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Nouveau pacte financier mondial : quelle cohérence ?

Nouveau pacte financier mondial : quelle cohérence ?

Le député européen Pierre Larrouturou (S&D, Nouvelle Donne) plaide dans la Tribune pour la mise en place d’une taxation sur les transactions financières afin de financer les investissements colossaux de la transition écologique et un plan ambitieux en Europe face à l’Inflation Reduction Act (IRA). L’ancien rapporteur du budget du Parlement à Strasbourg déplore le blocage de la France sur cette proposition fiscale alors que de grands pays comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne la soutiennent.

Qu’attendez-vous du président Macron ?

J’attends de la cohérence. J’ai salué son discours à la Sorbonne lorsqu’il évoquait un budget européen. Après son discours au One Planet Summit, il a créé le Haut conseil pour le climat. Lors de son installation à l’Elysée, il avait expliqué qu’il voulait changer de braquet sur le climat. Je n’étais pas d’accord sur tout mais je trouvais que sur l’Europe et le climat, il affichait des objectifs ambitieux.

Or, rien ne bouge. C’est même pire. Le budget européen est en train de diminuer. Emmanuel Macron veut-il vraiment un budget européen ambitieux ? Veut-il un projet pour le climat ?

Comment l’Europe doit-elle répondre à l’Inflation Reduction Act de Biden ?

Pourquoi la France s’est-elle positionnée rapidement pour organiser ce sommet climat-finances ?

La COP 27 a été très décevante. La seule avancée a été la création d’un fonds sur les pertes et dommages pour les pays du Sud. La création de ce fonds est une bonne nouvelle. Mais il n’y a pas d’argent. C’est pourquoi Emmanuel Macron a voulu organiser ce grand sommet sur la finance climat à Paris.

Dans ce cadre, le Parlement européen a voté des textes appelant à la création d’une taxe sur les transactions financières avant la fin du mois de juin.

La question de la taxe sur les transactions financières est un sujet récurrent en Europe depuis plusieurs décennies. Pourtant, aucun dispositif européen n’a vraiment été mis en œuvre. Comment expliquez-vous de telles difficultés ?

Cette question a d’abord été portée par le prix Nobel et économiste James Tobin. La Commission européenne présidée par José-Manuel Barosso avait remis cette proposition sur la table après la crise financière de 2008. Il avait proposé une petite taxe à 0,1% (qui s’appliquerait à toutes les transactions financières incluant des acteurs européens, ndlr). Pour rappel, l’amendement des sociaux-démocrates sur la taxation des transactions financières pourrait rapporter 57 milliards d’euros chaque année et avait été voté par 80% des députés de droite au Parlement.

Mais peu après le vote des députés, les Anglais ont tout fait pour bloquer. Angela Merkel est allée à Londres pour stopper leur veto en 2014. Mais le Royaume-Uni l’a maintenu. Il y a donc eu une coopération renforcée entre plusieurs Etats en Europe. La bonne nouvelle est qu’il n’y pas besoin de l’unanimité sur cette question. Les Anglais ont voulu bloquer la coopération renforcée. Ils ont saisi la Cour de justice, mais la Cour a répondu que cette proposition n’avait pas besoin de l’unanimité.

Tout est prêt pour la mise en place de cette taxe. Le problème est que la France bloque. Elle veut une taxe limitée à 1% des transactions. En France, il existe une petite taxe créée sous Nicolas Sarkozy et mise en œuvre sous François Hollande. Elle a été portée à 0,2% puis 0,3% mais elle ne concerne que 1% des transactions. Cette taxe n’a pas provoqué de fuites vers les pays hors zone euro et elle rapporte environ 1,5 milliard d’euros. Si nous la portions sur 100% des transactions, elle pourrait rapporter beaucoup plus. Récemment, le ministre autrichien des Finances, issu de la droite conservatrice, expliquait dans un courrier que l’Autriche voulait relancer les discussions sur cette taxe. Mais la version française ne lui convenait pas. L’Autriche a même menacé de quitter les négociations car la France veut exonérer 99% des transactions.

Pourtant, aujourd’hui, l’Europe a besoin d’argent pour le climat. Les États-Unis ont mis 369 milliards de dollars d’exonérations et de subventions pour soutenir le photovoltaïque, l’hydrogène vert. Le président Biden veut accueillir toute l’industrie liée à la décarbonation. Toutes les semaines, des entreprises en Europe annoncent des délocalisations. Rien qu’en France, on a peur d’avoir 150.000 délocalisations. Cet amendement pourrait permettre d’éviter les délocalisations en répondant à l’IRA américain tout en remboursant le plan Next Generation EU et avoir de l’argent pour le climat.

Sur le Vieux continent, 10 pays travaillent sur ce projet. Vous avez rappelé que la France est le seul pays à s’y opposer. Comment expliquez vous cette position ?

Je ne comprends pas vraiment cette réticence. Lorsque j’étais rapporteur du budget au Parlement européen, je suis allé plusieurs fois à Berlin. Les autorités allemandes me demandaient si la France allait changer de position.

La France a néanmoins bougé sur deux sujets importants. Elle est sortie du traité sur la charte de l’énergie. Beaucoup d’associations et de climatologues ont applaudi sans aucune réserve cette décision. L’Hexagone veut également accélérer la fin des subventions aux exportations des énergies fossiles. On espère que le pays va débloquer la négociation sur la taxe sur les transactions financières.


Pour l’instant, le gouvernement s’est opposé à la mise en œuvre d’une fiscalité exceptionnelle sur le capital pour financer la transition écologique. Quel regard portez-vous sur cette position ?

Quand Emmanuel Macron balaie la proposition de Jean-Pisani Ferry en expliquant que la France ne peut pas être le seul pays à augmenter la fiscalité, c’est tout à fait discutable. Je pense que cette proposition est faisable ici. Surtout, cet argument devient inaudible quand la France est le seul pays à bloquer la coopération renforcée sur la taxe sur les transactions financières. L’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Portugal sont d’accord.

Face à l’Inflation Reduction Act, la Commission européenne a affiché des objectifs relativement ambitieux. Mais chaque pays continue de présenter son plan sans vraiment de coopération, ni de concertation. Les États-Unis et la Chine vont encore tirer profit de ces divisions ?

On est à un moment critique pour l’Europe. Au sujet du climat, le problème est en train de s’aggraver. Si on ne met pas d’argent maintenant en Europe et dans les pays du Sud, on va vers un risque d’effondrement. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a évoqué une situation de non-retour sur les relations entre l’Europe et les pays du Sud. Il y a tellement eu de promesses non tenues sur les questions financières depuis le sommet de Copenhague en 2009. Les pays du Sud n’en peuvent plus du blabla.

En matière d’industrie, Ford a annoncé vouloir supprimer 3.500 postes en Europe et investir 3,5 milliards de dollars aux États-Unis. Il y a un risque de dislocation de l’Europe. Aux Etats-Unis, les dispositifs proposés dans l’Inflation Reduction Act sont très simples. Si un industriel veut créer une usine pour du photovoltaïque ou de l’hydrogène vert, il peut bénéficier d’aide colossale très facilement. En Europe, les démarches sont bien plus complexes. La réponse européenne à l’IRA américain est une honte.

Santé, alimentation et environnement: Quelle cohérence ?

Santé, alimentation et environnement: Quelle cohérence  ?

 

Plusieurs experts*s’interrogent  dans The Conversation  sur la cohérence entre santé, alimentation et environnement

 

Les acteurs des politiques publiques se disent conscients de l’urgence à lutter contre les pollutions, la perte de biodiversité, le changement climatique et contre les maladies chroniques liées à l’alimentation et à l’environnement. Les politiques propres à chaque ministère n’abordent cependant souvent qu’une facette de ces problèmes, très interdépendants.

Ces politiques en silo échouent souvent à atteindre les objectifs qu’elles se sont fixés ou génèrent des effets rebonds, c’est-à-dire des effets indésirables dans un autre domaine.

C’est pourquoi des politiques plus transversales, à l’image de ce qui est initié pour la planification écologique, devraient être renforcées, et étendues aux enjeux de santé. La coordination de ces différentes politiques est aussi à renforcer à l’échelle des territoires où il plus facile de mobiliser les différents acteurs du système alimentaire.Pilotée par le Ministère de la transition écologique, la stratégie nationale bas carbone comprend un volet agricole pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, augmenter la séquestration de carbone dans les sols et produire de l’énergie.

L’objectif fixé en 2015 était de diviser les émissions par deux pour 2050. Le Haut Conseil pour le climat alerte aujourd’hui sur le rythme de réduction insuffisant au vu des enjeux d’atténuation. Les recherches montrent que les bonnes pratiques agricoles ne suffiront pas à elles seules à atteindre les objectifs ; il faudrait par exemple réduire d’environ 50 % la consommation de viande, ce qui nécessiterait un redimensionnement de l’élevage.

Depuis peu, les agriculteurs se saisissent du label « bas carbone » pour stocker du carbone dans les sols moyennant rétribution. Sachant que pour aboutir à de la matière organique stable encapsulant ce carbone il faut apporter 100 g d’azote par kg de carbone, cet apport d’azote devrait provenir des légumineuses plutôt que des engrais de synthèse dont la fabrication nécessite du gaz naturel et contribue à d’importantes émissions de protoxyde d’azote dans l’atmosphère.

Par ailleurs, la méthanisation alimentée par des déjections animales risque de créer un appel à plus d’élevage, maintenant l’objectif productiviste de l’agriculture.

Pour éviter ces déviances, il faut donc concevoir une politique répondant conjointement aux trois objectifs : production alimentaire et énergie, séquestration de carbone.

Le programme national nutrition santé recommande aujourd’hui de consommer plus de légumineuses, de fruits et légumes, si possible bio, et moins de viande (limitée à 500 grammes de viande rouge et 150 grammes de charcuteries/semaine).

Tout en respectant [la recommandation de 1 gramme de protéines par kg de poids corporel pour un adulte] sédentaire (contre 1,4 d’après les études INCAs), il est possible de diviser en moyenne par deux la quantité de viande consommée, voire plus en ne consommant qu’un tiers de protéines animales grâce à une plus grande végétalisation de l’assiette.

Les ministères concernés doivent l’encourager pour la santé des consommateurs et de l’environnement, tout en accompagnant la transformation requise des filières.

Consommer des légumineuses deux fois par semaine nécessiterait, par exemple, de quintupler leur surface cultivée ! Or le ministère de l’Agriculture ne précise pas comment libérer ces surfaces, alors même qu’il veut réduire les importations de tourteaux de soja américain. Or, sans réduction préalable de l’élevage et sans réattribution des terres à la culture de légumineuses, il est impossible de répondre aux enjeux de santé et de climat.

Soulignons que notre consommation de fruits et légumes frais est en grande partie importée – à 31 % pour les légumes et 60 % pour les fruits. Pour les noix, par exemple, décupler les surfaces couvrirait à peine plus de 50 % des besoins théoriques des Français en fruits à coque. La production de fruits et légumes doit donc être bien plus soutenue qu’elle ne l’est par les politiques publiques (0,11 %) de la PAC.

Le programme national nutrition santé encourage aussi la consommation de céréales complètes bio pour leur apport en fibres et leur qualité sanitaire, mais nous en importons déjà 75 000 tonnes alors que 90 % des Français ne consomment pas suffisamment de fibres et d’antioxydants.

Il est dès lors évident que la proposition du gouvernement de soutenir dans un premier temps l’agriculture biologique (AB) et la certification haute valeur environnementale (HVE) au même niveau témoigne du manque d’ambition pour une forte transition agroécologique comme le souligne la Commission européenne dans un récent avis.

En effet, l’HVE réduit bien moins l’exposition aux pesticides. D’autre part, il est prévu de supprimer les aides au maintien de l’agriculture biologique.

Enfin, les programmes actuels de financement de la recherche poussent à investir sur l’ultra-transformation des protéines végétales, au lieu de favoriser la transformation sobre des graines entières.

Mais cette ultra-transformation (cause) – associée le plus souvent à de l’« ultra-formulation » (effet) pour corriger la dégradation excessive des matrices alimentaires d’origine (ajout de nombreux agents cosmétiques type arômes, modificateurs de goûts, texturants, colorants…) – s’accompagne de risques accrus de maladies chroniques.

Les différents plans Ecophyto (2015, 2018, 2020) ne sont pas parvenus à leur objectif de diviser par deux l’utilisation des pesticides malgré un soutien financier conséquent.

Les efforts ont porté sur l’amélioration de l’efficience (le bon produit, au bon moment, à la bonne dose) ou la substitution (remplacer un pesticide de synthèse par un produit de biocontrôle), et non sur une reconception des systèmes permettant une diversification des cultures et de notre alimentation.

Pour renforcer la protection des cultures par les « ennemis » naturels, la recherche souligne la nécessité de combiner plusieurs leviers : diversité des espèces cultivées, des sols en bonne santé, des surfaces des parcelles réduites et 20 % d’infrastructures paysagères… Or ces leviers sont encore peu pris en compte dans les politiques agricoles.

En outre, les normes actuelles sur les limites maximales de résidus de pesticides ne suffisent pas : leur danger pour notre santé provient des effets cocktails qui sont plus qu’additifs, ainsi que des effets non considérés sur notre microbiote intestinal.

Malgré les politiques dédiées depuis 1991, les émissions d’azote dans l’environnement (nappes phréatiques autant qu’eaux de surface) restent à un niveau critique.

Entre 2000 et 2018, le nombre de captages abandonnés pour cause de pollution a doublé. Repenser la place de l’élevage et des légumineuses est urgent : pour produire 100 g de protéines, les pertes d’azote sont de 250 g pour le bœuf contre 4,5 g pour les légumineuses !

Le ministère de la Santé ne prend pas certaines mesures essentielles pour atteindre ses propres objectifs. Le 4e programme national nutrition santé propose de réduire de 20 % la consommation d’aliments ultra-transformés (35 % des calories chez les adultes et 46 % chez les enfants), mais le NutriScore, pilier des politiques de santé censé accompagner le consommateur dans ses choix, ne tient pas compte de cette caractéristique en premier choix, alors que 57 % des produits industriels notés A et B sont des aliments ultra-transformés.

Autrement dit, les objectifs de santé publique ne peuvent être atteints.

Par ailleurs, l’objectif de l’affichage environnemental en cours d’élaboration est louable : sensibiliser les consommateurs aux impacts environnementaux de leur alimentation, notamment la consommation trop élevée de protéines animales. Mais des divergences existent selon le modèle de production.

Ainsi, un modèle agroécologique s’affranchissant au maximum des intrants conduira à favoriser un élevage à l’herbe, cohérent avec les enjeux environnementaux, alors qu’un modèle basé sur les technologies de la robotique, du numérique et de la génétique favorise des animaux élevés en bâtiment.

Ces politiques publiques « en silos », sectorielles (agriculture, alimentation, environnement, santé) et réductionnistes, ne permettent donc pas structurellement de relever les défis sanitaires et environnementaux : elles ne les traitent chacune qu’en partie et génèrent des effets rebond.

L’excès d’utilisation d’azote, de pesticides, de consommation de viande et d’aliments ultra-transformés, entraîne des coûts cachés non payés directement par le consommateur : pour 1 euro dépensé en alimentation, la société doit en dépenser presque 2 pour réparer la santé et l’environnement

Pour la nécessaire refonte de notre système alimentaire, il faut donc dépasser les outils classiques d’action publique (subventions et taxes, normes et étiquetages) en les coordonnant au sein d’un pôle composé par ces quatre domaines d’action.

Pour cela, seules des politiques territorialisées permettront de décliner les ambitions nationales pour tenir compte à la fois des spécificités des territoires (sol, climat, entreprises…) et faciliter la concertation entre la société civile et les acteurs économiques. En ce sens, les projets alimentaires territoriaux constitueraient une échelle d’action privilégiée.

*auteurs

  1. Michel Duru

Directeur de recherche, UMR AGIR (Agroécologie, innovations et territoires), Inrae

  1. Anthony Fardet

Chargé de recherche, UMR 1019 – Unité de Nutrition humaine, Université de Clermont-Auvergne, Inrae

  1. Jean-Pierre Sarthou

Professeur INP-ENSAT en agronomie et agroécologie, Inrae

  1. Marie-Benoît Magrini

Économiste, Inrae

Pour une cohérence dans la stratégie migratoire de la France ( Vincent Ledoux)

Pour une  cohérence dans la stratégie migratoire de la France ( Vincent Ledoux)

 

 

Vincent Ledoux du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat souhaite une politique migratoire cohérente dégagée des effets d’émotion médiatique. ( la Tribune)

 

 

La commission Nadot-Krimi sur les migrations , les déplacements de populations et les conditions de vie et d’accès au droit des migrants, réfugiés et apatrides a dévoilé ses travaux et ses 29 recommandations, détaillés mercredi 10 novembre, devant les députés de la commission d’enquête. Seul parlementaire à m’abstenir lors du vote de ces conclusions en commission, je regrette profondément, au-delà du diagnostic sur lequel nous pourrions être d’accord, le goût d’amateurisme de certaines fausses solutions, telles que le détricotage du pilotage actuel de la politique migratoire de notre pays.

Le grand défi de notre stratégie migratoire, c’est d’allier humanisme et efficacité. L’un ne va pas sans l’autre. En particulier, cette efficacité constitue la condition d’effectivité de notre solidarité républicaine et de notre devoir de fraternité envers tous ceux qui, victimes de destins parfois cruels, se tournent vers la France. L’efficacité, c’est l’humanisme en actes

La réponse que nous apportons à la crise des migrants, les solutions que nous trouvons aux drames humains, la gestion des flux de personnes, le contrôle de nos frontières, la mise en œuvre des politiques d’intégration découlent d’une seule et unique chose : notre capacité politique et administrative à agir rapidement. C’est là tout le sujet du pilotage de notre stratégie migratoire et c’est à côté de cela qu’est passé le travail de la commission.

Mieux, en proposant un éclatement du traitement de la politique migratoire entre plusieurs administrations, le tout sous couvert d’une « meilleure décentralisation » (sic), la commission prend le risque inconsidéré de détricoter notre système administratif qui, s’il est perfectible, reste bel et bien fonctionnel.

Que veulent Mme Krimi et M. Nadot, au juste ? Fragmenter la gestion de la politique migratoire ? Pourquoi ? Parce qu’elle serait concentrée au ministère de l’intérieur, donc avec un biais « sécuritaire », expliquent-ils. C’est faire une double erreur d’analyse. D’abord, parce que le ministère de l’Intérieur n’est pas le ministère de la police : il est d’abord et surtout le ministère des libertés publiques, et donc celui qui organise l’entrée, le séjour et l’intégration des étrangers sur notre territoire. Il pilote à cet égard les grands opérateurs que sont l’Ofpra et l’Ofii, qui gèrent l’un la demande d’asile et l’autre la prise en charge des étrangers désireux de s’établir sur notre sol.

Entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin

Ensuite, parce que l’interministérialité existe déjà, et que Mme Krimi et M. Nadot ne l’ont pas inventée : n’oublions pas que se réunissent périodiquement, sous l’autorité du Premier ministre, des comités interministériels à l’immigration et à l’intégration. Le dernier a eu lieu en 2019, permettant de bonnes avancées sur la politique d’intégration, notamment par le renforcement sans précédent des cours de français dispensés aux primo-arrivants. Certes, on peut toujours aller plus vite et plus fort ; et c’est le rôle du Parlement que de contrôler l’action du gouvernement. Mais il faut pour cela que les membres du Parlement ne se trompent pas sur la manière dont fonctionne le gouvernement.

i le pilotage existe en central, y aurait-il un problème au niveau local ? En tant qu’élu local pendant plus de deux décennies, je peux témoigner du remarquable travail effectué par les préfets, au plus proche des besoins des territoires. Représentants du gouvernement, c’est-à-dire de tous les ministres, les préfets sont les garants de l’interministérialité et de la cohérence des politiques publiques. La politique migratoire n’y fait pas exception. Les préfets assurent ainsi à la fois un rôle d’animation et de liaison entre Paris et les territoires.

Pour ce qui me concerne, je pense que cette territorialisation de nos politiques migratoires doit être renforcée avec une déconcentration accrue de moyens, juridiques comme financiers. Par exemple, dans le champ de l’intégration, je souhaite que les préfets tirent toutes les conséquences de la circulaire du 17 janvier 2019 et puissent mettre en place une gouvernance étroite de la politique d’intégration. Je plaide pour qu’avec l’appui de comités de pilotage réguliers associant les services de l’Etat, les directions territoriales de l’Ofii, les acteurs du service public de l’emploi, et les représentants des collectivités territoriales, les acteurs économiques et les associations, une feuille de route départementale soit élaborée. Elle permettrait également de recenser les actions conduites pour la politique d’intégration des étrangers primo-arrivants et des bénéficiaires de la protection internationale.

Les enjeux du débat méritent donc davantage de rigueur et une meilleure appréhension du travail des remarquables fonctionnaires qui ne sont pas une « cause-racine » (sic) des maux de la politique migratoire. Ils sont bien au contraire, ceux qui au quotidien, assurent la protection et la défense des droits des migrants, dont le premier droit à leur arrivée en France reste celui à la situation régulière qui leur assure la pleine protection de la République et la jouissance de ses opportunités.

Oui, entre la thèse du radicalisme fantasmagorique et populiste de l’extrême droite et autres alliés polémistes et l’antithèse droit-de-l-hommiste, déconnectée de la complexe réalité de l’immigration, il y a un chemin. C’est celui de la raison, du réalisme et de la République.

Vincent Ledoux est député du Nord Agir ensemble, rapporteur spécial du budget Action extérieure de l’Etat.

Politique de défense : un manque de cohérence

Cédric Perrin, regrette dans une tribune à l‘Opinion le manque de cohérence de la politique de défense française

Tribune

La taxonomie européenne est dans l’actualité. Ainsi, la question de l’inclusion ou non de l’énergie d’origine nucléaire parmi les énergies permettant de lutter contre le réchauffement climatique est très fortement débattue à l’Union européenne (UE). Pour la France, l’enjeu est crucial.

Mais la question de la taxonomie ne concerne pas seulement le domaine civil. Elle concerne également notre base industrielle et technologique de défense, dont le renforcement au niveau européen est, rappelons-le, l’une des pierres angulaires de la volonté d’affirmation d’une souveraineté européenne affichée par le Président de la République depuis 2017.

Sur ce dernier aspect, qu’il soit permis de s’attarder sur les projets actuels de taxonomie porté par l’Union européenne (UE). Deux initiatives sont à souligner. D’abord dans la lignée du règlement du 18 juin 2020 sur l’établissement d’un cadre visant à favoriser les investissements durables — usuellement appelé règlement sur la taxonomie — la Commission européenne semble vouloir étendre les critères dits « ESG » à une série de nouveaux critères sociaux, parmi lesquels les droits de l’homme. Ensuite, la Commission travaille à la définition d’un écolabel de la finance durable, qui exclurait les entreprises réalisant plus de 5 % de leur chiffre d’affaires dans le domaine de la production ou du commerce d’armes conventionnelles et/ou de produits militaires utilisés pour le combat. De telles initiatives, à l’égard desquelles les Etats membres sont largement marginalisés, sont graves, pour au moins deux raisons.

« Personne d’autre que notre gouvernement ne défendra nos armées et nos industries de défense. Il est urgent de s’en rendre enfin compte »

Litanie de renoncements. Graves pour l’UE, d’abord. De deux choses l’une. Soit l’UE persévère à méconnaître la dangerosité du monde, se confit dans la facilité d’un parapluie otanien dont elle fait mine de ne pas comprendre le prix, enfin pense que les seuls combats à mener se situent sur le terrain de ce qu’elle appelle les valeurs, sans arriver à créer d’ailleurs de consensus en son sein sur ce qu’elle entend par-là. C’est son droit, et les peuples et les Etats qui la composent sont souverains. Mais, elle sera alors condamnée à être le terrain de jeu de prédateurs qui ont compris que le soft power, pour être crédible, doit être solidement construit sur du hard power. Soit, comme la France y pousse notamment depuis 2017, elle fait de la recherche d’une plus grande autonomie stratégique et donc capacitaire, une priorité. Il y a lieu d’être inquiet quand l’on considère à quel point les projets de taxonomie visés supra paraissent bien constituer le énième avatar d’une litanie de renoncements et de blocages européens (difficultés du SCAF, réduction à la portion congrue du fonds européen de défense, achat systématique par de nombreux États européens de matériel américain etc.).

Graves pour notre pays ensuite, car elles témoignent de la part de nos autorités d’un désintérêt inquiétant. La France, à cet égard, doit faire montre de cohérence. Il ne sert à rien de proposer depuis 2017 quantités d’initiatives toutes plus ou moins rejetées par nos partenaires européens et de n’en tirer aucune conséquence. Il est facile de taper du poing sur la table en fustigeant il y a quelques jours le refus de nos partenaires européens de débattre avec la Russie, et, là encore, de n’en tirer aucune leçon, notamment vis-à-vis de Berlin, qui n’a pas les mêmes intérêts que nous, et s’en cache de moins en moins. Il est plus difficile d’expliquer l’ampleur et la continuité des renoncements des plus hautes autorités françaises dès lors qu’il s’agirait, au nom de nos intérêts, de fâcher Berlin ou Bruxelles.

De tout ceci une conclusion émerge : personne d’autre que notre gouvernement ne défendra nos armées et nos industries de défense. Il est urgent de s’en rendre enfin compte. Ceci ne signifie pas renoncer à toute coopération européenne. Ceci signifie savoir dire « non » quand l’UE, au-delà de toute raison et même parfois du droit, joue contre nous, et croyons-nous encore, contre elle-même, en oubliant que sans la force les valeurs sont désarmées.

Cedric Perrin est sénateur LR, vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.

Menus sans viande et gouvernement sans cohérence

Menus sans viande et gouvernement sans cohérence

 

Une nouvelle fois le gouvernement montre ses contradictions et une incohérence totale vis-à-vis des menus sans viande imposés par les élus écolos de Lyon dans les cantines scolaires. Alors que le ministre de l’agriculture et le ministre de l’intérieur ont condamné les pratiques des écologistes lyonnais par contre le ministre de la santé et la ministre de l’environnement se sont prononcés pour. Le tout sur des arguments très spécieux pour ces deux derniers .

 

En effet,  le très bavard ministre de la santé se fonde sur sa propre expérience  » quand il prépare des menus sans viande pour ses enfants » (on se demande quand !) . Barbara Pompili la ministre de l’environnement se fonde sur de pseudos études qui démontreraient qu’un menu sans viande ne présente aucun déficit de protéines au contraire !

Et Barbara Pompili y d’évacuer les critiques d’un revers de main en ringardisant -pratique habituelle des gauchistes- ceux qui critiquent l’imposition de menus sans viande. Un débat « préhistorique » d’après elle ! Et pour en rajouter une couche,  la ministre de l’environnement n’hésite pas à affirmer qu’on ne mange pas moins de viande dans les milieux défavorisés, au contraire ! (Du poulet et du porc aux hormones peut-être?).

Macron, qui se parle lui-même : « Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap »…?

Macron, qui se parle lui-même : « Il faut de la cohérence, de la clarté, un cap »…?

Macron ne laissera sans doute pas une grande trace histoire mais ce sera sans doute le président le plus grand récupérateur d’opinions. Ainsi vient-il d’affirmer -comme s’il se parlait à  lui-même- : il faut de la cohérence, de la clarté, un cap ! Justement ce que réclame l’opinion depuis des mois et des mois. On lui reproche en effet les contradictions permanents d’un  pouvoir qui semble naviguer à vue sans savoir exactement quelle est la vision et qu’elle est l’objectif.

 

À longueur des pages, les observateurs et les médias soulignent ce qui caractérise la politique du pouvoir à savoir les contradictions, le stop and  go,  et le manque total de perspective. Ainsi on avait annoncé évidemment prématurément la fin de la crise sanitaire pour fin 2020. En réalité, on va prolonger le confinement début 2021 et sans doute même jusqu’à l’été. En clair,  l’année 2021 risque encore d’être hypothéquée par des mesures restrictives aux conséquences économiques dramatiques.

 

Macron change une nouvelle fois son fusil d’épaule en matière de communication. Cette fois, il ne promettra pas le retour des « jours heureux », comme en avril, à l’annonce du déconfinement. Emmanuel ­Macron, qui s’exprimera mardi à 20 heures, n’emploiera même pas ce dernier mot. Ce dont il parlera, c’est d’ »un allègement progressif des contraintes », selon l’Élysée, et des perspectives. À court terme : un desserrement des mesures sur les commerces, probablement dès le week-end prochain, et les lieux de culte.

 

À moyen terme, le chef de l’État évoquera longuement le volet économique. Et, à plus long terme, les données scientifiques (nouveaux tests, vaccins) permettant de se projeter un peu plus loin. « Rien n’est pire que l’incertitude et l’impression d’une morosité sans fin, déclare Macron au JDD qui reprend en fait à son compte toutes les critiques qui lui sont adressées.

Coronavirus : quelle cohérence des mesures ? (Bruno Grandbastien)

Coronavirus : quelle  cohérence des mesures ?  (Bruno Grandbastien)

Le médecin Bruno Grandbastien, président de la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H) s’interroge notamment sur la cohérence des mesures décidées par les pouvoirs publics dans une interview à France Info.

 

On a vu le semi-marathon de Paris annulé, mais pas des matches de football qui regroupent des milliers de personnes. Y a-t-il une logique dans l’annulation des événements sportifs en France actuellement ?

Bruno Grandbastien :

 

« Il y a une vraie logique à se poser la question de la pertinence de maintenir le rassemblement d’un grand nombre de personnes, et dans des endroits confinés, comme des salles, où les personnes sont serrées. On sait que le coronavirus se transmet assez facilement par des gouttelettes, lorsque quelqu’un tousse ou éternue. On est dans la volonté de maîtriser la diffusion. »

Pourquoi ne pas annuler toutes les manifestations sportives alors ?


B.G. : « C’est une bonne question. Il y a des manifestations qui vont rassembler moins de personnes, avec une proximité moindre. C’est un élément d’évaluation. En revanche, le semi-marathon de Paris, c’est un nombre extrêmement important de personnes qui gravitent autour. Le risque était très important même en milieu ouvert. »

 

Mais alors quelle différence avec un match de football qui réunit plus 40 000 personnes ?
B.G. :
 « C’est vrai que ça interpelle. Rassembler 45 000 personnes autour d’un match de foot est une situation qui porte un certain risque. L’impact d’annuler un tel match, ça fait partie des éléments qui ont été pris en compte. On est un peu inquiet de la cohérence des ces mesures. Je pense qu’il y a des questions à se poser sur le maintien de matches de foot qui vont réunir un grand nombre de personnes, et l’interdiction du semi-marathon. »

 

Sommes-nous trop en réaction et pas assez en action ?


B.G. : « Il me semble que la position des autorités sanitaires dans la prévention autour des événements sportifs est bien mesurée. On peut s’interroger sur certains maintiens. Mais je ne crois pas que l’on soit en surréaction. On vient de passer un cap dans le contrôle en passant en stade 2. Il y a une vraie volonté de prendre en compte ce risque, on le voit à travers les annulations. Certains restent programmés, peut-être parce que l’annulation serait trop forte symboliquement. On peut s’interroger sur la pertinence scientifique et sanitaire de ne pas les annuler, comme les matches de foot. »

 

Justement, en cas de passage au stade 3 de l’épidémie, cela signifierait l’annulation de tous les événements sportifs sur le territoire ?


B.G. : « Le stade 3 implique la mise en place de mesures assez drastiques sur le regroupement de personnes. Beaucoup de manifestations sportives seraient annulées, ou à minima à huis clos. Ce qui pourrait conduire à annuler les grands événements, c’est une diffusion épidémique plus large. Aujourd’hui, nous avons un nombre de cas certes relativement important, mais on est dans des chaînes de transmission qui sont en grande partie expliquées, comme des voyages en Italie. On sait ce qui s’est passé et qui a été le contact. Sur les événements sportifs, il n’y a pas eu encore de chaîne de transmission identifiée. Si la situation devient plus incontrôlée, il y aura la nécessité d’être plus strict. »

 

Actuellement, des équipes cyclistes sont confinées aux Emirats Arabes Unis. Est-ce qu’une course comme le Paris – Nice (8 au 15 mars) doit être annulée ?
B.G. 
« Il faut regarder ce qui se passe dans les pays ou les régions où se déroulent les manifestations. On sait que la Chine est l’épicentre. Il n’y a pas de message d’alerte inquiétant sur les Emirats Arabes Unis. On peut comprendre que des mesures soient prises au nom de la précaution. Il faut intégrer le lieu et regarder les conditions. Les courses cyclistes sont très ouvertes, le risque de transmission est moins important. C’est certainement un événement qui n’est pas dénué de risques mais qui est moins à risque que le semi-marathon par exemple. Cela me paraissait très cohérent d’annuler le semi. Une course cycliste me gênerait moins à condition de bien gérer les regroupements de personnes à l’arrivée. »

 

Faut-il être inquiet pour la tenue des grands événements sportifs de l’été (Jeux Olympiques, Euro de football) ?


B.G. « Ça fait longtemps qu’on n’a pas vécu une telle crise sanitaire en Europe. Se projeter dans l’avenir est toujours un pari. Ce que l’on sait, c’est que la transmission de ces coronavirus est assez saisonnière. L’évolution dans les trois à quatre semaines suivantes sera déterminante pour se projeter. Si on parle des Jeux Olympiques, de l’Euro, c’est dans plusieurs mois. Il est difficile d’être devin et de pronostiquer. »

 

 

Ce qui manque à Hulot : un peigne et….. Une cohérence

Ce qui manque à Hulot : un peigne et….. Une cohérence

 

Nouveau changement de posture de Nicolas Hulot qui vient d’avaler une nouvelle couleuvre avec les états  généraux de l’alimentation. Il a d’abord indiqué que les résultats n’étaient pas à la hauteur des enjeux. Avant de se  raviser  ensuite d’affirmer qu’il n’avait aucune divergence avec le gouvernement et le Premier ministre. On peut s’interroger sur le positionnement du ministre de l’écologie. Il semble lui manquer  beaucoup de choses. D’abord sans doute un peigne car sa frange à la Jeanne d’Arc entretenue de façon méthodique pour affirmer sa marginalité auprès des écolos paraît un peu ridicule à l’âge qu’il a.  le look ado rebelle ne peut qu’alimenter le manque de sérieux de l’individu. Au-delà de l’apparence, se pose surtout la question des compétences d’un ministre qui est surtout le produit des médias habitués à traiter de tout  mais en surface et surtout de manière irréaliste et contradictoire. Un peu dans la veine de Ségolène Royal avec le côté poète mal-aimé en plus. L‘ancien animateur de télévision, a à plusieurs reprises depuis six mois étalé ses doutes sur certains choix écologiques du gouvernement et  a reconnu dans une interview diffusée vendredi par Le Monde qu‘il avait refusé d‘y participer parce que les résultats n’étaient “pas à la hauteur”. “Le compte n‘y est pas, ce n’était pas suffisamment conclusif et, donc, ce n’était pas pour moi le temps de conclure” ce grand rendez-vous de la filière agroalimentaire, déclare Nicolas Hulot dans cette interview. Le ministre de l‘Agriculture et de l‘Alimentation, Stéphane Travert, a défendu vendredi la méthode de ces Etats généraux. Nicolas Hulot “n‘est pas venu, très bien. Je pense qu‘il avait certainement d‘autres choses à faire. Mais d‘autres collègues étaient là pour porter les enjeux, la méthode a été saluée par l‘ensemble des participants”, a-t-il déclaré sur RTL. Richard Ferrand, président du groupe LREM à l’assemblée nationale et proche d‘Emmanuel Macon, a estimé sur LCI que le refus de Nicolas Hulot n’était pas constructif. D’où ce revirement ce nouveau revirement de Nicolas pour dire qu’il est en plein accord sur le sujet avec le premier ministre

La loi Travail : une mobilisation qui s’affaiblit faute de cohérence

La loi Travail : une mobilisation qui s’affaiblit faute de cohérence

Inutile de tourner autour du pot la mobilisation pour protester contre la loi du travail ne cesse de s’affaiblir. En cause d’abord le fait que l’opinion publique ne croit pas plus dans la capacité du gouvernement que dans celle des opposants radicaux. Le projet remodelé et toujours contesté par une majorité d’environ 60 % de Français qui considèrent à hauteur de 90 % que le gouvernement est incapable d’engager la moindre réforme efficace. Un détail toutefois, une assez forte majorité de Français approuve le principe du référendum en entreprise et la possibilité d’adapter les conditions de travail en fonction du carnet de commandes ; à l’inverse ils s’opposent  majoritairement aux  nouvelles conditions du licenciement. Un positionnement contraire à celui des radicaux qui condamnent la totalité du texte. Des radicaux qui pour l’essentiel se réfugient dans une stratégie d’opposition qui propose des mesures incohérentes ou obsolètes. Les Français ne peuvent donc se retrouver dans le mouvement de contestation par ailleurs largement instrumentalisé par les gauchistes. Certes on ne peut insulter l’avenir et de ce point de vue il est difficile de prévoir l’évolution de la protestation de la jeunesse étudiante. Pour autant il y a fort à parier que le mouvement va s’étioler autant par lassitude que par manque de crédibilité des organisateurs de la contestation. Le projet controversé de réforme du Code du travail a donc subi jeudi un double examen de passage, avec sa présentation en conseil des ministres et une journée de manifestations de jeunes émaillées d’incidents. La mobilisation marque le pas, avec 43.000 manifestants en France, dont environ 5.000 à Paris, selon la police. Face à la contestation, le Premier ministre, Manuel Valls, avait décidé de retarder de 15 jours sa présentation au conseil des ministres pour consulter les partenaires sociaux et amender le texte. Ainsi, ne figurent plus dans le texte le plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif, la possibilité pour les petits employeurs de fixer unilatéralement certaines règles en cas d’absence d’accord collectif et une disposition permettant de faire travailler plus longtemps des apprentis, sur simple information de l’inspection du travail.

Dailymotion-Pellerin – Montebourg: la castagne ou la cohérence du gouvernement !

Dailymotion-Pellerin – Montebourg: la castagne ou la cohérence du gouvernement !

 

 

Il y a la forme (Montebourg n’aurait pas du communiquer) mais surtout le fond : une divergence sur la stratégie économique. Un bel exemple en tout cas d’incohérence d’un gouvernement composé de bric et de broc sans philosophie commune. Un ministre du Redressement productif qui cite Napoléon et Trotski pour ne pas laisser filer une « pépite française », une levée de fonds de 50 millions qui capote, un ministre de l’Economie qui prend ses distances, des entrepreneurs remontés alors que le chef d’Etat vient d’annoncer une série de mesure pour renouer le liens avec les patrons… Fleur Pellerin, la ministre de l’Economie numérique, revient pour le JDD sur cette semaine mouvementée.  Faire valoir les positions du gouvernement tout en cajolant les investisseurs étrangers, notamment ceux de la Silicon Valley : c’est l’exercice d’équilibriste auquel doit se livrer Fleur Pellerin, ministre de l’Économie numérique, qui s’exprime ce dimanche dans nos colonnes après la polémique sur l’affaire Dailymotion. L’Américain Yahoo!, qui voulait reprendre 75% de la plate-forme de streaming, propriété de l’opérateur Orange, lui-même détenu à 27% par l’Etat, s’est heurté au veto d’Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif voulait un deal à 50-50, ce que Yahoo! a refusé. Pour la ministre, la plateforme « ne doit pas rester un groupe franco-français. » « Ce serait une impasse économique et industrielle (…). Notre idée n’est pas de partir en guerre contre les Américains. La presse anglo-saxonne a interprété cette affaire comme de l’antiaméricanisme, mais ce n’est pas le cas (…) Nous ne vivons pas dans une économie fermée. » Les regrets de la ministre portent plutôt sur la forme. « Arnaud Montebourg est monté au créneau avec sa détermination pour essayer d’obtenir des concessions de la part de Yahoo! Cela aurait dû rester dans le secret des négociations commerciales », déplore Fleur Pellerin. « La communication n’était pas exactement alignée comme il aurait fallu qu’elle le soit ». 

 

 




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