COP24 : du bla-bla
Pour résumer, on s’est mis d’accord lors de la Cop 24 sur un manuel de bonnes pratiques mais qui n’engagent personne puisqu’il n’est pas contraignant. Il a été impossible de se mettre d’accord pour définir une nouvelle phase de diminution des gaz à effet de serre qui ne cessent d’augmenter. Du coup, la perspective de réduire la température paraît assez illusoire. « Je ne vois pas, en tant que scientifique, la moindre avancée, parce que des grands pays comme les États-Unis et la Russie, le Brésil maintenant et un peu l’Australie, traînent des pieds », déplore Jean Jouzel, membre du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Un avis presque partagé par Brune Poirson, secrétaire d’État à la Transition écologique et solidaire, invitée dimanche 16 décembre de franceinfo.
: La lutte contre le réchauffement climatique ne va pas assez vite, pas assez loin, c’est ce qu’a déclaré Laurent Fabius, l’ancien président de la COP21. Êtes-vous d’accord avec lui ?
Brune Poirson : Je suis tout à fait d’accord avec lui, c’est une réalité qu’on ne peut pas nier. À l’échelle de la planète, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour respecter les engagements de l’accord de Paris. Néanmoins, à l’occasion de la COP24, il y a eu une bonne nouvelle : les pays du monde entier se sont mis d’accord sur les règles du jeu avec un manuel sur l’application de l’accord de Paris. Il faut garder bien en tête le contexte dans lequel s’est déroulé la COP24 : des pays comme les États-Unis, le Brésil, l’Arabie Saoudite, la Russie, le Koweït, sciemment, ne veulent pas plus d’ambitions et ne croient pas aux principes fondamentaux de l’accord de Paris. Ils ont d’ailleurs tenté de le détricoter.
Pourquoi les États ne sont-ils pas plus offensifs pour mettre en vigueur ces mesures ?
Je crois que sur le principe, avoir tous les États du monde entier qui se mettent d’accord sur un texte, c’est assez extraordinaire. Cela permet de maintenir l’esprit de l’accord de Paris, qui était menacé. C’est très compliqué car il y a des pays qui ne veulent pas les mêmes choses que d’autres, des pays moins avancés qui demandent beaucoup d’argent, des soutiens, car ils disent avoir des capacités moins grandes que d’autres pays pour appliquer l’accord de Paris. C’est donc là-dessus que nous devons nous mettre d’accord et négocier. Il reste énormément de travail à faire.