Algérie : la rente mémorielle d’un pouvoir corrompu
Il est clair que les dernières déclarations de Macron relative à la nature même du régime algérien constituent une sorte de nouvelle aubaine pour le pouvoir algérien afin de conserver son emprise sur un pays maintenu dans un état de misère économique et démocratique depuis la décolonisation.
L’essentiel des ressources de l’Algérie a en effet été dilapidé et approprié par une technostructure issue du FLN et de l’armée qui se partage les richesses du pays. Régulièrement, d’Algérie connaît des éruptions démocratiques vite muselées et récupérées par le pouvoir en place qui sort alors la rente mémorielle pour retourner la responsabilité contre la France.
Pourtant il y a 60 ans que le pays est indépendant et toute cette période n’aura servi à peu près à rien moderniser et démocratiser le pays. Ce que vient de reconnaître d’une certaine façon macro qui constate que « le système politico-militaire [algérien] s’est construit sur une rente mémorielle » et sur « une histoire officielle (…) totalement réécrite » qui « repose sur une haine de la France ». Par Emmanuel Macron n’a fait qu’exprimer une évidence, d’ailleurs largement partagée au sein même de la société algérienne.
Pour masquer ses déficiences, l’Algérie a sauté sur l’affaire de la réduction des visas dont le nombre devrait être divisé par deux selon les déclarations de Macron. Une réduction justifiée par le faite que 10 000 délinquants algériens doivent être reconduits dans leur pays chaque année et que seulement une centaine le sont réellement par opposition de l’Algérie à ce retour.
Pour entretenir la grogne sur ce sujet, l’Algérie a décidé de rappeler son ambassadeur en France et a interdit le survol aux avions militaires français.
Les dirigeants de l’appareil politico-militaire algérien entendent en même temps mettre sous le boisseau le mouvement Hirak qu’à qui avait secoué la démocratie algérienne. Un mouvement au début appuyé par le président de la république algérien mais ensuite enterrée sous de pseudos réformes démocratiques à venir.
Le pouvoir algérien ressort alors la vieille ficelle usée jusqu’à la corde de la rente mémorielle et instrumentalise la haine de certains algériens contre la France.