Archive pour le Tag 'Cop 28:'

COP 28: le pétrole et énergies fossiles sauvés pour 30 à 50 ans

COP 28: le pétrole et énergies fossiles sauvés pour 30 à 50 ans

Comme d’habitude les grands médias vont ce contenter d’abord de reprendre l’essentiel de l’accord. En même temps, elles vont se féliciter des résultats de la négociation qui pourtant se résume à un appel à une transition mais sans calendrier, sans contrainte et sans moyens. Bref, on a sauvé surtout les énergies fossiles pour au moins 30 à 50 ans.

Deux raisons à cela d’abord une grande partie du monde ne peut se passer d’abord du charbon de très loin la première énergie utilisée surtout pour les pays en développement. La seconde l’extraordinaire pression de l’OPEP qui évidemment vit de cette ressource pétrolière et plus généralement des énergies fossiles comme le gaz aussi.

La transition demandera donc un certain temps . Un temps certain pour tenir compte des réalités. Symboliquement, on va multiplier à côté du sauvetage des synergies fossiles le programme des renouvelables mais qui en réalité pour la plupart ne joueront qu’un rôle accessoire et souvent intermittent. Notons que c’est aussi la redécouverte du Nucléaire

Il s’agit d’une décision « historique pour accélérer l’action climatique », a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l’ONU et patron de la compagnie pétrolière émiratie, Adnoc.

« Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois. Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir. Nous quittons Dubaï la tête haute », a-t-il ajouté,
La France a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, présente à Dubaï pour cette COP28.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».

En choisissant le terme de « transitioning away » (« transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de « phase-out » (« sortie ») du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.

L’ONG WWF a qualifié le nouveau projet d’accord d’ »amélioration » concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l’absence d’appel à une « sortie complète » des fossiles. Mais « si ce texte est adopté, il représenterait un moment significatif », avait estimé Stephen Cornelius, de WWF.

Dans le projet d’accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition », allusion au gaz, pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d’accès à l’électricité.

Le texte contient de multiples appels liés à l’énergie: tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030; accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone », dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

COP 28: le pétrole sauvé encore pour longtemps

COP 28: le pétrole sauvé encore pour longtemps

Comme d’habitude les grands médias vont ce contenter d’abord de reprendre l’essentiel de l’accord. En même temps, elles vont se féliciter des résultats de la négociation qui pourtant se résume à un appel à une transition mais sans calendrier, sans contrainte et sans moyens. Bref, on a sauvé surtout les énergies fossiles pour au moins 30 à 50 ans.

Deux raisons à cela d’abord une grande partie du monde ne peut se passer d’abord du charbon de très loin la première énergie utilisée surtout pour les pays en développement. La seconde l’extraordinaire pression de l’OPEP qui évidemment vit de cette ressource pétrolière et plus généralement des énergies fossiles comme le gaz aussi.

La transition demandera donc un certain temps . Un temps certain pour tenir compte des réalités. Symboliquement, on va multiplier à côté du sauvetage des synergies fossiles le programme des renouvelables mais qui en réalité pour la plupart ne joueront qu’un rôle accessoire et souvent intermittent. Notons que c’est aussi la redécouverte du Nucléaire

Il s’agit d’une décision « historique pour accélérer l’action climatique », a déclaré Sultan Al Jaber, président de la conférence de l’ONU et patron de la compagnie pétrolière émiratie, Adnoc.

« Nous avons une formulation sur les énergies fossiles dans l’accord final, pour la première fois. Nous devons être fiers de ce succès historique, et les Emirats arabes unis, mon pays, sont fiers de leur rôle pour y parvenir. Nous quittons Dubaï la tête haute », a-t-il ajouté,
La France a salué « une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique », par la voix de sa ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, présente à Dubaï pour cette COP28.

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ».

En choisissant le terme de « transitioning away » (« transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de « phase-out » (« sortie ») du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.

L’ONG WWF a qualifié le nouveau projet d’accord d’ »amélioration » concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l’absence d’appel à une « sortie complète » des fossiles. Mais « si ce texte est adopté, il représenterait un moment significatif », avait estimé Stephen Cornelius, de WWF.

Dans le projet d’accord des Emirats figure une reconnaissance du rôle joué par des « énergies de transition », allusion au gaz, pour assurer la « sécurité énergétique » des pays en développement, où près de 800 millions de personnes manquent d’accès à l’électricité.

Le texte contient de multiples appels liés à l’énergie: tripler les capacités d’énergies renouvelables et doubler le rythme d’amélioration de l’efficacité énergétique d’ici 2030; accélérer les technologies « zéro carbone » et « bas carbone », dont le nucléaire, l’hydrogène bas carbone, et le balbutiant captage et stockage du carbone, défendu par les pays producteurs de pétrole pour pouvoir continuer à pomper des hydrocarbures.

Cop 28: les dessous de la négociation

Cop 28: les dessous de la négociation

Enseignant-chercheur dans les domaines de l’économie de l’environnement et de l’économie du développement, j’ai la chance de vivre à Dubaï ma sixième Conférence des Parties (COP) d’affilée. Ma première participation a été financée par l’université à titre exploratoire en 2017, puis j’ai disposé d’un mandat de la part de la présidence de mon université, l’Université Côté d’Azur, pour en développer la stratégie en 2018. L’Université Côte d’Azur a été ainsi été accréditée en 2020 avec le statut d’observateur pour la COP26 de Glasgow. À l’occasion des COP23, 24 et 25, j’ai ainsi porté la casquette de représentant de mon université et de négociateur pour la Tunisie, dont je faisais partie de la délégation officielle au titre de ma double nationalité française et tunisienne. Cette année, je participe à nouveau à titre de négociateur pour la Tunisie et comme invité à plusieurs événements parallèles internationaux. Un statut qui permet d’accéder à la zone dite « bleue » du Sommet, réservée aux délégations nationales, aux organismes onusiens et aux ONG observatrices, et où se déroulent les négociations officielles de la COP28. A contrario, la zone dite « verte », elle, est ouverte sur accréditation à toutes les parties prenantes.


Par Adel Ben Youssef
Prof.Dr., Université Côte d’Azur dans The Conversation

L’événement, désormais surmédiatisé, attire de plus en plus de monde sous l’effet de la préoccupation croissante du grand public face aux impacts de plus en plus visibles du changement climatique. Alors que la COP23 n’avait attiré que quelque vingt mille participants à Bonn, la COP de Dubaï a battu tous les records avec plus de 90 000 participants.

En dépit de toutes les critiques adressées au processus de négociations internationales, vivre de l’intérieur la construction d’un régime international en matière de changement climatique a constitué une expérience extraordinaire pour l’enseignant-chercheur que je suis. Le monde de la recherche aurait tout intérêt à être davantage impliqué dans ce processus complexe.

Rappelons d’abord que les négociations climatiques ne sont pas seulement le fruit des quelques journées où se déroule la Conférence des Parties (COP). Elles sont le reflet de travail intense réalisé tout le long de l’année de manière quasi continue, dont la COP ne représente que le moment culminant.

À chaque début de COP, les parties commencent par se mettre d’accord sur un menu des négociations – un agenda de travail. Dès lors que l’agenda est accepté et validé, chaque point de l’agenda fait alors l’objet d’une négociation en parallèle.

En moyenne, plus d’une vingtaine de négociations sont menées en parallèle. Cela nécessite des moyens et des ressources humaines importantes pour les États participants, qui doivent chacun disposer d’une équipe technique de haut niveau maîtrisant tous les points et capable de se coordonner entre elle et avec les autres pays.

Si les pays développés arrivent à aligner des diplomates de profession, les pays en développement quant à eux recourent surtout à la société civile, aux experts et aux universitaires, qui sont ensuite épaulés dans ces négociations. Cela m’a permis de rencontrer plusieurs collègues des quatre coins du monde à la table des négociations.

Durant la première semaine de la COP se déroulent ainsi plusieurs sessions de négociations techniques – au moins six séances d’une heure chacune. Mais les négociations se font également informelles pour mieux avancer. Des réunions bilatérales, des réunions informelles se déroulent jusqu’à tard dans la nuit pour débloquer des points durs des négociations et faire converger les points de vue. Ceci a été le cas à plusieurs reprises cette année sur l’article 6.

Le sultan Ahmed al Jaber, président de la COP28, s’exprimant le 30 novembre lors de l’ouverture du sommet. Présidence de la République du Bénin, CC BY-NC-ND
À la fin de la première semaine, les négociations passent à un niveau politique réservé aux ministres des pays représentés. Cette seconde phase admet une logique différente où les codes diplomatiques changent. La présidence de la COP a un rôle important dans ce processus, car des enjeux géopolitiques sont alors considérés. Les accords sur le climat deviennent alors une partie d’un échiquier d’accords internationaux plus complexes où la logique environnementale n’est pas toujours la première.

À la fin de la COP, un bilan est dressé et les progrès et les résultats font l’objet d’une déclaration finale. En général, plusieurs points de la négociation resteront en suspens jusqu’à l’année suivante. En dépit de toutes les critiques adressées à ce processus long, si l’on croit à la démocratie et aux règles internationales, il n’existe pas d’autres chemins pour arriver à bâtir un régime juridique international en matière de climat.

Dès lors commence la partie suivant des négociations, moins visible, mais tout aussi stimulante. En début d’année suivante, le dialogue se poursuit entre les différentes parties pour les faire converger vers une solution consensuelle. Une tâche difficile pour un processus à 198 parties qui fonctionne avec la règle de l’unanimité, même si cette règle est de plus en plus décriée.

Des séminaires régionaux ou mondiaux sont organisés, ainsi que des réunions virtuelles, des négociations techniques, à l’issue desquelles des propositions techniques sont rédigées par les parties et les observateurs. Entre deux COP, les organes subsidiaires des organes de prise de décision – le conseil scientifique et technologique (SBSTA) et l’organe de mise en œuvre (SBI) – se réunissent au mois de juin à Bonn, en Allemagne. Ces réunions, moins médiatiques que la COP annuelle, sont essentielles pour bâtir les consensus et préparer au mieux les négociations formelles. Il n’est pas rare que certains points de négociations s’articulent sur plusieurs années, au long de plusieurs COP successives.

C’est ici que le monde académique pourrait davantage intervenir pour faciliter la prise en compte de l’expertise scientifique, à mon sens. Depuis 2017, j’observe de plus en plus d’enseignants-chercheurs impliqués dans le processus de tous les pays (parties). Mais pour l’heure, les universités anglophones restent les mieux positionnées sur ce créneau : c’est par exemple un professeur de l’Université du Cap, Harald Winkler, par ailleurs expert pour le GIEC, qui joue le rôle de facilitateur sur la question du bilan mondial de l’accord de Paris (global stocktake).

À titre personnel, j’ai pu observer les négociations sur les « pertes et dommages » (loss and damages) jusqu’à l’opérationnalisation du fonds associé et les premières promesses de 300 millions de dollars lors de la COP28.

En tant que chercheur, participer à la COP me permet d’assurer deux rôles : celui d’expert de mon domaine en économie de l’environnement et du développement d’une part, et celui d’ambassadeur de mon université d’autre part.

Ainsi, je suis fier de contribuer modestement à éclairer certaines questions comme celles liées aux migrations climatiques, à l’évaluation des désastres climatiques ou encore au rôle de la technologie dans la résolution du problème climatique. La COP me permet aussi de donner de la visibilité à mes travaux, d’enrichir ma palette de compétences – notamment en finance climatique organisant des événements sur des sujets liés à mes recherches scientifiques à l’intention des négociateurs pendant le sommet – ainsi que de faire évoluer le contenu de mes cours et séminaires.

Cette participation m’a aussi aidé à identifier de nouveaux sujets de recherche émergents, dont certains ont débouché sur des publications internationales et des doctorats. À titre d’exemple, une de mes doctorantes travaille sur les impacts du changement climatique sur le secteur du tourisme avec un accent sur les solutions technologiques. Ce sujet a été identifié lors des COP23 et 24, puis proposé en 2021. Depuis, plusieurs articles scientifiques à ce sujet ont été publiés.

Et c’est ici que le rôle du chercheur expert devient celui d’ambassadeur pour son institution, en particulier à l’heure où les universités sont sommées elles aussi d’atteindre la neutralité carbone. Ainsi, dès la fin de la COP23 et ma première participation, j’ai proposé un plan de développement de l’action climatique à l’université. Et deux années plus tard, l’université est devenue un membre accrédité en tant qu’observateur. Elle envoie aujourd’hui une délégation de six personnes participer à la COP, pour la troisième année consécutive.

À titre personnel, je souhaiterais travailler sur la mise en place d’un réseau des enseignants-chercheurs négociateurs dans les COP. Ces derniers sont des acteurs à part entière dans la lutte contre le changement climatique. Longtemps associés uniquement au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ils sont de nos jours à tous les étages de la négociation climatique.

Cette COP28 donnera-t-elle lieu à des annonces spectaculaires ? À mon avis, elle a tout d’une COP de transition. Elle permettra vraisemblablement de finaliser le cadre de l’accord de Paris, dont notamment certains dispositifs comme le bilan mondial (Global Stocktake), qui doit voir l’inventaire des contributions déterminées au plan national (NDC) déclarées par les États. Les approches coopératives et non coopératives sur les marchés des droits d’émissions carbone, encadrés par l’article 6 de l’accord de Paris, doivent encore être précisées.

Sur le plan de la finance climatique, qu’il s’agisse d’adaptation ou des pertes et dommages, les progrès sont plus incertains. Alors que 100 milliards de dollars ont été promis aux pays du Sud en matière de pertes et dommage, l’accord de Paris ne comporte aucun objectif chiffré en matière de financement de l’adaptation, qui reste le parent pauvre. Or, actuellement, les coûts de l’adaptation sont en hausse constante pour les pays en développement. Et les discussions techniques de la première semaine n’ont pas débouché sur des avancées significatives pour l’instant.

Pour combler l’écart en matière de financement, dès le premier jour de la COP gouvernements, les entreprises, les investisseurs et les philanthropes ont pris des engagements et des déclarations historiques. Ces engagements, quoique spectaculaires, restent en deçà des espérances pour décarboniser l’économie mondiale.

Dans un échange de messages privés sur la finance climat entre négociateurs, un négociateur a envoyé : « Trop d’acronymes circulent. Vous êtes un vétéran de la COP si vous pouvez comprendre NCQG, LTF, MWP, JTWP, LDF, SNLD, SBI, SBSTA, KP, KCI, RM, LM, MOI, ETF, SCF, GCF, GEF, CIF, FIF, etc., sans froncer les sourcils. »

Je crains de maîtriser désormais tous ces acronymes et leurs implications : NCQG pour « New Collective Quantified Goal of Finance », LTF pour « Long Term Finance », SCF pour « Standing Committee of Finance », GCF pour « Green Climate Fund »… Il faut bien cela pour transmettre le flambeau aux générations suivantes de jeunes chercheurs.

COP 28: Toujours pas de date pour le pétrole et pas encore d’accord

Cop 28: Toujours pas de date pour le pétrole et pas encore d’accord

Non seulement il n’y aura sans doute pas de date même lointaine pour signifier la fin du pétrole mais pour l’instant il n’y a même pas de perspective d’accord pour trouver une formulation qui met en cause la nécessité de réduire les énergies fossiles. Le texte final, compte tenu des contradictions et autres positions fera sans doute simplement une allusion au déclin inévitable et nécessaire du pétrole mais sans indiquer de date. Mais même cette hypothèse est combattue par les représentants de l’OPEP. Si on s’est mis relativement facilement d’accord sur la progression des énergies alternatives d’autant qu’elles sont encore assez marginales par contre, il paraît vraisemblable qu’on ne se mettra pas sur une position commune pour fixer la date de sortie du pétrole, même à une échéance lointaine. L’OPEP est d’ailleurs monter au créneau pour faire capoter toute hypothèse d’accord dans ce domaine. Un accord cependant aussi sur la création d’un fonds d’aide aux pays pauvres victimes du dérèglement climatique ; un fond toutefois basé sur le volontariat et qui reste à préciser dans son ampleur et ses modalités. Et de toute façon un montant assez symbolique par rapport aux enjeux

Pour les énergies fossiles, : certains parlent de « sortie progressive » des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), d’autres de « sortie juste et ordonnée ».

D’autres encore, notamment parmi les pays pétroliers, plaident pour intégrer les techniques de captage et de stockage du carbone dans la rédaction du texte (« unabated »), une manière de contourner le problème en se concentrant sur une sortie des émissions et non sur une sortie des fossiles.

Certains pays sont foncièrement opposés à toute mention des énergies fossiles dans le texte final, notamment l’Arabie saoudite et la Chine. Les plus virulents ont même fait planer la menace d’une sortie de l’Accord de Paris si une telle mention était retenue dans la décision finale.

Si la sortie des énergies fossiles ne parvient pas à s’imposer, il faudra peut-être se contenter des autres volets du paquet énergie, à savoir le doublement des économies d’énergie et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030. Mais là encore, l’Inde et la Chine ont fait entendre des voix discordantes. Sans parler del ‘OPEP qui est totalement opposé à l’allusion à la fin du pétrole.

COP 28 : vraisemblablement pas de date pour la sortie du pétrole

COP 28 : vraisemblablement pas de date pour la sortie du pétrole

Le texte final, compte tenu des contradictions et autres positions fera sans doute simplement une allusion au déclin inévitable et nécessaire du pétrole mais sans indiquer de date. Si on s’est mis relativement facilement d’accord sur la progression des énergies alternatives d’autant qu’elles sont encore assez marginales par contre, il paraît vraisemblable qu’on ne se mettra pas sur une position commune pour fixer la date de sortie du pétrole, même à une échéance lointaine. L’OPEP est d’ailleurs monter au créneau pour faire capoter toute hypothèse d’accord dans ce domaine. Un accord cependant aussi sur la création d’un fonds d’aide aux pays pauvres victimes du dérèglement climatique ; un fond toutefois basé sur le volontariat et qui reste à préciser dans son ampleur et ses modalités. Et de toute façon un montant assez symbolique par rapport aux enjeux

Pour les énergies fossiles, : certains parlent de « sortie progressive » des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), d’autres de « sortie juste et ordonnée ».

D’autres encore, notamment parmi les pays pétroliers, plaident pour intégrer les techniques de captage et de stockage du carbone dans la rédaction du texte (« unabated »), une manière de contourner le problème en se concentrant sur une sortie des émissions et non sur une sortie des fossiles.

Certains pays sont foncièrement opposés à toute mention des énergies fossiles dans le texte final, notamment l’Arabie saoudite et la Chine. Les plus virulents ont même fait planer la menace d’une sortie de l’Accord de Paris si une telle mention était retenue dans la décision finale.

Si la sortie des énergies fossiles ne parvient pas à s’imposer, il faudra peut-être se contenter des autres volets du paquet énergie, à savoir le doublement des économies d’énergie et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030. Mais là encore, l’Inde et la Chine ont fait entendre des voix discordantes. Sans parler del ‘OPEP qui est totalement opposé à l’allusion à la fin du pétrole.

COP 28 et pétrole: Vraisemblablement pas de date pour la fin

Cop 28 et pétrole: Vraisemblablement pas de date pour la fin

COP 28 : vraisemblablement pas de date pour la sortie du pétrole

Le texte final, compte tenu des contradictions et autres positions fera sans doute simplement une allusion au déclin inévitable et nécessaire du pétrole mais sans indiquer de date. Si on s’est mis relativement facilement d’accord sur la progression des énergies alternatives d’autant qu’elles sont encore assez marginales par contre, il paraît vraisemblable qu’on ne se mettra pas sur une position commune pour fixer la date de sortie du pétrole, même à une échéance lointaine. L’OPEP est d’ailleurs monter au créneau pour faire capoter toute hypothèse d’accord dans ce domaine. Un accord cependant aussi sur la création d’un fonds d’aide aux pays pauvres victimes du dérèglement climatique ; un fond toutefois basé sur le volontariat et qui reste à préciser dans son ampleur et ses modalités. Et de toute façon un montant assez symbolique par rapport aux enjeux

Pour les énergies fossiles, : certains parlent de « sortie progressive » des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), d’autres de « sortie juste et ordonnée ».

D’autres encore, notamment parmi les pays pétroliers, plaident pour intégrer les techniques de captage et de stockage du carbone dans la rédaction du texte (« unabated »), une manière de contourner le problème en se concentrant sur une sortie des émissions et non sur une sortie des fossiles.

Certains pays sont foncièrement opposés à toute mention des énergies fossiles dans le texte final, notamment l’Arabie saoudite et la Chine. Les plus virulents ont même fait planer la menace d’une sortie de l’Accord de Paris si une telle mention était retenue dans la décision finale.

Si la sortie des énergies fossiles ne parvient pas à s’imposer, il faudra peut-être se contenter des autres volets du paquet énergie, à savoir le doublement des économies d’énergie et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030. Mais là encore, l’Inde et la Chine ont fait entendre des voix discordantes.

COP 28 : vraisemblablement pas de date pour la sortie du pétrole

COP 28 : vraisemblablement pas de date pour la sortie du pétrole

Si on s’est mis relativement facilement d’accord sur la progression des énergies alternatives d’autant qu’elles sont encore assez marginales par contre, il paraît vraisemblable qu’on ne se mettra pas sur une position commune pour fixer la date de sortie du pétrole, même à une échéance lointaine. Un accord cependant aussi sur la création d’un fonds d’aide aux pays pauvres victimes du dérèglement climatique ; un fond toutefois basé sur le volontariat et qui reste à préciser dans son ampleur et ses modalités. Et de toute façon un montant assez symbolique par rapport aux enjeux

Pour les énergies fossiles, : certains parlent de « sortie progressive » des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), d’autres de « sortie juste et ordonnée ».

D’autres encore, notamment parmi les pays pétroliers, plaident pour intégrer les techniques de captage et de stockage du carbone dans la rédaction du texte (« unabated »), une manière de contourner le problème en se concentrant sur une sortie des émissions et non sur une sortie des fossiles.

Certains pays sont foncièrement opposés à toute mention des énergies fossiles dans le texte final, notamment l’Arabie saoudite et la Chine. Les plus virulents ont même fait planer la menace d’une sortie de l’Accord de Paris si une telle mention était retenue dans la décision finale.

Si la sortie des énergies fossiles ne parvient pas à s’imposer, il faudra peut-être se contenter des autres volets du paquet énergie, à savoir le doublement des économies d’énergie et le triplement des investissements dans les énergies renouvelables au niveau mondial d’ici à 2030. Mais là encore, l’Inde et la Chine ont fait entendre des voix discordantes.

COP 28: À défaut du pétrole, Macron demande l’arrêt du charbon !

COP 28: À défaut du pétrole, Macron demande l’arrêt du charbon !


Macron qui ne réussit guère à s’imposer au plan international sort de sa poche un slogan pour demander qu’on fixe une date pour l’arrêt du charbon. Évidemment ce n’est pas tellement l’objectif central mais c’est mieux que rien. À défaut de grives on mange des merles ! La France peut s’honorer d’utiliser très peu de charbon ( une seule centrale qui va fermer) par contre elle utilise comme d’autres beaucoup d’énergie fossile en particulier du pétrole dans le transport et beaucoup de gaz.

Du coup, M acron a polarisé son discours autour du charbon. Histoire aussi d’ennuyer l’Allemagne qui a supprimé son nucléaire et qui est contrainte maintenant de relancer des centrales à charbon (et au gaz.)

Le président de la République a plus ou moins exhorté les pays développés à suivre l’exemple de la France à l’occasion de la COP 28

« Les pays les plus émetteurs doivent entrer dans cette logique de planification écologique et de transparence. » Et « si le G7 a une responsabilité majeure », « la Chine, qui est désormais le deuxième pays émetteur historique », doit aussi prendre sa part, a estimé le chef de l’État.

Si elle se permet de donner des leçons, c’est que la France n’a « pas à rougir de son bilan et de la crédibilité de son action », défend-on dans l’entourage du président, en rappelant que la planification écologique présentée en septembre dernier « permet de déterminer de manière précise, année après année par secteur, comment on va réduire notre dépendance aux fossiles ». Et le projet contesté de forages pétroliers en Gironde, qui vient de recevoir un avis favorable à l’issue d’une enquête publique, n’est pas un contre-exemple, assure-t-on à l’Élysée. « Il s’inscrit dans le respect du cadre légal adopté en 2017 » qui interdit de prolonger les concessions existantes au-delà de 2040.

Climat COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Climat COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Compte tenu des grandes divergences qui caractérisent les pays en matière de recours aux énergies fossiles, il est peu vraisemblable que la nouvelle réunion mondiale sur le climat décide une date pour la fin notamment du pétrole. Plus vraisemblablement, on va se rabattre sur le cache-sexe de la politique énergétique pour théoriquement en tripler la puissance d’ici une dizaine d’années.

Le problème évidemment c’est que parallèlement le pétrole et les énergies fossiles en général conservent leur place dans la politique énergétique et continue de bénéficier de très gros investissements alors que les énergies renouvelables courent après leur rentabilité et leur financement.

Sans parler des questions relatives à leur fiabilité et à leur intermittence. Le président critiqué de la COP28, espère en faire un succès diplomatique grâce à l’obtention d’un accord sur le triplement des capacités mondiales des énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais la vérité c’est que l’objectif n’est pas du tout certain d’être atteint tant que le pétrole constituera la source principale de l’énergie mondiale et que se développeront les investissements relatifs aux énergies fossiles.

Le triplement des capacités des énergies renouvelables correspond notamment aux recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2030.

Concrètement, « cela signifie que la planète doit installer environ 7.000 gigawatts (GW) de nouvelles capacités en sept ans », pointe le think tank britannique Ember, afin de passer de 3.600 GW de capacités à fin 2022 à 11.000 GW en 2030. Cela nécessite d’atteindre un rythme d’au moins 1.500 GW de capacités additionnelles annuelles à l’horizon 2030, contre 500 GW de nouvelles capacités installées en 2023, estime le think tank dans une note, soit un taux de croissance annuel de 17%.

Surtout, un accord sur les énergies renouvelables pourrait détourner l’attention d’un enjeu crucial pour endiguer le réchauffement climatique à 1,5°C : mettre fin aux nouveaux investissements dans les énergies fossiles, alors que 80% du mix énergétique mondial repose encore sur le charbon, le gaz et le pétrole. Un pourcentage qui n’a faibli que d’un seul point depuis 20 ans, malgré les investissements colossaux dans les champs solaires et éoliens. Et pour cause : les subventions aux énergies fossiles restent faramineuses. « En 2022, les fossiles ont bénéficié de 1.000 milliards de dollars de subventions, 85% de plus qu’en 2021 », déplore Rana Adib.

« On parle du triplement des capacités, mais pas de la place des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Or, nous avons des pays comme la Chine, qui augmentent à la fois ses capacités en énergies renouvelables de manière unique au monde, avec une augmentation de 230 GW en 2023, mais qui continue aussi à délivrer des autorisations pour construire des centrales thermiques au charbon, avec 152 GW autorisés depuis 2022 », constate un expert.

le français TotalEnergies, et son patron Patrick Pouyanné ont ainsi largement soutenu l’objectif de triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, en invoquant « l’urgence (…) de construire un système décarboné ». Mais selon lui, l’arrêt des investissements dans les fossiles ne doit intervenir que bien plus tard.

COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

COP 28: Le renouvelable, cache-sexe du pétrole

Compte tenu des grandes divergences qui caractérisent les pays en matière de recours aux énergies fossiles, il est peu vraisemblable que la nouvelle réunion mondiale sur le climat décide une date pour la fin notamment du pétrole. Plus vraisemblablement, on va se rabattre sur le cache-sexe de la politique énergétique pour théoriquement en tripler la puissance d’ici une dizaine d’années.

Le problème évidemment c’est que parallèlement le pétrole et les énergies fossiles en général conservent leur place dans la politique énergétique et continue de bénéficier de très gros investissements alors que les énergies renouvelables courent après leur rentabilité et leur financement.

Sans parler des questions relatives à leur fiabilité et à leur intermittence. Le président critiqué de la COP28, espère en faire un succès diplomatique grâce à l’obtention d’un accord sur le triplement des capacités mondiales des énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais la vérité c’est que l’objectif n’est pas du tout certain d’être atteint tant que le pétrole constituera la source principale de l’énergie mondiale et que se développeront les investissements relatifs aux énergies fossiles.

Le triplement des capacités des énergies renouvelables correspond notamment aux recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui estime que cela permettrait d’éviter l’émission de 7 milliards de tonnes de CO2 d’ici à 2030.

Concrètement, « cela signifie que la planète doit installer environ 7.000 gigawatts (GW) de nouvelles capacités en sept ans », pointe le think tank britannique Ember, afin de passer de 3.600 GW de capacités à fin 2022 à 11.000 GW en 2030. Cela nécessite d’atteindre un rythme d’au moins 1.500 GW de capacités additionnelles annuelles à l’horizon 2030, contre 500 GW de nouvelles capacités installées en 2023, estime le think tank dans une note, soit un taux de croissance annuel de 17%.

Surtout, un accord sur les énergies renouvelables pourrait détourner l’attention d’un enjeu crucial pour endiguer le réchauffement climatique à 1,5°C : mettre fin aux nouveaux investissements dans les énergies fossiles, alors que 80% du mix énergétique mondial repose encore sur le charbon, le gaz et le pétrole. Un pourcentage qui n’a faibli que d’un seul point depuis 20 ans, malgré les investissements colossaux dans les champs solaires et éoliens. Et pour cause : les subventions aux énergies fossiles restent faramineuses. « En 2022, les fossiles ont bénéficié de 1.000 milliards de dollars de subventions, 85% de plus qu’en 2021 », déplore Rana Adib.

« On parle du triplement des capacités, mais pas de la place des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique. Or, nous avons des pays comme la Chine, qui augmentent à la fois ses capacités en énergies renouvelables de manière unique au monde, avec une augmentation de 230 GW en 2023, mais qui continue aussi à délivrer des autorisations pour construire des centrales thermiques au charbon, avec 152 GW autorisés depuis 2022 », constate un expert.

le français TotalEnergies, et son patron Patrick Pouyanné ont ainsi largement soutenu l’objectif de triplement des énergies renouvelables d’ici à 2030, en invoquant « l’urgence (…) de construire un système décarboné ». Mais selon lui, l’arrêt des investissements dans les fossiles ne doit intervenir que bien plus tard.

Cop 28: Surtout du spectacle ?

Cop 28: Surtout du spectacle ?


Le 30 novembre marque le début de la COP28, une nouvelle saison de négociations climatiques mondiales. Malgré l’attention médiatique croissante sur ce rendez-vous annuel, une question persiste : l’effervescence réussira-t-elle à convaincre les pays de mettre en place des actions significatives pour protéger le climat ? Ou la montagne va-t-elle encore accoucher d’une souris ? Les COP, ou conférences des parties, ont joué un rôle essentiel en réunissant tous les pays du monde à s’engager dans l’objectif crucial de limiter le dérèglement climatique. Elles sont fondées sur la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 1992, et chaque année ouvre un cycle de négociations où les pays sont censés faire le bilan des actions entreprises et décider des actions à venir.

par Luis Rivera-Vélez
Postdoctoral research fellow at University of Lausanne and research associate at the Center for International Studies CERI, Sciences Po dans Thr Conversation

C’est lors de la COP21 en 2015 que l’accord de Paris a été trouvé, engageant tous les pays, pour la première fois, à limiter le réchauffement de la planète à un niveau « nettement inférieur » à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les « efforts pour le limiter » à 1,5 °C.

Cependant, l’espoir suscité par l’accord de Paris est aujourd’hui terni par un contexte extrêmement pessimiste entourant la COP28, convoquée à Dubaï jusqu’au 12 décembre 2023.

Trois séries de faiblesses émergent, concernant respectivement les acteurs présents à la table des négociations, les sujets débattus, et enfin le calendrier de la réunion.

Malgré les quelque 70 000 participants attendus à la COP28, deux acteurs majeurs manquent à l’appel : les présidents américain, Joe Biden, et chinois, Xi Jinping, qui ont conclu un accord sur les investissements en énergies renouvelables quelques semaines avant la COP28. Leur absence jette une ombre sur l’ambition des deux plus grands émetteurs mondiaux, qui représentent à eux seuls 38 % des émissions.

Selon la littérature scientifique, ces pays, ainsi que l’Union européenne, sont perçus comme des leaders des négociations climatiques. Or, cette année, les principaux pays font profil bas et même l’Union européenne sera représentée par un commissaire néerlandais conservateur, Wopke Hoekstra, ayant un passé peu proche de l’ambition climatique.

Du côté de l’ambition, ce sont le pape, le roi Charles III du Royaume-Uni et le secrétaire général des Nations unies qui vont donner le « la » des actions à entreprendre. Les questions éthiques ont aussi permis à Greta Thunberg de mobiliser la jeunesse en masse pour lui donner voix à la table des négociations.

Mais sur la question climatique, la moralité a montré ses limites : aucun de ces acteurs n’a un pouvoir réel de décision, et si leur présence donne de la visibilité à la négociation, leur pouvoir n’est que d’ordre moral.

Quelques semaines avant la COP28, le roi Charles III a été obligé d’annoncer au parlement britannique le programme du gouvernement qui prétend donner de nouvelles licences de forage pétrolier et gazier en mer du Nord. Alors que le roi se présente comme un fervent défenseur du climat, ces mesures sont en opposition directe avec la limite de 1,5 °C qu’il faudrait respecter pour éviter des dégâts majeurs. Autrement dit, les beaux discours ne suffisent pas à sauver la planète.

Plusieurs évaluations de l’ONU – comme l’édition 2023 de l’Emissions Gap Report du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ou même les engagements actuels pris par les États dans le cadre de l’accord de Paris – ont montré que les engagements actuels nous placent sur une trajectoire d’augmentation des températures comprise entre 2,5 et 2,9 °C, bien au-delà des objectifs fixés par l’accord de Paris.

Or, le président de la COP, le Sultan Al-Jaber, est en proie à des conflits d’intérêts majeurs en ce qui concerne la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Alors qu’il est censé guider la rédaction des décisions de la négociation d’une manière neutre et indépendante, Al-Jaber représente aussi le pays hôte, les Émirats arabes unis, en tant que CEO de la compagnie pétrolière nationale, Adnoc.

Plusieurs enquêtes ont d’ailleurs montré que les Émirats envisagent d’augmenter les exploitations de pétrole et de gaz, et que des tractations commerciales ont même lieu pendant les réunions prévues pour la COP.

Selon des documents confidentiels obtenus par le Centre for Climate Reporting, les Émirats arabes unis ont ainsi préparé des réunions d’affaires privées impliquant Adnoc avec les délégations de plus de 27 gouvernements étrangers avant le sommet.

D’autres sujets seront aussi discutés. Les risques du dérèglement climatique sur la santé et l’alimentation feront l’objet d’une attention particulière dans le programme, mais comme c’est la première fois que ces sujets sont débattus, aucune décision importante n’est attendue.

Les négociations sur les marchés carbone, permettant aux pollueurs d’acheter des crédits verts censés compenser leurs émissions, seront entachées par le scandale, ayant mené à la surestimation des émissions évitées calculées dans le cadre des certificats de compensation carbone.

Enfin, le sujet de l’adaptation des communautés aux effets du dérèglement climatique a laissé la place à des sujets tout aussi importants, mais plus pessimistes comme la question du financement des « pertes et dommages ». Alors que l’adaptation cherche à anticiper les problèmes en se préparant à un monde plus chaud, le fond des pertes et dommages acte le fait que quelqu’un doit payer les pots cassés du changement climatique.

Mais qui paie quoi ? Depuis les négociations de l’année dernière en Égypte, la question des responsabilités n’est toujours pas tranchée. Aujourd’hui premier pollueur mondial, la Chine ne veut pas financer la reconstruction des pays les plus pauvres, et reste considérée comme un pays « en développement » par l’ONU.

De même, lors des négociations, les pays riches ne font aucune concession sur l’activation du fonds en cas de nécessité, les objectifs financiers à terme, ou même les échéances de mise en route…

L’étude des négociations climatiques montre que les tactiques de blocage sont nombreuses. Elles cherchent à limiter la portée des décisions en rendant le langage ambigu, en réduisant la transparence des processus de décision et en proposant des solutions non opérationnalisables. Tout se passe comme si l’argent pour financer l’action climatique était toujours plus cher que celui pour financer les nouvelles exploitations de pétrole et de gaz.

Enfin, la question du calendrier importe beaucoup dans les négociations climatiques. Une étude de l’histoire récente des négociations climatiques a montré que les meilleures décisions sont prises quand il existe une convergence des attentes de la part des différents acteurs. Or, la guerre en Ukraine, le conflit israélo-palestinien, et même les problèmes économiques mondiaux accaparent actuellement l’attention et l’intérêt du monde, en dépit du climat.

En même temps, le pouvoir des figures de l’action climatique est limité. Depuis sa prise de poste en 2017, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, fait tout pour garder le sujet à l’agenda, en visitant, par exemple, les lieux les plus touchés par le dérèglement climatique. Après avoir visité les îles du Pacifique en 2019, Guterres a visité l’Antarctique quelques jours avant le début de la COP28 afin de mettre en lumière l’effondrement de la banquise.

Mais le pouvoir du chef de l’ONU se limite à donner une vitrine aux acteurs ambitieux, sans blâmer les inactifs ni sanctionner les pollueurs. Le paradoxe de ce type de démarche est que, à l’instar de ce qui s’est passé lors du Sommet de l’ambition climatique de 2023, le monde prend conscience des solutions à mettre en œuvre, mais personne ne prend la responsabilité d’agir.

En somme, l’ambition climatique a besoin de pouvoir, de ressources, et de l’attention des populations. On peut garder le sujet à l’agenda, mais le vrai pouvoir revient aux États qui prennent les décisions.

Comme le résument bien des experts des négociations climatiques à l’ONU, les COP sont désormais plus des « spectacles » qu’une véritable orchestration de bonnes résolutions. Comme le montre bien l’exemple des négociations bilatérales entre les États-Unis et la Chine, les grandes décisions se prennent de plus en plus en coulisses, en dehors des arènes onusiennes. Or, la gouvernance mondiale du climat risque de perdre de son importance, si elle ne parvient pas à résoudre les problèmes mondiaux.

COP 28 : quel sujet ? Le climat ou le business

COP 28 : quel sujet ? Le climat ou le business

La prochaine réunion internationale sur le climat à Dubaï, certains argumentent sur le fait que choisir un pays producteur de pétrole peut permettre une avancée justement pour amorcer sérieusement la baisse de consommation de ce produit. Le problème, c’est que le président de cette réunion internationale en profiterait pour faire du business… de pétrole!

Beaucoup d’autres considèrent qu’il ne faut pas attendre grand-chose de cette COP 28 compte tenu notamment des positions très divergentes des participants notamment des pays producteurs de pétrole.

Un autre élément vient brouiller les perspectives de cette grande réunion habituée des grandes déclarations qui ne changent rien sur le terrain car le climat ne cesse évidemment de ce détériorer. Mais cette fois il s’agit d’une accusation contre le président de cette COP 28 qui en profiterait pour faire du business de pétrole avec les représentants nombreux des pays participants.

La BBC, publiée ce lundi, révèle que le président émirati de la COP28 aurait utilisé sa fonction pour tenter de négocier des contrats pétroliers et gaziers avec plusieurs représentants de gouvernement. A trois jours à peine de la conférence à Dubaï, ces révélations jettent un nouveau doute sur la capacité des Emirats, grands producteurs de pétrole, à trouver un accord ambitieux sur le climat.

Dirigeant de la compagnie nationale de pétroles des Emirats arabes unis, Sultan Al Jaber est régulièrement accusé par les ONG de ne pas être crédible dans son rôle de président de la COP28.

« Je ne peux pas croire que ce soit vrai ». C’est ce qu’a déclaré naïvement comme d’habitude ce lundi le bavard secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres suite à une révélation embarrassante sur le président de la COP28 et patron de la compagnie émiratie de pétrole et de gaz. réduire autant que possible leur empreinte carbone globale. Les informations révélées par la BBC sont d’autant plus détonantes qu’en vertu des règles fixées par l’ONU, les présidences de COP ont l’obligation d’agir avec impartialité et transparence.

Dans le détail, la BBC qui dénonce l’affaire a mis la main sur une compilation de 150 pages de briefings en vue de rencontres entre le président de la COP28 et au moins 27 représentants de gouvernement, entre juillet et octobre 2023. Des « points de discussion » sont évoqués avec différents représentants de pays. Notamment un à l’intention de la Chine selon lequel la compagnie pétrolière nationale des Emirats (Adnoc) est « disposée à évaluer conjointement les opportunités internationales de GNL [gaz naturel liquéfié] » au Mozambique, au Canada et en Australie.

On trouve aussi les noms des pays suivants: le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Brésil, la Chine, l’Arabie saoudite, l’Égypte ou encore le Kenya.

Climat- COP 28: Un échec programmé ?

Climat- COP 28: Un échec programmé ?

C’est le pronostic de Gordon Brown, ancien premier ministre britannique : « La COP28 restera dans l’histoire soit comme un moment charnière, soit comme l’occasion manquée d’un tournant majeur ».

Alors que nous approchons de la très importante conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui doit se dérouler à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, la France est sur le point de jouer un rôle central. Forte de son expérience dans la conduite des négociations autour de l’accord de Paris sur le climat, en 2015, ainsi que dans l’organisation du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (également appelé « sommet Macron-Mottley ») à Paris cet été, les 22 et 23 juin, la France est le pays le mieux placé pour faciliter un accord de partage de la charge, visant à financer l’adaptation et l’atténuation du changement climatique dans les pays du Sud.

S’il aboutissait, cet accord permettrait de surmonter l’impasse qui conduit à tant de sommets peu productifs et peu concluants. Sans accord, en revanche, le ressentiment des pays en voie de développement ira crescendo, après un été de sécheresses, d’inondations, d’incendies et autres catastrophes liées au climat.

Il y a quatorze ans, lors du sommet de Londres, en avril 2009, les dirigeants du G20 avaient relevé le défi de la crise financière mondiale, en engageant 1 000 milliards de dollars (917 milliards d’euros) de fonds supplémentaires pour contrer la grande récession qui avait éclaté l’année précédente. Aujourd’hui, pour faire face à une crise climatique qui s’aggrave et qui devient de plus en plus une menace existentielle, la communauté internationale doit mobiliser des montants plus élevés encore : 1 000 milliards de dollars par an de flux publics et privés en direction du Sud global pour financer sa transition écologique, selon Mari Elka Pangestu, l’ancienne directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats.

Aucune avancée ne pourra cependant avoir lieu sans un accord entre pays développés sur la question de savoir qui en supportera les coûts. Le doute règne d’ores et déjà quant à la capacité des Etats-Unis à respecter leur contribution au fonds climatique de 100 milliards de dollars, convenue durant la COP15 de Copenhague en 2009, bien que le pays ait réaffirmé son engagement cet été à Paris.

Par ailleurs, les appels en faveur du transfert de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux inutilisés (l’actif de réserve du Fonds monétaire international) par les pays à revenu élevé en direction des pays les plus vulnérables face au climat – un élément-clé de l’Agenda de Bridgetown de la première ministre de la Barbade, Mia Mottley – sont pour l’essentiel restés sans réponse. Quant au fonds « pertes et dommages » créé en 2022 lors de la COP27 en Egypte, il ne mobilise pas encore de grands donateurs à ce jour.

COP 28: Un échec programmé ?

COP 28: Un échec programmé ?

C’est le pronostic de Gordon Brown, ancien premier ministre britannique : « La COP28 restera dans l’histoire soit comme un moment charnière, soit comme l’occasion manquée d’un tournant majeur ».

Alors que nous approchons de la très importante conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui doit se dérouler à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre, la France est sur le point de jouer un rôle central. Forte de son expérience dans la conduite des négociations autour de l’accord de Paris sur le climat, en 2015, ainsi que dans l’organisation du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial (également appelé « sommet Macron-Mottley ») à Paris cet été, les 22 et 23 juin, la France est le pays le mieux placé pour faciliter un accord de partage de la charge, visant à financer l’adaptation et l’atténuation du changement climatique dans les pays du Sud.

S’il aboutissait, cet accord permettrait de surmonter l’impasse qui conduit à tant de sommets peu productifs et peu concluants. Sans accord, en revanche, le ressentiment des pays en voie de développement ira crescendo, après un été de sécheresses, d’inondations, d’incendies et autres catastrophes liées au climat.

Il y a quatorze ans, lors du sommet de Londres, en avril 2009, les dirigeants du G20 avaient relevé le défi de la crise financière mondiale, en engageant 1 000 milliards de dollars (917 milliards d’euros) de fonds supplémentaires pour contrer la grande récession qui avait éclaté l’année précédente. Aujourd’hui, pour faire face à une crise climatique qui s’aggrave et qui devient de plus en plus une menace existentielle, la communauté internationale doit mobiliser des montants plus élevés encore : 1 000 milliards de dollars par an de flux publics et privés en direction du Sud global pour financer sa transition écologique, selon Mari Elka Pangestu, l’ancienne directrice générale de la Banque mondiale pour les politiques de développement et les partenariats.

Aucune avancée ne pourra cependant avoir lieu sans un accord entre pays développés sur la question de savoir qui en supportera les coûts. Le doute règne d’ores et déjà quant à la capacité des Etats-Unis à respecter leur contribution au fonds climatique de 100 milliards de dollars, convenue durant la COP15 de Copenhague en 2009, bien que le pays ait réaffirmé son engagement cet été à Paris.

Par ailleurs, les appels en faveur du transfert de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux inutilisés (l’actif de réserve du Fonds monétaire international) par les pays à revenu élevé en direction des pays les plus vulnérables face au climat – un élément-clé de l’Agenda de Bridgetown de la première ministre de la Barbade, Mia Mottley – sont pour l’essentiel restés sans réponse. Quant au fonds « pertes et dommages » créé en 2022 lors de la COP27 en Egypte, il ne mobilise pas encore de grands donateurs à ce jour.

Cop 28: La France veut une date pour l’interdiction du pétrole

Cop 28: La France veut une date pour l’interdiction du pétrole

La France veut une date de sortie de l’ère du pétrole dans le cadre des négociations en vue de la prochaine conférence sur le climat de l’ONU prévue à Dubaï à la fin de l’année, a déclaré lundi la ministre de la Transition énergétique.

Les prochains mois vont être marqués par des négociations climatiques internationales cruciales qui culmineront avec une bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï de fin novembre à début décembre. Le rythme de baisse de leur usage et l’éventualité même d’une sortie définitive sont l’objet de vives oppositions entre les pays. L’Union européenne, qui négocie au nom des États membres dont la France, souhaite l’élimination bien avant 2050 des combustibles fossiles « unabated », c’est-à-dire non adossés à des dispositifs de captage ou de stockage de carbone.

Dans son scénario intermédiaire, BP prévoit que la demande mondiale de pétrole va rester stable jusqu’en 2030 et va décliner par la suite. Le déclin sera lent et personne ne prévoit encore que le pétrole disparaîtra complètement, mais la demande devrait poursuivre inexorablement sa descente.

La date de 2050 pourrait être évoquée pour la fin du pétrole, en tout cas une grande partie.




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol