Archive pour le Tag 'commerciale'

La «stretchflation»: Technique commerciale pour augmenter les prix en douce

La  «stretchflation»: Technique commerciale pour augmenter les prix en douce

Après la «shrinkflation» , consistant à réduire la quantité d’un produit vendu au même prix, c’est aussi  la «stretchflation», qui consiste certes le poids le  poids mais encore davantage le prix. 

Les industriels n’hésitent pas à utiliser cette technique légale mais peu honnête envers les consommateurs. Concrètement, elle consiste à augmenter le poids d’un produit, tout en appliquant une plus forte hausse de prix en parallèle.

Un groupe industriel explique avoir conçu «un nouveau portefeuille simplifié et de nouveaux formats» en mai dernier. «Sans modifier les dimensions des paquets actuels, la quantité  augmente, ce qui permet de réduire l’espace vide et de garantir plus de générosité, de partage et de convivialité . Cette évolution est indiquée d’une manière claire et transparente sur les packs concernés avec une mention cette  évolution des formats s’accompagne d’une augmentation du prix au kilogramme permettant ainsi à la marque de mieux structurer son offre et de revaloriser son positionnement, tout en restant accessible».

 

Black Friday : Une arnaque commerciale ?

Black Friday : Une une arnaque commerciale

Il y a sans doute quelque chose de contradictoire entre les objectifs environnementaux qui visent à ralentir voire à supprimer certaines consommations inutiles et en même temps multiplier les événements pour inciter les ménages à acheter.

Un événement qui évidemment n’est pas uniquement français ou européen mais importé des États-Unis et qui pourrait constituer comme certaines seules- pas toutes–une sorte d’arnaque. Comment comprendre qu’on puisse en effet vendre des produits à des prix sacrifiés sans mettre en cause la rentabilité du commerce. La vérité c’est que certains produits sont achetés de manière spécifique en prévision de ces événements de solde et ne constitue pas vraiment une affaire compte-tenu de leur médiocre qualité.

À force de multiplier les événements commerciaux, on banalise aussi le concept de soldes qui sont maintenant en réalité pratiquée chaque jour sur certains produits.

On peut comprendre que dans la période où le pouvoir d’achat est largement entamé que les commerçants tentent par tous les moyens de compenser la baisse constatée de consommation. Par contre, ajouter encore un jour de promotion commerciale dans l’année pourrait bien relever d’une arnaque.

Intox influenceurs Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Intox influenceurs Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction.

Sur France Info, Bruno Le Maire a dévoilé mercredi matin les résultats de la dernière campagne de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à leur encontre.

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction, passible de poursuite pour pratiques commerciales trompeuses. Le signe pour Bruno Le Maire d’un besoin urgent de régulation du secteur. Et ce pour empêcher qu’il ne devienne un «Far West» numérique. Le ministre de l’Économie compte même placarder publiquement les noms des influenceurs fautifs.

À la demande de Bercy, la DGCCRF a musclé les contrôles depuis décembre 2022, au point d’en avoir réalisé autant en un trimestre que pendant toute l’année dernière. Dans les 30 influenceurs en état d’infractions, «aucun n’était transparent quant au caractère commercial de sa démarche et l’identité de la personne pour le compte de laquelle il agissait», précise l’autorité de contrôle des fraudes dans un communiqué. En découlera le «prononcé de 18 injonctions de cesser des pratiques illicites, et à 16 procès-verbaux pénaux». Et le communiqué confirme que «Bruno Le Maire et la DGCCRF rendront publiques les mesures prises à l’encontre de certains influenceurs dans une optique de sensibilisation aux enjeux de loyauté».

Le 9 mai, une proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux sera votée au Sénat, après avoir été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Ce texte devrait donner «un cadre clair et plus sécurisant pour le consommateur», renforcer les pouvoirs de la DGCCRF pour faire cesser plus rapidement les comportements illicites, et réaffirmer «les obligations des plateformes numériques [...] concernant la lutte contre les contenus illicites et la modération des comptes d’influenceurs».

Intox Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Intox Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction.

Sur France Info, Bruno Le Maire a dévoilé mercredi matin les résultats de la dernière campagne de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à leur encontre.

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction, passible de poursuite pour pratiques commerciales trompeuses. Le signe pour Bruno Le Maire d’un besoin urgent de régulation du secteur. Et ce pour empêcher qu’il ne devienne un «Far West» numérique. Le ministre de l’Économie compte même placarder publiquement les noms des influenceurs fautifs.

À la demande de Bercy, la DGCCRF a musclé les contrôles depuis décembre 2022, au point d’en avoir réalisé autant en un trimestre que pendant toute l’année dernière. Dans les 30 influenceurs en état d’infractions, «aucun n’était transparent quant au caractère commercial de sa démarche et l’identité de la personne pour le compte de laquelle il agissait», précise l’autorité de contrôle des fraudes dans un communiqué. En découlera le «prononcé de 18 injonctions de cesser des pratiques illicites, et à 16 procès-verbaux pénaux». Et le communiqué confirme que «Bruno Le Maire et la DGCCRF rendront publiques les mesures prises à l’encontre de certains influenceurs dans une optique de sensibilisation aux enjeux de loyauté».

Le 9 mai, une proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux sera votée au Sénat, après avoir été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Ce texte devrait donner «un cadre clair et plus sécurisant pour le consommateur», renforcer les pouvoirs de la DGCCRF pour faire cesser plus rapidement les comportements illicites, et réaffirmer «les obligations des plateformes numériques [...] concernant la lutte contre les contenus illicites et la modération des comptes d’influenceurs».

Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Internet: 30 gros influenceurs épinglés pour fraude commerciale et fiscale

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction.

Sur France Info, Bruno Le Maire a dévoilé mercredi matin les résultats de la dernière campagne de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) à leur encontre.

Sur les 50 influenceurs contrôlés au cours du premier trimestre 2023, 30 étaient en situation d’infraction, passible de poursuite pour pratiques commerciales trompeuses. Le signe pour Bruno Le Maire d’un besoin urgent de régulation du secteur. Et ce pour empêcher qu’il ne devienne un «Far West» numérique. Le ministre de l’Économie compte même placarder publiquement les noms des influenceurs fautifs.

À la demande de Bercy, la DGCCRF a musclé les contrôles depuis décembre 2022, au point d’en avoir réalisé autant en un trimestre que pendant toute l’année dernière. Dans les 30 influenceurs en état d’infractions, «aucun n’était transparent quant au caractère commercial de sa démarche et l’identité de la personne pour le compte de laquelle il agissait», précise l’autorité de contrôle des fraudes dans un communiqué. En découlera le «prononcé de 18 injonctions de cesser des pratiques illicites, et à 16 procès-verbaux pénaux». Et le communiqué confirme que «Bruno Le Maire et la DGCCRF rendront publiques les mesures prises à l’encontre de certains influenceurs dans une optique de sensibilisation aux enjeux de loyauté».

Le 9 mai, une proposition de loi visant à lutter contre les arnaques et les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux sera votée au Sénat, après avoir été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale. Ce texte devrait donner «un cadre clair et plus sécurisant pour le consommateur», renforcer les pouvoirs de la DGCCRF pour faire cesser plus rapidement les comportements illicites, et réaffirmer «les obligations des plateformes numériques [...] concernant la lutte contre les contenus illicites et la modération des comptes d’influenceurs».

Economie-Balance commerciale : déficit record et déclin confirmé de la France

Economie-Balance commerciale : déficit record et déclin confirmé de la France

La situation de la balance commerciale constitue en quelque sorte le principal indicateur de compétitivité d’un pays. Malheureusement le déficit record de la France témoigne du déclin du pays en particulier concernant son industrie.

Après un déficit commercial record en 2021, la balance des échanges de biens de la France a enregistré un plongeon historique en 2022 à 164 milliards d’euros. « Sur ce total, la moitié est imputable à cette balance énergétique et l’autre moitié est liée au déficit structurel qui lui se maintient », indiquait ce mardi le ministre du commerce extérieur.En cause surtout , le manque de compétitivité et l’écroulement de l’industrie dans le pays.

« Ce déficit structurel s’explique par la désindustrialisation du pays. Vingt-cinq ans de désindustrialisation se paient très cher », a- dit Olivier Becht, ministre du commerce extérieur.
Le gouvernement compte justement inverser la tendance et veut mettre l’accent sur la réindustrialisation pour relancer l’activité à l’international, après des années de baisse de la part de l’industrie dans la production. « Quand on regarde nos voisins, on a encore une marche, voire deux, voire trois, que l’on pourrait monter si nous avions une meilleure culture de l’international », a encore affirmé Olivier Becht, ministre du commerce extérieur .

Le déficit enregistré en 2022 est deux fois supérieur à celui de 2021 et 2,5 fois plus haut que la moyenne de la dernière décennie. « Le chiffre global de 2022 n’est pas une surprise. Il vient confirmer les chiffres des 11 premiers mois de l’année », expose Denis Ferrand, économiste et directeur général à COE-Rexecode interrogé par La Tribune.

>Balance commerciale : déficit record et déclin confirmé de la France

Balance commerciale : déficit record et déclin confirmé de la France

Après un déficit commercial record en 2021, la balance des échanges de biens de la France a enregistré un plongeon historique en 2022 à 164 milliards d’euros. « Sur ce total, la moitié est imputable à cette balance énergétique et l’autre moitié est liée au déficit structurel qui lui se maintient », indiquait ce mardi le ministre du commerce extérieur.En cause surtout , le manque de compétitivité et l’écroulement de l’industrie dans le pays.

« Ce déficit structurel s’explique par la désindustrialisation du pays. Vingt-cinq ans de désindustrialisation se paient très cher », a- dit Olivier Becht, ministre du commerce extérieur.
Le gouvernement compte justement inverser la tendance et veut mettre l’accent sur la réindustrialisation pour relancer l’activité à l’international, après des années de baisse de la part de l’industrie dans la production. « Quand on regarde nos voisins, on a encore une marche, voire deux, voire trois, que l’on pourrait monter si nous avions une meilleure culture de l’international », a encore affirmé Olivier Becht, ministre du commerce extérieur .

Le déficit enregistré en 2022 est deux fois supérieur à celui de 2021 et 2,5 fois plus haut que la moyenne de la dernière décennie. « Le chiffre global de 2022 n’est pas une surprise. Il vient confirmer les chiffres des 11 premiers mois de l’année », expose Denis Ferrand, économiste et directeur général à COE-Rexecode interrogé par La Tribune.

Commerce extérieur : déficit record de la balance commerciale

Commerce extérieur : déficit record de la balance commerciale


La balance commerciale constitue le principal indicateur de la compétitivité d’un pays. Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France. Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France.

En 2022, le solde du commerce extérieur a atteint un déficit de 86 milliards d’euros pour les biens et les services (- 55 milliards d’euros supplémentaires entre 2021 et 2022). Pour les seuls biens, la situation est plus qu’inquiétante : – 161 milliards d’euros, avec une augmentation du déficit de 75 milliards d’euros sur la même période. L’ensemble des secteurs industriels sont concernés.
France agricole.

En février 2008, un groupe de travail intitulé « Commission pour la Mesure des Performances Économiques et du Progrès Social (CMPEPS) avec à sa tête le Professeur Joseph. E Stiglitz avait été mis en place à la demande de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République. Les principales observation de ce groupe:

Un réveil tardif

La crise de la Covid-19 a précipité la prise de conscience de notre inquiétante dépendance vis-à-vis de l’étranger pour des secteurs économiques stratégiques. En d’autres termes, la crise sanitaire a souligné le caractère impérieux de la nécessité de renforcer notre indépendance dans certains secteurs.

Ce réveil des consciences a été amplifié par les répercussions résultant des sanctions prises à l’encontre de la Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainien. Nous sommes aujourd’hui confrontés à un choc majeur sur les marchés des matières premières, notamment en matière d’énergie.

La situation préoccupante en matière d’électricité possède des explications directement liées aux politiques publiques françaises et à l’impréparation gouvernementale en matière de mix électrique. Celles-ci sont de trois ordres : conséquence de la crise en Ukraine et des tensions sur le marché du gaz, dysfonctionnements importants du parc nucléaire de l’Hexagone et retard de développement des énergies renouvelables ».

la désindustrialisation

D’après l’INSEE, « en presque trois décennies, la France a perdu près de deux millions d’emplois industriels ». Les délocalisations et la désindustrialisation restent un problème préoccupant en France et inquiètent l’opinion publique. La France est « malade » de sa désindustrialisation dont les premiers effets ont commencé à être plus clairement perceptibles à partir du milieu des années 1980, à la faveur de la concurrence exercée par les pays à bas salaires.

Dans son ouvrage intitulé « Désindustrialisation de la France », Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, retrace l’histoire de la désindustrialisation massive et sans précédent de la France de 1995 à 2015. A juste titre, il fait remarquer que « les chiffres sont éloquents : il y a aujourd’hui 7,5 millions d’emplois dans l’industrie allemande, contre 2,7 millions dans l’industrie française ». Dans une interview donnée sur Europe1 le 13 septembre 2022, l’auteur de l’ouvrage déclare : « Aujourd’hui, l’industrie française compte six millions de salariés à l’étranger […] L’élite industrielle française a pris sa décision : L’industrie , ce n’est plus jamais en France ».

« Au lieu de faire le choix d’une économie de l’offre, complémentaire d’une économie de la demande, on a privilégié cette dernière, financée par la dette et génératrice d’un effondrement de notre balance commerciale » déplore Christian Prat Dit Hauret, professeur à l’IAE – Université de Bordeaux.

La hausse de la facture énergétique n’explique qu’une partie du creusement du déficit. Dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2022, intitulé « Les dispositifs de soutien à l’exportation », souligne que depuis 15 ans notre commerce extérieur connaît des difficultés croissantes et que la balance commerciale ne cesse de se dégrader. Parmi les facteurs qui expliquent la dégradation de la performance française en matière d’exportations de biens, le rapport évoque les faiblesses structurelles de notre économie et une compétitivité insuffisante auxquelles s’est ajoutée la montée en puissance commerciale des pays émergents, surtout de la Chine. A la différence d’autres pays du G7 tels que l’Allemagne et l’Italie, la France n’a pas été capable de résister. Comme le souligne la Cour des Comptes, « le faible dynamisme des exportations, en comparaison de celui des importations, place la France en situation récurrente de déficit extérieur ». Nous sommes devenues une économie essentiellement basée sur les services.

D’après un sondage mené par l’IFOP en novembre 2021, « les idées déclinistes rencontrent une audience réelle dans la population puisque 65 % des Français adhèrent à l’idée selon laquelle la France est un pays en déclin » […] « Il est frappant de constater que les idées déclinistes rencontrent un écho majoritaire dans la quasi-totalité des strates de la société française, quel que soit le genre, l’âge, ou encore la catégorie socio-professionnelle de la personne interrogée. L’idée d’un déclin du pays est à peu près autant partagée par les Français appartenant aux catégories aisées (65 %) que par ceux des catégories pauvres (69 %). Enfin, il convient de noter, toujours après ce sondage, « que pour 68 % des sondés le déclin est plus prononcé en France que dans les autres grands pays européens ».

Economie et Compétitivité–un déficit record de la balance commerciale

Economie et Compétitivité–un déficit record de la balance commerciale

La balance commerciale constitue le principal indicateur de la compétitivité d’un pays. Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France. Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France.

En 2022, le solde du commerce extérieur a atteint un déficit de 86 milliards d’euros pour les biens et les services (- 55 milliards d’euros supplémentaires entre 2021 et 2022). Pour les seuls biens, la situation est plus qu’inquiétante : – 161 milliards d’euros, avec une augmentation du déficit de 75 milliards d’euros sur la même période. L’ensemble des secteurs industriels sont concernés.
France agricole.

En février 2008, un groupe de travail intitulé « Commission pour la Mesure des Performances Économiques et du Progrès Social (CMPEPS) avec à sa tête le Professeur Joseph. E Stiglitz avait été mis en place à la demande de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République. Les principales observation de ce groupe:

Un réveil tardif

La crise de la Covid-19 a précipité la prise de conscience de notre inquiétante dépendance vis-à-vis de l’étranger pour des secteurs économiques stratégiques. En d’autres termes, la crise sanitaire a souligné le caractère impérieux de la nécessité de renforcer notre indépendance dans certains secteurs.

Ce réveil des consciences a été amplifié par les répercussions résultant des sanctions prises à l’encontre de la Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainien. Nous sommes aujourd’hui confrontés à un choc majeur sur les marchés des matières premières, notamment en matière d’énergie.

La situation préoccupante en matière d’électricité possède des explications directement liées aux politiques publiques françaises et à l’impréparation gouvernementale en matière de mix électrique. Celles-ci sont de trois ordres : conséquence de la crise en Ukraine et des tensions sur le marché du gaz, dysfonctionnements importants du parc nucléaire de l’Hexagone et retard de développement des énergies renouvelables ».

la désindustrialisation

D’après l’INSEE, « en presque trois décennies, la France a perdu près de deux millions d’emplois industriels ». Les délocalisations et la désindustrialisation restent un problème préoccupant en France et inquiètent l’opinion publique. La France est « malade » de sa désindustrialisation dont les premiers effets ont commencé à être plus clairement perceptibles à partir du milieu des années 1980, à la faveur de la concurrence exercée par les pays à bas salaires.

Dans son ouvrage intitulé « Désindustrialisation de la France », Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, retrace l’histoire de la désindustrialisation massive et sans précédent de la France de 1995 à 2015. A juste titre, il fait remarquer que « les chiffres sont éloquents : il y a aujourd’hui 7,5 millions d’emplois dans l’industrie allemande, contre 2,7 millions dans l’industrie française ». Dans une interview donnée sur Europe1 le 13 septembre 2022, l’auteur de l’ouvrage déclare : « Aujourd’hui, l’industrie française compte six millions de salariés à l’étranger […] L’élite industrielle française a pris sa décision : L’industrie , ce n’est plus jamais en France ».

« Au lieu de faire le choix d’une économie de l’offre, complémentaire d’une économie de la demande, on a privilégié cette dernière, financée par la dette et génératrice d’un effondrement de notre balance commerciale » déplore Christian Prat Dit Hauret, professeur à l’IAE – Université de Bordeaux.

La hausse de la facture énergétique n’explique qu’une partie du creusement du déficit. Dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2022, intitulé « Les dispositifs de soutien à l’exportation », souligne que depuis 15 ans notre commerce extérieur connaît des difficultés croissantes et que la balance commerciale ne cesse de se dégrader. Parmi les facteurs qui expliquent la dégradation de la performance française en matière d’exportations de biens, le rapport évoque les faiblesses structurelles de notre économie et une compétitivité insuffisante auxquelles s’est ajoutée la montée en puissance commerciale des pays émergents, surtout de la Chine. A la différence d’autres pays du G7 tels que l’Allemagne et l’Italie, la France n’a pas été capable de résister. Comme le souligne la Cour des Comptes, « le faible dynamisme des exportations, en comparaison de celui des importations, place la France en situation récurrente de déficit extérieur ». Nous sommes devenues une économie essentiellement basée sur les services.

D’après un sondage mené par l’IFOP en novembre 2021, « les idées déclinistes rencontrent une audience réelle dans la population puisque 65 % des Français adhèrent à l’idée selon laquelle la France est un pays en déclin » […] « Il est frappant de constater que les idées déclinistes rencontrent un écho majoritaire dans la quasi-totalité des strates de la société française, quel que soit le genre, l’âge, ou encore la catégorie socio-professionnelle de la personne interrogée. L’idée d’un déclin du pays est à peu près autant partagée par les Français appartenant aux catégories aisées (65 %) que par ceux des catégories pauvres (69 %). Enfin, il convient de noter, toujours après ce sondage, « que pour 68 % des sondés le déclin est plus prononcé en France que dans les autres grands pays européens ».

Compétitivité–Un déficit record de la balance commerciale

Compétitivité–un déficit record de la balance commerciale

La balance commerciale constitue le principal indicateur de la compétitivité d’un pays. Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France.

Et de ce point de vue, les résultats de la France sont catastrophiques et témoignent bien du déclin de la France.

En 2022, le solde du commerce extérieur a atteint un déficit de 86 milliards d’euros pour les biens et les services (- 55 milliards d’euros supplémentaires entre 2021 et 2022). Pour les seuls biens, la situation est plus qu’inquiétante : – 161 milliards d’euros, avec une augmentation du déficit de 75 milliards d’euros sur la même période. L’ensemble des secteurs industriels sont concernés.
France agricole.

En février 2008, un groupe de travail intitulé « Commission pour la Mesure des Performances Économiques et du Progrès Social (CMPEPS) avec à sa tête le Professeur Joseph. E Stiglitz avait été mis en place à la demande de Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République. Les principales observation de ce groupe:

Un réveil tardif

La crise de la Covid-19 a précipité la prise de conscience de notre inquiétante dépendance vis-à-vis de l’étranger pour des secteurs économiques stratégiques. En d’autres termes, la crise sanitaire a souligné le caractère impérieux de la nécessité de renforcer notre indépendance dans certains secteurs.

Ce réveil des consciences a été amplifié par les répercussions résultant des sanctions prises à l’encontre de la Russie dans le cadre du conflit russo-ukrainien. Nous sommes aujourd’hui confrontés à un choc majeur sur les marchés des matières premières, notamment en matière d’énergie.

La situation préoccupante en matière d’électricité possède des explications directement liées aux politiques publiques françaises et à l’impréparation gouvernementale en matière de mix électrique. Celles-ci sont de trois ordres : conséquence de la crise en Ukraine et des tensions sur le marché du gaz, dysfonctionnements importants du parc nucléaire de l’Hexagone et retard de développement des énergies renouvelables ».

la désindustrialisation

D’après l’INSEE, « en presque trois décennies, la France a perdu près de deux millions d’emplois industriels ». Les délocalisations et la désindustrialisation restent un problème préoccupant en France et inquiètent l’opinion publique. La France est « malade » de sa désindustrialisation dont les premiers effets ont commencé à être plus clairement perceptibles à partir du milieu des années 1980, à la faveur de la concurrence exercée par les pays à bas salaires.

Dans son ouvrage intitulé « Désindustrialisation de la France », Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, retrace l’histoire de la désindustrialisation massive et sans précédent de la France de 1995 à 2015. A juste titre, il fait remarquer que « les chiffres sont éloquents : il y a aujourd’hui 7,5 millions d’emplois dans l’industrie allemande, contre 2,7 millions dans l’industrie française ». Dans une interview donnée sur Europe1 le 13 septembre 2022, l’auteur de l’ouvrage déclare : « Aujourd’hui, l’industrie française compte six millions de salariés à l’étranger […] L’élite industrielle française a pris sa décision : L’industrie , ce n’est plus jamais en France ».

« Au lieu de faire le choix d’une économie de l’offre, complémentaire d’une économie de la demande, on a privilégié cette dernière, financée par la dette et génératrice d’un effondrement de notre balance commerciale » déplore Christian Prat Dit Hauret, professeur à l’IAE – Université de Bordeaux.

La hausse de la facture énergétique n’explique qu’une partie du creusement du déficit. Dans un rapport de la Cour des comptes publié en 2022, intitulé « Les dispositifs de soutien à l’exportation », souligne que depuis 15 ans notre commerce extérieur connaît des difficultés croissantes et que la balance commerciale ne cesse de se dégrader. Parmi les facteurs qui expliquent la dégradation de la performance française en matière d’exportations de biens, le rapport évoque les faiblesses structurelles de notre économie et une compétitivité insuffisante auxquelles s’est ajoutée la montée en puissance commerciale des pays émergents, surtout de la Chine. A la différence d’autres pays du G7 tels que l’Allemagne et l’Italie, la France n’a pas été capable de résister. Comme le souligne la Cour des Comptes, « le faible dynamisme des exportations, en comparaison de celui des importations, place la France en situation récurrente de déficit extérieur ». Nous sommes devenues une économie essentiellement basée sur les services.

D’après un sondage mené par l’IFOP en novembre 2021, « les idées déclinistes rencontrent une audience réelle dans la population puisque 65 % des Français adhèrent à l’idée selon laquelle la France est un pays en déclin » […] « Il est frappant de constater que les idées déclinistes rencontrent un écho majoritaire dans la quasi-totalité des strates de la société française, quel que soit le genre, l’âge, ou encore la catégorie socio-professionnelle de la personne interrogée. L’idée d’un déclin du pays est à peu près autant partagée par les Français appartenant aux catégories aisées (65 %) que par ceux des catégories pauvres (69 %). Enfin, il convient de noter, toujours après ce sondage, « que pour 68 % des sondés le déclin est plus prononcé en France que dans les autres grands pays européens ».

Économie : hausse des exportations mais déficit record de la balance commerciale

Économie : hausse des exportations mais déficit record de la balance commerciale

La situation de la balance commerciale des échanges constitue l’indicateur le plus pertinent de la compétitivité d’un pays. De ce point de vue, on peut évidemment ce félicité de la hausse des exportations françaises sur les neuf premiers mois de l’année reste que le déficit de la balance commerciale atteindra quand même un record de leurs 150 milliards sur un an. En cause toujours le manque de compétitivité structurelle de l’appareil de production français et la hausse des marchandises importées.

Les exportations françaises de biens ont atteint 439 milliards d’euros sur les trois premiers trimestres de 2022, soit une hausse de 20% par rapport à la même période de l’an dernier, selon un bilan publié dimanche par Business France.

Au cours des trois premiers trimestres de 2022, l’ensemble des secteurs exportateurs ont vu leurs exportations progresser en valeur, par rapport à leur niveau pré-crise sanitaire sur la même période en 2019.

Les secteurs exportateurs français traditionnels – agroalimentaire et secteur agricole (+28%), textile (+30%), produits pharmaceutiques, chimiques, parfums et cosmétiques (+24%) -, en particulier, « consolident leur niveau d’exportations », selon le bilan.

Toutefois, l’inflation élevée, qu’elle vienne de l’énergie ou d’autres biens, plombe les chiffres du commerce extérieur, se traduisant par un déficit commercial historiquement mauvais en 2022. Le gouvernement français table ainsi sur un solde négatif de 156 milliards d’euros, d’après les documents du projet de loi de finances pour 2023.

Un déficit dramatique de la balance commerciale française

Un déficit dramatique de la balance commerciale française

« La France est en effet le seul contributeur net à connaître un déficit commercial abyssal au sein du marché unique, et le seul qui ne compense pas ce déficit par des excédents hors UE. Pire, ce déficit commercial s’accroît d’année en année et le seul partenaire majeur avec lequel son solde commercial était structurellement en excédent était… le Royaume-Uni ». (Le groupe Mars*)

Illustration du fameux « en même temps » : alors que le solde net de nos relations financières avec l’UE plonge à – 10 milliards d’euros par an, notre solde commercial ne cesse de se dégrader par la faute d’un euro trop fort et d’une incapacité à exploiter les opportunités de la guerre économique organisée par l’UE pour policer les rivalités en son sein, à coups de normes et de subventions que nous sommes de moins en moins habiles à influencer en vue de favoriser nos intérêts économiques dans les autres pays européens. On ne peut plus laisser le marché intérieur européen détruire notre économie via les exportations allemandes et les importations néerlandaises en provenance d’Asie consolidées par le droit et les financements européens.
La France est en effet le seul contributeur net à connaître un déficit commercial abyssal au sein du marché unique, et le seul qui ne compense pas ce déficit par des excédents hors UE. Pire, ce déficit commercial s’accroît d’année en année et le seul partenaire majeur avec lequel son solde commercial était structurellement en excédent était… le Royaume-Uni.

France : un déficit commercial de 56,7 milliards en 2021

D’après les chiffres de la douane, le déficit commercial de la France en 2021 vis-à-vis de ses principaux partenaires européens est le suivant : Allemagne (- 13 milliards d’euros), Italie (- 7 milliards), Belgique (- 8,5 milliards), Espagne (- 6 milliards), Pays-Bas (- 9 milliards). Au total, le déficit commercial de la France vis-à-vis de l’UE-27 s’établit précisément à – 56,7 milliards d’euros, en accroissement de plus de 10 milliards en un an. Par rapport aux données d’Eurostat, ce chiffre rend compte avec plus de précision des échanges avec la Belgique et surtout les Pays-Bas, par où transitent la majorité de nos importations de biens et d’énergie avec l’Asie (y compris le golfe persique). Il n’en reste pas moins significatif, et inquiétant.
Graphique sur l’évolution des échanges avec les principaux partenaires européens de la France entre 2019 et 2021 (Milliard d’euros, source : douanes)

Quelle influence de la France dans l’UE ?
Avec un déficit commercial intra-UE abyssal (multiplié par 7 en 20 ans) et un solde net de 10 milliards (multiplié par 4 en 20 ans en part du RNB) entre des contributions en hausse et des retours en baisse, n’est-il pas temps de s’interroger sur la politique française d’influence au sein de l’UE ?
En effet notre influence en Europe n’a fait que diminuer à proportion de nos déficits, alors même que notre position de créancier nous donnait un levier que personne n’a eu l’idée d’actionner depuis vingt ans. N’est-il pas temps de changer, ne serait-ce que pour préserver le développement harmonieux au sein de l’UE ?

Nos partenaires étant satisfaits de la situation, et la cause de nos échecs n’étant à imputer qu’à nous-mêmes, il va de soi que l’initiative ne pourra venir que de nous et d’une politique volontariste en rupture avec la culture de résignation actuellement dominante à Paris, quitte à imposer à nos partenaires le fait accompli si la négociation ne mène nulle part, comme c’est le cas depuis 20 ans. Nous n’avons désormais plus grand-chose à perdre et plus de marges de manœuvre financières et juridiques à gagner, au profit notamment du financement des investissements de défense.

(*) Le groupe Mars, constitué d’une trentaine de personnalités françaises issues d’horizons différents, des secteurs public et privé et du monde universitaire, se mobilise pour produire des analyses relatives aux enjeux concernant les intérêts stratégiques relatifs à l’industrie de défense et de sécurité et les choix technologiques et industriels qui sont à la base de la souveraineté de la France.

Balance commerciale : le signe de la désindustrialisation

Balance commerciale : le signe de la désindustrialisation

 

Signe de la désindustrialisation, les importations augmentent toujours plus vite que les exportations et la France affiche 84,7 milliards d’euros de déficit de son commerce extérieur observe  Béatrice Madeline dans le Monde.

Si la position de la France s’écroule en matière de biens par contre elle s’améliore concernant les services. Le problème est que l’économie mondiale repose encore sur une certaine matérialité. En France le choix plus ou moins conscient a été de miser sur la dématérialisation et les services. Le problème est que cela a entraîné la décomposition de l’industrie, le déaménagements du territoire mais aussi la dette puisqu’il faut bien emprunter pour compenser le déficit des flux financiers du commerce international NDLR

Pour le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, c’est « le problème économique qu’il nous reste à régler dans les dix prochaines années ». Alors que la France affiche une croissance de 7 % pour 2021, supérieure à celle de ses principaux voisins, des créations d’emplois florissantes et que le chômage recule, le commerce extérieur reste l’ombre au tableau économique. Le déficit commercial de la France s’est en effet de nouveau aggravé sur l’année écoulée, à 84,7 milliards d’euros, selon les données des douanes publiées mardi 8 février. Il pulvérise le précédent record de 75 milliards d’euros, atteint en 2011. Une dégradation préoccupante, alors que l’impératif de la souveraineté face aux grands pays producteurs comme la Chine n’a jamais été autant mis en avant

Par rapport à 2020, où il avait atteint 64,2 milliards d’euros, le déficit commercial s’est donc creusé d’une vingtaine de milliards en grande partie en raison de l’alourdissement de la facture énergétique, passée de 25,2 milliards d’euros en 2020 à 43,1 en 2021.

Une balance commerciale excédentaire dans 10 ans ?

Une balance commerciale excédentaire dans 10 ans ?

 

Le ministre de l’économie Bruno Lemaire se veut très volontariste en affirmant que la France retrouvera un équilibre de sa balance commerciale et même dégagera un solde positif. Rappelons que depuis des années, la France accuse en moyenne un déficit de 50 à 60 milliards par an  tandis que l’Allemagne dégage un solde positif de l’ordre de 200 milliards. En cause évidemment la désindustrialisation et la délocalisation de nombre d’activités notamment industrielles.

« Il s’agit de renverser une tendance de trente années », a précisé Bruno Le Maire, en fustigeant les délocalisations dues « à la politique fiscale, à la politique économique » des gouvernements successifs… jusqu’en 2017, évidemment. « En 2000, nous étions encore à l’équilibre », a tenu à rappeler le ministre de l’Economie pour balayer tout pessimisme.

Le constat est amer et franc. « Les grands groupes industriels ont gardé leurs sièges en France mais ont délocalisé leurs filiales et les emplois à l’étranger », a précisé le chantre de la réindustrialisation. « 62 % des emplois industriels de ces grands groupes français sont à l’étranger. En Allemagne, c’est 38 %, en Italie, c’est 26 % », a détaillé le ministre.Certes le coup des charges sociales pèse dans le choix qui a été fait par les entreprises de délocaliser massivement mais ce phénomène a été encouragé par un manque de vision stratégique de la part des pouvoirs publics et même par une mode consistant à transformer la France en pays de services commercialisant des produits fabriqués à bas coût à l’étranger.

Certes on ne reviendra certainement pas à la situation d’il y a 30 ans avec la relocalisation de produits de trop faible valeur ajoutée cependant la prise en compte d’une vision stratégique permettrait de soutenir des productions essentielles à l’indépendance économique du pays.

Opposition gaz – nucléaire entre la France et l’Allemagne: Une guerre commerciale

Opposition  gaz – nucléaire entre la France et l’Allemagne: Une guerre commerciale

 

Margot de Kerpoisson, chercheuse en relations internationales à l’Ecole de guerre économique (EGE) (*)    explique dans la Tribune  les raisons de l’affrontement entre la France et l’Allemagne concernant le conflit entre le nucléaire et le gaz. Un conflit écolo mais surtout commercial.

 

L’Allemagne souhaite exclure le nucléaire de la taxonomie européenne, l’outil de financement visant à diriger les investissements publics et privés vers des activités vertes et durables. A contrario, Berlin tente de pousser à l’inclusion du gaz naturel dans la finance verte de l’UE, bien que celui-ci émet 40 fois plus de CO2 que le nucléaire selon le GIEC. Quelles sont les motivations derrière ce choix et surtout quels sont les risques pour la France ?

L’Allemagne a fait le pari des énergies renouvelables (EnR) dans le cadre de sa stratégie énergétique. Elle a également fait le choix de renoncer au nucléaire, source d’énergie pourtant pilotable, compétitive et bas carbone.

Système énergétique allemand défaillant

Plusieurs raisons expliquent la tentative allemande d’affaiblir le nucléaire français au sein de l’UE. Le système énergétique allemand étant défaillant, l’exclusion du nucléaire de la taxonomie européenne permettrait à Berlin de continuer à capter plus de subventions tout en en écartant le nucléaire français. L’Allemagne ne nous demanderait-elle pas de financer exclusivement sa transition énergétique ?

Par ailleurs, les EnR comme l’éolien ou le solaire sont par nature intermittentes : elles ne sont pas capables d’assurer une production constante et stable en électricité. Pour éviter tout risque de black-out (panne d’électricité massive), le modèle allemand nécessite une compensation avec une énergie pilotable comme le gaz. C’est la raison pour laquelle l’Allemagne pousse à l’inclusion de celui-ci dans l’outil de financement européen.

Gaz russe

Dans un troisième temps, l’arrivée du North Stream II place l’Allemagne au cœur du processus de redistribution du gaz russe. C’est un avantage à la fois économique – car générateur de nombreux revenus – et politique, puisque l’Allemagne devient un acteur central de ce nouveau système énergétique.

Renoncer au nucléaire, c’est abattre le pilier de notre souveraineté énergétique

De Gaulle voyait dans le nucléaire civil, le bastion de notre indépendance et de notre souveraineté énergétique. Une conclusion solide car le nucléaire présente deux avantages de taille. D’abord, l’approvisionnement en uranium étant suffisamment diversifié, le risque de dépendance vis-à-vis d’une puissance étrangère est diminué. Et puisque l’uranium ne représente que 5% des coûts totaux de production de l’électricité nucléaire, il nous préserve des différents aléas liés aux marchés mondiaux de l’énergie. Un intérêt non négligeable quand on constate l’explosion du prix du gaz (+500%) sur cette année de reprise économique ! D’autant que les différentes innovations dans la filière, comme les réacteurs de 4e génération, permettront de réduire drastiquement la demande en uranium en optimisant les ressources par un multi-recyclage avancé du combustible.

Risques de dépendances accrus

Les énergies renouvelables et le gaz seraient-ils en capacité d’assurer un tel niveau d’indépendance ? La Chine est le premier exportateur d’éoliennes et de panneaux solaires. Si ces derniers présentent l’avantage d’être décarbonés, ils ne bénéficient ni à notre indépendance énergétique, économique ou stratégique. Bien au contraire, renoncer au nucléaire au profit d’un modèle fondé uniquement sur les énergies renouvelables associées au gaz entraînerait des risques de dépendance accrus. L’Europe est aujourd’hui tributaire à hauteur de 40% du gaz russe. Une dépendance déjà problématique, qui risquerait encore de s’accentuer avec la fermeture des centrales nucléaires en Allemagne, en Belgique et en Suisse.

Notre souveraineté énergétique doit être au cœur de la campagne présidentielle de 2022. Les différentes options proposées doivent être clairement explicitées. Nous devons être conscients que dans le cas où nous renoncerions au nucléaire, alors nous devrions nous replier sur le gaz ou le charbon car les EnR seules ne pourraient répondre à nos besoins énergétiques. L’Allemagne, qui a fait le choix de fermer ses centrales nucléaires, a dû faire marcher à plein régime son industrie du charbon pour lutter contre les défaillances de son système énergétique.

Selon l’Office fédéral allemand de la statistique Destatis, entre 2020 et 2021, la production électrique des éoliennes a baissé de 21%. Quelles en ont été les conséquences ? L’Allemagne a tout simplement rouvert ses centrales à charbon, source d’électricité 68 fois plus émettrice de CO2 que le nucléaire. Le charbon est ainsi devenu la première source d’électricité en Allemagne au premier semestre 2021. Une décision lourde de conséquences en termes d’émissions de gaz à effet de serre. Alors sommes-nous vraiment disposés à rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Saurons- nous tirer à temps les leçons du cas allemand ?

Tirer à temps les leçons du cas allemand

Renoncer à nos centrales nucléaires (ou ne pas investir dans la filière) c’est également contribuer à accroître durablement l’instabilité de notre réseau, avec des conséquences directes sur notre quotidien. Selon les scénarii de RTE, la consommation d’électricité devrait augmenter d’ici 2050. L’électrification massive des usages dans de nombreux secteurs comme l’industrie ou le transport entraînera une hausse de la demande électrique. Or, si nous faisions le choix du 100% renouvelable comme le préconisent certains candidats à la présidentielle, comment pourrions-nous faire fonctionner nos industries en cas d’intermittence ? Qu’en serait-il de nos voitures électriques ? de nos transports en commun ? Serions-nous prêts à renoncer au chauffage en cas de grand froid ? A nos moyens de communications (smartphone, ordinateurs) ? Finalement, serions-nous prêts à réduire notre consommation d’énergie en cas de risque de panne d’électricité massive ? En ce sens, il est important de rappeler qu’adhérer à de telles propositions politiques, c’est accepter le modèle de décroissance qui en découle.

Pour atteindre notre objectif carbone, consommer différemment et mieux est sans aucun doute la meilleure solution. Mais cela nécessite un véritable consensus et surtout de la transparence : en tant que citoyens français, européens, nous devons être avertis des conséquences de chacune des options proposées. Le choix doit être avant tout démocratique, et pour cela il faut qu’il se fasse en toute connaissance de cause.

Le nucléaire : condition sine qua non de notre réindustrialisation :

Pas de doute, l’heure est à la réindustrialisation. Mais comment pourrions-nous inciter nos industriels à passer le cap du Made in France ? Compte tenu de la lourdeur et de la longueur des cycles d’investissements, les industriels ont besoin de stabilité de visibilité : d’une véritable politique industrielle – grande absente de nos débats depuis trop longtemps. Or, toute réindustrialisation nécessite en premier lieu une politique cohérente en matière énergétique. Et pour cela, le nucléaire, filière d’excellence française, reste à l’heure actuelle notre meilleure alliée. Energie pilotable, compétitive, elle est surtout bas carbone.

Dans une logique industrielle globale, un système basé sur les énergies renouvelables apparait aujourd’hui incohérent, d’abord du fait de leur caractère intermittent, c’est-à-dire de leur incapacité à assurer une production constante et stable en électricité. Devrions nous arrêter les usines en l’absence de vent ou de soleil ? Nos industriels ne sauraient accepter de tels risques dans leur chaine de production. D’un point de vue politique, devrions nous laisser au gaz russe le rôle de garant de la survie de nos industries ? D’un point de vue écologique, devrions-nous rouvrir nos vieilles centrales à charbon ? Et d’un point de vue économique, la flambée historique des prix du gaz ne devrait-elle pas nous interpeller ?

La question est finalement simple : nous, citoyens français, sommes-nous prêts à renoncer à notre indépendance énergétique pour accentuer notre dépendance vis-vis de la Russie, de l’Allemagne ou d’autres puissances étrangères ? Sommes-nous prêts à accepter des coupures de courant à répétition comme ce fut le cas au Texas, des millions de foyers privés d’électricité pendant plusieurs jours ? Sommes-nous prêts à renoncer à notre mode de vie d’une manière aussi radicale ? Enfin, sommes-nous prêts à relever le défi de la réindustrialisation ? Et celui d’une transition écologique rationnelle et pragmatique plutôt qu’une récession déguisée ?

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(*) Margot de Kerpoisson a piloté le rapport EGE « J’Attaque! Comment l’Allemagne tente d’affaiblir durablement la France sur la question de l’énergie »

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