Grand débat : urgent de « conclure », sinon …. (Gérard Collomb)
Ce n’est pas un avertissement mais ça y ressemble fortement. L’ancien ministre de l’intérieur, maire de Lyon met en garde le pouvoir à propos de la sortie du débat national. D’abord Gérard Collomb note que le mécontentement se maintient à un haut niveau. Deuxièmement qu’il faut éviter de tergiverser et répondre rapidement à cette demande de justice sociale et fiscale. Enfin que pour sortir par le haut il importe de prendre des décisions fortes et non d’essayer de s’en tirer avec quelques mesures gadgets ou accessoires. On ne peut pas dire que l’ancien ministre de l’intérieur se situe franchement dans une forme d’opposition mais pour le moins il adapte une position d’observateur critique vis-à-vis de la gestion de la crise sociale actuelle. En outre à propos de l’Europe il s’interroge sur la cohérence de la liste en marche. En effet, la diversité de la composition de cette liste interroge pour lui sur le cap à suivre. Il rappelle que le même temps ça marche pendant les campagnes électorales mais que ça dysfonctionne après les élections quand il s’agit de prendre des décisions cohérentes.
« Il faut pouvoir sortir à un moment du grand débat, le conclure, et donc faire des annonces fortes », a déclaré Gérard Collomb, invité dimanche soir de l’émission politique « En toute franchise » sur LCI. « Je pense que ce sont ces annonces qu’attendent aujourd’hui les Français », a-t-il ajouté, jugeant qu’il y a urgence à le faire « parce qu’on ne peut pas continuer de semaine en semaine » avec les manifestations des « gilets jaunes ». « On voit que le mouvement continue. Cela montre la profondeur sans doute du malaise (…) On ne peut nier qu’il y ait une véritable crise dans le pays », a ajouté celui qui avait quitté le gouvernement à l’automne pour redevenir maire de Lyon.
Interrogé sur d’autres récents départs de ministres ou de proches du chef de l’État, Gérard Collomb a répondu que celui-ci devait reconstituer une équipe et assurer « un véritable renouveau » pour « réussir la deuxième partie du quinquennat ». « Il faut tenir compte des leçons de ce qui s’est passé récemment et faire en sorte qu’on n’ait pas l’impression que les mesures sont pour les uns mais qu’elles sont pour toutes et pour tous », a-t-il dit en déconseillant la voie du référendum. À l’approche des élections européennes, celui qui fut très proche d’Emmanuel Macron a assuré qu’il voterait pour la liste LREM « malgré les divergences » qu’il peut avoir « sur certains points ». « Pour être diverse, elle l’est puisqu’il y a des gens d’opinions sensiblement différentes sur cette liste. Le problème est de savoir après quel est le cap », a critiqué Gérard Collomb. « Toujours dans les périodes pré-électorales le ‘en même temps’ marche très bien, on l’a vu. Le problème après c’est qu’il faut trancher, en particulier pour l’Europe où la situation va être extrêmement complexe », a-t-il poursuivi. Il considère aussi que la tête de liste, Nathalie Loiseau, devra s’affirmer « comme une femme politique capable de peser en Europe ».