Archive pour le Tag 'COP 29'

Limites de la Cop 29: pourquoi ?

Limites de la Cop 29: pourquoi ?

 

Les débats âpres auxquels cette conférence annuelle a donné lieu ont mis en évidence une fragilisation de la diplomatie climatique. Les pays développés ont opposé l’ampleur de l’effort financier demandé à une conjoncture économique et politique défavorable. ( papier du Monde)

 

La conclusion dans une grande confusion, le 24 novembre, de la 29e Conférence des parties sur le climat (COP29), organisée à Bakou (Azerbaïdjan), doit être considérée pour ce qu’elle est : un signal d’alarme. L’accord obtenu de justesse permet certes de ménager les apparences. En mettant en avant les 300 milliards de dollars (287 milliards d’euros) d’aide annuelle promis à l’horizon 2035 aux pays les plus pauvres, qui sont les plus touchés par les effets du changement climatique, les pays développés ont également beau jeu de mettre en avant le triplement, par rapport à leurs engagements précédents, d’une contribution qui ne repose cependant que sur le volontariat.

Il n’empêche. Les débats âpres auxquels cette conférence annuelle a donné lieu ont surtout mis en évidence une fragilisation de la diplomatie climatique, rattrapée par les mêmes effets corrosifs qui minent les autres outils du multilatéralisme. Donald Trump, dont l’ombre a plané sur Bakou et qui prendra place dans le bureau Ovale de la Maison Blanche le 20 janvier 2025, les incarne mieux que quiconque : nationalisme étriqué, primauté de l’unilatéralisme et négation de la réalité même du changement du climat et du lien avec les activités humaines.

L’affrontement Nord-Sud qui s’est matérialisé lors de cette conférence des Nations unies repose sur une équation devenue très difficile à résoudre. Plus les efforts prendront du retard dans la transition énergétique des pays en développement comme dans leur adaptation aux conséquences du changement climatique, plus les besoins vont grandir. C’est la raison pour laquelle ces pays ont campé sur des montants d’aide bien supérieurs aux 300 milliards de dollars qui constituent pourtant le point d’arrivée des négociations, critiquées avec virulence dans les secondes qui ont suivi leur conclusion.

Le petit groupe de pays développés a opposé l’ampleur de l’effort demandé de leur part, reflet de leur responsabilité historique dans la dette climatique à laquelle le monde est confronté, à une conjoncture économique et politique défavorable. Le ralentissement de la croissance, qui entraîne déjà des coupes claires dans leurs programmes d’aides, se double en effet d’un mouvement de contestation dans une partie de leurs opinions publiques contre la légitimité de tels engagements.

Cette bataille sur l’aide n’est pas le seul motif de déception. Un an après la Conférence des parties sur le climat de Dubaï, l’objectif d’une transition écologique hors des combustibles fossiles est resté au stade de l’incantation. Le travail de sape de l’Arabie saoudite et de la Chine a empêché toute avancée concrète. La défiance qui s’est exprimée à Bakou oblige même à considérer un rare point positif avec prudence.

Les règles régissant les marchés du carbone, c’est-à-dire les échanges d’émissions de CO2 entre pays et entreprises, ont enfin été adoptées après presque neuf ans de négociations, mais sans que leur application soit accompagnée d’outils de contrôle adéquats et de la transparence nécessaire.

Survenant juste après l’échec de la COP sur la biodiversité de Cali (Colombie), qui avait déjà achoppé sur la question des financements, les résultats pour le moins mitigés de Bakou font que le prochain rendez-vous prévu en 2025 à Belem, au Brésil, pourrait avoir des allures de quitte ou double pour le climat.

La COP 29 en Azerbaïdjan: la honte

La COP 29 en Azerbaïdjan: la honte

Anne Hidalgo (Maire de Paris), Xavier Bertrand (Président de la Région Hauts-de- France), Valérie Pécresse (Présidente de la Région Île-de-France), Bruno Retailleau (Président du groupe LR au Sénat), Carole Delga (Présidente de la Région Occitanie), Michèle Rubirola (Première adjointe au maire de Marseille), Michaël Delafosse (Maire de Montpellier), Jeanne Barseghian (Maire de Strasbourg) protestent dans « la Tribune » contre le choix de l’Azerbaïdjan pour organiser la prochaine COP 29.

Le 11 décembre, l’Azerbaïdjan a été choisi pour accueillir l’année prochaine la COP29. Pour les pays et les collectivités qui luttent contre le réchauffement climatique en sortant des énergies fossiles, c’est évidemment une très mauvaise nouvelle puisque 90 % de l’économie de l’Azerbaïdjan dépend du pétrole et du gaz.

Une COP à Bakou serait une COP de la honte et du déshonneur, pour la France, l’Union européenne et les démocraties. Sa tenue serait en effet inévitablement utilisée par le régime pour se blanchir de ses agressions et de ses atteintes au pluralisme et aux droits de l’homme. Le régime de Bakou n’a pas cessé de combattre et de réprimer ses opposants à l’aide d’un système policier qui en fait un des États les plus répressifs de la région, Ce système répressif ne s’est d’ailleurs pas limité à son seul territoire. À plusieurs reprises ces dernières années, il a tenté en Europe même – y compris sur le territoire français – d’éliminer ses opposants réfugiés dans nos démocraties.

Cette désignation scandaleuse apparaît comme un blanc-seing donné au régime dictatorial du clan mené par Ilham Aliev, qui vient d’ailleurs de décider d’avancer la prochaine élection présidentielle au 7 février 2024 et peut désormais effectuer un nombre illimité de mandats dans un déni démocratique absolu. Elle survient surtout quelques mois après le coup de force militaire contre l’Arménie et le Haut-Karabakh. Fort de sa non-reconnaissance du génocide arménien de 1915 et de son négationnisme systématique proféré par ses organes de propagande, il a décidé de s’attaquer à l’Arménie et aux habitants du Haut-Karabakh.

Rappelons les faits. La dictature de Bakou a attaqué et défait l’Arménie en 2020. Poursuivant sa volonté de dénier aux Arméniens le droit de vivre sur leurs terres historiques, elle a imposé en 2022 au Haut-Karabakh un blocus complet, qui sonnait comme le prélude à un processus génocidaire. En septembre 2023 enfin, elle a envahi militairement le Haut-Karabakh et a exigé sa capitulation. Bakou s’est depuis livré à un nettoyage ethnique méthodique et cynique de ses habitants, leur déniant tout droit à l’autodétermination et détenant arbitrairement plusieurs dizaines d’anciens responsables politiques et de simples citoyens du Haut-Karabakh. Bakou continue enfin à exercer une menace mortelle pour la République d’Arménie.

Le régime du clan Aliev a mis en place depuis plus de dix ans un système de corruption généralisée pour étendre son influence en Europe

L’Europe se déshonorerait d’autant plus d’accepter que Bakou organise la prochaine COP que le régime du clan Aliev a mis en place depuis plus de dix ans un système de corruption généralisée pour étendre son influence en Europe. Ses actions de corruption se sont doublées d’une volonté de déstabilisation des démocraties européennes, y compris dans notre pays. Nous en voulons pour preuve la campagne de désinformation que l’Azerbaïdjan a orchestrée contre l’organisation en France des Jeux olympiques de 2024. L’Europe a déjà signé en juillet 2022 un accord de coopération avec Bakou dans le domaine de l’énergie, en l’occurrence du gaz et du pétrole qui permettent au régime de financer ses achats d’armement, ses guerres et sa propagande. Il n’est pas possible d’aller plus loin dans la complaisance puisqu’il est évident que l’Azerbaïdjan utilisera l’organisation de la COP pour se donner une façade de respectabilité.

Il est impératif de mettre fin à l’impunité du régime de Bakou. Pour cela nous appelons, instamment, la France et l’Union européenne à tout faire pour qu’un autre lieu soit trouvé afin d’accueillir la COP29.

Anne Hidalgo, Bruno Retailleau, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Carole Delga, Michèle Rubirola, Michaël Delafosse et Jeanne Barseghian




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