Jean-Michel Baylet (PRG) en correctionnelle
Le président du Parti radical de Gauche (PRG) Jean-Michel Baylet a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour infraction au code des marchés publics en tant que président du Conseil général du Tarn-et-Garonne, a-t-on appris samedi auprès de son avocat. Cette décision, qui concerne des faits remontant à 2003, a été prise par le juge Jean-Michel Gentil, en première ligne dans l’instruction de l’affaire Bettencourt et qui, à ce titre, a mis en examen l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy pour « abus de faiblesse ». « Je trouve que cette affaire n’a que trop duré, elle aurait pu être réglée en quatre mois après l’ouverture de l’information judiciaire qui remonte à six ans », a dit à Reuters l’avocat de Jean-Michel Baylet, Me Jean-Yves Dupeux. « Depuis la mise en examen en 2009, le juge Gentil a rendu une première ordonnance de renvoi pour des faits pour lesquels Jean-Michel Baylet n’avait pas été mis en examen. Le parquet avait été obligé de faire appel. On a perdu là un an et demi! », a-t-il ajouté. Il est reproché à l’ancien candidat à la primaire socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2012 d’avoir effectué quatre commandes pour le bulletin trimestriel du Conseil général auprès de deux sociétés dans lesquelles des proches étaient dirigeants ou actionnaires. La première est la société Hima Com dont la Dépêche du Midi, quotidien régional présidé par Jean-Michel Baylet lui-même, détient 10% des parts, et la deuxième est la société SA Viking détenue par Marie-France Baylet et Jean-Benoît Baylet, respectivement son épouse et son fils, selon le journal Sud-Ouest qui révélait la décision du juge dans son édition de samedi. « Il est renvoyé pour un total de factures de 25.000 euros » a dit son avocat. « Ce n’est pas lui qui a signé le marché mais un directeur des services. Mais comme il est responsable des marchés publics, c’est sur lui que ça retombe. C’est bien sûr un justiciable comme un autre, mais ça a beaucoup trop duré », a dit Me Jean-Yves Dupeux. Pour l’avocat, qui devrait plaider la prescription des faits, la justice « a mieux à faire que ça pour une affaire de plus dix ans, d’autant qu’il s’agit d’un marché qui a été effectué à un prix du marché, en conformité et avec la qualité qu’on est en droit d’attendre dans ce type de prestation ». L’affaire pourrait être jugée dans le courant du mois de juin.