L’EX-ROI JUAN CARLOS : les mains dans le pot de confiture !
L’ancien roi d’Espagne Juan Carlos qui a permis le rétablissement de la démocratie en Espagne va cependant quitter son pays. Il a été pris un peu bêtement les mains dans le pot de confiture à l’occasion d’un marché de TGV en Arabie Saoudite. Une rétro commission de l’ordre de 100 millions d’euros. À comparer avec la fortune d’Elizabeth II d’Angleterre, entre 500 millions et 1 milliard, et qui profite de la politique agricole commune pour améliorer son livret d’épargne- L’ancien roi d’Espagne n’a pas suffisamment sollicité l’ ingénierie d’optimisation fiscale qui permet aux milliardaires d’arrondir leurs fins de mois. Bref, il a sans doute manqué un expert fiscaliste à Juan Carlos.
La différence entre l’ancien roi d’Espagne et la reine d’Angleterre c’est que les revenus royaux britanniques sont, eux, légaux . Comme sont légales les acrobaties fiscales des milliardaires- Dans un communiqué publié par la Maison royale, dont le quotidien espagnol El País a eu connaissance, le roi émérite assure qu’il quitte le pays « en raison de la répercussion publique » des événements de sa vie privée sur son son fils, le roi Felipe VI.
« Guidé à présent par la conviction de rendre le meilleur service aux Espagnols, à leurs institutions, et à toi en tant que Roi, je t’informe de ma décision réfléchie de m’exiler, en cette période, en dehors de l’Espagne », a écrit l’ancien souverain cité dans le communiqué de la Maison Royale, où le roi Felipe VI accepte et le remercie pour sa décision.
Début juin, la Cour suprême espagnole avait annoncé l’ouverture d’une enquête pour établir si Juan Carlos avait une responsabilité pénale dans une affaire de corruption présumée quand l’Arabie saoudite avait confié à un consortium espagnol la construction du TGV de la Mecque.
La justice enquête sur ces faits depuis 2018, mais en vertu de l’immunité dont il bénéficie, seule la Cour suprême peut chercher à cerner la responsabilité de l’ancien monarque, aujourd’hui âgé de 82 ans, et uniquement pour des faits commis après son abdication.
« C’est une décision que je prends avec une profonde peine, mais une grande sérénité », poursuit l’ancien souverain dans sa lettre.
Le dossier avait été ouvert en septembre 2018 à la suite de la publication d’enregistrements de l’ancienne maîtresse de Juan Carlos, Corinna Zu Sayn-Wittgenstein, qui affirmait que le souverain avait encaissé une commission pour la concession d’un contrat de 6,7 milliards d’euros pour la construction d’un train à grande vitesse entre La Mecque et Médine à un consortium d’entreprises espagnoles.
« Il s’agirait d’un éventuel délit de corruption dans les transactions commerciales internationales », avait alors signalé le parquet.
Le quotidien suisse Tribune de Genève a affirmé début mars que Juan Carlos avait reçu, en 2008, 100 millions de dollars du roi Abdallah d’Arabie saoudite, sur un compte en Suisse d’une fondation panaméenne. Le même mois, le quotidien The Daily Telegraph rapportait que Felipe VI était également bénéficiaire de cette fondation.