Archive pour le Tag 'climatique'

Lutte climatique: où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

Lutte climatique: où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

L’OCDE affirme que les pays riches ont sans doute atteint l’aide de 100 milliards par an pour lutter contre les conséquences du changement climatique. Reste cependant à savoir si cette aide qui doit être prolongé même amplifier ira effectivement en direction d’une politique de maîtrise des conséquences du changement de climat.

Si l’on se réfère à l’aide au développement, force est de constater qu’une partie des contributions financières finit dans les sables, dans les cathédrales administratifs des grandes organisations ou directement dans la poche des dirigeants de pays bénéficiaires. Or nombre de pays potentiellement bénéficiaires souhaitent une aide directe sans intermédiaire. Les pays donateurs de leur côté préfèrent non pas une nouvelle institution pour gérer ces aides considérables mais la médiation de la Banque mondiale qui a le mérite d’exister.

Indiscutablement les pays en développement méritent d’être soutenus non seulement pour des questions climatiques mais aussi pour aider au développement économique et freiner l’émigration sauvage.

Malheureusement dans beaucoup de pays en développement, la gouvernance est catastrophique et c’est tout un système de corruption qui profite aux cercles du pouvoir et dans la population on voit difficilement la réalité par exemple dans la réfection des infrastructures de transport, la santé ou l’éducation et plus généralement dans le développement socio-économique..

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

Pour rappel, sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique (CNUCC), les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre, s’étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an leur aide climatique d’ici 2020. Mais les choses ont pris plus de temps que prévu. Le retard pris pour honorer cette promesse est devenu un motif de tension majeur, voire de blocage, dans les négociations climatiques internationales. Or celles-ci culmineront cette année lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l’adaptation climatique publié le 2 novembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient même des financements jusqu’à 18 fois supérieurs aux montants actuels. Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l’accélération du réchauffement climatique.

« La présidence de la COP28 et le commissaire européen ont souligné l’importance de rendre opérationnels le fonds de financement des « pertes et dommages » lors de la COP28 et l’importance des promesses de dons initiales », affirme la déclaration Wopke Hoekstra, co-écrite avec le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber. « La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d’unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirment les deux auteurs.

Action climatique : où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

Action climatique : où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

L’OCDE affirme que les pays riches ont sans doute atteint l’aide de 100 milliards par an pour lutter contre les conséquences du changement climatique. Reste cependant à savoir si cette aide qui doit être prolongé même amplifier ira effectivement en direction d’une politique de maîtrise des conséquences du changement de climat.

Si l’on se réfère à l’aide au développement, force est de constater qu’une partie des contributions financières finit dans les sables, dans les cathédrales administratifs des grandes organisations ou directement dans la poche des dirigeants de pays bénéficiaires. Or nombre de pays potentiellement bénéficiaires souhaitent une aide directe sans intermédiaire. Les pays donateurs de leur côté préfèrent non pas une nouvelle institution pour gérer ces aides considérables mais la médiation de la Banque mondiale qui a le mérite d’exister.

Indiscutablement les pays en développement méritent d’être soutenus non seulement pour des questions climatiques mais aussi pour aider au développement économique et freiner l’émigration sauvage.

Malheureusement dans beaucoup de pays en développement, la gouvernance est catastrophique et c’est tout un système de corruption qui profite aux cercles du pouvoir et dans la population on voit difficilement la réalité par exemple dans la réfection des infrastructures de transport, la santé ou l’éducation et plus généralement dans le développement socio-économique..

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

Pour rappel, sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique (CNUCC), les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre, s’étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an leur aide climatique d’ici 2020. Mais les choses ont pris plus de temps que prévu. Le retard pris pour honorer cette promesse est devenu un motif de tension majeur, voire de blocage, dans les négociations climatiques internationales. Or celles-ci culmineront cette année lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l’adaptation climatique publié le 2 novembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient même des financements jusqu’à 18 fois supérieurs aux montants actuels. Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l’accélération du réchauffement climatique.

« La présidence de la COP28 et le commissaire européen ont souligné l’importance de rendre opérationnels le fonds de financement des « pertes et dommages » lors de la COP28 et l’importance des promesses de dons initiales », affirme la déclaration Wopke Hoekstra, co-écrite avec le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber. « La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d’unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirment les deux auteurs.

Changement climatique : où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

Changement climatique : où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide ?

L’OCDE affirme que les pays riches ont sans doute atteint l’aide de 100 milliards par an pour lutter contre les conséquences du changement climatique. Reste cependant à savoir si cette aide qui doit être prolongé même amplifier ira effectivement en direction d’une politique de maîtrise des conséquences du changement de climat.

Si l’on se réfère à l’aide au développement, force est de constater qu’une partie des contributions financières finit dans les sables, dans les cathédrales administratifs des grandes organisations ou directement dans la poche des dirigeants de pays bénéficiaires. Or nombre de pays potentiellement bénéficiaires souhaitent une aide directe sans intermédiaire. Les pays donateurs de leur côté préfèrent non pas une nouvelle institution pour gérer ces aides considérables mais la médiation de la Banque mondiale qui a le mérite d’exister.

Indiscutablement les pays en développement méritent d’être soutenus non seulement pour des questions climatiques mais aussi pour aider au développement économique et freiner l’émigration sauvage.

Malheureusement dans beaucoup de pays en développement, la gouvernance est catastrophique et c’est tout un système de corruption qui profite aux cercles du pouvoir et dans la population on voit difficilement la réalité par exemple dans la réfection des infrastructures de transport, la santé ou l’éducation et plus généralement dans le développement socio-économique..

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

Pour rappel, sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique (CNUCC), les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre, s’étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an leur aide climatique d’ici 2020. Mais les choses ont pris plus de temps que prévu. Le retard pris pour honorer cette promesse est devenu un motif de tension majeur, voire de blocage, dans les négociations climatiques internationales. Or celles-ci culmineront cette année lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l’adaptation climatique publié le 2 novembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient même des financements jusqu’à 18 fois supérieurs aux montants actuels. Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l’accélération du réchauffement climatique.

« La présidence de la COP28 et le commissaire européen ont souligné l’importance de rendre opérationnels le fonds de financement des « pertes et dommages » lors de la COP28 et l’importance des promesses de dons initiales », affirme la déclaration Wopke Hoekstra, co-écrite avec le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber. « La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d’unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirment les deux auteurs.

Crise climatique: où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide

Crise climatique: où sont passés les 100 milliards de dollars d’aide

L’OCDE affirme que les pays riches ont sans doute atteint l’aide de 100 milliards par an pour lutter contre les conséquences du changement climatique. Reste cependant à savoir si cette aide qui doit être prolongé même amplifier ira effectivement en direction d’une politique de maîtrise des conséquences du changement de climat.

Si l’on se réfère à l’aide au développement, force est de constater qu’une partie des contributions financières finit dans les sables, dans les cathédrales administratifs des grandes organisations ou directement dans la poche des dirigeants de pays bénéficiaires. Or nombre de pays potentiellement bénéficiaires souhaitent une aide directe sans intermédiaire. Les pays donateurs de leur côté préfèrent non pas une nouvelle institution pour gérer ces aides considérables mais la médiation de la Banque mondiale qui a le mérite d’exister.

Indiscutablement les pays en développement méritent d’être soutenus non seulement pour des questions climatiques mais aussi pour aider au développement économique et freiner l’émigration sauvage.

Malheureusement dans beaucoup de pays en développement, la gouvernance est catastrophique et c’est tout un système de corruption qui profite aux cercles du pouvoir et dans la population voit difficilement la réalité par exemple dans la réfection des infrastructures de transport, la santé ou l’éducation et plus généralement dans le développement socio-économique..

« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.
« D’ici 2025, on estime que les pays en développement auront besoin d’environ 1.000 milliards de dollars par an pour les investissements climatiques, ce chiffre passant à environ 2.400 milliards chaque année entre 2026 et 2030 », rappelle Matthias Cormann, secrétaire général de l’OCDE.

Pour rappel, sous l’égide de la Convention des Nations unies sur la lutte contre le changement climatique (CNUCC), les pays riches, principaux responsables historiques des émissions de gaz à effet de serre, s’étaient engagés à porter à 100 milliards de dollars par an leur aide climatique d’ici 2020. Mais les choses ont pris plus de temps que prévu. Le retard pris pour honorer cette promesse est devenu un motif de tension majeur, voire de blocage, dans les négociations climatiques internationales. Or celles-ci culmineront cette année lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

Dans son dernier rapport annuel sur le financement de l’adaptation climatique publié le 2 novembre dernier, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) affirme que le financement des pays en développement a reculé de 15% en 2021 sur un an, signe que la lutte contre le changement climatique « patine », a déploré son secrétaire général Antonio Guterres. Il estime que certains de ces pays exigeraient même des financements jusqu’à 18 fois supérieurs aux montants actuels. Au total, le rapport souligne que « le déficit de financement se creuse, désormais compris entre 194 et 366 milliards de dollars par an », en dépit de l’accélération du réchauffement climatique.

« La présidence de la COP28 et le commissaire européen ont souligné l’importance de rendre opérationnels le fonds de financement des « pertes et dommages » lors de la COP28 et l’importance des promesses de dons initiales », affirme la déclaration Wopke Hoekstra, co-écrite avec le président émirati de la COP28, Sultan Al Jaber. « La COP28 est une occasion déterminante de faire preuve d’unité et de restaurer la foi dans le multilatéralisme dans un monde polarisé », affirment les deux auteurs.

Épargne des Français :à mettre au service de la « guerre climatique » estime Jean Viard

Épargne des Français :à mettre au service de la « guerre climatique » estime Jean Viard

P Plus de 551 milliards d’euros épargnés par les Français, d’après la Caisse des Dépôts. Jusqu’à maintenant, cet argent sert à soutenir la création et le développement de PME des projets dans la transition énergétique, ou dans l’économie sociale et solidaire, ou encore dans le logement social. Ce sera toujours le cas, mais une autre partie de cette épargne va désormais servir à financer l’industrie de la défense française. Le décryptage du sociologue Jean Viard.

Ça veut dire que, de fait, presque tous les Français vont participer à ce financement de l’industrie de la défense ?

Jean Viard : Absolument. Alors bien sûr, c’est une évolution, c’est un peu surprenant comme information, mais en même temps, c’est logique, parce qu’il y a beaucoup d’épargne. Il y a, d’une part, l’épargne du Covid, on n’a pas pu consommer – c’est la moitié supérieure de la société qui a mis de l’argent de côté. Et puis en ce moment, avec l’inflation, il y a une épargne un peu différente, c’est une épargne de peur. En plus, avec ce qui se passe au Moyen-Orient, et en Ukraine, et il y a plein de gens qui se disent : on ne sait pas comment ça va évoluer, donc je serre les boulons. ce sont ces deux types d’épargne qui font que le taux d’épargne monte.

Après, c’est vrai que l’année dernière, je crois qu’on est monté à 2000 milliards sur la planète entière, pour les investissements militaires. On avait espéré, après la fin de la guerre froide, qu’on allait désinvestir dans le militaire, et on se rend compte que ce n’est pas le cas : les sociétés se réarment, ce qui est une mauvaise nouvelle, pour moi c’est une tragédie bien sûr.

Et la guerre en Ukraine montre bien que les nouvelles guerres seront des guerres beaucoup plus technologiques, appuyées sur l’IA, sur le numérique, et qu’au fond, on a liquidé nos vieux obus en Ukraine, et maintenant on voit bien que la demande des Ukrainiens, ce sont des techniques beaucoup plus modernes, beaucoup plus innovantes. Donc il y a un énorme champ d’innovations.

Le système, qu’on appelle militaro-industriel, autour de lui, il y a plein de PME, plein de sous-traitants, plein de compétences et d’ingénieurs. Ça fait partie de la relance de la révolution industrielle, qui est une nouvelle révolution industrielle, une révolution industrielle bâtie notamment énormément sur le vivant, bâtie sur l’IA, qui est une des réponses au réchauffement climatique.

Thomas Gassilloud, député Renaissance et président de la commission Défense à l’Assemblée nationale, trouve la mesure justifiée dans le cadre de la montée en puissance de l’économie de guerre. Ça concerne donc aussi la France ?

Oui absolument, et l’économie de guerre, ça concerne tout le monde. L’Europe s’était déséquipée depuis la fin de la guerre froide, l’Allemagne s’était énormément déséquipée. Les Allemands viennent de mettre des sommes considérables, et ce qui est terrible, c’est que le véritable ennemi en ce moment, c’est le réchauffement climatique.

La question, c’est comment on protège les gens ? Alors bien sûr, il faut des fusils, des canons, mais il faut surtout gagner la bataille climatique, quelle est la production de CO2, avoir un nouveau respect des écosystèmes. C’est clair que l’idéal aurait été qu’on diminue la fabrication de canons, et qu’on augmente effectivement les moyens de la guerre climatique.

L’idée du gouvernement, c’est aussi d’augmenter en même temps les dépenses pour la transition écologique dans le prochain budget, 7 milliards d’euros pour le logement, le transport, l’énergie ou encore la biodiversité. Une planification pluriannuelle aussi. Mais ça pose cette question à long terme : où trouver les milliards pour enjamber le mur d’investissements ?

On est entré dans ce que j’appelle la troisième guerre mondiale, effectivement, l’humanité se rassemble pour un combat contre une nature qu’elle a déréglée. Une bonne partie sera financée par le privé, par chacun d’entre nous, qui changeons une fenêtre, isolons une pièce, modifiant petit à petit nos voitures… Et puis il y a effectivement besoin d’argent public. Pour arriver à augmenter encore, il va falloir serrer les boulons quelque part. Les Allemands viennent de décider de travailler plus, pour augmenter le financement.

Soit il faut travailler plus, soit il faut dépenser moins, soit il faut baisser la solidarité. Il faut savoir ne pas faire des investissements inutiles, des autoroutes, des choses qui ne sont pas vraiment indispensables. Donc, ça va être le grand débat des prochaines années, c’est comment on réorganise au fond l’espace public, les financements publics, alors qu’on sait aussi qu’on a besoin d’enfants dans les écoles, on a besoin de policiers.

C’est le grand débat de société : comment on réorganise la machine publique pour gagner la guerre climatique. Je suis sûr qu’on va la gagner, mais il faut qu’on accélère.

Crise climatique et fin du monde

Crise climatique et fin du monde

Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Un calendrier sans doute un peu trop alarmiste mais qui a le mérite d’évoquer les grandes tendances qui pourraient progressivement détruire des conditions de vie d’après un papier de Franceinfo. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible. La fin du monde, d’après un rapport (lien PDF en anglais) par le think tank australien Breakthrough-National Centre for Climate Restoration pourrait intervenir vers 2050. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies.

En dix pages, le rapport brosse un tableau apocalyptique. En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.

Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. Et en été, l’océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d’un milliard de déplacés climatiques. L’agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d’un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.

Le changement climatique représente maintenant une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Dans ce « scénario extrême », « l’ampleur des destructions dépasse notre capacité de modélisation », préviennent les auteurs de l’étude, reprenant les mots de l’ONG suédoise Global Challenges Foundation (en anglais) en 2018.

Ce tableau extrêmement pessimiste s’explique. Les auteurs de l’étude ont choisi de retenir les conséquences les plus graves du réchauffement climatique en partant du principe qu’elles sont souvent mises de côté dans les publications plus consensuelles, à l’image du rapport collégial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). David Spratt et Ian Dunlop « ont juste poussé à l’extrême les probabilités. Ils ont pris les plus faibles avec les conséquences les plus importantes », pondère Joël Savarino, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble.

Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

C’est un article qui présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.

Les conséquences d’un tel réchauffement climatique ne seraient donc pas irréalistes, tout au plus exagérées. Une hausse des températures de 3 °C d’ici à 2050 est ainsi une projection « assez extrême », nuance Frédéric Parrenin, directeur de recherche au CNRS. « Si on agit modérément, selon les engagements pris à Paris en 2015, une hausse de 3 degrés arriverait plutôt en 2100″, ajoute-t-il. Joël Savarino, lui, évoque cette possibilité si un mécanisme de rétro-action positive, c’est-à-dire une modification qui amplifie le changement climatique, s’installait. « Si les pergélisols, ces sols gelés en permanence en Arctique, se mettent à fondre à cause du réchauffement climatique, ils pourraient libérer de puissants gaz à effet de serre et ainsi nourrir le réchauffement. »

« La canicule de 2003, qui a fait 15 000 morts en France, pourrait devenir un été normal », prévient Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, spécialiste du climat et coauteur du rapport du Giec d’octobre 2018.

De même, l’estimation du milliard de réfugiés climatiques avancée dans l’étude australienne est à prendre « avec prudence », insiste le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et ancien vice-président du Giec. « A la limite, peu importe le chiffre avancé, ajoute Henri Waisman, ce qui est vrai, c’est que des centaines de millions de personnes pourraient être affectées. » Car « aucune ville, aucune infrastructure portuaire n’est capable de s’adapter à une montée des eaux d’un ou deux mètres en quelques décennies », remarque Joël Savarino.

Ses conclusions sont-elles réalistes ?

Au-delà des conséquences « naturelles », le réchauffement climatique pourrait bel et bien entraîner une multiplication des conflits, comme l’affirme l’étude. « Le risque est possible dans certaines régions, notamment au Sahel pour l’accès à l’eau, confirme la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Mais là encore, il existe beaucoup d’incertitudes. Les modèles sur les cycles de pluie, par exemple, sont incertains. »

Le déséquilibre proviendra de la nourriture. Si les pays exportateurs sont affaiblis par les aléas climatiques, on peut imaginer des gouvernements qui préservent leurs intérêts. Et si la nourriture commence à faire défaut…

Joël Savarino rappelle que la France compte à peine 3% d’agriculteurs dans sa population active. « Ça veut dire que 97% de la population est incapable de se nourrir toute seule. »

Les experts s’accordent sur un point : la fin de la « civilisation humaine » évoquée par l’étude est plus qu’hasardeuse. « La fin de la civilisation n’est pas la fin de l’humanité, tempère Jean-Pascal van Ypersele. En outre, pour parler de la fin de la civilisation, encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la civilisation. Il n’y a pas une, mais des dizaines de civilisations avec des niveaux de résilience différents. » Le climatologue ne nie pas les dégâts qui pourraient être causés puisque « des infrastructures importantes seront détruites, des systèmes alimentaires seront mis à mal, il y aura des déplacements de population… » Mais l’humanité, elle, perdurera, même si elle devra s’adapter.

Un monde avec 3 °C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.

Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino.

Ce scénario catastrophe est-il inéluctable ?
Les auteurs de l’étude australienne plaident pour « une mobilisation mondiale massive » et jugent que celle-ci est « nécessaire dans la prochaine décennie ». Ils font une analogie avec le plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant s’étendre sur le contenu d’un tel plan.

Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, déplore cette comparaison et critique l’idée sous-jacente de « mettre l’industrie au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». Le climatologue le reconnaît cependant : « Il faut une planification à long terme à l’échelle mondiale pour réduire notre facture énergétique sur vingt ans, en particulier dans les transports et le chauffage. » Une planification qui « entre en contradiction avec la rentabilité immédiate », souligne-t-il. Or « il y a de très gros intérêts financiers en jeu qui vont intéresser de grands groupes. Et il ne faut pas donner massivement de l’argent à une industrie polluante qui va se refaire sur le dos de l’économie verte. »

Le chercheur prône une mesure iconoclaste : « Il faut faire par exemple des transferts de technologies gratuits vers l’Afrique et les pays sous-développés, pour éviter qu’ils ne passent par la phase de la combustion et des énergies fossiles comme les pays riches ou l’Inde, la Chine, les pays en développement. »

Le Giec aussi « propose des solutions concrètes, mais aussi des paris technologiques pour capter le CO2 atmosphérique, par exemple », rappelle Françoise Vimeux. Selon le Giec, il faut en priorité s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le dioxyde de carbone (CO2). Pour que la hausse des températures ne dépasse pas 1,5 °C, il faut diminuer d’environ 45% les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c’est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l’élimination du CO2 présent dans l’atmosphère. Il faudrait aussi que les énergies renouvelables fournissent 70 à 85% de l’électricité en 2050. Les émissions de CO2 de l’industrie, elles, devraient être inférieures d’environ 65 à 90% en 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 2010.

Outre la production d’énergie et l’industrie, il faudrait revoir les politiques d’aménagement du territoire, réformer les modèles agricoles, développer des moyens de transports moins polluants, construire des bâtiments moins énergivores… Il faudrait aussi préserver les écosystèmes, reboiser, restaurer les sols pour que le carbone y reste stocké, mais aussi développer des technologies de capture et de stockage du carbone dans l’air, comme le font naturellement les arbres.

La facture de tels bouleversements est vertigineuse. Le Giec évalue les investissements nécessaires dans le système énergétique à 2 400 milliards de dollars par an entre 2016 et 2035. Cela revient à consacrer environ 2,5% du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Ce n’est pas un problème insoluble, il faut une vraie solidarité, une vraie politique internationale. Il faut que l’ONU ait plus d’importance », assure Frédéric Parrenin. Pour autant, « le progrès technologique ne résoudra pas tout », prévient le climatologue. « Pour réduire les gaz à effet de serre, il ne faut pas attendre que les gouvernements agissent, ils ne peuvent pas tout faire, poursuit Henri Waisman. Les villes, les régions, le secteur privé, les citoyens, tous ont un rôle fondamental. »

Pour le climatologue Gilles Ramstein, la « posture catastrophiste » de l’étude australienne a une vertu : « Elle permet de lancer une alerte encore plus forte. » « Si on ne fait rien, les réactions vont être de plus en plus émotionnelles et les choix qui seront faits ne seront pas forcément les bons, fait valoir l’expert. Plus tôt on commencera à changer de cap, mieux ce sera. Mais malheureusement, pour l’heure, rien ne bouge. »

« La prise en compte du risque maximum, c’est une approche intéressante, juge son confrère Benjamin Sultan. Si on se montre trop conservateur ou réservé dans nos prévisions, en écartant les fourchettes les plus hautes, on risque de ne pas être préparé. »

Mais « c’est à double tranchant », avertit la climatologue Françoise Vimeux. « C’est important de transmettre nos connaissances pour sensibiliser les citoyens, éveiller les consciences, éclairer la prise de décision, mais ce n’est pas utile d’être aussi alarmiste. »

Cela peut créer un sentiment de fatalité. Cela désarme. Les gens vont se dire : « Cela ne sert à rien, c’est la fin, c’est trop tard. » Mais ce n’est pas vrai. Il n’est pas trop tard.

A l’inverse, « exposer les différents scénarios, c’est aussi donner la possibilité de débattre de ce qui est acceptable ou non socialement, argumente la chercheuse. Accepte-t-on que la Grande Barrière de corail soit détruite ? Accepte-t-on qu’il y ait des millions de déplacés ? Ce sont des questions sociétales. »

« On peut éviter ce pire scénario. Toutes les décisions qu’on va prendre ou pas dans les dix ans vont avoir des conséquences. Les dix prochaines années, c’est l’échéance si on veut empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2 °C, note Benjamin Sultan. Il faut changer complètement, il faut des transitions radicales sur notre façon de consommer, de produire, dans tous les secteurs et partout dans le monde. »

« Si on écoute les discours alarmistes, il y a le risque de dire que c’est foutu. Ça ne l’est pas. La jeunesse défile dans le monde entier. Ces discussions, on ne les avait pas il y a cinq ou dix ans », renchérit Henri Waisman. Le coauteur du rapport du Giec l’assure : « C’est loin d’être perdu. Au-delà de la crainte de l’échec, il est possible d’y arriver, et c’est même souhaitable. »

Dérèglement climatique et fin du monde

Dérèglement climatique et fin du monde

Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Un calendrier sans doute un peu trop alarmiste mais qui a le mérite d’évoquer les grandes tendances qui pourraient progressivement détruire des conditions de vie d’après un papier de Franceinfo. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible. La fin du monde, d’après un rapport (lien PDF en anglais) par le think tank australien Breakthrough-National Centre for Climate Restoration pourrait intervenir vers 2050. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies.

En dix pages, le rapport brosse un tableau apocalyptique. En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.

Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. Et en été, l’océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d’un milliard de déplacés climatiques. L’agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d’un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.

Le changement climatique représente maintenant une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Dans ce « scénario extrême », « l’ampleur des destructions dépasse notre capacité de modélisation », préviennent les auteurs de l’étude, reprenant les mots de l’ONG suédoise Global Challenges Foundation (en anglais) en 2018.

Ce tableau extrêmement pessimiste s’explique. Les auteurs de l’étude ont choisi de retenir les conséquences les plus graves du réchauffement climatique en partant du principe qu’elles sont souvent mises de côté dans les publications plus consensuelles, à l’image du rapport collégial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). David Spratt et Ian Dunlop « ont juste poussé à l’extrême les probabilités. Ils ont pris les plus faibles avec les conséquences les plus importantes », pondère Joël Savarino, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble.

Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

C’est un article qui présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.

Les conséquences d’un tel réchauffement climatique ne seraient donc pas irréalistes, tout au plus exagérées. Une hausse des températures de 3 °C d’ici à 2050 est ainsi une projection « assez extrême », nuance Frédéric Parrenin, directeur de recherche au CNRS. « Si on agit modérément, selon les engagements pris à Paris en 2015, une hausse de 3 degrés arriverait plutôt en 2100″, ajoute-t-il. Joël Savarino, lui, évoque cette possibilité si un mécanisme de rétro-action positive, c’est-à-dire une modification qui amplifie le changement climatique, s’installait. « Si les pergélisols, ces sols gelés en permanence en Arctique, se mettent à fondre à cause du réchauffement climatique, ils pourraient libérer de puissants gaz à effet de serre et ainsi nourrir le réchauffement. »

« La canicule de 2003, qui a fait 15 000 morts en France, pourrait devenir un été normal », prévient Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, spécialiste du climat et coauteur du rapport du Giec d’octobre 2018.

De même, l’estimation du milliard de réfugiés climatiques avancée dans l’étude australienne est à prendre « avec prudence », insiste le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et ancien vice-président du Giec. « A la limite, peu importe le chiffre avancé, ajoute Henri Waisman, ce qui est vrai, c’est que des centaines de millions de personnes pourraient être affectées. » Car « aucune ville, aucune infrastructure portuaire n’est capable de s’adapter à une montée des eaux d’un ou deux mètres en quelques décennies », remarque Joël Savarino.

Ses conclusions sont-elles réalistes ?

Au-delà des conséquences « naturelles », le réchauffement climatique pourrait bel et bien entraîner une multiplication des conflits, comme l’affirme l’étude. « Le risque est possible dans certaines régions, notamment au Sahel pour l’accès à l’eau, confirme la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Mais là encore, il existe beaucoup d’incertitudes. Les modèles sur les cycles de pluie, par exemple, sont incertains. »

Le déséquilibre proviendra de la nourriture. Si les pays exportateurs sont affaiblis par les aléas climatiques, on peut imaginer des gouvernements qui préservent leurs intérêts. Et si la nourriture commence à faire défaut…

Joël Savarino rappelle que la France compte à peine 3% d’agriculteurs dans sa population active. « Ça veut dire que 97% de la population est incapable de se nourrir toute seule. »

Les experts s’accordent sur un point : la fin de la « civilisation humaine » évoquée par l’étude est plus qu’hasardeuse. « La fin de la civilisation n’est pas la fin de l’humanité, tempère Jean-Pascal van Ypersele. En outre, pour parler de la fin de la civilisation, encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la civilisation. Il n’y a pas une, mais des dizaines de civilisations avec des niveaux de résilience différents. » Le climatologue ne nie pas les dégâts qui pourraient être causés puisque « des infrastructures importantes seront détruites, des systèmes alimentaires seront mis à mal, il y aura des déplacements de population… » Mais l’humanité, elle, perdurera, même si elle devra s’adapter.

Un monde avec 3 °C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.

Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino.

Ce scénario catastrophe est-il inéluctable ?
Les auteurs de l’étude australienne plaident pour « une mobilisation mondiale massive » et jugent que celle-ci est « nécessaire dans la prochaine décennie ». Ils font une analogie avec le plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant s’étendre sur le contenu d’un tel plan.

Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, déplore cette comparaison et critique l’idée sous-jacente de « mettre l’industrie au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». Le climatologue le reconnaît cependant : « Il faut une planification à long terme à l’échelle mondiale pour réduire notre facture énergétique sur vingt ans, en particulier dans les transports et le chauffage. » Une planification qui « entre en contradiction avec la rentabilité immédiate », souligne-t-il. Or « il y a de très gros intérêts financiers en jeu qui vont intéresser de grands groupes. Et il ne faut pas donner massivement de l’argent à une industrie polluante qui va se refaire sur le dos de l’économie verte. »

Le chercheur prône une mesure iconoclaste : « Il faut faire par exemple des transferts de technologies gratuits vers l’Afrique et les pays sous-développés, pour éviter qu’ils ne passent par la phase de la combustion et des énergies fossiles comme les pays riches ou l’Inde, la Chine, les pays en développement. »

Le Giec aussi « propose des solutions concrètes, mais aussi des paris technologiques pour capter le CO2 atmosphérique, par exemple », rappelle Françoise Vimeux. Selon le Giec, il faut en priorité s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le dioxyde de carbone (CO2). Pour que la hausse des températures ne dépasse pas 1,5 °C, il faut diminuer d’environ 45% les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c’est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l’élimination du CO2 présent dans l’atmosphère. Il faudrait aussi que les énergies renouvelables fournissent 70 à 85% de l’électricité en 2050. Les émissions de CO2 de l’industrie, elles, devraient être inférieures d’environ 65 à 90% en 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 2010.

Outre la production d’énergie et l’industrie, il faudrait revoir les politiques d’aménagement du territoire, réformer les modèles agricoles, développer des moyens de transports moins polluants, construire des bâtiments moins énergivores… Il faudrait aussi préserver les écosystèmes, reboiser, restaurer les sols pour que le carbone y reste stocké, mais aussi développer des technologies de capture et de stockage du carbone dans l’air, comme le font naturellement les arbres.

La facture de tels bouleversements est vertigineuse. Le Giec évalue les investissements nécessaires dans le système énergétique à 2 400 milliards de dollars par an entre 2016 et 2035. Cela revient à consacrer environ 2,5% du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Ce n’est pas un problème insoluble, il faut une vraie solidarité, une vraie politique internationale. Il faut que l’ONU ait plus d’importance », assure Frédéric Parrenin. Pour autant, « le progrès technologique ne résoudra pas tout », prévient le climatologue. « Pour réduire les gaz à effet de serre, il ne faut pas attendre que les gouvernements agissent, ils ne peuvent pas tout faire, poursuit Henri Waisman. Les villes, les régions, le secteur privé, les citoyens, tous ont un rôle fondamental. »

Pour le climatologue Gilles Ramstein, la « posture catastrophiste » de l’étude australienne a une vertu : « Elle permet de lancer une alerte encore plus forte. » « Si on ne fait rien, les réactions vont être de plus en plus émotionnelles et les choix qui seront faits ne seront pas forcément les bons, fait valoir l’expert. Plus tôt on commencera à changer de cap, mieux ce sera. Mais malheureusement, pour l’heure, rien ne bouge. »

« La prise en compte du risque maximum, c’est une approche intéressante, juge son confrère Benjamin Sultan. Si on se montre trop conservateur ou réservé dans nos prévisions, en écartant les fourchettes les plus hautes, on risque de ne pas être préparé. »

Mais « c’est à double tranchant », avertit la climatologue Françoise Vimeux. « C’est important de transmettre nos connaissances pour sensibiliser les citoyens, éveiller les consciences, éclairer la prise de décision, mais ce n’est pas utile d’être aussi alarmiste. »

Cela peut créer un sentiment de fatalité. Cela désarme. Les gens vont se dire : « Cela ne sert à rien, c’est la fin, c’est trop tard. » Mais ce n’est pas vrai. Il n’est pas trop tard.

A l’inverse, « exposer les différents scénarios, c’est aussi donner la possibilité de débattre de ce qui est acceptable ou non socialement, argumente la chercheuse. Accepte-t-on que la Grande Barrière de corail soit détruite ? Accepte-t-on qu’il y ait des millions de déplacés ? Ce sont des questions sociétales. »

« On peut éviter ce pire scénario. Toutes les décisions qu’on va prendre ou pas dans les dix ans vont avoir des conséquences. Les dix prochaines années, c’est l’échéance si on veut empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2 °C, note Benjamin Sultan. Il faut changer complètement, il faut des transitions radicales sur notre façon de consommer, de produire, dans tous les secteurs et partout dans le monde. »

« Si on écoute les discours alarmistes, il y a le risque de dire que c’est foutu. Ça ne l’est pas. La jeunesse défile dans le monde entier. Ces discussions, on ne les avait pas il y a cinq ou dix ans », renchérit Henri Waisman. Le coauteur du rapport du Giec l’assure : « C’est loin d’être perdu. Au-delà de la crainte de l’échec, il est possible d’y arriver, et c’est même souhaitable. »

Dérèglement climatique : la fin du monde en 2050 ?

Dérèglement climatique : la fin du monde en 2050 ?

Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Un calendrier sans doute un peu trop alarmiste mais qui a le mérite d’évoquer les grandes tendances qui pourraient progressivement détruire des conditions de vie d’après un papier de Franceinfo. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible. La fin du monde, d’après un rapport (lien PDF en anglais) par le think tank australien Breakthrough-National Centre for Climate Restoration pourrait intervenir vers 2050. Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies.

En dix pages, le rapport brosse un tableau apocalyptique. En 2050, la hausse de la température moyenne à la surface du globe aura atteint 3 °C. Plus de la moitié de la population mondiale sera exposée à des chaleurs létales au moins 20 jours par an. Et cette météo mortelle persistera plus de 100 jours par an en Afrique de l’Ouest, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est. Deux milliards d’habitants seront affectés par le manque d’eau.

Des écosystèmes tels que la Grande Barrière de corail ou la forêt amazonienne se seront effondrés. Et en été, l’océan Arctique sera navigable, libre de toute glace. Quant au niveau des mers, il aura augmenté de 0,5 mètre. Un demi-siècle plus tard, en 2100, la hausse sera de 2 à 3 mètres. Dans les régions tropicales, on comptera plus d’un milliard de déplacés climatiques. L’agriculture ne sera plus viable dans les régions subtropicales. Les récoltes mondiales auront diminué d’un cinquième. Et la population de la planète sera exposée à des risques de pandémies.

Le changement climatique représente maintenant une menace existentielle à court ou moyen terme pour la civilisation humaine. Dans ce « scénario extrême », « l’ampleur des destructions dépasse notre capacité de modélisation », préviennent les auteurs de l’étude, reprenant les mots de l’ONG suédoise Global Challenges Foundation (en anglais) en 2018.

Ce tableau extrêmement pessimiste s’explique. Les auteurs de l’étude ont choisi de retenir les conséquences les plus graves du réchauffement climatique en partant du principe qu’elles sont souvent mises de côté dans les publications plus consensuelles, à l’image du rapport collégial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). David Spratt et Ian Dunlop « ont juste poussé à l’extrême les probabilités. Ils ont pris les plus faibles avec les conséquences les plus importantes », pondère Joël Savarino, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut des géosciences et de l’environnement de Grenoble.

Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD).

C’est un article qui présente une vision cauchemardesque, le scénario du pire, mais qui ne peut pas être exclu pour autant.

Les conséquences d’un tel réchauffement climatique ne seraient donc pas irréalistes, tout au plus exagérées. Une hausse des températures de 3 °C d’ici à 2050 est ainsi une projection « assez extrême », nuance Frédéric Parrenin, directeur de recherche au CNRS. « Si on agit modérément, selon les engagements pris à Paris en 2015, une hausse de 3 degrés arriverait plutôt en 2100″, ajoute-t-il. Joël Savarino, lui, évoque cette possibilité si un mécanisme de rétro-action positive, c’est-à-dire une modification qui amplifie le changement climatique, s’installait. « Si les pergélisols, ces sols gelés en permanence en Arctique, se mettent à fondre à cause du réchauffement climatique, ils pourraient libérer de puissants gaz à effet de serre et ainsi nourrir le réchauffement. »

« La canicule de 2003, qui a fait 15 000 morts en France, pourrait devenir un été normal », prévient Henri Waisman, chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales, spécialiste du climat et coauteur du rapport du Giec d’octobre 2018.

De même, l’estimation du milliard de réfugiés climatiques avancée dans l’étude australienne est à prendre « avec prudence », insiste le climatologue belge Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et ancien vice-président du Giec. « A la limite, peu importe le chiffre avancé, ajoute Henri Waisman, ce qui est vrai, c’est que des centaines de millions de personnes pourraient être affectées. » Car « aucune ville, aucune infrastructure portuaire n’est capable de s’adapter à une montée des eaux d’un ou deux mètres en quelques décennies », remarque Joël Savarino.

Ses conclusions sont-elles réalistes ?

Au-delà des conséquences « naturelles », le réchauffement climatique pourrait bel et bien entraîner une multiplication des conflits, comme l’affirme l’étude. « Le risque est possible dans certaines régions, notamment au Sahel pour l’accès à l’eau, confirme la climatologue Françoise Vimeux, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. Mais là encore, il existe beaucoup d’incertitudes. Les modèles sur les cycles de pluie, par exemple, sont incertains. »

Le déséquilibre proviendra de la nourriture. Si les pays exportateurs sont affaiblis par les aléas climatiques, on peut imaginer des gouvernements qui préservent leurs intérêts. Et si la nourriture commence à faire défaut…

Joël Savarino rappelle que la France compte à peine 3% d’agriculteurs dans sa population active. « Ça veut dire que 97% de la population est incapable de se nourrir toute seule. »

Les experts s’accordent sur un point : la fin de la « civilisation humaine » évoquée par l’étude est plus qu’hasardeuse. « La fin de la civilisation n’est pas la fin de l’humanité, tempère Jean-Pascal van Ypersele. En outre, pour parler de la fin de la civilisation, encore faut-il s’entendre sur ce qu’est la civilisation. Il n’y a pas une, mais des dizaines de civilisations avec des niveaux de résilience différents. » Le climatologue ne nie pas les dégâts qui pourraient être causés puisque « des infrastructures importantes seront détruites, des systèmes alimentaires seront mis à mal, il y aura des déplacements de population… » Mais l’humanité, elle, perdurera, même si elle devra s’adapter.

Un monde avec 3 °C supplémentaires est une menace très sérieuse. Ce n’est pas seulement l’environnement et les écosystèmes qui seraient menacés, mais également notre société telle que nous la connaissons.

Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino.

Ce scénario catastrophe est-il inéluctable ?
Les auteurs de l’étude australienne plaident pour « une mobilisation mondiale massive » et jugent que celle-ci est « nécessaire dans la prochaine décennie ». Ils font une analogie avec le plan Marshall lancé après la Seconde Guerre mondiale. Sans pour autant s’étendre sur le contenu d’un tel plan.

Gilles Ramstein, directeur de recherche au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, déplore cette comparaison et critique l’idée sous-jacente de « mettre l’industrie au service de la lutte contre le réchauffement climatique ». Le climatologue le reconnaît cependant : « Il faut une planification à long terme à l’échelle mondiale pour réduire notre facture énergétique sur vingt ans, en particulier dans les transports et le chauffage. » Une planification qui « entre en contradiction avec la rentabilité immédiate », souligne-t-il. Or « il y a de très gros intérêts financiers en jeu qui vont intéresser de grands groupes. Et il ne faut pas donner massivement de l’argent à une industrie polluante qui va se refaire sur le dos de l’économie verte. »

Le chercheur prône une mesure iconoclaste : « Il faut faire par exemple des transferts de technologies gratuits vers l’Afrique et les pays sous-développés, pour éviter qu’ils ne passent par la phase de la combustion et des énergies fossiles comme les pays riches ou l’Inde, la Chine, les pays en développement. »

Le Giec aussi « propose des solutions concrètes, mais aussi des paris technologiques pour capter le CO2 atmosphérique, par exemple », rappelle Françoise Vimeux. Selon le Giec, il faut en priorité s’attaquer aux émissions de gaz à effet de serre, à commencer par le dioxyde de carbone (CO2). Pour que la hausse des températures ne dépasse pas 1,5 °C, il faut diminuer d’environ 45% les émissions mondiales de CO2 d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 2010, puis atteindre vers 2050 la neutralité carbone, c’est-à-dire le point où les émissions sont compensées par l’élimination du CO2 présent dans l’atmosphère. Il faudrait aussi que les énergies renouvelables fournissent 70 à 85% de l’électricité en 2050. Les émissions de CO2 de l’industrie, elles, devraient être inférieures d’environ 65 à 90% en 2050 par rapport à ce qu’elles étaient en 2010.

Outre la production d’énergie et l’industrie, il faudrait revoir les politiques d’aménagement du territoire, réformer les modèles agricoles, développer des moyens de transports moins polluants, construire des bâtiments moins énergivores… Il faudrait aussi préserver les écosystèmes, reboiser, restaurer les sols pour que le carbone y reste stocké, mais aussi développer des technologies de capture et de stockage du carbone dans l’air, comme le font naturellement les arbres.

La facture de tels bouleversements est vertigineuse. Le Giec évalue les investissements nécessaires dans le système énergétique à 2 400 milliards de dollars par an entre 2016 et 2035. Cela revient à consacrer environ 2,5% du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement climatique.

« Ce n’est pas un problème insoluble, il faut une vraie solidarité, une vraie politique internationale. Il faut que l’ONU ait plus d’importance », assure Frédéric Parrenin. Pour autant, « le progrès technologique ne résoudra pas tout », prévient le climatologue. « Pour réduire les gaz à effet de serre, il ne faut pas attendre que les gouvernements agissent, ils ne peuvent pas tout faire, poursuit Henri Waisman. Les villes, les régions, le secteur privé, les citoyens, tous ont un rôle fondamental. »

Pour le climatologue Gilles Ramstein, la « posture catastrophiste » de l’étude australienne a une vertu : « Elle permet de lancer une alerte encore plus forte. » « Si on ne fait rien, les réactions vont être de plus en plus émotionnelles et les choix qui seront faits ne seront pas forcément les bons, fait valoir l’expert. Plus tôt on commencera à changer de cap, mieux ce sera. Mais malheureusement, pour l’heure, rien ne bouge. »

« La prise en compte du risque maximum, c’est une approche intéressante, juge son confrère Benjamin Sultan. Si on se montre trop conservateur ou réservé dans nos prévisions, en écartant les fourchettes les plus hautes, on risque de ne pas être préparé. »

Mais « c’est à double tranchant », avertit la climatologue Françoise Vimeux. « C’est important de transmettre nos connaissances pour sensibiliser les citoyens, éveiller les consciences, éclairer la prise de décision, mais ce n’est pas utile d’être aussi alarmiste. »

Cela peut créer un sentiment de fatalité. Cela désarme. Les gens vont se dire : « Cela ne sert à rien, c’est la fin, c’est trop tard. » Mais ce n’est pas vrai. Il n’est pas trop tard.

A l’inverse, « exposer les différents scénarios, c’est aussi donner la possibilité de débattre de ce qui est acceptable ou non socialement, argumente la chercheuse. Accepte-t-on que la Grande Barrière de corail soit détruite ? Accepte-t-on qu’il y ait des millions de déplacés ? Ce sont des questions sociétales. »

« On peut éviter ce pire scénario. Toutes les décisions qu’on va prendre ou pas dans les dix ans vont avoir des conséquences. Les dix prochaines années, c’est l’échéance si on veut empêcher un réchauffement supérieur à 1,5 ou 2 °C, note Benjamin Sultan. Il faut changer complètement, il faut des transitions radicales sur notre façon de consommer, de produire, dans tous les secteurs et partout dans le monde. »

« Si on écoute les discours alarmistes, il y a le risque de dire que c’est foutu. Ça ne l’est pas. La jeunesse défile dans le monde entier. Ces discussions, on ne les avait pas il y a cinq ou dix ans », renchérit Henri Waisman. Le coauteur du rapport du Giec l’assure : « C’est loin d’être perdu. Au-delà de la crainte de l’échec, il est possible d’y arriver, et c’est même souhaitable. »

« Le Grand Sabotage climatique »

« Le Grand Sabotage climatique », de Fabrice Nicolino 

L’’ouvrage du journaliste de « Charlie Hebdo » dénonce le « simulacre » des grandes instances internationales chargées de la défense de l’environnement, minées dès leur fondation par les conflits d’intérêts.

. Le journaliste de Charlie Hebdo, et une des figures du journalisme environnemental en France, plonge dans l’histoire des grands organismes et traités internationaux chargés depuis quatre décennies de coordonner la lutte mondiale contre la destruction des écosystèmes, la perte de biodiversité et le changement climatique. Au terme de son Grand Sabotage climatique, le journaliste conclut que ces grandes structures orbitant dans le système des Nations unies ont été les instruments d’une manœuvre dilatoire, minées dès leur fondation par l’insincérité et les conflits d’intérêts.

Crise climatique : le renoncement e la délibération démocratique

Crise climatique : le renoncement e la délibération démocratique

Dans un entretien au « Monde », le chercheur Antonin Pottier plaide pour une refondation du débat économique et technologique à l’heure de la crise environnementale, dans la droite ligne des publications du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement dont il publie une anthologie.

Maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et membre du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (Cired), Antonin Pottier, dont les recherches portent sur le rôle des sciences économiques dans la transition écologique, a dirigé Concilier économie et écologie (Presses des Ponts, 354 p., 45 euros), qui rassemble des textes fondateurs du Cired.

De quelle façon la réflexion économique sur l’environnement s’est-elle nouée d’emblée avec celle du développement ?
Au début des années 1970 s’exprime la crainte que la protection de l’environnement, impulsée depuis les pays riches, pourrait se faire au détriment du développement des pays pauvres. Ignacy Sachs [1927-2023] et les économistes du Cired proposent alors de repenser les objectifs de la croissance en partant de l’idée qu’il faut la mettre au service d’une égalisation des conditions entre les nations. C’est l’écodéveloppement, un développement en harmonie avec l’environnement. Celui-ci se distingue de la « croissance zéro », parce qu’on ne renonce pas à toute forme de croissance. Il se distingue aussi du « développement durable », qui ne remet pas en cause les inégalités internationales.

Comment mettre concrètement en œuvre cet écodéveloppement ?

Par la planification, mais pas n’importe laquelle. A travers son expérience de la Pologne, de l’Inde, du Brésil et de la France, Sachs a pu mesurer les limites des outils de planification tels qu’on les avait conçus au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest : tantôt ils cherchent à prévoir ce qu’il faudra produire à partir de chiffres faux, tantôt ils conduisent à produire des choses dont on n’a pas besoin. Introduire l’environnement au cœur des problématiques de la planification lui apparaît alors comme une manière de surmonter ces difficultés récurrentes. C’est lié à la nature très matérielle des enjeux environnementaux. En prenant en compte les pollutions, les milieux de vie, et en visant une meilleure gestion des ressources, il devient possible de ne plus seulement se demander : « Comment produire ? », mais : « Pourquoi le produire ? » Et, finalement, de se demander : « De quoi avons-nous besoin ? »

S’agit-il d’une planification plus démocratique ?

Sachs parle plus précisément de « développement endogène ». Il s’agit d’une planification dans laquelle on introduit davantage de consultations dans les territoires afin d’impliquer les populations locales dans la décision.

Catastrophe climatique aussi en Libye

Catastrophe climatique aussi en Libye


2300 personnes au moins sont mortes et plus de 10.000 sont portées disparues en Libye après le passage de la tempête Daniel qui a entraîné de très violentes inondations.

La tempête Daniel, qui avait touché plus tôt la Bulgarie et la Grèce, s’est abattue sur les côtes libyennes à l’est du pays dimanche. Celle-ci a provoqué des pluies diluviennes, notamment dans la ville de Derna où plus de 2300 personnes ont péri dans les inondations selon les secours tandis que plusieurs milliers de personnes sont toujours portées disparues.

De quartiers entiers de la ville libyenne se sont retrouvés sous les eaux, empêchant les véhicules de circuler et piégeant de nombreux habitants dans leurs foyers. Les terres agricoles, situées au sud de la ville, n’ont pas non plus été épargnées par les très fortes précipitations qui sont tombées.

« Je m’attends à ce que le nombre de morts s’élève à 10.000″, a averti lundi soir le ministre de la Santé au sein de ce gouvernement, Othman Abdeljalil, soulignant que nombreux quartiers étaient toujours inaccessibles.

Impact du changement climatique sur le tourisme de masse

Impact du changement climatique sur le tourisme de masse

par Susanne Becken
Professeur de tourisme durable, Griffith Institute for Tourism, Griffith University

Johanna Loehr
Université Griffith dans The conversation


La météo est un facteur majeur dans le tourisme. En Europe et en Amérique du Nord, les gens ont tendance à aller des pays du nord vers les régions du sud. Les touristes chinois, comme les Australiens, se dirigent souvent vers les plages d’Asie du Sud-Est. Lorsque les Australiens partent à l’étranger, ils choisissent souvent les étés méditerranéens. Au cours de la dernière décennie, les étés plus chauds n’ont pas été un facteur déterminant. Mais cette année devrait entraîner des changements. Vous pouvez déjà le voir dans la popularité croissante des saisons intermédiaires (juin ou septembre) dans les destinations estivales traditionnelles de l’hémisphère Nord.

Beaucoup d’entre nous changent notre façon de penser aux vacances par temps chaud de quelque chose que nous recherchons à quelque chose que nous craignons. Cela s’ajoute aux changements des consommateurs tels que ceux liés à la durabilité et à la honte du vol .

Qu’en est-il du tourisme de catastrophe? Alors que les amateurs de sensations fortes peuvent affluer vers la Vallée de la Mort pour faire l’expérience de températures supérieures à 50℃, il est difficile d’imaginer que ce type de tourisme se généralise.

Ce que nous sommes plus susceptibles de voir, c’est plus de personnes à la recherche d’expériences de « dernière chance », les touristes affluant vers des sites très vulnérables tels que la Grande Barrière de Corail. Bien sûr, ce type de tourisme n’est pas durable à long terme.

Qu’est-ce que cela signifie pour les pays qui dépendent du tourisme ?

La crise à Rhodes nous montre les dangers du modèle de tourisme juste à temps, où vous faites venir les touristes et tout ce dont ils ont besoin – nourriture, eau, vin – au moment où ils en ont besoin.

Le système est axé sur l’efficacité. Mais cela signifie qu’il y a peu de place pour les imprévus. Rhodes n’a pas pu évacuer facilement 19 000 touristes. Cette approche devra évoluer vers une approche juste au cas, comme dans d’autres chaînes d’approvisionnement .

Pour les services d’urgence , les touristes posent un défi particulier. Les habitants ont une meilleure compréhension que les touristes des risques et des voies d’évacuation. De plus, les touristes ne parlent pas la langue. Cela les rend beaucoup plus difficiles à aider par rapport aux locaux.

Le changement climatique pose également d’immenses défis à d’autres égards. Les nations des atolls du Pacifique comme Kiribati ou Tuvalu aimeraient que plus de touristes visitent. Le problème, c’est l’eau. Trouver suffisamment d’eau pour les habitants devient de plus en plus difficile. Et les touristes utilisent beaucoup d’eau – la buvant, s’y douchant, s’y baignant. Une planification minutieuse sera nécessaire pour s’assurer que les capacités de charge locales ne sont pas dépassées par le tourisme.

Cela signifie-t-il la fin du tourisme de masse ? Pas entièrement. Mais cela va certainement accélérer la tendance dans des pays comme l’Espagne à s’éloigner du tourisme de masse, ou « surtourisme ». Dans les destinations touristiques très populaires comme les îles Baléares en Espagne, les habitants s’opposent de plus en plus au surtourisme en faveur d’un tourisme spécialisé avec un plus petit nombre réparti sur l’année.

Cette année est-elle un coup de semonce ? Oui. L’intensification de la crise climatique signifie que beaucoup d’entre nous se concentrent désormais davantage sur ce que nous pouvons faire pour éviter le pire, par exemple en évitant les vols. La pression pour le changement augmente également. Delta Airlines est poursuivi pour son annonce de devenir neutre en carbone en utilisant des compensations , par exemple.

Des montagnes, pas des plages : le futur tourisme pourrait être très différent
Vous pouvez déjà constater des efforts d’adaptation aux changements dans de nombreux pays. En Italie, par exemple, le tourisme intérieur de montagne se développe , attirant les habitants de Milan et de Rome, où l’air est plus frais, même si la neige disparaît.

La Chine, qui ne fait pas les choses à moitié, investit dans les stations de montagne. L’objectif ici est d’offrir des alternatives plus fraîches comme la province de Jilin, dans le nord de la Chine , aux vacances à la plage pour les résidents étouffants des mégalopoles telles que Pékin et Shanghai.

Certains pays montagneux ne saisiront probablement pas l’occasion car ils ne veulent pas attirer plus de touristes. La Norvège envisage une taxe de séjour .

Les pays avant-gardistes seront mieux préparés. Mais il y a des limites à la préparation et à l’adaptation. Les vacances d’été en Méditerranée seront de moins en moins attrayantes, car la région est un hotspot de chauffage , se réchauffant 20% plus vite que la moyenne mondiale. L’Italie et l’Espagne sont toujours en proie à une sécheresse record, menaçant l’approvisionnement en nourriture et en eau. L’avenir du tourisme va être très différent.

Changement climatique Méditerranée : en cause l’urbanisation

Changement climatique Méditerranée : en cause l’urbanisation

. «Les vagues de chaleur augmentent en raison du changement climatique en Méditerranée et sont amplifiées dans les villes en raison des politiques d’urbanisme», provoquant maladies et décès, a déclaré le Giec dans son rapport de 2022 sur les impacts du changement climatique et sur l’adaptation.

Le rapport du Giec a averti que le changement climatique aggraverait les pénuries d’eau «dans la plupart des endroits» de la région. Il prévoit jusqu’à 45% de baisse des lacs et réservoirs au cours du siècle et jusqu’à 55% de déclin de la disponibilité des eaux de surface en Afrique du Nord. Dans le même temps, «les écosystèmes terrestres et d’eau douce sont touchés par le changement climatique en Méditerranée, entraînant une perte d’habitats et de biodiversité».

Selon l’Observatoire européen de la sécheresse, les nappes phréatiques de la moitié de la région méditerranéenne étaient déjà basses en juin. Politiquement, la sécheresse en Espagne a soulevé des tensions avant les élections générales du 23 juillet.
Le niveau de la mer dans le bassin méditerranéen a augmenté de 2,8 mm par an au cours des dernières décennies, menaçant les rivages et les villes comme Venise, qui subit de plus en plus d’inondations. «L’élévation du niveau de la mer touche déjà les eaux côtières du pourtour méditerranéen et devrait augmenter les risques d’inondation, d’érosion et de salinisation des côtes», souligne le Giec. «Ces impacts pourraient affecter l’agriculture, la pêche et l’aquaculture, le développement urbain, les opérations portuaires, le tourisme, les sites culturels et de nombreux écosystèmes côtiers.»
es espèces invasives

Réchauffement climatique en France d’ici à 2050: Des conséquences dramatiques

Réchauffement climatique en France d’ici à 2050: Des conséquences dramatiques

D’après une étude d’Axa Climate, filiale de la compagnie d’assurance, les conséquences du réchauffement climatique seront dramatiques en France d’ici 2050; Et la moitié du pays risque d’être impactée.

En 2022, les conséquences du réchauffement climatique leur ont en effet coûté 2,9 milliards d’euros, selon le Haut Conseil pour le climat (PDF). L’étude d’Axe Climate établit des prévisions à l’horizon 2050 (par rapport à la période 1985-2014) en se basant sur le scénario le plus extrême exposé par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son dernier rapport.

Sur le plan agricole, l’étude prévoit ainsi une baisse des rendements de maïs d’environ 25% et la perte d’un quart de la production française de sucre blanc issue de la culture de betterave sucrière dans l’Hexagone. « En 2050, la moitié des zones de production fruitière seront impactées par des risques climatiques forts ou extrêmes (sécheresses, inondations, tempêtes…), soit deux fois plus que la normale », ajoute l’étude d’Axa Climate.

Dans le secteur des loisirs, Axa Climate signale par exemple que le niveau marin sera plus élevé de 20 à 25 cm sur la côte d’Opale, située en Picardie. « La promenade des planches de Deauville se trouve à 20 cm en dessous de la ligne de marée haute qui pourrait être atteinte, avec les combinaisons d’élévation du niveau de la mer, de grandes marées et d’ondes de tempête », illustre l’étude. En montagne, la station d’Avoriaz 1800 devrait aussi fermer trois semaines supplémentaires, faute de neige. Quant à la saison à risques des incendies, elle sera « trois fois plus longue qu’aujourd’hui dans les Landes », déjà gravement touchées en 2022, et le nombre de grands incendies dans le sud-est de la France passera de 7 à 12 par an.

Enfin, l’étude s’attarde aussi sur l’habitat. Alors que 40% de la station balnéaire de Lacanau (Gironde) est menacée par la montée des eaux, « la majorité des activités commerciales de la commune, une centaine de locaux professionnels et diverses infrastructures publiques » seraient concernés.

« En 2050, 48% du territoire français métropolitain – représentant près de 10,4 millions de maisons individuelles construites aujourd’hui – est susceptible d’être impacté par le phénomène de retrait-gonflement d’argile entraînant des fissures et dégâts. »

Axa Climate dans son étude
La hausse des températures engendrerait également une hausse de 77% de jours dépassant 24°C à Montpellier, et une baisse de 26% de jours sous 10°C à Strasbourg, réduisant le besoin de chauffage. Face à tous ces risques, « il faut agir maintenant », appelle donc Christelle Castet. Un constat partagé par le Haut Conseil pour le climat, qui réclamait notamment dans son dernier rapport « d’engager les moyens nécessaires au rehaussement de l’action pour l’adaptation ».

voir les 67 commentaires
Partager l’article sur les réseaux sociaux :
P

Dérèglement-climatique-et-dérèglement-civilisationnel

Dérèglement-climatique-et-dérèglement-civilisationnel

par
Philippe Lukacs

Economiste

L’économiste Philippe Lukacs rappelle, dans une tribune au « Monde », que le concept de « décivilisation » brandie dans le débat public, a été utilisé par l’ethnologue Robert Jaulin en 1974 pour dénoncer la destruction des modes de vie humains par un système économique prédateur de l’homme et de la nature.

Oui, comme le président de la République l’a évoqué le 24 mai, nous risquons non seulement un dérèglement climatique mais aussi un dérèglement civilisationnel, une « décivilisation ». Mais ce risque de décivilisation n’est pas celui de la perte des bonnes mœurs ou la déliquescence des hiérarchies, selon la conception qu’en donne Renaud Camus avec son essai de 2011 (Décivilisation, Fayard, 2011) dans un mouvement réactionnaire de regret du passé. Il n’appelle pas non plus à un « sursaut moral » comme le chef de l’Etat nous y a invités en réaction aux récentes émeutes.

Le risque est plus fondamental : c’est la logique même de notre civilisation qui nous entraîne vers une décivilisation. Il ne s’agit donc pas de chercher à maintenir un ordre ancien regretté mais, tout au contraire, de sortir le plus vite possible d’une logique mortifère.

Dès 1923, le philosophe György Lukacs (1885-1971) dénonçait, après Karl Marx (1818-1883), le risque d’une transformation du monde et de l’humanité en « choses », en marchandises échangeables : une « réification » du monde (Histoire et conscience de classe. Essais de dialectique marxiste, Paris, Les Editions de Minuit, 1960).

Notre aveuglement à l’égard ce qui est au-delà des marchandises, le climat notamment, n’est-il pas justement une des conséquences de ce mouvement de réification du monde ? En 1972, l’économiste Dennis Meadows, dans son fameux rapport sur « Les limites de la croissance », montrait que la logique selon laquelle nous construisons aujourd’hui notre univers de vie conduit à la mort de l’humanité, et donc de la civilisation.

En 2005, le sociologue Hartmut Rosa soulignait que notre logique d’accélération entraîne de multiples dysfonctionnements, non seulement écologiques, économiques mais aussi politiques, et se répercute même sur chaque individu (Accélération, une critique sociale du temps, La Découverte, 2013). Il montrait que dérèglement climatique et dérèglement civilisationnel sont liés.

Nous devons faire évoluer notre oekonomia, au sens étymologique du terme, c’est-à-dire la logique selon laquelle nous construisons notre « maison ». L’économie doit aujourd’hui élargir son regard. Non plus avoir comme unique préoccupation celle de l’optimisation de la production mais, plus largement, être attentive aux interdépendances, tant sociales qu’avec la nature.

12345...10



L'actu écologique |
bessay |
Mr. Sandro's Blog |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | astucesquotidiennes
| MIEUX-ETRE
| louis crusol