Hollande ne connaissait pas Cahuzac
A en croire les différents responsables du gouvernement personne ne connaissait le compte de Cahuzac, ni Moscovici, ni Valls, Ni Taubira, ni Hollande. Ni sa personnalité sulfureuse. Ils l’ont appris par la presse lors de la confession de Cahuzac ; On se demande même si maintenant on ne va pas affirmer que personne ne connaissait Cahuzac. On peut s’interroger réellement sur les procédures de recrutement pour former un gouvernement ; D’autant qu’Ayrault se justifie encore en affirmant que c’était le meilleur candidat à ce poste ! Cette semaine, l’hebdomadaire Valeurs Actuelles en remettait une couche en indiquant que le ministre de l’Economie avait envoyé une mission secrète en Suisse en décembre pour enquêter sur le compte de Jérôme Cahuzac. Si la visite jeudi à Bercy des présidents UMP des commissions des Finances du Parlement a confirmé la bonne foi de Pierre Moscovici, selon ce dernier, le gouvernement a tout de même décidé de monter au créneau de manière collégiale pour assurer la défense de son ministre. «J’ai demandé à Pierre Moscovici au mois de décembre quelles étaient les informations dont il disposait et il a dit (…) qu’il n’avait pas d’information», a expliqué sur RTL Jean-Marc Ayrault ce vendredi. «A chaque fois que je l’ai interrogé, il m’a dit ce qu’il savait, étape par étape», a-t-il ajouté, précisant qu’il écartait l’idée d’une suspension à titre conservatoire de Pierre Moscovici comme le demandent certains membres de l’opposition. «Il va y avoir une commission d’enquête, bientôt (…) et les ministres viendront devant la commission d’enquête répondre à toutes les questions des parlementaires», a encore répondu Jean-Marc Ayrault. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a pour sa part dénoncé sur France Info des attaques «injustes et injustifiées» contre son collègue. Lui aussi a nié catégoriquement que le gouvernement ait su que Jérôme Cahuzac mentait sur son compte suisse avant les aveux du ministre du Budget démissionnaire. Manuel Valls a également assuré qu’il n’avait pas, pour sa part, diligenté d’enquête parallèle sur son ancien collègue: «C’en est fini des enquêtes parallèles.» La ministre déléguée à l’Economie numérique, Fleur Pellerin a quant à elle déclaré sur Radio Classique qu’il n’y avait pas à disculper Pierre Moscovici «car il n’est pas inculpé». «On est un peu dans une période où on est accusé de tout et son contraire», a souligné la ministre, qui a admis que la période était «difficile» pour le gouvernement.