COP 21 : des objectifs encore flous
Des notions encore bien floues dans le texte qui sera discuté en Allemagne par 195 pays. Un flou nécessaire pour faire adopter les orientations de COP 21. Avec en plus la liberté laissée à chaque pays de décider de sa politique de lutte contre le réchauffement climatique. Du coup la perspective de limiter ce réchauffement à 2 degrés paraît illusoire. Le texte a d’ailleurs bien maigri, il ne fait plus qu’une vingtaine de pages contre une centaine il y a un mois. Mais il joue encore sur les mots et inscrit des notions parfois contraires. Va-t-on décider d’un pic des émissions mondiales ou d’être neutre en carbone ce qui peut vouloir dire polluer d’un côté mais replanter des arbres de l’autre pour compenser ? Bref les délégués pourraient encore s’écharper sur ces notions. Cette semaine pourtant c’est la dernière ligne droite pour que le processus de discussion aboutisse à un texte avant la conférence de Paris. Laurent Fabius aimerait beaucoup que les délégués se mettent d’accord et qu’ils ne restent que quelques détails à régler au Bourget. Cela éviterait à la France en tant que présidente de la conférence d’avoir à trouver dans l’urgence un autre texte d’accord. Même si la plupart des pays font preuve de bonne volonté – plus de 150 ont donné leur contribution à la lutte contre le changement climatique – elles sont encore loin de permettre de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés. La question des financements doit aussi avancer. L’OCDE a comptabilisé 62 milliards de dollars pour le climat. Reste à en trouver près de 40 pour atteindre la somme promise à Copenhague pour aider les pays à s’adapter au climat futur.
C’est le plus grand forum scientifique sur le climat. Organisé avant la COP21, il a réuni à Paris 2.000 experts internationaux, du 7 au 10 juillet, afin de discuter des moyens à mettre en oeuvre pour lutter contre le réchauffement climatique. Car il est urgent de limiter notre pollution si l’on veut éviter la montée de la température moyenne du globe au-delà de 2°C d’ici 2100, chiffre décidé lors de la conférence climat de Copenhague de 2009. Actuellement, si nous ne faisons rien, il faut en fait s’attendre à un climat de 4°C de plus, préviennent les scientifiques réunis à Paris. Pour éviter d’atteindre cette hausse, nous ne devons pas envoyer dans l’atmosphère plus de 900 milliards de tonnes de CO2, un chiffre qui sera atteint d’ici 20 ans si nous poursuivons à notre rythme actuel. Les derniers constats scientifiques montrent que les effets du changement climatique sont déjà présents : vagues de chaleur, les inondations et fonte des glaces. Les scientifiques rappellent qu’il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% à 70% d’ici 2050, si nous voulons arriver à zéro émission en 2100. C’est encore possible si nous mettons un prix au carbone, si nous investissons dans des transports, des villes propres. Cela ne représente qu’une petite part des milliards que nous allons consacrer dans nos futurs investissements d’infrastructures. Les scientifiques reconnaissent que les changements seront plus faciles à faire pour la production d’énergie, les voitures ou l’efficacité énergétique, mais qu’ils seront plus compliqués dans l’aviation, les transports routiers et maritimes.