Archive pour le Tag 'coopération'

Coopération franco-allemande: je t’aime, moi non plus !

Coopération franco-allemande: je t’aime, moi non plus !

La coopération dans le domaine de la défense notamment apparaît en effet très chaotique. En cause, le faite que la France entend conserver son autonomie stratégique et que l’Allemagne est très protectrices pour les juteuses exportations de matériel militaire. Bref, des positions politiques souvent opposées et qui se nourrissent d’intérêts stratégiques et économiques ( l’Allemagne voudrait bien bénéficier seule travail de recherche en commun sur le matériel militaire ).

L’Allemagne fait toujours autant de réserves concernant le programme du futur avion de combat SCAF est encore récemment commandé des allures américains. Pourtant l’avoir semblé dégageait après l’accord entre Dassault Aviation et Airbus.

Même réticence pour le char du futur*, le deuxième grand programme en coopération entre les deux pays, Berlin patauge depuis de longs mois dans un imbroglio industriel allemand et le le français Nexter. Tout semble encore possible malgré les difficultés de ce programme….. mais rien n’est certain.

Reste enfin le drone MALE, seul programme véritablement lancé et qui avait été décidé parmi d’autres lors du conseil ministériel franco-allemand de juillet 2017. Mais il ne convainc pas vraiment, notamment en France, en raison de ses spécifications.

Progressivement Berlin a détricoté cette coopération en abandonnant sans aucun état d’âme plusieurs programmes communs lancés : missile tactique air-sol (2018), système de patrouille maritime (2021), modernisation de l’hélicoptère Tigre (2022). « Les Allemands ont fait l’annonce il y a quelque temps de l’achat de Boeing P-8 américains pour assurer la fonction de patrouille maritime », constate-t-on à l’Élysée.
Mêmes incertitudes concernant le bouclier antimissile allemand (European Skyshield Initiative), dont l’idée a été lancée fin août 2022 par le chancelier Scholz à Prague, a tendu à la fin de l’été les relations entre la France et l’Allemagne. Il semblerait qu’actuellement, le point de vue de la France commence à être enfin entendu à Berlin. « C’est un sujet qui est très sensible et très stratégique », reconnaît-on à l’Élysée.

Mais au-delà de ce volet stratégique, la France ne fait pas mystère que l’Europe doit privilégier « son autonomie stratégique, donc son autonomie aussi dans ses achats d’équipements, avec un souhait de préférence européenne ». De son côté, l’Allemagne préférait se satisfaire du bouclier de défense américain.

La coopération des tous les acteurs pour permettre la montée en compétence de salariés français

La coopération des tous les acteurs pour permettre la montée en compétence de salariés français

« Acteurs privés, publics, associatifs… Nous devons accélérer nos coopérations. Partout sur le territoire, nous devons faire monter des dizaines de milliers de nos concitoyens en compétences et les accompagner vers les emplois utiles au pays ». Par Emilie Sidiqian, directrice générale de Salesforce France ( (L’opinion)

Face aux ruptures territoriales, sociales et numériques qui fissurent nos sociétés, les modèles traditionnels de croissance et de développement économique s’essoufflent. Pourtant, jamais les entreprises n’ont eu autant de difficultés à trouver des talents sur le marché. Comment amener les différents acteurs économiques à mieux coopérer pour créer de nouveaux viviers de talents et développer l’emploi ?

Les entreprises ne peuvent plus agir seules et doivent s’inscrire dans un écosystème élargi qui fédère autour d’elles collaborateurs, clients, partenaires, collectivités locales et monde associatif.
Dans ce modèle partenarial, les perspectives de développement à long terme dépendent de la contribution mutuelle de toutes les parties prenantes, et de valeurs partagées, notamment pour servir le bien commun. Ce modèle baptisé « 1-1-1 » consiste à consacrer 1% de notre capital, 1% de nos produits et 1% du temps de nos équipes à des projets qui servent le bien commun. En France, 1500 associations qui œuvrent pour renforcer la diversité ou l’employabilité dans le numérique, bénéficient de ce modèle, prôné par 17000 entreprises dans le monde.

Il est désormais urgent de voir grand, d’accélérer et d’essaimer partout en France ces programmes de formation, de réinsertion, de reconversion de profils atypiques, éloignés de l’emploi. Pour y parvenir, nous devons faire jouer les synergies entre tous les acteurs, entreprises, collectivités locales, organismes de formation, Pôle Emploi, associations, pour identifier les candidats, connecter les acteurs, mutualiser les forces.

Priorité nationale. Naturellement, il est plus facile et moins risqué de privilégier le recrutement des mêmes diplômes, mêmes expériences, mêmes formations, mais le gisement s’épuise. Miser sur des talents beaucoup plus divers n’est plus une option. N’est-il pas aberrant, pour le secteur du numérique, de compter seulement 30% de femmes alors que nous faisons face à une véritable pénurie de talents ? C’est la raison pour laquelle des initiatives comme « 1000 Femmes dans la Tech » ont été lancées afin d’aller chercher, former et orienter, vers un emploi du numérique, 1000 femmes d’ici 2024. Cette démarche vaut pour toutes sortes de profils négligés jusqu’à présent : jeunes diplômés des quartiers populaires ou des zones rurales, personnes en reconversion professionnelle, réfugiés… Plus que jamais, nos entreprises doivent s’engager pour l’égalité des chances et la méritocratie républicaine.

Pour créer des solutions à la hauteur des enjeux, la seule échelle d’action pertinente est celle de l’écosystème. Acteurs privés, publics, associatifs… Nous devons accélérer nos coopérations. Partout sur le territoire, nous devons faire monter des dizaines de milliers de nos concitoyens en compétences et les accompagner vers les emplois utiles au pays, bien rémunérés et riches de perspectives du digital. Développer de nouveaux talents numériques doit devenir une priorité nationale, gage de prospérité et de cohésion sociale !

Coopération Allemagne Chine : le business avant la morale politique

Coopération Allemagne Chine : le business avant la morale politique


En pleine situation géostratégique particulièrement tendue du fait en particulier de la guerre provoquée par la Russie en Ukraine, l’Occident doit nécessairement conforter ses alliances et peser sur ceux qui soutiennent officieusement ou officiellement Poutine.

La Chine fait parti de ce ventre mou qui n’a pas encore choisi son camp alors que sa position compte tenu de son poids économique et politique est déterminante. Par ailleurs, la question se pose de façon plus générale des conditions de maintien des échanges avec un pays qui s’assoit sans scrupules sur les droits individuels et collectifs. Sans parler de son intention d’envahir Taïwan.

Il est clair qu’il est incontournable pour le camp occidental et pour l’union européenne en particulier d’harmoniser les positions diplomatiques. Cependant le chancelier Olaf Scholz n’entend pas se plier à la discipline européenne sur le plan géostratégique. L’Allemagne comme souvent préfère privilégier ses intérêts économiques. Et la Chine est considérée actuellement comme le débouché prioritaire des exportations allemandes.

Cette position allemande pose un redoutable problème de cohérence à l’union européenne
Le chancelier allemand a confirmer la priorité de ses intérêts économiques au président chinois . Le chancelier allemand veut « développer davantage » la coopération économique, selon des propos rapportés par une source gouvernementale allemande. Pour autant,la dépendance de l’Allemagne au marché chinois constitue un talon d’Achille, alors qu’il en était de même avec la Russie concernant le gaz.

Olaf Scholz a par ailleurs indiqué que les deux dirigeants discuteraient de questions relatives aux relations qu’entretiennent la Chine et l’Europe, à la lutte contre le changement climatique et la faim dans le monde, ainsi que le développement des liens économiques entre Pékin et Berlin.

Olaf Scholz participera aussi à une réunion avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang, au cours de laquelle il devrait – pour la forme- aborder les questions sensibles des droits de l’homme, de Taïwan et des difficultés rencontrées par les entreprises allemandes pour entrer sur le marché chinois, selon des sources au sein du gouvernement allemand.

Politique de défense : l’échec de la coopération franco-allemande

Politique de défense : l’échec de la coopération franco-allemande

Après le premier volet, le groupe de réflexions MARS publie le deuxième et dernier volet de son analyse sur la relation franco-allemande. Après avoir abordé la question ukrainienne, il décline dans ce volet l’échec de la coopération franco-allemande. « Le seul problème est l’aveuglement et le déni français », estime le groupe MARS (*)

Nous sommes en 2022, vingt ans après l’entrée dans l’euro. Il est peut-être temps de comprendre qu’une autre guerre nous a été alors déclarée, cette fois une menace intérieure à l’Union européenne. Si les modes d’actions (non violents) sont heureusement différents, ses motivations partagent les mêmes ressorts du ressentiment.

Il faut remonter au 8 mai 1945 pour comprendre la cause du ressentiment de certains Allemands. Quand Staline apprend le 7 mai au soir que la capitulation du IIIe Reich a été signée par le maréchal Jodl au QG d’Eisenhower installé dans un collège de Reims, il est furieux et exige une nouvelle cérémonie à Berlin au QG du maréchal Joukov. Contrairement à ce qui est souvent dit, ce n’est pas l’arrêt des combats sur le front ouest qui est signé à Reims et sur le front est le lendemain à Berlin, c’est la capitulation sans condition des armées allemandes sur tous les fronts qui est signée une première fois à Reims et une seconde fois à Berlin, à la demande de Staline, le texte de la seconde abrogeant la première.

Or, si la France est absente à Reims (quelle ironie !), sinon en tant que témoin via un modeste représentant du général de Gaulle, le général de Lattre de Tassigny, commandant la 1e armée française, impose sa présence sur l’acte définitif, au grand désespoir du maréchal Keitel (qui sera condamné à mort à Nuremberg) et à la surprise des trois représentants des grands vainqueurs. La France devient ainsi le 4e vainqueur de la guerre « sur tapis vert ». Même si l’alliance signée l’année précédente avec de Gaulle permet de la justifier, la manœuvre de Staline (sans l’accord de qui de Lattre n’aurait pu accéder au QG de Joukov) tient moins à l’amour de la France (trahie en 1939 et non invitée à Yalta) qu’à sa volonté de diviser les Occidentaux. C’est à cet extraordinaire retournement de l’histoire, appuyée à la conférence de San Francisco par la Grande-Bretagne d’Attlee, que la France doit aujourd’hui de siéger en tant que membre permanent du conseil de sécurité des Nations unies (P5).

Les Allemands ont longtemps accepté cette situation, la prédominance politique de la France en Europe justifiant en miroir la reconquête de leur prédominance économique, qui était loin d’être acquise jusque dans les années 1980. Cet équilibre vertueux est illustré par le couple Mitterrand-Kohl, immortalisé dans une inoubliable posture à Verdun près de 70 ans après l’effroyable bataille. Pour Helmut Kohl, l’Allemagne réunifiée ne se concevait ni comme une puissance dominante en Europe, ni contre la France. Angela Merkel, parvenue au pouvoir après avoir évincé son mentor, n’en gardait pas moins le même logiciel. Entre les deux, la parenthèse Schröder était parvenue à maintenir un équilibre dynamique avec la France de la cohabitation. Aujourd’hui, ce qui restera sans doute comme la parenthèse Scholz, avant le retour des conservateurs, ignore ostensiblement une France affaiblie par vingt ans de déficits dus avant tout aux conditions défavorables d’entrée dans l’euro. S’en est fini de cette époque heureuse d’échanges et de jumelages ouverte par le traité de l’Élysée de 1963.

L’UE ? Une guerre en dentelle mais une guerre

Dès lors, les Allemands, qui ne parlent même plus de tandem franco-allemand là où Paris croit encore dans son « couple » avec Berlin, considèrent qu’il est temps de secouer le joug politico-militaire imposé par les vainqueurs de 1945. Il en résulte un nouveau discours allemand (explicité très clairement par le Chancelier Scholz dans son discours de Prague) qui revendique son émancipation et son primat en Europe au prétexte de la défense de l’Ukraine. Le pilier de l’OTAN en Europe, c’est la Bundeswehr, point. Les autres sont les bienvenus en tant que supplétifs. Que la France aille barboter et s’enliser ailleurs, c’est très bien ; Bismarck aurait applaudi. Mais la haute intensité en Europe, c’est désormais l’Allemagne, seule.

Le problème n’est pas que les autres soient ingrats ou méchants ; ils ne font que travailler en fonction de leurs intérêts. Le problème est purement français. Comme en 1940, notre pays vit dans l’illusion, non d’une ligne Maginot, mais d’une « Europe puissance qui protège », sans se rendre compte que notre naïveté permet à nos partenaires de manœuvrer pour leurs intérêts contre les nôtres. L’UE, c’est la guerre, économique interne. Une guerre en dentelle, mais une guerre. L’UE ne préserve la paix en Europe qu’à condition d’organiser la compétition entre États membres. L’UE n’est qu’un marché, mais ce marché est le champ de bataille sur lequel les nations européennes policent leurs rivalités en les transformant en affrontement économique. Mais, comme on disait jusqu’en 1998, le football, c’est simple : c’est un ballon, un arbitre, onze joueurs de chaque côté, et à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. On peut y croire, ou pas.

L’euro fort fait partie de cette stratégie de puissance, non pas de l’Europe (l’euro a échoué à concurrencer le dollar en dépit du différentiel de PIB), mais de l’Allemagne. En négociant favorablement les parités (un mark sous-évalué quand le franc et la lire étaient surévalués) à une époque où il fallait aider l’Allemagne à absorber les Länder de l’Est, l’économie allemande a bénéficié d’une rente qui ne fait que s’accroître année après année. Encore une fois, le problème est français. Le Trésor se félicitait de limiter ainsi l’inflation importée tout en incitant les entreprises exportatrices à tenir leurs coûts pour préserver leurs marges. Il en a résulté une baisse tendancielle du pouvoir d’achat (concomitant au passage aux 35 heures) et une désindustrialisation qui fait aujourd’hui de la France l’un des pays de l’UE où la part de l’industrie dans le PIB est la plus faible.

Simultanément, il fallait neutraliser le principal avantage concurrentiel de la France en Europe : les bas coûts de l’électricité produite alors à 80% par le parc électronucléaire d’EDF. L’UE a alors inventé, au nom de la libre concurrence, l’usine à gaz (sans jeu de mots) des marchés de l’énergie. Parallèlement, la France sabordait Areva, vendait (à l’instigation des États-Unis) Alstom à l’encan et saignait EDF.

C’est toujours au nom de la libre concurrence sur le marché de l’armement (véritable oxymore) que la Commission européenne s’emploie depuis près de vingt ans à démanteler les champions européens du secteur, au profit d’une « union européenne de défense plus inclusive », où la défense n’est pas comprise comme un enjeu vital de sécurité, mais un banal secteur économique. Cela s’entend dès lors que l’on admet que l’UE n’est qu’un marché et que la défense de l’Europe est garantie par l’OTAN. Encore une fois, il faut être Français pour croire que l’UE de la taxonomie (1) puisse parvenir un jour à défendre les Européens.

Bien entendu, il n’est question d’inclusivité que pour l’industrie de défense. On peine à trouver l’équivalent dans d’autres secteurs, où prévalent quelques champions et un tissu de partenaires et sous-traitants dans les pays à bas coûts de main d’œuvre ; l’inclusivité est alors verticale. Avec la PESCO et le FEDEF, la France a vainement tenté de promouvoir une logique de puissance à l’échelle européenne. Les coopérations structurées permanentes en matière de défense, fonctionnant selon une logique intergouvernementale, sont un échec, de l’aveu même du secrétariat PESCO dans son dernier rapport remis au comité politique et de sécurité de l’UE (COPS). Quant au fonds européen de défense, l’affaire HYDEF (2) montre que l’outil a déjà perdu sa pertinence, et la Commission sa crédibilité.

Reste à la France l’illusion des coopérations bilatérales. On peut reprocher beaucoup de choses au premier quinquennat Macron, mais pas d’avoir négligé la dimension franco-allemande. Cinq ans plus tard, il ne reste rien des grands projets de l’été 2017 (3). La liste des acronymes, comme autant d’illusions perdues, est connue : MGCS, CIFS, MAWS, Tigre Mark3, RPAS, SCAF.

Berlin a renié sa parole sur tous ces projets, sauf pour l’Eurodrone (lancé avant 2017) dont le pilotage lui a été confié. Il en résulte un programme qui arrivera avec dix ans de retard et fournira une solution qui ne répond pas au besoin militaire français. Pour la rénovation du Tigre et l’avenir de la patrouille maritime, la Bundeswehr achètera finalement américain. L’artillerie du futur est reportée sine die. Après avoir obtenu le contrôle de Nexter, l’Allemagne a imposé Rheinmetall dans le programme de système de combat terrestre futur ; normal, c’est Berlin qui pilote. En échange de quoi, les Français avaient obtenu en 2017 le pilotage du projet SCAF ; pourtant cette fois, tout est négociable et chaque compromis est renégocié. Cinq ans plus tard, à force de passer au laminoir des exigences allemandes, la part française est tombée à 33% et cette part est encore en train d’être renégociée.

Cela fait 18 mois que le projet n’avance plus, la partie allemande n’étant toujours pas satisfaite d’un partage pourtant déjà très éloigné du deal initial. Il y a 18 mois, le groupe MARS titrait « SCAF, faut-il persévérer dans l’erreur » (4). La réponse est non. Il n’est que trop clair que le « but de guerre » de la partie allemande est moins de « nourrir Manching » (donner de la charge de travail aux héritiers de Messerschmidt en Bavière) que de tuer cette avance technologique française qui permet au vainqueur inattendu de 1945 de continuer à légitimer son siège au P5 en pérennisant la composante aérienne de sa force de dissuasion, dont les principaux maître d’œuvre industriels sont Dassault et MBDA. Comme par hasard, Composante que les Britanniques ont eux-mêmes abandonné.

La politique spatiale de l’Allemagne n’a pas d’autre but. Après avoir concurrencé Airbus et Thales dans le secteur des satellites, au mépris du partage des tâches convenu, Berlin s’attaque aux lanceurs. Son « but de guerre » est de tuer Ariane 6, d’un côté en récupérant la fabrication du moteur, d’un autre côté en soutenant une industrie du petit lanceur et en confiant ses lancements institutionnels à la concurrence américaine. Parce qu’en tuant Ariane 6, c’est le modèle économique d’ArianeGroup qui sera anéanti, et donc la pérennité de la composante océanique de la dissuasion française. Et l’on s’étonne de la haine mortelle que vouent les chantiers de Kiel à Naval Group, au point d’orchestrer une guerre de l’information aux antipodes, afin de préparer le retournement des Australiens (5).

Entendons-nous bien. Notre propos n’est pas de dénoncer un quelconque complot. Non, c’est tout au contraire une politique de longue haleine qui est tout sauf secrète. C’est le droit des Allemands de vouloir en quelque sorte « venger Keitel » en prenant leur revanche dans la défense après leur renaissance économique et la réunification. Comme le chantait autrefois Jean-Jacques Goldman à une époque où le couple franco-allemand était une réalité : « aurais-je été meilleur ou pire que ces gens, si j’avais été Allemand ? » Le seul problème est l’aveuglement et le déni français.

Alors, lorsqu’un ministre assure que « le SCAF se fera », on voudrait être sûr qu’il ait tout cela à l’esprit. La France a besoin de pérenniser la composante aérienne de sa dissuasion. Ce faisant, elle renouvellera son parc d’avions de combat pour toutes les autres missions de combat aérien qu’une armée de « première division » doit pouvoir remplir, y compris la guerre navale. Pour cela, il faut d’abord un avion d’arme piloté, au centre d’un système de combat comprenant des drones armés, des drones de mission et des munitions autonomes pour l’accompagner. Cet appareil doit rester assez léger pour être catapulté d’un porte-avions et assez manœuvrant en combat aérien. Est-ce le besoin allemand ? Non, puisque les missions nucléaires et aéronavales ont été sorties d’emblée des spécifications initiales du programme (high level requirements).

Dès lors, à quoi bon continuer dans une coopération bilatérale sans finalité opérationnelle ? L’expérience de l’A400M, avec un partage industriel aux conséquences désastreuses, et de l’Eurodrone, qui arrivera trop tard sans satisfaire le besoin français, devrait nous alerter. Encore ne s’agit-il pas d’outils de combat destinés à délivrer l’ultime avertissement aux ordres du chef des armées. L’avenir de la défense de la France a tout à perdre dans le SCAF.

Laissons le projet mourir, attendons l’échec de Tempest, et reprenons avec les Britanniques, voire avec les Suédois, les Italiens, les Néerlandais, les Belges, les Suisses, les Grecs et même les Allemands et les Espagnols, une coopération gagnant-gagnant sur le modèle du nEUROn ! Mais restons fermes sur la défense de nos intérêts vitaux. A terme, c’est l’équilibre de la construction européenne qui est en jeu, et la pérennité d’une Europe en paix.

(1) https://www.ifri.org/fr/publications/briefings-de-lifri/dont-bank-bombs-lindustrie-de-defense-face-aux-nouvelles-normes

(2) : https://www.latribune.fr/opinions/hypersonique-pourquoi-la-france-et-mbda-ont-pris-une-enorme-claque-de-bruxelles-929690.html

(3) https://www.latribune.fr/opinions/elections-allemandes-que-restera-t-il-des-cinq-programmes-d-armement-emblematiques-de-2017-892845.html

(4) https://www.latribune.fr/opinions/scaf-faut-il-perseverer-dans-l-erreur-878756.html

(5) https://www.latribune.fr/opinions/le-pacte-aukus-consequence-de-l-inconsequence-francaise-894959.html

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(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

Coopération Allemagne Russie : mea culpa d’Olaf Scholz

La nouvelle réalité créée par la guerre en Ukraine implique de rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne plus souveraine et l’ordre international plus viable, analyse, dans une tribune au « Monde », le chancelier allemand Qui en creux critiqueAngela Merkel.

 

Tribune d’Olaf Scholz

 

La politique commence par la contemplation de la réalité. Surtout quand celle-ci ne nous plaît pas. La réalité, c’est notamment le retour de l’impérialisme en Europe. Nombreux sont ceux qui espéraient que les liens économiques étroits et les interdépendances réciproques nous permettraient d’assurer simultanément notre stabilité et notre sécurité. Cet espoir, Vladimir Poutine l’a anéanti aux yeux de tous avec sa guerre contre l’Ukraine.

En outre, l’état de notre Bundeswehr [l’armée allemande] et des structures de défense civiles, mais également notre dépendance trop forte vis-à-vis de l’énergie russe indiquent que nous nous sommes laissé bercer par un faux sentiment de sécurité. La politique, l’économie et de larges pans de notre société n’étaient que trop disposés à tirer des conséquences importantes de la formule d’un ancien ministre allemand de la défense, formule selon laquelle l’Allemagne n’aurait plus que des amis autour d’elle.

C’était une erreur.

Après le tournant historique qu’a constitué l’attaque de Poutine, rien ne sera plus comme avant. De ce tournant résulte un mandat d’action. Nous devons rendre l’Allemagne plus sûre et plus résistante, l’Union européenne (UE) plus souveraine et l’ordre international plus viable.

La nouvelle réalité, ce sont aussi les 100 milliards d’euros dont nous sommes convenus comme fonds spécial pour la Bundeswehr, et qui marquent le revirement le plus important de la politique de sécurité de l’Allemagne. Nous fournissons à nos soldates et nos soldats le matériel et les capacités dont ils ont besoin pour pouvoir défendre vigoureusement, en cette ère nouvelle, notre pays et nos partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Nous apportons notre soutien à l’Ukraine, et ce tant qu’elle en aura besoin : soutien économique, humanitaire, financier et en matière de livraison d’armes. Parallèlement, nous veillons à ce que l’OTAN ne devienne pas une partie belligérante. Enfin, nous mettons fin à notre dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Nous avons déjà réduit nos importations de gaz russe de 55 % à 30 %.

Cela n’est pas chose facile, même pour un pays aussi prospère que le nôtre. Nombre de citoyennes et de citoyens souffrent déjà des répercussions de la guerre, en particulier des prix élevés de l’essence et des aliments. Beaucoup appréhendent leurs prochaines factures d’électricité, de fioul ou de gaz. Par conséquent, le gouvernement fédéral a débloqué des aides financières de plus de 30 milliards d’euros afin de soutenir les citoyennes et les citoyens.

Barkhane: la mutation du dispositif militaire en dispositif de coopération !

Barkhane: la mutation du dispositif militaire en dispositif de coopération !

Pour masquer l’échec total de l’opération Barkhane qui non seulement n’a pas réussi à contenir le terrorisme mais a plutôt favorisé le sentiment antifrançais ( il est vrai encouragé par des puissances étrangères et des apprentis sorciers locaux), le chef de l’État devrait procéder à la fermeture de plusieurs bases militaires

En gros les effectifs ( Déjà insignifiants) devraient être divisés par deux. On explique ce recul par la conversion du dispositif actuel en dispositif de coopération. De quoi s’interroger car nombre de chefs militaires ne sont pas d’accord avec cette mission de coopération.

Deuxièmement ce ne sont pas les mêmes profils qui peuvent intervenir selon qu’il s’agit d’une action militaire ou d’une action de coopération.

Pour résumer ce serait plutôt un recul en rase campagne de la France pour laisser les pays comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso se dépatouiller avec leurs positions contradictoires sur le terrorisme.

« La crise Sahel : révélatrice de l’obsolescence de la coopération internationale » ?

« La crise Sahel : révélatrice de l’obsolescence de la coopération internationale » ?

Niagalé Bagayoko

Politologue et présidente de l’African Security Sector Network

La crise au Mali et dans les pays voisins est le révélateur de l’inadéquation entre les moyens mobilisés et les objectifs affichés souligne, dans une tribune au « Monde », la présidente de l’African Security Sector Network.

 

Un article intéressant mais qui parle de l’obsolescence de la coopération internationale comme si cette coopération existait. La vérité est plus cruelle. La France est dramatiquement seule  au Mali et plus généralement au Sahel et la coopération internationale en dehors de la France est insignifiante. Comment la France pourrait assurer à la fois la sécurité et le développement dans une zone aussi vaste, 10 fois plus grande que la France avec seulement 5000 hommes là où il en faudrait 50 000. Et au-delà de la sécurité, comment développer des politiques de développement concrète sur le terrain qui échappe à la corruption et où au détournement des fonds.

Tribune.

 

Huit ans après le début de l’engagement de la communauté internationale au Mali, les signaux alarmants d’aggravation de la crise qui enflamme le Sahel ne cessent de se multiplier. La crise sahélienne apparaît de plus en plus comme un révélateur de l’obsolescence de la plupart des instruments mobilisés de manière traditionnelle par les acteurs internationaux, à titre bilatéral ou multilatéral.

L’absence de résultats décisifs obtenus par l’opération « Barkhane », ainsi que les pertes humaines et son coût financier, sont soulignés de toutes parts. La négation de la dimension politique de la lutte insurrectionnelle menée par les groupes djihadistes qu’elle affronte – réduits à leur seul mode de combat à travers l’utilisation du vocable de terroriste, y compris lorsque leurs principales cibles sont des unités combattantes – a compromis la formulation d’objectifs politiques au service desquels mobiliser l’instrument militaire français.

Il convient d’interroger également les doctrines de formation, ainsi que les politiques d’équipement promues par des décennies de coopération de défense et de sécurité, qui ont échoué à développer les capacités des forces armées maliennes. Celles-ci avaient été incapables en 2012 de faire face à l’offensive venue du nord du pays. C’est pourtant en grande partie de ces dispositifs que s’inspirent les missions européennes chargées de pourvoir à l’entraînement des forces de défense et de sécurité sahéliennes. Si leur opérationnalité s’est indéniablement améliorée, ces forces n’apparaissent toujours pas en mesure d’assumer pleinement leurs missions de protection des institutions de l’Etat et de maintien de l’ordre public et de la sécurité sur l’ensemble des territoires.

Complexité et lenteur

La juxtaposition de nouvelles initiatives annoncées à l’issue des différents sommets – G5/Sahel, Alliance pour le Sahel, Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel (P3S), Force européenne Takuba – rend immense, voire impossible, la mission de coordination et de mise en cohérence du dispositif qui revient désormais à la Coalition internationale pour le Sahel dont la mise en place a été actée à Nouakchott en juin 2020. L’impact des programmes d’aide décidés est par ailleurs largement diminué par des méthodologies trop en décalage avec les réalités du terrain. A cela s’ajoute la complexité et la lenteur des procédures administratives et budgétaires pour matérialiser les financements massifs destinés à rendre plus opérationnelle la force conjointe du G5-Sahel qui sont annoncés à l’occasion des conférences internationales de donateurs.

Europe: remettre en cause la coopération avec l’Allemagne

Europe: remettre en cause la coopération avec l’Allemagne 

Emmanuel Sales président de la Financière de la Cité remet en cause l’intérêt d’une coopération qui n’a profité qu’à l’Allemagne dans une tribune de l’Opinion.

L’empressement des élites parisiennes à se fondre avec l’Allemagne, qu’elles connaissent si mal, a toujours eu quelque chose de gênant. Depuis vingt ans, nos Présidents à peine élus vont baiser l’anneau impérial d’Angela Merkel. Qu’ont-ils eu en retour ? En matière de politique énergétique, commerciale, migratoire, monétaire, l’Allemagne n’en fait qu’à sa tête. Nous avons soutenu sa réunification en supportant des taux d’intérêt élevés qui ont coûté un million de chômeurs au pays, nous avons passivement accompagné sa politique mercantiliste en transférant à la Chine nos emplois et nos technologies.

Pour quel bénéfice ? En vingt ans, la part de la France dans le PIB européen a baissé, l’emploi industriel a disparu, un chômage structurel s’est installé. La France était une petite Amérique, caractérisée par une demande intérieure soutenue, une forte tradition d’innovation, une capacité éprouvée à intégrer les populations immigrées, un taux d’investissement public important, tout cela financé par l’inflation et une gestion avisée de la dette.

En vérité, l’alignement sur le « modèle allemand » nous a affaibli. Nous nous sommes privés de leviers essentiels de la politique économique, les inégalités se sont creusées, les politiques de l’offre ont détruit notre capital productif et accru notre dépendance à la demande extérieure. La nature ayant horreur du vide, l’Allemagne a de façon avisée construit une position de force sans éprouver l’appréciation de sa monnaie nationale. Qui peut raisonnablement penser que la gestion catastrophique de la crise financière et migratoire n’ait pas eu son rôle dans la décision anglaise ? L’UE représentait 30 % du PIB mondial en 2000, 18% aujourd’hui.

L’Angleterre a été la gardienne du continent en luttant contre l’hégémonie des grandes puissances, l’Espagne de Charles Quint, la France de Napoléon et des Bourbons, l’Allemagne du Hohenzollern et de Hitler. La Grande Guerre a coûté la vie à plus de 700 000 Britanniques qui reposent en grande partie sur le sol français. Et pour lui faire payer le Brexit, nous l’avons reléguée dans les tribunes lors des cérémonies du centenaire de l’armistice. Le rôle de « bad cop » que la France s’est octroyé, alors que Londres demeure notre premier excédent commercial et notre principal partenaire militaire, est décidément dégradant.

La France-Allemagne est un chemin qui ne mène nulle part. L’Allemagne, s’est construite contre les Lumières et la vieille Europe. Elle s’estime sortie de l’histoire et aspire à donner au monde un message moral incarné par la fade philosophie d’Habermas tout en poursuivant ses intérêts commerciaux. L’idéal européen ne peut être de vendre des Mercedes et des sacs à mains au reste du monde en construisant des pistes cyclables pour la bourgeoisie des centres-villes.

Nous avons fait l’Europe parce que nous avons eu la guerre. Le couple franco-allemand est un mariage forcé. L’Europe est un essaim de peuples. Rien n’est plus éloigné de l’esprit européen que le césaro-papisme des élites. Plutôt que de nous fondre dans un nouvel empire carolingien, nous devrions faire valoir notre propre modèle qui constitue le vrai contrepoids à la politique allemande : soutenir notre demande interne, renforcer nos liens avec l’Italie que nous nous sommes sottement aliénée lors des crises précédentes.

Une vraie amitié disait Emerson est un buisson d’orties. Mieux vaut piquer son ami que de se contenter d’en être l’écho. L’Allemagne n’a pas besoin d’un collaborateur docile mais d’un message de pensée sincère. Alors, pour être vraiment européen, évitons la France-Allemagne.

Politique de santé: pour une coopération public-privé

Politique de santé: pour une coopération public-privé 

Alors que la concurrence entre hôpitaux publics et cliniques privées reste la norme, les économistes Mehdi Farajallah et Gérald Reparate-Retali considèrent, dans une tribune au « Monde », qu’une meilleure coopération des acteurs de santé devrait constituer aujourd’hui une priorité.

Tribune. Et si on jouait la coopération plutôt que la concurrence ? Pour faire face à la fronde des soignants, Olivier Véran, ministre de la santé et des solidarités, a multiplié les annonces mardi 21 juillet. Mais il n’a rien dit sur un point central : la manière dont le système de santé français est piloté. Or, le curseur est aujourd’hui mal placé : les indicateurs favorisent trop la concurrence entre les professionnels de santé au détriment de leur coopération. Avec des conséquences très problématiques.

Depuis 2017, un indicateur de gestion des hôpitaux acte précisément cette mise en concurrence des établissements. Il s’agit de la « part de marché » de chacun, calculée régulièrement par l’Agence technique de l’information sur l’hospitalisation. Cet indicateur incite « naturellement » les directions des établissements à augmenter leur attractivité par rapport à l’offre médicale concurrente. Cela implique de choisir des spécialisations porteuses, permettant de multiplier les actes et donc d’augmenter les rentrées d’argent.

A ce petit jeu, les hôpitaux publics sont bien entendu souvent perdants, car forcés d’accepter l’ensemble des patients y compris des cas lourds, alors que les cliniques privées sont libres de multiplier les opérations rapides et bien rémunérées. Le choix d’un indicateur tel que cette « part de marché » évacue le patient des centres d’intérêt des responsables d’établissement. Ils sont amenés, non pas à se centrer sur l’état de santé du patient et son amélioration, ce qui est au cœur de leur mission, mais à maximiser l’efficacité de leur structure face à d’autres structures concurrentes.

Attirer des patients éloignés est jugé à cette aune comme souhaitable, alors même que la course générale à l’attractivité aboutit au final à une augmentation des inégalités sociales de santé. Les plus favorisés, plus mobiles et/ou mieux informés, se rendent dans les centres hospitaliers les plus prestigieux, tandis que les plus modestes, moins mobiles et/ou moins informés, doivent se contenter de l’offre de proximité. Un système d’incitations qui interroge quand on sait que la France est l’un des pays d’Europe occidentale où les écarts d’espérance de vie entre les milieux sociaux sont les plus forts.

La planification: une prospective et une coopération des secteurs clés

La planification: une prospective et une coopération des secteurs clés 

L’historien Patrick Weil dresse un parallèle, dans une tribune au « Monde », entre la France de la première guerre mondiale et celle de la pandémie, montrant ce que la Grande Guerre a à nous apprendre aujourd’hui.

Tribune. La lutte contre le coronavirus n’est pas une « guerre », mais la comparaison faite avec la première guerre mondiale n’en est pas moins instructive. Comme en 1914, face au danger de défaite ou de mort, la vie de l’ensemble des citoyens est immédiatement bouleversée, ainsi que la production et l’économie des Etats engagés dans le conflit.

 

Surtout, comme aujourd’hui, les dirigeants politiques de la France n’étaient pas prêts quand l’épreuve survint. Ils avaient pensé à une guerre, mais de courte durée. Dès septembre 1914, malgré le sursaut de la Marne, la France est au bord du gouffre. Le général Joffre, chef de l’armée, fait savoir qu’il sera à court de munitions d’ici cinq semaines. De Bordeaux, où le gouvernement s‘est replié, Alexandre Millerand, le ministre de la guerre, lance alors une coopération avec l’industrie privée, afin de multiplier par dix la production d’obus pour le canon de 75. Renault et Citroën transforment leur production. Albert Thomas, chargé d’organiser la production d’armement, parcourt la France à la recherche de projets locaux. Dans tout le pays, les ateliers, les usines et les ouvriers sont mobilisés pour la fabrication d’obus ou de produits nécessaires à la guerre. Mais l’occupation par les troupes allemandes de dix départements du Nord-est prive vite la France d’une grande partie de ses matières premières (fer, acier et charbon). Le blé manque aussi pour nourrir la population. 

 

A Bordeaux, une rencontre décisive a lieu entre Jean Monnet, devenu affréteur maritime de 26 ans, et René Viviani, président du Conseil. Monnet trouvait étrange que Français et Britanniques, qui font la guerre ensemble, achètent séparément, et donc en concurrence, les biens nécessaires à leurs armées et aux civils. Il rencontre Viviani et le convainc, puis part pour Londres et y négocie avec une société privée, la Hudson Bay Company, un gigantesque contrat d’approvisionnement de la France en blé, métaux, fil de fer barbelé et bateaux. A partir de 1915, il est l’envoyé à Londres d’Etienne Clémentel, ministre du commerce, qui, à la fin de la guerre, sera chargé de tout le ravitaillement du pays. La coopération franco-britannique se renforce au point qu’en 1917, l’ensemble des navires des deux alliés sont mis en commun, de même que l’achat des produits de première nécessité, du blé à l’acier. Quand l’Amérique rejoint la guerre, en 1917, les navires ainsi libérés peuvent transporter vers la France les soldats qui contribueront à la victoire. 

 

 

 

 

Technologie automobile : enfin une coopération entre le Japon et la France !

  • Technologie automobile : enfin une coopération entre le Japon et la France !

 

 

Il semblerait bien que le Japon ait  compris qu’il valait mieux une coopération technologique avec la France qu’une guerre ouverte à travers Nissan La voiture électrique bien sûre mais aussi l’hydrogène

)  La France de son côté a besoin de se renforcer sur les technologies- La France et le Japon ont donc convenu de partager des informations et d’explorer une coopération plus étroite sur les technologies automobiles des prochaines générations, une démarche pouvant aussi aider à réparer les liens entre Renault et Nissan. Ni le Japon, ni la France ne dispose à un seul des moyens nécessaires pour investir à la hauteur des enjeux dans la voiture de demain. Il y a pourtant urgence car le marché automobile est entré dans une phase baissière inquiétante précisément aussi du fait des interrogations des usagers sur les voitures futures

. Dans un communiqué commun, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire et son homologue japonais Hiroshige Seko disent avoir “réaffirmé le ferme soutien des gouvernements français et japonais à l’alliance Renault et Nissan et ont encouragé les deux entreprises à renforcer la compétitivité de l’alliance”.

Cette alliance a été sérieusement ébranlée par le scandale lié au départ de l’ancien PDG Carlos Ghosn à la fin de l’an dernier. Les deux constructeurs, comme l’ensemble du secteur automobile, sont en outre confrontés à la fois au ralentissement du marché et à la nécessité d’investir massivement dans de nouvelles formes de mobilité.

Les deux ministres, qui ont échangé par téléphone plus tôt dans la journée, ont décidé d’engager des discussions sur une possible coopération renforcée dans les secteurs de la conduite autonome, des batteries électriques, des véhicules électrifiés ou encore des véhicules à hydrogène, technologies au cœur des ruptures à l’œuvre dans l’industrie automobile aujourd’hui.

“Depuis juin, les deux ministères travaillent ensemble à l’organisation de cette coopération industrielle. L’accord de coopération correspondant a été acté ce matin. Il définit le cadre de travail entre les deux parties”, poursuit le communiqué commun.

Coopération économique franco allemande : chacun pour soi !

Coopération économique franco allemande : chacun pour soi !

 

En dépit de la signature d’un traité de convergence franco-allemand, à Aix-la-Chapelle, la coopération entre la France et l’Allemagne sur le plan économique n’a jamais été aussi mauvaise. En cause peut-être, d’abord la situation particulièrement fragile de Merkel mais aussi de Macron qui leur interdit de prendre des initiatives significatives. La seconde raison est liée à la divergence qu’il y a en matière de politiques macro-économique dans chacun des pays. L’Allemagne a choisi depuis longtemps et de manière délibérée de soutenir son industrie tandis que la France a confiée l’avenir industriel au marché. Résultat l’industrie française s’est complètement écroulée. La différence la plus fondamentale tient à la compétitivité de l’Allemagne qui se vérifie avec l’État de la balance commerciale. Le solde des échanges commerciaux rapporte bon an mal an 250 milliards à l’Allemagne tandis que la France enregistre un bilan négatif avec de leur de 50 milliards par un. Autre point fondamental la gestion budgétaire ; l’Allemagne parvient pratiquement à l’équilibre tandis que les finances de la France ne cessent de dériver faisant gonfler la dette jusqu’à presque 100 % du PIB. Dernière différence, l’attachement des Allemands à la défense de leurs propres intérêts par aux autres pays de l’Europe. Un seul exemple, la  réticence allemande pour taxer les GAFA pro  crainte de représailles américaines concernant les exportations d’automobiles. Macron au début de son mandat entendait engager une réforme assez fondamentale de l’union européenne et surtout de la zone euro avec un budget, un ministre de ce budget, une enveloppe significative d’investissement aussi un processus de mutualisation des dettes. Autant de mesures totalement rejetées par l’Allemagne qui considère que la France parle beaucoup mais agit peut. Macron en est réduit à espérer une amélioration des relations peu probable pour le court terme surtout avec le ralentissement économique international qui touche aussi l’Allemagne. “On doit réussir à mieux articuler nos politiques macroéconomiques. Ça, ça va être très difficile, mais c’est un vrai débat qu’on doit avoir parce que nos politiques macroéconomiques ont en fait été très divergentes”, a dit le président français au côté de la chancelière, Angela Merkel, lors d’un débat avec des citoyens, à Aix-la-Chapelle.“Il va nous falloir construire le consensus entre nos deux pays dans le rapport à ce qu’est la dépense publique, le bon niveau de dépense publique et la bonne stratégie macroéconomique”, a-t-il ajouté. En schématisant les choses, a poursuivi Emmanuel Macron, “sans doute la France a-t-elle eu un goût immodéré pour l’augmentation de la dépense publique et une très faible sensibilité à la notion de déficit public”. “De l’autre côté, l’Allemagne a un goût immodéré pour la consolidation budgétaire et une faible sensibilité à la relance par la dépense.”

“Si on se coordonne mieux, on peut beaucoup plus lisser nos cycles économiques et faire des choses qui sont intelligentes pour nous deux (…). C’est absolument pertinent au sein d’une zone monétaire et ça fait partie de ce qu’on veut mettre en place”, a encore déclaré Emmanuel Macron.

Coopération militaire : l’Allemagne choisit Israël contre la France

Coopération militaire : l’Allemagne choisit Israël contre la France

Pour l’équipement de l l’hélicoptère de combat Tigre l’Allemagne va sans doute choisir le  missile israélien Spike, qui n’équipe même pas les hélicoptères de Tsahal, qui lui préfère le missile américain Hellfire pour ses AH-64 Apache. C’est évidemment un camouflet pour la France et une sérieuse menace sur la coopération militaire franco allemande. La feuille de route franco-allemande arrêtée le 13 juillet 2017 prévoyait l’étude du missile franco-allemand, l’Espagne pouvant ultérieurement se joindre à ce programme. Berlin s’était engagé après avoir pourtant déjà longuement hésité. Ce conseil, qui avait notamment validé le principe de lancer le programme de système de combat aérien du futur (SCAF), avait été qualifié d’historique dans le domaine de la coopération franco-allemande en matière d’armement. La France et l’Allemagne avaient convenu en juillet 2017 « de mettre en place un cadre de coopération pour le prochain standard de l’hélicoptère Tigre, ainsi que pour un programme commun de missiles tactiques air-sol », avait expliqué l’Elysée à l’issue du Conseil franco-allemand. Si Berlin actait le 19 juin son refus de participer à ce programme, ce serait un véritable camouflet pour la France. Si cette décision était confirmée, cette défection mettrait en péril le programme lui-même en réduisant mécaniquement la cible de missiles.

 

Défense : coopération renforcée entre Paris et Berlin

Défense : coopération renforcée entre Paris et Berlin

 

Sans doute pour convaincre l’Allemagne de faire un effort un peu plus substantiel en matière de défense de l’union européenne, Macron a proposé à Angela Merkel un plan de coopération pour le choix et la construction de matériel militaire. Un argument sans doute autrement convaincant que l’appel à la générosité de l’Allemagne pour les dépenses de défense de la France. En clair il s’agit de faire dans le domaine militaire ce qui a été fait dans le domaine civil par exemple avec Airbus. La France et l’Allemagne ont donné jeudi un grand coup d’accélérateur à leur coopération dans le domaine de la Défense en convenant de se doter des mêmes avions de combat de prochaine génération, chars, hélicoptères et autres matériels. Lors d’un conseil des ministres conjoint à l’Elysée, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont également annoncé un plan d’action pour les entreprises de haute technologie et mis l’accent sur les convergences, notamment fiscale. « Nous sommes prêts à donner un nouvel élan à la coopération franco-allemande », a déclaré la chancelière allemande lors d’une conférence de presse avec le président français. Paris et Berlin ont affirmé leur volonté de développer une politique européenne de Défense commune et noué une série d’accords ouverts aux autres pays de l’Union qui le souhaitent. Les deux pays ont exprimé leur intention de concevoir ensemble un futur avion de combat, le prochain modèle d’hélicoptère Tigre, des chars, des systèmes d’artillerie, des drones et de lancer un programme commun de missiles air-sol. Une impulsion inédite qui tranche avec l’inertie de ces dernières années en la matière. Un avion commun, « c’est une révolution profonde mais nous n’avons pas peur des révolutions quand elles sont menées de manière pacifique, construite et dans la durée », a plaidé Emmanuel Macron en écho aux premières inquiétudes des industriels. Des industriels comme Dassault un peu trop shootés par les commandes françaises de matériel de défense depuis des dizaines d’années La France et l’Allemagne appellent également de leurs voeux une solution européenne pour de nouveaux systèmes de patrouille maritime et coopération structurée entre leurs commandements cyber. Les deux pays veulent s’appuyer sur les deux avancées actées lors du dernier Conseil européen – le lancement de la coopération structurée permanente par laquelle des pays pourront coopérer davantage et la création d’un fonds pour la défense. Outre les futurs matériels, ils désigneront dans ce cadre « des missions à entreprendre » ensemble, a dit Angela Merkel.

Migrants Calais : coopération franco-britannique avec davantage de flics

Migrants Calais : coopération franco-britannique avec davantage de flics

 

Un nouvel accord entre la France et la Grande-Bretagne,  avec quelques aspects humanitaires qui ne sont pas à négliger,  mais qui ce résume surtout à une présence plus importante de flics à Calais. Des policiers français mais aussi britanniques. Pas vraiment de quoi résoudre la crise car si les migrants sont empêchés de partir en Angleterre ils resteront tout simplement en France. Une sorte de déplacement géographique du problème qui reste en l’état en attendant que l’Europe comprenne la nature et l’enjeu de cette immigration. Dans le cadre de la lutte contre l’immigration illégale, les ministres de l’Intérieur français et britannique signent ce jeudi à Calais (Pas-de-Calais) un accord de coopération, ciblant particulièrement les filières et les passeurs. Un centre va gérer cette lutte côté anglais et côté français, avec un commandement « unifié ». Un autre volet du plan concerne aussi l’arrivée de policiers d’outre-manche dans la région de Calais.  L’accord prévoit notamment un centre de commandement et de contrôle en commun près de Calais à Coquelles ainsi qu’à Folkestone, côté anglais. Il sera chargé de recenser les renseignements sur les passeurs. Ce sont ces réseaux qui poussent les candidats à l’immigration à se rendre à Calais et à prendre de gros risques pour passer en Angleterre. Le travail des enquêteurs sur le repérage de ces filières sera supervisé par deux responsables français et britannique. L’objectif étant de mener des actions conjointes plus cohérentes en partageant les informations.   Selon Bernard Cazeneuve, « 19 filières opérant depuis la France vers le Royaume-Uni, ont été démantelées » ces sept derniers mois. Le ministre de l’Intérieur a aussi déclaré que depuis janvier que « 514 trafiquants ont été interpellés, soit 18% de plus, qu’en 2014, à période égale« . L’objectif franco-britannique, a dit le ministre, est de « lutter contre de véritables organisations de traite des êtres humains ». D’où le nouveau maillage policier mis en place, avec un commandement « unifié ». Par ailleurs, l’accord signé jeudi prévoit de protéger les 3.000 migrants présents actuellement à Calais. Le site du tunnel sous la Manche va être davantage sécurisé. L’accueil des femmes et des enfants « vulnérables » et à la merci des passeurs. Pour ce qui concerne les migrants qui ne sont pas susceptibles de prétendre à l’asile, « le gouvernement souhaite aussi faciliter les recours volontaires vers les pays d’origine à travers les programmes d’aide en collaboration avec les ONG françaises et britanniques » a précisé Bernard Cazeneuve.Il a été question aussi d’améliorer les conditions de vie de « ceux qui souhaitent bénéficier d’une protection humanitaire », les loger par exemple en dehors de Calais. Toutes ces mesures vont être notamment financées par l’apport de cinq millions d’euros sur deux ans décidé par le gouvernement britannique.




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