Archive pour le Tag 'coalition ?'

La coalition ou la crise ?

La coalition ou la crise ?

Le Parlement doit urgemment renouer avec la culture du compromis, si la France veut éviter la paralysie juge le professeur, Thierry Chopin, dans une tribune au « Monde ».

 

par 

Thierry Chopin

professeur invité au Collège d’Europe à Bruges (Belgique)

 

Les résultats des élections législatives des 30 juin et 7 juillet en France dessinent un paysage politique très fragmenté en dépit de la formation de trois blocs : la gauche, le centre et l’extrême droite. Cette fragmentation inscrit la vie politique française dans le droit fil des dynamiques à l’œuvre en Europe tant au niveau national qu’à l’échelle de l’Union. Mais son degré est inédit pour la Ve République et les formations politiques françaises y sont mal préparées du fait de l’absence de culture du compromis et de la brutalisation de la vie politique hexagonale.La principale conséquence de cette situation est évidente : l’absence de majorité stable. La France sera difficilement gouvernable au-delà des affaires courantes et urgentes. Cette situation crée en outre la perspective d’une nouvelle dissolution dans un an, augmentant l’incertitude du calendrier électoral. Dans cette situation, chaque formation pourrait chercher à rejeter sur les autres la responsabilité du blocage politique, plutôt que de faire les compromis nécessaires à la formation de majorités transpartisanes.

Ces élections marquent aussi la parlementarisation de la vie politique française avec une forte participation électorale et l’impopularité du président de la République. Mais paradoxalement, le Parlement pourrait ne pas en sortir renforcé, si la fragmentation et la polarisation du paysage politique le plongent dans l’indécision.

La voie d’une grande coalition semble ainsi d’emblée avoir été exclue, plusieurs partis l’ayant rejetée dès le soir des résultats. En outre, tout gouvernement minoritaire risquerait de faire l’objet d’une motion de censure et aurait beaucoup de difficultés à mettre en œuvre son programme, renforçant à terme le Rassemblement national.

Wauquiez (LR) : pas de coalition…. pour l’instant !

Wauquiez (LR) : pas de coalition…. pour l’instant !

Le groupe LR prend désormais le nom de « Droite républicaine » à l’assemblée nationale et ses pieds qui a été élus à sa tête. Laurent Wauquiez s’est montré droit dans ses bottes en refusant toute perspective de coalition avec Macon. Le problème c’est que ce n’est pas forcément la vie de la totalité des élus de cette « droite républicaine » dont beaucoup ne sont pas prêts à accepter tacitement une présence des « insoumis dans un gouvernement ». Cela s’accommoderait d’un accord avec les macronistes.

 

Politique : l’impossible coalition

Politique : l’impossible coalition

Pour Emmanuel Rivière, politologue, enseignant à l’université Paris-I et Sciences-Po , les postures actuelles des partis rendent une coalition quasiment impossible. « Les choses sont compliquées car tous les camps se sont diabolisés les uns les autres, estime-t-il. On surjoue les oppositions et les divergences. » dans La Tribune.

 Le vote des Français a-t-il clarifié le paysage politique ou bien l’a-t-il rendu illisible ?

EMMANUEL RIVIERE - Entre les européennes et les législatives, nous venons de vivre cinq semaines d’élections, passant d’une offre politique large, avec de nombreux sujets de débats et un duel Hayer-Glucksmann, à une question binaire : le RN doit-il accéder au pouvoir ou pas ? La réponse des Français est claire, c’est non. Il y avait pourtant une dynamique et un désir de victoire pour le Rassemblement national, à un point jamais atteint à l’époque de Jean-Marie Le Pen. En revanche, les Français n’ont pas dit hier qui devait gouverner le pays. L’Assemblée recomposée n’aboutit pas à cette clarification-là. La situation appelle des réponses nouvelles sur la manière de gouverner. Une responsabilité immense pèse sur le nouvel hémicycle car pendant un an, au minimum, il faudra fonctionner avec lui, aucune dissolution n’étant possible pendant douze mois.

Le barrage républicain a mieux fonctionné que prévu. Comment l’expliquez-vous ?

 

Les reports de voix du centre et de LR vers la gauche semblaient difficiles à concrétiser mais cela a bien fonctionné, y compris dans des circonscriptions qui se jouaient en triangulaire. On a parfois vu un recul du candidat arrivé troisième. Le Rassemblement National a laissé penser dans ses déclarations qu’on le privait de victoire. Or il y a eu une hausse de la participation au second tour, ce qui invalide cette thèse. Son pari est bel et bien raté. L’alliance avec Éric Ciotti et la volonté d’honorabilité n’ont pas mis ce parti à l’abri d’un front du refus, sans doute alimenté par l’examen des propos de nombreux candidats. Ceux-ci ont renvoyé le RN ses démons et à l’image d’une formation xénophobe, raciste et antisémite. Certes, il gagne des sièges mais son résultat final est une contreperformance par rapport au premier tour.

Dans un système qui n’est plus binaire mais tripartite, le risque d’absence de majorité est permanent

 

Les leaders de la gauche ont semblé camper sur leur programme et vouloir gouverner seuls… Est-ce tenable ?

Il me semble que le message du pays n’est pas celui-là. La question fondamentale est la suivante : fonctionnons-nous encore avec le fait majoritaire ? Le camp arrivé en tête peut-il toujours dire que son programme est pleinement souhaité par les Français et qu’il doit s’appliquer ? Cela est démenti par les urnes et par les aspirations des électeurs, telles qu’on les comprend à travers les enquêtes d’opinion. En 2022, les Français étaient assez satisfaits du résultat des législatives car, avec l’absence de majorité absolue, ils espéraient qu’une politique mieux construite était possible, avec des choix plus respectueux des différences d’opinions et la fin de la brutalisation de la minorité par la majorité.

Quelles coalitions sont-elles possibles ?

Dans un système qui n’est plus binaire mais tripartite, le risque d’absence de majorité est permanent. Après les législatives de 2022, il y avait une coalition naturelle qui se dessinait, entre Ensemble et LR. Mais aucun n’a accepté cette logique. Aujourd’hui, cette coalition naturelle n’a pas la majorité. Les choses sont compliquées car tous les camps se sont diabolisés les uns les autres. On surjoue les oppositions et les divergences. Les partis d’Ensemble ont fustigé la gauche du fait de la présence de LFI, et on voit difficilement une alliance allant du PCF à LR… Mais si l’on imagine une coalition du centre avec le Nouveau Front Populaire sans les Insoumis, cela ça pose un problème démocratique de fond : les élus du NFP sont un mélange des voix de tous les électorats de gauche. Ce serait un déni de démocratie d’en détacher une partie au nom d’une autre. Ces postures mènent donc dans une impasse, elles rendent la formation de coalitions quasiment impossible, alors que la plupart des pays voisins savent très bien le faire, depuis longtemps.

La question du choix du Premier ministre n’offre pas de réponse spontanée pour le moment

Jordan Bardella a estimé qu’Emmanuel Macron avait créé une situation de blocage institutionnel.

Il n’y a pas de blocage institutionnel sauf si personne n’est d’accord sur le nom du Premier ministre. Comme je le disais plus haut, le président de la République ne peut pas dissoudre à nouveau avant un an, donc il faut vivre avec cette situation. Il est toujours possible de s’adapter.

Qui est en capacité de faire des compromis ? A quelle échéance ?

Pour la première fois sous la Ve République il n’y a pas de majorité et les groupes politiques semblent instables. Le bloc central est en passe de se désunir. Edouard Philippe crée un clivage, Gabriel Attal veut reconstruire autre chose… Mais la plus grande tension est à gauche. Il existe des lignes de faille au sein du NFP et au sein de la France insoumise, un parti dirigé par une des personnalités les plus impopulaires du pays. Il faut attendre de connaître la composition exacte de l’Assemblée nationale dans toutes ses nuances. La question du choix du Premier ministre n’offre pas de réponse spontanée pour le moment.

Est-il normal que Gabriel Attal reste en place, peut-être plusieurs semaines ?

On voit cela dans d’autres pays. Quand il faut du temps pour constituer une majorité et un gouvernement, ce n’est pas inhabituel. On évite une vacance du pouvoir. Cela s’entend d’autant mieux que les Jeux Olympiques commencent à la fin du mois. La continuité de l’État est aussi assurée par le président de la République, qui reste bien sûr en place.

Edouard Philippe a semblé annoncer sa candidature pour 2027, est-ce le bon moment ?

Les Français sont très surpris du résultat des élections législatives, qui ne correspond pas à leurs pronostics. Ils attendaient soit une victoire du RN, soit que le RN soit le principal groupe. Le tempo de la déclaration d’Edouard Philippe peut donc les étonner. L’ancien Premier ministre a certes des atouts : sa popularité, la clarté de son expression et sa cohérence depuis la dissolution. Mais on distingue deux types de postures depuis hier soir. Il y a ceux qui se demandent comment faire pour gouverner avec la nouvelle donne parlementaire, comme François Hollande. Et ceux qui se projettent directement sur la présidentielle.

Bayrou pour une coalition hors extrêmes

Bayrou pour une coalition hors extrêmes

 

Bayrou souhaite une coalition hors extrêmes. Le problème c’est que pour l’instant la gauche n’en veut pas. Et pour l’instant l’ancienne majorité n’a plus la main.

«Il n’y a pas de majorité. On est dans une situation où il n’y a pas de vainqueur. (…) Les Français ont envoyé deux messages : le premier, c’est “non, nous ne voulons pas donner la majorité absolue à l’extrême droite” et je suis persuadé qu’ils n’auraient pas non plus donné la majorité absolue à l’extrême gauche. Deuxième message : “Entendez-vous, il va bien falloir que vous sortiez de vos affrontements un peu puérils”. », a fait valoir le centriste. Avant de plaider pour coalition qui «irait de la gauche hors LFI jusqu’à la droite hors Rassemblement national».  Questionné sur la proposition de François Bayrou, Olivier Faure a fustigé un «tête-à-queue électoral». «Nous sommes dans une situation où, à trois reprises, aux élections européennes, au premier tour, puis au second tour des élections législatives, le pouvoir sortant a été battu et les Français ont exprimé leur volonté de rejeter la politique conduite depuis sept ans», a raillé le député de Seine-et-Marne.

Fort de cette analyse, Olivier Faure a fait mine de s’interroger : «Comment voulez-vous que les Français comprennent que d’un seul coup, nous nous retrouvions ensemble pour gouverner a l’exclusion d’une partie de ceux qui ont fait campagne avec nous ? Il y a là quelque chose qui ne peut pas fonctionner.» Appelant la classe politique à «travailler différemment» et à «changer de méthode», le premier secrétaire du PS a considéré que «la majorité ne peut pas résulter d’arrangements de couloirs avec des gens qui se mettraient d’accord pour se partager le pouvoir.»

 

Macron envisage une coalition internationale de troupes en Ukraine

 Macron Envisage une coalition internationale de troupes en Ukraine

À l’avancée des troupes russes qui menacent maintenant tout le front ukrainien , renvisage avec d’autres pays la coalition d’une internationale de troupes destinées à entraîner les militaires ukrainiens; une action  ayant pour objet notamment la formation de l’armée ukrainienne aux armes fournies par l’Occident qui autorise désormais de frapper le sol russe.

Une menace qui évidemment inquiète fortement la Russie car de toute évidence le conflit prend désormais une tout autre dimension. Jusque-là en effet jamais il n’avait été envisagé ni n’envoyez des troupes en Ukraine ni de frapper le sol russe

Devant cette menace, Moscou a prévenu mardi que si la France envoyait des instructeurs militaires en Ukraine ceux-ci deviendraient des cibles légitimes. «Aucun instructeur s’occupant de la formation des militaires ukrainiens n’a d’immunité», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. «Quel que soit leur statut : militaires de l’armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées», a ajouté le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Pour les autorités françaises, c’est sans doute le meilleur signe que la Russie prend la proposition au sérieux. Pour l’état-major, les règles du jeu en Ukraine doivent changer pour peser sur le cours des événements.

La question des troupes occidentales en Ukraine est sur la table depuis des mois entre Européens. L’état-major a exploré l’option dans une note blanche partagée avec ses homologues, au moment où les forces ukrainiennes étaient…

Cet article est réservé aux abon

Politique- Coalition contre le Hamas : Macron s’est encore planté

Politique- Coalition contre le Hamas : Macron s’est encore planté

C’est tout juste si au Moyen-Orient ont fait mention de la proposition du chef d’État français d’organiser une grande coalition internationale contre le Hamas. Pire, dans les pays occidentaux cette perspective ne recueille guère de soutien. En cause, la manière de gouverner de Macron qui a pour caractéristique de sortir de son chapeau une idée qui ne repose sur aucune préparation en amont. Bref le marketing politique pour étonner à la place de l’action diplomatique construite. Le même celui vis-à-vis du conflit entre l’Ukraine et la Russie voire encore l’échec au Sahel en Afrique.

Discrédité à l’intérieur du pays et/ou il ne recueille que de l’art de 25 % de soutien Macron n’est guère apprécié à l’international. Les pays étrangers le reçoivent poliment comme c’est l’usage dans les relations diplomatiques mais il n’est guère écouté. Il a d’ailleurs encore échoué à réunir en Jordanie les chefs d’État arabe favorable à la paix entre Israël et les palestiniens.

La vice-présidente PS de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, a jugé mercredi 25 octobre «désastreuse» la «méthode diplomatique» d’Emmanuel Macron au Proche-Orient, après l’idée avancée par le président d’une «coalition» internationale contre le Hamas.

«Quand on fait une proposition d’une coalition internationale, la première des choses, c’est d’abord en discuter avec ses partenaires. Il ne l’a pas fait», a affirmé Mme Rabault, vice-présidente chargée des relations internationales à l’Assemblée.

«En termes de méthode diplomatique, je trouve ça désastreux. Sur la forme, on ne peut pas faire des propositions sur une coalition internationale et ne pas en parler à ses partenaires, ce n’est pas de la bonne diplomatie», a martelé la députée socialiste, devant l’association des journalistes parlementaires (AJP). «Et sur le fond, je ne suis pas sûre» qu’une telle coalition «soit la meilleure méthode», a-t-elle ajouté.

Cela dépendra «de ce qu’Israël demandera», plaide-t-on côté français, tout en estimant qu’une offensive terrestre à Gaza, envisagée par l’armée israélienne, «serait très difficile à mener dans le respect» du «droit international».

Coalition contre le Hamas : Macron s’est encore planté

Coalition contre le Hamas : Macron s’est encore planté

C’est tout juste si au Moyen-Orient ont fait mention de la proposition du chef d’État français d’organiser une grande coalition internationale contre le Hamas. Pire, dans les pays occidentaux cette perspective ne recueille guère de soutien. En cause, la manière de gouverner de Macron qui a pour caractéristique de sortir de son chapeau une idée qui ne repose sur aucune préparation en amont. Bref le marketing politique pour étonner à la place de l’action diplomatique construite. Le même celui vis-à-vis du conflit entre l’Ukraine et la Russie voire encore l’échec au Sahel en Afrique.

Discrédité à l’intérieur du pays et/ou il ne recueille que de l’art de 25 % de soutien Macron n’est guère apprécié à l’international. Les pays étrangers le reçoivent poliment comme c’est l’usage dans les relations diplomatiques mais il n’est guère écouté. Il a d’ailleurs encore échoué à réunir en Jordanie les chefs d’État arabe favorable à la paix entre Israël et les palestiniens.

La vice-présidente PS de l’Assemblée nationale, Valérie Rabault, a jugé mercredi 25 octobre «désastreuse» la «méthode diplomatique» d’Emmanuel Macron au Proche-Orient, après l’idée avancée par le président d’une «coalition» internationale contre le Hamas.

«Quand on fait une proposition d’une coalition internationale, la première des choses, c’est d’abord en discuter avec ses partenaires. Il ne l’a pas fait», a affirmé Mme Rabault, vice-présidente chargée des relations internationales à l’Assemblée.

«En termes de méthode diplomatique, je trouve ça désastreux. Sur la forme, on ne peut pas faire des propositions sur une coalition internationale et ne pas en parler à ses partenaires, ce n’est pas de la bonne diplomatie», a martelé la députée socialiste, devant l’association des journalistes parlementaires (AJP). «Et sur le fond, je ne suis pas sûre» qu’une telle coalition «soit la meilleure méthode», a-t-elle ajouté.

Cela dépendra «de ce qu’Israël demandera», plaide-t-on côté français, tout en estimant qu’une offensive terrestre à Gaza, envisagée par l’armée israélienne, «serait très difficile à mener dans le respect» du «droit international».

Éric Zemmour : une coalition hétéroclite d’oppositions

Éric Zemmour : une coalition hétéroclite d’oppositions

 

Les nouveaux leaders populistes ne visent pas à unir autour du plus petit dénominateur commun mais à surexciter les passions du plus grand nombre possible de groupuscules pour les additionner, analyse, dans une tribune au « Monde », Giuliano da Empoli, politiste et dirigeant du think tank Volta, à Milan.

 

Tribune.

« En matière politique, les possibles ne sont pas infinis, mais beaucoup plus larges que l’on croit. » Sa longue fréquentation du laboratoire italien a appris à l’historien Patrick Boucheron à manier avec prudence les innombrables soubresauts de la politique dont il a l’habitude de retracer l’histoire dans ses livres.

Au contraire, les observateurs qui considèrent le presque candidat Eric Zemmour comme « trop extrême », ou « trop clivant » pour aspirer au second tour de la présidentielle ou même à l’Elysée, paraissent avoir oublié que, au sud des Alpes, un mouvement fondé par un comique et un webdesigner est toujours le premier parti au Parlement.

Il fut un temps où le jeu démocratique avait une tendance centripète. A cette époque, le candidat qui voulait réunir une majorité devait s’adresser à l’électeur moyen avec des messages modérés, vers lesquels pouvait converger le plus grand nombre d’électeurs possible. Au niveau des médias, c’était le temps du « Journal de 20 heures », des tribunes politiques et du silence électoral.

Aujourd’hui, les règles du jeu ont changé. Une nouvelle génération de leaders nationaux-populistes a importé en politique la logique des grandes plates-formes Internet, qui ne s’intéressent pas à la véracité ou à la cohérence de l’ensemble des contenus qu’elles véhiculent, mais uniquement à l’impact immédiat qui se traduit en clics et en likes. Et qui récompensent les contenus les plus incendiaires, pénalisant systématiquement la fadeur des modérés.

 

Pour ces nouveaux entrepreneurs politiques, le jeu ne consiste plus à unir les gens autour du plus petit dénominateur commun mais, au contraire, à surexciter les passions du plus grand nombre possible de groupuscules pour ensuite les additionner. Afin de conquérir une majorité, ils ne cherchent pas à converger vers le centre, mais bien à enflammer les extrêmes, parce qu’ils savent que, à certains moments, il arrive que des minorités intolérantes fassent l’histoire.

Comme l’a bien vu l’auteur du Cygne noir (Les Belles Lettres, 2012), Nassim Nicholas Taleb, une minorité intolérante est totalement inflexible et ne peut changer d’idée, tandis qu’une partie significative du reste de l’opinion est plus malléable. Si les conditions sont favorables et que le prix n’est pas trop élevé, cette dernière peut décider de s’aligner sur la minorité intolérante et le basculement peut s’opérer à une vitesse incroyable, comme cela fut le cas en Italie à l’occasion de la fermeture des ports décrétée par le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini, en juin 2018.

Allemagne: une coalition d’une drôle de couleur

Allemagne: une coalition d’une drôle de couleur

 

 

La coalition « feu tricolore », couleurs du SPD, des Verts et des libéraux du FDP d’une curieuse couleur et pleine de contradictions qui pourraient bien freiner sinon stopper le dynamisme économique outre-Rhin.  Observons cependant que les écolos allemands ont un autre sens des responsabilités que les écolos français. Ceci étant,  il va falloir concilier des objectifs de croissance soutenue par les libéraux, avec une politique de re distribution encouragée par les socialistes et des orientations de décroissance souhaitée par les écolos. Pour l’instant la coalition ne s’est mise d’accord que sur des principes très généraux

.Parmi les mesures négociées : l’absence de hausse d’impôts, le respect des règles d’endettement, ou encore la sortie avancée du charbon.

De ce point de vue il y a déjà une contradiction dans la mesure où les Allemands se ligotent avec le gaz russe après avoir été ligotés par le nucléaire, puis par les éoliennes enfin par le charbon. D’un point de vue écologique en outre, le gaz russe n’est pas moins polluant que d’autres gaz ou d’autres sources d’énergie. Pour autant l’Allemagne mettra des bâtons dans les roues au nucléaire de la France car elle ne souhaite pas que la France devienne une grande puissance industrielle mondiale dans ce domaine.

Sur la base du document présenté vendredi, les trois formations vont approfondir leurs pourparlers et ouvrir des négociations officielles abordant, point par point, tous les détails d’une future alliance.

La décision de formaliser les négociations est suspendue à des consultations des cadres des partis concernés, avec notamment un mini-congrès des Verts ce week-end, mais le résultat ne fait guère de doute. Si les tractations aboutissent, une coalition entre ces trois partis devrait prendre les commandes de l’Allemagne d’ici la fin de l’année.

« Après ces entretiens, nous sommes convaincus qu’il n’y a pas eu depuis longtemps une occasion comparable de moderniser la société, l’économie et l’État », s’est de son côté réjoui le patron du parti libéral, Christian Lindner, possible futur grand argentier du gouvernement Et sans doute prochain censeur de la gestion financière de la France !

Coalition de gauche en Allemagne: Facteur de division en Europe ?

Coalition de gauche en Allemagne: Facteur de division en Europe  ?

«Dans une Union européenne en proie à des divisions de plus en plus importantes entre Est et Ouest, une coalition de gauche au pouvoir en Allemagne aura tendance à mettre de l’huile sur le feu et à ainsi accentuer les divisions entre les Etats membres» .

Par Manfred Weber est député allemand au Parlement européen, président du groupe Parti populaire européen (PPE) ( Dans l’opinion)

Tribune

Je lis dans la presse internationale beaucoup de commentaires alarmistes au sujet de la situation politique en Allemagne après les élections fédérales du 26 septembre dernier. C’est certain, la fin de l’ère Merkel est marquée par une plus grande fragmentation du paysage politique allemand.

Mais il convient de garder notre calme : malgré le score décevant de ma famille politique chrétienne-démocrate – par ailleurs compréhensible après seize années passées au pouvoir –, je trouve en réalité dans le résultat des élections allemandes plusieurs raisons de se réjouir.

Primo, le fort taux de participation (76,6 %) témoigne d’une grande confiance des électeurs allemands dans leurs institutions et dans la démocratie parlementaire en général, conditions indispensables pour garantir la légitimité et la stabilité du futur gouvernement.

Secundo, et c’est probablement le point le plus réjouissant, les Allemands ont voté massivement pour des partis démocratiques, pro-européens. Les partis d’extrême droite et d’extrême gauche, Alternative für Deutschland et die Linke, font figure de figurants sur une scène politique largement dominée par des partis modérés.

Ce résultat s’explique probablement par la pandémie de coronavirus : les électeurs allemands ont bien compris que dans une telle crise, seuls les partis responsables pouvaient apporter des réponses concrètes et gérer efficacement la situation.

Il démontre aussi que lorsque l’offre politique est riche et variée au centre de l’échiquier politique, les extrêmes et les populistes ne parviennent pas à prospérer.

Passons maintenant aux nouvelles nettement moins réjouissantes.

Alors que les épisodes récents en Afghanistan ont démontré l’urgence d’un renforcement de la Défense européenne, il faut s’attendre en la matière à de nouveaux blocages, la gauche allemande n’étant pas du tout prête

 Selon toute vraisemblance, la prochaine coalition gouvernementale devrait être aux couleurs des « feux tricolores », c’est-à-dire composée des Sociaux-démocrates, des Libéraux et des Verts. La formation d’un gouvernement de gauche en Allemagne aura, à mon sens, deux conséquences importantes pour l’Union européenne.

Premièrement, alors que les épisodes récents en Afghanistan ont démontré l’urgence d’un renforcement de la Défense européenne, il faut s’attendre en la matière à de nouveaux blocages, la gauche allemande n’étant pas du tout prête pour les avancées que ma famille politique appelle de ses vœux depuis longtemps.

Par ailleurs, dans une Union européenne en proie à des divisions de plus en plus importantes entre Est et Ouest, une coalition de gauche au pouvoir en Allemagne aura tendance à mettre de l’huile sur le feu et à ainsi accentuer les divisions entre les Etats membres.

Là où ma famille politique a toujours eu le souci de jeter des ponts et à maintenir le dialogue entre les différentes régions d’Europe, une coalition de gauche, avec un positionnement idéologique très marqué, contribuera au contraire à un raidissement des positions des uns et des autres. C’est là une source de très grande préoccupation pour moi.

Manfred Weber est député allemand au Parlement européen, président du groupe Parti populaire européen (PPE). 

« Il faut une vraie coalition mondiale pour la neutralité carbone en 2050 »

 « Il faut une vraie coalition mondiale pour la neutralité carbone en 2050 »

Malgré le mouvement prometteur de pays représentant plus de 65 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone engagés à parvenir à zéro émission nette avant la moitié du siècle, la situation climatique continue de se dégrader, souligne dans une tribune au « Monde » le secrétaire général des Nations unies, Antònio Guterres.

 

 

Tribune.

 

Alors que le monde célèbre le cinquième anniversaire de l’adoption de l’accord de Paris de 2015 sur les changements climatiques, qui a marqué un véritable tournant, nous voyons se former sous nos yeux un mouvement prometteur en faveur de la neutralité carbone. D’ici au mois prochain, des pays représentant plus de 65 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone et plus de 70 % de l’économie mondiale auront pris l’engagement de parvenir à zéro émission nette avant la moitié du XXIe siècle.

En même temps, les grands indicateurs climatiques sont de moins en moins bons. Si la pandémie de Covid-19 s’est accompagnée d’une réduction temporairement des émissions, on observe toujours des niveaux record de dioxyde de carbone, et la tendance est à la hausse. La décennie qui s’achève a été la plus chaude qui ait jamais été enregistrée ; en octobre, la formation de glace de mer arctique n’avait jamais été aussi limitée, et les incendies, les inondations, les cyclones et les ouragans apocalyptiques deviennent la norme.

Chaque pays, ville, institution financière et entreprise devrait adopter un plan de transition vers zéro émission nette – et prendre dès maintenant des mesures décisives pour s’engager sur cette voie, ce qui signifie réduire les émissions mondiales de 45 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010. 

Un atout de notre côté : la technologie

Avant que s’ouvre, en novembre 2021, la conférence des Nations unies sur le climat, les gouvernements sont tenus, aux termes de l’accord de Paris, de revoir à la hausse leurs ambitions tous les cinq ans et de prendre de nouveaux engagements. C’est ce que l’on appelle les contributions déterminées au niveau national, et ces contributions doivent témoigner d’une réelle ambition en vue de la neutralité carbone.

 

« Une coalition mondiale pour la neutralité carbone avec Biden »

« Une coalition mondiale pour la neutralité carbone avec Biden »

Le spécialiste des politiques climatiques Simone Tagliapietra plaide pour une coopération multilatérale autour de la taxation du carbone aux frontières, le reboisement et les technologies de capture du CO2, notamment avec la collaboration de l’administration Biden.

Tribune. Après quatre ans d’absence, les Etats-Unis vont faire leur retour sur la scène de l’action climatique mondiale en 2021. Outre la pandémie, la crise économique et l’injustice raciale, elle sera l’un des quatre piliers de l’équipe de transition Biden-Harris, puis de son administration. Une fois investi, Joe Biden s’apprêtera à réintégrer l’accord de Paris et à lancer son plan pour le changement climatique et la justice environnementale.

Ce plan, qui vise à mettre les Etats-Unis sur la voie de l’objectif de zéro émission nette d’ici à 2050 tout en créant des millions d’emplois bien rémunérés, comprend des propositions pour une électricité 100 % sans carbone d’ici à 2035, 2 000 milliards de dollars (1 644 milliards d’euros) d’investissements verts sur quatre ans et la promesse de consacrer 40 % de ces investissements aux communautés défavorisées.

 

La capacité qu’aura Joe Biden à le mettre en œuvre dépend en grande partie du second tour des élections de janvier en Géorgie, décisives pour le contrôle du Sénat. Si celles-ci sont remportées par les démocrates, leur majorité au Sénat augmentera les chances d’une mise en place rapide. Dans le cas contraire, le président devra recourir à des décrets exécutifs, faire avancer certaines parties de son programme au sein d’agences fédérales tout en en négociant d’autres au Congrès avec les républicains. 

Développement des énergies vertes

Parallèlement, Joe Biden devra également s’occuper de la dimension internationale de l’action climatique, et ce à un moment historique, puisque l’Union européenne (UE), la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont tous récemment prévu des objectifs de réduction à zéro des émissions nettes d’ici à 2050, ou peu après. En ajoutant les Etats-Unis, cette liste regrouperait environ les deux tiers de l’économie mondiale, et plus de la moitié des émissions mondiales.

Une manière sensée pour Joe Biden d’y parvenir pourrait être de s’engager avec l’UE dans la mise en place d’une « coalition mondiale pour des émissions nettes zéro ».

Une telle initiative, conçue comme une coalition de volontaires – et donc ouverte à toutes les nations – devrait viser à débloquer certains des principaux goulets d’étranglement auxquels le monde sera confronté sur la voie de la neutralité climatique.

Dans un monde idéal, la coalition se concentrerait sur le développement conjoint de technologies vertes nécessaires à la décarbonisation de nos économies – des énergies renouvelables à l’hydrogène vert, des voitures électriques aux batteries. Mais cette voie semble peu réaliste, tant le leadership en matière de technologies vertes restera vraisemblablement une question de souveraineté nationale aux Etats-Unis comme dans les pays de l’UE, sans parler de la Chine.

Pompeo pour une coalition anti-chinoise

Pompeo pour une coalition anti-chinoise

 

 

Les États-Unis, la Grande-Bretagne mais aussi la France montent  le ton vis-à-vis de la Chine concernant les graves entraves aux libertés individuelles et collectives et systèmes répressifs mis en place en particulier chez les ouïghours et à Hong Kong. Le changement de tonalité des pays occidentaux correspond aux net durcissement de la politique du parti communiste chinois tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières.

Un parti communiste chinois qui se sent libéré de toute contrainte démocratique depuis qu’il a décidé de prolonger à vie le mandat de son président . Bref le risque du retour du maoïsme responsable directement de 13 millions de morts. Le chef de la diplomatie américaine a dénoncé la Chine comme un pays agressif, citant les revendications de Pékin en mer de Chine méridionale, les différends avec l’Inde, ou l’épidémie liée au coronavirus que Mike Pompeo a accusé la Chine d’avoir exploitée de manière “honteuse”.

“Nous espérons pouvoir bâtir une coalition qui comprend cette menace et s’emploiera collectivement à convaincre le Parti communiste chinois qu’il n’est pas dans son intérêt d’avoir ce genre de comportement”, a déclaré Mike Pompeo devant la presse, au côté du ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab.

“Nous voulons que chaque pays épris de liberté et de démocratie (…) comprenne la menace que représente pour lui le Parti communiste chinois.”

La Chine accuse les pays occidentaux, et en particulier les Etats-Unis, d’hystérie anti-chinoise et de comportement colonialiste.

G7: « coalition d’action pour le textile » ?

G7: « coalition d’action pour le textile » ?

 Macron qui n’économise pas sa parole a proposé le lancement « d’une coalition d’action pour le textile, [...] le deuxième secteur le plus polluant au monde, après les hydrocarbures ». Et d’ajouter:

« En émissions de Co2, c’est 8% de la pollution mondiale », tandis qu’ »un tiers de la pollution des océans est dû au secteur textile. » Le problème se Macron comme toujours, c’est le décalage entre les intentions et la pratique. En effet, il invite les industriels à modifier leurs processus de production mais finalement concrètement propose seulement de réduire la vitesse des bateaux qui transportent la production. Voire de modifier les routes maritimes. la question ne se pose pas en ces termes. D’abord il y a la nature des matières premières utilisées dans le textile qui utilise s notamment le pétrole. Ensuite il y a la question de la sous tarification du transport qui permet de commercialiser des vêtements confectionnés en Asie pour les consommateurs français ou américains. En cause,  le fait que le transport ne coûte rien pour des marchandises à relative haute valeur ajoutée. Ainsi un container de Hong Kong ou Shanghai en direction de Rotterdam coûtera autour de 1000 $ c’est-à-dire le même prix que le transport du même container de Paris à Marseille. Le prix du transport ne coûte rien. Mais là,  c’est remettre en cause le rôle du marché dans les processus de production et surtout de distribution. De ce point de vue, les grands accords commerciaux déjà signés à l’étude participent au gâchis du transport et de la logistique. Du coup,  le discours de Macron paraît surréaliste en tout cas nettement théorique. Macron quand il dit :

« Qu’il engage les grandes marques à réduire leur impact sur le climat, la biodiversité et les océans. Elles vont complètement modifier leurs pratiques pour avoir des pratiques responsables et réduire la pollution », a assuré le président de la République.

De leur côté, les grands transporteurs maritimes vont également « s’engager à réduire la vitesse », la façon la « plus efficace pour moins émettre », selon le chef de l’État. Enfin, ces mêmes transporteurs ont promis de « ne pas utiliser la route du Nord » qui s’ouvre avec la fonte des glaces. « Cette route, elle nous tuera à terme. Elle est la conséquence de notre responsabilité passée », a conclu Emmanuel Macron.

Coalition ou une cohabitation pour les Républicains (Estrosi)

Coalition ou une cohabitation pour les Républicains (Estrosi)

 

 

Englué dans ses contradictions et encore assommé par la défaite de Fillon, le parti des républicains semble paralysé face aux questions urgentes qui se posent à lui. Faut-il ou non appeler à voter clairement pour Macron ? Faut-il ensuite envisager une coalition parlementaire et gouvernementale avec lui ? Faudra-t-il se limiter à une cohabitation ? Autant de questions que pose clairement Christian Estrosi.   »Les Français nous ont donné des leçons, il faut tirer les conséquences », a-t-il déclaré à Reuters en référence à la défaite du candidat de la droite et du centre, François Fillon. « Cela mérite un débat de fond: cohabiter ou assumer une part de responsabilité dans une coalition. » Le président de la région PACA, qui a clairement appelé à voter pour Emmanuel Macron et faire barrage au Front national, estime que « Marine Le Pen peut gagner ». « La question c’est : ‘est-ce qu’on veut Emmanuel Macron ou Marine Le Pen’. Ce n’est pas le vote blanc qui sera président de la République le 7 mai. Il faut prendre la mesure du risque à la présidentielle » dit-il. L’élu niçois dénonce également l’ambiguïté de membres des Républicains coupables selon lui « de négliger le risque et de ne pas prendre plus au sérieux ce second tour » en refusant de voter pour Emmanuel Macron. « On n’est pas aux législatives. »

 

12



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol