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Transports : Le rationnement, une alternative pour réduire les émissions de CO2 !

Transports : Le rationnement, une alternative pour réduire les émissions de CO2 !

Les experts de la mobilité Christophe Gay, Claire-Marine Javary et Sylvie Landriève proposent Dans le Monde de rationner le transport pour diminuer ses émissions de CO2.

Une approche un peu simpliste et même caricaturale d’une politique des transports qui doit combiner efficacité et protection de l’environnement.
Un peu comme si on proposait de ne plus respirer pour ne pas polluer !

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Tribune.

 Comment respecter nos engagements climatiques ? Aujourd’hui, l’objectif d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050, fixé par la stratégie nationale bas carbone (SNBC), reste tellement abstrait que nous sommes loin de nous donner les moyens de le respecter. Ni les innovations technologiques (l’amélioration des moteurs, les voitures électriques, etc.), ni les incitations à utiliser des moyens de déplacement peu polluants (vélo, transports collectifs…) ne parviennent à faire baisser les émissions de CO2 du secteur des transports en France.

Pour réduire leur volume, experts et acteurs politiques misaient jusqu’en 2018 sur l’augmentation progressive de la taxe carbone. Mais elle s’est heurtée au mouvement des « gilets jaunes » comme au rejet de la convention citoyenne pour le climat. Dénoncée comme étant inéquitable, dans la mesure où elle pèse plus fortement sur le budget des ménages les plus pauvres, elle est également inefficace parce qu’elle a peu d’effets sur les modes de vie des plus riches, pourtant les plus émetteurs de CO2.

Le rationnement, une alternative d’avenir à la taxe carbone ? Cette idée, portée depuis plusieurs années par des militants et chercheurs (Pierre CalameFrançois RuffinMathilde Szuba…), présenterait au moins deux avantages que n’a pas la taxe : empêcher d’émettre plus de CO2 que décidé au niveau national, et donner à chaque Français le droit d’émettre la même quantité de CO2, quels que soient ses moyens financiers.

Une agence nationale serait en charge de l’allocation des quotas carbone, et chacun disposerait d’une carte personnelle à utiliser lors de ses achats de carburant et de billets d’avion

Répartir ainsi individuellement la quantité de carbone à émettre rend concret l’effort collectif à fournir pour lutter contre la crise climatique. L’idée émerge dans les débats, comme on a pu l’entendre lors de la primaire des écologistes. Alors que les discussions entre partisans et détracteurs en restent trop largement au niveau des principes, l’Université de Paris, sous la direction de l’historien des transports et ingénieur Arnaud Passalacqua, a mené pour le Forum vies mobiles une étude qui montre comment il serait possible de rationner les déplacements et quels en seraient les effets.

Quel scénario pour une mise en œuvre du rationnement ? Pour ses déplacements, chaque Français se verrait attribuer la même quantité de CO2, convertie en litres de carburant, sans prendre en compte quelques critères comme la composition du foyer, le lieu de résidence, ou encore l’état de santé. L’effort porterait ainsi principalement sur les personnes dont le mode de vie est le plus émetteur, autrement dit, les plus riches.

Emissions CO2 : « Le numérique comme l’ aérien » (Patrice Caine, Thales)

Emissions CO2 : « Le numérique comme l’ aérien » (Patrice Caine, Thales)

PDG de Thales Patrice interview accordée à La Tribune explique que le numérique par rapport aux émissions de CO2 va connaître une situation proche de celle de l’aérien.

 

 

Thales  a présenté la stratégie renforcée du groupe en matière ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Quelles sont les grandes lignes de cette ambition ?

PATRICE CAINE - Nous avons dévoilé mardi dernier à nos investisseurs notre nouvelle stratégie en matière de critères ESG. Nous nous sommes fixé des objectifs chiffrés, notamment sur des critères importants comme les émissions de CO2 générées par Thales. Comment le groupe veut aller plus loin et plus vite sur la réduction de ses émissions de CO2 issues directement de son activité et de celle de ses sous-traitants ? Aujourd’hui, nous sommes capables d’atteindre un objectif de réduction de 35 % de nos émissions dès 2023, et non plus 20 %. Nous avons déjà dépassé l’objectif que nous nous étions fixés pour 2023 et avons décidé d’accélérer. Nous sommes aussi mobilisés pour réduire nos émissions de CO2 de 50 % en 2030 (plutôt que de 40%). Enfin, nous nous sommes donné un objectif de neutralité carbone « net zéro » en 2040. Cet objectif est tout à fait nouveau. Thales accélère donc pour réduire plus vite que prévu son empreinte carbone. Nous avons également présenté des indicateurs ESG très importants relatifs à l’environnement, l’inclusion, avec notamment la féminisation des instances dirigeantes, la sécurité au travail et les questions d’éthique, notamment dans le numérique.

C’est-à-dire ?

Nous avons rendu publique une charte éthique du numérique mûrement réfléchie. D’autres groupes ont commencé à s’en doter, comme IBM et Capgemini par exemple. Il nous est apparu important de réfléchir collectivement et avec humilité à ce sujet afin de donner un cadre de référence, un guide pour nos équipes travaillant sur ces technologies numériques. Pourquoi maintenant ? Parce que ces technologies, comme l’Intelligence artificielle, le big data ou les objets connectés, changent en profondeur les organisations et les modes de collaboration. Elles ont aussi soulevé un certain nombre de questions, comme la place de l’humain ou encore les biais inconscients générés par certains algorithmes. Nous avons fait le choix d’aborder ces sujets de manière proactive pour affirmer que les systèmes et produits que nous concevons doivent à tout moment permettre un dialogue avec l’humain, être résilients et sécurisés et prendre en compte l’impérieuse nécessité de préserver notre environnement.

Pourquoi avez-vous présenté Thales sous cet angle ?

Cela nous paraissait plus original ou, en tout cas, plus nouveau dans notre dialogue avec les investisseurs : présenter nos activités à travers les grands défis sociétaux que nos métiers abordent. Pour un groupe d’ingénierie et de tech, il est important de montrer comment, au-delà de ses réductions d’émissions de CO2, Thales peut contribuer positivement à trois grands enjeux sociétaux : rendre le monde plus sûr (questions de sécurité et de défense), plus respectueux de l’environnement et plus inclusif, plus équitable. Nous avons donc donné à nos investisseurs une autre clé de lecture des activités de Thales. C’était un moment important qui leur a montré notre action globale en termes de critères ESG, depuis les enjeux environnementaux jusqu’à notre mode de gouvernance.

Estimez-vous que cette réunion correspondait bien à ce qu’attendaient les investisseurs de Thales ?

Il y avait une demande très importante, et donc de très grosses attentes des investisseurs, également partagées en interne. Un de nos grands challenges dans les 10 ans à venir est d’être toujours plus attractif dans la « guerre des talents ». C’est devenue une réalité en France et à l’international. Pour les jeunes générations, les attentes sur ces questions ESG sont encore plus grandes et il était important pour Thales de s’exprimer, de partager ses objectifs et de montrer que notre entreprise avance. Nous allons continuer à développer ces sujets en interne mais aussi sur les campus, dans les universités, dans les grandes écoles, les écoles d’ingénieurs.

Comment Thales contribue-t-il à améliorer un monde qui doit être plus inclusif ?

Thales contribue à apporter une identité à chaque être humain sur la planète. C’est l’un des défis sociétaux majeurs : plus d’un milliard d’êtres humains vit sans identité et par conséquent sans accès aux services administratifs, à la scolarité, aux droits sociaux les plus élémentaires, aux bureaux de vote, aux voyages, etc… Lutter contre la fracture numérique relève également du champ de l’inclusion. Pendant le confinement, chacun a pu constater que la connectivité était primordiale pour toutes les familles afin de communiquer mais aussi pour suivre les cours à distance pour les enfants ou même se soigner. Mi-2022, Eutelsat mettra en service son satellite de communication Konnect VHTS produit par Thales Alenia Space et doté d’une extraordinaire puissance. Il permettra d’offrir de la connectivité partout en Europe (en France avec Orange) et de réduire la fracture numérique pour les familles qui habitent, par exemple, dans des endroits peu connectés à la campagne ou à la montagne. Nos investisseurs ne disposaient pas nécessairement de cette grille de lecture, ainsi que celle de notre contribution en matière d’environnement ou de sécurité.

Justement, comment convaincre les investisseurs dans un groupe qui est présent dans le domaine de la défense au moment où il y a un débat pour exclure l’industrie de défense des financements dits vertueux ?

Nous avons d’abord de la pédagogie à faire. Nous devons rappeler que cette industrie est probablement la plus réglementée au monde – contrairement à ce que certains propagent. Thales exporte par exemple depuis de grandes démocraties comme la France, l’Angleterre, les Etats-Unis, le Canada, l’Australie ou l’Inde. Et si nous pouvons exporter, c’est uniquement via une décision explicite d’un gouvernement, lui-même élu démocratiquement et qui décide, en responsabilité, que tel industriel exportera tel produit vers tel pays. Je ne connais pas d’industries qui soient aussi réglementées, aussi encadrées et aussi transparentes.

Mais les opposants disent que vos activités ne sont pas vertueuses ?

Il me semble majeur d’insister sur le fait qu’il n’y aura pas d’activités soutenables sur le long terme s’il n’y a pas, au préalable, des pays stables et des économies stables elles-aussi. Il faut bien considérer que la stabilité et la sécurité sont des pré-requis à la durabilité, une réalité qui est parfaitement comprise et admise par les Américains : « No Sustainability without Stability ». Les investisseurs américains estiment qu’investir dans la défense est légitimement un investissement socialement responsable.

Ce qui n’est pas du tout le cas en Europe pour l’instant…

C’est là où il faut que nous prenions part au débat en expliquant pourquoi, de notre point de vue, nous considérons que la stabilité est un des éléments fondamentaux du développement durable. L’industrie de défense est tout à fait ESG compatible, voire même au cœur de l’ESG. Les gouvernements commencent également à le dire. C’est pour cela que je reste très optimiste parce que dans la pratique, les fonds qui s’interdisent aujourd’hui d’investir dans la défense sont minoritaires. La grande majorité sont soit positifs, soit neutres, sous-entendu ils ne demandent qu’à être convaincus – « donnez-moi des arguments, expliquez-moi pourquoi cette activité de défense relève globalement de l’ESG ». Ce travail d’explication et de pédagogie doit être effectué et, dès lors qu’il le sera, la très petite minorité de fonds s’interdisant d’investir dans la défense restera minoritaire.

Pour autant, il y a un débat au sein de la Commission européenne qui n’est pas encore tranché…

L’Europe, contrairement aux Etats-Unis, a un regard plus ambivalent sur ces questions. Nous devons sortir de cette ambivalence qui est illustrée par le fait que cette même Commission considère aujourd’hui que les questions de souveraineté et, donc, de défense, sont importantes au point même d’y consacrer 8 milliards d’euros avec la mise en place du Fond européen de Défense. Sortir de cette ambivalence est tout à fait possible. Maintenant, il faut que chacun s’exprime. D’ailleurs, le gouvernement français le fait pour ramener de la rationalité dans ce débat et faire en sorte, qu’au bout du compte, les activités de défense et de sécurité soient bien considérées pour ce qu’elles sont : un contributeur important aux questions d’ESG sous l’angle de la stabilité. Stabilité des pays, stabilité des économies, stabilité de la planète.

Vos objectifs de décarbonation sont très ambitieux. Comment les investisseurs peuvent-ils vous faire confiance ?

Nous avons atteint plus vite que prévu nos objectifs de 2023. Nous devons continuer à nous challenger pour aller plus loin. Nous allons nous engager dans une démarche de certification auprès de SBTi (Science-Based Target Initiative) de manière à confronter nos résultats à une vision extérieure. Nous sommes sereins. Car nous utilisons d’ores et déjà toutes les méthodologies SBTi lorsque nous nous auto-évaluons. Bref, pour boucler la boucle, nous nous engageons dans un processus de certification unanimement reconnu pour achever de convaincre les sceptiques que notre démarche est sérieuse.

Comment pouvez-vous réduire significativement les émissions de carbone dans la filière aéronautique ?

Au-delà de l’accélération de la réduction de nos propres émissions opérationnelles, Thales peut avoir un impact majeur dans les émissions évitées, à travers ce que certains appellent le « Scope 4 », une catégorisation toujours en discussion. Nous travaillons par exemple sur l’optimisation des trajectoires des avions, en connectant le « cerveau » de l’avion (Flight Management System) au système de gestion du trafic aérien, deux domaines dans lesquels Thales dispose d’un leadership mondial.

L’impact est potentiellement considérable avec des réductions de l’ordre de 10% des émissions de CO2 réalisables à court terme. Travailler sur les émissions évitées a beaucoup plus de sens pour Thales qui peut contribuer, grâce à ses technologies embarquées, à réduire les émissions de ses clients. C’est également le cas quand le groupe travaille sur des algorithmes dits frugaux. Nous estimons qu’il existe un gisement inexploité qui est considérable. Le numérique va probablement connaître la même tempête que le transport aérien. Chacun réalise aujourd’hui qu’utiliser ordinateurs et smartphones et consommer tous azimuts Netflix ou GeForce Now contribuent au réchauffement climatique.

Dans le domaine du numérique, quelles sont les pistes pour réduire les émissions de carbone ?

Je peux vous donner plusieurs leviers. Le premier passe par l’utilisation la plus généralisée possible des algorithmes dits frugaux. Un algorithme similaire produit le même résultat avec la même efficacité, mais en utilisant moins de capacités de calculs. Cette piste fait l’objet de sujets de recherche et de développement tout à fait concrets.

Deuxième levier : le smart data plutôt que le big data. Qu’est-ce que cela veut dire ? Aujourd’hui, les algorithmes big data ingurgitent des quantités de données de manière massive. A-t-on finalement besoin de faire ingérer toutes ces données à un algorithme plutôt que de sélectionner le juste besoin afin de consommer le moins possible de capacités de calculs. Troisième levier, qui me semble très prometteur, le Far Edge Computing : faire en sorte que les algorithmes traitent la donnée au plus près de là où elle est créée. Par exemple, un pod optronique installé sous le Rafale va récupérer énormément d’images. Ne faut-il pas déjà les traiter ou les prétraiter à bord du pod plutôt que d’envoyer toutes les données brutes à Balard [au ministère des Armées] pour qu’elles y soient traitées ? Cela éviterait de mobiliser tout un tas de capacités de calcul et de communication qui sont consommatrices d’énergie et donc émettrices de CO2. C’est ce qu’on appelle le « Far Edge computing » qui permet de traiter la donnée au plus près des capteurs. Il y a, là encore, des gains qui ne sont pas négligeables.

Et le quatrième levier ?

Il est autant numérique que hardware. Thales travaille sur des processeurs dits neuromorphiques, qui miment le comportement du cerveau. Une de leurs caractéristiques est qu’ils sont potentiellement dix, cent, mille fois plus efficaces en termes de consommation énergétique que les processeurs standards. Ils seront opérationnels à un horizon de 5 à 10 ans. Dans 10 ans, ces processeurs permettront de réduire les émissions de CO2 à capacité de calcul équivalente.

 

 

Émission CO2 : la France atteint ses objectifs de réduction

Émission CO2 : la France atteint ses objectifs de réduction

 

Selon des chiffres inédits de l’Observatoire climat-énergie dévoilés par le JDD, la France a tenu ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Les résultats complets seront présentés mardi à l’Assemblée nationale à Paris lors des 24 Heures du climat.

Mais le Réseau action climat (RAC), qui pilote cet observatoire dont les travaux sont basés sur les données publiques du ministère de la Transition écologique, met en garde contre « une baisse en trompe-l’œil », en raison de la pandémie qui a ralenti les activités en 2020.

Concernant les émissions nettes – émissions globales du pays auxquelles on soustrait la quantité de carbone absorbée par les forêts ou les sols –, la France a respecté sa feuille de route.

En raison du Covid, ce sont les émissions dans les transports qui diminuent le plus : l’objectif carbone prévoyait l’émission de 132 millions de tonnes équivalent CO2 ; 113 millions de tonnes ont été émises. « Mais en dehors de 2020, c’est le seul secteur où les émissions ont augmenté depuis 1990″, rappelle Zélie Victor, experte au RAC. Du côté de l’agriculture, le seuil a tout juste été respecté, avec 83 millions de tonnes ; et l’industrie a, elle, émis 75,8 millions de tonnes, quand le budget lui autorisait 74 millions.

Un moteur Safran qui réduit jusqu’à 80% les émissions de CO2

Un moteur Safran qui réduit jusqu’à 80% les émissions de CO2

Safran Helicopter Engines, leader mondial des turbines d’hélicoptères, et Safran Tech ont réalisé ces dernières semaines à Bordes (Pyrénées Atlantiques), une première mondiale : la rotation au banc d’essai BEARCAT (1) mis au point par Safran Tech, d’un moteur d’hélicoptère (Makila 2) avec 100 % de carburant d’aviation durable (SAF) durant une campagne d’essais au sol, qui a débuté le 24 août et a duré une trentaine d’heures, dont une vingtaine d’heures avec 100% de SAF.

Avec une incorporation de 100%, ces carburants permettraient de réduire jusqu’à 80 % les émissions de CO2, grâce à un bilan carbone réduit sur l’ensemble de leur cycle de vie, assure Safran.

Record de CO2 à prévoir pour le futur (AIE)

Record de CO2 à prévoir pour le futur (AIE)

 

 

 

D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE)  les  émissions mondiales de CO2, source première du réchauffement, devraient atteindre un niveau jamais vu d’ici 2023. Elles devraient également continuer à croître par la suite, au vu de la trop faible part que les plans de relance liés au Covid consacrent aux énergies propres, a mis en garde l’agence ce mardi.

Les États ont débloqué des sommes sans précédent pour affronter la pandémie, mais à peine 2% sont allées à ce jour à la transition en faveur des énergies propres, a calculé l’AIE dans une analyse des plans de relance et de leur impact énergétique.

L’agence internationale de l’énergie qui surveille aussi les émissions de gaz à effet de serre issues de l’énergie (soit la majorité des émissions totales), rappelle qu( il faut abandonner tout nouveau projet d’exploration de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon).

La forêt amazonienne désormais source de CO2 !

D’après une information de France Info qui se fonde sur une étude de la revue nature, en raison du changement climatique et de la déforestation, une grande partie du bassin de l’Amazonie émet désormais du CO2 au lieu d’en absorber, une transformation majeure pour cet écosystème crucial dans la limitation du réchauffement, selon une étude publiée mercredi.

Lors des cinquante dernières années, les plantes et les sols ont absorbé plus d’un quart des émissions de CO2, même quand ces émissions ont augmenté de 50%.

« La déforestation et la dégradation de la forêt réduisent les capacités de l’Amazonie à agir comme puits de carbone », écrivent les auteurs. Parmi les causes de cette dégradation, les forêts brûlées pour faire place à l’élevage et à l’agriculture.

Le changement climatique est également un facteur clé: les températures pendant la saison sèche ont gagné près de 3°C par rapport à l’ère pré-industrielle, soit près de trois fois plus que la moyenne mondiale.

La combinaison de tous ces facteurs « remet en cause la capacité des forêts tropicales à séquestrer à l’avenir de larges volumes de CO2 dérivé des énergies fossiles », note Scott Denning, de l’université du Colorado, dans un commentaire publié également dans Nature.

CO2 : le prix des quotas monte à 50 € la tonne

CO2 : le prix des quotas monte à 50 € la tonne

Depuis le début de l’année, le prix de la tonne de CO2 a progressé de près de 50 % pour passer ce mardi pour la première fois en séance la barre symbolique des 50 euros. Or, jusqu’en décembre dernier, les prix de ces droits à polluer se négociaient à moins 30 euros la tonne.

Si Fatih Birol, le président de l’agence internationale de l’énergie (AIE), s’en réjouit, estimant que c’est un « excellent » signal pour accélérer la transition énergétique, les industriels, eux, tirent la sonnette d’alarme. Car, avec la baisse progressive des quotas gratuits, la plupart d’entre eux doivent s’acquitter de « droits à polluer » devenus plus onéreux. Par ailleurs, la hausse des prix du CO2 dope aussi les prix de l’électricité qui pèsent très lourdement dans les coûts de production de certains producteurs d’acier ou de ciment.

 

CO2: baisse de 7% en raison du Coronavirus

CO2: baisse  de 7% en raison du Coronavirus

Jamais une telle diminution n’avait été observée auparavant. Pour autant, cela ne suffit pas pour réduire le réchauffement climatique et ses impacts.

Une baisse record de 7% en 2020, liée aux mesures de confinement prises selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP) publié vendredi 11 décembre.

 

Une baisse estimée à 7% des émissions mondiales de CO2 fossiles sur l’année qui représente 2,4 milliards de tonnes. Au plus fort du confinement au printemps, elles ont même chuté d’environ 17% comparé à 2019. Jamais une telle diminution n’avait été observée auparavant, selon un communiqué de presse. Lors des précédentes crises mondiales (1945, 1981, 1992, 2009), elles n’avaient jamais dépassé 0,9 milliard de tonnes.

«La diminution des émissions en 2020 semble plus prononcée aux États-Unis (-12%), dans l’UE-27 (-11%) et en Inde (-9%), l’effet des restrictions Covid-19 s’ajoutant à une tendance précédente, et étant moins prononcée en Chine (-1,7%), où les mesures de restriction ont été prises au début de l’année et ont été plus limitées dans le temps», selon le communiqué.

 

Oxfam: les émissions de CO2 des plus riches augmentent dans l’union européenne

Oxfam: les émissions de CO2 des plus riches augmentent dans l’union européenne

 

 

Selon une étude menée par Oxfam avec l’Institut de l’Environnement de Stockholm (SIE), les émissions de gaz à effet de serre des Européens à revenu faible et moyen ont baissé entre 1990 et 2015, tandis que celles des 10% les plus riches ont augmenté. «Alors que les émissions de l’UE liées à la consommation ont diminué d’environ 12%, et que les inégalités de revenus se sont accrues en Europe», les émissions annuelles des 50% les plus pauvres ont baissé de 24%, et celles des 40% de «revenus moyens» de 13%, indique l’ONG. Parallèlement, les émissions des 10% les plus riches ont augmenté de 3%, et celles des 1% les plus riches de 5%. Les 10% des Européens les plus riches ont été responsables de 27% des émissions, soit la même quantité que la moitié la plus pauvre de toute la population de l’UE, selon l’étude.

« Rationner les émissions de CO2 « 

« Rationner les émissions de CO2 « 

Les économistes Géraud Guibert et Christian de Perthuis, dans une tribune au « Monde », recommandent le renforcement du système européen de quotas d’émission de CO2 et leur taxation aux frontières. Une réflexion intéressante mais qui limite surtout la régulation des émissions à la question des prix.

Tribune.

 

 En mettant à l’arrêt l’économie mondiale au premier semestre, le Covid-19 a fait reculer les émissions de CO2 comme aucune politique climatique auparavant. Ce recul a été obtenu par un mécanisme de rationnement résultant du confinement de plusieurs milliards d’habitants de la planète. Pour atteindre les objectifs climatiques avec la même méthode, il faudrait prolonger le confinement pendant plusieurs décennies, une perspective tout à fait absurde. On peut en revanche tirer des leçons plus positives : un rationnement des émissions de CO2, couplé à des flexibilités assurant le bon fonctionnement de l’économie, permettrait d’accélérer la transition bas carbone.

Certains imaginent la mise en place d’un quota carbone individuel en limitant les usages polluants. La généralisation de cette méthode, similaire à la gestion des pénuries en période de guerre, est semée d’embûches : indisponibilité des informations pour fixer les quotas, acceptation sociale problématique, risques de fraudes et de développement d’un marché noir du carbone.

Cependant, un mécanisme de rationnement s’applique déjà en Europe par le biais du système de plafonnement et d’échange des quotas de CO2. Pour les grandes installations industrielles et énergétiques, soit la moitié des émissions de l’Union européenne (UE), des quotas limitent les rejets de CO2. Ils peuvent s’échanger, faisant émerger un prix du carbone que doivent payer les émetteurs de CO2, et garantissent en principe d’aboutir au résultat quantitatif recherché. Ce mécanisme a été à juste titre critiqué ces dernières années, avec l’attribution trop généreuse de quotas gratuits et des prix insuffisants du carbone. Mais il a permis, depuis 2005, de faire baisser de plus d’un quart les émissions concernées. Un tel résultat n’a été atteint, ni même approché, dans aucune autre zone du monde.

Pour que l’UE atteigne son nouvel objectif climatique, celui de diminuer l’ensemble des gaz à effet de serre de 55 % par rapport à 1990, des initiatives nouvelles s’imposent. Nous préconisons une triple réforme.

Le rationnement doit être élargi pour inclure dans le système de quotas le transport et le bâtiment. Un tel élargissement ne pose aucune difficulté technique, mais implique d’anticiper ses impacts distributifs pour les acteurs qui subiront un renchérissement des combustibles d’origine fossile.

Le système d’échange doit envoyer un signal sans ambiguïté sur la trajectoire future du prix du CO2 sur ce marché. Il faut resserrer le plafond des émissions et fixer à l’avance un corridor balisant sa trajectoire future. Une cible de l’ordre de 100 euros la tonne de CO2 (soit un triplement du prix actuel) semble adaptée.

Captage et le stockage du CO2: un investissement d’1,6 milliards d’euros de la Norvège dans un procédé douteux

Captage et le stockage du CO2: un investissement d’1,6 milliards d’euros de la Norvège dans un procédé douteux

 

La technique du captage et stockage du CO2 est utilisée depuis des décennies, principalement en Amérique du Nord. Lors de la production et du traitement du gaz naturel par exemple, le CO2, gaz associé, est séparé pour obtenir un gaz de plus haut pouvoir calorifique. Cette technique est utile aussi dans l’extraction du pétrole: l’injection sous pression de CO2 dans le gisement permet d’améliorer le taux de récupération du pétrole.

Les procédés de séparation du CO2 dans des centrales électriques sont déjà testés dans des installations pilotes; l’utilisation commerciale d’un système CSC complet est en revanche encore à venir. Car les coûts et la consommation d’énergie sont encore très élevés, et les risques en relation avec l’ensemble du procédé, du captage au transport et au stockage à long terme, doivent encore être éclaircis et minimisés.

Le gouvernement norvégien a indiqué ce lundi vouloir investir 16,8 milliards de couronnes (1,6 milliard d’euros) dans le captage et stockage de carbone (abrégé CSC en français ou CCS en anglais pour « Carbon capture and storage« ), une technologie jugée prometteuse pour le climat mais extrêmement coûteuse.

L’annonce survient le jour même où le groupe Extinction Rebellion menait une action à Oslo pour protester contre la politique pétrolière de la Norvège, plus gros producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest.

Baptisé « Longship » du nom des bateaux vikings, « c’est le plus grand projet climatique jamais réalisé dans l’industrie norvégienne », a déclaré la ministre du Pétrole et de l’Énergie, Tina Bru, en présentant un Livre Blanc sur le CCS.

Le gouvernement dit vouloir financer prioritairement la réalisation d’un projet de captage et stockage de CO2 sur une usine de ciment à Brevik, dans le sud du pays.

Climat: l’UE veut réduire d’au moins 50 % les émissions de CO2

Climat: l’UE veut réduire d’au moins 50 % les émissions de CO2

 

D’une certaine manière, l’union économique met la pression sur les Etats pour des politiques beaucoup plus ambitieuses en matière d’émission carbonique. Normalement on doit parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050 et l’union économique avait retenu un objectif intermédiaire de 40 % d’ici 2030. Un objectif renforcé qui passe désormais à 55 %. la Commission européenne souligne les efforts à faire dans les secteurs des transports et de la construction. Un élargissement du marché carbone (ETS) serait également prévu, en incluant le transport routier, maritime et aérien « au moins pour les trajets intra UE ».

 

Le problème, c’est que ces orientations seront susceptibles d’augmenter de manière sensible les carburants et donc de détériorer le pouvoir d’achat des ménages qui n’ont pas d’autres solutions que d’utiliser les transports individuels.

L’autre secteur à développer : la rénovation thermique des bâtiments, et l’électricité renouvelable. Des investissements sont donc à prévoir, comme cela est déjà envisagé dans le plan de relance post-Covid-19 ainsi que dans le budget 2021-2027 de l’UE. Pour financer notamment le tout, une taxe carbone aux frontières extérieures de l’UE devrait être mise en place l’année prochaine. La question n’est pas simple puisqu’on sait que la perspective d’une taxe mondiale étudiée dans le cadre de l’OCDE a échoué du fait de l’opposition des États-Unis. Le rétablissement d’une taxe carbone aux frontières entraînera inévitablement des mesures de rétorsion des pays exportateurs extérieurs à l’union européenne. De nouveaux conflits seront à prévoir notamment avec les États-Unis et la Chine. De ce point de vue on sait que les Allemands sont très réticents à s’engager dans cette une voix qui freinerait un peu plus ce qui constitue la dynamique de sa croissance à savoir les exportations. La partie de ce point de vue est encore loin d’être gagnée mais les pistes pour réduire les émissions de carbone d’une autre manière demeurent encore nombreuses.

 

 

Coronavirus : l’écroulement des émissions de CO2 (Christian de de Perthuis)

Coronavirus : l’écroulement des émissions de CO2  (Christian de de Perthuis)….et un nouveau monde ?

Un effet imprévu en tout cas non programmé du Coronavirus : l’écoulement des émissions de CO2 . La crise sanitaire pourrait par ailleurs ouvrir des horizons nouveaux vers une modification profonde des modes de production et de consommation. Christian de Perthuis, professeur d’économie et fondateur de la chaire « Economie du climat » à l’université Paris Dauphine, analyse dans le JDD  les effets de la crise du Covid-19 sur les émissions mondiales de CO2.

 

« La crise sanitaire provoquée par la diffusion du Covid-19 a changé d’échelle. Le 11 mars, l’OMS reconnaissait l’état de pandémie mondiale. Tous les pays du monde sont désormais concernés, le principal foyer de propagation du virus étant, à l’heure qu’il est, l’Europe. Cette extension s’est accompagnée d’un dévissement des marchés financiers qui constitue un nouveau vecteur de propagation de la récession dans le monde. À court terme, celle-ci générera une réduction des rejets atmosphériques de CO2 d’une ampleur inédite.

Notre anticipation est que 2019 va constituer le pic d’émissions mondial car la crise sanitaire sera, à moyen terme, un vecteur d’accélération des transformations structurelles des économies.

D’après les travaux de l’épidémiologiste Antoine Flahault, le monde contemporain a connu trois pandémies : la grippe espagnole de 1918-19 et deux épisodes de grippe, en 1957 et 1968. Les impacts de cette quatrième pandémie vont dépendre de sa dangerosité – que l’on peut caractériser à partir de sa durée et de sa létalité.

À propos de la durée du Covid-19 : le pic épidémique semble avoir été dépassé en Chine et en Corée du sud (27% de la population mondiale). Si l’Europe (7% de la population) parvient à circonscrire la propagation du virus au même rythme, le pic pourrait y être atteint d’ici fin avril.

Il est difficile d’anticiper la capacité de réaction des États-Unis (4% de la population) du fait de la faiblesse du système de santé publique. L’incertitude la plus grande concerne l’Asie du Sud et l’Afrique où 42% de la population mondiale doit affronter le virus avec des systèmes de soin très vulnérables. Retenons l’hypothèse d’un pic mondial atteint d’ici fin juin et d’un retour graduel à la normale de l’économie mondiale à partir de l’été.

Quid de la létalité du Covid-19? Lorsque les spécialistes étudient les effets économiques des pandémies les plus graves (peste noire, grippe espagnole), un effet majeur concerne l’amputation durable des ressources en travail du fait de la létalité (1/4 de la population européenne au XIVe siècle ; probablement 40 millions de décès en 1918). Il serait malvenu de faire ici la moindre anticipation de la létalité de la crise sanitaire actuelle.

L’hypothèse retenue est que cet impact restera secondaire au plan macroéconomique. Ce sont les effets économiques et environnementaux des mesures d’exception prises par les pouvoirs publics pour endiguer la crise sanitaire qui sont pris en compte dans l’analyse.

2020, année de recul sans précédent des émissions de CO2

Les récessions surviennent habituellement pour corriger des déséquilibres antérieurs ; un surendettement initial, par exemple, comme ce fut le cas en 2009, dernière grande crise économique.

La situation actuelle est très différente : les économies entrent brutalement en récession à la suite des restrictions à la mobilité des personnes. L’imagerie satellite témoigne de l’ampleur du mouvement en Chine et en Italie où les pollutions locales ont chuté à la suite du confinement des populations.

En Chine, ces mesures ont provoqué un recul inédit de l’activité économique : d’après les indicateurs officiels, une baisse de 20 % des ventes de détail sur les deux premiers mois de l’année et de 16 % de la production manufacturière.

Mi-mars, le gros de la crise sanitaire semblant passé, le mot d’ordre est à la relance. Malgré l’ouverture des vannes du crédit par la banque centrale, la reprise de l’économie chinoise semble toutefois poussive. La confiance n’est pas revenue, ce qui plombe la demande des ménages (consommation et logements). Sur le front extérieur, la reprise des exportations bute sur la récession, frappant désormais les principaux clients de Pékin.

Lors de la récession de 2009, la croissance chinoise avait juste ralenti, occasionnant un effet à peine visible sur les émissions de CO2. Une tout autre évolution se dessine pour 2020.D’après une toute récente étude de Lauri Myllyvirta, basée sur des indicateurs comme la production électrique (voir le graphique ci-dessous), la récession aurait déjà provoqué un recul de 200 millions de tonnes (Mt) des émissions de CO2 en février (-25 %)… soit l’équivalent de deux-tiers de ce qu’émet la France en un an !

Dans ce contexte, la Chine, à l’origine de 27 % des émissions mondiales, devrait connaître en 2020 une diminution de ses émissions d’une ampleur inédite, en contraste avec ce qui s’était produit au cours de la crise économique de 2009.

 

En Europe et aux États-Unis, l’entrée dans la crise sanitaire a été accompagnée de mesures d’exception, tant monétaires que budgétaires, pour amortir le choc économique.

L’objectif est d’empêcher que les problèmes de trésorerie des entreprises ne multiplient les faillites en provoquant une envolée du chômage. Ces coussins ne feront qu’amortir le choc dépressif sans créer les conditions d’un rebond économique. Dans ces pays, le transport, activité fortement affectée, est par ailleurs la première source d’émission de CO2. L’impact de la crise sur les émissions n’en sera que plus marqué.

À court terme, la gestion d’une crise sanitaire désormais mondiale provoque un choc sur l’économie d’une intensité inédite en temps de paix. Il va en résulter un recul massif des émissions. En 2009, une récession majeure avait provoqué un recul des rejets mondiaux de CO2 de 500 millions de tonnes (Mt). En 2020, la baisse devrait être nettement plus prononcée. En ordre de grandeur, on peut la situer dans une fourchette de l’ordre de 1000 Mt à 5000 Mt. Des montants qui ne sont pas susceptibles d’être rattrapés en un an.

Mais une fois sorties de la récession, nos sociétés seront-elles mieux ou moins bien armées pour faire face au réchauffement climatique?

2019, probable pic mondial des émissions

Certains commentateurs opposent la vitesse de réaction des gouvernements face à l’urgence sanitaire à leur inertie face à l’urgence climatique. Séduisante, l’analogie est pourtant trompeuse. Le mot « urgence » s’appliquant ici à des temporalités très différentes.

On gère l’urgence sanitaire au jour le jour en intégrant les informations qui tombent chaque heure. Face au Covid-19, le délai d’action de mesures engagées pour freiner l’épidémie est de l’ordre d’une dizaine de jours.

Face au réchauffement, compte tenu de l’inertie du stock de CO2 accumulé dans l’atmosphère, le délai de réaction des variables climatiques à une baisse des émissions est plutôt de l’ordre de vingt ans. Une journée de perdue face à la pandémie équivaut donc à deux ans de perdu face au réchauffement, et un mois… à 60 ans! Après correction des différentiels de temporalité, il n’est pas certain que les gouvernements aient réagi si rapidement à la menace du Covid-19.

Pour apprécier les effets de long terme de la crise sanitaire, privilégions plutôt l’approche historique.

Depuis 1959, les émissions mondiales de CO2 ont reculé à trois reprises, en réaction à un choc extérieur (voir le graphique ci-dessous). Passé ce choc, la courbe globale d’émissions a bien redémarré. Mais à chaque fois, le choc a laissé des traces durables dans une région du monde.

Au lendemain du réalignement du prix du pétrole en 1980, les émissions mondiales baissent pour la première fois deux années consécutives. C’est aussi le moment où l’Union européenne atteint son pic d’émissions. La seconde baisse, observée au début des années 1990, se superpose avec le pic d’émissions atteint en 1990 pour l’ensemble des pays de l’ex-bloc soviétique. Le choc de 2009 n’a guère affecté la trajectoire chinoise, mais il se superpose avec le pic des États-Unis, atteint en 2007.

Le choc de 2020 pourrait faire de l’année 2019 le pic mondial des émissions de CO2. La crise sanitaire révèle la fragilité des organisations productives qui dopent ces émissions et son traitement de choc va contraindre à des expérimentations porteuses d’alternatives plus respectueuses du climat. la Chine, premier émetteur mondial, sera en première ligne.

 

Un catalyseur d’innovations structurelles

Le changement de trajectoire ne sera pas linéaire. La baisse du pétrole va stimuler sa demande et renchérir les coûts relatifs des investissements dans l’énergie verte ; la crise sanitaire ayant envahi tout l’espace politique, la préoccupation climatique des gouvernements a reculé ; la fin des périodes de confinement verra un énorme besoin de renouer avec les rencontres et les multiples consommations associées.

En contrepoint, la crise sanitaire a révélé la grande fragilité des modes de développement basés sur l’accroissement incessant de la mobilité des personnes, du capital, des marchandises. Freiner la propagation d’un virus dans des sociétés de l’hypermobilité devient vite un casse-tête. La Chine, la première, en a fait l’expérience.

Mobiliser rapidement des moyens sanitaires comme des appareils d’assistance respiratoire, des masques de protection ou même du paracétamol se heurte à l’hyperspécialisation des chaînes de valeur. En Europe comme aux États-Unis, les autorités sanitaires découvrent avec stupeur les nouvelles dépendances qui en résultent.

La crise sanitaire ne révèle pas seulement toutes ces fragilités. Elle va aussi nous contraindre à expérimenter des modes d’organisation innovants. Le télétravail à grande échelle en constitue une brique majeure. Il va nous faire découvrir les possibilités de réduire de multiples formes de mobilités contraintes, accroissant inutilement nos empreintes climatiques pour de faibles bénéfices économiques. Concernant les marchandises, les acteurs économiques vont être obligés de tester la diversification de leurs sources d’approvisionnement et le raccourcissement de leurs chaînes d’approvisionnement.

Dans ces deux cas, il s’agit d’expérimenter de nouvelles formes d’organisations productives qui non seulement limitent les risques épidémiques mais facilitent la réduction de nos rejets de gaz à effet de serre.

Avec les contraintes de confinement, la gestion de la crise sanitaire va aussi faire émerger de multiples innovations en matière de solidarité. On en voit les prémices en France, tant vis-à-vis des personnes âgées, les plus vulnérables, qu’à l’égard des personnels soignants, les plus exposés dans le combat contre le virus. Autant de valeurs qui pourraient faire reculer le consumérisme et l’individualisme qui entravent l’action collective face au réchauffement global. »

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent

Les forêts tropicales risquent de produire plus de CO2 qu’elles n’en absorbent  

 

Actuellement, ces forêts représentent 50% des capacités mondiales de séquestration de carbone, mais elles atteignent rapidement la saturation. Début mars 2020, des chercheurs ont même averti que bientôt (dans 15 ans environ pour la forêt amazonienne), les forêts tropicales produiraient plus de carbone qu’elles n’en captent.

 

Les arbres diminuent la quantité de CO2 dans l’atmosphère, quand la quantité de carbone qu’ils absorbent à travers la photosynthèse dépasse le CO2 émis à leur mort, dans un incendie, après une sécheresse ou à cause de la déforestation. Cette capacité de captation chute plus vite en Amazonie que dans les forêts d’Afrique subsaharienne.

Une équipe d’une douzaine de chercheurs, en Europe et en Afrique, a suivi la croissance des arbres et leur mortalité sur une période de cinquante ans dans des forêts africaines. Ils ont ensuite comparé ces données à des informations similaires sur la forêt amazonienne.

Conclusion, si certaines forêts ont grandi plus vite, dopées par le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, ces maigres gains sont effacés par les arbres tués par les feux, les sécheresses et les pics de température. En extrapolant ces données sur les 20 prochaines années, leur étude, publiée dans le journal scientifique Nature, estime que la capacité des forêts africaines à absorber le carbone va décliner de 14% d’ici à 2030, et que celle de l’Amazonie va atteindre zéro avant 2035.

« Cette baisse est en avance de dizaines d’années sur les prédictions les plus pessimistes« , souligne Wannes Hubau, un expert des écosystèmes forestiers au Musée royal de l’Afrique centrale, à Bruxelles. « La mortalité est une étape naturelle du cycle de la vie des arbres de forêt. Mais en injectant autant de CO2 dans l’air, nous avons accéléré ce cycle« , a-t-il déclaré à l’AFP.

 

Transition énergétique : « sans nucléaire ni CO2 : un mirage »

Transition énergétique : « sans nucléaire ni CO2 :  un mirage »

 

L’expert de l’énergie Henri Prévot répond, dans une tribune au « Monde », aux arguments des partisans d’une diminution du parc nucléaire.

Tribune.

 

Selon une tribune parue dans Le Monde, (Energie : « Le problème principal de l’option sans nucléaire est la reconversion des emplois directs du nucléaire dans quinze ans étalée sur vingt ans », par Alain Grandjean, président de la Fondation pour la nature et l’homme ; Cédric Philibert, ancien analyste à l’Agence internationale de l’énergie, et François Lempérière, président d’HydroCoop, Le Monde du 9 février), il serait possible en 2050 de répondre à la demande française d’électricité sans nucléaire ni émissions de CO2, et cela coûterait moins cher qu’avec du nucléaire.

La consommation, est-il écrit, « pourrait atteindre 600 ou 700 TWh (térawattheures ou millions de mégawattheures, MWh) contre 500 TWh aujourd’hui ». La production serait de 60 TWh à partir d’hydraulique, biomasse ou biogaz, 120 TWh à partir de solaire, 180 TWh par des éoliennes sur terre et 340 TWh par des éoliennes en mer. Total : 700 TWh.

 

Pour que ces 700 TWh de production répondent à une demande de 700 TWh, il faudrait pouvoir stocker et déstocker l’électricité sans pertes. Or, pour pallier l’absence de vent pendant seulement une journée, il faudrait dix fois la capacité des stations de transfert d’énergie par pompage (Steps) existantes. Pour doubler la capacité existante, il faudrait plus de 700 kilomètres de réservoirs de cent mètres de large et dix mètres de profondeur. 

Par ailleurs, pour disposer en hiver de l’électricité produite en été par des panneaux photovoltaïques, le seul moyen connu est de passer par la production d’hydrogène et de méthane. Le rendement est très mauvais, à peine plus de 25 %. Pour écrire qu’une production de 700 TWh dont 640 à partir du vent et du soleil pourrait répondre à une demande de 700 TWh, les auteurs se seraient-ils laissé emporter par l’enthousiasme des nouveaux convertis ?

Quels moyens de production pourraient répondre heure par heure à une demande de 600 ou 700 TWh, soit 100 à 200 TWh de plus qu’aujourd’hui ? Sur le papier, on y arrive presque, en ajoutant tout de même une petite production à partir de gaz, qui pourrait être du biogaz.

Mais il y a loin de la feuille de calcul à la réalité concrète.

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