Coronavirus: une contraction fantaisiste de 3% de l’économie mondiale ( FMI)
Sans doute pour ne pas désespérer les acteurs économiques, le Fonds monétaire international s’est livré à des calculs de comptables complètement ridicules en affirmant que la croissance mondiale ne serait affectée que d’une baisse de 3 % en 2020. Des chiffres totalement ridicules quand on sait que la croissance de la Chine se rapproche de zéro, celle de l’Europe sera en baisse de 8 % et celle des États-Unis en diminution d’environ 6 %. Trois zones économiques déterminantes pour la croissance mondiale et qui représente de l’ordre de 60 % du total.
Pour donner encore davantage d’espoir, dans ses nouvelles perspectives économiques mondiales, le FMI ajoute tabler sur un rebond de 5,8% en 2021 mais prévient que ses prévisions sont marquées par “une extrême incertitude” et que la réalité pourrait être bien plus sombre si l’évolution de la pandémie ne correspond pas aux projections actuelles.
“Cette reprise en 2021 n’est que partielle car le niveau de l’activité économique devrait rester inférieur au niveau que nous avions prévu pour 2021 avant que le virus ne frappe”, a déclaré l’économiste en chef du FMI, Gita Gopinath, dans un communiqué.
Le scénario le plus optimiste du Fonds estime que la pandémie devrait amputer l’activité économique mondiale de 9.000 milliards de dollars (8.200 milliards d’euros environ) sur deux ans, l’équivalent des produits intérieurs bruts (PIB) combinés de l’Allemagne et du Japon.
Une nouvelle vague d’infections en 2021, qui forcerait les pays touchés à renouer avec le confinement, coûterait entre cinq et huit points de PIB et se solderait donc par une deuxième année consécutive de récession à l’échelle de la planète.
“Il est très probable que l’économie mondiale connaisse cette année sa pire récession depuis la Grande Dépression, qui dépassera celle observée pendant la crise financière mondiale”, résume le FMI. “Le ‘Grand Confinement’, comme on pourrait l’appeler, devrait amputer fortement la croissance mondiale.”
En janvier, avant que la pandémie en Chine et ailleurs ne prenne de l’ampleur, le FMI avait dit tabler sur une croissance mondiale de 3,3% en 2020 et de 3,4% en 2021.
La contraction désormais attendue cette année va toucher en premier lieu les économies les plus avancées, qui sont aussi les plus durement touchées par la pandémie: le PIB des Etats-Unis devrait chuter de 5,9% avant un rebond de 4,7% en 2021, toujours dans le meilleur des scénarios établis par le FMI.
La zone euro, elle, subirait une contraction de 7,5% en 2020 avec une chute de 9,1% du PIB en Italie, de 8,0% en Espagne, de 7,0% en Allemagne et de 7,2% en France. En 2021, le rebond de la zone euro serait équivalent à celui anticipé aux Etats-Unis avec une croissance de 4,7%.
La Chine devrait rester en croissance cette année, mais de 1,2% seulement contre 6% attendu en janvier. En 2021, le PIB chinois devrait rebondir de 9,2%.
Le FMI table aussi sur une poursuite de la croissance en Inde mais s’attend à une contraction de 5,2% en Amérique latine.
Ces prévisions sont publiées à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui se tiennent exceptionnellement à distance.