Grande Bretagne : manif énorme contre l’austérité
100 000 personnes sont descendues dans la rue samedi à Londres et dans d’autres villes britanniques pour manifester leur opposition à la politique d’austérité du gouvernement, déterminé malgré son impopularité grandissante à poursuivre cette cure de rigueur afin de réduire les déficits. Pompiers, infirmières, enseignants, jeunes sans-emploi, militants ou représentants de l’opposition: des manifestants de toute origine ont défilé côte à côte pendant plusieurs heures dans la capitale, mais aussi à Glasgow (Ecosse) et à Belfast (Irlande du Nord), autour d’un même mot d’ordre: «non aux coupes budgétaires». A Londres, une grande banderole bleue ouvrait le cortège avec l’inscription : «l’austérité est un échec», une critique récurrente de l’opposition qui accuse la politique de rigueur d’entraver la reprise. «Le fait qu’il y ait des centaines et des centaines de personnes qui défilent aujourd’hui (…) est un bon indicateur: il y a un important pourcentage de gens dans ce pays qui sont fondamentalement contre les coupes, toutes les coupes», s’est réjoui un manifestant de 21 ans, dans le cortège. «Cela montre qu’il y a une résistance», a renchéri une jeune fille de 17 ans. Et d’ajouter : «Le gouvernement va avoir peur en voyant qu’il y a tellement de gens qui s’opposent à lui». Le secrétaire général de la confédération syndicale TUC Brendan Barber s’est félicité de cette mobilisation qui envoie «un message très fort». Ni les syndicats, ni la police n’ont toutefois fourni d’indications précises sur l’importance du défilé. Les organisateurs ont simplement déclaré que la police leur avait communiqué le chiffre d’au moins 100 000 manifestants. Prenant la parole à Hyde Park, un grand parc du centre de Londres, le dirigeant travailliste Ed Miliband a accusé le Premier ministre conservateur David Cameron de «faire des coupes trop importantes et trop rapides». «Il s’accroche à une politique économique qui ne marche pas», a-t-il lancé, tout en admettant que les travaillistes auraient «aussi des arbitrages difficiles à faire» quand ils reviendraient au pouvoir. Cette partie de son discours a été huée par certains manifestants, qui ont en revanche applaudi quand un dirigeant syndical a appelé à l’organisation d’une grève générale de 24 heures. Le gouvernement «nous avait dit que si nous faisions des sacrifices, la reprise économique serait au rendez-vous», a expliqué Brendan Barber. «Au lieu de quoi nous nous sommes enfoncés dans la récession». «La barque est pleine», a renchéri Dave Prentis, dirigeant d’Unison, plus grand syndicat de salariés du secteur public.