Environnement et décarbonation : Berlin qui combattait le nucléaire voulait des exceptions pour le gaz !
Dans le nouveau texte, la contrainte est toujours d’avoir complété la transition en 2035, mais les objectifs intermédiaires initialement prévus dès 2026 (au moins 30 % de gaz renouvelable ou peu carboné), puis pour 2030 (au moins 55 %), ont disparu.
Dit autrement, Berlin et l’industrie du gaz verraient s’éloigner les contraintes et concessions les plus immédiates. Les autres points saillants de l’avant-projet pour encadrer le gaz seront toutefois bien maintenus : les nouvelles centrales à gaz devront obtenir leur permis de construire avant 2030, ne pas émettre plus de 270 g de CO2/kWh et venir remplacer des infrastructures existantes plus polluantes (charbon).L es critères imposés au secteur nucléaire pour être éligible ne devraient, eux, pas évoluer. Et les équilibres penchent contraires en faveur de l’Allemagne et du gaz alors que paradoxalement le nucléaire n’aimait pas de carbone ! Bref davantage une bataille économique environnementale.
Pour être éligibles, les projets devront toujours avoir obtenu un permis de construire avant 2040 pour les modifications d’installations, et avant 2045 pour les nouveaux réacteurs. « Les dates sont trop proches » et « entraveront la prolongation de la durée de vie des réacteurs actuels, pourtant indispensable pour faire face au doublement des besoins en électricité liés à la décarbonation », ont alerté Bernard Accoyer, président de l’association Patrimoine nucléaire et climat, et Louis Gallois, coprésident de La Fabrique de l’industrie, dans une tribune aux « Echos » le 11 janvier.
L’exigence de recourir à partir de 2025 à des combustibles de type ATF (« accident tolerant fuel ») est aussi dénoncée par la Société française de l’énergie nucléaire (Sfen), qui trouve la notion trop floue juridiquement et rappelle que de tels combustibles sont à peine naissants. Les pronucléaires voudraient, à l’instar des progaz, voir eux aussi sauter cette contrainte à court terme. Ils ne vont, selon nos informations, obtenir sur ce point qu’un petit geste, avec une potentielle rediscussion en 2025 si la technologie idoine n’est alors pas prête.