Pour le retour de la conscription (Mélenchon)
Jean-Luc Mélenchon propose le retour de la construction considérant que la mobilisation des militaires pour assurer la protection intérieure est à la fois casse et épuisante pour les forces armées. Jean-Luc Mélenchon a sans doute raison de ce point de vue mais il conviendrait sans doute d’aller plus loin et de demander clairement le retour du service militaire. Un service réduit dans le temps mais un service obligatoire non seulement pour assurer la sécurité intérieure mais y compris pour intervenir sur le théâtre des opérations extérieures si nécessaire. On mesure bien en effet toutes les limites de la guerre dite technologique. La principale menace aujourd’hui, c’est le terrorisme qui sévit dans le monde entier ; de ce point de vue les armes sophistiquées notamment aériennes sont insuffisantes pour lutter avec efficacité contre ce périple. Au plan intérieur, ces armes sophistiquées sont à peu près inopérante et la stratégie doit reposer sur la présence physique de force de surveillance et de leur on peut être en désaccord avec nombre de positions de Jean-Luc Mélenchon mais sur ce point il a au moins le mérite de faire preuve de courage par rapport aux principaux autres candidats de 2017 qui par peur de perdre des voix n’osent pas aborder cette question voient leur à travers un ersatz de service national pour aider les petits vieux à traverser la rue. La problématique n’est pas seulement sécuritaire elle est aussi sociétale pour permettre le brassage des populations et une meilleure appropriation des valeurs citoyennes. «La menace terroriste il faut la traiter avec sérieux, sans gesticuler et en étant efficace», estime Jean-Luc Mélenchon invité sur iTélé ce dimanche soir. Et s’il est des «gesticulations» qui ne trouvent pas grâce à ses yeux, ce sont les patrouilles de militaires dans les rues des grandes villes françaises, instaurées dans le cadre du plan Vigipirate et renforcées depuis les attentats du 13 novembre. Selon le candidat à la prochaine élection présidentielle, les forces de l’ordre et de sécurité ont besoin de «plus de présence humaine», un apport qui serait dévolu à faire de l’infiltration, de la filature ou de la surveillance. Et pour libérer des forces à cet effet, le fondateur du Parti de gauche propose de rétablir une forme de conscription des jeunes Français dans le cadre d’une garde citoyenne dont les contours restent à préciser. «Les militaires dans les rues, j’ai l’honneur de vous dire que tout ceci ne sert à rien à part épuiser nos hommes et le matériel pour rien, car l’armée dans la rue ça ne change rien au problème de la menace terroriste», estime l’eurodéputé. «Sans vouloir inquiéter ceux qui nous écoutent, les points de faiblesse de la France ne sont pas dans les marchés de Noël, les points décisifs sont à d’autres endroits que l’on connaît et pour lesquels il faut un personnel nombreux pour assurer la surveillance et la protection», ajoute-t-il. «Tous les spécialistes de la sécurité savent que ça remplit la fonction de rassurer les populations, mais l’efficacité militaire et antiterroriste est égale à zéro. Par contre, l’épuisement des hommes, le nombre d’heures gaspillées pour rien… Ces gens-là sont des professionnels de la chose militaire, c’est un gâchis de les utiliser à cette tâche qui n’est pas la leur. Ce constat posé, Jean-Luc Mélenchon avance une proposition: «Je suis pour que tout les jeunes Français et toutes les jeunes françaises soient appelés à participer à ce que l’on appellera ou une garde nationale ou une garde républicaine, et fassent le don du temps». Dans la bouche d’un responsable de la gauche radicale, où l’antimilitarisme reste une valeur de consensus, la proposition peut au premier abord surprendre. Elle n’est pourtant pas totalement neuve pour Mélenchon qui s’inspire d’une idée de son ancien bras droit, François Delapierre, décédé en juin 2015. Comme évoqué sur France 3 le 1er février dernier, il souhaite voir cette garde de conscrits consacrée aux «tâches de sécurité et de sûreté intérieures». «Hier, on mobilisait pour aller à l’armée. Je ne serais pas hostile au fait que l’on mobilise pour aller dans une garde nationale qui aurait des tâches de cette nature», avait déclaré Jean-Luc Mélenchon. Face à l’explosion de la menace terroriste en 2015, l’idée de rétablir un service militaire ou un dispositif similaire trotte dans l’esprit de nombreux responsables politiques. Dans Le Figaro du 23 novembre dernier, Xavier Bertrand, alors candidat Républicain à la présidence de la région Nord-Picardie, réclamait un service obligatoire de 6 mois. Dans une enquête publiée le 1er décembre 2015, un collectif de 80 parlementaires étiquetés souverainistes de droite et de gauche s’était aussi prononcé pour le rétablissement de la conscription, selon LCP.