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Ecologie radicale: Des bobos conformistes

Ecologie radicale: Des bobos conformistes

Face aux annonces apocalyptiques, le porte-parole de l’association Action Écologie, Bertrand Alliot dénonce la radicalité,prône la tempérance et en appelle à la science dans le Figaro.

L’orange, le jaune et le rouge sont à la mode. Orange sur fond de Vermeer, rouge sur fond de Van Gogh, jaune sur fond de Monnet. Un siècle après Carré blanc sur fond blanc de Malevitch et une semaine après la mort de Soulages, le père du noir sur fond noir, la folie continue. De jeunes écologistes encollent aujourd’hui leurs mains sur le bitume comme hier Piotr Pavlenski se clouait les testicules sur la chaussée de la Place Rouge. C’est tout le génie de l’art contemporain qu’on ne peut ni apprécier ni comprendre si l’on reste ignorant des « intentions » de l’artiste. Le scrotum fixé sur le pavé, c’était pour dénoncer « l’apathie, l’indifférence et le fatalisme politique de la société russe ». Les soupes versées sur les chefs-d’œuvre des musées c’est pour dénoncer la destruction de la planète.

Les activistes climatiques, eux, n’ont pourtant pas posé leurs parties intimes sur la table : les tableaux de maîtres étaient protégés par des vitres. Indignes descendants de Pinoncelly qui pissait pour de vrai dans l’urinoir de Duchamp et lui assénait un coup de marteau. Il voulait « achever l’œuvre » : « un urinoir dans un musée doit forcément s’attendre à ce que quelqu’un urine dedans un jour, en réponse à la provocation inhérente à la présentation de ce genre d’objet trivial dans un musée (…). On devrait pouvoir se servir d’un Rembrandt comme planche à repasser ». Être à la hauteur de la cause que l’on défend, détruire la beauté de l’œuvre pour dénoncer la destruction de la beauté du monde, autrement dit, souiller vraiment ou prendre la sage décision de rester dans sa chambre d’adolescent.

Ces révoltés de carton-pâte, ces Jean Moulin de carnaval, nous les avons bien mérités. Pas un jour sans que le diagnostic de l’apocalypse écologique ne soit repris par l’ensemble des gens de bien : dans les écoles, les entreprises, les universités, les grandes écoles, les ONG et bien sûr par le gouvernement… Par peur, conviction, opportunisme, mimétisme, ils ont fait inscrire partout en lettres d’or l’arrivée imminente de la catastrophe : dans les manuels scolaires, les journaux télévisés, en première page des magazines. La ministre Panier Runacher, en charge de la « Transition Énergétique », déclarait avec l’art et la manière contemporaine : « notre objectif est de sauver les humains sur la planète ». Une mèche de cheveux bleue et elle n’aura plus qu’à se revendiquer de la tribu des jeunes artistes écologistes.
Personne ne semble vouloir écouter ces spécialistes qui prônent la tempérance et il est maintenant beaucoup plus probable que l’effondrement soit provoqué par une peur panique de la catastrophe plutôt que par la catastrophe elle-même.

Ces révoltés conformistes et proprets sont donc d’excellents élèves. S’ils ne comprennent pas l’inaction, c’est qu’ils ont bien retenu la leçon. Ils feraient maintenant bien de faire l’école buissonnière. La catastrophe est loin d’être certaine et les spécialistes sont de plus en plus nombreux chaque jour à contester l’hypothèse de l’apocalypse climatique. Björn Lomborg, Michael Shellenberger, Steven E. Koonin font partis de ces écologistes « rassuristes » dont les gens de bien ne parlent pas. Ils soulignent le plus souvent l’absurdité et l’inutilité des politiques menées au nom du climat et leurs innombrables effets pervers. Ils démontrent en même temps les ressources d’adaptation dont sont dotées les sociétés humaines. Olivier Postel-Vinay, digne descendant d’Emmanuel Leroy Ladurie, le rappelle aussi dans son dernier livre Sapiens et le Climat. Loin de toute polémique, il raconte les péripéties de l’homme en proie à des changements climatiques perpétuels… En d’autres termes, l’espèce humaine en a vu d’autres.

Question d’époque, personne ne semble vouloir écouter ces spécialistes qui prônent la tempérance et il est maintenant beaucoup plus probable que l’effondrement soit provoqué par une peur panique de la catastrophe plutôt que par la catastrophe elle-même. Il faut croire que nous avons trop bien vécu pendant bien trop longtemps pour avoir envie de la faire advenir. Sans doute pour voir ce que ça fait le malheur. Nous sommes tellement gâtés que la machine à perception s’est déréglée et a besoin d’être étalonnée. Il nous faut des topinambours à tous les repas et des hivers sans chauffage pour comprendre ce que le sage sait déjà : que le bonheur, c’est la vie normale, la vie normale après l’épreuve, la vie normale après l’enfer…

En attendant que le monde retrouve ses esprits, il est recommandé d’en appeler au calme, inlassablement et de se méfier des profiteurs : des vendeurs de bilans carbones, des marchands d’éoliennes et de panneaux solaires et des ONG qui, bien loin de vouloir calmer le jeu, ne pensent qu’à détrôner l’Église catholique… comme plus gros collecteur de dons et de legs. Notre époque est devenue un drôle de cabinet de curiosités, un machin contemporain, un vestiaire plein d’urinoirs. Alors, frappez, pissez, « si m’en croyez, n’attendez à demain ! ».




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