Archive pour le Tag 'Combattre'

Envol des prix : Des cours de cuisine pour combattre l’inflation

Envol des prix : Des cours de cuisine pour combattre l’inflation (Olivia Grégoire) !!!

Face à l’inflation : des cours de cuisine (Olivia Grégoire) !

C’est la proposition de la sous ministre Olivia Grégoire qui considère que les Français ne savent plus cuisiner et qu’ils sont d’une certaine manière responsables de la hausse des prix dans l’alimentaire. Il faudrait donc donner des cours d’art culinaire à l’école. Évidemment certains grincheux estimeront que ce n’est peut-être pas tout à fait une proposition qui s’accorde avec l’échelle du temps. En tout cas, c’est une manière pour la ministre d’exister.

De toute manière, la plupart des autres responsables politiques en France- mais aussi ailleurs- proposent eux aussi des recettes de cuisine économique pour lutter contre cette inflation.

Grossièrement ils veulent diminuer la croissance, augmenter le chômage peser sur les prix. En clair, diminuer le niveau de vie, la demande afin que les prix des produits diminuent.

Il est évident que si l’on tue la croissance et qu’on développe le chômage on va sans doute rétablir les déséquilibres mais en même temps on aura tué les consommateurs et les salariés.

La vérité dans cette affaire c’est que la responsabilité économique peut-être largement mise en doute. De la même manière que la compétence des experts.

Le pire c’est qu’on risque d’obtenir à terme à la fois une très hausse des prix après le cumul de l’inflation et une croissance qui s’écroule. C’est-à-dire les deux inconvénients. Les tendances économiques ne changent pas souvent au jour le jour, ils s’inscrivent dans des tendances longues. Et demain nous paierons sans doute pendant un moment la baisse de consommation, la baisse des investissements, l’inflation qui peut être va un peu reculer mais pas les prix d’autant que nombres de ses dimensions sont structurelles.

Alors pourquoi ne pas essayer l’apprentissage de la cuisine politique proposée par la sous ministre Olivia Grégoire qui est passée sans état d’âme du socialisme étatique du parti socialiste au libéralisme mondialiste de Macron.

Combattre la résistance aux antibiotiques

Combattre la résistance aux antibiotiques

par
Megan Keller
Ph.D. Candidate in Microbiology, Cornell University dans the Conversation

La résistance aux antibiotiques est un problème majeur : elle a contribué à près de 1,27 million de décès dans le monde en 2019. La tolérance aux antibiotiques, quant à elle, est un sujet de recherche plus récent. La tolérance aux antibiotiques se produit lorsqu’une bactérie survit longtemps après son exposition à des antibiotiques. Alors que les bactéries résistantes aux antibiotiques prospèrent même en présence d’un antibiotique, les bactéries tolérantes vivent plutôt dans un état de dormance – elles ne se développent pas, ni ne meurent, mais supportent l’antibiotique jusqu’à ce qu’elles puissent se « réveiller », une fois le stress disparu. La tolérance a été liée à la propagation de la résistance aux antibiotiques.

Je suis une microbiologiste. J’étudie la tolérance aux antibiotiques et je cherche à découvrir ce qui pousse les bactéries tolérantes à entrer dans cet état de dormance.

En comprenant pourquoi les bactéries ont la capacité de devenir tolérantes, les chercheurs espèrent développer des moyens d’éviter la propagation de cette capacité. Le mécanisme exact qui différencie la tolérance de la résistance n’est pas encore clair, mais une des pistes réside dans la façon dont les bactéries créent leur énergie – un processus négligé pendant des décennies.

De nombreux antibiotiques sont conçus pour percer les défenses extérieures de la bactérie comme un boulet de canon dans une forteresse de pierre. Les bactéries résistantes sont immunisées contre les boulets de canon, parce qu’elles peuvent soit le détruire avant qu’il n’endommage leur mur extérieur, soit modifier leurs propres murs pour pouvoir résister à l’impact.

De leur côté, les bactéries tolérantes peuvent supprimer entièrement leur mur et éviter tout dommage : pas de mur, pas de cible pour le boulet de canon. Si la menace disparaît rapidement, la bactérie peut reconstruire son mur pour se protéger d’autres dangers environnementaux et reprendre ses fonctions normales. Cependant, on ne sait toujours pas comment les bactéries savent que la menace antibiotique a disparu ni ce qui déclenche exactement leur réveil.

Avec mes collègues du laboratoire Dörr de l’université Cornell, nous essayons de comprendre les processus d’activation et de réveil de la bactérie tolérante responsable du choléra, Vibrio cholerae.

En effet, les médecins sont inquiets car la bactérie Vibrio cholerae est en train de développer rapidement une résistance à divers types d’antibiotiques. Ainsi, en 2010, Vibrio cholerae était déjà résistante à 36 antibiotiques différents, et on s’attend à ce que ce nombre augmente encore.

Pour étudier comment Vibrio cholerae développe une résistance, nous avons choisi une souche tolérante à une classe d’antibiotiques appelés bêta-lactames ou bêta-lactamines. Les bêta-lactamines sont le boulet de canon envoyé pour détruire la forteresse de la bactérie, et Vibrio cholerae s’adapte en activant deux gènes qui suppriment temporairement sa paroi cellulaire – un phénomène que j’ai pu observer au microscope. Après avoir supprimé sa paroi cellulaire, la bactérie active d’autres gènes, qui la transforment en « globules », fragiles mais capables de survivre aux effets de l’antibiotique. Une fois l’antibiotique éliminé ou dégradé, Vibrio cholerae reprend sa forme normale de bâtonnet et continue à se développer.

Les Vibrio cholerae normalement en forme de bâtonnet enlèvent leurs parois cellulaires et se transforment en globules en présence de pénicilline, ce qui leur permet de survivre plus longtemps.

Chez l’homme, ce processus de tolérance est observé lorsqu’un médecin prescrit un antibiotique, généralement la doxycycline, à un patient infecté par le choléra. L’antibiotique semble temporairement arrêter l’infection. Mais les symptômes réapparaissent ensuite, car les antibiotiques n’ont jamais complètement éliminé les bactéries.

La capacité de revenir à la normale et de se développer après la disparition de l’antibiotique est la clé de la survie des bactéries tolérantes.

Exposer Vibrio cholerae à un antibiotique pendant une période suffisamment longue finirait par le tuer. Mais un traitement antibiotique standard n’est souvent pas assez long pour se débarrasser de toutes les bactéries, même dans un état fragile. De plus, la prise d’un médicament pendant une période prolongée peut nuire aux bactéries et aux cellules saines, ce qui peut provoquer une aggravation de l’inconfort et de la maladie. En outre, le mauvais usage et l’exposition prolongée aux antibiotiques peuvent augmenter les risques de résistance des autres bactéries présentes dans l’organisme.

La bactérie Vibrio cholerae n’est pas la seule espèce à faire preuve de tolérance à des antibiotiques, et les chercheurs ont récemment identifié de nombreuses bactéries infectieuses qui ont développé une tolérance. Une famille de bactéries appelée entérobactéries, qui comprend les principaux agents pathogènes des maladies d’origine alimentaire Salmonella, Shigella et E. coli, n’est qu’une partie des nombreux types de bactéries capables de tolérer les antibiotiques.

Comme chaque bactérie est unique, la façon dont elle développe la tolérance semble l’être également. Certaines bactéries, comme Vibrio cholerae, effacent leurs parois cellulaires. D’autres peuvent modifier leurs sources d’énergie, augmenter leur capacité à se déplacer ou simplement évacuer l’antibiotique.

J’ai récemment découvert que le métabolisme d’une bactérie, c’est-à-dire la façon dont elle décompose sa « nourriture » pour produire de l’énergie, peut jouer un rôle important dans sa capacité à devenir tolérante aux antibiotiques. En effet, les différentes structures d’une bactérie, y compris sa paroi extérieure, sont constituées d’éléments spécifiques tels que des protéines. En empêchant la bactérie de fabriquer ces éléments, on affaiblit sa paroi, ce qui la rend plus susceptible d’être endommagée par l’environnement extérieur avant qu’elle ne puisse l’abattre.

Bien que de nombreuses recherches aient été menées sur la manière dont les bactéries développent des tolérances aux antibiotiques, il reste une pièce essentielle du puzzle à explorer : la manière dont la tolérance conduit à la résistance.

En 2016, des chercheurs ont découvert comment rendre les bactéries tolérantes en laboratoire. Après une exposition répétée à différents antibiotiques, des cellules d’E. coli ont pu s’adapter et survivre. L’ADN, le matériel génétique contenant les instructions pour le fonctionnement des cellules, est une molécule fragile. Lorsque l’ADN est rapidement endommagé par un stress – par exemple l’exposition à un antibiotique, les mécanismes de réparation de la cellule ont tendance à se dérégler et à provoquer des mutations susceptibles de créer une résistance et une tolérance.

Comme E. coli est similaire à de nombreux types de bactéries, les résultats de ces chercheurs montrent ironiquement que presque toutes les bactéries peuvent développer une tolérance… si elles sont poussées à leurs limites par les antibiotiques censés les tuer.

Une autre découverte récente très importante est que plus les bactéries restent longtemps tolérantes aux antibiotiques, plus elles sont susceptibles de développer des mutations menant à la résistance. En effet, la tolérance permet aux bactéries de développer une mutation de résistance qui réduit leurs chances d’être tuées lors d’un traitement antibiotique.

Ce phénomène est particulièrement important pour les communautés bactériennes qui sont souvent observées dans les biofilms qui ont tendance à recouvrir les surfaces souvent touchées dans les hôpitaux. Ces biofilms sont des couches gluantes de bactéries qui suintent une gelée protectrice qui rend difficile le traitement antibiotique et facilite le partage de l’ADN entre les microbes. Ainsi, ils peuvent faciliter le développement d’une résistance aux antibiotiques. On pense que ces conditions sont en fait similaires à ce qui pourrait se produire lors d’infections traitées aux antibiotiques, dans lesquelles de nombreuses bactéries vivent les unes à côté des autres et partagent leur ADN.

Les chercheurs appellent à une intensification des recherches sur la tolérance aux antibiotiques dans l’espoir qu’elles débouchent sur des traitements plus robustes, tant pour les maladies infectieuses que pour les cancers. Et il y a des raisons d’espérer. Une étude sur des souris a montré que la diminution de la tolérance aux antibiotiques réduit également la résistance.

Entre-temps, chacun peut prendre des mesures pour contribuer à la lutte contre la tolérance et la résistance aux antibiotiques : en prenant un antibiotique exactement comme il a été prescrit par le médecin, et en terminant tout le flacon. Une exposition brève et irrégulière à un médicament incite les bactéries à devenir tolérantes et finalement résistantes. Une utilisation plus rigoureuse des antibiotiques par l’ensemble de la population contribuerait à stopper l’évolution des bactéries tolérantes aux antibiotiques.

Inflation : impossible à combattre ?

Inflation : impossible à combattre ?

 

Dans un papier de l‘Opinion, Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane donne son avis sur la possibilité de combattre l’inflation. Pour lui il apparaît clairement qu’on ne peut totalement la compenser mais l’amortir un peu surtout pour les plus défavorisés.( Par parenthèse pas vraiment l’orientation retenue par le gouvernement concernant l’importante dépense de carburant dont les ristournes profiteront à tous).Bref pour résumer l’inflation ne peut pas être compensée totalement loin s’en faut et ce sont les ménages qui vont l’amortir avec une baisse de pouvoir d’achat

L’inflation, principalement portée par les prix de l’énergie et de l’alimentation, a accéléré en juin de 5,8 % sur un an, selon l’Insee, qui s’attend à une progression d’«un peu moins de 7 % en septembre».

« L’impact direct de tout ce qui est prix de l’alimentation et prix de l’énergie, ça représente 70 à 80 % de l’inflation qu’on a sur un an, analyse Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane. Ça c’est l’impact direct, et en plus, on a un impact indirect. C’est-à-dire que l’on sait que quand il y a des chocs sur les prix des matières premières, de l’énergie, ça va se diffuser sur d’autres secteurs, en particulier, par exemple, sur les prix des billets d’avion. On sait que quand les prix agricoles montent, ça va se diffuser dans les prix des restaurants. »

Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement dues à la crise de la Covid-19 se sont accentuées avec la guerre en Ukraine, tirant un peu plus les prix à la hausse. La dépréciation de l’euro face au dollar augmente le coût des importations et participe également à cette hausse généralisée des prix.

« L‘euro a baissé d’à peu près 10 % par rapport au dollar, donc on va dire que ça représente 0,5 point d’inflation en plus, commente Frédéric Pretet. Donc c’est plutôt marginal dans le +8 % d’inflation qu’on a en Europe mais ça contribue aussi à cette inflation qui surprend à la hausse mois après mois. »

Ces augmentations des prix devraient se poursuivre dans les mois à venir. Frédéric Pretet : « On s’attend à ce que sur l’été, on ait encore des chiffres de l’inflation qui grimpent. C’est aussi, par exemple, les estimations de l’Insee pour la France. Donc on a une inflation qui devrait, normalement, toucher son pic sur le mois de septembre. Donc sur l’Europe, on est à 8,6 %, on sera peut-être plutôt au-dessus de 9 %. Sur la France, ça va aussi continuer de se tendre. Mais ça dépend évidemment beaucoup de l’environnement sur les matières premières puisque comme je vous le disais, c’est quand même le facteur qui est le plus important sur la dynamique de l’inflation, au moins à court terme. »

Pour y faire face, le gouvernement souhaite adopter une série de mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français : création d’une «indemnité carburant travailleur», chèque alimentation, augmentation des minima sociaux, des retraites de base…

Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane : « Pour compenser complètement, il faudrait, en gros, geler toutes les hausses de prix dans tous les secteurs. Ce n’est pas, évidemment, le but du gouvernement dans son paquet pouvoir d’achat d’aller jusque-là. On a eu quand même, dans certains secteurs, un gel des prix. Par exemple, sur la France, c’est les prix du gaz. On a eu des hausses l’été dernier jusqu’au mois de septembre, et à partir du mois d’octobre, le gouvernement a décidé de geler les prix du gaz. Donc là-dessus, on peut dire que c’est efficace.

Mais on le voit sur les prix à la pompe, on est plutôt dans une logique d’amortir la hausse plutôt que de complètement compenser la hausse des prix de l’énergie. Sur l’alimentation c’est pareil, on envoie des chèques qui sont très importants, en particulier pour protéger les classes les plus défavorisées, celles qui ont les plus petits salaires et donc du coup qui sont les plus exposées au risque inflation et donc c’est très ciblé pour essayer de compenser au maximum sur ces catégories sociales. Mais d’un point de vue macroéconomique, pour l’ensemble des ménages, évidemment, on ne compense pas complètement cette hausse des prix, on essaie de l’amortir mais ce n’est pas une compensation totale.

Par contre, on voit quand même que la France est dans les pays qui font le plus. Si je regarde par exemple les prix de l’énergie en France, ils ont fortement progressé, autour de 30 % de hausse au mois de juin par rapport à ce qu’ils étaient l’année d’avant. Mais sur l’Europe on est plutôt au-dessus de 40 %. Donc il y a un écart, il y a un amortissement qui s’est fait par la politique du gouvernement français. Cet amortissement, cet écart entre 30 et 40 %, c’est l’équivalent d’un point d’inflation. Parce que l’inflation française, qui est autour de 6,5 % (Eurostat), serait plutôt à 7,5 %. Donc finalement beaucoup plus proche de l’inflation européenne à 8,6 % que ce qu’elle est aujourd’hui si le gouvernement n’avait pas mis en place toutes ces mesures pour, en tout cas, amortir ce choc énergétique, ce choc inflationniste. »

De son côté, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle allait durcir sa politique monétaire pour tenter de contenir l’inflation. Mais cette hausse des taux ne serait pas sans risque pour les finances publiques de la France.

Frédéric Pretet : « A partir du moment où les taux d’intérêt remontent, la charge de la dette va commencer à s’amplifier donc ça va être un facteur qu’il va falloir prendre en compte. Alors l’impact n’est pas immédiat, il se trouve que la France est un pays qui emprunte sur des maturités autour de 7 ans. Donc vous voyez que c’est plutôt dans 7 ans qu’on subira complètement l’impact des taux. Donc il y a une espèce d’inertie dans la charge d’intérêt qui est plutôt progressive.

Donc ça veut dire qu’il faut faire attention, il n’y a pas un risque immédiat sur les finances publiques de la France, mais il y a un risque qui, peut-être, s’amplifie. Et donc c’est pour ça que le gouvernement est dans une stratégie avec moins de «quoi qu’il en coûte», on essaie de cibler sa politique, en particulier pour amortir le choc énergétique et c’est pour ça qu’on le cible sur les catégories sociales les plus fragiles, et qu’on ne peut pas complètement compenser parce qu’on n’a plus les moyens de compenser complètement ce genre de choc. »

Inflation : peut-on la combattre ?

Inflation : peut-on la combattre ?

Dans un papier  de l‘Opinion, Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane donne son avis sur la possibilité de combattre l’inflation. Pour lui il apparaît clairement qu’on ne peut totalement la compenser mais l’amortir un peu surtout pour les plus défavorisés.( Par parenthèse pas vraiment l’orientation retenue par le gouvernement concernant l’importante dépense de carburant dont les ristournes profiteront à tous).Bref pour résumer l’inflation ne peut pas être compensée totalement loin s’en faut et ce sont les ménages qui vont l’amortir avec une baisse de pouvoir d’achat

L’inflation, principalement portée par les prix de l’énergie et de l’alimentation, a accéléré en juin de 5,8 % sur un an, selon l’Insee, qui s’attend à une progression d’«un peu moins de 7 % en septembre».

« L’impact direct de tout ce qui est prix de l’alimentation et prix de l’énergie, ça représente 70 à 80 % de l’inflation qu’on a sur un an, analyse Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane. Ça c’est l’impact direct, et en plus, on a un impact indirect. C’est-à-dire que l’on sait que quand il y a des chocs sur les prix des matières premières, de l’énergie, ça va se diffuser sur d’autres secteurs, en particulier, par exemple, sur les prix des billets d’avion. On sait que quand les prix agricoles montent, ça va se diffuser dans les prix des restaurants. »

Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement dues à la crise de la Covid-19 se sont accentuées avec la guerre en Ukraine, tirant un peu plus les prix à la hausse. La dépréciation de l’euro face au dollar augmente le coût des importations et participe également à cette hausse généralisée des prix.

« L‘euro a baissé d’à peu près 10 % par rapport au dollar, donc on va dire que ça représente 0,5 point d’inflation en plus, commente Frédéric Pretet. Donc c’est plutôt marginal dans le +8 % d’inflation qu’on a en Europe mais ça contribue aussi à cette inflation qui surprend à la hausse mois après mois. »

Ces augmentations des prix devraient se poursuivre dans les mois à venir. Frédéric Pretet : « On s’attend à ce que sur l’été, on ait encore des chiffres de l’inflation qui grimpent. C’est aussi, par exemple, les estimations de l’Insee pour la France. Donc on a une inflation qui devrait, normalement, toucher son pic sur le mois de septembre. Donc sur l’Europe, on est à 8,6 %, on sera peut-être plutôt au-dessus de 9 %. Sur la France, ça va aussi continuer de se tendre. Mais ça dépend évidemment beaucoup de l’environnement sur les matières premières puisque comme je vous le disais, c’est quand même le facteur qui est le plus important sur la dynamique de l’inflation, au moins à court terme. »

Pour y faire face, le gouvernement souhaite adopter une série de mesures pour protéger le pouvoir d’achat des Français : création d’une «indemnité carburant travailleur», chèque alimentation, augmentation des minima sociaux, des retraites de base…

Frédéric Pretet, co-directeur de la recherche macroéconomique chez BNP Paribas Exane : « Pour compenser complètement, il faudrait, en gros, geler toutes les hausses de prix dans tous les secteurs. Ce n’est pas, évidemment, le but du gouvernement dans son paquet pouvoir d’achat d’aller jusque-là. On a eu quand même, dans certains secteurs, un gel des prix. Par exemple, sur la France, c’est les prix du gaz. On a eu des hausses l’été dernier jusqu’au mois de septembre, et à partir du mois d’octobre, le gouvernement a décidé de geler les prix du gaz. Donc là-dessus, on peut dire que c’est efficace.

Mais on le voit sur les prix à la pompe, on est plutôt dans une logique d’amortir la hausse plutôt que de complètement compenser la hausse des prix de l’énergie. Sur l’alimentation c’est pareil, on envoie des chèques qui sont très importants, en particulier pour protéger les classes les plus défavorisées, celles qui ont les plus petits salaires et donc du coup qui sont les plus exposées au risque inflation et donc c’est très ciblé pour essayer de compenser au maximum sur ces catégories sociales. Mais d’un point de vue macroéconomique, pour l’ensemble des ménages, évidemment, on ne compense pas complètement cette hausse des prix, on essaie de l’amortir mais ce n’est pas une compensation totale.

Par contre, on voit quand même que la France est dans les pays qui font le plus. Si je regarde par exemple les prix de l’énergie en France, ils ont fortement progressé, autour de 30 % de hausse au mois de juin par rapport à ce qu’ils étaient l’année d’avant. Mais sur l’Europe on est plutôt au-dessus de 40 %. Donc il y a un écart, il y a un amortissement qui s’est fait par la politique du gouvernement français. Cet amortissement, cet écart entre 30 et 40 %, c’est l’équivalent d’un point d’inflation. Parce que l’inflation française, qui est autour de 6,5 % (Eurostat), serait plutôt à 7,5 %. Donc finalement beaucoup plus proche de l’inflation européenne à 8,6 % que ce qu’elle est aujourd’hui si le gouvernement n’avait pas mis en place toutes ces mesures pour, en tout cas, amortir ce choc énergétique, ce choc inflationniste. »

De son côté, la Banque centrale européenne a annoncé qu’elle allait durcir sa politique monétaire pour tenter de contenir l’inflation. Mais cette hausse des taux ne serait pas sans risque pour les finances publiques de la France.

Frédéric Pretet : « A partir du moment où les taux d’intérêt remontent, la charge de la dette va commencer à s’amplifier donc ça va être un facteur qu’il va falloir prendre en compte. Alors l’impact n’est pas immédiat, il se trouve que la France est un pays qui emprunte sur des maturités autour de 7 ans. Donc vous voyez que c’est plutôt dans 7 ans qu’on subira complètement l’impact des taux. Donc il y a une espèce d’inertie dans la charge d’intérêt qui est plutôt progressive.

Donc ça veut dire qu’il faut faire attention, il n’y a pas un risque immédiat sur les finances publiques de la France, mais il y a un risque qui, peut-être, s’amplifie. Et donc c’est pour ça que le gouvernement est dans une stratégie avec moins de «quoi qu’il en coûte», on essaie de cibler sa politique, en particulier pour amortir le choc énergétique et c’est pour ça qu’on le cible sur les catégories sociales les plus fragiles, et qu’on ne peut pas complètement compenser parce qu’on n’a plus les moyens de compenser complètement ce genre de choc. »

Écologie : combattre l’amnésie environnementale dès le plus jeune âge

Écologie : combattre l’amnésie environnementale dès le plus jeune âge

 

En changeant notre modèle anthropocentrique par une prise de conscience « écocentrique », nous dessinerons un monde en meilleure santé, où l’être humain fait partie intégrante de la nature qui l’entoure, expliquent les membres du collectif Tous dehors. Seule une approche systémique permettra le développement d’un lien humain-nature.

 

Un article intéressant mais qui ne pose pas le problème central de la sur-urbanisation et de la désertification du territoire qui favorisent le divorce entre l’environnement et les résidents. Une des vraies questions est en effet de répartir harmonieusement la population sur tout le territoire pour retrouver cet équilibre entre l’homme et la nature . NDLR

 

Amélie de Montchalin, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, a récemment appelé à la « mobilisation générale de tous les Français » pour faire « de l’écologie notre projet national ».

Mais comment faire, quand ce phénomène silencieux s’installe dans nos sociétés : l’amnésie environnementale – selon les termes du psychologue américain Peter H. Kahn. Nous nous habituons, au fil des générations, à la dégradation de notre environnement, glissant vers l’indifférence. Pourtant, les constats sont alarmants : réchauffement climatique, sixième extinction de masse… Pourquoi cette inaction ?

Les premières victimes sont sans doute les enfants. Toutes les conditions sont réunies pour les éloigner de la nature : programmes télé en continu, tablettes, smartphones, mais aussi urbanisation croissante, confinements, réseaux de transports inadaptés… Toute cette situation est aussi nocive pour leur santé que pour leur avenir !

Pour nos enfants, pour notre planète, il y a désormais urgence. Pour beaucoup, la proximité avec la nature est devenue un luxe ! Le nouveau secrétariat général à la planification écologique doit non seulement faire le lien entre les stratégies nationales en matière de climat, d’énergie, de biodiversité et d’économie circulaire, mais aussi de santé et d’éducation. L’écologie ce n’est pas uniquement gérer les externalités négatives, c’est aussi permettre à tous les Français de bénéficier des bienfaits qu’un environnement naturel vivant et sain peut leur apporter.

Les êtres humains, et en particulier les enfants, sont plus épanouis et heureux, en meilleure santé physique et mentale, quand ils sont régulièrement au contact de la nature : ce phénomène se nomme la « biophilie ». Les enfants sont plus avancés en termes psychomoteurs et neurovisuels, plus apaisés, plus coopératifs, plus réceptifs aux apprentissages et moins susceptibles de développer, en tant qu’adultes, des comportements addictifs ou violents.

La reconnexion à la nature développe la sensibilité vis-à-vis de l’environnement et l’envie de le protéger, favorisant les comportements pro-sociaux et écologiques. A contrario, l’éloignement progressif de la nature induit chez les enfants le syndrome du « manque de nature » qui regroupe plusieurs maux. L’obésité est le premier symptôme visible.

De nombreuses études ont montré les impacts négatifs du manque d’exercice et de l’éloignement de la nature. Et la sédentarité infantile s’est nettement aggravée depuis le début de la crise sanitaire : d’après une étude menée dans le département du Val-de-Marne, 9 % des enfants étaient en surpoids, et 3 % en situation d’obésité avant la crise sanitaire ; ces chiffres ont augmenté respectivement de + 2,6 % et + 1,8 % après la crise sanitaire.

Combattre l’inflation avec des prix élevés de l’énergie

Combattre l’inflation avec des prix élevés de l’énergie 

Pour lutter efficacement contre l’inflation avec une guerre à la porte de l’Europe et une montée en flèche des coûts de l’énergie, la Banque centrale Européenne et le Gouvernement français disposent de plusieurs instruments. Il leurs appartient de les utiliser rapidement avec cohérence. Par Gabriel Gaspard, Chef d’entreprise à la retraite, spécialiste en économie financière.

 

L’inflation a commencé à se mettre en place depuis l’année 2021 fruit de la crise sanitaire et du redémarrage économique qui s’en est suivi. Elle s’est accentuée en 2022. Il faut rappeler que les prix de l’énergie, principale cause de l’inflation, montaient déjà en flèche bien avant le conflit Ukrainien par rapport aux prix les plus-bas obtenus pendant la pandémie. Avec la repise des activités et le retour de la production et des loisirs, la demande a augmenté mais l’approvisionnement est resté limité par plusieurs facteurs : l’incertitude, la chaîne d’approvisionnement, l’infrastructure et un marché mondial hétérogène. La guerre en Ukraine et la dépendance de l’Europe aux achats Russe ont accentué la hausse des prix de cette énergie. Avec des mesures curatives et coûteuses, les premières solutions envisagées par la France (chèque énergie, indemnité inflation, une remise carburant de 15 centimes par litre) ne peuvent pas réduire les prix de l’approvisionnement. Ces mesures d’urgence obligent le gouvernement à augmenter son budget, à emprunter, à créer de la monnaie (des liquidités) et donc générer de l’inflation additionnelle.

Une grande partie de la responsabilité du contrôle de l’inflation incombe à la Banque centrale européenne (BCE). La première cause de cette inflation est l’excès de liquidité créée principalement par l’endettement public. La vraie origine est le « quoi qu’il en coûte », le plan de relance Européen et le programme d’achat d’urgence des dettes des États par la BCE face à la pandémie (PEPP). Le taux d’intérêt directeur est le principal outil utilisé par les Banques centrales pour gérer l’inflation. L’expérience montre que l’inflation et les taux d’intérêts ont tendance à fluctuer dans la même direction mais avec des décalages. Lorsque la BCE augmente ses taux directeurs, elle augmente le niveau des réserves en limitant la masse monétaire disponible pour l’achat d’actifs plus risqués tels que la cryptographie ou les obligations « pourries ». La hausse des intérêts décourage les dépenses des consommateurs et des entreprises. Les taux en Europe restent inchangés, et contrairement aux autres Banques centrales, pour contrer cette inflation, la BCE est inscrite « aux abonnés absents ».

Il existe de nombreuses méthodes utilisées par les gouvernements pour contrôler l’inflation, et bien qu’aucune ne soit un pari sûr, certaines ont été plus efficaces et ont infligé moins de dommages collatéraux que d’autres. Les principales méthodes :

Le gouvernement peut utiliser le contrôle des salaires et des prix pour lutter contre l’inflation. Cette mesure a pour objectif de lutter contre l’inflation globale plutôt que d’atteindre certains objectifs d’efficacité ou d’équité économique. Elle touche plusieurs secteurs au lieu d’un marché particulier, etc. Bref, pour les experts, ces politiques ont très mal fonctionné dans le passé.

Le gouvernement peut réduire les dépenses publiquesDepuis plus de quarante ans la France est en déficit budgétaire. La dette au sens du traité de Maastricht est arrivée à 2 813 Md€, soit 112,9% du PIB fin 2021 et on continue à dépenser, à dépenser. Il est certain que maîtriser les dépenses abaisserait la pression de la demande sur l’offre, mais une guerre à la porte de l’Europe plombe le budget de la défense. La consommation des soins de santé augmente, les financements climat s’accentuent, l’éducation en péril, etc. Comment dépenser moins avec plusieurs secteurs en détresse ?

Le gouvernement peut abaisser les investissements publics. Depuis le début de la pandémie, la politique des investissements est inflationniste. Avec une création massive de liquidités, il y a une facilité à se procurer des fonds d’investissements dont la rentabilité n’est pas en adéquation avec un objectif de croissance sain. Le gouvernement rallonge les aides aux entreprises, des subventions, des prêts, des primes pas toujours nécessaires au développement de la production. Les investissements publics financés par des prêts bancaires sont source d’inflation. Il est temps d’arrêter les emprunts extérieurs et mettre l’épargne des ménages au service de l’économie.

Le gouvernement peut améliorer ses importations. L’augmentation des importations à des prix bas peut stabiliser l’inflation. Mais hélas la Chine, premier partenaire de la France, augmente ses prix à la suite de l’envolée des coûts des matières premières, une flambée du transport maritime et un euro faible. Voilà un échec de 100 milliards d’euros pour le commerce extérieur français sur un an au 10 mai 2022.

Le gouvernement peut développer à court terme la production intérieure. Augmenter la production de biens accessibles rapidement en diminuant les prix pour infléchir l’inflation. Choisir les mesures qui peuvent réduire les prix : meilleur partage des ressources existantes, meilleure répartition des forces productives, développement des heures supplémentaires avec une rémunération non excessives, amélioration des contraintes corporatives, etc.

Le gouvernement peut créer une croissance sans inflation. Une des explications d’une croissance sans inflation pourrait être une explosion de gains de productivité, tirés par les progrès des technologies vertes et numériques. Cela signifie une production plus élevée pour un coût inférieur et des prix inférieurs. Une autre explication serait de bénéficier d’une offre d’investissement importante qui créerait une croissance avec des salaires stables : un développement rural et écologique avec un déplacement massif de salariés des villes vers la compagne. Les salaires restent contrôlés, aidant ainsi l’inflation à rester faible.

La nécessité et le courage d’agir. Dès le début des restrictions sanitaires en mars 2020, des mesures pour soutenir les entreprises dans la crise ont été mises en place. Au total, 230 milliards d’euros ont été mobilisés à la fin juin 2021. Aujourd’hui, le gouvernement estil prêt à fournir un effort similaire pour soutenir les foyers modestes pour affronter cette inflation ? En vérité, la Banque centrale européenne et le gouvernement doivent choisir et agir très rapidement ou faire face à un défi structurel élevé.

Les gouvernements tombent dans le piège de l’inflation qu’ils pensent combattre

Les gouvernements tombent dans le piège de l’inflation qu’ils pensent combattre

Ce qu’estiment Radu Vranceanu, ESSEC et Marc Guyot, ESSEC.

dans la Tribune)

Il y a un an, certains économistes semblaient persuadés qu’on pouvait augmenter indéfiniment les dépenses publiques car, tant que le chômage n’était pas revenu à son niveau pré-Covid, il n’y aurait pas d’inflation. À l’extrême de cette vision, les adeptes de la théorie monétaire moderne recommandaient une hausse massive des dépenses publiques – et donc de l’endettement public – jusqu’au point où tous ceux qui cherchent un emploi en trouvent un.

Aujourd’hui, trois constatations s’imposent :

  • Lorsque le niveau du stimulus fiscal (plus de dépenses, réduction d’impôts) pousse la demande globale au-delà de la capacité productive maximale de l’économie, des pénuries locales apparaissent et la hausse des prix se met en marche.
  • La pandémie a provoqué un ample « choc d’offre », l’équivalent d’une réduction du potentiel productif de l’économie (mondiale). L’ampleur du choc d’offre engendré a été largement sous-estimée, que ce soit par les organisations internationales, les dirigeants politiques et même le marché, comme l’attestent les anciennes prévisions d’inflation ayant largement sous-estimé l’inflation actuelle.
  • L’inflation qui, comme actuellement, touche les biens de première nécessité comme l’énergie utilisée pour le chauffage domestique et les produits alimentaires, constitue un phénomène profondément discriminant qui affecte plus fortement les ménages les plus défavorisés.

Ainsi, la crise économique post-Covid n’a pas rompu les principes de l’économie, qui s’appliquent à cette crise comme ils se sont appliqués lors des crises précédentes, notamment les crises d’offre des années 1970. Les gouvernements, par leurs politiques de dépense excessive face à une offre entravée, apparaissent comme les principaux responsables de cette inflation.

Un caractère transitoire incertain

Ainsi, aux États-Unis, le président nouvellement élu Joe Biden s’est lancé dans une vaste expérimentation sociale, multipliant les dépenses publiques et creusant le déficit dans un contexte où l’économie américaine sortait de la crise. La hausse des prix à la consommation a très rapidement accéléré, passant à 4,2 % dès avril 2021, et était en septembre pour le cinquième mois d’affilée au-dessus de 5 % sur 12 mois, selon les données de l’US Bureau of Labor Statistics.

En zone euro, la situation, avec 4,1 % attendus en octobre (3,4 % en septembre), semble un peu moins problématique, ce qui est cohérent au regard de l’ampleur des programmes de relance. Au 1er octobre 2021, le soutien global à l’économie (dépenses et exonérations fiscales) représentait 25,5 % du PIB aux États-Unis contre 15,3 % en Allemagne, le taux le plus élevé de la zone euro, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Les experts de L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) pointent aujourd’hui le caractère transitoire de cette inflation :

« Une fois les goulots d’étranglement éliminés, la hausse des prix de produits durables, comme les voitures, devrait se tarir rapidement, puisque l’offre de produits manufacturés devrait augmenter rapidement. »

Les mêmes experts rappellent que les mécanismes d’indexation des salaires n’existent plus, donc l’inflation actuelle ne devrait pas se retrouver dans une hausse des coûts de production demain, enclenchant une « boucle prix-salaires-prix » comme dans les années 1970. Cela dit, on constate une nouvelle vivacité des syndicats partout dans le monde et de leur capacité à négocier des hausses de salaire dès lors que l’inflation, qui avait quasiment disparu, est de retour. Il est par exemple frappant de constater que les grèves se multiplient aujourd’hui aux États-Unis.

Le point sur lequel nous aimerions insister dans cet article est que la hausse des prix et les pénuries locales qui l’accompagnent peuvent en effet dégrader la production potentielle de biens par au moins quatre canaux :

  • La hausse des prix de l’énergie et des matières premières peut provoquer des faillites, notamment dans les secteurs où ces coûts représentent une part importante du coût total et où l’entreprise ne peut pas transférer les surcoûts sur les consommateurs en raison d’une forte concurrence. Les plus petites entreprises, PME et TPE, risquent d’être les plus vulnérables.
  • Les pénuries de certains composants peuvent enrayer la fabrication des produits finaux, comme c’est le cas sur le marché de l’automobile. Actuellement, la pénurie de puces amène en effet les constructeurs à rationner leur production. Comme Toyota et General Motors, Renault a annoncé à son tour une réduction de la production de 17 % cette année, malgré une demande soutenue.
  • Les entreprises les plus fragiles ne pourront pas augmenter les salaires pour compenser l’inflation ; elles subiront des départs de personnel. Si celui-ci part pour des entreprises plus efficaces, qui se développent, c’est une situation normale. Si le personnel quitte l’entreprise pour l’inactivité ou le chômage, cela dégrade l’offre potentielle.

Enfin, de nombreuses entreprises à fort endettement et faible rentabilité, surnommées « firmes zombies », ne survivent actuellement que parce que les banques continuent à les refinancer à des taux proches de zéro. Au moment où les taux d’intérêt commenceront à refléter l’inflation et augmenteront, nombre de ces firmes risquent de faire faillite.

Dans ce contexte, que peuvent faire les autorités publiques ? Il semble que la meilleure réponse à cette question serait de ne prendre aucune mesure qui conduirait à une nouvelle stimulation de la demande face à une production désorganisée et à une augmentation de l’endettement public.

Le risque d’alimenter l’inflation

Certes, l’inflation est peut-être un moindre mal : on peut comprendre que les gouvernements n’aient pas voulu rajouter la réduction des revenus à l’angoisse provoquée par la crise sanitaire. Peut-être, comme le suggère une équipe de chercheurs américains, une courte période d’inflation élevée reste nécessaire pour réaligner les salaires, compte tenu des évolutions divergentes des différents secteurs dans l’économie post-Covid.

Mais à partir de la situation existante, toute intervention supplémentaire risque de rendre l’inflation pérenne, avec les conséquences néfastes que nous connaissons, notamment en termes de réduction du pouvoir d’achat des ménages les plus fragiles :

  • Ainsi, bloquer la hausse des prix, quel que soit le marché, est une fausse bonne idée, car elle ne fait qu’augmenter les pénuries et empêche l’augmentation de la production.
  • Réduire le taux de TVA a du sens, car cette mesure ne modifie pas les prix relatifs et donc l’allocation des ressources. En revanche, elle ne peut pas cibler les ménages les plus fragiles. Attribuer une subvention forfaitaire aux ménages les plus modestes, comme décidé par le gouvernement de Jean Castex, peut également avoir du sens car cela ne modifie pas les prix relatifs. Cependant, qu’il s’agisse de réduction de taux de TVA ou de transferts (3,8 milliards pour la « prime inflation » en France), les deux mesures vont stimuler la demande, dont l’excès est déjà à l’origine de l’inflation.
  • À demande globale constante, la préservation du pouvoir d’achat des ménages les moins aisés peut se faire par un transfert en provenance des plus aisés, comme proposé par certains députés démocrates aux États-Unis sous le nom de « taxe milliardaires ». Il n’est pas certain qu’une telle mesure soit politiquement acceptable.
  • Certains dirigeants politiques, aux États-Unis ou encore plus récemment au Royaume-Uni, ont en outre proposé une hausse massive du salaire minimum afin de compenser la perte de pouvoir d’achat. Celle-ci pourrait être probablement absorbée par les grands groupes disposant d’un pouvoir de marché suffisant. En revanche, elle contribuerait fortement à la sortie du marché de nombreuses PME, avec des conséquences dramatiques sur l’emploi, et une nouvelle réduction de l’offre qui pourrait renforcer à son tour les tensions inflationnistes.

Depuis le début de la crise, l’aspect « choc d’offre » a été largement négligé par les organisations internationales et leurs départements de prévision, qui ont sous-estimé l’inflation actuelle. Aujourd’hui, il semble que les effets nocifs de l’inflation sur la production potentielle ne sont pas mieux pris en compte, ce qui conduit à faire l’hypothèse erronée du caractère temporaire de l’inflation. Ce diagnostic imprécis risque de conduire à des politiques économiques à même de renforcer l’inflation qu’elles cherchent à combattre.

______

Par Radu Vranceanu, Professeur d’économie, ESSEC et Marc Guyot, Professeur d’économie, ESSEC.

Combattre l’idéologie woke

Combattre  l’idéologie woke 

 

A l’occasion du lancement de son cercle de réflexion Laboratoire de la République, le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, en détaille les objectifs. Il est destiné à insuffler des idées dans la campagne de la majorité, notamment sur la laïcité.(Interview Le Monde)

Quelle est l’ambition du Laboratoire de la République ?

Lorsque l’on dit « Vive la République », on ne sait pas toujours ce qu’il y a derrière cette invocation. Le cercle que je lance veut montrer le caractère concret de ce contenu, notamment en direction de la jeunesse. Notre société affronte trois grands défis : écologique, technologique et géopolitique. Je veux faire la démonstration que, sur ces trois enjeux, l’idée républicaine peut apporter des réponses. Il s’agit ensuite de penser des politiques publiques pour l’incarner. En travaillant à partir des quatre adjectifs que donne notre Constitution à la République : démocratique, sociale, indivisible, laïque.

Comment va-t-il fonctionner ?

Ce n’est pas un parti politique, ni un mouvement, mais un cercle de réflexion et d’action. Il aura vocation à être utile dans la campagne présidentielle et, plus généralement, dans le débat d’idées. J’y invite des gens d’horizons différents, comme Elisabeth Badinter, qui incarne un féminisme républicain opposé à la guerre des sexes ; ou Rachel Khan, figure d’une lutte antiraciste indifférente à la couleur de peau. Une centaine de parlementaires y participeront également ; et un certain nombre d’experts, invités à s’exprimer sur une plate-forme en ligne. Le dépassement du clivage gauche-droite est au cœur de l’approche républicaine.

Vous avez déjà créé un Conseil des sages de la laïcité. Il y a désormais un comité interministériel sur la laïcité, et, au ministère de l’intérieur, un bureau de la laïcité. Qu’est-ce que ce Laboratoire peut vous permettre de faire de plus ?

Ce n’est pas une instance institutionnelle, mais un cercle de réflexion indépendant de mes fonctions de ministre de l’éducation ; de plus, le sujet de la laïcité est loin d’être le seul sujet. Je veux qu’il implique la jeunesse en lui donnant des raisons de s’engager pour des causes qui lui sont chères. Nous inciterons les jeunes à ouvrir des antennes dans les universités, mais nous parlerons aussi à la jeunesse rurale et des banlieues.

Ce cercle, vous en faites aussi un moyen de contrer la diffusion de certaines luttes identitaires venues des Etats-Unis…

Ce n’est pas le seul sujet du Laboratoire. C’est vrai que la République est aux antipodes du « wokisme ». Aux Etats-Unis, cette idéologie a pu amener, par réaction, Donald Trump au pouvoir, et la France et sa jeunesse doivent échapper à ça. Le Laboratoire aura une vision républicaine opposée à cette doctrine qui fragmente et divise, et a conquis certains milieux politiques, médiatiques et académiques en proposant un logiciel victimaire au détriment des fondements démocratiques de notre société.

Sahel : combattre le terrorisme autrement

Sahel : combattre le terrorisme autrement

 

Dans une interview à Europe 1, Louis Saillans, l’ancien chef de groupe de commandos marine qui a notamment combattu au Sahel, explique les difficultés militaires dans le Sahel.

 

 

Après l’opération Serval (2013-2014), qui a notamment vu la libération du Mali par les forces armées françaises, « il y avait des panneaux François Hollande à l’entrée de Tombouctou ». Mais aujourd’hui la donne a changé et un sentiment anti-Français croît. « Je pense qu’il y a une usure dans les esprits », avance Louis Saillans pour expliquer le phénomène.

« La population a vu des libérateurs militaires arriver, mais ces libérateurs sont devenus des gens qui restent. Et ce ne sont que des militaires. » Concrètement, « rien ne se développe plus [au Mali] que les infrastructures militaires », affirme-t-il. Et si Louis Saillans assure que les soldats tricolores ont de bonnes relations localement avec les populations, il pointe un manque. « Qu’est-ce qui est fait pour qu’on soit plus qu’une simple force d’occupation ? Parce que c’est comme cela qu’on est perçu maintenant. »

S’il va quitter l’armée en juillet prochain, Louis Saillans compte combattre le terrorisme sur un autre théâtre d’opérations. Le militaire veut devenir « combattant au sein de la société civile ». « Ce qui m’intéresse, c’est de rechercher la vérité. Aujourd’hui dans le combat dans le terrorisme, je pense que les choses ne sont pas assez définies. L’Islam regroupe par exemple une myriade de courants, alors s’arrêter à ce mot c’est mal définir l’ennemi. » Alors pour que tout le monde aient une bonne définition de l’ennemi que la France combat notamment au Sahel, Louis Saillans envisage de « donner des conférences, si possible auprès des jeunes, dans les collèges et lycées ».

* Louis Saillans est un nom d’emprunt pris par le militaire pour « protéger sa famille et ses proches ». 

Comment combattre les dictatures

Comment combattre les dictatures , leurs régimes mafieux et leur colonisation rampante  ( Yaël Ossowski, Fred Roeder et Luca Bertoletti)  (*).

(Opinion  la Tribune )

« Pendant des décennies, la stabilité politique, la croissance économique et la paix ont été indispensables pour faire de l’Europe un continent prospère et libre.

Les institutions de l’Union européenne ainsi que les différents États membres ont été à la tête de ces efforts, en libéralisant le commerce et en ouvrant les marchés pour que les consommateurs et les citoyens soient beaucoup mieux lotis. Une coopération et des échanges accrus ont grandement amélioré la vie de millions de personnes.

Malgré l’ampleur de ces efforts, il reste des questions clés qui devraient tous nous préoccuper en tant que citoyens de pays démocratiques. Le spectre des régimes autoritaires est encore bien réel en Europe, comme en témoignent les mouvements militaires effrontés. Un autre exemple est les influences numériques et technologiques sophistiquées dans nos infrastructures, ainsi que nos établissements politiques.

Au Hong Kong, l’État autoritaire croissant de la Chine recourt à la violence et à l’intimidation pour réprimer des manifestations découlant d’un projet de loi sur l’extradition. L’existence de camps de rééducation chinois pour un million d’Ouïghours, la minorité musulmane, a longtemps été niée, mais elle est maintenant reconnue et couverte dans la presse grand public, comme le New York Times, après des années de campagnes menées par des groupes de défense des droits de la personne.

Les vastes capacités de surveillance de l’État chinois, bien connues de sa population nationale, commencent à avoir un impact sur les citoyens européens. Ceci est une tendance inquiétante.

Compte tenu de l’influence économique croissante de la Chine en Europe, ces faits doivent être revus à mesure que nous mettons en œuvre de nouvelles technologies. Le débat sur l’infrastructure 5G et Huawei n’en est que la salve d’ouverture. La protection de la vie privée des consommateurs et la sécurité des données doivent être garanties: les efforts visant à les protéger en tenant compte des préoccupations de sécurité nationale lors de l’approvisionnement en technologies clés, comme l’ont fait le Royaume-Uni, la France et l’UE avec le 5G, semblent être la meilleure approche.

Mais des politiques numériques intelligentes ne seront pas efficaces si elles ne protègent pas nos démocraties des menaces réelles.

Aux frontières de l’Union européenne, l’Ukraine se reconstruit après cinq années d’invasion, de conflit et d’affaiblissement stratégique par son puissant voisin russe. Des milliers d’Ukrainiens ont perdu la vie en défendant leur territoire, et la situation reste périlleuse alors que des millions d’anciens citoyens ukrainiens vivent maintenant derrière les frontières russes. C’est souvent oublié. Et il faut tenir compte de l’influence russe dans de nombreux grands partis politiques européens, sans parler des « socialbots » lors des élections.

L’attention renouvelée accordée aux ressources énergétiques et à la position géopolitique de l’Ukraine lors des auditions de destitution du président Donald Trump ne fait qu’accentuer cette tendance, et l’on peut espérer que les pays européens resteront fermes dans leur volonté d’aider le pays qui a déjà aspiré à adhérer à l’UE. L’appui non seulement diplomatique, mais aussi commercial est essentiel à cet égard. Plus de 40 % des échanges commerciaux de l’Ukraine sont directement liés à l’UE, mais ils seront bientôt éclipsés par la Chine.

Des milliers d’entreprises européennes et américaines détiennent des intérêts stratégiques en Ukraine et encore plus d’entreprises ukrainiennes dépendent entièrement de clients européens. Ces relations doivent également persévérer, malgré les menaces de la Russie et de la Chine.

La technologie électrique ukrainienne utilisée dans les conducteurs et les allumages représente près de 285 millions d’euros de commerce avec l’Allemagne, tandis que les exportations allemandes de machines et de voitures sont essentielles pour les consommateurs ukrainiens.

Une autre de ces technologies est le catapultage des aéronefs à bord d’un porte-avions à l’aide d’un moteur à induction électromagnétique. Le président Trump a bizarrement fait sauter cette innovation en déclarant qu’il préférerait les lanceurs à vapeur, qui ont été utilisés pendant des décennies. Cependant, il semble que de nombreux pays européens, dont la France, soient enthousiastes à l’idée d’adopter la nouvelle technologie.

La Chine s’est déjà engagée à utiliser des lanceurs électromagnétiques pour ses futurs porte-avions et s’associe à la Russie pour construire la prochaine génération de navires nucléaires. Cela intervient alors que la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l’Ukraine et qu’elle augmente ses investissements sur l’ensemble du continent.

L’Europe va-t-elle se permettre d’être concurrencée ? Quel sera l’impact d’une alliance militaire plus solide entre la Chine et la Russie sur les Européens? Seul l’avenir nous le dira, et nous espérons que nos principes démocratiques nous guideront vers la prospérité et la sécurité en même temps. Ce qui reste clair, c’est que les nations européennes doivent mener des politiques intelligentes pour combattre cette montée des régimes autocratiques. Des évaluations minutieuses des importations des technologies, dont la technologie de 5G et autres, seront essentielles, de même qu’un soutien diplomatique.

Les principes démocratiques tels que l’État de droit sont extrêmement importants. Les démocraties libérales telles que l’UE et les États-Unis doivent trouver une approche commune pour protéger les citoyens de l’influence croissante d’acteurs autoritaires comme le régime communiste chinois.

C’est ainsi que nous pouvons continuer à soutenir la démocratie et la prospérité dans le monde entier. »

(*) Yaël Ossowski, Fred Roeder et Luca Bertoletti sont directeurs de 21Democracy, un projet de l’agence pour le Choix du Consommateur.

Combattre le chômage ou les chômeurs

Combattre le chômage ou les chômeurs,

 

 

À défaut de pouvoir combattre le chômage, le gouvernement pourrait bien être décidé à combattre les chômeurs en durcissant les contrôles. S’il est clair que pour une minorité le chômage indemnisé constitue un effet d’aubaine il n’en est pas de même pour une grande majorité. Le chômage reste un drame économique social et sociétal. Plusieurs facteurs explicatifs, d’abord l’insuffisance de croissance absorbée 5 à 7 millions de chômeurs. La croissance actuelle permet de créer de leurs 150 000 à 200 000 emplois pas plus par an. Sur le total de chômeurs,  à peine la moitié bénéficie d’une indemnisation. Effectivement si certains chômeurs bénéficient un peu abusivement des allocations de l’Unedic il n’en reste pas moins que la très grande majorité souhaiterait travailler non seulement pour des raisons financières mais aussi de dignité. L’autre facteur explicatif lié au chômage et l’inadaptation de la formation professionnelle aux besoins des entreprises aussi. À noter aussi l’effritement de la valeur travail et la difficulté de certains chômeurs à se réinsérer.  Le gouvernement veut renforcer les contrôles mais ils sont déjà multiples et souvent contradictoires. Pour un oui pour un non des chômeurs indemnisés ou non son sont rayés. La réactualisation des chômeurs est souvent kafkaïenne. Le gouvernement veut aussi sanctionner des chômeurs qui n’accepteraient pas deux emplois raisonnables une formation. Faut-il que cette formation ait  encore un sens et qu’elle puisse déboucher sur le marché du travail. Le concept de deux emplois raisonnables sera souvent discutable. Par exemple dans des régions économiquement défavorisées on propose effectivement parfois des emplois à 30 ou 40 km du domicile de sorte qu’une grande partie du salaire est engloutie dans les frais de transport. Le contrôle des chômeurs doit être exercé de manière beaucoup plus fine que cela avec des enquêtes approfondies et non à partir de critères quantitatifs trop généraux. La priorité du moment n’est sans doute pas la chasse aux chômeurs mais la réinsertion d’une partie d’entre eux  une formation adaptée au marché du travail ;

Dans une  note, le ministère du Travail précise que si Pôle emploi estime que le chômeur ne recherche pas assez activement du travail, s‘il refuse une formation ou encore décline deux offres d‘emploi jugées raisonnables, ses allocations seraient directement réduites de moitié pour une durée de deux mois. S‘il récidive, elles pourraient être supprimées pour la même durée. Actuellement, Pôle emploi peut réduire de 20% les allocations des chômeurs qui ne recherchent pas suffisamment un emploi ou bien qui refusent une formation ou une aide pour trouver un travail. Cette sanction peut s‘appliquer sur une durée de deux à six mois. En cas de récidive, la réduction passe à 50% pour la même durée. Mais

Le gouvernement, qui mène la réforme de l‘assurance chômage en parallèle de celle de la formation professionnelle et de l‘apprentissage, a prévenu en décembre les partenaires sociaux qu‘il proposerait une modification du “barème et des modalités de sanctions dans les semaines qui viennent”. À défaut de combattre le chômage au risque de combattre les chômeurs




L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol