La constitution mise en doute par les Français
En apparence, il y a une contradiction entre la solidité des institutions françaises et le sentiment des Français à son égard. La pensée dominante veut que la France dispose d’institutions politiques solides qui évitent les crises politiques graves. De fait, la constitution de 1958 assure une grande stabilité politique contrairement à la situation de la IVe République quand on changeait les gouvernements tous les trois ou six mois. Le problème c’est que si les institutions rendent possible une certaine permanence du pouvoir elles n’ont pas fait la preuve de résultats sur le plan économique, social voire sociétal Tendanciellement la France est toujours en retard en matière de croissance mais aussi en matière d’équilibre financier et de chômage sans parler de questions sociétales récurrentes notamment dans les quartiers sensibles où l’ordre républicain est mis entre parenthèses. Bref les institutions sont solides mais les politiques molles et inefficaces. Seulement 44 % d’entre eux se disent attachés au régime fondé par le général de Gaulle, selon le sondage Odoxa Dentsu Consulting pour Le Figaro et France Info. Une désaffection déjà notée dans un sondage Odoxa de 2014: 62 % des Français se disaient favorables au passage à une VIe République. Les sympathisants Les Républicains (LR), parti fils du gaullisme, sont les
Outre leur opinion mitigée sur la Ve, les Français ne sont que 53 % à se dire attachés à l’élection du président par tous les Français Les critiques contre un pouvoir trop vertical datent des débuts du régime, cette «synthèse entre la monarchie et la République» voulue par de Gaulle, mais elles sont toujours présentes dans l’esprit des Français. 62 % d’entre eux estiment que notre régime est plus susceptible de favoriser les dérives d’un pouvoir trop personnel, par rapport à un régime parlementaire, comme en Italie, Allemagne ou Espagne.
Sans pour autant y gagner en stabilité: 59 % des sondés considèrent que notre système est moins efficace qu’un régime parlementaire. «Il faut lire dans ces résultats une injonction forte à revoir notre système pour le “parlementariser” davantage», décrypte Gaël Sliman. De fait, 66 % des Français considèrent que l’Assemblée est un acteur «utile» de la Ve République. La question qui reste pendante n’est peut-être pas celle des institutions mais de ce qui la servent. Et de ce point de vue depuis De Gaulle, sauf Pompidou, les présidents ne se sont pas caractérisés par une grande efficacité