Trop de communes ? De quoi se mêle la Cour des Comptes
La Cour des Comptes dénonce a la « persistance d’un trop grand nombre de trop petites communes ». Parmi les quelque 35 000 municipalités françaises, la moitié (49,6%) sont peuplées de moins de 500 habitants. Et si on considère les communes de moins de 1 000 habitants, le taux monte même à 71,6%. « La dispersion et l’absence de masse critique de la grande majorité des communes françaises distinguent leur situation de celle de la plupart de leurs homologues européennes », note ainsi la Cour des comptes.Le seul problème qu’oublie la Cour des Comptes c’est que les regroupements de communes ont généré des superstructures éloignées des populations et qui entraînent des coûts de fonctionnement et d’investissement qui vienne plomber encore un peu plus la fiscalité locale.
La Cour des Comptes ferait mieux d’examiner le millefeuille administratif et politique. En effet la réforme des collectivités locales n’a pas supprimé de structure mais à ajouter des étagères à des étagères déjà inutiles entre parenthèses communes, regroupements de communes, communauté de communes, départements, régions et bien sûr Etat).
L’organisation sociétale ne doit pas reposer uniquement sur des critères démographiques financiers mais sur des critères sociétaux afin de tendre vers une démocratie réelle et vivante.
En comparaison, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie ont réussi ces dernières années à réduire fortement leur nombre de communes. Résultat, les Allemands comptent 10 795 communes pour 84 millions d’habitants, les Espagnols 8 112 pour 47 millions d’habitants et les Italiens 7 904 pour 60 millions d’habitants. Après activation de la calculette, cela donne en population moyenne : 1 891 habitants pour les communes françaises (en 2017), 7 450 habitants pour les allemandes, 7 960 pour les italiennes, 15 507 pour les polonaises, 19 938 pour les belges ou encore 45 071 pour les néerlandaises.
Pour obtenir des résultats plus rapides, l’Allemagne a choisi d’opérer par des fusions forcées. Mais l’attachement des Français à leur commune a jusqu’à présent conduit les gouvernements successifs à repousser cette solution radicale. Cette relation forte « reflète la demande d’une gestion plus proche des besoins des citoyens, que l’épisode des ‘gilets jaunes’ et la crise sanitaire ont sans doute encore accentuée, remarque la Cour des comptes. Les Français s’identifient ainsi davantage à leur commune qu’aux échelons supérieurs et connaissent mieux leur maire que le président du conseil régional, départemental ou communautaire. »