La conversion de Chevènement au macronisme
La conversion de Chevènement au macronisme !
Encore un socialiste, considéré comme pur et dur, qui se convertit tardivement au macronisme. La preuve sans doute que la plupart des courants et des représentants du parti socialiste sont solubles dans toutes les eaux troubles et dans tous les partis. D’un point de vue idéologique ,on aurait plutôt attendu que Jean-Pierre Chevènement, étatiste comme Mélenchon ,soutiennele leader des « insoumi »s. Notons que paradoxalement, c’est Ségolène Royal qui rejoint Mélenchon. Il est vrai que Mitterrand n’avait pas tenu longtemps sur ses convictions socialistes et s’était ,lui aussi, converti aux délices du capitalisme deux ans après son élection seulement. Quant au programme socialiste de Chevènement, il avait été enterré par Mitterrand avant même les élections de 1981 .NDLR
L’ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement apporte son soutien à Emmanuel Macron dans une tribune au « Monde ». Il souligne la volonté du président à poursuivre le redressement industriel du pays et souhaite la création d’un puissant ministère de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la culture, afin de refonder la République.
La réélection d’Emmanuel Macron est essentielle pour que la France surmonte les fractures qui la traversent, économiques et sociales, mais aussi et peut-être surtout culturelles. La désindustrialisation frappe la France depuis quatre décennies, plus que tout autre pays européen. Arrêtons-nous d’abord sur ces fractures économiques et sociales.
La crise liée au Covid-19 a révélé l’étendue et la profondeur de nos dépendances. Le déficit commercial a atteint 85 milliards d’euros en 2021. Dans le même temps, l’excédent commercial allemand tutoyait, chaque année, les 200 milliards d’euros. Cela veut dire que, depuis près de vingt ans, la position extérieure nette de la France n’a cessé de se dégrader. Ce n’est pas ainsi qu’on prépare l’avenir du pays.
Ce n’est donc pas un hasard si Emmanuel Macron a placé le « pacte productif » au cœur de son projet. La réindustrialisation est l’âme de notre nation et une nécessité impérieuse pour quiconque entend protéger notre « Etat-providence » et nos grandes conquêtes sociales de l’après-seconde guerre mondiale. C’est le sens de l’action d’Emmanuel Macron au cours des dernières années.
En fixant le cap de la reconquête de l’indépendance industrielle, Emmanuel Macron a mis fin à l’hémorragie dont la France souffrait. S’il reste du chemin à parcourir, les premiers résultats sont au rendez-vous. Depuis 2017, la création nette d’emplois industriels a repris, situation que la France n’avait pas connue au cours des deux dernières décennies. En 2021, on comptait deux fois plus d’ouvertures que de fermetures de sites industriels en France.
A titre de comparaison, en 2009, le nombre de fermetures d’usines excédait très largement celui des ouvertures (– 225 sites). Grâce au volontarisme conjugué de notre gouvernement, de notre appareil administratif et de nos industriels, la France est devenue l’un des pays européens les plus attractifs pour les investissements industriels étrangers, condition essentielle à l’innovation.
C’est précisément dans cette ambition d’innovation que s’inscrit le plan de relance France 2030. Il s’agit de placer la France sur tous les « créneaux porteurs » : énergie décarbonée, électronucléaire, hydrogène, batteries électriques, composants électroniques, aérospatial, véhicules électriques. Mais ce serait une grave erreur que de délaisser les industries traditionnelles : textile, habillement, agroalimentaire…
Dans tous les secteurs, il faut développer la recherche technologique. Enfin, et surtout, former des hommes à tous les niveaux de qualification, de l’apprentissage aux écoles d’ingénieurs. Pour permettre la réindustrialisation de la France, il ne suffit pas d’abaisser les impôts qui pèsent sur la production. Il faut flécher l’investissement, ressusciter la planification indicative.