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Ne pas faire payer à l’Afrique le conflit en Ukraine

Ne pas faire payer à l’Afrique le conflit en Ukraine

 

Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires Martin Griffiths  s’inquiète pour le Mali et la Corne de l’Afrique, où les programmes d’aide peinent à être financés.

D’une manière générale toute l’Afrique subit le contrecoup de la guerre en Ukraine qui accélère la croissance de l’inflation. En cause la trop grande dépendance de l’Afrique aux importations. 

 

« Ne pas être les victimes collatérales d’une guerre qui ne nous concerne que de loin », c’est en substance le message relayé par les dirigeants africains qui s’alarment des risques de pénuries de céréales et d’engrais induites par le conflit en Ukraine. En effet, le continent subit de plein fouet le blocus des exportations en provenance de Russie et d’Ukraine. Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires, est l’un de ceux qui tentent de débloquer cette situation.

L’Afrique s’inquiète des conséquences de la guerre en Ukraine, notamment les pénuries de céréales, d’engrais et l’inflation des prix alimentaires. Que peuvent faire les Nations unies dans ce contexte ?

Le secrétaire général [Antonio Guterres] s’est rendu fin avril à Moscou et à Kiev, où il a discuté de ces questions avec les présidents Poutine et Zelensky. A son retour, il a demandé à Rebecca Greenspan, la secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), de travailler à lever les obstacles aux exportations de céréales et d’engrais russes, qui ne font pas l’objet de sanctions. Un certain nombre de blocages concernent par exemple les transactions bancaires, les polices d’assurance ou le transport.

Le secrétaire général m’a également sollicité pour trouver un accord afin que les navires transportant les céréales ukrainiennes puissent quitter Odessa et les autres ports du pays en toute sécurité. L’Ukraine a environ 20 millions de tonnes de céréales prêtes à être exportées et nous devons les faire sortir avant la nouvelle récolte pour libérer de l’espace dans les entrepôts.

Jusqu’à présent, la réponse au travail de Rebecca Greenspan a été très constructive. L’Union européenne et les Etats-Unis sont favorables à la levée des obstacles pour que tout le monde puisse bénéficier des céréales et des engrais russes. J’ai aussi eu des négociations très positives avec les deux parties et j’espère pouvoir convoquer une réunion à Istanbul d’ici trois semaines pour finaliser un accord sur les exportations ukrainiennes. D’autant que ce n’est pas seulement un problème africain, c’est un problème mondial.


Conflit russo-ukrainien : Redistribution des influences en Afrique ?

Conflit russo-ukrainien  : Redistribution des influences en Afrique ?

Alors que s’intensifie le différend qui oppose, dans la guerre menée contre l’Ukraine, la Russie et l’Union européenne (UE), ces dernières semaines ont été jalonnées par des visites diplomatiques improvisées de délégations européennes sur le continent africain. Une telle frénésie n’est pas innocente. L’enjeu urgent, désormais proclamé, consiste pour les Etats de l’UE à s’affranchir du gaz russe à très court terme. Dans cette perspective, plusieurs pays africains apparaissent comme autant d’opportunités de diversifier leur approvisionnement en gaz. Néanmoins, les Etats africains peuvent-ils devenir autant d’alliés politiques pour l’UE ? Quelles opportunités économiques le développement de l’industrie extractive peut-il représenter pour le continent ? Par Laura Petiot, conseillère juridique, fondatrice et directrice du Cabinet L.P-Consulting.( La Tribune)

 

 

Site dédié au gaz naturel liquéfié (GNL) au Nigéria, près du village de Finima. le Nigéria représente déjà le troisième producteur d’Afrique, et le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Europe (40% de sa production y est exportée). Le pays a produit près de 50 milliards de m3 de GNL en 2019, mais disposerait en réalité d’une réserve estimée à 5.000 milliards de m3 : de quoi alimenter toute l’Europe sur plus d’une décennie. (Crédits : Reuters)

Dans le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine, les positions publiques exprimées par les Etats africains au sein, notamment, des instances de décision internationales, ont été pour le moins divergentes.

À l’occasion du premier vote de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) pour l’adoption de la résolution condamnant l’agression militaire russe, intervenu le 2 mars dernier, 28 d’entre eux ont voté en sa faveur, 17 se sont abstenus, 8 n’ont pas voté, et 1 pays (l’Érythrée) a voté contre. L’exemple sénégalais constitue, à ce titre, l’exemple parfait de la « balance » vécue par nombre d’entre eux, et donc de leur difficulté à déterminer un positionnement diplomatique ferme.

Le pays, qui s’est abstenu de voter en faveur de la résolution onusienne, préside en ce moment même l’Union africaine (UA) qui a pourtant appelé de ses vœux au cessez-le-feu immédiat des exactions armées, ainsi qu’au respect impératif du droit international.

Dans l’enceinte onusienne toujours, d’autres Etats africains en ont profité pour réitérer leur attachement au « Mouvement des non-alignés » (MNA) émergé dans le contexte de la guerre froide. Refusant à cette époque de prendre parti pour aucun des deux « Blocs », de l’Est ou de l’Ouest, ils refusent désormais de s’aligner, ni derrière l’OTAN, ni derrière la Fédération de Russie, et démontrent le poids politique que peut jouer leur vote, tout en saisissant ainsi l’occasion de réaffirmer leur indépendance.

Le Mali, quant à lui, s’est abstenu de voter à la fois pour l’adoption de cette première Résolution (« Agression contre l’Ukraine ») et, quelques jours plus tard également, pour l’adoption de la Résolution condamnant les « conséquences humanitaires de l’agression contre l’Ukraine ». Et pour cause. Le Mali est au premier plan des pays africains dans lesquels la Russie multiplie ses incursions militaires et économiques. Depuis plusieurs semaines, elle tente notamment à travers son groupe paramilitaire « Wagner », ainsi que l’organisation sur les réseaux sociaux d’une large campagne de désinformation, de décrédibiliser l’opération française « Barkhane » et, globalement, l’entière présence française au Mali. Il y a quelques jours, son homologue malien alors en visite, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov promettait encore un soutien constant dans la formation des militaires et des policiers maliens, de nouvelles livraisons de blé, d’engrais minéraux et de produits pétroliers.

Au Mali, en République Centrafricaine, au Soudan et en République Démocratique du Congo (RDC), le constat est le même : la Russie y multiplie l’implication de ses troupes en soutien aux régimes en place, y compris dans le domaine du renseignement, expliquant toute la difficulté pour ces Etats à choisir leur « allié » dans le conflit opposant la Russie à l’Ukraine.

Pour autant, l’enjeu pour les pays africains d’un positionnement à l’égard du conflit russo-ukrainien est aussi et avant tout philosophique, voire juridique sur le plan du droit international. C’est d’ailleurs là la nature de l’engagement du Kenya qui compte parmi l’un des seuls pays du continent à avoir formulé, avant même le début déclaré de l’invasion russe le 24 février dernier, une condamnation publique forte et courageuse à l’encontre de la Fédération de Russie. En établissant une comparaison non détournée avec l’expérience africaine du colonialisme, l’ambassadeur du Kenya au Conseil de Sécurité des Nations unies (CSNU) formule l’importance historique que peut revêtir le respect du droit international et, notamment, du principe coutumier de « non-ingérence » ou de « non-intervention » dans les affaires intérieures et extérieures d’un Etat. Cette maxime peut, et doit, être élargie non seulement à l’interdiction de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, mais également à l’interdiction pour tout Etat de s’ingérer dans les affaires intérieures et internationales d’un autre Etat par des moyens de pression politique et/ou économique. En appelant la Russie à respecter le droit international, il s’agit alors aussi pour les pays africains de réaffirmer leur attachement à l’interdiction de toute forme d’interventionnisme, y compris même de la part des pays occidentaux.

De son côté, l’enjeu  politique pour l’UE et ses Etats membres est de parvenir à rassembler des alliés dans les instances de décision internationales.

Au sein de l’Organisation des Nations unies d’abord, lorsque le Conseil de Sécurité, bloqué par le vote négatif de l’un de ses cinq membres permanents, est incapable de s’acquitter de sa responsabilité en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Défaillant, l’Assemblée générale peut alors prendre le relai, sous forme de recommandations non contraignantes, notamment à l’occasion de la convocation d’une Session extraordinaire d’urgence, comme ce fût le cas pour l’adoption des trois résolutions intervenues dans le cadre du conflit russo-ukrainien, respectivement les 2 et 24 mars, puis le 7 avril pour la suspension du droit de la Fédération de Russie de siéger au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies.

Bien que ces résolutions ne soient, par définition, pas contraignantes, leur adoption peut revêtir une charge politique et diplomatique avérée pour le pays concerné par la « condamnation » internationale, et, à l’inverse, un soutien de taille dans la démarche de celui ou de ceux des Etat(s) à l’origine de sa présentation devant l’Assemblée générale.

Dans ces circonstances, chaque vote compte.

Le même raisonnement s’applique dans d’autres instances de décision internationales dans lesquelles siègent l’ensemble de ces Etats, comme ce peut être le cas au sein de l’Organe de règlement des différends de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Ce dernier, composé des représentants de tous les membres de l’Organisation, est donc un organe politique, qui n’en est pas moins responsable de la supervision de l’ensemble du processus de règlement des différends, lui-même pouvant aboutir à l’autorisation de mesures de rétorsion pour l’Etat qui a méconnu les règles du commerce mondial.

L’UE est membre à part entière de l’OMC, et soumise comme telle à son mécanisme de règlement des différends. Depuis plusieurs semaines, les désaccords qui l’opposent à la Fédération de Russie ne cessent de prendre de l’ampleur sur le plan économique. Un nombre important de mesures de rétorsion ont été prises pour affaiblir la Russie, qui consistent notamment en : le gel des avoirs et la restriction à l’entrée sur le territoire de l’UE de personnes physiques d’intérêt russes, la restriction à l’accès aux marchés européens de capitaux, plusieurs interdictions d’importer et d’exporter certains produits, l’exclusion du système bancaire « SWIFT » de plusieurs banques russes et le gel des avoirs de la Banque centrale russe, la fermeture de l’espace aérien européen à l’aviation russe, la fermeture des ports et des routes, l’embargo sur le charbon russe, etc.

La semaine dernière la Commission présidée par Ursula von der Leyen a imposé un embargo sur les importations de pétrole russe.

Et, à l’heure où l’UE refuse désormais de reconnaître à la Russie le statut de la « Nation la plus favorisée », à savoir, de lui reconnaître l’application du principe de non-discrimination économique de base du droit international économique défendu par l’OMC, certaines de ces sanctions commerciales, normalement destinées à n’être que temporaires, semblent vouées à devenir définitives.

Dans cette perspective, la naissance d’un différend entre l’UE et la Fédération de Russie devant l’OMC n’est pas à exclure dans les prochains mois. L’Union des Etats membres devra alors s’attacher à réunir tous les soutiens possibles au sein de l’Organe de règlement des différends.

Néanmoins, l’implication de la Russie en Afrique rend cette quête de soutiens de plus en plus difficile, et sur la scène internationale, nombre de pays africains pourraient alors traduire diplomatiquement la balance vécue entre engagement philosophique (ou position à l’égard du droit international) d’un côté, et intérêts militaires, logistiques, voire économiques de l’autre. Pour toutes ces raisons, ils ne peuvent dans tous les cas constituer un front commun allié de l’Otan et de l’UE.

Pourtant, si l’UE ne parvient pas à faire des Etats africains autant d’alliés politiques sur le plan international, elle doit tout du moins réussir à en faire des partenaires économiques pérennes. À cet égard, l’enjeu le plus urgent consiste à s’affranchir du gaz russe qui représente 45% de ses importations de gaz naturel (environ 155 milliards de m3 par an).

Ces dernières semaines, l’Organisation s’attèle ainsi à déployer un certain nombre de mesures destinées à réduire sa dépendance à l’égard du gaz et des combustibles fossiles russes. La Commission Européenne les a formulées dans son plan baptisé « REPowerEU » qui repose sur trois piliers principaux : diversifier l’approvisionnement en gaz, accélérer massivement le déploiement des énergies renouvelables, et faire d’importantes économies d’énergie. La quête de partenariats en Afrique coïncide avec le premier de ces piliers. Sur le terrain, il s’agit en réalité pour les Etats membres de l’UE, soit de développer des partenariats existants avec des pays africains déjà considérés comme d’importants producteurs de gaz naturel (le Nigéria, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du  Sud), soit d’investir avec d’autres de ces Etats dans d’ambitieux projets d’extraction et/ou d’acheminement du gaz naturel en réponse à de récentes découvertes.

À titre d’exemple, le Nigéria représente déjà le troisième producteur d’Afrique, et le quatrième fournisseur de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Europe (40% de sa production y est exportée). Le pays a produit près de 50 milliards de m3 de GNL en 2019, mais disposerait en réalité d’une réserve estimée à 5.000 milliards de m3 : de quoi alimenter toute l’Europe sur plus d’une décennie. En juin 2021, le président nigérian a d’ailleurs officiellement lancé le coup d’envoi des travaux de construction du « Train 7 »  de liquéfaction de l’usine de production nationale « Nigeria LNG ». Pour un coût total de 10 milliards de dollars, le projet devrait permettre d’augmenter la capacité de production du site de 35%. Compte tenu de ses nouvelles capacités de production en devenir, le Nigéria, à travers son ministère des Ressources pétrolières, a déjà déclaré être prêt à devenir un fournisseur alternatif de GNL pour l’UE. En contrepartie, les compagnies pétrolières et gazières européennes (Shell, ENI, Total) sont invitées à accroître leurs investissements dans le secteur gazier national, condition posée par les autorités nigérianes.

Dans la région, d’ailleurs, le projet de gazoduc « transsaharien » devant s’étendre du Nigéria jusqu’en Algérie, en passant par le Niger pour connecter les champs de production et d’extraction nigérians aux réseaux de pipelines algériens, et donc au marché européen, peine depuis plusieurs années à trouver des financements. Pensée sur 4.400 kilomètres, l’installation permettrait au Nigéria de fournir par ce biais 30 milliards de m3 de GNL supplémentaires. En parallèle, un projet « concurrent » voit progressivement le jour entre le Nigéria et le Maroc : il s’agit du « Nigeria-Morocco Gas Pipeline » qui doit relier le producteur ouest-africain au Maroc le long de la côte atlantique, sur plus de 3.000 kilomètres, connectant au total 11 pays de la zone en cours de route. Le Nigéria a récemment appelé les investisseurs à se déclarer, et ne cache pas l’intérêt porté par la Russie pour ce projet.

Avec le Nigéria, les géants européens du secteur ont donc un coup à jouer, mais aussi à perdre s’il advenait qu’ils se manifestent trop tardivement.

En outre, dans d’autres pays voisins, de récentes découvertes alimentent également la course aux accords gaziers. Entre 2014 et 2016, d’importantes quantités de pétrole et de gaz ont notamment été découvertes au large du Sénégal, à cheval sur la frontière maritime sénégalo-mauritanienne, dont celle du champ dénommé « Grand Tortue Ahmeyim » (GTA). Les réserves de ce dernier seraient estimées à 1.400 milliards de m3 de GNL, faisant de lui l’un des plus importants gisements d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal et les compagnies partenaires sur le projet, BP (UK) et Kosmos Energy (États-Unis), ont récemment annoncé que les travaux d’installation des infrastructures seraient bientôt terminés, rendant l’exploitation possible à partir de 2023.

À quelques kilomètres, la Côte d’Ivoire n’est pas en reste. En septembre dernier, le géant italien des hydrocarbures ENI a annoncé la découverte du gisement offshore « Baleine » qui recèlerait, outre une manne pétrolière conséquente, jusqu’à 67 milliards de m3 de GNL. Grâce à son expérience de la région et aux installations déjà existantes dans le pays, ENI prévoit de faire entrer le nouveau gisement en service dès le milieu de l’année 2023, et planifie de procéder à de nouveaux forages pour révéler de nouvelles réserves.

Au-delà des solutions à court terme que peuvent proposer les gros producteurs africains, toutes ces découvertes laissent donc entrevoir le potentiel gazier africain, à moyen, et à plus long terme, dont l’UE peut chercher à se saisir dans sa course à la diversification de ses approvisionnements.

Néanmoins, plusieurs obstacles pourraient entraver ces perspectives de développement. Parmi eux, les problèmes logistiques régulièrement rencontrés par ces pays, y compris par les plus gros producteurs d’entre eux, et qui découlent, souvent, du défaut d’investissement structurel accordé à l’industrie. L’instabilité politique apparaît en outre comme la plus grosse préoccupation. Le cas du Mozambique suffit à s’en convaincre. Après d’importantes quantités de GNL découvertes dans le bassin de Rovuma en 2010, les autorités du pays se sont accordées avec différents acteurs du secteur (ExxonMobil, ENI, China National Petroleum Corporation et Total) pour le développement de projets d’exploitation et de production de GNL. Mais la dégradation de la situation sécuritaire dans le nord du pays et l’insurrection islamiste qui s’est manifestée à travers des dizaines d’attaques (l’émergence de cette menace étant aussi a priori en réaction à l’euphorie gazière) ont poussé ces derniers à réviser leur feuille de route et à ralentir leurs investissements, voire à suspendre totalement leur intervention (à l’image de Total devant déclarer, en avril de l’année dernière, une situation de « force majeure »).

Pour autant, dans une perspective où ne comptent que les intérêts africains, le développement de l’industrie gazière et la fourniture aux pays membres de l’UE peut-elle constituer une source pérenne de contribution aux budgets des Etats du continent ? Plus concrètement, quelle est la part que ces derniers veulent accorder au secteur extractif dans leur économie, donc dans leur PIB ?

En pleine récession, notamment liée aux conséquences de l’épidémie de Covid-19, le Rapport 2020 de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique insiste sur la nécessité pour les Etats africains de parvenir à réduire les problèmes d’endettement et à assurer un processus de reprise de l’économie. Elle les encourage à redoubler leurs efforts de mobilisation des ressources intérieures pour augmenter leurs revenus et investir dans les secteurs productifs de leurs économies.

Dans cette perspective, le développement de l’industrie extractive peut apparaître comme la solution toute trouvée. Et c’est sur le gaz naturel, bien plus que sur le pétrole, que les économies africaines ont intérêt à se concentrer sur le long terme, dans la mesure où les conséquences écologiques de son exploitation, de son acheminement et de sa consommation (mis à part le cas du gaz de schiste), sont bien plus mesurées que le sont celles du pétrole et du charbon (le gaz naturel émet notamment 25% de mois de dioxyde de carbone que le pétrole et 50% de moins que le charbon). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) privilégie à ce titre l’inclusion du gaz naturel dans le mix énergétique mondial et le considère comme un bon complément aux énergies vertes, dans l’attente de technologies permettant de stocker l’électricité verte de façon plus efficace.

Plusieurs questions demeurent néanmoins s’agissant du développement de cette industrie. Les économies africaines parviendront-elles à transformer le potentiel d’extraction en potentiel de création d’emplois dans ce secteur, ou dans ceux, indirects, qui interviennent localement ? Elles devraient, pour ce faire, chercher à limiter l’influence des acteurs économiques privés étrangers en augmentant l’implication des acteurs nationaux, notamment dans la sous-traitance et la fourniture de biens et de services en lien avec l’industrie extractive.

L’enjeu est colossal, car la récession, entamée avec la pandémie de Covid-19, risque sans conteste de s’aggraver avec les conséquences de la guerre entre la Fédération de Russie et l’Ukraine. Le choc sur le prix des produits de base – dont le blé et le coton – qu’elle provoque risque d’entraîner des effets encore plus terribles pour certains pays d’Afrique qu’elle ne le fait pour l’Europe. La hausse des prix d’importation, notamment des denrées alimentaires, exerce déjà une pression sur l’inflation de certaines de ces économies, et la plus grosse difficulté résidera certainement dans l’augmentation du prix du pain, à l’origine déjà de troubles sociaux dans le passé. Dans un contexte où la sécurité alimentaire n’a cessé de se détériorer du fait des conflits, des phénomènes météorologiques extrêmes, puis finalement, des conséquences économiques de la pandémie (voir en ce sens le Rapport « Vue d’ensemble régionale de la sécurité alimentaire et de la nutrition en Afrique 2020 », FAO, CEA, CUA), la guerre entre la Russe et l’Ukraine pourrait déclencher une crise alimentaire aux conséquences humanitaires terribles.

Les potentiels revenus générés par la production et la fourniture du gaz ouvrent à ces Etats de nouvelles perspectives, qu’ils devront être capables de mobiliser pour leur propre indépendance alimentaire, et donc en gardant à l’esprit l’urgence écologique, dans le financement de leur secteur agricole, pour les infrastructures, l’irrigation, l’électricité et les routes, ainsi que la recherche et la vulgarisation agricoles

 

Conflit Ukraine: La guerre pour longtemps

Conflit Ukraine: La guerre pour longtemps

La stratégie de Moscou en Ukraine marque un tournant. Les négociations sont dans l’impasse, l’offensive militaire se concentre sur le Donbass et le Sud-Est. L’acte II de la guerre s’annonce plus dur encore et les Européens n’ont d’autre choix que de s’y impliquer davantage, observe dans sa chronique Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde ». 
Chronique.Au moins, les choses sont claires. A son tour, le chancelier autrichien, Karl Nehammer, a fait le voyage à Moscou, lundi 11 avril, dans l’espoir que, représentant un pays non membre de l’OTAN, il pourrait arracher quelque chose, un cessez-le-feu, une concession peut-être, à Vladimir Poutine dans sa guerre contre l’Ukraine. Lui aussi s’est cassé les dents. Cela « n’a pas été une visite amicale », a-t-il reconnu sur le chemin du retour. Cet entretien, « dur », avec un président russe « massivement pénétré d’une logique de guerre » l’a rendu « plutôt pessimiste ».Il y a de quoi. Les crimes de guerre commis par l’armée russe dans les environs de Kiev ont marqué un tournant. Même le président français Emmanuel Macron, adepte du maintien du fil du dialogue avec M. Poutine envers et contre tout, ne lui a plus parlé depuis le 29 mars. Mais surtout, sept semaines après son déclenchement, la guerre russe en Ukraine est entrée dans une nouvelle phase, militaire, idéologique et géopolitique. Et l’acte II de ce drame européen s’annonce plus dur encore.

Après l’échec du scénario initial de l’opération éclair qui visait à renverser le pouvoir à Kiev et à prendre le contrôle du pays, Moscou a modifié sa stratégie. Les forces russes qui devaient prendre Kiev, mises en échec par la résistance ukrainienne, se sont repliées. Le Kremlin veut éviter l’enlisement dans une guérilla sur un territoire trop vaste et rebelle.

L’action est à présent concentrée sur l’Est et le Sud-Est, plus proches des bases de la Russie. Pilonnée depuis des semaines, Marioupol est sur le point de tomber. L’armée russe prépare une offensive sur l’ensemble du Donbass ; elle va y affronter les troupes ukrainiennes les plus aguerries et les mieux équipées. Vladimir Poutine, expliquent ses thuriféraires à Moscou, a besoin d’une victoire pour sa parade du 9 mai, célébration traditionnellement grandiose de la victoire de la « grande guerre patriotique » : un trophée ukrainien de l’« opération militaire spéciale » arriverait à point nommé. Mardi, le président russe a estimé que les négociations avec l’Ukraine étaient « dans l’impasse » ; « l’opération sera donc menée à son terme ».

Conflit Ukraine-Russie : de la chute de Poutine à l’apocalypse nucléaire

Conflit Ukraine-Russie : des scénarios de l’horreur

Dans tous les cas, les conséquences du conflit en Ukraine risquent d’être dramatiques pour les ukrainiens, pour les Russes mais aussi pour l’ensemble de l’économie mondiale qui pourrait bien s’écrouler. Le Figaro évoque les scénarios possibles. 

Éliminer Poutine

En frappant l’économie russe de sanctions élaborées depuis novembre, avec un nouveau train en cours de préparation, ils entendent fragiliser Vladimir Poutine jusqu’à provoquer sa chute. L’armée pourrait décider de ne plus le suivre, le peuple se révolter face à une crise économique majeure, les oligarques s’éloigner après la saisie de leurs avoirs. Mais la perspective reste confuse.

« Un changement de régime en Russie peut sembler la seule porte de sortie dans cette tragédie. Mais (…) cela n’est pas plus susceptible d’améliorer les choses que de les empirer », écrit sur son compte Twitter Samuel Charap, chercheur à la RAND corporation. « Le scénario d’un successeur libéral réformateur implorant le pardon pour les péchés de Poutine serait génial, mais ce serait génial aussi de gagner au loto », ironise-t-il.

Même prudence du côté d’Andrei Kolesnikov, du Carnegie Center, qui constate que Poutine, selon des analyses indépendantes, reste populaire. Et « pour le moment, la pression financière occidentale sans précédent » a transformé la classe politique russe et les oligarques « en supporters indéfectibles » de leur chef.

Écraser l’Ukraine

L’armée russe est supérieure et pourrait le conduire à soumettre l’Ukraine. Mais les difficultés semblent à beaucoup insurmontables.

« C’est une guerre que Vladimir Poutine ne peut pas gagner, quelles que soient sa durée et la cruauté de ses méthodes », assure l’historien britannique Lawrence Freedman, du King’s College de Londres. « Entrer dans une ville n’est pas la même chose que la tenir. »

Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), expose plusieurs alternatives. Annexion pure et simple ? « Cela n’a peu près aucune chance de se produire », écrit-il. Division de l’Ukraine, comme la Corée ou l’Allemagne en 1945 ? À peine plus plausible, selon lui. Reste l’option où « la Russie parvient à battre les forces ukrainiennes et installer un régime fantoche à Kiev ».

Une longue guerre comme en Tchétchénie

Les Ukrainiens ont surpris les Russes, l’Occident, eux-mêmes peut-être, avec une mobilisation totale, même si destructions et pertes sont massives.

« L’État, l’armée, l’administration ne se sont pas effondrés », constate un diplomate occidental. Contrairement au discours de Poutine, « la population n’accepte pas les Russes comme des libérateurs », ajoute-t-il, évoquant « probablement dans la chaîne militaire russe des difficultés qu’il est trop tôt pour qualifier ».

La résistance est en outre portée par Volodymyr Zelensky, un ex-comique devenu président de l’Ukraine qui a stupéfait le monde par son sang-froid et son courage. Soutenues par les services de renseignement occidentaux et des livraisons d’armes, les forces ukrainiennes peuvent entraîner leur adversaire dans un conflit urbain destructeur, mais où la connaissance du terrain sera décisive. Or l’expérience montre que les guérillas sont rarement défaites.

Une guerre mondiale

L’Ukraine partage ses frontières avec quatre membres de l’OTAN jadis membres du bloc soviétique, pour lequel Poutine ne cache pas sa nostalgie. Après avoir absorbé le Bélarus, envahi l’Ukraine, peut-il regarder du côté de la Moldavie, petit État coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, voire la Géorgie, sur la côte Est de la mer Noire ?

Moscou pourrait tenter de rompre les équilibres de sécurité européens et transatlantiques « en provoquant des incidents aux frontières de l’Europe » ou via notamment des cyberattaques, estime Bruno Tertrais.

Mais la Russie osera-t-elle défier l’OTAN et son article 5, qui impose à l’alliance de répondre si un membre est attaqué ?  »Peu probable tant les deux parties veulent l’éviter », avance Pascal Ausseur, ex-amiral, directeur de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES). Pour autant, « la rentrée de forces russes dans un pays de l’OTAN, la Lituanie par exemple pour relier Kaliningrad (au Bélarus) reste envisageable« , précise-t-il à l’AFP.

« Une méprise ou un accrochage sont également possibles aux frontières (européennes) de l’Ukraine ou en mer Noire, où de nombreux aéronefs et navires de guerre sont déployés dans un espace restreint et une ambiance électrique. »

L’apocalypse nucléaire

Poutine a fait monter les enchères en plaçant en « état spécial d’alerte » ses forces nucléaires dimanche dernier, déclaration à la fois inquiétante et sans substance réelle – une partie des armes nucléaires sont constamment utilisables en un rien de temps.

De là, deux types d’opinions. Celles portées notamment par Christopher Chivvis (Carnegie) pour qui une bombe, fut-elle « tactique » et donc d’impact localisé, pourrait être utilisée.

« Franchir le seuil nucléaire ne signifierait pas nécessairement (…) une immédiate guerre thermonucléaire mondiale. Mais elle constituerait un tournant extrêmement dangereux dans l’Histoire du monde », écrit-il.

D’autres, comme Gustav Gressel, du Conseil européen des relations internationales (ECFR), sont plus rassurants. « Il n’y a pas de préparation côté russe pour une frappe nucléaire », estime-t-il. Les annonces de Poutine « sont essentiellement destinées aux publics occidentaux pour nous faire peur ».

(Avec l’Afp – Adam Plowright et Didier Lauras)

S’attendre à une très longue guerre en Ukraine

S’attendre à un long conflit en Ukraine

La résistance acharnée que l’Ukraine a jusqu’ici opposée à la Russie ne suffira pas à faire reculer Moscou, qui ne consentira à négocier réellement qu’en position de force estime Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po qui prévoit aussi un long conflit

 

Après le choc initial de l’offensive russe, l’espoir semble renaître en Ukraine.

Attaqué depuis tous les points cardinaux, le pays a résisté. Alors que de nombreuses villes ont été frappées et que son centre névralgique, Kiev, se trouve dans le viseur russe, les institutions se sont jusqu’à présent maintenues. Nié dans son identité nationale par Vladimir Poutine, le peuple ukrainien a enrayé la conquête éclair de son territoire.

Contre toute attente, presque une semaine après le début de la guerre, les troupes russes n’ont pas pris le contrôle du territoire ukrainien. Signe de la limite de leur action, des négociations se sont même tenues hier entre belligérants.

On doit saluer la résilience des forces ukrainiennes. Mais on ne doit surtout pas se réjouir trop tôt, à l’Ouest de l’Europe : une deuxième vague de l’offensive russe est inéluctable. Elle est en cours et elle répond à des motivations structurelles de la présidence russe.

En effet, les autorités de Moscou ne peuvent se satisfaire de leurs avancées territoriales actuelles – aussi larges soient-elles. D’une part, la Russie n’a pas atteint ses principaux objectifs stratégiques ; d’autre part, le leadership russe s’est placé dans une situation de « vaincre ou mourir » ; enfin, dans l’état actuel des choses, le Kremlin n’aborderait pas des négociations de paix dans une position suffisamment forte pour obtenir des concessions majeures de la part du camp ukrainien et des Occidentaux. Traditionnellement, les Russes négocient quand les gains militaires sur le terrain sont substantiels.

La ligne de front est loin d’être figée et la guerre, loin d’être finie. Nous allons vivre, nous vivons déjà une « deuxième guerre d’Ukraine » qui sera encore plus violente que l’offensive de la semaine dernière.

La Russie n’a pas atteint ses objectifs stratégiques en Ukraine

Les combats ne font que commencer en Ukraine car la situation actuelle ne correspond pas au fameux « état final recherché » par les autorités russes en Ukraine – autrement dit, à la vision qu’elles se font de ce que serait leur victoire.

Si l’on examine l’agenda explicite de la présidence russe, l’« opération militaire spéciale » en Ukraine obéit à plusieurs buts : éviter un « génocide » des russophones, « dénazifier » le pays et le « démilitariser ».

Aujourd’hui, les succès militaires russes sont notables au sud, à proximité de la Crimée, dans l’est dans les territoires du Bassin du Don (Donbass), dans la région de Kharkiv et surtout au nord, dans la région de Kiev. Les forces armées russes ont même fait craindre, par leur Blietzkrieg, une disparition rapide de l’État ukrainien.

Toutefois, les autorités de Moscou ne peuvent considérer leur mission (illusoire) comme accomplie : les forces ukrainiennes sont loin d’être défaites et les institutions du pays, on l’a dit, fonctionnent. La Russie n’est pas en position d’installer un gouvernement pro-russe plus ou moins fantoche à Kiev.

Si l’on analyse la situation actuelle au vu des objectifs implicites ou cachés de la Russie, on constate que, là encore, il est impossible au Kremlin de se satisfaire des gains qu’il a obtenus jusqu’ici. L’Ukraine est plus que jamais tournée vers l’Union européenne, comme en atteste la demande d’adhésion exceptionnelle déposée par le président Zelensky, qui sera examinée au plus vite par l’UE ; l’OTAN est plus que jamais engagée en Europe centrale et orientale ; et la population ukrainienne ne s’est pas divisée.

Autrement dit, la Russie n’a pas encore obtenu, les armes à la main, ce qu’elle demande depuis plus d’une décennie, à savoir un arrimage de l’Ukraine à sa propre zone d’influence politique, militaire et économique. L’invasion n’a pas annulé la révolution de Maïdan par laquelle, en 2014, l’Ukraine avait refusé de se détourner de l’UE et de retourner dans l’escarcelle de Moscou.

La Russie est aujourd’hui condamnée à continuer la guerre sous peine de graves troubles dans ses cercles de décision.

La deuxième offensive russe promet d’être d’autant plus dure que la Russie a développé et rôdé une approche particulière des négociations de cessez-le-feu, comme l’ont montré les précédents des accords dits « de Minsk » sur le Donbass et le forum d’Astana sur la Syrie.

Depuis dix ans, les autorités russes conduisent des opérations militaires pour pouvoir ensuite (et, souvent, en même temps) négocier en position de force. Pour la diplomatie russe, il n’y a pas de solution de continuité entre guerre et négociation mais, au contraire, une imbrication permanente : quand elle estime les concessions insuffisantes de la part de l’adversaire, elle n’hésite pas à relancer les combats. Diplomatie et action militaire se complètent et s’épaulent l’une l’autre.

C’est pourquoi il apparaît que les négociations lancées hier en Biélorussie sont au mieux un premier pas, au pire une diversion. En effet, Moscou n’est pas en mesure d’obtenir, au cours de ces pourparlers, ce qu’elle veut arracher à l’Ukraine par les combats.

Tant qu’elle n’occupe pas Kiev, tant qu’elle ne contrôle pas la totalité du Donbass (au-delà du territoire des deux républiques sécessionnistes de la LNR et de la DNR) ou tant qu’elle n’a pas établi une continuité territoriale entre la Crimée et le Donbass, elle ne pourra pas obtenir la réforme constitutionnelle de l’Ukraine qu’elle exige - une réforme qui garantirait la neutralité, la démilitarisation et la décentralisation du pays.

Elle ne sera sûrement pas non plus en mesure de faire annuler les sanctions diplomatiques et économiques sans précédent adoptées par les Européens. Et elle ne pourra pas forcer une éventuelle partition de l’Ukraine pour réduire le territoire contrôlé par Kiev au statut d’État-croupion. En effet, pour Moscou, l’enjeu de négociations sera non seulement l’avenir de l’Ukraine mais également le futur de ses relations avec l’UE et donc le démantèlement des sanctions ;

Autrement dit, même si la Russie veut négocier, elle ne le fera sûrement pas depuis sa position militaire actuelle. Les opérations de guerre vont continuer jusqu’à ce que Moscou puisse négocier en position de force.

Une raison supplémentaire très puissante joue en faveur d’une nouvelle offensive russe, rapide, implacable et massive : le président russe à mis sa crédibilité personnelle dans la balance. Le 21 février dernier, il a en effet impliqué tous les membres de son Conseil national de sécurité en les consultant, devant les caméras, sur la reconnaissance par la Russie des Républiques séparatistes autoproclamées.

La décision d’envahir l’Ukraine a exposé les cercles de décision qui entourent le président russe à de nombreuses sanctions. Même si le contrôle qu’il exerce sur les institutions est fort, il se doit de montrer aujourd’hui que les coûts payés par les dirigeants valent la peine d’être supportés au regard des gains stratégiques et politiques engrangés. Or, à l’heure actuelle, la disproportion est éclatante entre les résultats obtenus et les dommages économiques, financiers et politiques subis par ces dirigeants. L’option choisie par le président russe le condamne à une victoire incontestable. Il ne n’a pas encore emportée.

Pour Vladimir Poutine lui-même, la guerre en Ukraine ne peut que se poursuivre, jusqu’à la victoire qu’il espère. Aujourd’hui la Russie s’est elle-même condamnée à mener une « deuxième campagne militaire en Ukraine ». Celle-ci sera d’autant plus meurtrière que la première a rencontré une forte résistance. Les civils des grandes villes feront assurément les frais de cette spirale maximaliste russe.

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Par Cyrille Bret, Géopoliticien, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation

Géopolitique–Conflit Ukraine : du bluff ?

Géopolitique–Conflit Ukraine : du bluff

 

 

Tandis que le ton monte entre Poutine et Biden à propos de l’Ukraine, certains se demandent si la tension ne correspond pas en faite à des coups  politiques qui servent les intérêts intérieurs des protagonistes ( Biden et Poutine qui connaissent une sérieuse baisse de crédibilité et de popularité dans leuer pays respectifs). « C’est un coup de bluff bilatéral », a estimé samedi 12 février sur franceinfo Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF-Sciences Po. Aussi sans doute pour Macron qui se sert de l’Ukraine pour sa campagne électorale et qui intervient dans un conflit en faisant semblant d’être le médiateur. Un médiateur d’ailleurs aussitôt contredit par les autorités russes quand il attribue à Poutine des propos qui n’a pas prononcés.Ce qui fait croire aussi croire à une grande opération de bluff, c’est que les Russes n’ont pas pour habitude de prévenir quand ils investissent militairement un territoire.

 

Comment expliquez-vous les récents propos de Joe Biden sur une possible « attaque imminente » de la Russie en Ukraine ?

Florent Parmentier : Joe Biden n’a pas une opinion publique derrière lui qui est pro-guerre. L’opinion publique américaine est assez indifférente à la question de l’Ukraine donc Joe Biden doit vendre à son opinion publique et à ses alliés une victoire qui passerait par le fait de ne pas avoir d’invasion russe en Ukraine. Pour cela, il doit accentuer la pression, la tension. Plus elle est élevée plus le fait de ne pas avoir de conflit sera vécu comme une victoire : Joe Biden en faiseur de paix face à une Russie qui avait foncièrement envie d’en découdre avec l’Ukraine. Par ailleurs, Joe Biden doit rassurer les Européens les plus inquiets. Les Polonais, les Etats baltes. Il doit montrer que c’est lui qui est à la tête du leadership entre les Etats-Unis d’un côté et les Européens de l’autre. Rien ne serait pire, pour ces pays, que de voir que les Américains sont indifférents au sort de ce qu’il se passe à leurs frontières. Et puis, il s’agit de garantir la crédibilité de l’Otan et la clause de solidarité en cas d’attaque prévue par l’article 5.

C’est un coup de bluff ?

C’est un coup de bluff bilatéral. De l’autre côté on peut aussi penser que le fait, pour la Russie, de mettre autant d’hommes dans les troupes n’est pas rationnel si vous n’attaquez pas tout de suite. Si vous attendez avant d’attaquer, vous vous privez de 50% de l’efficacité d’une attaque, de l’effet de surprise. Ce qui fait dire que du côté de la Russie, l’enjeu n’est pas prioritairement d’envahir l’Ukraine. Peut-être que ce n’est même pas l’enjeu du tout. L’enjeu c’est d’obtenir une forme de garantie de sécurité, une remise en cause de l’architecture de sécurité en Europe. C’est probablement ce que vient chercher Vladimir Poutine et c’est là-dedans que la France s’est engouffrée avec l’idée d’essayer de faire des propositions qui pourraient convenir aux deux, confirmer l’engagement américain sur le sol européen et correspondre aux attentes de la Russie. La question qui se pose, c’est de savoir si ça conviendra aussi aux Ukrainiens.

Donc Vladimir Poutine n’est pas en train de préparer une invasion ?

Vladimir Poutine, à ce stade, est le maître des horloges. Il n’a pas d’élection, d’enjeux de politique intérieure, à se poser. Donc il peut faire durer cette position très inconfortable pour les Européens et les Etats-Unis et cette pression sur l’Ukraine. Attaquer ne serait pas rationnel. En revanche, la question que chacun doit se poser c’est, que se passe-t-il le jour d’après pour la Russie si elle attaque l’Ukraine ? De ce point de vue-là, il n’y a pas grand-chose à gagner pour la Russie. Il y a plus à gagner si la Russie arrive à faire accepter aux Ukrainiens les conclusions des accords de Minsk de 2014 et 2015 qui sont aujourd’hui jugés à Kiev comme étant très défavorables aux intérêts ukrainiens.

Conflit Ukraine : du bluff

Conflit Ukraine : du bluff

 

 

Tandis que le ton monte entre Poutine et Biden à propos de l’Ukraine, certains se demandent si la tension ne correspond pas en faite à des coups  politiques qui servent les intérêts intérieurs des protagonistes ( Biden et Poutine qui connaissent une sérieuse baisse de crédibilité et de popularité dans leuer pays respectifs). « C’est un coup de bluff bilatéral », a estimé samedi 12 février sur franceinfo Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF-Sciences Po. Aussi sans doute pour Macron qui se sert de l’Ukraine pour sa campagne électorale et qui intervient dans un conflit en faisant semblant d’être le médiateur. Un médiateur d’ailleurs aussitôt contredit par les autorités russes quand il attribue à Poutine des propos qui n’a pas prononcés.Ce qui fait croire aussi croire à une grande opération de bluff, c’est que les Russes n’ont pas pour habitude de prévenir quand ils investissent militairement un territoire.

 

Comment expliquez-vous les récents propos de Joe Biden sur une possible « attaque imminente » de la Russie en Ukraine ?

Florent Parmentier : Joe Biden n’a pas une opinion publique derrière lui qui est pro-guerre. L’opinion publique américaine est assez indifférente à la question de l’Ukraine donc Joe Biden doit vendre à son opinion publique et à ses alliés une victoire qui passerait par le fait de ne pas avoir d’invasion russe en Ukraine. Pour cela, il doit accentuer la pression, la tension. Plus elle est élevée plus le fait de ne pas avoir de conflit sera vécu comme une victoire : Joe Biden en faiseur de paix face à une Russie qui avait foncièrement envie d’en découdre avec l’Ukraine. Par ailleurs, Joe Biden doit rassurer les Européens les plus inquiets. Les Polonais, les Etats baltes. Il doit montrer que c’est lui qui est à la tête du leadership entre les Etats-Unis d’un côté et les Européens de l’autre. Rien ne serait pire, pour ces pays, que de voir que les Américains sont indifférents au sort de ce qu’il se passe à leurs frontières. Et puis, il s’agit de garantir la crédibilité de l’Otan et la clause de solidarité en cas d’attaque prévue par l’article 5.

C’est un coup de bluff ?

C’est un coup de bluff bilatéral. De l’autre côté on peut aussi penser que le fait, pour la Russie, de mettre autant d’hommes dans les troupes n’est pas rationnel si vous n’attaquez pas tout de suite. Si vous attendez avant d’attaquer, vous vous privez de 50% de l’efficacité d’une attaque, de l’effet de surprise. Ce qui fait dire que du côté de la Russie, l’enjeu n’est pas prioritairement d’envahir l’Ukraine. Peut-être que ce n’est même pas l’enjeu du tout. L’enjeu c’est d’obtenir une forme de garantie de sécurité, une remise en cause de l’architecture de sécurité en Europe. C’est probablement ce que vient chercher Vladimir Poutine et c’est là-dedans que la France s’est engouffrée avec l’idée d’essayer de faire des propositions qui pourraient convenir aux deux, confirmer l’engagement américain sur le sol européen et correspondre aux attentes de la Russie. La question qui se pose, c’est de savoir si ça conviendra aussi aux Ukrainiens.

Donc Vladimir Poutine n’est pas en train de préparer une invasion ?

Vladimir Poutine, à ce stade, est le maître des horloges. Il n’a pas d’élection, d’enjeux de politique intérieure, à se poser. Donc il peut faire durer cette position très inconfortable pour les Européens et les Etats-Unis et cette pression sur l’Ukraine. Attaquer ne serait pas rationnel. En revanche, la question que chacun doit se poser c’est, que se passe-t-il le jour d’après pour la Russie si elle attaque l’Ukraine ? De ce point de vue-là, il n’y a pas grand-chose à gagner pour la Russie. Il y a plus à gagner si la Russie arrive à faire accepter aux Ukrainiens les conclusions des accords de Minsk de 2014 et 2015 qui sont aujourd’hui jugés à Kiev comme étant très défavorables aux intérêts ukrainiens.

Conflits Ukraine : l’Europe menace le gaz russe

Conflit Ukraine : l’Europe menace le gaz russe 

 

 

Il est clair que le gaz russe constitue désormais une arme économique mais aussi géopolitique pour régler les conflits avec la Russie. En effet désormais l’union économique n’exclut de bloquer le le gaz russe à destination de l’Europe et en particulier de l’Allemagne en cas de dégradation de nature conflictuelle des relations entre la Russie et l’Ukraine. Même l’Allemagne a dû consentir à se plier à la menace européenne. Il est très important que la Russie comprenne qu’une attaque contre l’Ukraine aura un coût économique très élevé pour elle », a souligné le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.

Parmi les ministres les plus déterminés à agir contre la Russie figure Gabrielius Landsbergis, chef de la diplomatie lituanienne. « Les sanctions sur la table sont économiques et financières. Elles devront être sans précédent, car la dissuasion est le meilleur moyen d’empêcher une guerre. Nous devons être prêts et forts dans notre réplique, car la Russie s’est préparée pour un conflit », a-t-il averti.

La ministre allemande Annalena Baerbock, dont c’était la première réunion bruxelloise depuis l’entrée en fonction du gouvernement Scholz, a souligné que la « souveraineté de l’Ukraine ne saurait être remise en question ». Sur la question de savoir si le pipeline Nordstream 2 entre la Russie et l’Allemagne pourrait servir de levier dans le rapport de force avec Moscou, elle a temporisé et renvoyé à ses déclarations antérieures. Dimanche, elle a révélé sur la chaîne ZDF que les Etats-Unis et le gouvernement sortant d’Angela Merkel ont convenu qu’en cas de nouvelle escalade, ce gazoduc ne pourrait entrer en service.

Conflit russe : l’arme du gaz de Biden

Conflit russe : l’arme du gaz de Biden

 

C’est en toute transparence que Biden a clairement fait entendre à Poutine que les États-Unis pourraient utiliser l’arme du gaz comme sanction économique en cas d’agression de l’Ukraine.

Poutine agresse l’Ukraine car il ne veut pas que ce pays devienne membre de l’OTAN. Les Américains et leurs alliés considèrent que cette revendication n’est pas acceptable. « Les pays de l’Otan décident qui est membre, pas la Russie », avait déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki.

Dans cette affaire, l’Allemagne se trouve un peu en position délicate dans la mesure où elle est devenue dépendante du gaz russe sur le plan énergétique est donc d’une certaine manière aussi politique.

La prochaine présidence française de l’union européenne qui va débuter au début de l’année devra nécessairement préciser la position officielle de l’Europe sur ce sujet.

Au-delà du conflit de la pêche, l’enjeu du brexit lui-même

Au-delà du conflit de la pêche, l’enjeu du brexit lui-même

Jean-Francis Pécresse des Echos explique fort justement qu’il faut résister à Boris Johnson non seulement concernant le conflit de la page mais au-delà sur les autres aspects du bre xit  en particulier concernant la frontière avec l’Irlande qui constitue le cœur même de l’accord. Un accord que Johnson veut faire voler en éclats. (Extrait)

Avec toute la perfidie dont elle est capable, Albion a montré le peu de cas qu’elle faisait de son ancien partenaire européen en oeuvrant à l’annuation du mirobolant contrat français des sous-marins australiens.

Entre sa volonté de retirer du marché commun un maximum d’avantages, puis sa décision de s’en retirer sans payer les frais de sortie, avec enfin ses exigences insolentes dans l’interminable négociation du Brexit, voilà des années que le Royaume-Uni joue les fauteurs de trouble en Europe. Il n’en fait plus partie, et cela continue. Cela ne peut plus durer, alors que l’Union a déjà assez à faire avec son flanc Est.

Avec ce conflit sur la pêche, l’occasion est donc belle de signifier à son imprévisible et capricieux Premier ministre, Boris Johnson, que l’on ne peut pas impunément se moquer des accords signés. Bien sûr, nous n’en serions pas là si celui sur la pêche avait été mieux négocié afin de garantir sans ambiguïté le droit de tous les chalutiers français ayant jeté leur filet avant 2021 dans la zone poissonneuse des 6-12 milles de continuer à le faire.

Résister aujourd’hui à Boris Johnson est une exigence pour les intérêts de la France mais aussi pour ceux de l’Europe. La commission serait bien inspirée de se ranger sans ambiguïté derrière Paris faute de quoi la prochaine étape sera la sortie unilatérale du protocole nord-irlandais, lequel impose d’indispensables contrôles douaniers et sanitaires en mer d’Irlande . Autrement dit la clé de voûte du Brexit…

Un cadre, complexe et inconfortable, a été laborieusement posé aux nouvelles relations entre le Royaume Uni et l’Europe continentale. Mais il a le mérite d’exister et ne peut être l’otage des foucades d’un Boris Johnson attisant outre-Manche le sentiment nationaliste pour faire oublier ses propres déboires. Ceux d’un Brexit qui prive les Britanniques d’innombrables produits, et peut-être même de sapin de Noël. Ceux aussi d’une gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Guerre de la saucisse, querelle sur les migrants, conflit sur la pêche… le « french bashing » permanent est peut-être une stratégie, il ne fait pas une politique.

Derrière le conflit de la pêche, l’enjeu du brexit lui-même

Derrière le conflit de la pêche, l’enjeu du brexit lui-même

Jean-Francis Pécresse des Echos explique fort justement qu’il faut résister à Boris Johnson non seulement concernant le conflit de la page mais au-delà sur les autres aspects du break site en particulier la frontière avec l’Irlande qui constitue le cœur même de l’accord. Un accord que Johnson veut faire voler en éclats.(Extrait)

Avec toute la perfidie dont elle est capable, Albion a montré le peu de cas qu’elle faisait de son ancien partenaire européen en oeuvrant à l’annuation du mirobolant contrat français des sous-marins australiens.

Entre sa volonté de retirer du marché commun un maximum d’avantages, puis sa décision de s’en retirer sans payer les frais de sortie, avec enfin ses exigences insolentes dans l’interminable négociation du Brexit, voilà des années que le Royaume-Uni joue les fauteurs de trouble en Europe. Il n’en fait plus partie, et cela continue. Cela ne peut plus durer, alors que l’Union a déjà assez à faire avec son flanc Est.

Avec ce conflit sur la pêche, l’occasion est donc belle de signifier à son imprévisible et capricieux Premier ministre, Boris Johnson, que l’on ne peut pas impunément se moquer des accords signés. Bien sûr, nous n’en serions pas là si celui sur la pêche avait été mieux négocié afin de garantir sans ambiguïté le droit de tous les chalutiers français ayant jeté leur filet avant 2021 dans la zone poissonneuse des 6-12 milles de continuer à le faire.

Résister aujourd’hui à Boris Johnson est une exigence pour les intérêts de la France mais aussi pour ceux de l’Europe. La commission serait bien inspirée de se ranger sans ambiguïté derrière Paris faute de quoi la prochaine étape sera la sortie unilatérale du protocole nord-irlandais, lequel impose d’indispensables contrôles douaniers et sanitaires en mer d’Irlande . Autrement dit la clé de voûte du Brexit…

Un cadre, complexe et inconfortable, a été laborieusement posé aux nouvelles relations entre le Royaume Uni et l’Europe continentale. Mais il a le mérite d’exister et ne peut être l’otage des foucades d’un Boris Johnson attisant outre-Manche le sentiment nationaliste pour faire oublier ses propres déboires. Ceux d’un Brexit qui prive les Britanniques d’innombrables produits, et peut-être même de sapin de Noël. Ceux aussi d’une gestion calamiteuse de la crise sanitaire. Guerre de la saucisse, querelle sur les migrants, conflit sur la pêche… le « french bashing » permanent est peut-être une stratégie, il ne fait pas une politique.

Conflit palestinien : la fuite en avant de Benyamin Nétanyahou

Conflit palestinien : la fuite en avant de Benyamin Nétanyahou

La fuite en avant sécuritaire de Benyamin Nétanyahou a suscité un élan nationaliste palestinien et offert au Hamas l’occasion de s’affirmer grâce à sa capacité de riposte militaire face à un Fatah moribond, analyse la chercheuse dans une tribune au « Monde ».

Tribune

L’actuelle confrontation entre Israël et le Hamas donne en apparence une impression de déjà-vu. A l’instar des opérations de 2009, 2012 et 2014, elle s’inscrit dans un environnement international brouillé par un changement d’administration aux Etats-Unis, un contexte d’élections en Israël, mais aussi une tentative de rapprochement inter palestinien.

Fragilisé sur la scène politique intérieure, le premier ministre Benyamin Nétanyahou joue de nouveau la carte de la diversion même si, cette fois, la situation est sensiblement différente tant par la démonstration de force du Hamas que par les mobilisations inattendues des Palestiniens d’Israël.

Depuis la fin du mois d’avril, des militants de tous bords se mobilisent contre l’expulsion de vingt-huit familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est. Loin d’être inédites, ces expropriations s’inscrivent dans la continuité d’une politique de spoliation des biens des Palestiniens de Jérusalem-Est qu’Israël occupe illégalement depuis 1967. Si les précédentes mobilisations ne sont jamais restées sous silence, elles ont, cette fois, eu une résonnance toute particulière marquée par une campagne internationale sur les réseaux sociaux pour « sauver Sheikh Jarrah ».

Dans l’impasse, Nétanyahou a joué sa carte favorite : dépolitiser le dossier pour l’amener sur le terrain du religieux et du sécuritaire

Autre élément significatif, la véhémence des nationalistes religieux israéliens mobilisés en faveur de l’expulsion des Palestiniens. Critiqué à l’international, dépassé sur sa droite, Nétanyahou, déjà incapable de former un gouvernement, se retrouve dans l’impasse.

Comme souvent, il a alors joué sa carte favorite : dépolitiser le dossier pour l’amener sur le terrain du religieux et du sécuritaire. En quelques jours, la confrontation s’est déplacée de Sheikh Jarrah vers Al-Aqsa puis d’Al-Aqsa vers la bande de Gaza.

 

A Al-Aqsa, les forces de sécurité israéliennes ont installé sans raison apparente des barrières métalliques empêchant les réunions quotidiennes de Palestiniens devant la porte de Damas en ce mois de ramadan. Comme en 2017, l’installation de barrières a provoqué leur colère. Celle-ci a été brutalement réprimée par la police israélienne – qui a fait preuve d’une violence toute particulière en pénétrant dans l’enceinte même de la mosquée pendant la prière – secondée par des extrémistes juifs, partisans de l’avocat et député d’extrême droite Itamar Ben Gvir. Galvanisés par leur victoire au Parlement, ces derniers se sont lancés dans de véritables chasses à l’homme au cri de « morts aux Arabes »

Fin prochaine du conflit commercial entre AIRBUS ET BOEING ?

Fin prochaine du conflit commercial entre AIRBUS ET BOEING ?

L’administration américaine a assuré qu’elle souhaite un accord entre l’Europe et les États-Unis pour mettre fin au conflit entre les deux zones concernant Airbus et Boeing accusés l’un et l’autre de profiter de subventions illégales. Un conflit qui dure depuis des années et arbitré de maintenir très approximative par l’organisation mondiale du commerce qui une fois donne raison à l’Europe, une autre fois aux États-Unis.

 

La représentante américaine au Commerce Katherine Tai a répété lors d’une audition devant la Chambre des représentants que son objectif était de conclure un accord d’ici deux mois conformément à la trêve annoncée début mars sur les tarifs douaniers punitifs.

 

« J’ai beaucoup d’espoir et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour nous assurer que nous atteignons l’objectif au cours de cette période de quatre mois », a-t-elle assuré. Si elle a relevé « le potentiel à réaliser » en terme de coopération économique entre les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne, comme la veille devant le Sénat, elle n’a pas dévoilé où en étaient les négociations, ni les points éventuels d’achoppements. Du côté de Bruxelles, aucune information n’a non plus filtré sur les progrès éventuels pour résoudre ce conflit qui dure depuis 17 ans.

Conflit Airbus-Boeing : sanctions réciproquement levées

 Conflit Airbus-Boeing : sanctions réciproquement levées

 

Des sanctions réciproques avaient été décidées par l’Union européenne d’une part par les États-Unis d’autre part. Un conflit qui dure depuis des années à propos des subventions publiques que  recevraient les constructeurs automobiles des deux régions concernées. L’OMC avait autorisé l’union européenne à taxer récemment le matériel aéronautique américain de Boeing. En représailles,  les États-Unis avaient mis en place des taxes non seulement sur des avions européens mais aussi sur des alimentaires comme le vin  français..

 

Vendredi, les Etats-Unis et l’Union européenne ont provisoirement enterré la hache de guerre en suspendant pendant quatre mois les surtaxes douanières que les deux parties avaient mis en place dans le contentieux qui les oppose à l’OMC depuis dix-sept ans sur les aides respectives à leur secteur aéronautique, notamment Airbus et Boeing, jugées illégales.

 

Ce compromis porte sur les surtaxes imposées depuis octobre 2019 par Washington sur quelque 7,5 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros) d’exportations européennes vers les Etats-Unis.

 

Conflit palestinien : les États-Unis pour une solution à deux Etats ?

Conflit palestinien : les États-Unis pour une solution à deux Etats ?

 

 

 

Un certain nombre d’Etats se sont déjà prononcés pour deux Etats en Palestine mais jusque-là les États-Unis s’étaient toujours montrés assez réticents suivant en cela la position d’Israël. Il semble bien que la position américaine pourrait officiellement évoluer dans le sens d’une reconnaissance d’une partition en Palestine- Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré lundi à son homologue israélien qu’une solution à deux Etats du conflit israélo-palestinien était la meilleure pour l’avenir d’Israël, a déclaré le Département d’Etat américain.

Antony Blinken, dans un appel avec le ministre israélien des affaires étrangères Gabi Ashkenazi, « a souligné la conviction de l’administration Biden que la solution à deux Etats est la meilleure façon d’assurer l’avenir d’Israël en tant qu’Etat juif et démocratique, vivant en paix aux côtés d’un Etat palestinien viable et démocratique », a déclaré le Département d’Etat.

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