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Le rapport compétitivité de Draghi : un constat accablant

Le rapport  compétitivité de Draghi : un constat accablant

Ce rapport, bien documenté et s’appuyant sur des données pertinentes, dresse un constat accablant. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, Professeurs à l’ESSEC dans la « Tribune »

L’Europe en tant qu’entité économique suit une trajectoire stagnante, constitutive d’un déclassement par rapport aux Etats-Unis et à la Chine. Le décalage en termes de PIB par habitant entre les Etats-Unis et l’Union Européenne qui était de 15% en 2015 est passé à 30%. Cette chute spectaculaire s’explique essentiellement par la faible croissance de la productivité en Europe. Cette performance médiocre est un symptôme de problèmes structurels que le rapport cherche à identifier pour proposer des remèdes. En premier lieu, le rapport pointe la faiblesse du rythme de l’innovation en Europe.

En second lieu, les coûts de l’énergie bien plus élevés qu’aux Etats-Unis et en Chine, et en augmentation dans le contexte d’accélération de la transition énergétique. En dernier lieu, la fragmentation du marché européen pour les biens, services et capitaux. Le rapport replace avec justesse ces difficultés européennes dans un contexte géopolitique de fortes mutations où les relations internationales se dégradent et remettent en cause les certitudes de paix et de prospérité commune de l’ancien ordre mondial. Il souligne la forte dépendance de l’UE par rapport à la Chine dans de nombreux approvisionnements critiques. Il s’inquiète de la faiblesse de la base industrielle de défense. Il rappelle enfin les lourdeurs bureaucratiques de l’UE.

Le constat alarmant du déclin économique européen

Ces intertitres résument les principales sections du texte, en commençant par la présentation du problème, suivie d’une critique des solutions proposées, et se terminant par une analyse des aspects négligés dans le rapport.

La justesse de l’analyse est malheureusement alourdie par ce que les auteurs croient être les figures imposées du genre. Le document est truffé de phrases politiquement correctes et de déclarations de principe, correctes en soi, mais inutiles car sans aucune portée pratique. Parmi ces innombrables perles on citera :

« Les dirigeants et les décideurs politiques devraient s’engager avec tous les acteurs au sein de leurs sociétés respectives à définir des objectifs et des actions pour la transformation de l’économie européenne. »

Ce genre de phrase laisse pantois et découragé lorsque l’on recherche des vraies solutions.

Les remèdes proposés sont beaucoup plus dans l’air du temps, en ce qu’ils ressemblent à une imitation superficielle de ce que les auteurs croient avoir compris de ce qui se fait en Chine et aux Etats-Unis, à savoir protectionnisme et politique industrielle. On conçoit aisément qu’un épais système bureaucratique comme l’UE est devenu, frétille à l’idée de déployer des solutions bureaucratiques. Quel rêve ces listes interminables de tarifs douaniers à pratiquer et de subventions à distribuer en fonction de règles byzantines variables. Quel délice que ces milliers de milliards d’euros à dépenser, ces dettes à émettre et cette monnaie illimitée à imprimer.

L’aspect superficiel vient bien évidemment de l’ignorance du contexte. Les USA et la Chine sont deux puissances hégémoniques visant à la domination mondiale et se donnant les moyens économiques et industriels d’accéder à leurs rêves de domination économique et surtout militaire. L’UE est un rassemblement régional de puissances moyennes aspirant à la paix et à la prospérité dans un environnement écologique et climatique sain. L’UE est indéniablement en déclin et les raisons de son déclin ne sont pas liées à la course américano-chinoise, même si celle-ci accentue le déclin européen. Notre contexte étant différent, imiter les recettes de ces deux pays visant la domination n’a rien d’évident ni d’urgent. Les solutions doivent bien évidemment tenir compte du contexte mondial, mais avant tout elles doivent répondre à nos problèmes spécifiques et être en phase avec le mode de vie européen et certainement pas imiter les pratiques américaines et/ou chinoises.

Travail et dette, les angles morts du rapport Draghi

Clé de voute des propositions, Mario Draghi estime que l’investissement public et privé de l’UE devrait augmenter de 800 milliards d’euros par an. En soi, le nombre n’est pas choquant (passer de 23% à 28% du PIB). Mais le rapport enfonce le clou : le secteur privé ne pourrait pas le faire et laisse entendre que c’est à l’UE de prendre la relève. Sans le dire explicitement, on comprend qu’il s’agit de nouveaux emprunts au niveau européen. Toutes choses égales par ailleurs, avec plus de capital, la productivité du travail devrait augmenter.

Le tropisme américano-chinois des auteurs du rapport ne vise que le capital. Pour ce qui est du travail, il rejette ce qu’il appelle « les conséquences négatives du modèle social américain ». En conséquence, il fait l’impasse sur la réorganisation du marché du travail – notamment dans les pays du Sud de l’Europe. On pourrait reformer les marchés du travail du Sud de l’Europe, en suivant non pas le modèle américain mais plutôt ce qui marche bien dans l’Europe du Nord comme les modèles Néerlandais, Danois ou Autrichiens. Sans une flexibilité accrue et des salaires qui reflètent la productivité, il n’y aura jamais l’espoir d’une plus grande productivité même avec plus d’investissements.

Le rapport est bien plus critique avec le marché du capital, qui serait trop fragmenté, et trop dépendant des banques. Il insiste beaucoup sur le bénéfice de la dette commune qui, selon le rapport, devrait faciliter la création d’un marché du capital plus intégré. En même temps, il passe sous silence l’endettement insoutenable de plusieurs pays du Sud, et la gestion désastreuse des finances publiques depuis des décennies.  Comment intégrer le marché des capitaux lorsque les trajectoires d’endettement de plusieurs pays frôlent le défaut ?

La presse présente Mario Draghi comme « le sauveur de l’euro ». C’est une vision partielle. En 2012, Mario Draghi était à la tête de la BCE quand l’institution s’est octroyé le pouvoir d’acheter les obligations des gouvernements en détresse financière, ce qui a fait disparaître une partie de la prime de risque et calmé les investisseurs. Mais cela n’a été possible qu’après qu’Angela Merkel ait imposé à l’ensemble des pays de l’UE, y compris les pays du Sud, le Fiscal Compact, impliquant un retour obligatoire et rapide des pays européens à l’équilibre budgétaire. Le rapport actuel de Mario Draghi souligne un nombre important de défaillances de l’UE, mais passe sous silence certaines d’entre eux comme la débâcle budgétaire des pays du Sud couplée avec la rigidité de leur marché du travail. Quel espoir peut-on avoir dans des solutions qui omettent certains des problèmes ? Souhaitons que Michel Barnier fasse preuve de plus de courage que Mario Draghi.

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

« Décivilisation »: constat de l’impuissance de Macron

À défaut de faire preuve d’efficacité démocratique et sociétale, Macron se transforme en fabricant de concept avec ce nouveau mot de « décivilisation ». L’objectif est évidemment de cacher l’inefficacité de l’action des pouvoirs publics vis-à-vis des différentes violences par une création sémantique pseudo intellectuelle.

Emmanuel Macron alerte contre le risque d’une « décivilisation ». Lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce mercredi matin à l’Élysée, le président de la République a mis en garde face à un délitement de la société dans le contexte des actes de violences de ces dernières semaines, notamment marquées par des menaces contre des élus.

Le problème cependant est la conséquence directe de l’affaiblissement considérable de l’État et des services publics et la perte de confiance totale dans le discours politique. Et le président lui-même participe à l’affrontement à la destruction de l’unité du pays avec ses petites phrases irresponsables et méprisantes.

Parmi le phénomène de violence, il faut toutefois signaler l’importance de la conséquence de la véritable vague de drogue qui envahit le pays et qui se traduit aussi par des règlements de compte quotidien entraînant la mort.

« Décivilisation », c’est tout d’abord le titre d’un livre de Renaud Camus, théoricien du concept de « grand remplacement » cher à une partie de l’extrême droite. « Ce livre est une attaque en règle contre une forme de démocratisation de la culture. Dans son livre Renaud Camus attaquait notamment le fait que la culture ne soit plus héréditaire. Il s’attaque aussi au système éducatif, qui selon lui, a partir du moment où l’éducation est « nationale, » n’instruit plus mais nivelle pas le bas », nous éclaire Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite.

Il y a une autre définition du terme, celle du sociologue allemand Norbert Elias et d’autres sociologues qui ont prolongé ses travaux, qui peut davantage correspondre à l’utilisation qu’en a eu Emmanuel Macron, et au contexte auquel le chef de l’État fait référence.

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« Le constat de l’accord de Paris déjà dépassé »

 « Le constat de l’accord de Paris déjà dépassé »

François Hollande, ancien président de la République (2012-2017), estime dans une tribune au « Monde », que les parties signataires de l’accord trouvé lors de la COP 21, en 2015, doivent relever encore le niveau de leurs engagements pour le climat.

 

Tribune.

 

« Dans la vie publique, il s’agit de trouver la question préalable, celle qui prime tout et sans laquelle aucune autre ne saurait même être posée correctement. » C’est en ces termes qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, le résistant et universitaire néerlandais, Hendrik Brugmans, plaidait pour l’unité européenne.

Il y a cinq ans, les délégués de 195 Etats représentant près de l’ensemble du globe se réunissaient à Paris à l’occasion de la COP21, pour faire du changement climatique le grand enjeu du XXIsiècle. Le 12 décembre 2015, tirant les leçons implacables de la science et conjurant la fatalité de l’inaction, la communauté internationale approuvait à l’unanimité le premier accord universel et différencié pour le climat.

Aujourd’hui, dans un contexte mondial bouleversé par la pandémie de Covid-19, les parties de l’accord de Paris doivent aller bien au-delà que rappeler les objectifs fixés en 2015. Les Etats doivent relever le niveau de leurs engagements et réduire plus rapidement et plus fortement les émissions carbonées. Il ne s’agit rien de moins que de diminuer les gaz à effet de serre de plus de 7 % par an, de 2020 jusqu’à 2030.

Obligation morale et politique

Soyons lucides sans verser dans le catastrophisme, le constat établi en 2015 est d’ores et déjà dépassé. Les cinq années que nous venons de vivre ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Le réchauffement, si des efforts supplémentaires ne sont pas consentis, sera bien supérieur à 2 degrés Celsius d’ici à la fin du siècle. Il pourrait dépasser 3,5 degrés, voire atteindre 5 degrés. Et d’ici là, les catastrophes naturelles, les feux, les tempêtes, les sécheresses se seront ajoutés à la dégradation irréversible de la biodiversité.

Au moment où les Etats-Unis retrouvent, avec Joe Biden, le chemin de l’accord de Paris, l’Europe a l’obligation morale et politique de franchir une nouvelle étape ; lors du Conseil européen des 10 et 11 décembre, l’Union a pour mission d’agir pour elle-même, mais surtout d’entraîner le monde. Ses dirigeants ne peuvent rester dans l’hésitation et la procrastination. Ils doivent s’accorder autour d’un objectif de diminution des émissions de CO2 d’au moins 55 % d’ici à 2030, et mettre en œuvre une véritable relance verte en soutenant les infrastructures et les technologies décarbonées.

Tout autre objectif climatique trahirait la promesse faite à Paris en 2015.

Le 12 décembre, à défaut d’une nouvelle COP repoussée à 2021, un sommet climat va se tenir pour prendre acte du caractère irréversible de l’accord de Paris. Mais le temps ne peut être ni à la fête ni à la célébration. Une génération s’est levée pour demander des actes pour la planète. Elle ne va céder sur aucune de ses exigences. Elle sera sévère à l’égard de ceux qui auront manqué à leur parole et tardé à prendre leurs responsabilités. Ce que le monde a réussi à dégager comme moyens financiers et humains pour se protéger du Covid doit être décuplé pour préserver la planète. Les deux questions sont d’ailleurs liées dans leurs causes comme dans leurs conséquences. Les plans de sortie de la crise doivent devenir des plans de sortie de l’économie carbonée. C’est aussi un nouveau compromis qu’il convient de nouer à l’échelle mondiale autour de la lutte contre les inégalités.

Crise des urgences à l’hôpital : la ministre fait un constat sans solution ! :

Crise des urgences à l’hôpital : la ministre fait un constat sans solution ! :

 

« Il faut désengorger les urgences », estime la ministre de la santé, une évidence !  Mais les perspectives ne sont pas à la hauteur du constat. Pour se dédouaner la ministre a souligné la qualité globale du système de santé en France. Ce qui n’est pas faux mais qui n’est pas une réponse à la question précise des urgences.  : « Le système de soins n’est pas si mauvais que ça, on aime beaucoup se flageller en France, je ne nie absolument par les difficultés aujourd’hui aux urgences ou dans les hôpitaux ou dans les EHPAD mais notre système de soins (…) continue à être l’un des meilleurs au monde » a-t-elle fait valoir. Le ministre a poursuivi en remarquant que le budget de la santé demeurait en France « nettement plus important que la moyenne des pays d’Europe » tout en reconnaissant une inadaptation du système de soins aux défis des pathologies chroniques.  La ministre de la Santé Agnès Buzyn a estimé qu’il fallait  »désengorger les urgences » qui prennent en charge une « majorité des personnes qui ne devraient pas y être« . « Il y a un problème clair au niveau des urgences. Elles sont totalement engorgées parce que la majorité des personnes qui s’y présentent ne devraient pas y être », s’est ainsi émue la ministre.

Le problème c’est que la médecine de ville ne répond plus à sa mission de première intervention du fait des directives de la sécu et du manque de médecins. Du coup, toutes les pathologies sont rabattues vers les urgences en particulier les week ends mais pas seulement.  Dans une vidéo pour Brut, le médecin urgentiste Patrick Pelloux raconte son dialogue (de sourds) avec l’Agence régionale de Santé : « On ne donne pas les moyens de travailler et d’avoir les moyens des missions de service public pour lesquelles on a été faits (…) C’était hallucinant de voir qu’on leur parlait, nous professionnels des services des Urgences d’Île-de-France, de notre vécu, c’est-à-dire des salles d’attente bondées, on n’a pas de lit d’aval, des retards de prise en charge… Et en face, l’Agence régionale de santé, nous avions des technocrates, tous jeunes, mais qui sont formatés dans le moule de la technostructure (…) La ministre de la Santé a fait toute sa carrière de technocrate, elle a gravi toutes les structures, c’est une experte (…) Vous ne pouvez pas parler avec elle », a-t-il ajouté. Au-delà de ce refus du catastrophisme, la ministre  a considéré que la crise hospitalière était en grande partie due à une mauvaise gestion de la démographie médicale et à la volonté d’éviter la pléthore médicale pour diminuer le déficit de la sécurité sociale. Elle a néanmoins rappelé que, selon les projections, grâce aux derniers élargissements du numerus clausus, le nombre de médecins allait de nouveau augmenter à partir de 2025 et qu’il fallait trouver des mécanismes d’adaptation en attendant. D’uen certaine manière est la crise des médecins libéraux qui alimente les urgences, Les jeunes médecins par ailleurs préfèrent exercer dans uen autre fonction conte tenu des conditions de travail et des faibles rémunérations.  La ministre a  tout de même reconnu que les médecins généralistes libéraux « sont plutôt moins bien payés que dans les autres pays européens » et a jugé qu’il fallait penser à revaloriser leur rémunération…mais en sortant du modèle du paiement à l’acte.  Concernant les Ehpad la ministre a largemenet pédalé dans la semoule. Visiblement, elle ne connait pas le dossier. Pour récuser l’augmentation des effectifs elle a affirmé que nombre de présidents des Ehpad n’étaient pas dépendants ! Heureusement qu’elle a reconnu qu’elle  elle ne s’était pas « forgée d’intime conviction »sur le financement.




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