Archive pour le Tag 'concepts'

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

 

Une nouvelle fois dans le cadre d’une conjoncture politique incertaine et une opinion publique désabusée, Macron se lance dans le bricolage idéologique. Ainsi vient-il de décider soudainement de créer un nouveau machin : le conseil national de la Refondation.

L’allusion au conseil national de la résistance de 1944 est évidemment aussi grossière qu’  approximative. En outre son objet en 1944 était contradictoire avec le dessin de Macron de supprimer toute institution collective représentative a commencer  par son propre parti qui va prochainement aux législatives faire encore la preuve de son extrême faiblesse sur le terrain.

La Refondation de Macron constitue une sorte de récupération d’un concept déjà utilisé par de nombreux partis politiques et autres organisations. L’idée consiste à unir pour reconstruire. Ce qui n’est pas exactement l’objet de Macron qui au nom du néo libéralisme économique et politique détruit les fondements politiques mais aussi culturels sur lesquels reposent les bases du pays.

Ce n’est pas la première fois que Macron récupère des concepts qu’il transforme en slogans comme par exemple le grand débat national qui n’a jamais débouché sur rien et qui se résuma en grande opération médiatique avec pour seule star Macron s’enivrant de ses propres mots pendant des heures et des heures devant des élus et des experts qui n’en pouvant plus finissaient par dormir ou partir.

Le bilan de Macron sur le plan politique sera terrible car il a réussi à détruire les organisations républicaines pour laisser uniquement les partis extrêmes sur la scène politique. Le macronisme  ne survivra pas à Macron qui résulte d’un bricolage idéologique hétérogène et contradictoire. Macron,  c’est le fameux en même temps. Il n’est ni de droite ni de gauche théoriquement mais pratiquement à la fois  de droite et de gauche, de nulle part voire « d’ailleurs » comme était Jobert en son temps.

L’idéologie de Marcon et surtout d’inspiration jupitérienne : moi, moi, moi !

Dernière exemple de ce maître de l’Olympe française: la nomination de la transparente première ministre, Élisabeth Borne, sans réelle compétence, sans référence politique et sa connaissance socio-économique. Le type même de personnage qui plaît à Macron qui entend gouverner seul non seulement sans parti, sans recours au Parlement mais aussi son gouvernement.

La plupart des médias reconnaissent  à Macron une grande intelligence, ce qu’on peut lui accorder mais  une sorte d’intelligence de nature machiavélique et égocentrique qui ne repose pas réellement sur une grande culture. Plutôt sur les recettes de boutiquiers    d’instituts politique et de l’ENA. Le fond importe peu, la forme tient lieu de philosophie et d’orientation. Pour résumer : sur tous les sujets, parler, parler, parler jusqu’à l’enivrement.

Macron n’est ni un technicien ni un expert comme ceux qui sortent de polytechnique mais ce n’est pas non plus un intellectuel comme ce que produit l’École normale supérieure où d’ailleurs Macron a été recalé.

Non, c’est l’archétype de l’énarque inspiré par les méthodes commerciales américaines. On gère le pays comme une start-up en slalomant  au gré du marché des idées. Bref le handicap des logique administratives françaises qui s’ajoutent aux idées commerciales et politiques des marchands du temple américain. Un mélange de néo libéralisme économique et de  wokisme . L’illusion du progressisme mais la certitude du déclin au final si l’on en juge par l’état lamentable de la société qui doit maintenant gérer des crises structurelles partout en matière notamment de dette,  de sécurité, de santé, d’école, d’environnement et même de défense ( voir le piteux recul de la force Barkanne par exemple).

Ce conseil national de la Refondation constitue bien un exemple du grand vide idéologique du macronisme plus apte à détruire qu’à construire. Par une œuvre de constructeur mais plutôt de brocanteur opportuniste.

Politique-Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

Politique-Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

 

Une nouvelle fois dans le cadre d’une conjoncture politique incertaine et une opinion publique désabusée, Macron se lance dans le bricolage idéologique. Ainsi vient-il de décider soudainement de créer un nouveau machin : le conseil national de la Refondation.

L’allusion au conseil national de la résistance de 1944 est évidemment aussi grossière qu’  approximative. En outre son objet en 1944 était contradictoire avec le dessin de Macron de supprimer toute institution collective représentative a commencer  par son propre parti qui va prochainement aux législatives faire encore la preuve de son extrême faiblesse sur le terrain.

La Refondation de Macron constitue une sorte de récupération d’un concept déjà utilisé par de nombreux partis politiques et autres organisations. L’idée consiste à unir pour reconstruire. Ce qui n’est pas exactement l’objet de Macron qui au nom du néo libéralisme économique et politique détruit les fondements politiques mais aussi culturels sur lesquels reposent les bases du pays.

Ce n’est pas la première fois que Macron récupère des concepts qu’il transforme en slogans comme par exemple le grand débat national qui n’a jamais débouché sur rien et qui se résuma en grande opération médiatique avec pour seule star Macron s’enivrant de ses propres mots pendant des heures et des heures devant des élus et des experts qui n’en pouvant plus finissaient par dormir ou partir.

Le bilan de Macron sur le plan politique sera terrible car il a réussi à détruire les organisations républicaines pour laisser uniquement les partis extrêmes sur la scène politique. Le macronisme  ne survivra pas à Macron qui résulte d’un bricolage idéologique hétérogène et contradictoire. Macron,  c’est le fameux en même temps. Il n’est ni de droite ni de gauche théoriquement mais pratiquement à la fois  de droite et de gauche, de nulle part voire « d’ailleurs » comme était Jobert en son temps.

L’idéologie de Marcon et surtout d’inspiration jupitérienne : moi, moi, moi !

Dernière exemple de ce maître de l’Olympe française: la nomination de la transparente première ministre, Élisabeth Borne, sans réelle compétence, sans référence politique et sa connaissance socio-économique. Le type même de personnage qui plaît à Macron qui entend gouverner seul non seulement sans parti, sans recours au Parlement mais aussi son gouvernement.

La plupart des médias reconnaissent  à Macron une grande intelligence, ce qu’on peut lui accorder mais  une sorte d’intelligence de nature machiavélique et égocentrique qui ne repose pas réellement sur une grande culture. Plutôt sur les recettes de boutiquiers    d’instituts politique et de l’ENA. Le fond importe peu, la forme tient lieu de philosophie et d’orientation. Pour résumer : sur tous les sujets, parler, parler, parler jusqu’à l’enivrement.

Macron n’est ni un technicien ni un expert comme ceux qui sortent de polytechnique mais ce n’est pas non plus un intellectuel comme ce que produit l’École normale supérieure où d’ailleurs Macron a été recalé.

Non, c’est l’archétype de l’énarque inspiré par les méthodes commerciales américaines. On gère le pays comme une start-up en slalomant  au gré du marché des idées. Bref le handicap des logique administratives françaises qui s’ajoutent aux idées commerciales et politiques des marchands du temple américain. Un mélange de néo libéralisme économique et de  wokisme . L’illusion du progressisme mais la certitude du déclin au final si l’on en juge par l’état lamentable de la société qui doit maintenant gérer des crises structurelles partout en matière notamment de dette,  de sécurité, de santé, d’école, d’environnement et même de défense ( voir le piteux recul de la force Barkanne par exemple).

Ce conseil national de la Refondation constitue bien un exemple du grand vide idéologique du macronisme plus apte à détruire qu’à construire. Par une œuvre de constructeur mais plutôt de brocanteur opportuniste.

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

 

Une nouvelle fois dans le cadre d’une conjoncture politique incertaine et une opinion publique désabusée, Macron se lance dans le bricolage idéologique. Ainsi vient-il de décider soudainement de créer un nouveau machin : le conseil national de la Refondation.

L’allusion au conseil national de la résistance de 1944 est évidemment aussi grossière qu’  approximative. En outre son objet en 1944 était contradictoire avec le dessin de Macron de supprimer toute institution collective représentative a commencer  par son propre parti qui va prochainement aux législatives faire encore la preuve de son extrême faiblesse sur le terrain.

La Refondation de Macron constitue une sorte de récupération d’un concept déjà utilisé par de nombreux partis politiques et autres organisations. L’idée consiste à unir pour reconstruire. Ce qui n’est pas exactement l’objet de Macron qui au nom du néo libéralisme économique et politique détruit les fondements politiques mais aussi culturels sur lesquels reposent les bases du pays.

Ce n’est pas la première fois que Macron récupère des concepts qu’il transforme en slogans comme par exemple le grand débat national qui n’a jamais débouché sur rien et qui se résuma en grande opération médiatique avec pour seule star Macron s’enivrant de ses propres mots pendant des heures et des heures devant des élus et des experts qui n’en pouvant plus finissaient par dormir ou partir.

Le bilan de Macron sur le plan politique sera terrible car il a réussi à détruire les organisations républicaines pour laisser uniquement les partis extrêmes sur la scène politique. Le macronisme  ne survivra pas à Macron qui résulte d’un bricolage idéologique hétérogène et contradictoire. Macron,  c’est le fameux en même temps. Il n’est ni de droite ni de gauche théoriquement mais pratiquement à la fois  de droite et de gauche, de nulle part voire « d’ailleurs » comme était Jobert en son temps.

L’idéologie de Marcon et surtout d’inspiration jupitérienne : moi, moi, moi !

Dernière exemple de ce maître de l’Olympe française: la nomination de la transparente première ministre, Élisabeth Borne, sans réelle compétence, sans référence politique et sa connaissance socio-économique. Le type même de personnage qui plaît à Macron qui entend gouverner seul non seulement sans parti, sans recours au Parlement mais aussi son gouvernement.

La plupart des médias reconnaissent  à Macron une grande intelligence, ce qu’on peut lui accorder mais  une sorte d’intelligence de nature machiavélique et égocentrique qui ne repose pas réellement sur une grande culture. Plutôt sur les recettes de boutiquiers    d’instituts politique et de l’ENA. Le fond importe peu, la forme tient lieu de philosophie et d’orientation. Pour résumer : sur tous les sujets, parler, parler, parler jusqu’à l’enivrement.

Macron n’est ni un technicien ni un expert comme ceux qui sortent de polytechnique mais ce n’est pas non plus un intellectuel comme ce que produit l’École normale supérieure où d’ailleurs Macron a été recalé.

Non, c’est l’archétype de l’énarque inspiré par les méthodes commerciales américaines. On gère le pays comme une start-up en slalomant  au gré du marché des idées. Bref le handicap des logique administratives françaises qui s’ajoutent aux idées commerciales et politiques des marchands du temple américain. Un mélange de néo libéralisme économique et de  wokisme . L’illusion du progressisme mais la certitude du déclin au final si l’on en juge par l’état lamentable de la société qui doit maintenant gérer des crises structurelles partout en matière notamment de dette,  de sécurité, de santé, d’école, d’environnement et même de défense ( voir le piteux recul de la force Barkanne par exemple).

Ce conseil national de la Refondation constitue bien un exemple du grand vide idéologique du macronisme plus apte à détruire qu’à construire. Par une œuvre de constructeur mais plutôt de brocanteur opportuniste.

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

 

Refondation ! Macron, le brocanteur des concepts

 

Une nouvelle fois dans le cadre d’une conjoncture politique incertaine et une opinion publique désabusée, Macron se lance dans le bricolage idéologique. Ainsi vient-il de décider soudainement de créer un nouveau machin : le conseil national de la Refondation.

L’allusion au conseil national de la résistance de 1944 est évidemment aussi grossière qu’  approximative. En outre son objet en 1944 était contradictoire avec le dessin de Macron de supprimer toute institution collective représentative a commencer  par son propre parti qui va prochainement aux législatives faire encore la preuve de son extrême faiblesse sur le terrain.

La Refondation de Macron constitue une sorte de récupération d’un concept déjà utilisé par de nombreux partis politiques et autres organisations. L’idée consiste à unir pour reconstruire. Ce qui n’est pas exactement l’objet de Macron qui au nom du néo libéralisme économique et politique détruit les fondements politiques mais aussi culturels sur lesquels reposent les bases du pays.

Ce n’est pas la première fois que Macron récupère des concepts qu’il transforme en slogans comme par exemple le grand débat national qui n’a jamais débouché sur rien et qui se résuma en grande opération médiatique avec pour seule star Macron s’enivrant de ses propres mots pendant des heures et des heures devant des élus et des experts qui n’en pouvant plus finissaient par dormir ou partir.

Le bilan de Macron sur le plan politique sera terrible car il a réussi à détruire les organisations républicaines pour laisser uniquement les partis extrêmes sur la scène politique. Le macronisme  ne survivra pas à Macron qui résulte d’un bricolage idéologique hétérogène et contradictoire. Macron,  c’est le fameux en même temps. Il n’est ni de droite ni de gauche théoriquement mais pratiquement à la fois  de droite et de gauche, de nulle part voire « d’ailleur »s comme était Jobert en son temps.

L’idéologie de Marcon et surtout d’inspiration jupitérienne : moi, moi, moi !

Dernière exemple de ce maître de l’Olympe française: la nomination de la transparente première ministre, Élisabeth Borne, sans réelle compétence, sans référence politique et sa connaissance socio-économique. Le type même de personnage qui plaît à Macron qui entend gouverner seul non seulement sans parti, sans recours au Parlement mais aussi son gouvernement.

La plupart des médias reconnaissent  à Macron une grande intelligence, ce qu’on peut lui accorder mais  une sorte d’intelligence de nature machiavélique et égocentrique qui ne repose pas réellement sur une grande culture. Plutôt sur les recettes de boutiquiers    d’instituts politique et de l’ENA. Le fond importe peu, la forme tient lieu de philosophie et d’orientation. Pour résumer : sur tous les sujets, parler, parler, parler jusqu’à l’enivrement.

Macron n’est ni un technicien ni un expert comme ceux qui sortent de polytechnique mais ce n’est pas non plus un intellectuel comme ce que produit l’École normale supérieure où d’ailleurs Macron a été recalé.

Non, c’est l’archétype de l’énarque inspiré par les méthodes commerciales américaines. On gère le pays comme une start-up en slalomant  au gré du marché des idées. Bref le handicap des logique administratives françaises qui s’ajoutent aux idées commerciales et politiques des marchands du temple américain. Un mélange de néo libéralisme économique et de  wokisme . L’illusion du progressisme mais la certitude du déclin au final si l’on en juge par l’état lamentable de la société qui doit maintenant gérer des crises structurelles partout en matière notamment de dette,  de sécurité, de santé, d’école, d’environnement et même de défense ( voir le piteux recul de la force Barkanne par exemple).

Ce conseil national de la Refondation constitue bien un exemple du grand vide idéologique du macronisme plus apte à détruire qu’à construire. Par une œuvre de constructeur mais plutôt de brocanteur opportuniste.

Politique-Quel sens pour les concepts de gauche et de droite en France

Politique-Quel sens pour les concepts de gauche et de  droite en France

 

A la veille d’une nouvelle élection présidentielle, les Français ont-ils toujours des valeurs politiques très clivées ? Par Pierre Bréchon, Auteurs historiques The Conversation France; Bruno Cautrès, Sciences Po et Gilles Ivaldi.

Au cœur de cette campagne présidentielle, complexifiée par l’invasion de l’Ukraine et ses conséquences géopolitiques, de très nombreux articles et commentaires évoquent le brouillage des courants idéologiques au sein des forces politiques françaises. Ils n’en utilisent pas moins des vocables traditionnels tels que centre gauche, centre droit, gauche modérée ou radicale, « droite » des socialistes ou encore la « gauche » des Républicains. Que comprendre dans cette confusion à la fois sémantique mais aussi, parfois, idéologique ?

L’emploi généralisé – et pratique – des vocables de gauche et de droite remonte à un siècle ou deux, comme expliqué dans deux articles pour The Conversation, le premier juste avant l’élection présidentielle de 2017 pour rappeler cette histoire depuis la Révolution française, le second pour montrer que le vocabulaire fonctionnait toujours après l’élection, même si le nouveau président se voulait « ni gauche, ni droite » ou parfois « en même temps » de gauche et de droite.

D’après les enquêtes, les Français pouvaient toujours identifier le positionnement des hommes politiques en utilisant les critères de la gauche et de la droite, et qu’on observait toujours dans l’opinion de forts liens entre les valeurs des citoyens et leur positionnement sur une échelle gauche droite. Par ailleurs, les préférences en termes de politiques publiques sont, elles aussi, fortement marquées par la dimension gauche-droite : les citoyens qui veulent plus de dépenses publiques pour la santé et l’éducation ou qui ne souhaitent pas la réduction du nombre de fonctionnaires sont généralement plus à gauche, et ceux qui veulent plus de dépenses publiques et de moyens pour les politiques de sécurité ou plus de liberté pour les entreprises sont davantage à droite, comme l’ont montré plusieurs vagues l’enquête électorale 2017 du CEVIPOF, notamment les vagues 1 et 12.

Or, dans le même temps, depuis plusieurs décennies, un certain nombre d’observateurs critiquent ce vocabulaire qui, à leurs yeux, ne voudrait plus rien dire. Le sentiment d’une disparition du clivage gauche-droite est renforcé par le fait qu’une partie des électeurs est elle aussi dubitative à l’égard de notions dont elle ne perçoit plus véritablement le sens. Ce paradoxe s’explique assez bien : beaucoup de citoyennes et de citoyens ont l’impression que les gouvernants de droite et de gauche font à peu près les mêmes politiques, alors qu’eux même ont des valeurs assez marquées, soit à droite, soit à gauche.

Qu’en est-il en 2022, à la veille d’une nouvelle élection présidentielle complexifiée par la guerre en Ukraine ? Emmmanuel Macron vient juste d’officialiser sa candidature. Sa lettre aux Français dresse les grandes orientations de sa campagne, sans référence directe à la gauche et à la droite mais en utilisant discrètement des thématiques issues des deux camps, par exemple la lutte contre les inégalités ou l’invitation à la participation citoyenne pour la gauche, travailler plus et continuer la baisse des impôts pour la droite.

Les Français ont-ils toujours des valeurs politiques très clivées ? Quel impact peut avoir le fait que certains candidats, pour attirer davantage d’électeurs, peuvent parfois « brouiller les cartes » en retenant dans leur programme des positions nuancées, les unes renvoyant à des valeurs de droite, les autres à des valeurs de gauche ? L’importance du clivage de valeurs parmi les électeurs peut être analysée grâce aux résultats de deux enquêtes très récentes du Cevipof, le Baromètre de la confiance politique et l’Enquête électorale française.

Tout d’abord, l’enquête électorale mesure le positionnement de chacun sur l’échelle d’orientation politique, qu’on peut comparer aux résultats obtenus en décembre 2016. Dans les deux cas, seule une très faible minorité refuse de se positionner sur l’échelle gauche droite : 7% en 2022 contre 4% cinq ans avant. Les référentiels de la gauche et de la droite continuent donc de faire sens pour la très grande majorité des Françaises et des Français.

Le questionnaire du Baromètre de la Confiance politique récent énonce pour sa part des affirmations politiques renvoyant à des valeurs habituellement clivées entre gauche et droite dans trois domaines privilégiés : l’économie, l’immigration et l’islam, les questions de société. Qu’observe-t-on lorsqu’on considère les réponses de chaque groupe d’identité politique dans chacun de ces domaines ?

Pour l’économie tout d’abord  on voit que certaines affirmations, habituellement considérées comme de gauche – évoquant avec des termes nouveaux des opinions qui rappellent les discours de lutte des classes -, sont largement majoritaires dans l’opinion : pour 73% des répondants, l’économie fonctionne au bénéfice des patrons qui « exploitent » les travailleurs ; pour plus de la moitié (57%) des interviewés, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres pour établir la justice sociale.

Mais on trouve aussi des majorités conséquentes pour soutenir des idées économiques libérales, traditionnellement considérées comme de droite : les chômeurs sont suspectés de ne pas véritablement beaucoup chercher du travail par 61% des enquêtés ; il faudrait également réduire le nombre de fonctionnaires pour la moitié des répondants ; il faudrait aussi donner davantage de libertés aux entreprises (58%). La nécessité de se protéger dans un monde incertain et très concurrentiel est, elle, plus disputée -43% pensent que la France devrait se protéger davantage -, de même que le jugement sur l’appartenance de la France à l’Union européenne, qui est jugée positive par 43% des interviewés.

On peut en conclure qu’un certain nombre de Français, tout en étant très critique sur le fonctionnement d’une économie capitaliste, n’en accepte pas moins certains de ses fondements, manifestant non pas des incohérences mais des positions nuancées. On peut vouloir davantage de redistribution sociale tout en acceptant un système libéral.

Cela dit, pour chaque affirmation, on trouve de très fortes différences d’appréciation selon qu’on s’identifie à la gauche ou à la droite de l’échiquier politique, les opinions publiques montrant une certaine proximité avec les idées des candidats. La nécessité de se protéger avec des mesures de préférence nationale et de protectionnisme économique est au cœur des propositions des candidats d’extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour ; le discours de type anticapitaliste fait écho aux positions défendues par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon ou Fabien Roussel ; le discours assez disqualifiant sur les chômeurs renvoie à certains propos polémiques d’Emmanuel Macron, dont le quinquennat a été marqué par la droitisation et par la mise en œuvre de politiques sociales incitatives de teneur libérale.

Ces tendances en fonction de l’échelle gauche droite ne sont cependant pas toujours linéaires. On voit notamment que la droite radicale a des idées parfois plus sociales que la droite modérée, traduisant l’ancrage populaire de son électorat, en particulier celui de Marine Le Pen, par exemple sur le retour à la retraite à 60 ans.

Les affirmations sur l’immigration et l’islam aboutissent à des conclusions semblables. Près de deux tiers des Français jugent qu’il y a trop d’immigrés en France et ont peur de l’islam qui mettrait en danger les valeurs de la République. Dans le même temps, la moitié de la population juge que les immigrés sont une source d’enrichissement culturel, ce qui montre là encore des nuances dans le discours majoritaire.

Ici, le clivage gauche-droite est particulièrement saillant : pour chaque affirmation, les écarts entre gauche et droite sont très importants, montrant que ces questions polarisent fortement les opinions publiques, probablement plus fortement qu’autrefois.

Enfin, sur les questions concernant les problèmes de société, le sentiment général de ne plus se reconnaître dans les valeurs de la société française est majoritaire dans les cinq groupes de positionnement politique, mais cependant beaucoup plus marqué chez les Français s’identifiant à la droite et à l’extrême droite, adeptes des valeurs traditionnelles. Le recours à la procréation médicalement assistée pour les femmes seules et homosexuelles est, on le voit, largement accepté, mais beaucoup plus à gauche qu’à droite. Les réponses sur le rétablissement de la peine de mort sont très partagées mais fortement dépendantes de l’orientation politique des individus (de 26% dans la gauche radicale à 77% à l’autre extrémité de l’axe politique).

 

Au final, les données montrent que le clivage gauche-droite, s’il s’est affaibli au fil du temps et a perdu de sa signification aux yeux d’un nombre important de citoyens, continue de structurer de manière significative les attitudes et les valeurs des Françaises et des Français, dans le domaine économique comme sur les questions culturelles ou les grands enjeux de société.

Pour autant, les marqueurs de gauche et de droite ont évolué et ne recoupent plus nécessairement aujourd’hui les contours de groupes sociaux homogènes, de classe ou de pratique religieuse. Ces évolutions reflètent les changements qui se sont opérés dans les grandes valeurs des Françaises et des Français depuis le début des années 1980 l’individualisation de ces valeurs.

 ______

Par Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble ; Bruno Cautrès, Chercheur en sciences politiques, Sciences Po et Gilles Ivaldi, Chercheur en science politique, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

Quel sens pour les concepts de gauche et de droite en France

Quel sens pour les concepts de gauche et de  droite en France

 

A la veille d’une nouvelle élection présidentielle, les Français ont-ils toujours des valeurs politiques très clivées ? Par Pierre Bréchon, Auteurs historiques The Conversation France; Bruno Cautrès, Sciences Po et Gilles Ivaldi.

Au cœur de cette campagne présidentielle, complexifiée par l’invasion de l’Ukraine et ses conséquences géopolitiques, de très nombreux articles et commentaires évoquent le brouillage des courants idéologiques au sein des forces politiques françaises. Ils n’en utilisent pas moins des vocables traditionnels tels que centre gauche, centre droit, gauche modérée ou radicale, « droite » des socialistes ou encore la « gauche » des Républicains. Que comprendre dans cette confusion à la fois sémantique mais aussi, parfois, idéologique ?

L’emploi généralisé – et pratique – des vocables de gauche et de droite remonte à un siècle ou deux, comme expliqué dans deux articles pour The Conversation, le premier juste avant l’élection présidentielle de 2017 pour rappeler cette histoire depuis la Révolution française, le second pour montrer que le vocabulaire fonctionnait toujours après l’élection, même si le nouveau président se voulait « ni gauche, ni droite » ou parfois « en même temps » de gauche et de droite.

D’après les enquêtes, les Français pouvaient toujours identifier le positionnement des hommes politiques en utilisant les critères de la gauche et de la droite, et qu’on observait toujours dans l’opinion de forts liens entre les valeurs des citoyens et leur positionnement sur une échelle gauche droite. Par ailleurs, les préférences en termes de politiques publiques sont, elles aussi, fortement marquées par la dimension gauche-droite : les citoyens qui veulent plus de dépenses publiques pour la santé et l’éducation ou qui ne souhaitent pas la réduction du nombre de fonctionnaires sont généralement plus à gauche, et ceux qui veulent plus de dépenses publiques et de moyens pour les politiques de sécurité ou plus de liberté pour les entreprises sont davantage à droite, comme l’ont montré plusieurs vagues l’enquête électorale 2017 du CEVIPOF, notamment les vagues 1 et 12.

Or, dans le même temps, depuis plusieurs décennies, un certain nombre d’observateurs critiquent ce vocabulaire qui, à leurs yeux, ne voudrait plus rien dire. Le sentiment d’une disparition du clivage gauche-droite est renforcé par le fait qu’une partie des électeurs est elle aussi dubitative à l’égard de notions dont elle ne perçoit plus véritablement le sens. Ce paradoxe s’explique assez bien : beaucoup de citoyennes et de citoyens ont l’impression que les gouvernants de droite et de gauche font à peu près les mêmes politiques, alors qu’eux même ont des valeurs assez marquées, soit à droite, soit à gauche.

Qu’en est-il en 2022, à la veille d’une nouvelle élection présidentielle complexifiée par la guerre en Ukraine ? Emmmanuel Macron vient juste d’officialiser sa candidature. Sa lettre aux Français dresse les grandes orientations de sa campagne, sans référence directe à la gauche et à la droite mais en utilisant discrètement des thématiques issues des deux camps, par exemple la lutte contre les inégalités ou l’invitation à la participation citoyenne pour la gauche, travailler plus et continuer la baisse des impôts pour la droite.

Les Français ont-ils toujours des valeurs politiques très clivées ? Quel impact peut avoir le fait que certains candidats, pour attirer davantage d’électeurs, peuvent parfois « brouiller les cartes » en retenant dans leur programme des positions nuancées, les unes renvoyant à des valeurs de droite, les autres à des valeurs de gauche ? L’importance du clivage de valeurs parmi les électeurs peut être analysée grâce aux résultats de deux enquêtes très récentes du Cevipof, le Baromètre de la confiance politique et l’Enquête électorale française.

Tout d’abord, l’enquête électorale mesure le positionnement de chacun sur l’échelle d’orientation politique, qu’on peut comparer aux résultats obtenus en décembre 2016. Dans les deux cas, seule une très faible minorité refuse de se positionner sur l’échelle gauche droite : 7% en 2022 contre 4% cinq ans avant. Les référentiels de la gauche et de la droite continuent donc de faire sens pour la très grande majorité des Françaises et des Français.

Le questionnaire du Baromètre de la Confiance politique récent énonce pour sa part des affirmations politiques renvoyant à des valeurs habituellement clivées entre gauche et droite dans trois domaines privilégiés : l’économie, l’immigration et l’islam, les questions de société. Qu’observe-t-on lorsqu’on considère les réponses de chaque groupe d’identité politique dans chacun de ces domaines ?

Pour l’économie tout d’abord  on voit que certaines affirmations, habituellement considérées comme de gauche – évoquant avec des termes nouveaux des opinions qui rappellent les discours de lutte des classes -, sont largement majoritaires dans l’opinion : pour 73% des répondants, l’économie fonctionne au bénéfice des patrons qui « exploitent » les travailleurs ; pour plus de la moitié (57%) des interviewés, il faudrait prendre aux riches pour donner aux pauvres pour établir la justice sociale.

Mais on trouve aussi des majorités conséquentes pour soutenir des idées économiques libérales, traditionnellement considérées comme de droite : les chômeurs sont suspectés de ne pas véritablement beaucoup chercher du travail par 61% des enquêtés ; il faudrait également réduire le nombre de fonctionnaires pour la moitié des répondants ; il faudrait aussi donner davantage de libertés aux entreprises (58%). La nécessité de se protéger dans un monde incertain et très concurrentiel est, elle, plus disputée -43% pensent que la France devrait se protéger davantage -, de même que le jugement sur l’appartenance de la France à l’Union européenne, qui est jugée positive par 43% des interviewés.

On peut en conclure qu’un certain nombre de Français, tout en étant très critique sur le fonctionnement d’une économie capitaliste, n’en accepte pas moins certains de ses fondements, manifestant non pas des incohérences mais des positions nuancées. On peut vouloir davantage de redistribution sociale tout en acceptant un système libéral.

Cela dit, pour chaque affirmation, on trouve de très fortes différences d’appréciation selon qu’on s’identifie à la gauche ou à la droite de l’échiquier politique, les opinions publiques montrant une certaine proximité avec les idées des candidats. La nécessité de se protéger avec des mesures de préférence nationale et de protectionnisme économique est au cœur des propositions des candidats d’extrême droite, Marine Le Pen et Éric Zemmour ; le discours de type anticapitaliste fait écho aux positions défendues par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon ou Fabien Roussel ; le discours assez disqualifiant sur les chômeurs renvoie à certains propos polémiques d’Emmanuel Macron, dont le quinquennat a été marqué par la droitisation et par la mise en œuvre de politiques sociales incitatives de teneur libérale.

Ces tendances en fonction de l’échelle gauche droite ne sont cependant pas toujours linéaires. On voit notamment que la droite radicale a des idées parfois plus sociales que la droite modérée, traduisant l’ancrage populaire de son électorat, en particulier celui de Marine Le Pen, par exemple sur le retour à la retraite à 60 ans.

Les affirmations sur l’immigration et l’islam aboutissent à des conclusions semblables. Près de deux tiers des Français jugent qu’il y a trop d’immigrés en France et ont peur de l’islam qui mettrait en danger les valeurs de la République. Dans le même temps, la moitié de la population juge que les immigrés sont une source d’enrichissement culturel, ce qui montre là encore des nuances dans le discours majoritaire.

Ici, le clivage gauche-droite est particulièrement saillant : pour chaque affirmation, les écarts entre gauche et droite sont très importants, montrant que ces questions polarisent fortement les opinions publiques, probablement plus fortement qu’autrefois.

Enfin, sur les questions concernant les problèmes de société, le sentiment général de ne plus se reconnaître dans les valeurs de la société française est majoritaire dans les cinq groupes de positionnement politique, mais cependant beaucoup plus marqué chez les Français s’identifiant à la droite et à l’extrême droite, adeptes des valeurs traditionnelles. Le recours à la procréation médicalement assistée pour les femmes seules et homosexuelles est, on le voit, largement accepté, mais beaucoup plus à gauche qu’à droite. Les réponses sur le rétablissement de la peine de mort sont très partagées mais fortement dépendantes de l’orientation politique des individus (de 26% dans la gauche radicale à 77% à l’autre extrémité de l’axe politique).

 

Au final, les données montrent que le clivage gauche-droite, s’il s’est affaibli au fil du temps et a perdu de sa signification aux yeux d’un nombre important de citoyens, continue de structurer de manière significative les attitudes et les valeurs des Françaises et des Français, dans le domaine économique comme sur les questions culturelles ou les grands enjeux de société.

Pour autant, les marqueurs de gauche et de droite ont évolué et ne recoupent plus nécessairement aujourd’hui les contours de groupes sociaux homogènes, de classe ou de pratique religieuse. Ces évolutions reflètent les changements qui se sont opérés dans les grandes valeurs des Françaises et des Français depuis le début des années 1980 l’individualisation de ces valeurs.

______

Par Pierre Bréchon, Professeur émérite de science politique, Sciences Po Grenoble ; Bruno Cautrès, Chercheur en sciences politiques, Sciences Po et Gilles Ivaldi, Chercheur en science politique, Sciences Po.

La version originale de cet article a été publiée sur The Conversation.

 

Pierre Bréchon, Bruno Cautrès et Gilles Ivaldi 

Retraite, nouveaux concepts l’âge d’équilibre et l’âge pivot !

 Retraite, nouveaux concepts   l’âge d’équilibre et l’âge pivot !

 

Un nouveau concept a été évoqué, en tout cas repris par le premier ministre : l’âge d’équilibre pour le départ en retraite ou âge pivot ;  en fait en lieu et place d’un âge légal qui deviendra de plus en plus théorique. En outre cet  équilibre qui s’opère sur le rapport recettes et dépenses des retraites pourrait varier dans le temps. Pour l’immédiat en fonction des scénarios financiers l’équilibre se situerait autour de 64 ans pour les départs réels (l’âge de 62 ans constituant la norme théorique). En  fait,  cet âge d’équilibre (ou âge pivot) à 64 ans pourrait bien n’être  en vigueur que pour quelques années. En effet tout dépendra pour l’avenir du rapport en actifs et retraités, donc aussi de la croissance. Alors de ce point de vue avec des hypothèses de croissance ne dépassant pas 1 à  2 % ( en tenant compte des gains de productivité) le régime de retraite risque de s’installer dans une situation de déséquilibre pour longtemps Avant même de connaître les conclusions de ce travail, Emmanuel Macron avait prévenu qu’il faudrait « travailler plus longtemps », lors de son intervention post-grand débat. Édouard Philippe a confirmé cet objectif devant les députés ce mercredi lors de son discours de politique générale. Le Premier ministre a cependant pointé les « incertitudes » sur l’avenir et le financement des retraites. La veille, le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites, qui a fuité dans la presse, révélait que le déficit du système serait deux fois plus élevé que prévu d’ici à 2022, atteignant 10 milliards d’euros. Le gouvernement va modifier les règles de départ pour assurer sa pérennité financière:




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol