Archive pour le Tag 'Collège'

Collège: le niveau est trop faible d’après le ministre de l’éducation

Collège: le niveau est trop faible d’après le ministre de l’éducation

Le ministre confirme les évaluations faites à l’occasion des classements internationaux : le niveau des collèges est trop faible en France. Surtout en langues vivantes et en mathématiques précise-t-il. Le problème est que la situation n’est pas meilleure en maîtrise du français support de base de toutes les connaissances. En cause sans doute- que n’avoue pas le ministre– ce concept de collège unique qui brasse tous les niveaux mais tire l’ensemble vers le bas. Paradoxalement, cette baisse de niveau de l’enseignement n’empêche pas un taux de réussite au bac qui atteindra bientôt les 100 % sur la tendance ( actuellement plus de 90 %) !

« Le niveau en anglais a baissé en fin de troisième. On va remettre ça en chantier », a promis Pap Ndiaye, qui avait déjà évoqué le sujet tout début septembre. Un « plan d’urgence » est en préparation, avec l’objectif de hisser 80 % des élèves au niveau A2 d’ici trois ans. Concernant les mathématiques, le ministre de l’Education nationale a estimé, dans son entretien avec les lecteurs de Midi libre, que « ce n’est pas une question d’heures de cours, qui sont déjà conséquentes du CP à la terminale, mais plutôt de méthode pédagogique ».

C’est donc un autre chantier qui s’annonce pour l’Education nationale, qui fait face à une crise des recrutements. Le président de la République a notamment voulu une refonte de la voie professionnelle, ainsi que la mise en place d’une « école du futur » basée sur des « innovations pédagogiques ».

« Que reste-t-il du collège unique de VGE ? » : Une catastrophe !

« Que reste-t-il du collège unique de VGE ? » : Une catastrophe !

Michèle Haby, membre du comité universitaire d’information pédagogique, fille de l’ancien ministre de l’éducation René Haby s’efforce bien maladroitement de défendre la réforme ayant conduit au collège unique qui a pourtant contribué à l’écroulement du niveau des élèves, au développement du chômage et surtout fortement affecté la valeur travail.

TRIBUNE

 

A l’occasion du décès de Valéry Giscard d’Estaing, Michèle Haby, fille de l’ancien ministre de l’éducation René Haby, rappelle que le président est aussi le créateur du collège unique, dont elle évoque l’histoire mouvementée.

Tribune.

 

 A l’occasion du décès du président Valéry Giscard d’Estaing, de nombreux commentaires ont mis l’accent sur les grandes réformes sociétales qu’il a menées. Or, dans cet inventaire, il est un manque une qui, à elle seule, en dit long : son action en matière d’éducation, avec la création du « collège unique pour tous ».

 

 

En l’instaurant, le message très fort auquel tenait beaucoup son auteur était celui de la suppression des filières qui caractérisaient l’école moyenne française, alors découpée entre la voie longue conduisant vers le lycée, le « moderne court », et la voie d’apprentissage dite de « transition-pratique ». Le fait de proposer à tous les jeunes Français de suivre ensemble un tronc commun de formation prolongeant, et élevant, celui de l’école primaire, en supprimant les discriminations qui existaient entre ces formes d’obligation scolaire, constituait une option sociale très volontariste.

Force est pourtant de constater que cette réforme a aussitôt subi de rudes attaques, de tous côtés politiques. Quarante-cinq ans après la loi du 11 juillet 1975, il n’est pas sans signification que le collège unique demeure un élément fondamental du système éducatif, mais que personne n’ait souhaité ou osé, à défaut d’en revendiquer l’héritage, à tout le moins l’évoquer.

« Valoriser les divers aspects de la personnalité » des jeunes

Mon père, René Haby, qui a investi beaucoup de lui-même dans la réforme qui porte son nom, avait perçu la nécessité de changer cette école qui voulait, selon lui, « faire coïncider la diversité des aptitudes et des intérêts des élèves avec un cadre préfabriqué répondant à une formation traditionnelle », expliquait-il en 1975 dans la revue Parents et maîtres. Il s’agissait pour lui de « valoriser les divers aspects de la personnalité sans polariser à l’excès cette formation sur des exigences de culture traditionnelle et abstraite ».

Cette deuxième étape de formation complétait pour lui celle de l’enseignement primaire. Elle visait, rappelait-il encore en 1981 dans Combat pour les jeunes français (Julliard), le développement et la valorisation des « capacités d’observation [des élèves], de réflexion, de raisonnement logique, d’imagination, de sensibilité esthétique, acquisitions de notions essentielles pour comprendre le monde et son évolution, transmission des valeurs sur lesquelles se construit l’esprit démocratique. Tous les jeunes sous obligation scolaire, et pas seulement une partie d’entre eux, auraient accès à des connaissances et à des capacités de raisonnement relativement élaborées, préparant à la vie d’adulte et adaptées à une civilisation exigeante et complexe ».

 

Collège : le brassage social à défaut de projet éducatif

Collège : le brassage social à défaut de projet éducatif

 

Le brassage social pourquoi pas mais cela risque de favoriser l’orientation de certains  élèves vers le privé. Faute de vrai projet éducatif, de discipline et de cohérence pédagogique, on va mixer les populations en espérant un mieux pour les plus largués par le système scolaire. De quoi niveler un peu plus par le bas ! Najat Vallaud-Belkacem devrait en effet annoncer début novembre une série d’expérimentations dans une petite dizaine de départements.   Depuis plusieurs mois, le cabinet de la ministre planche, en toute discrétion, avec ces départements pilotes. Etude précise des quartiers, rue par rue, observation des catégories socioprofessionnelles des habitants… tout est étudié avec précision. L’une des pistes envisagées serait de faire en sorte que les départements attribuent plusieurs collèges à un secteur. L’Etat se chargerait ensuite d’affecter les élèves dans tel ou tel établissement en fonction des origines sociales. Stéphane Troussel, président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis a notamment reconnu faire partie des élus volontaires pour réfléchir. Najat Vallaud-Belkacem sait qu’elle marche sur des œufs et qu’à peine officialisé, le projet provoquera une levée de boucliers au sein de la droite, toujours prête, elle, au contraire, à assouplir la carte scolaire. A quelques semaines des régionales, la ministre qui a déjà subi à maintes reprises, notamment sur la réforme du collègue, les foudres de l’opposition, ne s’attend pas à une partie de plaisir.  Mais le gouvernement s’est fixé pour objectif de favoriser la mixité sociale, notamment depuis les attentats de janvier. Le Premier ministre Manuel Valls avait alors dénoncé «l’apartheid social» subie par certains quartiers.

Manif contre la réforme du collège

 

Manif  contre la réforme du collège.

Une nouvelle manif des profs contre la réforme du gouvernement concernant les collèges. Manif toutefois dont la participation été relativement moyenne et hétéroclite. Quelques milliers de professeurs ont manifesté samedi à Paris contre la réforme du collège censée renforcer dès la rentrée 2016 l’interdisciplinarité, l’accompagnement personnalisé et l’autonomie des établissements. Les syndicats ont demandé à être reçus en fin d’après-midi par la ministre Najat Vallaud-Belkacem. « Ce qui risque de se passer si la ministre s’obstine, c’est que la réforme risque de s’étioler et de perdre de sa substance », a prévenu dans la manifestation Frédérique Rolet, cosecrétaire générale du Snes, premier syndicat d’enseignants dans le secondaire. « Il ne s’agit pas d’un malentendu, mais d’un refus », a-t-elle insisté.  Najat Vallaud-Belkacem, déterminée à appliquer coûte que coûte sa réforme à la rentrée 2016 comme prévu, avait estimé fin août qu’un « malentendu » s’était « installé » avec les enseignants.  Dans le défilé, on pouvait voir des pancartes avec les slogans « professeurs, pas fossoyeurs », ou « on veut du blé pas des EPI », en référence à l’enseignement pratiques interdisciplinaires décriés par les opposants.  Le Snes, membre de l’intersyndicale à l’origine de la mobilisation au côté notamment du Snalc, classé à droite, s’attend à « une des plus grandes manifestations du second degré de ces dernières années ».  Trois journées de grève en mai, juin et septembre ont été diversement suivies.  La fronde contre la réforme est menée par une coalition hétéroclite de syndicats, politiques de droite mais aussi de gauche, et intellectuels. Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent a annoncé sur Twitter sa présence dans le cortège. Le député de l’Essonne Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, participait lui aussi à la manifestation pour dénoncer la réforme qui risque, selon lui, de « sonner le glas de l’école de la République telle que nous la souhaitons ». « Ce n’est que face à un mouvement massif de protestation (…) que le ministère acceptera de revenir » sur sa décision, a-t-il estimé dans un communiqué. Le Front national a aussi apporté son soutien aux manifestants pour demander « l’annulation » de cette « funeste réforme » qui va, selon son vice-président Florian Philippot, « porter un nouveau coup aux cours fondamentaux, notamment à l’apprentissage du français, sous prétexte d’interdisciplinarité, et va fracturer l’Éducation nationale via l’autonomie renforcée des établissements ».

 

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  • site poèmes-chansons-théâtre de l’auteur

Enseignement-Najat Vallaud-Belkacem : plus de notes en primaire et plus de redoublement au collège

Enseignement-Najat Vallaud-Belkacem : plus de notes en primaire et plus de redoublement au collège

 

Plus  de notes en primaire: c’est déjà le cas dans « 80% des écoles primaires », précise la ministre. Les écoles primaires qui souhaitent continuer à mettre des notes pourront les ajouter sur le carnet scolaire, assure-t-elle, plaidant pour « la liberté pédagogique », en primaire comme au collège: « Au collège, on sera plus souvent sur de la notation », mais « les collèges sans notes tels qu’ils existent aujourd’hui pourront continuer à fonctionner ainsi ». Chaque trimestre, les enfants auront toujours des bulletins, et « tous les trois ans, puisque désormais la scolarité fonctionne par cycle, en plus des bulletins trimestriels, ils auront une évaluation de fin de cycle ». Cette évaluation permettra de « positionner » l’élève par matière et par rapport à sa classe, mais aussi « sur la progression qui doit être la sienne pour obtenir à l’âge de 16 ans le socle commun de connaissances. « On considère que tous les élèves, à la fin de leur période de scolarité obligatoire, doivent atteindre un niveau minimal, ambitieux, exigeant ». Najat Vallaud-Belkacem évoque ici l’idée d’un « check-up des compétences » acquises par l’élève, tous les trois ans. Si l’objectif n’est pas atteint à la fin du premier cycle, « la pédagogie au cycle suivant devra être individualisée, différenciée pour lui permettre (à l’élève, Ndlr) de rattraper son retard ». Ainsi, « plus besoin de redoublement » pour des raisons de résultats scolaires. « Le fait de raisonner en trois ans rend beaucoup moins pertinent le redoublement, puisqu’on se donne trois ans pour que l’élève atteigne le niveau », s’explique la ministre. Les cas de redoublement seront réservés à des situations exceptionnelles, comme l’absentéisme répété.

 

 

Réforme du collège: pour une manif nationale (Bayrou)

Réforme du collège: pour une manif nationale (Bayrou)

Après le passage en force de la réforme des collèges ( le décret a été signé avec précipitation ce matin), Bayrou pense qu’une manifestation nationale est nécessaire pour dénoncer cet autoritarisme du gouvernement. « Dénonçant un autoritarisme de petit chef » dont aurait fait preuve le gouvernement, François Bayrou, le président du MoDem joint au téléphone par BFMTV, a appelé mercredi matin à une « manifestation nationale » après le « passage en force » gouvernemental que représente à ses yeux la publication au JO de la réforme du collège. Une publication prévisible après l’annonce par Manuel Valls, la veille, de sa volonté d’aller vite sur ce dossier et que la ministre de l’Education justifiait, ce mercredi matin sur l’antenne de France Info, par la nécessité de ne « plus perdre de temps » Un argument que François Bayrou ne partage manifestement pas: « Tous ceux qui ont entendu que le gouvernement, faisant fi de toutes les interrogations, toutes les inquiétudes et toutes les assurances qu’il avait données ces derniers jours, disant qu’on allait écouter, entendre, saisir le Conseil national des programmes, a d’un trait de plume décide de passer en force et de mettre un terme à tout le débat », s’est-il insurgé. « Tous ceux qui étaient inquiets sont indignés, ils s’aperçoivent qu’on a décidé de faire litière de leurs inquiétudes », a-t-il encore fustigé. « A mon sens, il n’y aura qu’un seul recours, c’est que soit organisée une manifestation nationale de ceux qui veulent qu’on ne les traite pas de la sorte », a poursuivi l’ancien ministre de l’Education nationale.  Le point de vue de Najat Vallaud-Belkacem, très différent, est que cette publication rapide au JO est « une façon de dire que cette réforme se fera ». Sur RTL, Stéphane Le Foll, porte parole du gouvernement, voit dans cette rapidité la « marque de la détermination du gouvernement ».  Reste donc à savoir si après la mobilisation mardi des enseignants à l’appel de certains de leurs syndicats, une « manifestation nationale » sera effectivement organisée.

Réforme du collège: six Français sur dix pour la grève des enseignants

Réforme du collège: six Français sur dix pour  la grève  des enseignants

La prise de position de Hollande et de Valls ( ce matin dans Libé)  ne changera pas l’opinion des Français qui critiquent la réforme des collèges et approuvent la grève des enseignants. Soixante pour cent des Français soutiennent la journée d’action et la grève des enseignants de mardi contre la réforme du collège prévue par le gouvernement, selon un sondage réalisé par Odoxa pour Les Echos, Radio Classique et le cabinet FTI Consulting. Selon ce sondage, 60 % des personnes interrogées qualifient de «justifiées» les manifestations prévues et 39 % pensent le contraire. Parmi les sympathisants de gauche, ils sont 44% à les trouver « justifiés » et 55% les jugent injustifiées. A droite, 72 % des sympathisants soutiennent le mouvement contre 27 % qui y sont opposés. Des syndicats d’enseignants opposés au projet du ministère de l’Education ont lancé un appel à la grève mardi et à descendre dans la rue. Se retrouveront côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l’enseignement secondaire, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite), FO, la CGT et Sud. Ils représentent ensemble 80% des votes des enseignants du collège lors des élections professionnelles de décembre dernier, auxquelles avaient pris part quelque 40% des professeurs. La ministre Najat Valaud-Belkacem a dit à plusieurs reprises que la réforme du collège a été approuvée à 51 voix pour (et 23 contre) par le conseil supérieur de l’éducation début avril et entrera donc en vigueur, comme prévu, à la rentrée 2016. Elle a toutefois demandé à une autre instance, le conseil supérieur des programmes, de rendre plus lisibles les articulations des cours de français avec les langues et cultures de l’Antiquité, afin d’apaiser les professeurs de lettres classiques, mécontents de la suppression des options latin et grec.  La réforme est impérative, selon Mme Vallaud-Belkacem, en raison de la dégradation des résultats moyens en fin du collège, soulignée par des études internationales. Les écarts entre les bons élèves et les moins bons se creusent sur cette période, et l’origine sociale pèse sur le destin scolaire des petits Français bien plus que dans les autres pays de l’OCDE.

 

Sondage réforme du collège : les Français contre

Sondage réforme du collège : les Français contre

Selon un sondage Odoxa pour iTélé, plus de six Français sur dix (61%) se déclarent opposés à la réforme du collège portée par la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem. Cette dernière est au cœur de vives critiques de la part de l’opposition. Des voix se sont également élevées dans son propre camp. Si les sympathisants de gauche y sont davantage favorables (62%), ceux de droite s’y opposent majoritairement (75%). Tout comme ceux qui se déclarent sans préférence partisane (67%). La réforme du collège semble déplaire aux classes moyennes (65%), aux Français les plus pauvres (67%), alors que les plus aisés ne sont « que » 58% à s’y opposer. « S’agissant d’une réforme à visée ‘sociale’ ou ‘égalitaire’, il est très fâcheux que ce soit justement les milieux les plus modestes qui la rejettent le plus », analyse le président d’Odoxa Gaël Sliman. Le texte ne recueille pas non plus l’assentiment des plus jeunes : la majorité des 18-24 ans se disent opposés 60%). Idem pour ceux dont les enfants sont en âge d’être au collège, à savoir les 35-49 ans (61%). Que reprochent les Français sondés à la réforme? Elle aura pour effet « de niveler vers le bas le niveau global des élèves » estiment 62% des sondés. Et non d’améliorer le niveau global des élèves, comme défend le gouvernement. Concernant les attaques portées par la droite à l’encontre de Najat Vallaud-Belkacem et de Christiane Taubira, et les récentes déclarations de Nicolas Sarkozy, plus de sept Français sur dix (72%) ne pensent pas qu’elles sont liées aux origines des deux femmes, mais « parce qu’ils sont en opposition avec les réformes qu’elles proposent ». Et ce même à gauche (59% contre 39%).

 

Collège : la fausse réforme

Collège : la fausse réforme

 

Ce qui caractérise la fausse reforme des collèges, c’est surtout la grande confusion. Pour des raisons politiciennes, on mélange, l’évolution des programmes en histoire, l’’apprentissage de langues vivantes, la mise à l’écart du latin et du grec et les enseignements pratiques interdisciplinaires. Autant de sujets qui n’ont pas grand-chose à voir entre eux. Le vrai sujet c’est l’incapacité du collège unique à enseigner les bases ( apprendre les mathématiques, à écrire le français et apprendre à réfléchir notamment). Du coup la reforme du gouvernement ressemble à un bricolage pédagogique pour masquer l’incapacité du collège à transmettre ce qui constitue les bases fondamentales de l’instruction ;  ce qui supposerait des priorité dans l’ enseignement. L’exemple de confusion le plus caractéristique est sans doute ces EPI ( enseignements pratiques interdisciplinaires) qui feront intervenir plusieurs matières, et donc plusieurs enseignants, pendant le même cours. Cela parait-il pour «  donner du sens aux matières fondamentales ». Une  sorte de charabia pédagogique  qui ne pourra jamais supprimer la nécessité de l’effort dans l’apprentissage des élèves. Mais la dégradation du système scolaire français dans ces collèges ne saurait être imputable à ce seul gouvernement, il prend sa source dans l’idée du collège unique qui ne peut être qu’une utopie dangereuse en l’état des différences sociales et culturelles. Du coup pour éviter le vrai débat on se focalise sur l’accessoire.  Ces deux dernières semaines, les deux axes forts de la refondation du collège, qui n’ont pourtant rien à voir, se sont ‘télescopés’ rendant la réforme encore plus confuse. Prenons par exemple l’enseignement de l’histoire qui cristallise les critiques. Contrairement à ce que laisse entendre certaines politiques, rien n’est encore acté sur le futur programme d’histoire puisqu’il relève du volet refonte des programmes. Les enseignants pourront donner leur avis jusqu’au 12 juin. Une mouture définitive sera ensuite présentée en septembre. « Pour l’instant, ce sont des textes provisoires, des textes ‘martyr’, et je dois dire que cela marche très bien », a d’ailleurs ironisé le président du Conseil supérieur des programmes Michel Lussault, sur Europe 1 alors que l’UMP a fait de la réforme du collège son nouveau cheval de bataille. Alors que la fronde politique fait la une de l’actualité, une autre bataille, tout aussi périlleuse, attend Najat Vallaud-Belkacem. Six syndicats (Snalc, Snes-FSU, FO, CGT, SUD, Snuep-FSU) manifesteront mardi contre la réforme du collège. « On ne demande pas le retrait de la réforme comme certains, mais la reprise des négociations », indique Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, qui s’attend à la mobilisation de deux profs sur trois, mardi.  Dans le viseur des profs, les nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Derrière ce concept théorique, l’idée est de mélanger au sein d’un même temps de classe différentes matières. « Les élèves au lieu de n’entendre parler de maths seulement en cours de maths, d’histoire-géo seulement en histoire géo, de français seulement en français vont voir se mélanger ces différentes matières pour leur donner plus de sens », avait détaillé sur Europe 1 la ministre de l’Education nationale. Les enseignants sont, eux, beaucoup moins enthousiastes et redoutent une mise en concurrence entre disciplines, enseignants et établissements. Surtout, les profs fustigent des intitulés « gadget » qui ne font pas partie du programme.

 

Les limites du collège unique

, Jean-Michel Blanquer , ancien recteur et directeur général de l’enseignement scolaire au Ministère de l’éducation nationale fait un bilan assez critique du collège unique dans uen interview à Atlantico ;En fait avec des « pincettes   pédagogiques »  , il aborde l’affaiblissement du niveau du l’école primaire ( insuffisance de maîtrise des fondamentaux) et  l’incompatibilité d’un enseignement de masse avec un enseignement de qualité.

 

En 1977, René Haby a lancé le collège unique dans l’objectif de rassembler les cursus et d’en faire un « levier d’égalisation des chances » comme l’écrit la sociologue Nathalie Bulle dans son étude « Collège unique : le bilan ». Près de 40 ans plus tard, le collège unique a-t-il su tenir ses promesses ?

Jean-Michel Blanquer : Le collège unique a représenté une étape dans l’ histoire de la démocratisation de l’enseignement secondaire en France. L’idée a été tout simplement de considérer que, jusqu’à l’âge de la fin de la scolarité obligatoire (16 ans), il était normal d’offrir un égal accès à un même enseignement à tous les élèves de France. Mais cela a été fait en consacrant une organisation du collège comme un « petit lycée » avec ses disciplines très nombreuses dès la sixième. De nombreux élèves se perdent avec la césure que représente le passage du CM2 en sixième. Si l’on ajoute à cela une dégradation dans l’acquisition des savoirs fondamentaux à l’école primaire qui a commencé aussi dans les années 70 pour d’autres raisons, de nature pédagogique, on a eu les ingrédients d’un échec du collège unique qui était pourtant une belle idée. Il faut donc maintenant le faire évoluer.

Martine Daoust : Le collège unique a certainement su tenir ses promesses pendant un temps, mais une faille s’est creusée au moment où est apparue vraiment l’éducation de masse et où le premier degré – le pré-collège – a un peu faibli dans ses exigences, dans les processus d’apprentissage. Il ne faut pas jeter totalement la pierre au collège unique : cela faisait partie d’un postulat qui pouvait fonctionner. Malheureusement l’effet de masse et la grande hétérogénéité des élèves qui arrivent au collège fait que cela ne peut plus fonctionner. On ne peut plus mettre tout le monde sur la même ligne de départ en faisant le pari qu’ils arriveront au même endroit et au même moment.

Quel bilan peut-on justement dresser de cette méthode au moment où le gouvernement rouvre l’épineux dossier de l’éducation au collège ?

Jean-Michel Blanquer On doit réussir à tenir l’équilibre entre deux impératifs complémentaires qu’il ne faut pas opposer mais concilier. D’un côté, on doit s’assurer de l’acquisition par tous d’un socle solide de connaissances. Cela renvoie à ce qui se passe à l’école primaire et à l’attention que l’on doit porter aux premières années de l’école. Ce qui se joue à l’école maternelle et au cours préparatoire est décisif pour le reste de la vie. On doit donc déployer les méthodes qui ont fait leurs preuves pour donner des bases solides aux enfants en français et en mathématiques. Cet enjeu se poursuit au collège car les connaissances fondamentales doivent être consolidées.  D’un autre côté, on doit réussir à personnaliser les parcours au collège pour tenir compte du niveau et des aspirations de chacun. On doit aussi mieux assurer la cohérence des savoirs acquis. L’impératif de Montaigne, « une tête bien faite plutôt qu’une tête bien pleine » signifie qu’il ne faut pas empiler les savoirs mais les organiser entre eux.  C’est l’enjeu de l’interdisciplinarité et d’une capacité à analyser le réel qui puisse se développer en même temps que la personnalité de l’adolescent se précise. Cette redynamisation de l’enseignement doit servir aussi à lutter contre l’ennui et contre la violence. Pour cela il faut transmettre du sens et des valeurs.  C’est aussi l’enjeu de l’accompagnement personnalisé qui doit permettre d’aider les enfants les plus en difficulté. De ce point de vue, la réforme proposée semble un pas intéressant dans la bonne direction. Mais tout est question de mise en œuvre: si l’interdisciplinarité débouche sur un salmigondis pédagogiste, on aura perdu sur tous les tableaux. En revanche, si l’on a une véritable personnalisation des parcours avec un établissement qui profite de son surcroît d’autonomie pour déployer des stratégies pertinentes pour tenir compte de tous ses élèves, alors cela pourrait être un progrès. Pour cela, il ne faut pas perdre de vue l’objectif, grâce à des évaluations régulières.

Martine Daoust : On assiste à un affaiblissement du niveau en général, donc ce sont les élèves les plus fragiles qui sont les plus exposés, de manière assez logique. On pousse des élèves qui ne se trouvent pas nécessairement où il faut. C’est comme un marathon : tout le monde n’arrive pas en même temps ! Ce que l’on admet pour le sport, la musique, ne passe pas pour le collège ! Le passage du premier degré au collège est violent parce que la journée est organisée différemment. Cela contribue à creuser l’écart et provoquer la démotivation chez certains élèves. Cela met les élèves les plus fragiles dans une situation d’échec alors qu’au contraire il faudrait pouvoir les valoriser.

 

Réforme collège : une deuxième langue vivante dès la 5 ème, pourquoi pas le français ?

Réforme collège :  une deuxième langue vivante dès la 5 ème, pourquoi pas le français ?

 

Et une  réforme,  une de plus. Avec notamment une deuxième langue vivante dès la 5ème.  Une suggestion, pourquoi pas le français ? Apprendre les langues étrangères est évidemment une  bonne chose avec la mondialisation économique, sociale et culturelle, pour autant maîtriser sa propre langue n’est pas inutile. Ne serait-ce que pour la compréhension des autres matières. Or si on en juge pas les évaluations , la maîtrise du français est une  véritable catastrophe ( on donne des cours d’orthographe dans certains écoles d’ingénieurs et des dictées dans certaines universités) !  La  deuxième langue vivante sera enseignée dès la classe de 5ème. En revanche, les classes européennes sont amenées à disparaître comme certaines classes bilingues, qui n’ont, pour le ministère, « plus de raison d’être » ( !!).   Najat Vallaud-Belkacem présente donc ce mercredi matin en Conseil des ministres la réforme du collège. Objectif : casser les barrières entre les matières et donner plus de souplesse aux collèges. 4.000 postes devraient être créés.  La ministre de l’Education veut casser les habitudes, et notamment les barrières entre les disciplines. Désormais, les élèves de collège auront chaque semaine des « enseignements pratiques interdisciplinaires » animés par des professeurs de plusieurs matières, dès la classe de 5ème. Ceux-ci travailleront ensemble dans huit domaines aussi variés que le développement durable, les sciences, le monde économique ou la citoyenneté. Il ne s’agit pas d’un « supplément d’âme » pour Najat Vallaud-Belkacem, qui précise que ces projets thématiques « seront évalués ». Les emplois du temps devrait donc changer et auront vocation à devenir plus souples : les élèves auront une vingtaine d’heures de cours classiques avec des nouveaux programmes, ainsi que 3 à 4 heures interdisciplinaires par semaine au choix des établissements. A noter également, des heures de suivi pour tous les élèves de collège,  alors qu’aujourd’hui cet accompagnement est réservé aux élèves de 6èmes.  Le gouvernement veut casser les barrières entre les matières et donner plus de souplesse aux collèges. Certains le font déjà, par exemple au collège Jean Campin de La-Ferté-Gaucher en Seine-et-Marne, près de Paris :

« Avoir deux profs, c’est

Collège unique mais à plusieurs niveaux

Collège unique mais à plusieurs niveaux

 

Le collège pourrait demeurer unique mais à plusieurs vitesses. Encore une réforme pour masquer l’échec  du collège unique et surtout l’échec scolaire.  Un collège organisé en groupes de niveau dans les matières principales comme le français, les mathématiques et la première langue vivante… C’est l’idée défendue par le Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), qui doit remettre mardi après-midi ses propositions au ministère de l’Éducation nationale. Pour le Snalc, deuxième syndicat d’enseignants du second degré, ce retour à des groupes de niveau « permettrait d’adapter le rythme aux élèves et ainsi favoriser l’assimilation du programme ».  « L’idée est de donner plus de temps aux élèves pour assimiler les bases », a expliqué Jean-Rémi Girard, secrétaire national du Snalc, mardi matin sur Europe1. Selon un schéma bien précis. Le Snalc propose en effet que la sixième fasse office de classe d’évaluation puis que l’orientation entre les différents niveaux s’effectue dès la cinquième. Les collégiens seraient alors répartis en deux groupes en fonction de leur niveau en français, en mathématiques et en première langue vivante. Le reste du temps, ils seraient réunis dans une même classe.  À ceux qui y voient déjà un collège à double-vitesse, Jean-Rémi Girard estime au contraire que les élèves orientés vers le niveau le plus faible « ne sont pas mis à part » et « restent dans les mêmes classes » que les autres. Une façon, selon le syndicat, de lutter contre un parcours jugé « uniforme » qui contribue au décrochage de certains élèves. « On ne crée pas de nouvelles filières. Tout le monde suit les mêmes enseignements et arrive au même point, mais pas de la même manière », poursuit Jean-Rémi Girard. Selon le Snalc, ce système permettrait de créer une école plus respectueuse du rythme de chacun. « D’ailleurs, les parents sont d’accord: 72% souhaitent la fin du collège unique et 84% veulent des parcours plus individualisés, selon un sondage CSA de 2011. Si on met en place un rythme plus adapté, les parents vont se rendre compte que l’on s’occupe de leur enfant, de son potentiel, son profil et qu’on est enfin en adéquation avec ce que peut faire l’élève », assure encore Jean-Rémi Girard. Il lui faudra encore convaincre le ministère et les autres syndicats.




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