2020, l’intégration de CNP Assurances a permis à La Poste d’éviter une perte historique de 1,8 milliard d’euros en 2020, l’excellente forme des envois de colis étant loin de compenser le plongeon des volumes de courrier transportés, accéléré par la crise sanitaire. La pandémie de covid-19 eu un impact négatif de 2,3 milliards, a précisé le groupe jeudi. Mais cela a été compensé par la comptabilisation des titres CNP Assurances, dont le groupe a pris le contrôle le 4 mars -La Banque Postale, filiale à 100% de La Poste, en détient désormais 62,1% du capital- et qui a apporté 3,6 milliards au résultat net. La Poste affiche finalement un bénéfice net de 2,1 milliards d’euros sur l’année, contre 822 millions en 2019.
« Les résultats de l’année 2020 sont difficiles », a sobrement commenté le PDG Philippe Wahl lors d’une téléconférence de presse. Le chiffre d’affaires du groupe -désormais contrôlé par la Caisse des dépôts- est en progression de 20% à 31,2 milliards d’euros, en grande partie grâce à des acquisitions (l’intégration de CNP Assurances et du spécialiste italien du colis express BRT, notamment). L’activité du courrier traditionnel a particulièrement pâti de la crise sanitaire, avec une baisse de chiffre d’affaires de 13% et des volumes en baisse de 18% sur un an.
« Au cours de l’année 2020, nous aurons perdu 1,6 milliard (…) de plis, c’est-à-dire presque trois années de baisse des volumes, ça a bien sûr un impact absolument considérable sur la tenue de l’économie du groupe La Poste », a relevé Philippe Wahl. La hausse de 29% des volumes du colis classique (Colissimo), surtout à partir d’avril, n’a pas suffi à amortir la baisse du chiffre d’affaires de la branche Services-Courrier-Colis, de 1,8% à 12,2 milliards d’euros. Sa perte d’exploitation dépasse le milliard d’euros.
GeoPost (colis express, dont Chronopost en France) s’en sort nettement mieux grâce à l’essor du commerce en ligne. Son chiffre d’affaires a bondi de 42% à 11 milliards d’euros. La pandémie a de fait accéléré la diversification du groupe public voulue par Philippe Wahl : son objectif était de faire passer l’an dernier la part du courrier traditionnel dans le chiffre d’affaires « en dessous de 20% » (contre encore 25,6% en 2019). Elle est tombée à 18,7%. Il s’agit pour lui de trouver des activités -et les moyens suffisants- pour maintenir une présence sur le territoire et de continuer à assurer des tournées de facteurs six jours sur sept.