Les retraités ne savent pas compter ! Amélie de Montchalin (LREM)
Condescendante et un peu arrogante, la jeune députée Amélie de Montchalin estime que en substance que les retraités ne savent pas compter. C’est moins grave que cet autre déclaration d’un député de LERM qui avait déclaré que les retraités actuels étaient uen génération dorée ! Amélie de Montchalin , Cheffe de file des députés En marche à la commission des finances de l’Assemblée nationale, répond à la grogne des retraités qui ont manifesté jeudi en les invitant à mieux faire leurs comptes sur l’ensemble de l’année et notamment intégrer la baisse de la taxe d’habitation. La députée de 32 ans, qui se présente sur wikipédia comme fille d’uen famille d’agriculteur est en fait une carde supérieur comme son père et n’entretient sans doute que des relations approximatives avec les réalités sociales du français moyen et encore moins des moins favorisés. En outre et surtout, la promesse de la baise de la taxe d’habitation risque d’être équilibrée rapidement, dès 2019, par une hausse considérable de la taxe foncière comme le réclament les collectivités locales. (Avec éventuellement en plus la révision des assiettes). Interview dans le JDD :
Les retraités, qui ont manifesté jeudi, estiment leur pouvoir d’achat menacé, notamment par la hausse de la CSG. Que leur répondez-vous?
Leur colère est légitime, car le pays est aujourd’hui dans un mauvais état économique. Notre responsabilité collective est de retrouver de l’emploi, de la croissance et un modèle de financement de la protection sociale qui soit viable. Les retraités qui ont manifesté jeudi, ils ont travaillé toute leur vie, ils ont payé la retraite de leurs parents et, aujourd’hui, leurs enfants et petits-enfants ne peuvent pas payer leur retraite. Cela faisait quatre ans que leurs retraites n’avaient pas été augmentées.
C’est donc la faute au quinquennat précédent?
Geler les retraites, ce n’était pas un choix politique, ils n’avaient pas les moyens de faire autrement. D’ici 2022, il faut que les retraites puissent augmenter, et non pas artificiellement via des cadeaux fiscaux, mais en recréant une dynamique économique.
Il y aura une revalorisation des petites retraites, décidée en octobre dernier, mais la prochaine hausse n’interviendra pas avant janvier 2019. Pareil pour la suppression de la taxe d’habitation, qui ne va pas intervenir tout de suite. Ces mesures auraient-elles pu entrer en vigueur plus tôt?
Je ne crois pas qu’il y ait un problème de calendrier. Nous, députés, avons voté un paquet de mesures dans le budget 2018. A votre liste, il faut d’ailleurs ajouter le chèque énergie, qui va aider à partir d’avril les foyers modestes à payer leur chauffage, ou encore le crédit d’impôt aux services à la personne, qui n’était pas accessible aux retraités auparavant – ça peut être jusqu’à 1.000 euros d’impôts en moins si vous embauchez quelqu’un deux heures par semaine. Toutes ces mesures, elles arrivent. En France, nous payons les impôts à l’automne : la suppression de la taxe d’habitation par exemple, les contribuables la verront en octobre. Que les Français fassent les comptes à la fin de l’année.
Beaucoup de Français et de retraités, à commencer par ceux qui paient un loyer, font leurs comptes à la fin du mois…
Les Français qui gagnent 2.500 euros et qui paient la taxe d’habitation mensuellement paient déjà un tiers de moins chaque mois. Des millions de Français seront dans le positif fin 2018. Ceux qui se posent des questions sur notre travail doivent avoir une vision annuelle. Moi, j’ai voté un budget pour l’année 2018. Ma responsabilité politique, c’est d’abord de l’appliquer. Et puis, l’opposition de droite nous critique. Leur plan pour financer la protection sociale, c’était d’augmenter la TVA, plutôt que la CSG. Or, la TVA, tout le monde la paie.
Laurent Wauquiez a encore indiqué lundi dernier que la hausse de la TVA, mesure voulue par François Fillon pendant la campagne présidentielle, était une proposition qu’il ne défendra plus…
Laurent Wauquiez dit : « Aucune hausse d’impôts. » Moi, je ne comprends pas comment il va réduire la dépense publique et réduire structurellement le chômage. Je ne comprends pas non plus qu’un responsable politique dénonce des mesures qui ont été annoncées avant l’élection présidentielle et que les Français ont validé par leur vote. Nous faisons l’inverse d’une « politique de signaux » qui se faisait avant. Avant, on prenait une mesure pour envoyer un signal vers une population donnée. Mais cela créait des mécontents et, trois mois plus tard, on changeait finalement de cap. Cela a décrédibilisé la parole politique.
N’y a-t-il pas assez eu de pédagogie de la part de votre camp?
Il y a 25 millions de Français qui vont gagner significativement cette année. Je ne leur demande pas de nous applaudir dans la rue, mais c’est une réalité. Bien sûr, on peut toujours expliquer davantage. Ceci dit, il y a une instrumentalisation de la part de l’opposition. Une mesure annoncée puis votée n’entre pas toujours en vigueur dans l’immédiat, d’un coup de baguette magique.
Une réforme des retraites sous tension
La réforme des retraites doit être lancée d’ici à l’été 2019. Emmanuel Macron a promis un système universel. Cela implique-t-il un système unique, uniforme?
Aujourd’hui, en regardant l’évolution du marché du travail, les carrières sont moins linéaires. Les vies professionnelles naviguent davantage entre le privé, le public, le statut d’indépendant. Cela pose un énorme défi à notre système de retraites. Résultat, une personne en fin de carrière se retrouve parfois avec cinq, six caisses qui financent sa retraite. C’est un système complexe et injuste, car cotiser un euro en tant que professeur ne donne pas les mêmes droits que cotiser un euro en tant qu’agriculteur, médecin ou autre. Un euro cotisé doit valoir la même chose pour toutes les retraites. Il y a donc besoin de remise à plat. Est-ce qu’on va aboutir à un système uniforme, unique pour tous? Cela va dépendre aussi des négociations menées dans le cadre de la réforme. Mais il faut simplifier. Et la solution, c’est que le système des retraites ne dépende plus du statut de l’employeur mais de la personne. Par exemple, les personnes chargées de la maintenance d’une centrale nucléaire ne bénéficient pas d’un statut particulier, alors que les cheminots en ont un. L’idée n’est pas d’opposer les Français, mais plutôt de tendre vers plus de justice.
Avec cette réforme, les régimes spéciaux sont voués à disparaître. Craigniez-vous un mouvement social, comme celui qui s’engage contre la réforme de la SNCF et du statut des cheminots?
Lors de ma campagne, en mi-juin dernier, beaucoup d’électeurs venaient me voir en disant : « On veut bien voter pour vous mais, de toute façon, le pays sera bloqué en septembre et vous reculerez. » Nous avons une méthode, nous croyons à la concertation. Bien sûr, il n’y aura pas forcément de consensus, mais il n’y a pas de surprise : nous nous sommes fait élire pour faire ces réformes, nous les faisons et les Français sont en connaissance de cause. Pas comme la loi El Khomri en 2016 que François Hollande n’avait pas annoncé en 2012. Avec nous, il n’y a pas d’objectif caché.
Les retraités d’aujourd’hui sont-ils issus d’une « génération dorée » comme l’a dit votre collègue, le député En marche Eric Alauzet?
Macro-économiquement, oui, il y a eu une génération qui a bénéficié de la baisse des taux et du plein-emploi des 30 glorieuses. Mais on ne peut pas considérer pour autant que les retraités d’aujourd’hui ont eu une vie professionnelle et personnelle « dorée ». Je ne veux pas condamner ni défendre Eric Alauzet, mais il faut que nous, responsables politiques, fassions attention aux mots employés. Les mots qu’on utilise doivent décrire le réel.