Le système antiterroriste français en état de mort clinique ?
Le journal Le Monde s’interroge à juste titre sur l’efficacité du dispositif antiterroriste de la France qu’l considère en état de mort clinique. Le constat de la situation est certainement pertinent car en particulier notre organisation du renseignement a montré de graves défaillances. Reste cependant à ébaucher une réponse à ce terrorisme d’un nouveau type une réponse qui n’est pas évidente car le risque zéro n’existe pas face à une telle barbarie. Ce ne sont pas 1000 ou 2000 policiers supplémentaires– même nécessaires- qui permettront de resserrer les mailles du filet. Les individus radicalisés seraient autour de 4000, or il faut environ 20 policiers pour surveiller un individu potentiellement dangereux sans parler de ce qui ne sont pas identifiés comme tels. Du coup se repose totalement la problématique de l’organisation du renseignement qui doit impérativement impliquer la population. En situation de guerre comme nous le sommes la police officielle doit s’appuyer sur un réseau d’indicateurs qui maillent le territoire. En outre la vigilance active de tous les Français doit être sollicitée. Bref une autre organisation à la dimension du risque. Comme l’indique le monde : « Ce qui le scandalise, c’est avant tout l’absence totale de remise en question affichée au sein du ministère de l’intérieur et du gouvernement. «Je veux saluer encore une fois le travail exceptionnel de nos services de renseignement», a répété Manuel Valls, devant les députés, le 19novembre, après la mort à Saint-Denis du coordonnateur probable des attentats, Abdelhamid Abaaoud – que lesdits services de renseignement croyaient pourtant en Syrie. Au fond, aucune de ces réformes de structure ou modifications législatives – dont certaines se sont révélées inutiles, comme la création d’une infraction d’« entreprise individuelle terroriste » – n’a changé les deux piliers de la lutte antiterroriste: l’infraction d’« association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et le cumul judiciaire-renseignement au sein d’un même service. A l’origine, ce dernier devait permettre à la direction de la surveillance du territoire (DST), devenue direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en 2008 puis direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en 2014, de maintenir une bonne circulation de l’information en son sein. »