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Le paléo-libertarianisme: Doctrine de la cour de Trump

Le paléo-libertarianisme: Doctrine de la cour de Trump

Sébastien Caré, politiste : « C’est au paléo-libertarianisme que se sont ralliés différents techno-milliardaires proches de Trump comme Elon Musk ou Peter Thiel ». Dans un entretien au « Monde », le spécialiste des courants libéraux aux Etats-Unis retrace l’histoire de la pensée libertarienne, ses évolutions et la récupération de certaines de ses idées par différentes personnalités qui apportent aujourd’hui des justifications idéologiques à la Maison Blanche.

Maître de conférences à l’université Rennes-I, Sébastien Caré est un politiste, spécialiste des courants de pensée libéraux aux Etats-Unis. Il s’intéresse à la sociologie des think tanks et des intellectuels néolibéraux. Il a publié, en 2010, Les Libertariens aux Etats-Unis. Sociologie d’un mouvement asocial (Presses universitaires de Rennes). Il s’apprête à faire paraître, en juillet, « Le paléo-libertarianisme aux Etats-Unis. Genèse, doctrine et stratégie d’un hypo-libéralisme hyper-conservateur », dans la Revue française d’histoire des idées politiques.

Qu’est-ce que le libertarianisme et en quoi la nouvelle administration Trump s’en inspire-t-elle ?
Le libertarianisme se présente comme une version utopique et radicale du libéralisme qui étend la logique du marché à toutes les sphères d’activité humaine. Il fait de l’Etat le principal, sinon le seul, ennemi des libertés. Les libertariens plaident ainsi pour un retrait significatif de l’autorité publique.

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Depuis une semaine, son discours fait le tour de la planète. En dénonçant avec verve ce que sont devenus les Etats-Unis de Donald Trump, le sénateur Claude Malhuret a fait mouche et jouit d’une nouvelle notoriété outre-atlantique. Si c’est le début de son propos qui tourne sur les réseaux, le Sénat publie l’intégralité de son discours, où ils multiplient les attaques contre Donald Trump.

Face à l’attrait que suscite les mots de Claude Malhuret, nous publions ici l’intégralité de son discours

« L’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe, l’Ukraine risque d’être abandonnée, la Russie renforcée.

Washington est devenu la cour de Néron. Un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique. C’est un drame pour le monde libre, mais c’est d’abord un drame pour les Etats-Unis.

Le message de Trump est que rien ne sert d’être son allié puisqu’il ne vous défendra pas, qu’il vous imposera plus de droits de douane qu’à ses ennemis et vous menacera de s’emparer de vos territoires tout en soutenant les dictatures qui vous envahissent.

Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre. Il pense qu’il va intimider la Chine en se couchant devant Poutine, mais Xi Jin Ping, devant un tel naufrage, est sans doute en train d’accélérer les préparatifs de l’invasion de Taïwan.

Jamais dans l’histoire un Président des Etats-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun n’a soutenu un agresseur contre un allié. Jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs et pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale, c’est un début de confiscation de la démocratie.

Rappelons-nous qu’il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution. J’ai confiance dans la solidité de la démocratie américaine et le pays proteste déjà. Mais en un mois Trump a fait plus de mal à l’Amérique qu’en quatre ans de sa dernière présidence.

Nous étions en guerre contre un dictateur, nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître. Il y a huit jours, au moment même où Trump passait la main dans le dos de Macron à la Maison Blanche, les Etats-Unis votaient à l’ONU avec la Russie et la Corée du Nord contre les Européens, réclamant le départ des troupes russes. Deux jours plus tard, dans le bureau ovale, le planqué du service militaire donnait des leçons de morale et de stratégie au héros de guerre Zelensky, avant de le congédier comme un palefrenier en lui ordonnant de se soumettre ou de se démettre. Cette nuit, il a commis un pas de plus dans l’infamie, en stoppant la livraison d’armes, pourtant promises.

Que faire devant cette trahison ? La réponse est simple : faire face. Et d’abord ne pas se tromper. La défaite de l’Ukraine serait la défaite de l’Europe. Les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie sont déjà sur la liste. Le but de Poutine est le retour à Yalta, où fut cédée la moitié du continent à Staline. Les pays du Sud attendent l’issue du conflit pour décider s’ils doivent continuer à respecter l’Europe ou s’ils sont désormais libres de la piétiner. Ce que veut Poutine, c’est la fin de l’ordre mis en place par les Etats-Unis et leurs alliés, il y a 80 ans, avec comme premier principe l’interdiction d’acquérir des territoires par la force. Cette idée est à la source même de l’ONU, où aujourd’hui les Américains votent en faveur de l’agresseur et contre l’agressé parce que la vision trumpienne coïncide avec celle de Poutine : un retour aux sphères d’influence, les grandes puissances dictant le sort des petits pays. A moi le Groenland, le Panama et le Canada ; à toi l’Ukraine, les pays baltes et l’Europe de l’Est ; à lui Taïwan et la mer de Chine. On appelle cela, dans les soirées des oligarques du golf de Mar-A-Lago, le « réalisme diplomatique ».

Nous sommes donc seuls. Mais le discours selon lequel on ne peut résister à Poutine est faux. Contrairement à la propagande du Kremlin, la Russie va mal. En trois ans la soi-disant deuxième armée du monde n’a réussi à grappiller que des miettes d’un pays trois fois moins peuplé. Les taux d’intérêts à 25 %, l’effondrement des réserves de devises et d’or, l’écroulement démographique, montrent qu’elle est au bord du gouffre. Le coup de pouce américain à Poutine est la plus grande erreur stratégique jamais commise lors d’une guerre.

Le choc est violent, mais il a une vertu : les Européens sortent du déni. Ils ont compris en un jour à Munich que la survie de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe sont entre leurs mains et qu’ils ont trois impératifs.

Accélérer l’aide militaire à l’Ukraine pour compenser le lâchage américain. Pour qu’elle tienne. Et bien sûr pour imposer sa présence et celle de l’Europe dans toute négociation. Cela coûtera cher. Il faudra en terminer avec le tabou de l’utilisation des avoirs russes gelés. Il faudra contourner les complices de Moscou à l’intérieur même de l’Europe, par une coalition des seuls pays volontaires avec bien sûr le Royaume-Uni.

En second lieu, exiger que tout accord soit accompagné du retour des enfants kidnappés, des prisonniers, et de garanties de sécurité absolues. Après Budapest, la Géorgie et Minsk nous savons ce que valent les accords avec Poutine. Ces garanties passent par une force militaire suffisante pour empêcher une nouvelle invasion.

Enfin, et c’est le plus urgent parce c’est ce qui prendra le plus de temps, il faut rebâtir la défense européenne négligée au profit du parapluie américain depuis 1945 et sabordée depuis la chute du mur de Berlin.

C’est une tâche herculéenne. Mais c’est sur sa réussite ou son échec que seront jugés dans les livres d’histoire les dirigeants de l’Europe démocratique d’aujourd’hui.

Friedrich Merz vient de déclarer que l’Europe a besoin de sa propre alliance militaire. C’est reconnaître que la France avait raison depuis des décennies en plaidant pour une autonomie stratégique. Il reste à la construire.

Il faudra investir massivement, renforcer le Fonds européen de défense hors des critères d’endettement de Maastricht, harmoniser les systèmes d’armes et de munitions, accélérer l’entrée dans l’union de l’Ukraine qui est aujourd’hui la première armée européenne, repenser la place et les conditions de la dissuasion nucléaire à partir des capacités française et britannique, relancer les programmes de bouclier anti-missiles et de satellites. Le plan annoncé hier par Ursula von der Leyen est un très bon point de départ.

Et il faudra beaucoup plus. L’Europe ne redeviendra une puissance militaire qu’en redevenant une puissance industrielle. En un mot, il faudra appliquer le rapport Draghi. Pour de bon.

Mais le vrai réarmement de l’Europe, c’est son réarmement moral. Nous devons convaincre l’opinion, face à la lassitude et à la peur de la guerre, et surtout face aux comparses de Poutine, l’extrême droite et l’extrême-gauche. Ils ont encore plaidé hier à l’Assemblée nationale contre l’unité européenne, contre la défense européenne. Ils disent vouloir la paix. Ce que ni eux, ni Trump, ne disent, c’est que leur paix, c’est la capitulation, la paix de la défaite, le remplacement de de Gaulle Zelensky par un Pétain Ukrainien à la botte de Poutine, la paix des collabos qui ont refusé depuis trois ans toute aide aux ukrainiens.

Est-ce la fin de l’alliance atlantique ? Le risque est grand. Mais depuis quelques jours, l’humiliation publique de Zelensky, et toutes les décisions folles prises depuis un mois ont fini par faire réagir les américains. Les sondages sont en chute, les élus républicains sont accueillis par des foules hostiles dans leurs circonscriptions. Même Fox News devient critique. Les trumpistes ne sont plus en majesté. Ils contrôlent l’exécutif, le Parlement, la Cour Suprême et les réseaux sociaux. Mais dans l’histoire américaine les partisans de la liberté l’ont toujours emporté. Ils commencent à relever la tête.

Le sort de l’Ukraine se joue dans les tranchées. Mais il dépend aussi de ceux qui aux Etats-Unis veulent défendre la démocratie et ici de notre capacité à unir les Européens, à trouver les moyens de leur défense commune et à refaire de l’Europe la puissance qu’elle fut un jour dans l’histoire et qu’elle hésite à redevenir. Nos parents ont vaincu le fascisme et le communisme, au prix de tous les sacrifices. La tâche de notre génération est de vaincre les totalitarismes du XXIème siècle.

Vive l’Ukraine libre, vive l’Europe démocratique ».

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Depuis une semaine, son discours fait le tour de la planète. En dénonçant avec verve ce que sont devenus les Etats-Unis de Donald Trump, le sénateur Claude Malhuret a fait mouche et jouit d’une nouvelle notoriété outre-atlantique. Si c’est le début de son propos qui tourne sur les réseaux, le Sénat publie l’intégralité de son discours, où ils multiplient les attaques contre Donald Trump.

Face à l’attrait que suscite les mots de Claude Malhuret, nous publions ici l’intégralité de son discours

« L’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe, l’Ukraine risque d’être abandonnée, la Russie renforcée.

Washington est devenu la cour de Néron. Un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique. C’est un drame pour le monde libre, mais c’est d’abord un drame pour les Etats-Unis.

Le message de Trump est que rien ne sert d’être son allié puisqu’il ne vous défendra pas, qu’il vous imposera plus de droits de douane qu’à ses ennemis et vous menacera de s’emparer de vos territoires tout en soutenant les dictatures qui vous envahissent.

Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre. Il pense qu’il va intimider la Chine en se couchant devant Poutine, mais Xi Jin Ping, devant un tel naufrage, est sans doute en train d’accélérer les préparatifs de l’invasion de Taïwan.

Jamais dans l’histoire un Président des Etats-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun n’a soutenu un agresseur contre un allié. Jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs et pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale, c’est un début de confiscation de la démocratie.

Rappelons-nous qu’il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution. J’ai confiance dans la solidité de la démocratie américaine et le pays proteste déjà. Mais en un mois Trump a fait plus de mal à l’Amérique qu’en quatre ans de sa dernière présidence.

Nous étions en guerre contre un dictateur, nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître. Il y a huit jours, au moment même où Trump passait la main dans le dos de Macron à la Maison Blanche, les Etats-Unis votaient à l’ONU avec la Russie et la Corée du Nord contre les Européens, réclamant le départ des troupes russes. Deux jours plus tard, dans le bureau ovale, le planqué du service militaire donnait des leçons de morale et de stratégie au héros de guerre Zelensky, avant de le congédier comme un palefrenier en lui ordonnant de se soumettre ou de se démettre. Cette nuit, il a commis un pas de plus dans l’infamie, en stoppant la livraison d’armes, pourtant promises.

Que faire devant cette trahison ? La réponse est simple : faire face. Et d’abord ne pas se tromper. La défaite de l’Ukraine serait la défaite de l’Europe. Les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie sont déjà sur la liste. Le but de Poutine est le retour à Yalta, où fut cédée la moitié du continent à Staline. Les pays du Sud attendent l’issue du conflit pour décider s’ils doivent continuer à respecter l’Europe ou s’ils sont désormais libres de la piétiner. Ce que veut Poutine, c’est la fin de l’ordre mis en place par les Etats-Unis et leurs alliés, il y a 80 ans, avec comme premier principe l’interdiction d’acquérir des territoires par la force. Cette idée est à la source même de l’ONU, où aujourd’hui les Américains votent en faveur de l’agresseur et contre l’agressé parce que la vision trumpienne coïncide avec celle de Poutine : un retour aux sphères d’influence, les grandes puissances dictant le sort des petits pays. A moi le Groenland, le Panama et le Canada ; à toi l’Ukraine, les pays baltes et l’Europe de l’Est ; à lui Taïwan et la mer de Chine. On appelle cela, dans les soirées des oligarques du golf de Mar-A-Lago, le « réalisme diplomatique ».

Nous sommes donc seuls. Mais le discours selon lequel on ne peut résister à Poutine est faux. Contrairement à la propagande du Kremlin, la Russie va mal. En trois ans la soi-disant deuxième armée du monde n’a réussi à grappiller que des miettes d’un pays trois fois moins peuplé. Les taux d’intérêts à 25 %, l’effondrement des réserves de devises et d’or, l’écroulement démographique, montrent qu’elle est au bord du gouffre. Le coup de pouce américain à Poutine est la plus grande erreur stratégique jamais commise lors d’une guerre.

Le choc est violent, mais il a une vertu : les Européens sortent du déni. Ils ont compris en un jour à Munich que la survie de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe sont entre leurs mains et qu’ils ont trois impératifs.

Accélérer l’aide militaire à l’Ukraine pour compenser le lâchage américain. Pour qu’elle tienne. Et bien sûr pour imposer sa présence et celle de l’Europe dans toute négociation. Cela coûtera cher. Il faudra en terminer avec le tabou de l’utilisation des avoirs russes gelés. Il faudra contourner les complices de Moscou à l’intérieur même de l’Europe, par une coalition des seuls pays volontaires avec bien sûr le Royaume-Uni.

En second lieu, exiger que tout accord soit accompagné du retour des enfants kidnappés, des prisonniers, et de garanties de sécurité absolues. Après Budapest, la Géorgie et Minsk nous savons ce que valent les accords avec Poutine. Ces garanties passent par une force militaire suffisante pour empêcher une nouvelle invasion.

Enfin, et c’est le plus urgent parce c’est ce qui prendra le plus de temps, il faut rebâtir la défense européenne négligée au profit du parapluie américain depuis 1945 et sabordée depuis la chute du mur de Berlin.

C’est une tâche herculéenne. Mais c’est sur sa réussite ou son échec que seront jugés dans les livres d’histoire les dirigeants de l’Europe démocratique d’aujourd’hui.

Friedrich Merz vient de déclarer que l’Europe a besoin de sa propre alliance militaire. C’est reconnaître que la France avait raison depuis des décennies en plaidant pour une autonomie stratégique. Il reste à la construire.

Il faudra investir massivement, renforcer le Fonds européen de défense hors des critères d’endettement de Maastricht, harmoniser les systèmes d’armes et de munitions, accélérer l’entrée dans l’union de l’Ukraine qui est aujourd’hui la première armée européenne, repenser la place et les conditions de la dissuasion nucléaire à partir des capacités française et britannique, relancer les programmes de bouclier anti-missiles et de satellites. Le plan annoncé hier par Ursula von der Leyen est un très bon point de départ.

Et il faudra beaucoup plus. L’Europe ne redeviendra une puissance militaire qu’en redevenant une puissance industrielle. En un mot, il faudra appliquer le rapport Draghi. Pour de bon.

Mais le vrai réarmement de l’Europe, c’est son réarmement moral. Nous devons convaincre l’opinion, face à la lassitude et à la peur de la guerre, et surtout face aux comparses de Poutine, l’extrême droite et l’extrême-gauche. Ils ont encore plaidé hier à l’Assemblée nationale contre l’unité européenne, contre la défense européenne. Ils disent vouloir la paix. Ce que ni eux, ni Trump, ne disent, c’est que leur paix, c’est la capitulation, la paix de la défaite, le remplacement de de Gaulle Zelensky par un Pétain Ukrainien à la botte de Poutine, la paix des collabos qui ont refusé depuis trois ans toute aide aux ukrainiens.

Est-ce la fin de l’alliance atlantique ? Le risque est grand. Mais depuis quelques jours, l’humiliation publique de Zelensky, et toutes les décisions folles prises depuis un mois ont fini par faire réagir les américains. Les sondages sont en chute, les élus républicains sont accueillis par des foules hostiles dans leurs circonscriptions. Même Fox News devient critique. Les trumpistes ne sont plus en majesté. Ils contrôlent l’exécutif, le Parlement, la Cour Suprême et les réseaux sociaux. Mais dans l’histoire américaine les partisans de la liberté l’ont toujours emporté. Ils commencent à relever la tête.

Le sort de l’Ukraine se joue dans les tranchées. Mais il dépend aussi de ceux qui aux Etats-Unis veulent défendre la démocratie et ici de notre capacité à unir les Européens, à trouver les moyens de leur défense commune et à refaire de l’Europe la puissance qu’elle fut un jour dans l’histoire et qu’elle hésite à redevenir. Nos parents ont vaincu le fascisme et le communisme, au prix de tous les sacrifices. La tâche de notre génération est de vaincre les totalitarismes du XXIème siècle.

Vive l’Ukraine libre, vive l’Europe démocratique ».

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Trump-« Cour de Néron », « bouffon sous kétamine » l’intégralité du discours du sénateur Claude Malhuret sur les Etats-Unis

Depuis une semaine, son discours fait le tour de la planète. En dénonçant avec verve ce que sont devenus les Etats-Unis de Donald Trump, le sénateur Claude Malhuret a fait mouche et jouit d’une nouvelle notoriété outre-atlantique. Si c’est le début de son propos qui tourne sur les réseaux, le Sénat publie l’intégralité de son discours, où ils multiplient les attaques contre Donald Trump.

Face à l’attrait que suscite les mots de Claude Malhuret, nous publions ici l’intégralité de son discours

« L’Europe est à un tournant critique de son histoire. Le bouclier américain se dérobe, l’Ukraine risque d’être abandonnée, la Russie renforcée.

Washington est devenu la cour de Néron. Un empereur incendiaire, des courtisans soumis et un bouffon sous kétamine chargé de l’épuration de la fonction publique. C’est un drame pour le monde libre, mais c’est d’abord un drame pour les Etats-Unis.

Le message de Trump est que rien ne sert d’être son allié puisqu’il ne vous défendra pas, qu’il vous imposera plus de droits de douane qu’à ses ennemis et vous menacera de s’emparer de vos territoires tout en soutenant les dictatures qui vous envahissent.

Le roi du deal est en train de montrer ce qu’est l’art du deal à plat ventre. Il pense qu’il va intimider la Chine en se couchant devant Poutine, mais Xi Jin Ping, devant un tel naufrage, est sans doute en train d’accélérer les préparatifs de l’invasion de Taïwan.

Jamais dans l’histoire un Président des Etats-Unis n’a capitulé devant l’ennemi. Jamais aucun n’a soutenu un agresseur contre un allié. Jamais aucun n’a piétiné la constitution américaine, pris autant de décrets illégaux, révoqué les juges qui pourraient l’en empêcher, limogé d’un coup l’état-major militaire, affaibli tous les contre-pouvoirs et pris le contrôle des réseaux sociaux. Ce n’est pas une dérive illibérale, c’est un début de confiscation de la démocratie.

Rappelons-nous qu’il n’a fallu qu’un mois, trois semaines et deux jours pour mettre à bas la République de Weimar et sa constitution. J’ai confiance dans la solidité de la démocratie américaine et le pays proteste déjà. Mais en un mois Trump a fait plus de mal à l’Amérique qu’en quatre ans de sa dernière présidence.

Nous étions en guerre contre un dictateur, nous nous battons désormais contre un dictateur soutenu par un traître. Il y a huit jours, au moment même où Trump passait la main dans le dos de Macron à la Maison Blanche, les Etats-Unis votaient à l’ONU avec la Russie et la Corée du Nord contre les Européens, réclamant le départ des troupes russes. Deux jours plus tard, dans le bureau ovale, le planqué du service militaire donnait des leçons de morale et de stratégie au héros de guerre Zelensky, avant de le congédier comme un palefrenier en lui ordonnant de se soumettre ou de se démettre. Cette nuit, il a commis un pas de plus dans l’infamie, en stoppant la livraison d’armes, pourtant promises.

Que faire devant cette trahison ? La réponse est simple : faire face. Et d’abord ne pas se tromper. La défaite de l’Ukraine serait la défaite de l’Europe. Les pays baltes, la Géorgie, la Moldavie sont déjà sur la liste. Le but de Poutine est le retour à Yalta, où fut cédée la moitié du continent à Staline. Les pays du Sud attendent l’issue du conflit pour décider s’ils doivent continuer à respecter l’Europe ou s’ils sont désormais libres de la piétiner. Ce que veut Poutine, c’est la fin de l’ordre mis en place par les Etats-Unis et leurs alliés, il y a 80 ans, avec comme premier principe l’interdiction d’acquérir des territoires par la force. Cette idée est à la source même de l’ONU, où aujourd’hui les Américains votent en faveur de l’agresseur et contre l’agressé parce que la vision trumpienne coïncide avec celle de Poutine : un retour aux sphères d’influence, les grandes puissances dictant le sort des petits pays. A moi le Groenland, le Panama et le Canada ; à toi l’Ukraine, les pays baltes et l’Europe de l’Est ; à lui Taïwan et la mer de Chine. On appelle cela, dans les soirées des oligarques du golf de Mar-A-Lago, le « réalisme diplomatique ».

Nous sommes donc seuls. Mais le discours selon lequel on ne peut résister à Poutine est faux. Contrairement à la propagande du Kremlin, la Russie va mal. En trois ans la soi-disant deuxième armée du monde n’a réussi à grappiller que des miettes d’un pays trois fois moins peuplé. Les taux d’intérêts à 25 %, l’effondrement des réserves de devises et d’or, l’écroulement démographique, montrent qu’elle est au bord du gouffre. Le coup de pouce américain à Poutine est la plus grande erreur stratégique jamais commise lors d’une guerre.

Le choc est violent, mais il a une vertu : les Européens sortent du déni. Ils ont compris en un jour à Munich que la survie de l’Ukraine et l’avenir de l’Europe sont entre leurs mains et qu’ils ont trois impératifs.

Accélérer l’aide militaire à l’Ukraine pour compenser le lâchage américain. Pour qu’elle tienne. Et bien sûr pour imposer sa présence et celle de l’Europe dans toute négociation. Cela coûtera cher. Il faudra en terminer avec le tabou de l’utilisation des avoirs russes gelés. Il faudra contourner les complices de Moscou à l’intérieur même de l’Europe, par une coalition des seuls pays volontaires avec bien sûr le Royaume-Uni.

En second lieu, exiger que tout accord soit accompagné du retour des enfants kidnappés, des prisonniers, et de garanties de sécurité absolues. Après Budapest, la Géorgie et Minsk nous savons ce que valent les accords avec Poutine. Ces garanties passent par une force militaire suffisante pour empêcher une nouvelle invasion.

Enfin, et c’est le plus urgent parce c’est ce qui prendra le plus de temps, il faut rebâtir la défense européenne négligée au profit du parapluie américain depuis 1945 et sabordée depuis la chute du mur de Berlin.

C’est une tâche herculéenne. Mais c’est sur sa réussite ou son échec que seront jugés dans les livres d’histoire les dirigeants de l’Europe démocratique d’aujourd’hui.

Friedrich Merz vient de déclarer que l’Europe a besoin de sa propre alliance militaire. C’est reconnaître que la France avait raison depuis des décennies en plaidant pour une autonomie stratégique. Il reste à la construire.

Il faudra investir massivement, renforcer le Fonds européen de défense hors des critères d’endettement de Maastricht, harmoniser les systèmes d’armes et de munitions, accélérer l’entrée dans l’union de l’Ukraine qui est aujourd’hui la première armée européenne, repenser la place et les conditions de la dissuasion nucléaire à partir des capacités française et britannique, relancer les programmes de bouclier anti-missiles et de satellites. Le plan annoncé hier par Ursula von der Leyen est un très bon point de départ.

Et il faudra beaucoup plus. L’Europe ne redeviendra une puissance militaire qu’en redevenant une puissance industrielle. En un mot, il faudra appliquer le rapport Draghi. Pour de bon.

Mais le vrai réarmement de l’Europe, c’est son réarmement moral. Nous devons convaincre l’opinion, face à la lassitude et à la peur de la guerre, et surtout face aux comparses de Poutine, l’extrême droite et l’extrême-gauche. Ils ont encore plaidé hier à l’Assemblée nationale contre l’unité européenne, contre la défense européenne. Ils disent vouloir la paix. Ce que ni eux, ni Trump, ne disent, c’est que leur paix, c’est la capitulation, la paix de la défaite, le remplacement de de Gaulle Zelensky par un Pétain Ukrainien à la botte de Poutine, la paix des collabos qui ont refusé depuis trois ans toute aide aux ukrainiens.

Est-ce la fin de l’alliance atlantique ? Le risque est grand. Mais depuis quelques jours, l’humiliation publique de Zelensky, et toutes les décisions folles prises depuis un mois ont fini par faire réagir les américains. Les sondages sont en chute, les élus républicains sont accueillis par des foules hostiles dans leurs circonscriptions. Même Fox News devient critique. Les trumpistes ne sont plus en majesté. Ils contrôlent l’exécutif, le Parlement, la Cour Suprême et les réseaux sociaux. Mais dans l’histoire américaine les partisans de la liberté l’ont toujours emporté. Ils commencent à relever la tête.

Le sort de l’Ukraine se joue dans les tranchées. Mais il dépend aussi de ceux qui aux Etats-Unis veulent défendre la démocratie et ici de notre capacité à unir les Européens, à trouver les moyens de leur défense commune et à refaire de l’Europe la puissance qu’elle fut un jour dans l’histoire et qu’elle hésite à redevenir. Nos parents ont vaincu le fascisme et le communisme, au prix de tous les sacrifices. La tâche de notre génération est de vaincre les totalitarismes du XXIème siècle.

Vive l’Ukraine libre, vive l’Europe démocratique ».

La Cour des comptes condamne le coût du biogaz et des énergies renouvelables

La  Cour des comptes condamne le coût du biogaz

 

Le développement du bio gaz relève du gadget particulièrement coûteux estime sans ambiguïté la Cour des Comptes qui estime le développement de cette énergie insoutenable.

L’institution financière juge élevé le coût du soutien public à la production de biogaz, qui s’établit déjà à plusieurs milliards d’euros. Elle redoute aussi que le futur mécanisme ne se traduise par un coût insoutenable pour les consommateurs. De quoi questionner les objectifs de production.

Dans un  rapport au volume hors normes de près de 260 pages, l’institution financière se montre à la fois critique sur le mécanisme de soutien public actuel et inquiète sur le futur dispositif, extrabudgétaire, des certificats de production de biogaz, « qui nous paraît porteur de risques importants en termes d’impacts de prix pour les consommateurs », indiquent ses auteurs.

Plus globalement c’est toute la politique des énergies renouvelables qui est considéré comme une véritable catastrophe financière énergétique.

Ainsi ce chiffre de 121 milliards ! 121 milliards d’euros. Il est inéluctable. Il représente en effet uniquement le montant du soutien public auquel s’est engagé l’Etat par les contrats signés avant fin 2017 au bénéfice des producteurs d’électricité d’origine éolienne et photovoltaïque (plus un chouïa de biométhane).

Ces 121 milliards seront distribués à un rythme annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent, selon les magistrats de la Cour des comptes dont le vocabulaire est fort poli, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées». Une autre de leurs formules en réalité assassines : «Des charges importantes, durables et mal évaluées». C’est un titre de chapitre, en gros caractères et en gras, histoire de bien enfoncer le clou.

La  Cour y appelle à «asseoir la politique énergétique sur des arbitrages rationnels fondés sur la prise en compte du coût complet des différentes technologies». Il est certain que ne pas se ficher complètement du coût des différents moyens de production d’énergie, en particulier pour l’électricité puisque c’est l’essentiel du rapport, semble une idée raisonnable.

Partie avec cette idée pour le moins respectable, la Cour des comptes fait d’incroyables découvertes dans notre politique énergétique dont l’un des paramètres clés est officiellement la volonté de maîtriser les émissions de gaz à effet de serre afin de ne pas trop bousculer le climat.

Parmi ces découvertes, le coût faramineux du soutien à l’électricité photovoltaïque, pour un résultat minable. Ainsi les seuls contrats signés avant 2010 pèseront, au total lorsqu’ils seront arrivés à terme, pas moins de «38,4 milliards d’euros pour les finances publiques», pour… 0,7% de la production d’électricité (1), note la Cour. Ces contrats représenteront encore 2 milliards par an en 2030 et représentent une subvention de 480 € par MWh.

L’éolien est un peu moins dispendieux. Mais les chiffres sont, là aussi, cruels. Des contrats de l’éolien vont coûter «40,7 milliards d’euros en 20 ans» pour… «2% de la production française», précise le rapport. Récemment, les appels d’offres pour l’éolien offshore flottant de 2015 pourraient se traduire par un coût de 1,7 milliard pour moins de 100 MW de puissance installée, et 390 GWh par an, soit… 0,07% de la production nationale, notent les magistrats.

Politique-Chantage de Trump: sanctions américaines contre le procureur de la Cour pénale internationale

Politique-Chantage de Trump: sanctions américaines contre le procureur de la Cour pénale internationale

Trump qui entretient des liens très approximatifs avec la justice n’hésite pas à jouer le rôle du procureur mondial général. Ainsi c’est lui maintenant qui vient de décider de sanctions américaines contre le procureur de la cour pénale internationale ! Le président gangster des États-Unis ne recule devant rien ni l’indécent, ni le ridicule encore moins devant le déni de justice. Le département américain du Trésor a en effet imposé des sanctions à Karim Khan après le décret présidentiel signé par Donald Trump, qui accuse la CPI d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël».

Le texte du décret signé par Donald Trump au début du mois accuse la CPI d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël», en référence également à une enquête sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan.

La Cour basée à La Haye (Pays-Bas) avait condamné ce décret visant «à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial». Ni les États-Unis, ni Israël ne sont membres de la CPI, juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, elle compte aujourd’hui 124 Etats membres et n’a prononcé depuis sa création qu’une poignée de condamnations. Au cours du premier mandat de Donald Trump, la CPI, en particulier sa procureure d’alors, Fatou Bensouda, avait déjà été la cible de sanctions américaines – levées par Joe Biden peu après son arrivée au pouvoir en 2021.

Chantage de Trump: sanctions américaines contre le procureur de la Cour pénale internationale

Chantage de Trump: sanctions américaines contre le procureur de la Cour pénale internationale

Trump qui entretient des liens très approximatifs avec la justice n’hésite pas à jouer le rôle du procureur mondial général. Ainsi c’est lui maintenant qui vient de décider de sanctions américaines contre le procureur de la cour pénale internationale ! Le président gangster des États-Unis ne recule devant rien ni l’indécent, ni le ridicule encore moins devant le déni de justice. Le département américain du Trésor a en effet imposé des sanctions à Karim Khan après le décret présidentiel signé par Donald Trump, qui accuse la CPI d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël».

Le texte du décret signé par Donald Trump au début du mois accuse la CPI d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël», en référence également à une enquête sur des crimes de guerre présumés de soldats américains en Afghanistan.

La Cour basée à La Haye (Pays-Bas) avait condamné ce décret visant «à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial». Ni les États-Unis, ni Israël ne sont membres de la CPI, juridiction permanente chargée de poursuivre et juger des individus accusés de génocide, de crime contre l’humanité et de crime de guerre.

Fondée en 2002, elle compte aujourd’hui 124 Etats membres et n’a prononcé depuis sa création qu’une poignée de condamnations. Au cours du premier mandat de Donald Trump, la CPI, en particulier sa procureure d’alors, Fatou Bensouda, avait déjà été la cible de sanctions américaines – levées par Joe Biden peu après son arrivée au pouvoir en 2021.

Vers la fin de la Cour pénale internationale

Vers la fin de la Cour pénale internationale

 

Objet de critiques et de menaces, la Cour pénale internationale doit pouvoir répondre aux attentes des milliers de victimes civiles recensées depuis trois ans et veiller à l’application des conventions de Genève, estime Bruno Cotte, ancien président de chambre à la CPI, dans une tribune au « Monde ».

 

Robert Badinter (1928-2024) nous a quittés il y a un an. Pour lui, la justice pénale internationale, à l’essor de laquelle il a consacré toute son énergie, était une exigence. Selon ses propres termes, « la longue marche du droit international contre l’impunité des grands criminels tend vers un ordre juridique mondial de nature à satisfaire l’universalité des droits de l’homme ». Comment pourrait-on interrompre cette marche ? Que dirait-il s’il était encore présent à nos côtés alors que le droit international humanitaire est piétiné ? Ce n’est pas travestir sa pensée que d’oser dire qu’il serait désespéré, mais aussi déterminé car il ne baissait jamais les bras. Et le sillon qu’il a tracé doit être poursuivi.

Rappelons-nous : à Rome, le 17 juillet 1998, est signé dans l’enthousiasme le traité créant la Cour pénale internationale (CPI). Cinquante ans après le procès de Nuremberg, tribunal souvent critiqué pour être le fait d’une « justice de vainqueurs », six ans après la création des tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, compétents pour traiter des crimes commis dans un contexte géopolitique bien précis, une cour, cette fois universelle et permanente, voyait enfin le jour. On en parlait depuis longtemps mais la guerre froide avait ruiné toute tentative en ce sens.

Sa création fut contestée et on ne peut que déplorer que les Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’Inde, Israël aient refusé de ratifier le traité de Rome. Cent vingt-cinq Etats en sont toutefois aujourd’hui parties et croient en la CPI : ce n’est pas insignifiant !

Ses débuts ont été difficiles et les critiques, souvent justifiées, ne l’ont pas ménagée. Cela lui a permis de se remettre souvent en cause et de gagner en célérité et en efficacité. Critiquée pour ne s’attaquer qu’à de « seconds couteaux », elle a, depuis l’agression de l’Ukraine par la Russie et le conflit qui embrase le Proche-Orient, visé plus haut. Et des mandats d’arrêt ont été délivrés contre des dirigeants haut placés. ….

Déficit public : Critique timide de la Cour des comptes

Déficit public : Critique timide de la Cour des comptes 

Pour une fois la Cour des Comptes ne manifeste pas un grand courage à travers sa critique très timide de la situation financière publique. Témoin cette observation très timide en langage diplomatique: «aucune marge de manœuvre en cas de scénario moins favorable» que les hypothèses «optimistes» sur lesquelles s’appuie le gouvernement »

Et paradoxalement,  la même Cour des Comptes considère aussi que l’objectif de revenir à 3 % du PIB en 2027 pour le déficit manque d’ambition alors qu’elle se ligne déjà la fragilité de la trajectoire financière.

En clair on a l’impression que la Cour des Comptes retient ses critiques. En réalité toujours les mêmes à savoir une surestimation des recettes avec des prévisions économiques trop optimistes alors que la prévision de réduction des dépenses est très hypothétique.

La Cour des Comptes estime qu’un retour sous les 3 % du PIB concernant le déficit serait trop tardif. Encore faudrait-il atteindre ce qui sur les tendances actuelles paraît assez douteux

Pour preuve la Cour des Comptes affirme aussi ue «Le respect de l’objectif de déficit» public à 4,4% du PIB pour 2024 «n’est pas acquis», a averti Pierre Moscovici, même avec les récentes coupes de 10 milliards d’euros dans le budget de l’État, prises en compte dans ce rapport qui donne une photographie à fin février 2024. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire les avait annoncées mi-février, en même temps qu’il avait abaissé la prévision de croissance française pour 2024 à 1%, contre 1,4% initialement retenu lorsque le budget avait été bâti – un scénario macroéconomique dont la Cour considère qu’il était dès le départ «improbable». Ces annulations de crédits étaient «impératives» mais risquent de ne pas être «suffisantes pour maintenir la trajectoire du déficit», a estimé Pierre Moscovici. «La trajectoire fixée par le gouvernement est peu ambitieuse et très fragile», dit-il aussi dans une interview aux Échos publiée lundi soir.

Selon la Cour des comptes, elles seront «d’autant plus difficiles» à réaliser que «la hausse des charges d’intérêts et de nombreuses lois de programmation sectorielle (Défense, Justice, Intérieur, Recherche) orientent déjà la dépense publique à la hausse», outre les futures dépenses sur la transition écologique. La Cour des comptes estime ainsi que les finances publiques «resteront en 2024 parmi les plus dégradées de la zone euro», risquant d’exposer la France «à des discussions difficiles avec la Commission et ses partenaires européens», y compris dans le cadre des nouvelles règles en cours de discussion.

Avec une dette publique prévue à 109,7% du PIB en 2024 et 108,1% en 2027, «on est solidement installé sur le podium des trois pays les plus endettés de la zone euro», regrette Pierre Moscovici.  Finalement une critique mais quand même mesurée compte tenu de l’aspect dramatique de la situation. On a aussi connu une Cour des Comptes plus courageuse.

 

Inéligibilité de Trump devant la cour suprême

Inéligibilité de Trump devant la cour suprême

Les États-Unis pourraient bien connaître la plus grande crise démocratique de leur histoire en raison de la question de l’inéligibilité de Trump devant la cour suprême. Ce dernier est en effet accusé par plusieurs Etats d’avoir tenté de s’opposer aux résultats de l’élection de Biden. Une sorte de tentative de coup d’État .La crise démocratique va bien au-delà de ce problème car les deux tiers des Américains ne sont pas satisfaits de la politique des deux candidats Biden et Trump. En outre on assiste à une forte polarisation autour de la question migratoire et de la sécurité.

On peut légitimement se demander comment les États-Unis autorisent à nouveau la perspective de Trump, idiot et démago notoire  accessoirement voleur. Il y a d’être condamné à rembourser plus de 400 millions pour détournement fiscal. En outre ,sur toutes les questions intérieures et surtout internationales, il apparaît comme ignorant des problématiques complexes et adopte une posture de clown médiatique utilisant en permanence des rhétoriques d’une vulgarité déconcertante.

La Cour suprême des États-Unis a accepté mercredi 28 février de se saisir de la question de l’immunité pénale invoquée par Donald Trump en tant qu’ancien président, et de l’examiner dès la fin avril, quelques mois avant la présidentielle.

S’il était de nouveau élu, Donald Trump pourrait, une fois investi en janvier 2025, ordonner l’arrêt des poursuites fédérales à son encontre.

La défense de Donald Trump revendique une «immunité absolue» pour ses actes commis alors qu’il était à la Maison-Blanche. «Pour les besoins de ce dossier pénal, l’ancien président Trump est devenu le citoyen Trump, avec les mêmes protections que n’importe quel autre prévenu. Mais toute immunité relevant du pouvoir exécutif, qui aurait pu le protéger lorsqu’il était président en exercice, ne le protège plus contre ces poursuites», ont écrit les trois juges d’appel dans leur décision unanime, confirmant celle prononcée en décembre en première instance .

Endettement : la fuite en avant de la France dénoncée par la Cour des Comptes

Endettement : la fuite en avant de la France dénoncée par la Cour des Comptes

En termes diplomatiques comme d’habitude, la Cour des Comptes cependant dénonce le mensonge du gouvernement quant à la réalité de l’endettement. Elle note évidemment que la France est le pays le plus en retard en matière de désendettement et que ce dernier continue d’amplifier du fait notamment de la surestimation des recettes et inversement de la sous-estimation des dépenses. « Notre niveau d’endettement atteint des sommets, et la trajectoire de désendettement prévue par le gouvernement est non seulement fragile, elle est aussi peu ambitieuse », a déclaré le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici.

Pour rappel, la dette publique tricolore s’élevait à 112% du produit intérieur brut fin 2023. L’Hexagone se classait ainsi à la troisième marche du podium derrière la Grèce (166%) et l’Italie (142%) selon de récentes données d’Eurostat. « Le retour sous 3 points de PIB du déficit public est prévu uniquement pour 2027, ce qui est singulièrement tardif par rapport à nos voisins européens, et nous place en queue de peloton par rapport à nos principaux partenaires », a poursuivi le spécialiste des finances publiques.

Le gouvernement est aussi de plus en plus critiqué pour ses prévisions de croissance jugées «optimistes ». Dans le projet de loi de finances 2024 présenté en septembre 2023, l’exécutif a prévu une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% en 2024. Pour 2023, l’activité devrait accélérer en 0,8% et 0,9% selon les différents instituts de prévision. De son côté, le gouvernement a maintenu jusqu’à maintenant son chiffre de 1,4%.

« Depuis six mois le moral des entreprises a changé. Les carnets de commande se vident », expliquait mercredi à La Tribune, Eric Heyer, directeur des prévisions à l’OFCE. « La demande est devenue le principal frein à l’activité des entreprises. La consommation des ménages est faible. Le pouvoir d’achat des salariés est en baisse.

Aujourd’hui, il y a un vrai problème de demande », poursuit l’économiste. « La croissance du PIB devrait augmenter de 0,9% en 2023 et 0,8% en 2024. La croissance serait assez maigre en 2025 », a abondé Bertrand Pluyaud, économiste à l’OCDE en charge de la France auditionné ce mercredi par la Commission des finances de l’Assemblée nationale.

La fuite de l’endettement de la France dénoncée par la Cour des Comptes

La fuite de l’endettement de la France dénoncée par la Cour des Comptes

En termes diplomatiques comme d’habitude, la Cour des Comptes cependant dénonce le mensonge du gouvernement quant à la réalité de l’endettement. Elle note évidemment que la France est le pays le plus en retard en matière de désendettement et que ce dernier continue d’amplifier du fait notamment de la surestimation des recettes et inversement de la sous-estimation des dépenses. « Notre niveau d’endettement atteint des sommets, et la trajectoire de désendettement prévue par le gouvernement est non seulement fragile, elle est aussi peu ambitieuse », a déclaré le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici.

Pour rappel, la dette publique tricolore s’élevait à 112% du produit intérieur brut fin 2023. L’Hexagone se classait ainsi à la troisième marche du podium derrière la Grèce (166%) et l’Italie (142%) selon de récentes données d’Eurostat. « Le retour sous 3 points de PIB du déficit public est prévu uniquement pour 2027, ce qui est singulièrement tardif par rapport à nos voisins européens, et nous place en queue de peloton par rapport à nos principaux partenaires », a poursuivi le spécialiste des finances publiques.

Le gouvernement est aussi de plus en plus critiqué pour ses prévisions de croissance jugées «optimistes ». Dans le projet de loi de finances 2024 présenté en septembre 2023, l’exécutif a prévu une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% en 2024. Pour 2023, l’activité devrait accélérer en 0,8% et 0,9% selon les différents instituts de prévision. De son côté, le gouvernement a maintenu jusqu’à maintenant son chiffre de 1,4%.

« Depuis six mois le moral des entreprises a changé. Les carnets de commande se vident », expliquait mercredi à La Tribune, Eric Heyer, directeur des prévisions à l’OFCE. « La demande est devenue le principal frein à l’activité des entreprises. La consommation des ménages est faible. Le pouvoir d’achat des salariés est en baisse.

Aujourd’hui, il y a un vrai problème de demande », poursuit l’économiste. « La croissance du PIB devrait augmenter de 0,9% en 2023 et 0,8% en 2024. La croissance serait assez maigre en 2025 », a abondé Bertrand Pluyaud, économiste à l’OCDE en charge de la France auditionné ce mercredi par la Commission des finances de l’Assemblée nationale.

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Pierre Moscovici a bien du mal à justifier le fait qu’il ait différé les critiques de la Cour des Comptes vis-à-vis de l’immigration. Pierre Moscovici justifie ce décalage dans le temps par le fait qu’il ne voulait pas jeter de lui sur le feu.

En réalité, le président de la Cour des Comptes voulait sans doute atténuer des critiques très fortes sur l’inefficacité de l’État et ses contradictions.

Certains élus de droite et d’extrême droite dénoncent un rapport « sciemment dissimulé ».

Une faute telle qu’elle est devenue « injustifiable » aux yeux de l’opposition. « Cet aveu de Pierre Moscovici est absolument délirant », s’est ainsi insurgé Aurélien Pradié : « Notre démocratie est en état de délabrement. »

Une vision similaire à celle de Laurent Wauquiez, qui a dénoncé sur X un « manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires ». Et de surenchérir en demandant la démission du président de l’institution.

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Immigration : Critiques un peu tardives de la Cour des Comptes

Pierre Moscovici a bien du mal à justifier le fait qu’il ait différé les critiques de la Cour des Comptes vis-à-vis de l’immigration. Pierre Moscovici justifie ce décalage dans le temps par le fait qu’il ne voulait pas jeter de lui sur le feu.

En réalité, le président de la Cour des Comptes voulait sans doute atténuer des critiques très fortes sur l’inefficacité de l’État et ses contradictions.

Certains élus de droite et d’extrême droite dénoncent un rapport « sciemment dissimulé ».

Une faute telle qu’elle est devenue « injustifiable » aux yeux de l’opposition. « Cet aveu de Pierre Moscovici est absolument délirant », s’est ainsi insurgé Aurélien Pradié : « Notre démocratie est en état de délabrement. »

Une vision similaire à celle de Laurent Wauquiez, qui a dénoncé sur X un « manquement grave à notre démocratie et aux obligations constitutionnelles les plus élémentaires ». Et de surenchérir en demandant la démission du président de l’institution.

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation et de sur-urbanisation

Aménagement du territoire : la folie de la métropolisation et de sur-urbanisation


La mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Les créations d’emplois en effet se concentrent depuis une dizaine d’années sur les aires urbaines de plus de 500.000 habitants, zones où l’on trouve les métiers les plus dynamiques – notamment les postes de cadres – au détriment des villes petites et moyennes, constate une étude de France Stratégie.

Au total, c’est une douzaine de métropoles régionales qui se partagent quasiment la moitié (46%) des emplois, dont 22% pour Paris et 24% en province. Et ce marché de l’emploi à deux vitesses se creuse. La situation est inédite: entre en 1968 et 1999, la croissance de l’emploi profitait à l’ensemble du pays… avant que les territoires ne se différencient de plus en plus, et que la fracture ne se transforme en fossé entre 2006 et 2013. C’est durant cette période que les aires urbaines de plus de 500.000 habitants ont massivement créé des emplois alors que les villes moyennes, les petites villes et les communes isolées ont subi des pertes, observe l’organisme placé auprès du Premier ministre.

Ce phénomène a un nom: la «métropolisation». Or cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification. . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une aberration environnementale) tandis que certaines petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi.

Du coup, les populations sont contraintes de rechercher des embauches de plus en plus loin de leur domicile (20, 30, 50 kms). Jusqu’au jour où elles décident de quitter leur zone d’habitat pour rejoindre des zones plus riches en emplois. Pour preuve de cette désertification : la baisse dramatique de la valeur du patrimoine immobilier. Par manque de populations, les services rétrécissent comme peau de chagrin. Le cœur de la problématique de la désertification, c’est la disparition de l’emploi qui génère mécaniquement la fermeture des commerces et des services.

La réactivation des villes moyennes, des zones rurales défavorisées passe d’abord par une analyse fine des réalités et de leur évolution sur longue période (emploi, PIB, population, services etc.) ; aussi par une prise en compte des typologies différenciées des zones dont l’approche globale masque les disparités. Au-delà, il convient d’agir sur les leviers susceptibles d’abord de fixer la population active existante et d’encourager la création d’emplois. Bien entendu une commune ne peut, à elle seule, inverser ces tendances lourdes même si elle peut intervenir utilement dans le champ actuel de sa responsabilité.

Beaucoup de communes se préoccupent de leur développement pour autant l’environnement défavorable limite leur action (fiscalité, réglementation, transport, équipements et services). En fonction de certains scénarios économiques, sociaux et démographiques, en 2040 certains villages se transformeront en zones pour retraités voire même disparaîtront (d’autant qu’à cette date un Français sur trois aura plus de 60 ans). L’activité économique interagit sur la qualité et le niveau des services et réciproquement.

Si on se préoccupe légitimement des équipements et des services publics, par contre le soutien à l’emploi et à l’économie locale en particulier est plus déficient. Or en fonction du rythme de destruction des emplois locaux, ce devrait être aussi une priorité. Encore une fois compte tenu de la mode de la « métropolisation » ‘ pas spécifique à la France, il y a fort à parier qu’on pourra attendre encore longtemps des mesures significatives pour le développement rural des zones défavorisées. On ne saurait se limiter à quelques dispositions certes utiles mais très insuffisantes (couverture internet, bureau de poste, quelques services …peut-être.

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