Macron trop seul pour convaincre
La baisse brutale de popularité de Macron et le doute d’une majorité quant à sa capacité à réformer réellement le code du travail pose la question de l’isolement du président de la république. En effet depuis son élection la parole du président n’est pas relayée suffisamment ni au gouvernement, ni au Parlement encore moins dans un parti qui ressemble davantage un club de supporters. Bref la posture jupitérienne du président de la république le met sérieusement en difficulté. Certes le président de la république a souhaité davantage de dynamisme de la part de ses ministres mais en même temps il les cadenasse tellement que ces derniers ne peuvent livrer que des propos assez convenus. Aucun ministre ne parvient pour l’instant à s’imposer réellement dans l’opinion et la plupart sont inconnus des Français. On considère en général que nombre de ministres possèdent des profils de techniciens qui maîtrisent bien leur portefeuille. Des ministres qui par ailleurs ne manquent sans doute pas de personnalité. Encore faudrait-il qu’ils ne craignent pas de se faire sèchement rabrouer par le staff de technocrates qui entourent le président de la république à l’Élysée. Ce n’est pas forcément le fond qui est en cause mais la pédagogie et l’absence de relais auprès de l’opinion publique. Quant au parti en marche, il est localement inexistant. Les structures locales n’ont pratiquement aucun rôle dans le parti et aucune fonction pour porter publiquement aussi bien les orientations nationales que les orientations locales. Il faut espérer que grâce à la croissance retrouvée, Macron pourra utiliser des marges de manœuvre financières pour rééquilibrer les efforts qu’il demande aux Français. Sinon il risque de porter seule la responsabilité de l’enlisement économique et social. C’est le danger quand un président incarne à lui seul la force politique, qu’il est le seul à la porter. La tâche est immense car trop de français n’ont aucune connaissance approximative des enjeux économiques, technologiques voir même environnementaux. Trop nourris de l’étatisme et du corporatisme, ils ont un peu de mal à comprendre les enjeux du moment et à adhérer aux réformes justifiées par la modernisation du pays.