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Les conseils pour avoir un bon moral

 

La dopamine est le neurotransmetteur à l’origine de la motivation et du plaisir. Des spécialistes dans le Figaro  expliquent la marche à suivre pour éviter les troubles de l’humeur.

À l’approche de l’hiver, il arrive que le manque de lumière naturelle et le froid freinent l’entrain nécessaire au saut du lit le matin. Il arrive aussi que la motivation pour entreprendre quoi que ce soit qui implique de sortir de chez soi, soit au plus bas. Mais cette léthargie peut aussi venir d’ailleurs, et être le signe d’une baisse du taux de dopamine dans le cerveau. Cette dernière est l’hormone qui agit sur la concentration, la motivation et le plaisir. «Un messager chimique qui nous aide à passer à l’action, en somme», résume Véronique Liesse, diététicienne nutritionniste.

 

Pour avoir un cerveau en bonne santé, voici le régime alimentaire à suivre. Il se trouve que certaines activités et certains réflexes adoptés au quotidien, permettent de libérer la dopamine dans le cerveau et évitent ainsi des symptômes dépressifs, affirme le Dr. Anne-Cécile Petit, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne à Paris et chercheure à l’Institut Pasteur. «Certaines actions, bénéfiques pour le cerveau, permettent de favoriser les connexions entre les neurones, précise la médecin. En recréant ces liens entre ceux produisant de la dopamine et les autres neurones, le niveau de l’hormone sera augmenté, favorisant ainsi la concentration, la Motivation et la santé

Pour rétablir un bon fonctionnement dans les «circuits dopaminergiques», et donc un bon fonctionnement du cerveau, il faut tout d’abord se pencher sur son alimentation. Celle-ci doit être riche en protéines pour bénéficier d’un apport en molécules de tyrosine, nécessaires au cerveau pour former la dopamine. La molécule est présente dans toutes sortes de protéines, indique la diététicienne Véronique Liesse, comme la viande, les œufs, les poissons et fruits de mer, mais aussi le fromage et les produits laitiers, les légumineuses ou encore le soja.

«Pour que la transformation de tyrosine en dopamine se réalise, il faut un apport en vitamines B et C, et un apport en minéraux tels que le zinc et le fer, ajoute la spécialiste. Sans oublier l’oméga 3 qui fluidifie nos cellules.»

«Le sport est l’une des activités qui favorise le plus le rétablissement des réseaux neuronaux impliqués dans la concentration et la motivation», soutient Anne-Cécile Petit. Il ne s’agit pas là d’avoir une activité sportive intense, mais de pratiquer une activité physique tous les jours, comme la marche, pendant au moins 30 minutes.

Durant les mois d’hiver où les journées sont courtes, l’exposition à la lumière naturelle se fait plus rare. Or, cette dernière stabilise l’humeur et entretient un bon niveau de dopamine. «Avoir un moral stable nous permet de ressentir plus de plaisir et de rester motivé dans les tâches que l’on souhaite accomplir», poursuit la médecin. Pour en ressentir les effets en automne et en hiver, la spécialiste conseille d’exposer ses mains et son visage à la lumière extérieure, ou bien d’essayer les dispositifs De luminothérapie .

Pour éviter les troubles de l’humeur et stabiliser le taux de dopamine, mieux vaut avoir un rythme de sommeil régulier et de qualité. «Quand on ne dort pas assez, il arrive que l’on soit moins motivé le lendemain, constate Anne-Cécile Petit. Les chercheurs supposent donc que le manque de sommeil est lié à un éventuel manque de neurotransmetteurs, notamment de dopamine.» Un sommeil de bonne qualité inclut des heure de coucher régulières tous les jours de la semaine, ainsi qu’un temps de sommeil suffisant par nuit (en moyenne entre 7 et 10 heures), indique la psychiatre.

 

Qui n’a jamais ressenti du plaisir en dévorant son plat réconfort préféré ? Qui n’a jamais trépigné de joie à quelques heures d’un départ en week-end ? Toute expérience procurant du plaisir, stimule la dopamine. Dans les faits, peu importe la nature de l’expérience, tant qu’elle plaît à titre individuel, insiste Anne-Cécile Petit. Manger un aliment que l’on adore, avoir un rapport sexuel, aller à une exposition, écouter de la musique ou encore voir ses amis ou sa famille (si les liens sont bons)…

Un cercle vertueux se met alors en place : le plaisir active le système de récompense et augmente la production de neurones dopaminergiques dans le cerveau. Cela fait naître de la motivation et de l’envie, et nous pousse à redemander de ce plaisir.

(1) Anne-Cécile Petit est également docteure en psychiatrie et en biologie.

Guérisseurs et Médecine : les conseils d’un sociologue curé de campagne

Guérisseurs et Médecine : les conseils d’un sociologue curé de campagne

Jean Viard sociologue très médiatisé s’exprime à peu près sur tous les sujets y compris sur ceux dont il ne connaît pas grand-chose. C’est le cas sans doute de la médecine où il affirme tout et son contraire et tient surtout des propos de bistrot pour plaire à tout le monde. Pour le médecin de la société qu’est le sociologue , l’essentiel est sans doute dans les mots et le bavardage approximatif et inutile. Magnétiseurs, acupuncteurs, homéopathes : les Français se tournent de plus en plus vers les soins dits non conventionnels. L’Assurance maladie de Seine-et-Marne a été au cœur d’un imbroglio cette semaine, pointée du doigt pour avoir mis en place des remboursements de séances, et elle a dû faire machine arrière. Ça a mis les médecins en colère. Selon les sondages, un Français sur deux estime que cette médecine est aussi efficace que la médecine traditionnelle. Un autre sondage pourrait peut-être démontrer que beaucoup de sociologues sont des sortes de nouveaux curés de campagne. Soutane en moins car ils sont plutôt « sans-culottes ». De « gôche » forcèment !

franceinfo : Ça vient d’où ce besoin d’aller chercher des réponses ailleurs que dans la science ?

Jean Viard : La science n’est pas tout. L’âme a toujours été un vrai sujet, en tout cas pour les croyants, pendant des siècles et des siècles. Il y avait la médecine qui vous faisait les saignées, celles qu’on voit au théâtre, et puis il y avait les sorcières. Il y avait les confesseurs, des gens avec qui on parlait régulièrement toutes les semaines, à qui on racontait ses problèmes, ils vous donnaient des conseils. On pourrait dire les psychanalystes aussi, d’une certaine façon, c’est-à-dire, au fond, on a toujours besoin d’un récit d’empathie, et puis d’une compétence technique si on peut dire.

Et la médecine, pour s’affirmer, s’est extrêmement technicisée, avec des résultats absolument extraordinaires, qui font que la vie s’est allongée de 25 ans depuis la guerre, et en même temps elle s’est un peu éloignée du corps du patient, si on peut dire. Donc il y avait un espace. Et puis, on est dans un monde où on recherche la nature, dans un monde où on a envie d’être écouté, dans un monde où on fait beaucoup plus attention à son corps parce que notre corps est moins un objet de travail – notre cerveau énormément – mais notre corps est un objet de rencontre, de séduction. Alors on fait du sport, etc. Et puis un monde où on va lentement, on marche, on fait du yoga, donc on a toute une réflexion sur la lenteur.

Alors, si vous regardez la géographie de ces médecines dites « parallèles », qui ne sont pas des médecines en réalité, qui sont des soins, il faudrait dire pour ne pas faire concurrence aux médecins, c’est beaucoup l’ancien espace du cœur de post 68, c’est-à-dire, la France de la Haute-Provence, du Haut-Var jusqu’aux Cévennes. Quand vous regardez toutes les villes comme Forcalquier, tout ça, vous avez un taux de professionnels de soins parallèles, qui est considérable.

Donc il y a aussi une histoire en France, de gens qui, après 68, se sont opposés à l’Etat, à la ville, à la technologie, ils sont allés vivre autre chose, y compris ce nouveau rapport au corps et aux soins. Je crois qu’il y a tout ça en même temps. Et donc, je ne dirai pas que c’est une médecine concurrentielle. Quand les gens sont bons, ils vous envoient chez le médecin, plus technique quand il y en a besoin, quand il vous dit non, moi je vous sauve du cancer avec mon traitement, là ça devient inquiétant… Donc il y a les deux, mais je crois qu’on a besoin d’être écoutés, on a besoin de pouvoir parler.

Et c’est vrai que depuis le Covid, aussi on voit une méfiance vis-à-vis du discours scientifique, vis-à-vis des vaccins, tout ça s’est amplifié aussi ?

Oui, et en France, de manière dramatique. Quand on voit les vaccins notamment sur les jeunes filles notamment pour les problèmes de cancers etc, c’est terrible, parce qu’il n’y en a pas beaucoup des vaccins, mais il y a des pays d’Europe où tout le monde est vacciné. Donc il y a l’effet de ces discours sur la société, qui est préoccupant, qui est pris d’autant plus préoccupant dans le pays de Pasteur, le pays où on a été tellement en avance, on reste d’ailleurs un très grand pays d’invention, donc c’est préoccupant.

Je suis prudent dans mon propos parce que moi je pense que ce sont des enrichissements de la vie, comme les ostéopathes, comme tous les gens qui travaillent sur l’énergie, etc. Je pense que ça aide à vivre. Je pense qu’on vit mieux je pense, mais effectivement c’est du soin au sens large, mais il ne faut pas l’opposer à la médecine de fond. Mais c’est vrai qu’il y a les deux.

Et vous l’avez dit, il faut savoir rester méfiant, parce que certaines personnes peuvent être un peu embrigadées, certaines même meurent parce qu’elles arrêtent leur traitement. C’est pour ça que les députés ont adopté une loi contre les dérives sectaires. Il y a eu un rôle joué aussi par Internet là-dedans ?

Oui mais, qu’il y ait un risque sectaire, des volontés d’embrigadement, des instrumentalisations, y compris parfois avec des affaires qui touchent à la sexualité, oui, bien sûr, et il faut être extrêmement attentif.

Mais je crois qu’il faut faire attention, le monde médical se défend un peu parce qu’il a un peu l’impression qu’on lui « mord sa laine », si je puis dire. Je crois qu’il faut essayer de se dire qu’on a besoin des deux pour faire humanité, et elles sont complémentaires. Il y a beaucoup de médecins qui le pensent en réalité.

Un conseil aux sociologues conseilleurs : arrêter de fumer la moquette… ou autre chose NDLR

Médecine : les conseils d’un sociologue curé de campagne

Médecine : les conseils d’un sociologue curé de campagne

Jean Viard sociologue très médiatisé s’exprime à peu près sur tous les sujets y compris sur ceux dont il ne connaît pas grand-chose. C’est le cas sans doute de la médecine où il affirme tout et son contraire et tient surtout des propos de bistrot pour plaire à tout le monde. Pour le médecin de la société qu’est le sociologue , l’essentiel est sans doute dans les mots et le bavardage approximatif et inutile. Magnétiseurs, acupuncteurs, homéopathes : les Français se tournent de plus en plus vers les soins dits non conventionnels. L’Assurance maladie de Seine-et-Marne a été au cœur d’un imbroglio cette semaine, pointée du doigt pour avoir mis en place des remboursements de séances, et elle a dû faire machine arrière. Ça a mis les médecins en colère. Selon les sondages, un Français sur deux estime que cette médecine est aussi efficace que la médecine traditionnelle.

franceinfo : Ça vient d’où ce besoin d’aller chercher des réponses ailleurs que dans la science ?

Jean Viard : La science n’est pas tout. L’âme a toujours été un vrai sujet, en tout cas pour les croyants, pendant des siècles et des siècles. Il y avait la médecine qui vous faisait les saignées, celles qu’on voit au théâtre, et puis il y avait les sorcières. Il y avait les confesseurs, des gens avec qui on parlait régulièrement toutes les semaines, à qui on racontait ses problèmes, ils vous donnaient des conseils. On pourrait dire les psychanalystes aussi, d’une certaine façon, c’est-à-dire, au fond, on a toujours besoin d’un récit d’empathie, et puis d’une compétence technique si on peut dire.

Et la médecine, pour s’affirmer, s’est extrêmement technicisée, avec des résultats absolument extraordinaires, qui font que la vie s’est allongée de 25 ans depuis la guerre, et en même temps elle s’est un peu éloignée du corps du patient, si on peut dire. Donc il y avait un espace. Et puis, on est dans un monde où on recherche la nature, dans un monde où on a envie d’être écouté, dans un monde où on fait beaucoup plus attention à son corps parce que notre corps est moins un objet de travail – notre cerveau énormément – mais notre corps est un objet de rencontre, de séduction. Alors on fait du sport, etc. Et puis un monde où on va lentement, on marche, on fait du yoga, donc on a toute une réflexion sur la lenteur.

Alors, si vous regardez la géographie de ces médecines dites « parallèles », qui ne sont pas des médecines en réalité, qui sont des soins, il faudrait dire pour ne pas faire concurrence aux médecins, c’est beaucoup l’ancien espace du cœur de post 68, c’est-à-dire, la France de la Haute-Provence, du Haut-Var jusqu’aux Cévennes. Quand vous regardez toutes les villes comme Forcalquier, tout ça, vous avez un taux de professionnels de soins parallèles, qui est considérable.

Donc il y a aussi une histoire en France, de gens qui, après 68, se sont opposés à l’Etat, à la ville, à la technologie, ils sont allés vivre autre chose, y compris ce nouveau rapport au corps et aux soins. Je crois qu’il y a tout ça en même temps. Et donc, je ne dirai pas que c’est une médecine concurrentielle. Quand les gens sont bons, ils vous envoient chez le médecin, plus technique quand il y en a besoin, quand il vous dit non, moi je vous sauve du cancer avec mon traitement, là ça devient inquiétant… Donc il y a les deux, mais je crois qu’on a besoin d’être écoutés, on a besoin de pouvoir parler.

Et c’est vrai que depuis le Covid, aussi on voit une méfiance vis-à-vis du discours scientifique, vis-à-vis des vaccins, tout ça s’est amplifié aussi ?

Oui, et en France, de manière dramatique. Quand on voit les vaccins notamment sur les jeunes filles notamment pour les problèmes de cancers etc, c’est terrible, parce qu’il n’y en a pas beaucoup des vaccins, mais il y a des pays d’Europe où tout le monde est vacciné. Donc il y a l’effet de ces discours sur la société, qui est préoccupant, qui est pris d’autant plus préoccupant dans le pays de Pasteur, le pays où on a été tellement en avance, on reste d’ailleurs un très grand pays d’invention, donc c’est préoccupant.

Je suis prudent dans mon propos parce que moi je pense que ce sont des enrichissements de la vie, comme les ostéopathes, comme tous les gens qui travaillent sur l’énergie, etc. Je pense que ça aide à vivre. Je pense qu’on vit mieux je pense, mais effectivement c’est du soin au sens large, mais il ne faut pas l’opposer à la médecine de fond. Mais c’est vrai qu’il y a les deux.

Et vous l’avez dit, il faut savoir rester méfiant, parce que certaines personnes peuvent être un peu embrigadées, certaines même meurent parce qu’elles arrêtent leur traitement. C’est pour ça que les députés ont adopté une loi contre les dérives sectaires. Il y a eu un rôle joué aussi par Internet là-dedans ?

Oui mais, qu’il y ait un risque sectaire, des volontés d’embrigadement, des instrumentalisations, y compris parfois avec des affaires qui touchent à la sexualité, oui, bien sûr, et il faut être extrêmement attentif.

Mais je crois qu’il faut faire attention, le monde médical se défend un peu parce qu’il a un peu l’impression qu’on lui « mord sa laine », si je puis dire. Je crois qu’il faut essayer de se dire qu’on a besoin des deux pour faire humanité, et elles sont complémentaires. Il y a beaucoup de médecins qui le pensent en réalité.

Conseils financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

Conseils  financiers d’ influenceurs ou d’arnaqeurs ?

 

 

 

Parmi les nouveaux métiers à la mode, on trouve désormais un nombre incalculable d’influenceurs  qui jouent  sur leur image moderne pour inciter à vendre des produits souvent inutiles voire dangereux mais qui rapportent  gros à ceux qui en font la promotion. Ces derniers touchent d’ailleurs en général une commission sur les ventes réalisées. En général, les influenceurs  sont jeunes, beaux, riches et souvent  » cons » à la fois  Ils agissent à peu près dans tous les secteurs d’activité pour encourager les naïfs à des dépenses inutiles. Désormais, ils sévissent aussi dans le milieu financier en promettant par exemple de devenir très riches en quelques semaines ou quelques mois en particulier grâce à la spéculation sur les cryptos ( par parenthèse qui s’écroulent en ce moment).

 

« Je vais vous expliquer comment je suis devenu riche en quelques mois grâce au trading ». Il n’est pas rare de lire ou d’entendre ces discours prononcés par des influenceurs sur les réseaux sociaux . Robot-trading, cryptomonnaies et autres investissements faciles qui rapporteraient gros… Les profils qui promeuvent ces nouvelles pratiques financières – parfois trompeuses -, sur des posts et des vidéos sur Instagram, Snapchat, TikTok ou Twitter se sont multipliés avec le boom des cryptomonnaies lors de la crise sanitaire.

. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour se pencher sur la responsabilité des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits.

Ce projet spécifique sera mené courant 2022 et en 2023 et servira à « prôner les bonnes pratiques et créer des formations pour les influenceurs sur ce type de produits », explique l’AMF.

Numérique : conseils un ministre qui n’y connaît rien

Numérique : conseils un ministre qui n’y connaît rien

 

Arrivé le 4 Juillet avec le remaniement ministériel, Jean-Noël Barrot est nommé « ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications ».

Autant le dire d’emblée, le nouveau Ministre du numérique a peu d’expérience du numérique. Tout au plus pourra-t-on noter sa proposition de plateforme des ateliers citoyens qui aurait un rôle d’ « ascenseur de revendications », et l’utilisation d’un analyseur de sentiment avec Twitter pour mesurer le bien-être des territoires.

Il devra donc se familiariser avec les dossiers en cours : reprise de contrôle sur les Big Tech (Digital Services Act, Digital Markets Act), souveraineté (identité, pass et data de santé, cyber-sécurité), protection des personnes (mineurs, harcèlement). Il devra surtout préciser la politique du numérique, en particulier pour le « métavers européen » promis dans le programme présidentiel. Les options sont grandes ouvertes. C’est le jardin de tous les possibles mais aussi de toutes les tentations.

 

La première tentation est de confondre innovation de rupture et technologie de rupture. Aucune des 12 Big Techs GAFA, BATX et NATU n’est fondée sur une technologie de rupture. Pourtant, cette confusion est à l’origine du Fonds pour l’Innovation et l’Industrie, doté de 10 milliards, dont les résultats sont sans surprise critiqués par France Stratégie.

La deuxième tentation est d’oublier la finalité de l’innovation : apporter du progrès pour tous. C’est l’erreur de la French Tech, qui a alimenté le ressentiment des gilets jaunes, et l’erreur de la Commission Villani sur l’intelligence artificielle, qui l’a opposée à l’intelligence humaine. Il faut mettre en avant la raison d’être de chaque initiative.

La troisième tentation est de vouloir combattre les Big Techs au titre de leurs monopoles. La concurrence monopolistique est le nouveau régime économique dominant, et il est inhérent à l’informatique. Il faut s’y faire. Ce qu’il faut combattre, c’est que trop de niches de monopoles soient dans les mêmes mains.

La quatrième tentation est celle de dénigrer la propriété intellectuelle, aux motifs de l’open source, de l’open data ou de la recherche au bénéfice de la science mondiale. Pendant ce temps, les GAFA moissonnent nos data et la Chine contrôle les technologies de la blockchain avec ses brevets.

La cinquième tentation est de vouloir concurrencer les Big Techs avec des initiatives publiques. Penser à une crypto-monnaie, une carte d’identité numérique, un cloud ou un métavers souverains face à la puissance de l’innovation privée n’a pas de sens. Il faut plutôt penser en termes d’infrastructure publique ouverte à l’innovation.

La sixième tentation serait de vouloir résoudre les grands problèmes avec des grandes solutions. C’est l’erreur du Forum de Davos, qui réunit l’élite économique mondiale et milite pour un « monde moins clivant, moins polluant, moins destructeur, plus inclusif, plus équitable et plus juste ». Pourtant les dix dernières années ont vu prospérer la manipulation des informations, la concentration des richesses, la concurrence déloyale, l’obsolescence programmée, le marketing de l’addiction et la surveillance de masse. Pour polliniser un champ, on n’a pas trouvé de machine plus efficace que le travail de milliers d’abeilles. Les grands problèmes ne peuvent se résoudre qu’avec une multitude de petites solutions.

La septième tentation est de vouloir imiter le modèle américain. Il est entendu que la forge de la Silicon Valley, la puissance du capital-risque, le contrôle des startups par les brevets et la capacité de rachat sans limite des Big Techs sont d’une efficacité redoutable. Mais il est illusoire de vouloir les rattraper sur leur terrain. Il faut plutôt cultiver le modèle européen, orienté vers la responsabilité sociale et environnementale, la coopération, la co-propriété, la gouvernance collective, la solidarité, la culture et la qualité de vie. Nos valeurs sont un avantage compétitif fondamental. Il suffit pour s’en convaincre de se rappeler la France de la deuxième révolution industrielle. Malgré son lourd retard dans les techniques, elle a développé un supplément d’âme dans les usages, ce qui l’a propulsée alors au faîte de sa prospérité et de son rayonnement dans le monde. Elle a apporté la mode aux tissages mécanisés, la cosmétique à la chimie fine, la mise en scène des grands magasins à la distribution de masse, l’esthétique à l’automobile, l’animation à la photographie.

Pour ne pas commettre ces 7 péchés capitaux, Jean-Noël Barrot devra développer un environnement favorable – subvention, allègement et stabilité réglementaire, défense de la propriété intellectuelle, labélisation – aux technologies et usages qui contribuent au modèle européen.

La blockchain permet par exemple de certifier la provenance du riz acheté en supermarché, de vérifier l’authenticité d’une information ou d’attester l’origine de chaque contribution dans un projet collectif. Les tokens mesurent les comptabilités extra-financières et garantissent la répartition équitable du prix dans la chaîne de sa production. Les contrats intelligents orientent les achats en fonction des notations des fournisseurs. Les crypto-monnaies font chuter les coûts de l’intermédiation financière, rendent solvable la vente d’une photo ou d’un micro-service à distance, favorisent une région sinistrée. La réalité virtuelle permet, grâce à un jumeau numérique en 3D, d’apprendre rapidement à réparer un moteur, de visiter un monument disparu ou de simuler l’esthétique d’une ville après rénovation. La réalité augmentée, qui superpose dans les lunettes des informations sur les objets réels, aide à gérer une panne dans une usine et à s’instruire pendant un voyage.

Aujourd’hui nous avons besoin d’un renouveau de notre vision collective, mieux enracinée dans les valeurs européennes. C’est le rôle du Ministre de fixer la politique du numérique pour impulser cette dynamique, soulever la vague française et la propager en Europe.

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(*) Tribune co-signée par (mise à jour sur le site de l’institut de l’Iconomie):

Vincent Lorphelin, Entrepreneur, Auteur et Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Christian Saint-Etienne, Professeur émérite au Conservatoire National des Arts et Métiers, Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Michel Volle, Economiste et Coprésident de l’Institut de l’Iconomie

Jean-Paul Betbèze, Professeur émérite de l’Université de Paris-Panthéon-Assas

Boris Kesler Fasano, Fondateur de Mainbot

Jordan Ietri, Fondateur de Revomon

Nouredine Abboud, Directeur Général de Novaquark

Clément Tequi, co-Fondateur de Capsule Corp Labs

Alexis Arragon, Fondateur de Skinvaders

Diaa Elyaacoubi, Directrice Générale de Monnier Frères

Stéphanie Flacher, co-Fondatrice de Logion

Casey Joly, Avocate du cabinet ipSO

Jennifer Verney Dahan, Fondatrice de Vernsther

Emmanuel François, Fondateur de Smart Building Alliance

Raphaël Rossello, Partner de Invest Securities

Alain Garnier, co-Fondateur de Jamespot

Contre les conseils d’administration bidon

 

 

Contre les conseils d’administration bidon

Partant des dysfonctionnements dans la gouvernance des groupes français, l’avocate Aline Poncelet, l’analyste financier Jean-Florent Rérolle et le banquier David Villeneuve plaident, dans une tribune au « Monde », en faveur d’une émancipation des conseils d’administration, qui devraient disposer de moyens financiers pour s’informer de façon indépendante.

De façon allusive, ces experts condamnent le caractère bidon de nombre de conseils d’administration qui ne sont que des chambres d’enregistrement d’orientations décidées par les directions d’entreprises. Encore faudrait-il éviter le copinage qui permet l’échange d’administrateurs très complaisants entre sociétés. NDLR

 

Tribune.

 

OrpeaSoitecAtosDanoneRenault : les exemples d’éviction soudaine de dirigeants par des conseils d’administration ragaillardis ne sauraient faire oublier que les incendies que l’on cherche à éteindre trouvent souvent leur origine dans la complaisance, la négligence ou l’aveuglement de ces mêmes conseils.

Cependant, il ne faut pas leur jeter la pierre ! Bien que légalement chargés de déterminer les orientations stratégiques de la société et de contrôler l’action du management, les administrateurs ne disposent pas des ressources correspondantes. Le conseil d’administration devrait être la clé de voûte de la gouvernance. Il n’en est qu’un appendice.

Lire aussi  Article réservé à nos abonnés Trois idées reçues sur l’affaire Danone

Tous les moyens d’action, d’information et de contrôle qui lui permettraient d’assumer pleinement ses fonctions – budget de fonctionnement du conseil, secrétaire du conseil, audit interne, commissaires aux comptes, experts juridiques, financiers ou extra-financiers, enquêtes internes sur l’engagement du personnel, lanceurs d’alerte, etc. – lui échappent, car ils dépendent peu ou prou de la direction générale.

Si l’on veut des entreprises plus responsables et une gestion plus maîtrisée, il faut rééquilibrer les pouvoirs de direction et de contrôle en transférant au conseil les fonctions de gouvernance et les moyens financiers et humains correspondants. A charge pour chaque conseil de dessiner les contours de ces fonctions, selon ce qu’il estime nécessaire pour la société, et de convaincre les actionnaires de la pertinence de ses choix organisationnels. Il faut au minimum que le conseil puisse disposer d’une information indépendante, c’est-à-dire qui ne soit pas produite uniquement par le management, et qu’il renforce sa culture du contrôle.

De nombreuses modalités techniques sont envisageables pour organiser ce transfert de compétences. Cela peut aller de la simple délégation de pouvoirs à la création d’une filiale permettant de donner au conseil une véritable personnalité morale.

Quelle que soit la solution retenue, le conseil doit se voir transférer le budget et le personnel correspondant aux fonctions qu’il aura décidé de recouvrer. En tout état de cause, le secrétaire du conseil doit lui reporter afin de l’assister dans la mise en œuvre de ces responsabilités.

La légitimité de ce transfert doit être confortée par les actionnaires. Ceux-ci se prononceraient lors de l’assemblée générale annuelle sur une résolution ad hoc et consultative de gouvernance portant sur le niveau de budget prévu pour le conseil, les choix d’organisation retenus, l’éventuelle convention de services et la description de l’activité du conseil dans le rapport sur le gouvernement d’entreprise. Les actionnaires pourraient ainsi porter un jugement éclairé sur la qualité du dispositif de gouvernance.

 

Quels conseils aux gogos des marchés financiers

Quels conseils aux gogos des marchés financiers

Comment conseiller les investisseurs pour leur éviter de faire des choix hasardeux par  Bruno Colmant (université de Bruxelles), Charles Cuvelliez (université de Bruxelles, École Polytechnique de Bruxelles) et Jean-Jacques Quisquater (université de Louvain, École Polytechnique de Louvain et MIT).(dans la Tribune , extraits)

 

Tribune

 

Si vous êtes un investisseur, la régulation MIFID II (Markets in Financial Instruments Directive) ne vous sera pas étrangère. Elle vous protège des investissements hasardeux proposés par votre intermédiaire financier ou votre banque, si vous n’êtes pas prêt. Ces derniers se doivent de vérifier que les investissements proposés sont en ligne avec votre connaissance et expertise financière ainsi que votre goût du risque. Ce sont par exemple (et souvent) des questionnaires-tests qu’on vous demande de remplir, presque un examen d’aptitude sauf que ces modalités varient d’une banque à l’autre.

L’ESMA, l’Autorité européenne des marchés financiers, donc le régulateur, vient de publier une mise au point sur certains aspects les plus sensibles de la mise en œuvre de MIFID II : que doit faire la banque si le client veut procéder à un investissement de son propre chef sans que la banque le lui ait conseillé? Doit-elle l’en empêcher si elle voit que cet investissement n’est pas en ligne avec son profil ? La régulation MIFID II autorise la banque ou l’intermédiaire financier à lui fournir ce service et encore, pour autant que le produit n’est pas complexe. Il doit cependant l’avertir qu’il n’est pas tenu de vérifier que ce produit est approprié pour lui. C’est là qu’une zone d’ombre apparaît. L’ESMA donne, dans sa mise au point, toute une série d’exemples sur la manière de (mal) appliquer la régulation MIFID II.

Canal de communication

Il y a l’usage des canaux de communication : la banque peut-elle utiliser tous les moyens de communication depuis WhatsApp ou Messenger jusqu’à l’email en passant par le téléphone ou l’application mobile de la banque ? L’ESMA garde une neutralité technologique du moment qu’une trace peut être conservée des échanges qui ont abouti à une transaction voulue par le client et non conseillée par la banque. Ces enregistrements doivent être exploitables pour pouvoir prouver par exemple qu’un avertissement a bien été envoyé au client si la banque n’était pas tenue de vérifier que le produit n’était pas adapté. Tout dépend évidemment de la manière de communiquer, par téléphone ou en face-à-face, ce sont d’autres méthodes à mettre en place pour garder une trace exploitable.

Avant de fournir des services pour investir sans conseil, la banque doit avertir le client et l’encourager à faire attention à l’obligation qu’elle a, sinon de vérifier l’adéquation entre le produit d’investissement et son profil, au moins au début de la relation commerciale. La banque doit mettre en place des politiques et des procédures pour systématiser la collecte d’information des clients sur leur compétences et connaissances. Les banques doivent encourager les clients à se plier au jeu. La manière de le faire est à la discrétion des banques mais s’il s’agit de questionnaires en ligne, attention, dit l’ESMA, à être clair, compréhensible, à ne pas suggérer des réponses. L’ESMA va jusqu’à insister pour que les questionnaires donnent le choix de répondre par un honnête : « je ne sais pas ».

L’ESMA veut éviter qu’un client puisse répondre indéfiniment au même questionnaire jusqu’à être dans le bon. Il faut prévoir un nombre maximum d’essais. Un questionnaire ne doit pas être une auto-évaluation de ce que le client pense connaitre : on surestime toujours sa propre expertise. Les questions doivent éviter les réponses binaires oui/non ou des cases à cocher. Pas question, non plus, de soumettre une liste de produits au client et de lui demander s’il les connaît. L’ESMA met aussi en garde contre les questionnaires préremplis envoyés à des clients qui voudraient aller plus loin en investissements, sur la base de leur expérience antérieure avec leur banque.

La banque doit pouvoir vérifier que l’information fournie par le client sur son expertise est vraie. Et de suggérer que la banque détecte les incohérences dans les questionnaires remplis par le client.

Renouveler le profil d’expertise

Il s’agit aussi de renouveler de temps en temps le profil du client sur sa maitrise des matières financières. L’ESMA ne nie pas qu’une expertise et une connaissance ne sont pas censées diminuer avec le temps mais le vérifier c’est mieux surtout envers une population vulnérable de clients. La mise à jour des tests MIFID II ne doit pas non plus être une incitation pour le client à vouloir faire mieux, comme un défi à soi-même, pour finalement souscrire à des produits d’investissement qui ne sont pas faits pour lui. Si le profil d’expertise du client change trop souvent ou trop vite, c’est une indication de ce biais.

La mise au point de l’ESMA concerne même des personnes morales (des entreprises), quand ces entreprises sont représentées par plusieurs personnes physiques (des PME par exemple).  Faut-il prendre la personne la plus experte ou la moins experte pour avoir son profil MIFID II, La moins experte en cas de doute.

Une classification interne

L’ESMA s’attend évidemment à ce que les banques aient des procédures pour classer eux-mêmes les produits qu’ils proposent en fonction des risques, caractéristiques et nature. Il ne s’agit pas de se contenter d’une classification extérieure qu’on prendrait telle quelle. Les banques peuvent certes se baser sur des outils automatiques pour vérifier le côté approprié des produits par rapport à leur client mais il s’agit alors de contrôler que ces produits automatisés ne se trompent pas. Et de mettre en garde contre les outils qui classent de manière trop sommaire ou trop large les clients ou les produits d’investissement pour faire des correspondances grossières.

Quant au staff qui doit contrôler l’adéquation du profil des produits proposés au profil des clients, il doit avoir des lignes directrices claires. Il faut éviter toute subjectivité dit l’ESMA. Il faut pouvoir justifier ex post une décision d’adéquation produit d’investissement/investisseur de la part du personnel.

Pour la mise en garde qui doit être notifiée quand le produit que le client veut acheter n’est pas adapté à son profil ou si c’est impossible de le vérifier, il doit être clair, pas confus…

L’ESMA pousse le détail jusqu’à suggérer des couleurs différentes pour le message de mise en garde. Par téléphone, la mise en garde devrait même s’accompagner de l’impact que cela représenterait pour le client. Pas de circonvolutions pour répondre: « Ce produit pourrait ne pas être adapté à vous ». Soyez francs, dit en substance l’ESMA. Et évidemment, il faut s’abstenir de dire en parallèle au message de ne pas en tenir compte. Proposer des trainings ou des webinars aux clients ne suffit pas à les faire monter en expertise. Il faut leur faire passer un test en bonne et due forme après. Un client peut toujours outrepasser la mise en garde mais l’ESMA suggère aux banques et intermédiaires financiers de calculer la proportion de mise en garde non respectées : mauvais signe si ce nombre est trop élevé.

Le staff de la banque doit évidemment avoir l’expertise pour mener les tests MIFID II avec leurs clients : ils doivent être conscients de la responsabilité qui reposent sur leurs épaules et être formés à la régulation MIFID II. Cette obligation s’étend aux développeurs et codeurs d’assessments en ligne et à ceux qui conçoivent les algorithmes.

 

Enfin, et surtout, il faut des contrôles surtout quand il s’agit de tests automatisés. Ils doivent être régulièrement vérifiés et contrôlés. Et si les tests sont faits par téléphone ou en face-à-face, il faudrait les enregistrer pour vérifier que le personnel qui pose les questions jouent bien le jeu.

Cette liste à la Prévert n’est pourtant pas une mauvaise chose : les Etats-Unis n’ont pas de MIFID II. Les autorités luttent désormais contre les applications qui permettent d’investir en bourse et qui ressemblent à s’y méprendre à un jeu vidéo et à toutes les addictions qui s’ensuivent. Et surtout les cryptomonnaies feraient bien d’entrer dans le champ d’application de MIFIDII ! La Commission y travaille en raffinant les critères qui permettraient de décider si oui ou non une crypto-monnaie ou une blockchain est un instrument financier qui tombe sous MIFD II.

La présence de salariés dans les conseils d’administration bénéfique aux entreprises

La  présence de salariés dans les conseils d’administration bénéfique aux entreprises

 

L’économiste Patricia Crifo observe, dans une tribune au « Monde », que les recherches démontrent que l’accroissement de la part des salariés dans la gouvernance des entreprises augmente leur capacité à innover et leur productivité.(extrait)

 

Tribune. 

 

Qui doit gouverner les entreprises, autrement dit orienter et contrôler l’action de leurs dirigeants ? Des représentants des actionnaires ? Des administrateurs indépendants, sélectionnés pour leurs compétences ? Des représentants des salariés ? Sur ce thème, l’opposition est tranchée entre les pays d’Europe continentale, qui pratiquent depuis longtemps la « codétermination » avec, en moyenne, 30 % de représentants des salariés au sein des conseils d’administration, et les pays inspirés du modèle anglo-saxon où les actionnaires gardent le monopole du pouvoir.

Les entreprises françaises, traditionnellement peu ouvertes à une participation des salariés à la gouvernance, dans un contexte de relations conflictuelles entre patronat et syndicats, ont cependant évolué ces dernières années. Depuis les lois Sapin (2013), Rebsamen (2015) et Pacte (2019), une présence minimale des salariés s’est imposée dans les conseils où ils détiennent désormais entre 10 et 15 % des sièges, leur nombre continuant lentement à croître.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Responsabilité sociale et environnementale : repenser le modèle de l’entreprise pour s’adapter aux nouveaux enjeux

Que faut-il en attendre ? Que faut-il au contraire en craindre ? Les recherches menées en Allemagne où, depuis longtemps, de 30 à 50 % des administrateurs sont des salariés, permettent de cadrer le débat. Premier constat : les actionnaires n’aiment pas trop partager leur pouvoir. Des études ont montré que, lorsque les salariés ont plus de 30 % des sièges, les investisseurs perçoivent défavorablement cette présence, ce qui induit très concrètement une diminution de la valeur et de la rentabilité boursière des firmes. (« Does Good Corporate Governance Include Employee Representation? Evidence from German Corporate Boards », Larry Fauver et Michaël Fuerst, Journal of Financial Economics, 2006).

Les compétences des salariés

Pourtant − et c’est le second constat − aucune étude n’a réussi à mettre en évidence qu’une gouvernance incluant un nombre significatif de salariés avait un effet négatif quelconque sur le fonctionnement des entreprises. Les risques de blocage au sein des conseils, pointés par les opposants à la codétermination, sont assez facilement contrés. En moyenne, aucune augmentation de la masse salariale n’est relevée. Les performances boursières chutent mais les performances réelles des firmes ne baissent pas.

Plusieurs recherches convergentes montrent même, que, contrairement aux craintes des investisseurs, la présence significative de salariés dans les conseils d’administration a en moyenne des effets positifs, en particulier sur la productivité du travail et le nombre de brevets déposés (« Codetermination, Efficiency and Productivity », Felix Fitzroy et Kornelius Kraft, British Journal of Industrial Organization, 2005 ; « Codetermination and innovation », Kornelius Kraft, Jörg Stank et Ralf Dewenter, Cambridge Journal of Economics, 2011).

«Le capital humain : la valeur à prendre en compte dans les conseils d’administration ».

«Le capital humain : la valeur à prendre en compte dans les conseils d’administration ».

 

 

La tribune du Club ESG de l’IFA

 IFA: Le Club ESG de l’Institut français des administrateurs, IFA.

 

Tribune

 

 

Depuis le début de la pandémie, les entreprises se sont focalisées sur le télétravail — en réalité du travail forcé à distance avec des conditions souvent dégradées — et sur le renforcement des dispositifs de protection de la santé des collaborateurs. Le leadership a évolué vers plus de proximité individuelle et d’empathie, et il a fallu par la confiance maintenir la motivation des collaborateurs. Le dialogue social a connu une intensité exceptionnelle. Les conseils d’administration se sont impliqués aux côtés des dirigeants avec une fréquence inhabituelle afin de suivre l’évolution de la situation et de s’assurer qu’y étaient apportées les meilleures réponses.

Il s’agit toutefois d’être conscient aujourd’hui, un an après le début du premier confinement, qu’au-delà de la réponse à l’urgence sanitaire l’entreprise reste confrontée à tous les défis « d’avant » qui vont impacter le corps social sur la durée : adaptations à des transformations durables des modèles d’affaires face aux priorités environnementales, évolution des technologies, digitalisation accrue, besoins de compétences nouvelles…

Les administrateurs savent qu’ils vont devoir s’emparer encore davantage de la façon dont l’entreprise met en œuvre sa responsabilité sociale d’employeur. Leur réflexion sur le socle d’informations et d’indicateurs nécessaires à l’exercice de leur responsabilité s’impose. Ils devront s’assurer que les sujets traités sont mis en cohérence avec la raison d’être de l’entreprise et les enjeux sociaux et environnementaux, et que les pratiques managériales permettent de maintenir la confiance et l’engagement des collaborateurs.

Pierre angulaire. Fort de ce constat, le club ESG de l’Institut français des administrateurs (IFA), conforté par une vingtaine d’entretiens avec des personnalités du monde de l’entreprise, a tiré trois enseignements majeurs :

D’une part, la prise en compte du capital humain doit rester, même après la crise, une pierre angulaire des travaux du conseil. Ce dernier doit avoir une appréciation, bien documentée, de ce qui constitue une part essentielle de la richesse de l’entreprise. Cela va au-delà de l’exposé annuel des bilans sociaux réglementaires, des ratios d’équité, de l’index Pénicaud, des nouveaux objectifs de féminisation des équipes dirigeantes… La donnée brute ne suffit pas pour disposer d’une analyse fine et complète du capital humain.

« Personne ne doute plus que performance durable et engagement des collaborateurs ne soient liés »

D’autre part, la capacité de fonctionner en temps de pandémie ne doit pas dédouaner l’entreprise d’une vision prospective de la protection nécessaire des salariés et de l’adaptation de leurs compétences qui intègre la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Cela passe par l’examen des ambitions réelles des plans de formation, des dispositifs de gestion des carrières, de la capacité de l’entreprise à attirer et à diversifier les talents. La fréquence et la qualité du dialogue social jouent un rôle clé dans la préparation de l’avenir, mais il ne s’agit pas uniquement de l’inventaire du nombre d’accords signés. Les conseils d’administration doivent être attentifs à la qualité du dialogue social dans l’entreprise et aux signaux faibles de détérioration du climat social.

Réactivité. Enfin, la crise a souligné que la réactivité de l’entreprise dépendait de l’engagement des salariés qui repose sur le lien de confiance, de proximité et d’adhésion entre les managers et leurs équipes. Cela passe par la mise en valeur de bonnes pratiques managériales : courage, capacité d’entraîner l’adhésion des équipes, aptitude au dialogue de proximité. Ces capacités se sont inégalement manifestées pendant la crise et les conseils doivent en tirer les conséquences quant au choix des critères d’évaluation des dirigeants, de l’appréciation des comportements et des rôles de chacun, de l’organisation du travail.

L’accélération des prises de conscience provoquée par la crise sanitaire invite les conseils d’administration à inscrire en tête de leur agenda ce qui les a mobilisés depuis le début de cette crise : la protection et la mise en valeur du capital humain de l’entreprise.

Les ordres du jour des conseils d’administration laissent trop peu de place à la responsabilité sociale de l’employeur, qui ne relève pas des seuls choix des dirigeants exécutifs. Pourtant, personne ne doute plus que performance durable et engagement des collaborateurs ne soient liés. Une stratégie qui ne prendrait pas en compte la dimension humaine et sociale de l’entreprise serait de court terme et risquée. La performance et la résilience de l’entreprise exigent de protéger cet actif clé que forment les collaborateurs et de lui donner à chaque étape les moyens d’adaptation nécessaires pour contribuer au succès de l’entreprise. Pour cela, les administrateurs et administratrices devraient veiller à recevoir les informations nécessaires pour que le capital humain trouve toute sa place dans les débats des conseils d’administration.

Le Club ESG de l’Institut français des administrateurs, IFA.

BNP Paribas : de bons résultats financiers mais aussi la promesse de faire payer les conseils des agences !

BNP Paribas : de bons résultats financiers mais aussi la promesse de faire payer les conseils des agences !

On peut évidemment se féliciter des résultats relativement solides de la BNP pour une année aussi perturbée que 2020. Par contre,  on peut être davantage inquiet sur la stratégie de la banque qui vise à faire payer les conseils des agences aux clients.

 

Une innovation un peu curieuse. Ce serait sans doute l’un des rares secteurs économiques ou un client serait contraint de payer pour le seul fait d’être en relation son fournisseur . Observons d’abord que cette demande de renseignements et de conseils s’est considérablement affaiblie avec l’usage du numérique de plus en plus important de la part des clients.

La demande de renseignements des clients correspond soit à des questions assez banales qui ne justifient pas une rémunération de la banque, soit au contraire à des renseignements très pointus par exemple sur des placements financiers sur lesquels déjà la banque prélève largement sa commission.

Dernier élément, les résultats actuels de la banque ne nécessitent nullement de ponctionner davantage le client. Par exemplen un montant annuel de 200 € pour esprit libre ( qui permet de dépasser le crédit disponible) y compris quand le client n’y a jamais recours !

BNP est en bonne santé et c’est heureux. Pour preuve 2021 marquera également le retour aux dividendes, dans les limites des recommandations du régulateur européen. La banque annonce ainsi le versement d’un dividende, à hauteur de 21% de son résultat 2020, soit 1,11 euro par action, et une « restitution complémentaire » au second semestre, à hauteur de 29% du résultat, soit sous la forme d’un rachat d’actions ou de distribution de réserves.

Les conseils municipaux reportés…. ou annulés

Les conseils municipaux reportés…. ou annulés

Le ridicule politique tue moins que le Coron virus. Heureusement, car sinon nombre de responsables pourraient craindre pour leur santé. Après l’irresponsabilité totale manifestée par le Premier ministre qui ,contre toute évidence scientifique, a proposé le maintien du premier tour des élections municipales encourageant ainsi la propagation du Coronavirus, les pouvoirs publics se ridiculisent à nouveau en décidant de ne pas réunir les conseils municipaux élus au premier tour. Un premier tour qui pose de graves problèmes de légitimité démocratique puisque dans beaucoup de cas ces conseils n’ont été élus que par 25 % des voix en raison de l’exceptionnel taux d’abstention qui a pu atteindre jusqu’à 60 %. Il est clair que ces élections n’auraient jamais dû se dérouler compte-tenu des priorités sanitaires; Par ailleurs que la représentativité peut-être juridiquement contestée pour ces nouveaux élus. Elle le sera de toute façon politiquement. Avec le report dans le temps des réunions des conseils municipaux nouvellement élus, on touche encore un peu plus haut ridicule. Ainsi pendant des semaines voire des mois des collectivités vont être administré par les anciens conseils. Ce qui va se produire évidemment  aussi là où aucune majorité n’a pu ce dégager.

Le problème du second tour c’est qu’il sera forcément faussé par un contexte général économique, social, politique forcément différent. Le coronavirus chamboule à nouveau les élections municipales. Les 30 000 candidats élus au soir du premier tour, dimanche dernier, devaient réunir d’ici à la fin de la semaine les conseils municipaux pour désigner le maire et les adjoints. Jeudi, Édouard Philippe a annoncé leur report. «Le risque n’était pas tant celui de l’exposition au virus que celui de donner le mauvais exemple en ces temps où il est difficile de faire respecter les règles du confinement…», confie Philippe Laurent, secrétaire général de l’AMF. Les équipes sortantes, même battues, voient donc leur mandat prolonger jusqu’à mi-mai… au moins. Il faudra attendre alors le rapport du comité scientifique et ses conclusions.

« Je ne vais pas donner de conseils à Macron » (Hollande) OUF !

« Je ne vais pas donner de conseils à Macron » (Hollande) OUF !

Une bonne nouvelle : Hollande n’envisage pas de donner des conseils à Macron, ouf !  Il est évidemment prématuré de savoir quelle est l’efficacité de la politique qu’entend conduire Macron mais une chose est sûre il ne faudra surtout pas qu’il renouvelle les atermoiements et les contradictions qui ont caractérisé le mandat de François Hollande. « Je ne vais pas lui donner de conseils, mais lui parler des sujets majeurs. De ce qui ne peut pas attendre. De manière à ce que soit la continuité de l’Etat l’emporte », confie Hollande au JDD. François Hollande qui a multiplié les gestes de connivence voire de familiarité avec Macon mettant d’ailleurs ce dernier dans l’embarras. À cet égard le paternalisme dans témoigne Hollande paraît à la fois outrancier et relativement déplacé. Ainsi dernièrement lors d’une cérémonie officielle, il a demandé à Macon sous l’œil des caméras : « alors ça se prépare pour l’Élysée ? » Gêné mais avec une grande malice Macron a répondu : «  et de votre côté, ça se prépare aussi » ? On comprend que Hollande ait intérêt à montrer qu’il existe une grande filiation entre lui et Macron afin de laisser une image positive dans l’histoire. En effet Hollande aura été l’un des présidents de la république les plus impopulaires de la cinquième. En cause évidemment des résultats catastrophiques tant sur le terrain économique que dans le champ social. Pas étonnant si le parti socialiste n’a recueilli que 6 % des voix lors du premier tour des présidentielles même si Benoît Hamon a apporté sa patte personnelle pour affaiblir encore un peu plus le parti de François Hollande.

 




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