Pas de guerre commerciale (Fed)
Le président de la FED fait sans doute de la pédagogie et tente d’éloigner les démons en affirmant que la guerre commerciale n’aura pas lieu, que l’économie va bien se porter pendant plusieurs années encore aux Etats-Unis. Une déclaration pour rassurer des milieux économiques particulièrement inquiets des mesures de Trump concernant la hausse des droits de douance sur la Chine et l’Europe en particulier mais surtout sur les risques de rétorsions de part et d’autre qui créent un environnement d’incertitudes. Le président de la Fed a ainsi affirmé qu’il pensait non seulement que l’économie se portait bien, mais qu’une phase de croissance stable s’annonçait, à condition que la Fed mène une politique monétaire adaptée. “Avec une politique monétaire appropriée, le marché du travail restera vigoureux et l’inflation se maintiendra près de 2% pendant plusieurs années”, dit-il dans son texte. Il s’agit des propos les plus clairs à ce jour affirmant que le double objectif de la Fed – emploi et inflation – est à portée de main, plus de dix ans après que les Etats-Unis ont été plongés dans une profonde crise financière. Fed “croit que – pour le moment – la meilleure manière d’aller de l’avant est de continuer à relever progressivement le taux des federal funds”, de manière à suivre le renforcement de l’économie, mais sans relever trop, ni trop vite, les taux pour affaiblir la croissance, a-t-il ajouté. Il n’a pas donné son point de vue sur le rythme auquel il faudrait relever les taux, ni dit s’il pensait, comme certains de ses collègues, que la Fed devrait marquer une pause dans son cycle de hausse des taux à un moment donné de l’an prochain si l’inflation reste maîtrisée. Jérôme Powell a certes reconnu une incertitude entourant la politique commerciale de l’administration Trump qui, selon l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), pourrait mettre en péril la reprise économique mondiale. Mais, a-t-il dit, “il est difficile de prévoir le résultat ultime des discussions de politique commerciale en cours”. Globalement, les risques pour l’économie sont “à peu près équilibrés” avec pour évolution la plus probable une poursuite des créations d’emplois, avec une inflation modérée et une croissance soutenue. Répondant par la suite aux questions des sénateurs, il a toutefois admis qu’imposer des droits de douane élevés pendant une longue période serait néfaste pour l’économie américaine. Sur le marché des futures sur taux à court terme, les traders ont continué à parier sur deux nouvelles hausses de taux cette année après le discours confiant du président de la Fed sur la croissance américaine. Ils continuent de tabler sur un relèvement en septembre et sur plus de 50% de chances d’un autre en décembre, à peu près de la même manière qu’avant le discours. De même, les marchés d’actions et de taux sont restés relativement stables après les propos préliminaires de Powell qui, selon les analystes, n’ont apporté que peu de surprises.
“