Compteur Linky: sous surveillance
Un double surveillance d’abord celle de la CNIL, aussi cette action collective lancée par deux avocats toulousains pour autoriser le refus de la pose du compteur Linky réalisée par Enedis. D’une certaine manière, la commission nationale de l’informatique et des libertés a déjà mis sous surveillance le compteur Linky qui se substitue aux anciens compteurs EDF. En même temps , la commission en supprime grandement l’intérêt pour les distributeurs d’électricité. En effet, l’objectif était surtout à partir des conditions d’utilisation réelle de chaque foyer de mettre en place une tarification très fine qui permette d’augmenter les prix de l’électricité en douceur.
En effet , la situation financière d’EDF est particulièrement catastrophique non seulement en raison de son endettement mais aussi des énormes investissements à réaliser pour le grand carénage notamment, aussi pour le traitement des déchets ou encore le développement des EPR. Les besoins de financement sont tels qu’ EDF que les prix devraient doubler en disant. Soit une ans augmentation en moyenne de 6 % politiquement difficile à faire passer. Donc comme pour cette année, l’objectif serait de limiter officiellement l’augmentation d’électricité à 3 % en général mais de la compléter par une augmentation des prix individuels justement par la tarification très diversifiée permise par le compteur Linky.
La commission a exigé que les abonnés donnent leur accord analyser les données fines d’utilisation de l’électricité de chaque abonné. Le problème cependant, c’est que la commission n’a guère de moyens pour vérifier dans quelle mesure les abonnés donneront ou non un accord. La recommandation pourrait donc se révéler assez formelle.
“EDF et Engie recueillent effectivement un consentement auprès de leurs utilisateurs, ce consentement n’est ni spécifique ni suffisamment éclairé s’agissant des données de consommation à l’heure ou à la demi-heure”, écrit la Cnil dans un communiqué. S’agissant d’EDF, “la rédaction de la mention accompagnant la case à cocher ‘j’accepte’ est particulièrement susceptible d’induire l’abonné en erreur sur la portée de son engagement”, estime-t-elle. Concernant Engie, “aucune information suffisamment précise” n’est donnée avant de recueillir le consentement pour “permettre à l’utilisateur de comprendre la différence de portée” entre la collecte des données de consommation journalière et des données de consommation fines à l’heure ou la demi-heure.
L’autre “manquement” relevé par la commission concerne les durées de conservation “parfois trop longues au regard des finalités pour lesquelles les données sont traitées”, conservation “excessive” “en violation” selon la Cnil du règlement général sur la protection des données (RGPD).